Il est là, debout, se tenant fièrement dans les rangs des nouveaux élèves de Poudlard, Clarence débute tout juste sa première année, âgé de onze ans et équipé de sa baguette magique, le jeune homme est vraiment pressé. Il espère sincèrement être envoyé chez Gryffondor, il se voit mal rejoindre les élèves de Serpentard, ses parents en seraient vraiment horrifiés. Alors il attend que l’on prononce son nom puis son prénom, il est dans le début de la liste, alors son sort sera vite fixé. Alors que le professeur appelle Clarence Brown, il se dirige d’un pas décidé, mais mort de peur à l’intérieur de lui vers le tabouret où l’on mettra le Choixpeau sur sa tête. A peine assis qu’une large ouverture apparaît sur le chapeau pour crier dans la salle : « Gryffondor ! » Des cris enthousiastes éclatent dans la salle et il éprouve de suite une immense soulagement, il se dirige vers ses nouveaux camarades, prêt à entamer ses études pour devenir enfin membre du Ministère de la magie. Il a de l’ambition le jeune garçon, mais jamais il n’ira faire passer ses envies avant le bien des autres, c’est une chose qu’on lui appris quand il était plus petit. Les notions d’altruisme et de bienveillance sont les qualités les plus importantes de sa famille et il ne veut pas déroger à la règle. Clarence fera toutes ses études sans faire de vague, jamais il n’a été puni, jamais il n’a fait de bêtises, ô parfois il aurait aimé en faire, mais il imaginait la tête de son père si jamais il recevait une lettre de Poudlard disant qu’il avait fait sauter un chaudron magique en plein cours de potions. Si jamais il aurait reçu une beuglante et ça n’aurait pas été une partie de plaisir, ça non.

Clarence a également subis souvent des moqueries et des insultes, la famille Brown sont des traîtres à leur sang, certes ils sont ce que l’on appelle des sang-purs, mais ils ont un gros penchant pour l’acceptation des moldus et des sang-mêlés, ou encore de ce que l’on appelle les sang-de-bourbe. Jamais ça n’a choqué Clarence, mais parfois il y avait des quolibets qui fusaient dans les couloirs. Il faisait la sourde oreille, parce qu’on lui avait appris à ne pas se soucier de tout cela, ce n’était pas quelque chose qui le touchait particulièrement, parce qu’il savait que l’ouverture d’esprit est la meilleure des qualités qu’il peut avoir. Généralement lorsque l’on est fermé, c’est à cause d’une peur que l’on avoue pas, et lui, il n’a pas peur de la différence. Bien au contraire. Il a appris depuis longtemps que la différence n’est pas une tare, mais au contraire une preuve de grandeur. Clarence est différent pour être honnête. Il le sait depuis ses quatorze ans, il l’avait remarqué, il avait compris que quelque chose n’était pas "normal" chez lui, bien qu’il n’y ait jamais de normes pour la nature et la vie. Quand il regardait ses amis embrasser leurs petites copines, lui ne se mettait pas à leur place à eux, mais leur place à elles. Il avait compris qu’il aimait les garçons et il en était terrorisé. Il ne l’a pas révélé à sa famille, disant qu’il voulait faire ses études avant de penser à l’amour quand on lui demandait pourquoi il n’avait pas de copine. C’était sa période la plus sombre, il ne trouvait plus goût à rien et ses résultats scolaires dégringolaient. Puis il y a eu cette fois, où il s’est lancé lui-même un sortilège déchirant sa peau sur ses avants-bras, dans la vive intention de se suicider, de mettre fin à sa vie. Il en avait marre de mentir, marre de se sentir anormal, et surtout très peur de la réaction de sa famille, il était le dernier de sa fratrie, et passer derrière cinq autres enfants n'a jamais été facile. Et parce qu’il savait que même les gens les plus tolérants envers les autres, ne l’étaient pas autant avec les leurs. Alors qu’il se vidait de son sang, sa mère a débarqué dans la salle de bain de la maison, elle a hurlé de peur en voyant son fils mourir devant elle. Elle ne savait plus quoi faire et son époux, le père de Clarence est arrivé. Ils ont pris la situation en main et ils ont tenté de refermer les plaies. Ce n’était pas chose aisée, bien au contraire. Puis le cadet de la famille Brown a été envoyé à Ste Mangouste pour qu’il soit soigné. Ce que Clarence ne savait pas, c’est qu’il s’est infligé des sortilèges de magie noire qu’il avait lu un jour dans un vieux grimoire de l’école alors qu’il faisait un devoir de défense contre les forces du mal, les blessures ont donc été plus complexes à soigner. A l’heure actuelle, il porte encore les cicatrices qui ne partiront pas, malgré l’essence de dictame que les médicomages ont appliqué sur ses bras.

Voyant l’état de détresse de leur enfant, Maxwell et Zillah, les parents de Clarence, ont décidé d’avoir une conversation avec lui. Ils ont parlé longuement, et le jeune garçon, totalement abattu leur dit enfin la vérité, leur expliqua le mal profond dont il souffrait. A sa grande stupéfaction, il n’y eut aucun cri, juste une larme roulant sur la joue de sa mère, et il se souviendra toujours de ce qu’elle lui a dit ce jour là. « La différence n’est pas blâmable, c’est la bêtise des autres qui conduit au geste que tu as eu qui l’est. » Il décida à partir de ce moment-là de garder cette phrase hautement réfléchie en tête afin de l’appliquer dans sa vie de tous les jours, parce qu’il pense que c’est une phrase qui résume tout à fait son état d’esprit. Clarence a donc commencé à vivre sa vie, et à être enfin qui il voulait, au début ce fut dur, mais il a appris une fois de plus à ne plus écouter les autres, à être indifférent aux remarques, car il n’y a que comme cela qu’il se sent heureux. Et heureux il l’était.

Clarence a réussi ses études haut la mains, il a eu ses neuf BUSE avec soit Optimal soit Effort Exceptionnel. Optimal en Sortilèges, Métamorphose, Potions et Défense contre les forces du mal, puis Effort Exceptionnel en Astronomie, Histoire de la Magie, Botanique, Soins aux créatures magiques et Arithmancie. Ses parents étaient fiers, et ils le furent encore plus lorsque le jeune Brown ramena à peu près la même choses lorsqu’il passa ses ASPIC. Avec de pareils notes et des avis très favorables de ses professeurs, il rentra rapidement au Ministère de la magie dans le département de la justice magique en tant que membre de la brigade de la police magique. Il était chargé de s’occuper des affaires judiciaires et de maintenir l’ordre. De plus il avait officieusement le rôle de briseur de sortilèges, il devait donc avoir des connaissances incroyables dans les incantations et dans les maléfices pour pouvoir les conjurer. Il était fier de lui, de voir où il avait réussi à aller étant donné les choses qui se sont déroulées dans sa vie. Clarence était un bon élément, parfois même on lui avait proposé des augmentations et carrément une promotion afin qu’il puisse gravir les échelons au sein du ministère, il a toujours refusé, ne voulant pas prendre de grosses responsabilités. Et il faut dire qu’il aimait ce qu’il faisait, alors être dans l’optique d’avoir plus n’était pas intéressant à ses yeux. Encore une fois, son éducation familiale en est la raison ; chez les Brown, on se satisfait du peu que l’on a, même s’ils sont riches, l’opulence et la prise de pouvoir ce n’est pas leur credo. Il s’est donc satisfait de ce qu’il avait, préférant être heureux dans ce travail-ci que malheureux dans des bureaux. Être enfermé ça ne lui plaisait pas à l’époque, bien au contraire, il préférait être sur le terrain, pouvoir aider les gens sérieusement. S’asseoir derrière un bureau et devoir faire des tonnes de documents administratifs, très peu pour lui. Dans son métier, il était amené à voyager régulièrement, à faire en sorte de se déplacer à l’étranger et de pouvoir se libérer pour son travail, ainsi sa vie sentimentale n’a jamais été au beau fixe. Il a eu quelques conjoints, deux ou trois, mais ça s’est toujours soldé d’un échec retentissant, trop de distance, pas assez de discussions ou de compréhension.

Clarence savait que de toute manière s’installer ce n’était pas pour maintenant, il préférait vivre, sachant qu’un jour il voudrait justement de ce repos bien mérité et de cette quiétude qu’apporte une vie bien rangée. Mais pour l’heure, ce n’était pas ce qu’il recherchait le plus. Mais il y a eu cette mission qui se déclara être plus que compliquée. De mauvais enchantements avaient été mis en place lors de la montée de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom par ses fidèles Mangemorts, et Brown et d’autres membres du ministère avaient été envoyés sur place pour régler le problème. Ça ne s’est pas bien passé, ils sont tombés dans un piège et ils ont dû fuir. Seuls deux d’entre eux sont restés, Clarence et un autre homme, ils se sont battus, mais l’autre fut tué et Clarence n’en réchappa que de peu.

C’est après cet incident qu’il y a eu une place qui se libéra à Poudlard, Clarence n’avait que vingt-huit ans à l’époque et se voir proposer un poste de professeur dans son ancienne école était inespéré. C’est ainsi qu’il fit ses valises, et qu’il décida d’endosser le rôle d’enseignant de Sortilèges et Enchantements pour les futures générations de sorciers. Il fut sans conteste l’un des plus jeunes à avoir eu ce poste à Poudlard, et c’est une fierté pour lui. Au début, cependant, cela ne se passa pas très bien, les élèves lui manquaient de respect et il n’arrivait pas à se faire obéir, son jeune âge était sans aucun doute la raison de cela. Mais le directeur avait confiance en lui, il savait que ça allait changer. Alors Clarence a changé de façon d’enseigner. Fondamentalement, il se concentrait sur la théorie au trois quart et sur la pratique avec un seul quart. Il bouleversa donc les conventions et passa seulement à la pratique, donnant au passage quelques notions pour pouvoir comprendre de quoi il retourne et ce qu’il faut savoir. Cela eu des effets radicaux, il devint rapidement un très bon professeur et ses élèves étaient ravis de venir dans ses classes, même si certains continuaient ouvertement à lui manquer de respect, mais comme à son habitude, il ignora tous ces petits malins. De toute manière, lui, il les avait eu ses examens et haut la main, alors s’ils voulaient être des cancrelats, qu’ils le fassent, ce n’était pas son problème. Mais pourtant, il tend toujours la main, ce n’est pas non plus le genre d’enseignant qui abandonne ses élèves sur le bord de la chute scolaire, il les accompagne, et fait en sorte de tirer le meilleur d’eux, même lorsqu’ils sont peu enthousiaste. Il veut donner sa chance à tous, et c’est surtout ça qui est le plus important. Elle est bien bonne l’histoire, lui qui ne voulait pas s’enfermer dans un bureau, le voilà professeur, mais il a eu son lot de problèmes avec son ancien métier et en prime il peut toujours exercer la magie comme il le désire, au final, il ne s’en plaint pas et apprécie son nouvel emploi qui le rend plein de fierté.

L’été 1981 fut la pire période de la vie de Clarence. En vacances, le professeur Brown rentra chez lui. Il souhaitait profiter de la présence de sa famille. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas vu tous ses proches et un retour au source était vraiment bénéfique. Tout se déroulait convenablement, et il était heureux d’avoir enfin pu pouvoir passer du temps avec eux, que ce soit pour rire, pour échanger des banalités, manger des repas tous ensemble. Mais les temps étaient noirs, les patronus en étaient la grande conséquence pour être honnête, la cause est plus sombre encore, la montée en puissance de Vous-savez-qui a obscurci le cœur de nombreux sorciers et c’est cela qui provoqua en réalité le capharnaüm dont Godric’s Hollow allait être frappé.

Une attaque de Mangemort les prit par les surprise. Ils ont été attaqué sans que rien ne puisse le prédire et une bataille éclata, pris entre deux feux, la famille Brown a lutté, sans relâche. Clarence protégeait les siens, faisait en sorte de les aider à se mettre en sûreté, mais il ne put empêcher les morts, il y avait des éclairs verts qui volaient, des pauvres gens tentant tant bien que mal de survivre et de faire en sorte de chasser les assaillants. Ce jour de fête annuel devint un véritable cauchemars. Clarence lui-même failli perdre la vie alors qu’il fut soufflé par l’explosion d’un bâtiment, il perdit connaissance pendant une minute avant de reprendre contenance. Il voulu retourner au combat, mais son état ne lui permettait absolument pas, saignant au niveau de la tête, il voyait flou et trouble, il se releva tant bien que mal, et envoya des sorts aux sorciers vêtus de capes noires, mais cela ne suffit pas, il n’y parvenait pas. Puis ce fut le vide, quand il se réveilla, il était chez lui, mais l’humeur n’était pas à la liesse, un drame s’était produit pour toute la communauté magique. Les attaques de Mangemorts étaient de plus en plus fréquentes mais celle-ci frappa directement Clarence qui choqué par ce qu’il avait vécu vomis tout ce qu’il avait dans le corps à son réveil.

Alors qu’il se mit debout, il remarqua sa nièce, en larmes. Il ne savait pas, il ne comprenait pas ce qui s’était passé. Ce n’est que lorsqu’il le vit, allongé, le visage blafard et les yeux clos que Clarence sut qu’un drame avait frappé la famille Brown. Leonhard n’était plus, tué dans l’affrontement. Il s’écroula à nouveau, les yeux ruisselant de larmes, son frère ne rirait plus jamais, son frère ne serait plus jamais là. Il hurla son désespoir, plus jamais il ne pourrait se relever d’un tel désastre.

Alors que cela fait désormais deux ans que s’est déroulé cette tragédie, Clarence ne peut s’empêcher de repenser à ce qui s’est passé. La famille Brown a toujours soutenu l’Ordre du Phénix, mais jamais le plus jeune enfant de Maxwell ne s’était prononcé, refusant la violence et les affrontements. Mais plus les jours passent, plus l’absence de son frère se fait ressentir et ses convictions vacillent. Il souhaite se rendre utile, mais il ne peut quitter son poste à Poudlard, car les enfants ont besoin de lui, ont besoin des enseignants qui ne sont pas encore sous la coupe des forces du mal et des disciples. Alors il reste pour le moment, persuadé que sa place est auprès de son école pour lutter intelligemment face à l’oppression. Mais un jour ou l’autre, il prendra sa baguette et se dirigera vers le champ de bataille, prêt à en découdre, prêt à enfin devenir un Phénix pour venger son frère et pour libérer la communauté sorcière et moldue du joug des forces du mal.