BELLUM PATRONUM
|
Version 34
Nouveau tournant, nouvelle version installée ainsi que les nouveautés qui vont avec ! Vous pouvez la commenter ici.
Groupes fermés
Les sang-purs étrangers sont fermés. Redirigez-vous vers les familles de la saga ou des membres.
équilibre des groupes
Nous manquons d'étudiants, de membres des partis politiques Phénix et Gardiens. Nous manquons également de Mangemorts.
|
|
| (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold. | | | (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Mer 23 Aoû - 14:21 ( #) | Thalia Delores Octavia Selwyn ft. zoey deutch sang-mêlée vingt-trois ans célibataire hétérosexuelle troisième année d'offensive magique ours kodiak et jaguar Neutre, se range du côté des disciples et des mangemorts par nécessité (c) freesia & faust | |
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] À propos Nom: Selwyn, famille autrefois réputée dans le monde magique, avant que leur sang ne devienne impur. Ce nom reste connu aujourd'hui, de nombreux membres de cette famille faisant partie des disciples de Shacklebolt. Prénom: Thalia, un nom d'origine grec ayant appartenu à l'une des neuf muses de la mythologie. Ses parents lui ont également donné deux autres prénoms, Delores et Octavia. Âge et Date de Naissance: Elle est née le 28 août 1960, d'un amour de vacances entre deux adolescents et est aujourd'hui âgée de vingt-trois ans. Nature du sang: sang-mêlée, malgré le fait que les Selwyn ont longtemps été purs, jusqu'à récemment. Le fait que leur sang ait été mêlé n'est plus un secret pour personne à présent. Situation familiale: Au départ, ils étaient quatre. Son frère aîné, Jacob, ses deux sœurs, Ophelia et Emilia, et elle en dernier, son propre prénom ayant été choisi avec soin pour aller avec celui de ses sœurs. Maintenant, elles ne sont plus que trois, Jacob étant décédé onze ans plus tôt. De ses deux sœurs, Thalia n'a pas de préférée. Elle s'entend avec et aime les deux tout autant, pour des raisons différentes. Elle est également très proche de ses parents, qui lui ont toujours donné tout ce dont elle avait besoin mais ne se doute pas qu'ils sont en réalité biologiquement son oncle et sa tante. Sa véritable mère est la sœur cadette de celui qu'elle appelle père et il a été décidé très vite qu'elle n'élèverait pas l'enfant elle-même puisqu'elle était âgée de dix-sept ans à l'époque. Thalia a donc été confiée à son oncle et sa femme, déjà parents de trois enfants, Jacob, Ophelia et Emilia. Le fait qu'elle ne soit pas leur fille est un secret qui a été soigneusement gardé au sein de la famille, ses sœurs n'étant elles-mêmes pas au courant, étant trop jeunes lorsqu'elle est née. Miroir du Rised: Elle se verrait elle-même, portant un uniforme signifiant qu'elle a réussi sa carrière en tant qu'oubliator au Ministère. Epouvantard: Son épouvantard prend depuis peu la forme de la disciple qu'elle doit rencontrer de manière régulière, Cythère Von Sachsenheim. Composition de la baguette magique: Elle est faite de bois de noyer, est souple, mesure 27 centimètres et possède un cœur de ventricule de cœur de dragon. Etudes Suivies: Etant fixée sur l'objectif de maîtriser au mieux sa magie, elle a choisi la spécialité sortilèges poussés du cursus offensive magique et entre à présent en troisième année. Ses options sont la métamorphose et l'histoire de la magie. Animal de compagnie: Elle n'en a pas, son patronus prenant déjà bien trop de place à lui seul. | Caractère FRANCHE - elle privilégiera toujours de dire le vérité, sans considération pour les sentiments d’autrui. Elle sait que tout le monde n’a pas les mêmes opinions qu’elle, ce pourquoi elle ne trouve pas d’intérêt à les cacher si on les lui demande. Soucieuse de relater les faits comme ils le sont de par sa nature érudite, elle ne trouve que peu d’intérêt au mensonge. La seule exception est faite lorsqu’il s’agit de son intérêt personnel ou de celui de ses proches. Elle garde elle-même des secrets mais ne les apprécie que peu chez les autres. INDÉCISE - elle change d’avis très rapidement, à la moindre nouvelle information ou parce qu’elle a trop réfléchi à une situation et s’est fait des idées. Plus elle en apprend, plus elle réfléchit, plus elle risque de changer d’avis. Ses promesses n’ont donc aucune valeur, de même que sa loyauté qui change rapidement, la rendant d’ailleurs incapable de prendre position dans la guerre qui se déroule. On peut rarement compter sur elle mais encore une fois, il n’y a que pour ses proches qu’elle restera fidèle et tiendra de rares promesses. ÉGOÏSTE - elle pense d’abord à elle et à ses proches avant de penser aux autres. Il est rare qu’elle fasse quelque chose de la bonté de son cœur et elle ne se sent pas réellement concernée par le sort d’autrui. En plus de ne pas réussir à prendre position sur la guerre actuelle, elle ne porte que peu d’intérêt à ce qui s’y passe, parce qu’elle ne se sent pas concernée. Ce qui est important pour elle est d’être en sécurité et que ses proches le soient également, ce qui est le cas pour le moment. Elle suit les désirs du gouvernement afin de se protéger et de ne pas avoir d’ennuis. Ce qui arrive au reste du monde sorcier ne l’intéresse que peu. SOLITAIRE - elle passe souvent son temps libre seule ou avec Silas, qui est le seul dont elle supporte la compagnie prolongée parce qu’il ne se sent pas obligé de lui faire la conversation. Mis à part son meilleur ami, elle ne supporte que peu de passer ses journées entières avec autrui et trouvera toujours un moyen de s’isoler pour être au calme. Elle n’a pas réellement de mal avec les gens qu’elle ne connait pas mais elle ne cherchera pas à lier une amitié avec tous ceux qu’elle rencontre. Elle a des connaissances mais ses amis - qui sont par extension ses seuls amis, donc ses meilleurs amis - se comptent sur les doigts d’une main. Cela lui suffit, préférant être entourée de quelques personnes en qui elle peu avoir une confiance absolue plutôt que de dizaines de personnes qu’elle n’apprendra jamais à connaître vraiment. ÉRUDITE - elle a toujours aimé apprendre, fascinée par ses livres de cours et les enseignements donnés à Poudlard. Elle a toujours été intéressée à l’idée d’être la meilleure sorcière qu’elle puisse être et également d’en apprendre le plus possible sur les sujets qui l’intéressent. Depuis jeune, elle lit énormément, que ce soit des encyclopédies, des romans ou tout autre genre de livre. Elle n’a jamais rendu un devoir en retard de sa vie mais ce n’est pas parce qu’elle connaît ses cours par cœur qu’elle excelle partout. Elle est par exemple particulièrement mauvaise en ce qui concerne les potions mais est très avancée en ce qui concerne les sortilèges et enchantements. RÉFLÉCHIE - elle préfère observer, rester en retrait, analyser plutôt que de se précipiter. Ce n’est que lorsqu’elle est sure d’elle qu’elle passera à l’action. Efficace, elle sait généralement ce qu’elle fait, ne laissant pas de place au doute. Soucieuse des détails, elle ne laisse rien au hasard et ayant une bonne mémoire, elle se rappelle aisément de quelque chose avec plus de précision que quelqu’un d’autre. Cependant, elle a également tendance à trop réfléchir, à se faire des idées et à tirer des conclusions quand il ne le faut pas. Elle reste trop en retrait, se faisant ses propres idées plutôt que d’affronter directement la situation en face. LÂCHE - elle ne passe à l’action que lorsqu’elle est sure d’elle. Lorsqu’il y a le moindre doute, elle baisse les bras et fais demi-tour, ne voulant pas laisser une chance à l’échec. Cela arrive généralement lorsqu’elle n’en sait pas assez ou que justement, elle en sait trop. Le surplus d’informations lui montrant les bénéfices de deux options différentes la rendra incapable de passer à l’action, préférant ne pas agir du tout que d’avoir à choisir. Loin d’être une battante, elle abandonne aisément quelque chose qui lui semble trop difficile ou une conversation qui lui semble ne mener nulle part, détestant avoir l’impression de devoir se justifier. INFLUENÇABLE - elle écoute sans doute trop les autres, surtout lorsqu’ils s’agit de personnes dont elle estime l’opinion. Lorsqu’elle ne sait pas choisir, lorsqu’elle n’arrive pas à passer à l’action, elle se laissera guider par les autres plutôt que d’avoir le faire, par ceux qui ont plus de force de caractère qu’elle. C’est ce qui la pousse parfois à prendre de mauvaises décisions et à les regretter, chose qui n’arrive que rarement lorsqu’elle agit par elle-même. | Patronus La première fois qu’il est apparu, le patronus de Thalia était sous sa forme de Jaguar. Il a gardé cette forme pendant deux ans, sans jamais en changer et sa sorcière a toujours cru qu’il ne garderait qu’une seule forme. Elle l’a appelé Iggy, influencée par le chanteur du groupe préféré de son frère aîné, les Stooges et par le fait que leur musique a bercé son adolescence. Ce n’est qu’après avoir eu la peste des patronus en 1981 qu’il a finalement montré sa deuxième forme, celle d’un ours kodiak. Elle a mis du temps à s’habituer à cette deuxième forme mais elle s’y est habituée. Sa relation avec son patrons a toujours été positive, puisqu’elle l’a toujours considéré comme ce qu’il était: une partie d’elle-même. Lui parler lui donne simplement l’impression d’avoir ses réflexions sous forme de dialogues, puisqu’il est comme elle. Ils partagent les mêmes avis, ont les mêmes opinions et elle écoute ses conseils, qui lui sont importants. Il est une autre part d’elle, matérialisée, ce qui veut dire qu’il peut aisément l’agacer également, surtout lorsqu’elle essaye de se voiler la face. Il est la voix de sa conscience, celle qui lui fait ramener les pieds sur terre ou réaliser certaines choses. Elle s’est également rendu compte lors de la peste que s’il disparaissait, il ne lui manquerait pas. Tout simplement parce qu’il fait partie intégrante d’elle-même et que même s’il n’était plus personnifié, il serait toujours là pour la ramener à la raison, d’une manière ou d’une autre. |
Pseudo et âge: cosmic dust, 23 ans Où as-tu trouvé le forum ? Personnage: inventé iwasfirst As-tu un autre compte sur BP ? maybe Présence: all the time Une remarque ? |
Dernière édition par Thalia D. Selwyn le Jeu 31 Aoû - 15:32, édité 30 fois |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Mer 23 Aoû - 14:21 ( #) | Histoire happiness can be found even in the darkest of place [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]21 février 1960 - « Ce n’est pas discutable, Eleora. Tu ne peux pas le garder. » Les larmes coulaient silencieusement sur les joues de la concernée, ses mains repliées sur son ventre qui était devenu de plus en plus apparent au cours des derniers mois. Rentrée pour les vacances d’hiver, elle n’avait pas pu attendre d’avantage avant de dire à ses parents ce qu’elle savait depuis un bon mois déjà. Elle était enceinte et pourtant bien trop jeune pour être mère, à seulement dix-sept ans. C’était pour cela que chacun de ses deux parents lui lançaient un regard désapprobateur, à présent, assis en face d’elle sur un autre canapé du petit salon. Ils s’étaient isolés du reste de la famille en voyant l’air troublé d’Eleora et s’ils s’étaient d’abord inquiétés, elle pouvait voir qu’ils étaient d’avantage déçus à présent. Ses doigts se resserrèrent sur son ventre alors qu’elle réalisait l’ampleur des mots de son père. Elle commença à secouer la tête à la négative, la peur enflant un peu plus. Elle était trop jeune, oui mais quelque part elle s’était déjà attachée à l’idée de cet enfant, même si elle savait qu’elle ne pourrait certainement pas être une bonne mère. Son père l’interrompit d’un geste de la main alors qu’elle ouvrait la bouche. « Cela reste un Selwyn, » dit-il simplement pour rejeter l’idée d’un avortement. « Même si du sang moldu coule dans ses veines. » Eleora déglutit, sans dire un mot, séchant ses joues du revers de sa manche. Elle avait toujours connu son père ainsi, stricte sur la question du sang, étant la plus jeune. Mais Prospero avait épousé lui même une sang-mêlée et avait eu quatre enfants avec elle par amour, avant de réaliser qu’il avait fait une erreur. La branche de leur famille avait été écartée du reste des Selwyn, restés purs, et le prestige de leur nom s’était bien vite terni dans le monde magique, affectant l’intégralité de la famille. Il était depuis empli de regret et essayait d’apprendre à ses enfants à ne pas faire la même erreur que lui, afin de rendre leur honneur aux Selwyn. Le fait que le père de son enfant soit un né-moldu avait été un hasard pour Eleora mais elle pouvait voir que cela décevait ses parents. Sa mère semblait s’être accoutumée au ressentiment que lui portait son mari, qui ne cachait plus qu’il aurait souhaité épouser une sang-pur et avait fini par se ranger de son côté, poussant ses enfants à repurifier leur sang. Eleora n’était pas certaine que le né-moldu en question, qui avait un an de plus qu’elle et qu’elle avait rencontré à la fête du nouvel an, ait été au courant que le sang des Selwyn n’était plus pur ou que cela lui ait beaucoup importé. Ils s’étaient croisés à nouveau depuis la rentrée, à quelques reprises dans les couloirs du château, mais les choses n’avaient pas été les mêmes et leur amour de vacances était resté ce qu'il avait été: un amour de vacances. « Alastair, Camelia et Archibald ont leur propre soucis en ce moment et je doute qu'ils cherchent à avoir un nouvel enfant, » repris Prospero, ayant l’air de réfléchir réellement à la question. Eleora comprit instantanément pourquoi il parlait de sa sœur et ses frères, dont le plus jeune avait près de dix ans de plus qu’elle. Elle avait toujours été la petite dernière, un enfant surprise pour ses parents qui n’avaient pas prévu d’avoir d’autres héritiers. Elle n’avait jamais été réellement désirée, grandissant dans l’ombre de ses trois frères et de sa sœur, qui étaient déjà tous quatre à Poudlard lorsqu’elle était née. « Cependant, nous savons que Sierra et Duncan cherchent à avoir un nouvel enfant, » continua-t-il, faisant référence à son troisième frère, qui était le plus âgé. Si son premier instinct fut de protester, elle hocha simplement la tête, essayant de se convaincre qu’il avait raison, que c’était pour le mieux. « L’enfant grandira dans sa famille et aura tout le soutient dont il a besoin. Tu pourras ainsi toujours le voir mais personne ne devra savoir que tu es sa mère. Cela restera entre nous trois, Duncan et Sierra, » reprit Prospero, croisant ses mains sur ses genoux. « Quant à toi, tu resteras avec nous jusqu’à la prochaine rentrée à Poudlard. Nous dirons que tu es tombée malade pendant les vacances et nous demanderons à Sierra de faire profil bas le temps que l’enfant soit né. Tu pourras reprendre tes études en septembre et oublier ce petit imprévu. » La jeune fille hocha la tête, essayant de se montrer forte malgré l’envie pressante de s’effondrer en larmes. « Est-ce que je peux prévenir Eachan ? » demanda-t-elle, même si elle savait que toute relation entre eux était terminée. Elle ne lui avait pas même dit être enceinte encore, ayant redouté sa réaction. « Hors de question, » claqua son père, la faisant sursauter. « Tu ne lui a pas annoncé la nouvelle avant de nous consulter tout de même ? » Elle secoua la tête à la négative, terrifiée par la colère soudaine de son père. Il sembla se calmer cependant, satisfait de sa réponse. « Ce né-moldu n'a rien à faire dans cette histoire, nous nous porterons mieux s'il n'est pas au courant. » Prospero s’interrompit, ne semblant pas avoir remarqué l’expression blessée sur le visage de sa fille. « Bien, » dit-elle simplement, jetant un œil à sa mère qui n’avait pas dit le moindre mot. Elle savait que Lysandra n'en pensait pas moins.
★ ★ ★ 27 juillet 1964 - Les rires de la fillette emplissaient l’air ambiant, alors qu’elle courrait aussi vite que ses petites jambes le lui permettaient à travers le jardin, arrachant des sourires réguliers à sa mère. Sa tante, puisque c’était ainsi que le monde extérieur les voyaient. Mais pour Eleora, même si elle n’avait pas passé ces quatre années avec son enfant et même si elle ne passerait pas le reste de son enfance et adolescence avec elle non plus, elle reconnaîtrait toujours Thalia comme la sienne. Duncan et Sierra lui offrait tout l’amour dont elle avait besoin et grâce à eux, Eleora avait pu terminer son cursus primaire, étant sur le point d’entamer ses études secondaires. Elle avait parfaitement conscience que sans eux, elle aurait été forcée d’arrêter ses études pour s’occuper de sa fille et elle leur serait toujours reconnaissante d’avoir accepté de l’élever comme la leur. Mais elle aurait voulu que cela se fasse sans secret. Elle aurait préféré que l’accord qu’elle avait passé avec son frère soit connu de tous, que le monde sache que Thalia était son enfant. Que Thalia sache qui était sa mère. Elle aurait souhaité que cela ne soit que temporaire, que la petite fille reviendrait vivre avec elle lorsqu’elle serait sortie de Poudlard. Mais cela ne semblait pas faire partie du plan. Tout avait été pensé avec soin pour que l’affaire reste secrète. Le reste des enfants de son frère n’était pas au courant non plus. Les choses avaient été aisées avec la plus jeune, Ophelia étant tout juste âgée de deux ans lorsque Thalia était née n’aurait pas de souvenir du fait que sa mère n’ait pas été enceinte. Ils n'avaient pas eu à s'inquiéter que la petite dernière Emilia, née il y a un an de cela, ne découvre quoique ce soit. Cela avait été compliqué pour l’aîné, Jacob, qui avait déjà cinq ans et dont les souvenirs s'étaient déjà bien formés. Ses parents avaient fait ce qu’ils avaient pu, l’oubliettes lancé ne visant que la période précédant la naissance de Thalia et ils avaient espéré pour le mieux, le sort semblant faire effet pour l’instant. Toute trace de la grossesse d’Eleora avait été effacée, masquée et Thalia avait jusqu’à présent été élevée comme la fille de Duncan. Même adulte, elle penserait à Eleora comme sa tante. La gorge nouée à cette pensée, la jeune femme sourit de plus belle en voyant la fillette s’élancer vers elle, les mains tendues, et elle ouvrit les siennes à son tour. Thalia vint se jeter dans ses bras à toute vitesse, bientôt emprisonnée dans les bras d’Eleora qui la serra fort contre elle, ses propres rires se mêlant au sien. « Où tu cours comme ça ? » demanda-t-elle d’une voix douce en s’écartant, observant avec une certaine fierté le visage de l’enfant. La petite fille continua à rire en s’écartant d’avantage pour repartir, balbutiant des mots incompréhensibles. « Eleora. » La voix de sa mère la surpris et elle se retourna pour voir celle-ci s’asseoir à ses côtés, sur le banc sur lequel elle s’était installée avec plusieurs de ses livres. Une expression sévère sur le visage, Lysandra observa la fillette qui jouait à présent avec l’une de ses sœurs. « Tu sais bien que tu ne peux pas être trop proche d’elle, » repris-t-elle, tournant son regard vers sa propre fille à présent. Eleora fronça les sourcils, peu convaincue par les mots qu’elle entendait. « Une tante peut être proche de sa nièce. Ce n’est pas anodin, personne ne se posera de question, » fit-elle remarquer, sa voix basse afin que les enfants ne l’entendent pas. Ses parents lui avaient promis qu’elle pourrait garder une relation avec sa fille, même si elle ne pourrait agir comme sa mère. Elle n’était pas prête d’accepter de s’éloigner d’elle après avoir suivi cette indication pendant quatre années. « Tu sais ce que je veux dire. Votre situation est particulière et il s’agit de ne pas trop attirer l’attention sur vous deux. » Eleora ne répondit pas tout de suite, gênée par les mots de sa mère mais voyant pourtant ce qu’elle voulait dire. Elles se ressemblaient, sans doute plus qu'une tante et une nièce ne le devraient. « Ne t’attache pas trop, c’est tout ce que je veux dire. Elle risque de ne pas comprendre en grandissant pourquoi tu es aussi attachée à elle alors que ta sœur et le reste de tes frères sont plus détachés. » Le ton de sa mère s’était à peine adoucit mais Eleora avait envie de penser qu’elle disait ça également pour qu’Eleora ne se retrouve pas blessée lorsque Thalia grandirait et qu’il se révélerait évident que leur relation était sans doute un peu trop étroite. Elle hocha la tête, son regard fixé sur sa fille, sans dire un mot. Il n’y avait pas besoin de réponse. Elle passerait à autre chose, éventuellement. Elle vieillirait, se marierait, aurait d’autres enfants, légitimes. Bientôt, Thalia ne serait réellement plus que sa nièce.
★ ★ ★
attention: cette partie comporte des mentions de suicide et de consommation de drogue par voie intraveineuse 9 décembre 1972 - « Pourquoi tu viens plus à la maison ? Tu nous aimes plus ? » La question avait été posée avec la plus grande innocence, Thalia véritablement concernée du fait que son grand frère ne soit plus aussi souvent chez eux depuis qu’il avait quitté le cocon familial, deux ans plus tôt. Il n’avait que quinze ans à l’époque et même si Thalia était jeune, elle avait compris ses raisons. Il n’avait jamais eu sa place dans leur maison au fond, depuis l’instant où il avait été clair que des pouvoirs magiques ne se manifesterait pas chez lui. Il était parti tous les jours pour un collège moldu en trainant des pieds, tandis qu’Ophelia était absente une majorité de l’année pour suivre ses cours à Poudlard. Thalia venait de faire sa rentrée et Emilia venait de manifester ses premiers signes de magie, si bien que Jacob était le seul de la fratrie à être passé à côté de cette opportunité. Thalia l’avait toujours trouvé différent d’elles, plus en retrait et elle avait fini par noter au fil des années l’attitude de ses parents envers lui. Ils ne portaient que peu d’attention à leur fils, n’étaient pas vraiment concernés par son avenir et ce qu’il allait devenir, que ce soit dans le monde sorcier ou moldu. Même s’il était le plus âgé, Jacob avait toujours été dans l’ombre de ses petites sœurs, dont chaque exploit était récompensé de manière spectaculaire - Thalia avait été félicitée avec un gâteau lorsque ses pouvoirs s’étaient manifestés, même si cela avait été en mettant le feu aux rideaux de sa chambre. Jacob, lui, avait ramené ce que la fillette avait compris comme étant de bonnes notes dans le monde moldu mais cela n’avait jamais paru important aux yeux de leurs parents, qui acceptaient la nouvelle d’un simple hochement de tête. Alors il était parti, rejoignant le monde moldu, ce monde qui semblait l’accepter plus que ses propres parents. Il semblait plus fatigué depuis, Thalia ayant noté sans mal les cernes sombres qui dessinaient le contour de ses yeux et son teint cireux, presque malade. Il avait recouvert ses bras à l’aide de ses manches longues après qu’elle ait fixé avec un peu trop d’insistance ses veines qui ressortaient d’un bleu soutenu contre sa peau pâle mais elle avait pu noter qu’elles avaient un aspect étrange, ce qui ne lui faisait que se poser d’avantage de questions. Il la regardait à présent avec ces yeux fatigués, alors que le reste de la famille avait migré vers le salon et qu’ils étaient tous deux occupés à débarrasser. Ils avaient fêté le quinzième anniversaire d’Ophelia, qui avait été celle à inviter Jacob après qu’il se soit avéré clair que leurs parents n’avaient pas d’intention de le faire. « Je suis occupé, tu sais. Des trucs d’adulte à faire, tout ça, » répondit-il simplement, empilant encore quelques assiettes sous le regard de sa petite sœur. Elle fronça les sourcils, pouvant détecter le mensonge peu crédible dans l’intonation de sa voix. « Pourquoi tu mens ? » demanda-t-elle, plus bas. Elle ne pouvait pas s’empêcher de vouloir savoir mais elle avait la nette impression que si il ne lui disait pas la vérité, ce n’était pas avec elle qu’il la partagerait. Son frère avait toujours été particulièrement distant avec elle mais ce sentiment s’était accentué avec les années, encore plus à présent qu’ils ne vivaient plus avec eux. S’il écrivait toujours régulièrement à Emilia et qu’il avait vu Ophelia hors de leur appartement à plusieurs reprises, il n’avait fait aucun geste pour passer du temps avec elle. Ils n’avaient jamais été proches et pourtant elle avait été blessée à cette simple réalisation, n’ayant jamais porté de sentiment négatif envers son aîné. Il poussa un soupir, lui tournant désormais le dos. « Je mens pas, gamine. Tu verras quand tu seras plus vieille. Il y a un tas de choses à faire à dix-sept ans. » Elle le contourna pour lui faire face et posa une main sur son bras, penchant la tête en arrière pour pouvoir le regarder dans les yeux malgré leur différence de taille. « Si c’est à cause de Papa et Maman, il faut pas t’inquiéter. Je suis sure qu’ils sont contents de te voir, même s’ils le disent pas. » Jacob la regarda un instant sans rien dire, avant de se dégager de son emprise pour poser une main sur sa tête. « C’est gentil de t’en faire comme ça mais je te promets que la situation convient très bien aux parents, comme à moi. Je vous manque pas tant que ça, pas vrai ? » Il s’éloigna pour se diriger vers la cuisine. « Tu manques à Emilia, » répondit-elle tout bas pour le faire rester, parce qu’elle savait que si elle elle disait tu me manques à moi, cela ne le ferait pas autant réagir. Il disparu tout de même par la porte, emportant les assiettes sales et le reste de la conversation avec lui, ne l'ayant probablement pas entendue. Ses rêves cette nuit-là furent agités et elle se réveilla à plusieurs reprises, restant à regarder le plafond de longues minutes avant de finalement sombrer de nouveau. Elle avait pu jurer avoir les yeux grands ouverts lorsque son plafond disparu soudainement de sa vision, même si elle admit plus tard qu’il y avait une chance qu’elle se soit endormie. Elle ne voyait plus la peinture blanche mais Jacob, piquant une aiguille dans son bras. Jacob, ouvrant une fenêtre. Jacob, debout sur le rebord. Jacob, par terre sur la chaussée. Les passants, poussant des cris. Et puis elle vit son plafond de nouveau, ses yeux toujours grands ouverts, l’impression de venir de se réveiller complètement absente de son système. Les larmes suivirent immédiatement, sans qu’elle ne comprenne pourquoi elle pleurait, sans qu’elle ne comprenne ce qu’elle venait de voir. Elle se redressa en position assise, des sanglots bruyants s’échappant de ses lèvres et posa les pieds à terre, se dirigeant vers la chambre de ses parents. Sa mère fut la première à se lever et à venir la serrer dans ses bras, son père la suivant de près. Ophelia et Emilia émergèrent à leur tour de leurs chambres, réveillées par les pleurs de leur sœur. « Qu’est-ce qu’il y a ? » demanda doucement sa mère en se baissant à sa hauteur et en essuyant les larmes de ses joues. « Tu as fais un cauchemar ? » La petite fille eu du mal à sortir une phrase complète et ayant du sens, ses sanglots entrecoupant ses paroles. Ce ne fut que lorsqu’elle réussit à se calmer un peu qu’elle parvint à parler, toujours troublée, toujours perturbée par ce qu’elle avait vu et par sa propre réaction. « Il va tomber, » dit-elle. « Jacob. Il va tomber sur le trottoir. » Elle essaya de continuer mais ses paroles furent étouffées dans la soie de la robe de chambre de sa mère, alors qu’elle la prenait à nouveau dans ses bras et lui frottait doucement le dos. « C’était juste un mauvais rêve. Jacob va bien, » lui promit-elle. Elle l’emmena jusqu’à son lit et la borda, malgré le fait que Thalia cherche encore à expliquer ce qu’elle avait vu. Sa mère lui assura qu’il s’agissait d’un cauchemar et elle lui demanda d’aller dormir, laissant la porte légèrement entrebâillée pour pouvoir laisser passer la lumière du couloir. Après de longues minutes, Thalia finit par retrouver le sommeil, toujours inquiète pour son frère aîné. Elle rêva de Jacob le reste de la nuit. Quatre jours plus tard, elle portait du noir et ils enterraient son corps.
★ ★ ★
attention: cette partie comporte des mentions de suicide 1er juillet 1973 - Elle serrait la pochette du disque contre sa poitrine d’une main, l’autre étant glissée dans celle de son aînée, alors qu’elles progressaient dans les rues de Londres. Elle avait peur, sans réellement savoir pourquoi. Il ne s’agissait que de musique. Il ne s’agissait que d’un disque. Mais il s’agissait du disque que lui avait laissé son frère, sans donner de raison. Thalia n’avait jamais pu l’écouter puisqu’ils ne possédaient pas l’appareil moldu qui permettait de l’écouter mais après sa mort, Ophelia lui avait promis de l’emmener chez un disquaire de Londres pour qu’elle puisse l’entendre. Et peut être comprendre. Elle avait regardé de nombreuses fois la couverture, montrant les visages du membres du groupe, immobiles sur la surface cartonnée, deux mots écrits à côté en lettres jaunes. The Stooges. Le nom du groupe avait-elle deviné. Ou peut-être de l’album. Ou peut-être des deux, elle ne savait pas vraiment. Elle avait lu les titres des chansons, encore et encore au dos, jusqu’à se souvenir de l’ordre par cœur. Elle avait même sorti le disque avec précaution de sa pochette quelques fois, ses doigts passant doucement sur les sillons qui le recouvraient. A présent, elle allait pouvoir enfin l’écouter et son cœur battait à tout rompre à cette simple idée. Avec appréhension, elle passa la porte du disquaire moldu dont sa sœur avait trouvé l’adresse en faisant quelques recherches, suivant cette dernière à l’intérieur de la boutique. Plusieurs caisses étaient alignées au centre de la pièce et le long de murs, et en s’approchant, Thalia vit qu’elles contenaient des centaines de disques comme le sien. Derrière le comptoir se tenait une femme aux cheveux colorés qui les salua. Ophelia s’approcha de cette dernière, faisant signe à sa sœur de la suivre. « Est-ce qu’il serait possible d’écouter ce disque chez vous ? Mon frère l’a offert à ma sœur mais nous n’avons pas de gramophone chez nous, » expliqua l’adolescente en tendant la main vers sa cadette. Thalia y déposa l’album, regardant Ophelia le tendre à la moldue. « Pas de problème, » dit-elle en disparaissant dans ce qui semblait être l'arrière boutique. La musique qui provenait des hauts parleurs disposés dans la pièce s'interrompit un instant. Quelques secondes plus tard, le son d’une guitare électrique grésilla dans l'air, bientôt suivi du chant d'un homme. Il devait d’agir de la chanson appelée 1969, si Thalia en croyait sa mémoire. Il y avait quelque chose dans le rythme de la chanson, dans la voix du chanteur, dans le son de la guitare qui lui rappelait indéniablement son frère. La propriétaire du magasin ressortit de l’arrière-boutique, un petit sourire aux lèvres. « Ton frère a de bons goûts. Tu devrais lui dire de venir faire un tour par ici, il y aurait des choses qui lui plairaient. » Elle hocha la tête avant de se détourner, faisant mine de regarder les disques, la tête baissée pour cacher les larmes qui menaçaient de couler sur ses joues. Une main se posa doucement sur son épaule et même si elle ne dit pas un mot, Thalia su qu’il s’agissait de sa sœur aînée, essayant de la réconforter sans un mot. Elle n’était pas certaine qu’elle réussirait à l’être, cependant. Une part d’elle savait que Jacob ne s’était pas jeté par cette fenêtre à cause de l’influence de la drogue retrouvée dans son système. Elle savait qu’il avait planifié ce geste, parce qu’il avait laissé une lettre à ses sœurs et un cadeau à chacune d’entre elles. Lorsqu’elle lui avait parlé à l’anniversaire d’Ophelia, il avait déjà pris sa décision, elle en était certaine. Elle savait à présent que ce qu’elle avait eu ensuite avait été une vision, puisqu’elle en avait eu d’autres depuis qui s’étaient réalisée elles aussi et qu’elle avait appris ce qu’était le don de divination, qu’elle possédait vraisemblablement. Elle savait que cette vision lui était venue à cause de cette conversation, entre son frère aîné et elle. Parce qu’elle l’avait senti. Et elle avait su qu’elle aurait pu faire quelque chose pour l’en empêcher, si on l’avait écouté. Et elle avait su qu’elle porterait cette culpabilité jusqu’à la fin de ses jours, cette part de responsabilité pour la mort de ce frère qu’elle n’avait jamais bien connu.
★ ★ ★ 17 décembre 1977 - « Thalia ? » La voix de son meilleur ami la tira brièvement de ses pensées mais elle ne releva pas le regard pour autant, absorbée par les mots qu’elle avait sous les yeux, un énorme livre ouvert devant elle. « Mmmh ? » Il s’étaient installés dans un coin reculé de la bibliothèque pour travailler sur leurs devoirs respectifs et Thalia avait tellement été noyée dans sa lecture qu’elle n’avait pas pensé à lui faire la conversation. Ils n’en avaient pas réellement besoin, le silence confortable qui s’installaient souvent entre eux n’étant jamais gênant. Cela ne faisait que moins d’un an qu’ils étaient devenus amis et pourtant, ils avaient rapidement formé un lien proche, étant à l’aise immédiatement l’un avec l’autre. La jeune femme, de nature plutôt solitaire, n’avait que peu d’amis qui comptaient réellement pour elle et elle n’avait pas eu l’habitude de se lier aussi facilement avec quelqu’un. Cependant, leurs caractères avaient coïncidé immédiatement, ne laissant aucune place pour les formalités entre eux. Ils s’étaient comportés comme s’ils se connaissaient depuis des années au bout de quelques semaines seulement, passant le plus clair de leur temps libre ensemble. « Je me demandais, ça t’arrive souvent d’avoir des absences comme la dernière fois ? » La brune releva finalement son regard vers Silas, voyant qu’il la regardait avec attention, une expression sérieuse sur le visage. Elle sentit l’embarras la gagner, non seulement à cause de sa question mais également à cause de la manière dont il la regardait, qui accéléra imperceptiblement le rythme de son cœur. Elle savait exactement de quoi il parlait, même si elle ne répondit pas immédiatement. Plusieurs jours plus tôt, elle avait eu une vision en sa présence et avait été incapable de masquer le fait qu’elle ne pouvait ni l’entendre ni le voir, n’étant absolument pas maîtresse de ses actions dans ces moments là. Cela faisait plusieurs années que son don avait fait surface, même si elle savait à présent qu’il avait été toujours là, sous la forme de rêves prémonitoires, avant qu’il ne se réveille avec le reste de ses pouvoirs. Mais malgré les années, son don restait toujours aussi incontrôlable, imprévisible, indésirable. Elle voyait des choses qu’elle n’avait pas envie de voir, d’autres qui n’avaient pas de sens et qu’elle ne déchiffrait jamais, des rares qui lui servaient réellement. Cette fois-ci, elle s’était vue elle-même, comme si elle était spectatrice de la scène, dire à Silas pour son don, puisqu’elle n’avait pas l’habitude de le révéler à grand monde. Elle avait vu sa réaction, son expression dégoûtée, avait vu ses lèvres bouger pour former les morts je pense qu’il vaut mieux qu’on ne se voit plus. Elle avait vu son meilleur ami lui tourner le dos à cause de cette simple révélation, à cause de ce simple fait qui faisait partie d’elle. Et elle avait pris peur, sachant après cela qu’elle ne pourrait certainement pas le lui dire. Elle avait su depuis un moment à présent que la mère de Silas était elle-même devin et que depuis qu’elle l’avait abandonné petit, il avait du mal avec ces derniers. Elle avait pensé que peut-être il ne serait pas aussi rebuté, s’il savait pour elle mais à présent elle avait la confirmation qu’elle devait plutôt se taire. Elle pris une inspiration, baissant les yeux parce qu’elle savait qu’elle s’apprêtait à mentir. « Parfois. Mais c’est rien de grave. J’ai été malade plus jeune et avec le traitement que j’ai pris, j’ai commencé à avoir des absences, » dit-elle avec un geste vague de la main, faisant mine de se concentrer à nouveau sur sa lecture. « Ca arrive de temps en temps mais c’est plus embêtant qu’autre chose, » acheva-t-elle, sans parvenir à le regarder dans les yeux. Ce mensonge, elle le préparait depuis qu’elle avait eu sa vision, sachant qu’il finirait surement par poser la question. Elle l’avait redouté et s’était préparée pour que cela soit dit avec le plus de nonchalance possible. La tête baissée sur son livre, elle patienta pendant les secondes pesantes qui suivirent sa réponse, son cœur battant de manière désordonnée. « D’accord, si tu le dis. Mais il ne faudrait pas qu’il t’arrive quelque chose, quand même. Ce n’est pas un peu dangereux ? » Elle sourit, la tête toujours baissée mais la rejeta finalement en arrière pour le regarder. Il lui rendit son sourire en voyant son expression, même s’il ne savait pas ce qu’il allait dire et son cœur se serra un peu plus. « C’est gentil de t’inquiéter, Silouanos, mais j’ai vécu toute ma vie avec. Ce n’est pas dangereux. » Il poussa un soupir et leva les yeux au ciel. « Skáse. » Thalia fronça le nez, ayant pris l’habitude qu’il lui réponde en grec, sa langue natale, lorsqu’elle utilisait son prénom entier et si elle ne le comprenait habituellement pas, elle en savait suffisamment pour comprendre qu’il venait de lui dire de se taire. Elle lui fit une grimace et ils reportèrent tous deux leur attention sur leurs devoirs respectifs, d’un accord tacite.
★ ★ ★ 9 septembre 1978 - « Tu ne souffles pas tes bougies ? » La voix d’Emilia ramena doucement Thalia sur terre. Elle n’avait pas réalisé qu’elle était restée à fixer les bougies après que Silas les ai allumées à l’aide de sa baguette. Il lui avait fait la surprise de demander un gâteau aux elfes de maison et de le faire amener dans la Grande Salle à leur du dîner, aidée par les sœurs de la jeune femme pour tout mettre en place. L’ensemble des élèves présents dans la salle lui avaient chanté un joyeux anniversaire et elle pouvait désormais sentir les regards de beaucoup sur elle, attendant qu’elle souffle. La brune pris une inspiration, son regard ne s’étant pas détaché des flammes vacillantes qui dansaient sur le gâteau crémeux. « Je vais être plus vieille que lui, » dit-elle dans un murmure mais elle était certaine qu’ils l’avaient tous trois entendus, parce qu’en relevant le regard, elle vit l’air inquiet sur chacun de leurs visages. Ophelia serra l’avant-bras de la plus jeune entre ses doigts, dans un geste rassurant et leurs yeux bleus se rencontrèrent. Ses aînées étaient toutes les deux passées par là, elles aussi. Mais elle était la dernière. La dernière à devenir plus vieille que leur frère aîné, qui s’était interrompu à ses dix-sept ans, presque dix ans auparavant à présent. Il y avait une sensation étrange à continuer de grandir alors qu’il s’était arrêté, restant jeune à tout jamais. Au fond, dans son esprit, elle savait qu’il resterait toujours son grand-frère. Elle savait que dix ans plus tard, lorsqu’elle fêterait son vingt-huitième anniversaire, elle penserait encore à lui comme le plus vieux d’entre eux, comme ce frère qui avait toujours été trop âgé pour qu’elle soit proche de lui. Souffler ses bougies aujourd’hui rendait le tout beaucoup plus réel. Le fait qu’il soit figé, alors que le reste du monde continuait. Le fait qu’il était toujours parti, neuf ans après. Quelque part, même si elle n’avait pas pleuré sa mort aussi longtemps que ses sœurs, sa perte n’avait jamais réellement cessé de faire mal. Et il en était de même pour leurs parents, bien qu’ils ne se soient jamais beaucoup exprimés à ce sujet. Il y avait quelque chose dans leur famille qui ne s’était jamais réellement ressoudé, après sa mort. Quelque chose qui resterait perpétuellement brisé, un équilibre rompu au moment où elles n’avaient été plus que trois enfants au lieu de quatre. Ils continuaient d’avancer, avaient chacun fait leur deuil mais il y aurait ce rappel constant, à chaque fois qu’ils s’installeraient autour d’une table pour manger, que quelque chose clochait. Que quelque chose manquait. Un vide, là où Jacob se serait autrefois assis, un silence là où il aurait autrefois fait une remarque, un malaise, à peine perceptible mais pourtant toujours présent. Toujours là pour leur rappeler, malgré les années, qu’il n’était pas là. Qu’il était figé dans le temps, six pieds sous terre, alors qu’eux continuaient d’avancer, de vieillir, de grandir. Ses yeux avaient de nouveau gravité vers les flammes par eux-mêmes, se détournant d’Ophelia qui pressait toujours une main sur son bras. « Tu n’es pas obligée de les souffler si tu n’as pas envie, » lui dit-elle doucement. Thalia releva finalement les yeux et adressa un sourire à ses sœurs assises de part et d’autres d’elle et à Silas assis en face, resté silencieux sans doute parce qu’il savait qu’il n’y avait rien à dire. Elle souffla l’intégralité de ses bougies, en une seule fois et eut l’impression d’être de retour à ses treize ans, jetant une poignée de terre de plus sur le cercueil de son frère.
★ ★ ★ 16 mai 1982 - Les trois coups qu’elle frappa résonnèrent sans doute trop fort contre le bois et Thalia fit une grimace, espérant que personne aux alentours ne l’ai entendue. Elle s’était faufilée hors de son dortoir plusieurs heures après le couvre-feu et avait parcouru les couloirs jusqu’aux appartements des professeurs et aurors dans la pénombre, ne voulant pas attirer l’attention sur elle en allumant sa baguette. Ce plan, elle l’avait tracé dans son esprit depuis plusieurs jours, après avoir eu une vision spécifique sur l’un des aurors né-moldus du château. Elle avait d’abord débattu sur la possibilité de ne rien dire mais c’était l’autre option qui l’avait finalement emportée. La porte s’ouvrit sur Reid, l’auror en question, l’air visiblement endormi puisqu’il était minuit passé. Il fronça les sourcils. « Mademoiselle Selwyn ? Je peux vous aider ? » Elle s’apprêtait à répondre mais vit une lueur du coin de l’œil et détourna le regard pour voir un élève déboucher sur le couloir, baguette en main. Elle eu tout juste le temps de voir son visage et lui le sien avant qu’elle ne pousse l’auror à l’intérieur de sa chambre et referme la porte derrière elle, son cœur battant bruyamment dans sa poitrine. Elle était presque certaine qu’il ne s’agissait pas d’un préfet, juste d’un élève qui n’aurait pas dû être là comme elle mais elle ne pouvait pas prendre le risque d’être dénoncée et interrompue dans sa conversation. Eachan, puisque c’était son prénom, sembla légèrement perturbé par son geste. « Je ne pense pas qu’il soit approprié pour vous d’être là, » dit-il d’une voix sévère. Elle remarqua alors son expression outrée et ses bras croisés, comme s’il était gêné. Elle poussa un soupir. « Je suis pas là pour vous séduire, si c’est de ça dont vous avez peur, » lui dit-elle d’un ton direct, n’ayant pas réellement envie de perdre de temps. Il sembla un instant sur la défensive, ayant l’air de vouloir répondre mais elle ne lui en laissa pas réellement le temps. « Ecoutez, je sais qu’on ne se connait pas bien, voire même pas du tout mais il faut absolument que je vous prévienne. Vous êtes en danger. » L’auror se détendit un peu, visiblement intrigué à présent. Elle n’avait aucune relation avec lui, à l’instar du reste des aurors du château mais ils s’étaient plusieurs fois croisés et elle avait appris son nom. Même s’ils ne se connaissaient pas, ne pas lui dire ce qu’elle avait vu lui pèserait sur la conscience si cela s’avérait être vrai, elle en était certaine. « Qu’est-ce qui vous fait dire une chose pareille ? » Elle croisa les bras à son tour, sachant que cette partie serait délicate à transmettre. Peu de sorciers croyaient au don de divination, au troisième œil comme certains l’appelaient et c’était bien l’une des raisons qui poussaient Thalia à ne pas en parler. Elle avait cessé d’avoir le courage de se justifier, alors elle se taisait, ressortant la même excuse que celle qu’elle avait donné à Silas deux ans plus tôt, si quelqu’un venait à être témoin de l’une de ses absences. « Vous allez être enlevé aussi. Vous n’êtes pas en sécurité ici, » continua-t-elle sans répondre, se souvenant des images de la forêt interdite qu’elle avait vues. Elle utilisa le mot enlevé, même si les journaux se bornaient à les appeler disparitions, puisqu’à ce stade la majorité de la population était d’accord pour dire que ce n’était pas normal. Depuis plusieurs mois, des élèves de Poudlard disparaissaient et quelques rares cas de sorciers plus âgés avaient été rapportés, également. Pour la plupart, ils s’agissaient de né-moldus, ne rendant la coïncidence que trop importante pour en être une. « D’où sortez vous cette idée, mademoiselle Selwyn ? » insista-t-il, irrité. Thalia ne répondit pas immédiatement, essayant de retarder le moment où elle prononcerait les mots qui lui ferait définitivement perdre son attention. Mais elle avait espoir qu’Eachan ne soit pas comme le reste, qu’il ne soit pas aussi sceptique. « Je suis devin. J’ai des visions, et je vous ai vu vous faire enlever, près de la forêt interdite, » dit-elle d’une traite, comme par peur qu’il ne la laisse pas finir non plus. Elle vit immédiatement l’expression de l’homme changer, alors qu’il lâchait un rire moqueur et décroisait les bras. « Je n’ai pas réellement le temps pour vos blagues, » répliqua-t-il d’un ton amer. Elle le vit faire un mouvement vers la porte, sans doute pour l’ouvrir et la chasser mais elle s’interposa, essayant de gagner encore quelques secondes. « Attendez, vous ne comprenez pas, c’est les né-moldus qu’ils visent. Vous êtes né-moldu, n’est-ce pas ? » Il ne lui prêta pas attention, ouvrant la porte et lui faisant signe de sortir. « Il est tard, retournez vous coucher avant que je n’appelle un professeur. » Elle recula dans le couloir à contrecœur. « Comment est-ce que je pourrais savoir que vous êtes né-moldu si je ne dis pas la vérité ? » protesta-t-elle encore une fois, prenant soin de garder sa voix basse. « Ce n’est pas un secret. Bonne nuit, mademoiselle Selwyn. » Il referma la porte, ne lui laissant pas une chance de s’expliquer d’avantage.
★ ★ ★ 12 octobre 1982 - Il ne lui fallu attendre que trois jours, cette fois-ci. Trois jours depuis sa dernière vision pour recevoir un hibou tenant une lettre soigneusement pliée. Elle avait su qu’il viendrait, comme le mois précédent. Elle l’avait su à partir du moment où il avait été convenu, au début de l’année scolaire, qu’elle devait avoir ce genre de rendez-vous. Ce que ses parents avaient appelé un don toute son enfance devenait peu à peu un fardeau, maintenant qu’elle était épiée. Ses visions ne la concernait plus seulement elle. Ses visions étaient analysées, exploitées, détaillées au profit d’autrui, sans considération pour ce qu’elle voulait, elle. Les disciples, puisqu’ils s’appelaient ainsi à présent, n’avaient pas pensé à lui demander son avis, n’avaient pas cherché à savoir si elle voudrait se montrer coopérative, d’elle-même. Elle avait même posé la question à ses parents, lorsqu’elle s’était aperçue qu’ils étaient parfaitement au courant et qu’ils n’en disaient rien. Ils ne savent pas s’ils peuvent te faire confiance, lui avait répondu sa mère d’un ton doux, malgré ses mots. Tu pourrais leur mentir. Thalia lui avait assuré que non, qu’elle pourrait se montrer très coopérative si c’était ce qu’ils souhaitaient mais cela n’avait servi à rien. Ils ne veulent pas prendre de risque, avait ajouté sa mère. La discussion n’avait pas eu de suite et elle s’était retrouvée sans solution, obligée d’accepter son sort. Obligée d’accepter sa présence. Et elle savait que ce qu’elle avait vu lui serait utile, qu’elle s’empresserait de le rapporter à ses supérieurs. La victoire d’Antigone Fawley, l’une des candidate à l’élection ministérielle sorcière, avait été claire dans sa vision. Ce n’était pas ce qu’ils voulaient et elle était certaine qu’avec cette information, ils sauraient quoi faire pour éviter que cela ne se produise. Après tout, ses visions n’étaient qu’une version de la réalité, qu’une possibilité qui pouvait se dérouler si l’état actuel des choses ne changeait pas. Et elle n’avait pas de doute sur le fait que les disciples n’hésiterait pas à redresser le destin pour écarter leur adversaire. D’une main peu assurée, elle détacha la lettre de la patte du hibou et lui donna quelques mornilles. Sur le parchemin était inscrit une heure pour le lendemain, dans une écriture appliquée que Thalia ne connaissait que trop bien, à présent. Il n’y avait rien d’autre. Pas de formule de politesse superflue, pas de phrase construite, pas même d’adresse, puisqu’elle ne changeait jamais. Juste des initiales, CVS, pour qu’elle sache qu’il s’agissait bien d’elle. Elle ne s’était pas attendue à plus de toute manière, et après avoir lu les indications, elle alla brûler le parchemin dans le feu de cheminée de sa salle commune. Leurs rendez-vous devaient se faire discrets et on lui avait conseillé de ne pas prendre de risque, de simplement mémoriser les informations avant de s’en débarrasser. La perspective de cette rencontre lui noua l’estomac, parce qu’elle savait désormais à quoi s’attendre, après l’avoir vécu une fois. Elle n’avait encore songé à pas s’y rendre, préférant faire de son mieux pour coopérer comme le lui avaient conseillé ses parents. Mais il y avait une part d’elle, égoïste, qui n’avait pas envie de les aider, tout simplement parce qu’elle n’avait que très mal supporté leur dernière visite. Et pourtant, elle savait qu’elle n’avait pas réellement le choix. Elle ne voulait pas attirer d’attention sur elle, ne voulait pas s’attirer d’ennuis non plus, alors elle alla, comme d’habitude, à son rendez-vous le lendemain. Elle transplana à Pré-au-Lard pour Londres, dans une ruelle non loin de l’immeuble qui représentait sa destination et une fois devant, elle entra le code qu’elle avait mémorisé un mois auparavant. Deux étages plus tard, elle toqua à la porte du fond du couloir et la porte s’ouvrit seulement quelques secondes plus tard, révélant l’expression sérieuse de la disciple qui l’attendait. Sa disciple, aimait-elle penser, puisqu’elle ne lui avait pas donné son nom. Cette dernière s’écarta sans un mot, laissant Thalia entrer. Elle ne savait pas si la femme vivait dans cette appartement mais elle se doutait que non, qu’il s’agissait d’un appartement d’appoint appartenant aux disciples de manière générale, pour ce genre de cas. Elle s’avança alors que la porte se refermait derrière elle et alla s’installer à la table près de la fenêtre. Son cœur battait fort dans sa poitrine alors qu’elle s’asseyait, l’appréhension gagnant chacun de ses gestes. La femme pris place en face d’elle, s’asseyant à son tour et sortit la baguette de sa manche. Thalia baissa les yeux sur ses mains croisées devant elle, presque inconsciemment. « Regarde moi dans les yeux, » dit sa disciple d’un ton froid. La brune releva le regard, à contre cœur et croisa les yeux bleus qui la fixaient. Elle ne la vit même pas redresser sa baguette pour lancer le sort, informulé, sentant l’invasion dans ses pensées la seconde d’après. La nausée la saisit à la gorge, alors qu’elle sentait ses doigts agripper le bord de la table mais elle ne se vit pas le faire. Elle voyait ce que la sa disciple cherchait dans son esprit, naviguant dans ses souvenirs récents. Elle avait l’impression qu’on exposait le moindre de ses secrets, qu’elle était mise à nue, sans possibilité de se cacher, de se débattre, de s’enfuir. Son être entier était exposé, disséqué, scruté dans les moindres détails, alors que son esprit était sondé, fouillé de fond en comble, à la recherche d’un indice. Comme la fois précédente, elle eu la nette impression qu’elle allait être malade, la sensation que lui procurait la présence de quelqu’un d’autre fouillant activement son esprit se rapprochait de la sensation d’avoir une dizaine de mains parcourant son corps. Abrupte, dégradante, terrifiante. Sa disciple trouva la vision et la plus jeune en fut témoin pour la seconde fois, plus détachée à présent qu’il ne s’agissait que d’un souvenir. Elle voyait à nouveau le visage victorieux d’Antigone Fawley, son poing levé, la foule l’acclamant. Elle voyait les titres des journaux annoncer la victoire de la candidate à la course ministérielle en lettres épaisses. Elle voyait les sorciers célébrer ce qui était appelé un grand pas pour le monde magique, défilant dans la rue pour montrer leur soutient à la nouvelle Ministre de la Magie. Le rythme avait ralentit et elle pouvait sentir la présence de l’autre sorcière occuper le moindre recoin de son esprit, allant doucement pour tout analyser, relançant le sort aussitôt le lien brisé pour revoir la vision sans lui donner le temps de souffler. Il ne fut brisé définitivement qu’au bout de la cinquième fois et Thalia eut de nouveau la table devant elle, qu’elle tenait à présent fermement de ses deux mains. Son front était luisant de sueur, ses cheveux collaient à sa nuque et elle avait le souffle court, comme si elle avait couru des kilomètres. Sa disciple lui sourit. « Merci Thalia. Encore une fois, ton don nous sera très utile. » Elle hocha la tête, épongeant discrètement son front à l’aide de sa manche et essayant de récupérer une respiration normale. Un verre d’eau fut posé devant elle et elle l’engloutit d’une traite, se doutant que sa disciple le faisait uniquement parce qu’elle y était obligée par ses supérieurs plutôt que de sa propre initiative. Elle le reposa et su que le rendez-vous avait touché à sa fin au moment où le verre était rentré en contact avec le bois. Il n’y avait rien de plus qui était demandé d’elle et sa disciple lui avait fait comprendre la fois précédente que sa présence n’était pas désirée plus que nécessaire. Essayant de rester stable sur ses jambes, elle sortit de l’appartement, marmonnant un au revoir sans obtenir de réponse et reprit la direction de la rue, pour pouvoir transplaner, ne sachant pas encore si elle en aurait réellement la force et la concentration. Elle quitta l’immeuble en sachant que cela ne serait pas la dernière fois. Elle reviendrait, elle en était certaine. Et encore une fois, elle repartirait tremblante, avec l’impression d’avoir été salie, avec l’impression que ses propres pensées ne lui appartenaient plus.
★ ★ ★
attention: cette partie comporte des mentions de suicide, de pensées suicidaires et de consommation de drogue par voie intraveineuse 28 août 1983 - Ses doigts tremblaient. L’intégralité de son corps tremblait mais elle ne parvenait pas à s’en empêcher. Elle avait tout étalé sur sa couverture devant elle, fermant bien sa porte à clé et s’était appliquée à reproduire ce que le moldu lui avait expliqué, prenant une cuillère de la cuisine qui n’avait aucune valeur. Il avait dû la prendre pour une idiote, à acheter quelque chose dont elle ne savait pas se servir mais elle s’en fichait. Elle s’était suffisamment renseignée sur la question pour savoir ce qu’elle faisait, elle avait juste eu besoin de savoir comment. L’héroïne, cette drogue qui devenait populaire dans le monde moldu ces derniers années, avait été reconnu par plusieurs études sorcières comme ayant un effet atténuant sur certains pouvoirs psychiques. Si elle en croyait les articles qu’elle avait lu, les mêmes bloqueurs qui agiraient sur les récepteurs de douleur de son cerveau agiraient également sur ses visions, les bloqueraient même totalement d’après les dires des auteurs de ces articles. Et à présent, la poudre qui avait fondu reposait dans la seringue, cette même seringue pressée à l’intérieur de l’une de ses paumes, de peur de la faire tomber. Elle se demandait à présent si elle avait raison d’en arriver là, de renier ce don qui avait toujours fait partie d’elle. Au fond, il ne l’avait jamais gêné et elle s’était même sentie assez fière de pouvoir voir l’avenir, même si celui-ci changeait parfois. Ses parents lui avaient toujours dis que cela faisait d’elle une sorcière spéciale, talentueuse et peut-être enviée même par beaucoup. Elle les avait cru, n’étant gênée que par ceux qui ne la croyaient pas et ceux qui étaient témoins de ses absences. Au fond, ce don était à elle et elle n’avait jamais prêté attention à ce que les autres pouvaient en penser. Ce don avait été à elle. Mais ce n’était plus le cas à présent. Plus depuis que les disciples avaient décidé qu’il leur appartenait, qu’ils pouvaient s’en servir puisqu’elle était aussi proche d’eux. Après tout, ses parents étaient disciples. Sa sœur l’était également. Les chances pour que son pouvoir se manifeste par rapport à eux et par extension au reste du groupe de chercheurs étaient décuplées. Ils avaient décrété devoir sonder son esprit, déchiffrer la moindre de ses pensées pour être témoin eux-mêmes des visions qu’elle avait, puisque visiblement ils ne lui faisaient pas suffisamment confiance pour lui demander. Et les rendez-vous avaient été fixés mensuellement, lui assurant quelques heures de torture émotionnelle chaque mois. Car les intrusions répétées et extensives dans son esprit commençaient à ressembler à cela. Malgré les mois, elle n’arrivait pas à s’y habituer et cela était même devenu douloureux les fois où sa disciple insistait, parce qu’elle voulait être sure de bien avoir toutes les informations. Elle n’avait pas eu de vision les concernant à chaque fois qu’elles se voyaient, parfois elle n’avait pas même eu de vision du tout depuis qu’elles s’étaient vues mais cela ne l’empêchait pas de la convoquer, chaque mois. Et même si Thalia avait voulu bien faire au départ, aider les collègues de ses parents, elle était épuisée à présent, son esprit jamais au repos, parce qu’elle savait que chaque détail allait être revu par sa disciple. Ses pensées n’étaient plus les siennes, ses désirs n’étaient plus les siens, ses secrets n’étaient plus les siens. Chaque mois, tout était mis sur la table et même si sa disciple donnait l’impression de ne pas y prêter attention, la brune savait qu’elle devait se faire une opinion. Et depuis quelques mois, elle avait l’impression qu’elle était toujours là, dans son esprit, épiant le moindre de ses faits et gestes. La sensation ne partait plus, toujours présente, comme un murmure au creux de son oreille dont elle ne parvenait à déchiffrer les mots. Elle n’avait plus envie de partager le contenu de son esprit avec eux. Elle n’avait plus envie de les aider, pas si cela voulait dire sacrifier sa propre santé mentale. Et si elle se rendait inutiles aux disciples, elle avait bon espoir qu’ils la laissent tranquille. Pour cela, elle n’avait qu’à dire au revoir à son don, ce don qui autrefois était quelque chose de positif et non de négatif. Elle pris une inspiration, resserrant le garrot qu’elle avait noué autour de son bras, une veine au creux de son coude ressortant légèrement bleutée, éclairée par les lueurs de la lune. Elle avait tout éteint, préférant prétendre dormir et seul l’astre serait témoin de son acte, Iggy n’étant qu’une extension d’elle-même. Elle approcha la seringue de sa veine, hésitant. Elle avait longtemps pensé à ce geste, qui l’avait hantée depuis ses treize ans. Depuis qu’elle avait vu son frère le faire, dans son esprit. Elle y avait souvent repensé, surtout quand on lui avait dit que c’était la drogue qui l’avait poussé à sauter d’une fenêtre et non sa propre décision. Elle n’y croyait plus depuis longtemps, les éléments précédents sa mort trop évidents pour qu’il s’agisse d’un accident. Ce n’était pas la drogue qui l’avait poussé au suicide. C’était cette société magique qui ne voulait pas de lui. C’était ces parents qui ne le considéraient pas comme un enfant à part entière. C’était ce sentiment de n’avoir aucune valeur, renforcé par son éducation, par le monde autour de lui. Il avait eu envie de mourir, de disparaître, de cesser d’exister. Et Thalia n’avait jamais réellement compris pourquoi en grandissant, n’ayant pas été assez âgée à l’époque pour être témoin du trouble qui l’agitait. Ophelia, surement. Elle savait que sa sœur aînée en savait plus sur le sentiment qu’avait eu leur frère que ce qu’elle souhaitait en dire. Emilia également, ayant toujours défendu Jacob lorsqu’elles étaient enfants, bien qu’elle n’ait pas été beaucoup plus âgée que la plus jeune. Mais Thalia n’avait pas cette relation ou cette maturité pour le comprendre. Alors elle n’avait fait qu’assembler les pièces du puzzle, rassemblant les indices laissés dans certaines phrases par ses aînés, essayant d’avoir le même point de vue qu’eux. Cela lui avait toujours été impossible et parfois elle s’était demandé si les autorités n’avaient pas raison. Si l’héroïne retrouvée dans son système n’était pas la seule fautive, le poussant à effectuer un geste qu’il ne pensait pas si grave. Peut-être qu’il voulait simplement s’envoler, pas vraiment mourir, avait-elle dit à Ophelia après l’enterrement, du haut de ses treize ans. Elle n’avait pas encore voulu croire qu’ils aient pu passer à côté, ne rien remarquer. Mais au fil des mois qui avaient suivi, puis des années, elle avait commencé à comprendre. A saisir qui son frère était et la manière dont il avait souffert. Elle se demandait s’il s’était senti comme elle, le matin où il avait planté une aiguille pour la dernière fois dans son bras. Peut-être que ce qui les différenciaient était l’envie d’en finir qu’il avait eu, qu’elle n’arrivait pas à ressentir, même en cet instant. Elle avait envie de survivre. Elle avait envie de survivre, même si cela voulait dire que ce serait sans ses visions. Mais elle était terrifiée à l’idée de passer le pas, et elle se demanda s’il avait eu peur, lui aussi. Montre moi comment faire, avait-elle envie de lui demander. Le silence fut le seul à lui répondre, alors l’aiguille perça finalement sa peau.
Dernière édition par Thalia D. Selwyn le Ven 6 Oct - 17:45, édité 32 fois |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Mer 23 Aoû - 14:22 ( #) | 84 YEARS WESH j'ai des rides et tout et tout omg. thalia. la belle thalia. elle est tellement belle. silia. j'ai trop hâte. BYE. BYE. mes feels je t'ai dis à quel point elle est belle? je suis trop contente qu'elle soit là, et faut qu'on en reparle parce que j'ai presque tout oublié REBIENVENUE GORGEOUS LAURA ET BYE PARCE QUE LES FEELS VONT ME TUER t'as intérêt à parler de silas dans ta fiche. sinon j'me barre et je recense pas silas. la menace fantôme - Spoiler:
|
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Mer 23 Aoû - 14:22 ( #) | Rudjd edit - bonjour madame, vous êtes charmante. *cute voice* LAURAAAAAAAAAA g soui tro contente mi so happi elle est trop belle ok c'est parfait parce que déjà c'est toi huziehduzde ensuite parce que c'est Thalia et que j'ai des feels brotp et puis parce que la famille la plus badass est enfin là on est trop beaux et cool feels everywhere ma Laura, j'attends ce moment depuis mon retour sur BP donc ça fait un bail quoi en plus on va pouvoir en discuter à Rock en Seine entre deux concerts so snob ET NON JE N'OUBLIE PAS LE THALICHAN (#senpai #japanesefeels) PARCE QUE EACHAN VA LUI APPRENDRE A ETRE FILOU COMME UNE TAUPE #brunkie mi love you
Dernière édition par Ophelia B. Selwyn le Jeu 24 Aoû - 20:42, édité 1 fois |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Mer 23 Aoû - 14:27 ( #) | elle est jolie rebienvenue à la maisooon |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Mer 23 Aoû - 14:41 ( #) | Bon choix de famille et magnifique choix d'avatar rebienvenue chez toi |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Mer 23 Aoû - 15:11 ( #) | Re bienvenuuuue |
| Reine C. Delacroix admin - i don't want just a memory Répartition : 31/03/2017 Hiboux Envoyés : 1203
| Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Reine C. Delacroix, Mer 23 Aoû - 17:43 ( #) | Rebienvenue ! Hâte de découvrir ce personnage |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Mer 23 Aoû - 18:37 ( #) | rebienvenue liens. |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Mer 23 Aoû - 20:58 ( #) | rebienvenue comme je l'ai déjà dit, t'as toujours de trop bons choix niveau avatar je la connaissais pas et je la trouve sublime. links for me toooo sij'aidroitdetepoker. mpouwhatever.
Dernière édition par Nollaig S. Rowe le Ven 25 Aoû - 13:11, édité 1 fois |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Ven 25 Aoû - 9:26 ( #) | |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Guest, Mar 29 Aoû - 1:12 ( #) | |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Invité, Mar 29 Aoû - 11:52 ( #) | merci et oups j'ai changé d'avatar finalement |
| Le Choixpeau Magique pnj - we are all subjects to the fates Répartition : 19/01/2013 Hiboux Envoyés : 2104
| Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Le Choixpeau Magique, Jeu 31 Aoû - 18:56 ( #) | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Validé(e) Bienvenue chez les Serdaigle Silas n'est mentionné que 15 fois, c'est nul Te voilà prêt à jouer sur le forum mais pense à bien lire le message qui suit, assez important pour ton intégration. Ci-dessous te sont listés les liens importants pour t'aider à te retrouver sur le forum mais s'il te manque quoi que ce soit, n'hésites pas à envoyer un mp à un admin ou même à demander un parrain, même si tu ne l'as pas fait lors de ta validation, toujours en envoyant un message à un membre du staff. Du côté des registres, n’oublie pas d’aller faire recenser ton patronus [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Pense également à aller te réserver une place dans un dortoir, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Si tu souhaites que ton personnage soit préfet ou préfet en chef, fais en la demande [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. De même, si tu veux qu'il fasse partie de l’équipe de quidditch de sa maison, c’est [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Et pour finir avec les demandes, toutes demande d'adhésion à l'Ordre du Phoenix se fait [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] afin que nous puissions réguler les membres y appartenant - les mangemorts quant à eux sont fermés aux élèves. Si ce compte n'est pas ton premier, il faudrait le recenser [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. De même, si ton personnage est atteint d'une maladie ou particularité mentale ou physique, merci de le signaler [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Pense à poster [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour prévenir si tu acceptes ou non que tes prénom et nom soient doublables. Enfin, ton personnage est peut-être marqué suite à la peste des patronus, toutes les informations à ce sujet se trouvent [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Du côté du jeu et hors jeu, tu peux aller créer ta [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] si tu le souhaites. Pour mieux t’intégrer, nous t’invitons à poster dans le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et dans les [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] dès maintenant. Sache également que pour pimenter tes rps, tu as [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], ainsi que des [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] proposés chaque semaine. Pour finir, voter toutes les deux heures pour le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] te rapportera des points. Enfin, sache que tu peux avoir toutes les informations sur l'intrigue en cours [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], dans le sujet récapitulatif de la dernière maintenance. |
| | Re: (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold.par Contenu sponsorisé, ( #) | |
| | (thalia) they turned her love into hate and her warmth to cold. | |
| Page 1 sur 1 | | Sujets similaires | |
| Sujets similaires | |
| » Onixiane ✯ Hate me, love me i'm just me » (M) - Love and hate, my family work like this. » (norah) + love, hate, such a fine line. » love, hate, such a fine line Ҩ castiel. » love and hate are beasts and the one that grows is the one you feed ♦ (basile)
|
| | | | |
|
|