C H R O N O L O G I E
1952 naissance des jumeaux rosier, thésée et faust. leur mère, une black, meurt en couche.
1962 amos rosier commence l’enseignement de la légilimencie à thésée, son fils aîné
1963 première année à poudlard, faust est envoyé à serpentard et thésée à serdaigle
1965 rencontre de thésée et phèdre shacklebolt, dont il tombera éperdument amoureux
1967 naissance de lester rosier, fils d'amos et vivienne, deuxième épouse du patriarche
début 1969 thésée et phèdre sont officiellement en couple
fin 1969 thésée termine ses études à poudlard et débute son apprentissage de psychomagie au sein de sainte mangouste
1973 amos rosier rejoint les mangemorts
1974 thésée et faust deviennent mangemorts à leur tour, thésée et phèdre rompent
1974 thésée devient officiellement psychomage
1981 samuel shacklebolt trouve une remède temporaire à la peste des patronus, avec l'aide de plusieurs autres sorciers. thésée intègre poudlard en tant que psychomage pour les adolescents et professeurs touchés par les derniers événements.
1982 amos rosier est élu ministre de la magie dans d'étranges circonstances.
le corps de samuel shacklebolt est enfin retrouvé sans vie, des mois après sa disparition. contre toute attente, c'est albus dumbledore qui est arrêté pour son meurtre et est placé sous liberté conditionnelle en attendant son procès.
à poudlard, des réformes du règlement sont considérées pour assurer la protection des élèves et empêcher de nouvelles disparitions.
le ministère déclare au même moment toute personne refusant de porter la marque hors-la-loi et passible d'une peine de prison. cela entraîne une vague de fugitifs préférant vivre en tant que marginaux recherchés par les autorités plutôt que de se plier au gouvernement. durant les mois qui suivent, le ministère publiera de nouveaux décrets autoritaires censés renforcer la sécurité du monde magique.
1983 chute du régime d’amos, et assassinat du ministre de la magie et père de thésée. assassinat du Ministre de la Magie, Amos Rosier, par un fugitif extrémiste, le 29 décembre. un gouvernement provisoire se met en place, comprenant chaque groupe en son sein Ordre, traditionaliste, et extrémiste. Suite à la prise de Poudlard par la résistance le 30 décembre, l'école est fermée et la rentrée est retardée.
U N
L'été britannique, brume de pollen sur les eaux du lac, canards dans les roseaux, et le bruit du vent qui accompagne les sons de mère nature, et contraste avec le silence qui règne dans la demeure des Rosiers. Assis dans la bibliothèque familiale, Thésée est affairé à lire, prenant une pause des cours de légilimancie que son père lui donne dans le plus grand secret depuis quelques semaines. L’enfant taciturne qu'il est aime la solitude. S'isolant derrière une pile de livres, il se perd dans un ouvrage, et oublie l'existence du monde dans lequel il s'inscrit. Les rires de son frère, affairé au jardin, lui semblent aussi lointains que l’elfe de maison dont il a pris congé. L’étude de l’esprit vaut mille conversations avec ce frère cadet à qui il ressemble, et qui est pourtant si différent. Il préfère encore s'attarder sur ses études. En dépit de son jeune âge, il a l'ambition secrète d'être un jour psychomage, de soigner les sorciers dont parlent ses ouvrages, et qui ne manquent pas d'intérêt pour le curieux. Tournant une énième page, il lève la tête vers la baie vitrée et aperçoit une silhouette familière s’esquisser à l’horizon. Un sourire confiant s'esquisse sur ses lèvres en découvrant l’identité du jeune homme qui accourt vers lui. Thésée pourrait reconnaître la chevelure négligée de son frère entre mille autres. Ses cheveux en bataille flottent au vent. Il met son livre de côté et se lève pour lui ouvrir la porte. Il se précipite soudainement vers lui. “
Thésée, on l’a reçue !” Il reprend son souffle et pénètre la pièce avec une nonchalance qui ne manque pas d'amuser son vis-à-vis. Le jumeau garde le silence pour le laisser s’exprimer. “
On a reçu notre lettre !” La commissure de ses lèvres s’étire davantage devant l'impétueux double fraternel qui se tient devant lui. “
C’est une merveilleuse nouvelle, tu vas vivre des aventures extraordinaires à Poudlard.” Il le félicite comme il l’a toujours fait, l'air sincère et bienveillant. Puis, il retrouve sa mutité le temps de sortir un paquet de sa poche.
Le français s’apprête à lui souhaiter un joyeux anniversaire, quand son frère lui coupe la parole et s’exclame : “
Tu veux dire nous allons vivre des aventures extraordinaires.” L’affirmation est claire, et étire encore davantage la commissure de ses lèvres. Pourtant près de son sourire, ses joues s’empourprent. Il a envie de dire la vérité à son frère. “
Est-ce que tout va bien ?” demande-t-il, soudainement inquiet face au regard soudainement distant de son aîné. Il le voit bien, il lui cache quelque chose. Lui se contente de déposer timidement le cadeau d’anniversaire du sorcier entre ses doigts fins. “
Je ne suis pas certain d’avoir envie d’aller à Poudlard, avec tous ces gens.” souffle-t-il du bout des lèvres. Il est son meilleur ami, il n’y a que lui qui puisse savoir ses secrets les plus intimes, pour le moment. Il s’attend à ce qu’il s’éloigne de lui, horrifié, mais après quelques secondes, il le serre contre lui. Soudain, son cadet prononce des mots rares. Des mots qu’il n’entend que quelques fois, et qu'il n'a lui-même encore jamais prononcés : “
Thésée, la foule n’a rien de terrifiant. Toutes ces choses que tu lis, elles ne touchent pas tout le monde.” Ils retentissent comme une promesse dans sa tête et dans son coeur ; celle que le monde n’est pas aussi écœurant que celui décrit dans ses ouvrages de déficience cognitive et de fissures émotionnelles. Un mensonge auquel Thésée ne goûtera que quelques mois et, s’il l’ignore encore, il est lui-même sur le point de semer une douleur psychique sans nom à bien des sorciers. Des êtres indignes de vivre d’après celui que tous ne connaissent encore que sous le nom de Tom Elvis Jedusor.
D E U X
Le vent lèche son visage, accentuant la morsure du froid sur sa peau. Phèdre frémit tandis que l’herbe craquelle sous ses pieds, produisant un bruissement sourd et familier. Brusquement, les corbeaux prennent leur envol, spectacle hitchcockien pour la Shacklebolt, qui s’immobilise. Pourquoi diantre est-elle sortie du manoir ? L'adolescente a laissé un ouvrage ouvert au milieu de la bibliothèque, où sa fratrie est endormie. Alices au pays des rêves, ils ignorent la prophétie qui l’a réveillée. Ils ignorent aussi que la prédiction a déjà sombré dans l'oubli, c'est du moins ce qu'elle croit. Son esprit cartésien est perturbé par le sentiment de déjà vu qui s’intensifie en elle. Dans son effort, elle se contente de garder le silence. Elle est certaine d'avoir vécu ce moment auparavant. Il est enfoui quelque part, dans son esprit. Tout comme sa grand-mère, elle est dotée du troisième oeil. Une malédiction qui coule dans ses veines et aspire ses pensées comme un trou noir. Sa présence dans la neige immaculée est requise, elle le sait. Et du haut de ses dix ans, elle a conscience du poids qui pèse sur ses épaules. Il s'agit d'une responsabilité qu’elle a accepté au même titre qu’elle s’est promise de toujours veiller sur sa famille.
Doucement, elle émiette quelques chrysanthèmes et reprend sa marche, laissant des traces de pas dans la poudreuse argentée. Quelques minutes plus tard, elle y est enfin. L'enfant observe une silhouette se dessiner dans la brume hivernale, et sort subitement sa baguette. Elle sait qu’elle n’est pas censée manipuler l'objet en-dehors de Poudlard, l'école de magie qu'elle s’apprête à intégrer, mais elle n'a pas pu s'empêcher de l'emprunter à une bonne. Tel un spectre, un garçon surgit du néant. Elle agite sa main vers l’invisible au moment où elle reconnait sa chevelure noire. Cette dernière contraste avec le paysage trouble. Oscillant entre rêve et réalité, elle se rappelle enfin sa vision. Elle prend une grande inspiration avant de souffler : “
Wingardium leviosa !” La fillette le fixe intensément du regard, tandis que le brun s’élève dans les airs, pestiférant quelques mots qu’elle n’entend pas. Tout à coup, elle sent le sol trembler sous ses pieds. Un troupeau d'abraxans affolés traverse la vallée. Ils sont une dizaine, et se sont échappé de leur enclos. D’un geste de poignet, elle amène le garçon au-dessus de sa tête avant de lâcher prise. Il tombe au sol non loin d'elle, et rapidement elle le serre contre elle pour la protéger de la scène qui défile devant ses yeux pour la deuxième fois. En un instant, les abraxans disparaissent à l’horizon, avalés par l’ombre froide de la nuit. Shacklebolt, elle, reste un instant hypnotisée par les grands yeux émeraude de son charmant vis-à-vis, avant de murmurer : “
Est-ce que ça va ?” Interdit, Thésée bat des paupières. C'est un des Rosiers qui séjournent au manoir voisin, et elle vient de lui sauver la vie. “
Mais… Comment tu as su ?” parvient-il à dire en examinant sa bienfaitrice. Une poignée de minutes passe, et il se détache d'elle. “
J-je n’ai pas besoin de toi.” crache-t-il en se relevant. En entendant sa voix, un sourire s’esquisse sur le visage de la jeune fille, et disparait avec sa question. “
J’ai entendu le troupeau arriver, et je t'ai vu te diriger vers eux.” Le mensonge est lancé avec trop peu d’assurance pour être cru. Au plus profond de lui-même, Thésée sait ce qu’elle est. Et il réalise stupéfait qu’une vulgaire inconnue semble attacher de l’importance à sa vie. Elle perçoit toute la détresse qui la caractérise au fond de son regard, et espère le rassurer par sa présence. Si Thésée l’ignore encore, elle sait qu’il est sur le point d’élire domicile en son coeur.
T R O I S
Le manteau de la nuit recouvre l'Angleterre, déchiré ça et là par quelques éclairs. La lueur macabre se profile à l'horizon, et complète silence accablant du manoir, brisé par le souffle haletant d’un homme. Son front est brûlant, perlé de sueur. Pourtant, Thésée s'efforce de rester discret. Peu ont conscience de ce dont il est capable. Il ne contrôle le flux de pensées qui gravite autour de lui que depuis quelques années. Empathique de nature, le psychomage porte en lui l'amour inconditionnel de la race humaine. Il est animé par l’envie d'aider l'homme avec un grand H, comme il le peut, et n'a pas encore abandonné son rêve. La légilimancie lui permet de vagabonder dans les méandres d'esprits torturés, dont il porte le poids sur ses épaules frêles. Les sorciers qui se réfèrent à la légilimancie comme une vulgaire lecture de pensées sont naïfs. L’esprit n’est pas un livre que l’on peut ouvrir et examiner à loisir. Les pensées ne sont pas ancrées à même le crâne, prêtes à être parcourues par une âme un peu trop curieuse. Les pensées sont en vérité un objet d’étude complexe ; un labyrinthe dédalien ombrageux et turbulent. Il est vrai, cependant, que ceux qui maîtrisent l’art subtile de la légilimancie peuvent, sous certaines conditions, sillonner l’esprit d'autrui, et l’interpréter. Si au départ, il voyait en l'enseignement un énième moyen de ployer le genou face à un père exigeant, il a également vu la possibilité d’aider certains sorciers à retrouver certains souvenirs capricieusement enfouis. Cependant sa propre particularité domptée, Thésée a été submergé par le mécanisme de l’esprit de certains. Il ne parvient pas toujours à extraire ou faire passer des pensées dans un réseau aussi ambigu que celui qui gît dans le crâne humain. Si beaucoup demeurent pour lui des objets de fascination sans précédent, il préfère ne pas s’aventurer dans toutes les têtes. L’aîné de sa branche avait, avant d’intégrer les mangemorts, une éthique. Celle de n’infiltrer les esprits des autres que par nécessité.
Il soupire et ravale un frisson. L’impact de son don sur son existence est sans appel. Lors de son acquisition de la Marque, Thésée a fait usage de son don pour servir le but le plus infâme. Il a, il y a seulement quelques mois, poussé sa première, et unique, victime au suicide. Lui-même ne pensait pas être capable de commettre pareil crime, et reste hanté par le terrible souvenir du sorcier qu’il a manipulé. Un esprit déjà fragile, qui a rendu la tâche plus aisée qu'elle ne devait l'être. Il a après ce jour peur de ses propres capacités, et du tournant que prend son existence en tant que légilimens et être humain. Tandis qu'il pensait apporter un certain réconfort à ses proches les plus torturés, il a conscience d’être à présent une menace pour la communauté magique dite impure, et les membres de l’Ordre. Il craint de devenir une pâle copie de son blasé de père, et haït silencieusement un art qu’il trouvait au départ fascinant. Il le revoit, Amos, fixant sa progéniture d’un regard attentif. Tâches carmins sur ses pupilles, puis l'obscurité qui s'installe. C’est lui qui aura détruit Thésée, aidé de ce don qui le définit, qui guide sa vie. Il n’ose pas défier ses aînés, et s’enlise cependant dans des eaux troubles, dont il n’est lui-même pas sûr de se défaire, à moins d'assister à la chute de Vous-savez-qui et de ses partisans. Indescriptible cruauté qui ne tue pas, pas en ce jour. Pas comme ça. Du reste, il n’a que l'hypothétique perspective d'un futur dépourvu de mangemorts pour se rassurer. Pour espérer servir une cause plus noble en utilisant un talent acquis à la sueur de son front. Il sait que son combat contre la folie qui le guette ne fait que commencer.
Q U A T R E
La sorcière grimpe les marches de l’escalier qui mène au laboratoire deux à deux, comme elle l’a fait tant de fois avant cette nuit. Il est bien là. Elle reconnaîtrait sa chevelure noire entre mille. Brusquement, son aorte s’immobilise et, à mesure que ses orbes s’agitent, il se retourne, la plaçant dans une contemplation silencieuse. Sa peau brunie par le soleil est en dichotomie complète avec l’éclat nivéen de la sienne. Vision qui se brouille puis se précise à nouveau. Convoitise acide qui lui étreint l’oeil. Phèdre a vieilli, éclose nom loin du carcan de la vingtaine, plus belle encore que dans ses souvenirs. Sublime, elle semble le surprendre par sa seule présence, tandis que son éternelle prestance le nargue du regard. Le galbe de Thésée l’approche, avant de l’étreindre nerveusement. Les mains tremblantes, elle se détache enfin de lui, bien qu’elle n’en ait pas envie. “
Thésée, tu es en vie.” Murmure-t-elle avant de marquer une pause, un silence. “
Je t’ai entendu dans un rêve, tu étais en souffrance. Un état d'agonie.” Ses joues s’empourprent soudainement. Elle se surprend à s’adresser à lui comme si leur dernière rencontre datait d’hier, désireuse de se confier à l’âme qu’elle identifie par instinct comme étant la deuxième partie de la sienne. Mystère viscéral qu’elle retrouve comme un vieil ami, et qui vient perturber le cours de sa pensée. Phèdre doit être mariée à cette heure, mais l’Icare ne craint pas de se brûler les ailes. Plus maintenant, plus en ces circonstances. “
Tu... Est-ce que tu vas bien ?” demande de légilimens. Il n'a pas envie de fouiller son esprit, pas le sien. Il est des surprises qui valent la peine d'être formulées directement par leurs auteurs.
Tel un spectre elle se meut près de lui, et en un instant il fait la réalisation ; elle est de retour. Rosier a rêvé revoir le minois de la sorcière si souvent ; il croit assister à un mirage. Le minois imaginé de Phèdre se dresse devant lui telle une sculpture grecque, le laissant rêveur durant quelques secondes, puis la réalité le frappe au contact de son derme. Il se surprend à sursauter avant de noyer son regard dans celui de la sirène. Une pensée l’obsède déjà ; l’enfant qui a grandi avec lui lui a tant manqué. Elle s’est éloignée de lui comme on s’y attendait. Pourquoi diantre alors revient-elle à lui ? La question est posée, arrachée aux lèvres de la sorcière. Vindicatif, le corbeau pourrait répondre avec ironie, mais il ne le fait pas. Son regard émeraude se teinte de tristesse quand bien même l’envie de se confier à elle durant des heures et des heures lui effleure l’esprit. Malgré des années de silence, quelques secondes suffisent à raviver une flamme qu’il pensait perdue sous un tas de cendres. Il ne peut le nier, Phèdre est resplendissante. Sa présence seule suffit encore à le rassurer, qui plus est après l’avoir crue morte. Le royaume des morts ne mérite pas sa compagnie, pas plus que lui, pourtant le pécheur ose tirer un tabouret et le ramener sous lui. Ses iris verdoyantes s’égarent à nouveau face à Phèdre, la toisant d’un amour stérile. Elle a toujours le don de le mettre dans tous ces états, songe-t-il avant de lui offrir un sourire amer. Thésée n’est pas dupe, il lit l’inquiétude au fond de ses opales. “
Phèdre.” Dans un moment de contemplation, il approche son visage du sien avant de se retenir avec une brutalité inhabituelle. Un mouvement de plus, et il aurait embrassé une femme mariée. Par réflexe, le psychomage baisse le regard et observe les mains de sa muse avant de retenir sa surprise maladroitement. L’annulaire de la jeune femme est vierge. Comment ? “
Je te croyais mariée ?” La question s’échappe de ses lippes malgré lui, véritablement intéressé par la réponse. “
J’ai reçu une lettre de Sainte Mangouste, on me propose un poste à Londres. Au départ je ne pensais pas quitter mon laboratoire, mais j’ai eu plusieurs étranges pressentiments ces dernières semaines. De mauvais présages. Puis il y a eu ton cri...” La voyante balbutie, cherche ses mots, elle-même confuse par l'objet de ses visions. Pourtant, elle voit bien que Thésée partage sa préoccupation, amplifiant davantage ses doutes. Il semble bien aller… Pour le moment, pense-t-elle avant de secouer la tête. Sa compagnie le fait subitement revivre, c’est comme un électrochoc. Ses doigts effleurent les siens et voilà qu'elle lui arrache un sourire timide, loin de ceux qu'elle a jadis connus, emplis d’une prétention négligée. Thésée a changé, tout comme elle, et il se languit d'apprendre à la connaitre à nouveau. De retomber pour la méduse dont il ne peut plus détacher le regard. “
J’ai le sentiment qu’il s’est passé quelque chose, n’est-ce pas ?” Brusquement, Rosier dissimule la marque dérangeante, tatouée à même son bras droit.