BELLUM PATRONUM
|
Version 34
Nouveau tournant, nouvelle version installée ainsi que les nouveautés qui vont avec ! Vous pouvez la commenter ici.
Groupes fermés
Les sang-purs étrangers sont fermés. Redirigez-vous vers les familles de la saga ou des membres.
équilibre des groupes
Nous manquons d'étudiants, de membres des partis politiques Phénix et Gardiens. Nous manquons également de Mangemorts.
|
|
| Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you free | | | Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Mer 18 Avr - 21:16 ( #) | Ludovic Balthazar Jérémie Descremps David Tennant Sang-mêlé 43 ans Fiancé Hétérosexuel Patient à Sainte Mangouste Loup Ibérique Neutre/Pro-Ordre Les méritants pseudonymes habituels | | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] À propos Nom: Si les Descremps ont toujours eut en France une réputation prestigieuse, ils ont aussi découvert l'art de passer inaperçu dans les grandes lignes de l'Histoire. La famille Descremps compte bon nombre de sorciers de génie, inventeurs, politiciens, commerçants, précurseurs de la magie et autres métiers pour le moins surprenants, mais leur indécrottable statut de sang mêlé et leur discrétion quant à leur vie privée les ont toujours tenus éloignés des devants de la scène. Ils ont pour réputation d'être des excentriques, des voleurs, des truands autant que des conseillers hors pairs et il faut toujours s'attendre à ce qu'ils vous surprennent par leurs caractères souvent bien trempés. Aussi pouvait-on s'attendre à ce que le principal héritier fasse tout pour honorer sa lignée. Cependant, en Angleterre, le nom des Descremps est tout sauf retentissant. Au mieux, il évoque vaguement quelques souvenirs d'un ancien professeur de Sorts resté moins de deux ans à Poudlard, au pire une nébuleuse affaire étroitement liée à l'Ordre et aux Mangemorts, mais pour la plupart des anglais, ce n'est rien de plus qu'un curieux patronyme français bien désagréable à prononcer. Prénom: Ludovic, hérité du croisement entre la culture de son père et de sa mère. Un nom sonnant aussi bien pour un sorcier qu'un non sorcier et qui avait pour vocation de brouiller un peu cette frontière entre les deux mondes. Aujourd'hui, cela fait bien longtemps que l'origine principale de ce prénom ne fait plus grande importance et que l'on retient plutôt le caractère atypique de celui qui le porte que le nom en lui-même. Ludovic évoque toujours une légende scolaire, une petite crainte enfouie chez les bibliothécaires et un rival potentiel à tous ceux qui se targuent d'être des bourreaux des cœurs. Mais quelle que soit la raison pour laquelle vous lui ferez dresser la tête en prononçant ce prénom, soyez tout de même avertis que l’énergumène derrière sait se montrer suffisamment mémorable pour que nul autre Ludovic après lui ne puisse se présenter sans vous le rappeler. Âge et Date de Naissance: Né le 24 Décembre 1941 à l'hôpital de guerre de Saint Rostand à Paris, Ludovic a connu la guerre avant même de pouvoir la comprendre. Aujourd'hui âgé de 43 ans, 44 au prochain Nöel, il aimerait bien ne plus avoir affaire à elle. Nature du sang: Mêlé. Les Descremps l'ont toujours été et il n'y fait pas exception. On compte pratiquement tout type de sang dans sa lignée en dehors peut-être des nés-moldus qui se font rares, même si certains racontars affirmeraient que la famille Descremps serait la descendante directe d'un né-moldu. Généralement, toutes les occasions sont bonnes pour discréditer cette dynastie et les critiques de statut de sang sont au moins aussi vieilles que leur famille. Mais ils ont appris à faire avec et, souvent, ceux qui s'amusent à critiquer les réussites d'un Descremps en mettant en cause son statut de sang se retrouvent avec de si gros ennuis qui réviseront à jamais leur point de vue. Situation familiale:Ludovic est le fils unique de Jacques Descremps, un membre influent du gouvernement de la magie française et de Isabelle Descremps, une fleuriste dénuée de tout pouvoir magique. Il entretient de très bonnes relations avec ses deux parents, très proche et complice avec son père, très protecteur et aimant envers sa mère. Ils se voient assez peu en raison de la distance géographique, mais ils conservent tout de même un bon contact et se retrouvent immanquablement pour les fêtes avec le reste des Descremps encore vivants. Pour cela, Ludovic fait un peu bande à part avec le reste de sa famille. N'étant pas particulièrement friand des grandes réunions familiales il a toujours été assez content de pouvoir y trouver des échappatoires. Quand bien même, revoir ses proches lui fait toujours plaisir. Il est également fiancé depuis quelques mois et compte bien profiter de sa compagne pour de nombre années. Entre eux tout lui semble aller pour le mieux, il lui est en tout cas très fidèle et serait prêt à tout pour elle. Miroir du Rised: Il faut savoir, étant atteint d'une réelle phobie des miroirs, qu'il est pratiquement impossible que Ludovic regarde un jour dans celui du Rised. Néanmoins, si cela devait arriver... et bien en vérité, peut-être qu'il se contenterait de voir au travers, vu que ne plus le voir serait alors son désir le plus cher. Ses désirs dans la vie sont bien plus terre à terre et, heureusement pour lui, généreusement accomplis. Malgré la guerre – politique ou de terrain – et de nombreux malheurs dans sa vie, le français s'en sort plutôt bien et même lui se trouve souvent obligé de dire qu'il a énormément de chance. A vrai dire, son petit bonheur ne saurait que difficilement se laisser troubler, la seule chose qu'il pourrait désirer plus que tout ce qu'il possède actuellement serait de pouvoir percer les mystères qui l'entourent, en savoir plus, avoir la science infuse, pour que même cette énigme nébuleuse des patronus ne soit pour lui qu'un jeu d'enfant. Mais, soyons honnêtes, s'il savait tout, il regrettait, c'est bien de chercher à savoir qui lui plait. Epouvantard: Ludovic est le genre de personne avec laquelle un épouvantard ne mourrait jamais de faim. C'est un trouillard, il le cache, mais il l'assume également. Les armes, le feu, les miroirs, sa compagne, la mort, les détraqueurs, les bruits dans le noir... un rien lui fait peur et la peur chez lui peut vite prendre des proportions gigantesques allant de l'évanouissement à la destructrice crise de colère. Plus un sorcier peut être puissant plus ses cauchemars seront violents. Composition de la baguette magique: Bois de Noyer noir flexible pour crin de licorne, elle mesure 34,1 centimètre et, comme son propriétaire, dispose d'un fort caractère. Malgré sa composition elle ne se laisse généralement pas abattre, mais aime au contraire communiquer par étincelles de magie pour tirer son maitre des ennuis. Aujourd'hui, elle a plutôt tendance à lui faire définitivement la tête et il semble impossible de pouvoir les réconcilier. Aussi avait-il pris l'habitude d'utiliser une baguette de remplacement au quotidien qui lui a été confisquée bien avant son entrée à Sainte Mangouste. Cette remplaçante se trouvant également être une pièce à conviction, Ludovic se retrouve sans baguette et ce sans doute pour encore un bon moment. Emploi: Ludovic est actuellement patient à mi-temps dans le secteur de Psychomagie de Sainte Mangouste (Londres). Il y est entré il y a pratiquement trois mois en soins intensifs, suite à un procès et plusieurs semaines de prison. Aujourd'hui en réinsertion dans le monde sorcier Ludovic passe encore énormément de temps entre les murs de l'hôpital qu'il ne quitte que les week-ends, en journée et lors de certaines permissions de plus en plus nombreuses. Il devrait prochainement pouvoir quitter pour de bon les murs de l'hôpital, mais devra encore s'y rendre tous les matins en guise de conseiller de probation. Durant la semaine, il travaille dans différentes boutiques et services du ministère dans le but de trouver un métier qu'il puisse garder une fois son hospitalisation officiellement terminée. Il ne fait pas grand-chose au ministère, se contentant de classer certains dossiers et d'apporter le courrier et cherche encore un patron en librairie qui le tolère malgré ses excentricités. Il est actuellement à l'essai en tant que vendeur à Fleury & Bott (Londres) et tout le monde espère que cela va durer. Animal de compagnie: Ludovic et sa compagne possèdent une superbe chatte Main Coon écaille-de-tortue d'environ un an et demi baptisée (non sans beaucoup de difficultés) Minerva et surnommée Mina. Il l'a recueilli un jour lors d'un petit incident de cheminée et l'a pratiquement élevée ce qui fait de l'animal un félin particulièrement fidèle à son maitre. Elle le colle énormément, lui parle énormément et réclame énormément de nourriture et d'affection. C'est un animal adorable, très câlin et tranquille qui se laisse difficilement impressionner, mais possède également des instincts de chasse au jouet redoutables. De manière plus personnelle, Ludovic possède également une chouette effraie particulièrement bien dressée du nom d'Ephir. Cette dernière, plus caractérielle, ne lui fait depuis longtemps plus l'honneur de sa présence et préfère nicher un peu à l'écart de chez lui avec son nouveau compagnon et leurs petits. Elle lui apporte encore quelques courriers à l'occasion et vient régulièrement lui dérober du bacon, mais pour le reste, on pourrait dire qu'elle est pratiquement retournée à l'état sauvage. | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Caractère Ludovic est un rêveur, un rêveur qui fait en sorte de conduire ses rêves à la réalité. Pour lui le monde est une course perpétuelle à la découverte et à l'émerveillement, dans laquelle il ne supporterait pas d'être à la traine. Il veut toujours tout savoir, tout connaitre, se passionne des mystères insolubles et s'ennuie vite des choses qu'il maitrise déjà largement. Enfant plutôt précoce malgré sa piètre assiduité scolaire il passait beaucoup plus de temps dans ses sorts et ses livres qu'avec les autres. Solitaire ? Pas vraiment. Car même si ses véritables amis se faisaient plutôt rares (trois pour être exacte) il est tout de même parvenu à se forger une réputation digne des Gryffondors les plus turbulents. Ludovic n'a jamais vraiment su tenir en place. Lui qui rêvait de grandeur et de voyages ne pouvait se contenter d'attendre que les autres progressent pour découvrir de nouveaux sorts et de nouveaux secrets de la magie. Extrêmement arrogant, presque imbus de lui-même, Ludovic savait se montrer insupportable. Cependant n'y voyez là aucune méchanceté gratuite ou nulle citrouille héritée de son statut social, car s'il agissait ainsi c'était avant tout pour exister par lui-même. Ludovic est un indépendant, un esprit libre et sans frontière voyageant toujours sur les chemins et s'il s'est longtemps montré si provocateur à Poudlard c'était avant tout pour cacher ses innombrables craintes et fragilités. Car la fragilité, il connait, bien avant de passer par tous les coups durs dans lesquels il s'est retrouvé. C'est en particulier par le biais de la legilimancie qu'il s'y est confronté et son esprit s'est révélé bien moins solide qu'il ne l'aurait espéré. Ludovic et la legilmancie, Ludovic et les migraines, ce sont des entités indissociables comme les patronus et leurs sorciers. Sa grande fierté, son grand atout, mais aussi une de ses plus grandes craintes qu'il cache sans cesse quand bien même, en soit, il s'efforce de ne jamais l'utiliser pour faire le mal. Il en a trop vu des personnes éplorées suite à la perte d'un proche, des personnes tourmentées par leurs détentions chez les Mangemorts, enfermés en prison, il en a trop vu des mauvais rêves, des mauvais souvenirs et même si, longtemps, il aurait voulu tout détruire pour chasser de son esprit toutes ces mauvaises pensées, c'est avant tout là qu'il a su trouver son humilité. Toujours aussi indépendant bien sûr, mais beaucoup plus concerné par la condition de ses semblables, par les inégalités sans queue ni tête que tout le monde s'applique encore à provoquer entre sorciers et non-sorciers. Ludovic ne supporte pas plus l'ignorance que l'injustice, mais pour finir entre les Mangemorts, Azkaban et Sainte Mangouste, on peut se douter que les choses, chez lui, ont toujours été plus compliquées.
Ludovic, ce n'est pas un caractère, c'est un individu, avec ses tares et ses mystères qui s'entremêlent à son monde à chaque pas de son histoire. Capable du meilleur comme du pire, désireux de mieux faire, désireux de pardon, la meilleure façon de faire sa connaissance ce n'est certainement pas de le décrire, mais bien, d'un jour à n'importe quelle occasion, venir le voir et commencer à lui parler. | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Patronus Lorsque le phénomène des patronus a débuté, Ludovic ne faisait plus vraiment partie du monde. Il servait les Mangemorts, enfermé au QG lorsqu'il ne faisait pas le bouclier humain sur le terrain, si bien qu'il est longtemps resté ignorant de ce qui se tramait au dehors de sa prison. Bien sûr, il y avait des patronus parmi les Mangemorts les plus jeunes et, bien sûr, il a fini par en apprendre autant que les autres à ce sujet. Mais vous avouerez que lorsqu'on est prisonnier d'une bande de sorciers diaboliques, il n'est pas rare d'avoir d'autres préoccupations que les phénomènes magiques bizarres. Le phénomène des patronus, Ludovic s'y est d'abord trouvé confronté lors des diverses opérations Mangemorts rarement heureuses qui y étaient associées. Ce n'est qu'en arrivant à Sainte Mangouste qu'il a vraiment pu prendre conscience de ce qui secouait l'Angleterre et le monde depuis plusieurs années. Tout de suite, dès les premières explications des médicomages, Ludovic s'est trouvé avide d'en savoir plus. Lui qui n'avait jamais réussi à faire apparaitre un patronus – à son grand malheur d'ailleurs – se trouvait alors d'autant plus honteux que ce sort lui résiste. Rapidement, il s'est attaqué à tous les jeunes patients qui passaient à sa portée, les harcelant de questions de plus en plus précises et indiscrètes jusqu'à ce que beaucoup ne fassent même plus l'effort de l'écouter. Pour résoudre ce mystère il serait prêt à tout. A voler des doses de remède, à rejoindre les disciples de Shacklebolt ou même à devenir Daemon lui-même pour pouvoir disposer à volonté d'un cobaye à étudier. Mais jusqu'ici rien de ceci n'a pu être possible. Son passé de bagnard et ses diplômes périmés s'arrêtant tout juste aux BUSEs ne lui permettant pas de rejoindre le fameux groupe de recherche Shacklebolt il s'est mis en tête d'enquêter par lui-même, de son côté et sans aucune aide, fermement décidé à bien des projets inaccessibles comme à reproduire le sort à l'origine de tout ceci pour voir s'il pourrait être étendu aux sorciers plus âgés, remettre les choses en ordre ou même à pousser sa legilimancie jusqu'à percer l'esprit des patronus en plus de ceux des humains. Qu'on ne s'y trompe pas, ses intentions sont loin d'être radicales. Il ne souhaite ni interrompre le phénomène ni l'empirer, il veut simplement comprendre et voir ce que le monde pourrait apprendre de toute cette étrangeté. | Pseudo et âge: Ludo, 604 ans Où as-tu trouvé le forum ? Sur le Google de Traverse Personnage: Inventé réinventé As-tu un autre compte sur BP ? Non Présence: Soyons honnêtes, ma présence ne sera sans doute pas des plus régulière. Ma vie IRL peut se révéler très prenante au point qu'il me soit parfois pratiquement impossible de passer en semaine, donc votre régularité dans la suppression des inactifs me fait un peu peur. Cependant sachez que je tiens beaucoup au rp et que je veille généralement à me tenir à jour, j'espère seulement que vous aurez un peu de compréhension pour ma situation (je m'en voudrais sinon de devoir reposter une présentation toutes les 5 semaines). Une remarque ? |
Dernière édition par Ludovic Descremps le Ven 20 Avr - 18:28, édité 2 fois |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Mer 18 Avr - 21:17 ( #) | Time Traveler There’s a lot of things you need to get across this universe. Warp drive… wormhole refractors… [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]You know the thing you need most of all? You need a hand to hold.
Choisi une couleur : Le noir
C'est dans le noir que tout commence. Dans un vieil immeuble haussmannien au beau milieu de la capitale. Une nuit de vingt-quatre Décembre, pile avant Noël, dans un Paris déjà noircit de débris et de bombes. Plus rien ne tient debout dehors, plus personne ne sort par faute du couvre-feu. Chaque jours des milliers de gens meurent, chaque nuit c'est le monde qui meurt. Dans la nuit, pas de lumière sinon les grands projecteurs qui balayent parfois le ciel à la recherche d'avions et les lampes du QG Allemand. Tout est sous générateurs annexes, il y a longtemps que la ville lumière n'a plus connu de bonne vieille électricité. Ce n'est pas toujours le cas, surtout depuis que la France s'est couchée devant la puissance Hitlerienne. A Paris, les rues sont plus désertes que jamais, peuplées presque uniquement de ces bottes claquantes qui portent leur ombre dans toutes les maisons. Rafles, assassinats, exécutions, ce sont des coups de feux qu'on entend le plus souvent quand ce ne sont pas les sirènes d'alarmes qui retentissent. Le monde sorcier aussi est touché, plus personne n'a l'air de pouvoir se relever. C'est dans une salle, dans cet immeuble transformé en hôpital, que le noir va se teinter de ses premières couleurs. Du jaune blafard d'une ampoule au bout du fil d'abord qui éclaire la scène d'accouchement la plus improvisée qu'on ait pu voir. Enfin, dans ce temps là, c'était peut-être les accouchements les mieux préparés qui étaient les plus surprenants. La jeune femme souffre dans un univers de sorciers. Elle fait tâche ici, avec ses rides aux coins des yeux, ses cheveux mal coiffés, son absence de magie. A ses côtés, il y a un bien curieux équipage. Un médecin à baguette dépêché dans la plus grande urgence et deux membres d'un gouvernement bien différent de celui qu'elle connait. Des amis de son mari, ceux qui avaient l'air de s'y connaitre le mieux en bébé. Au final, ils ont l'air encore plus paniqués qu'elle et elle se dit bientôt qu'elle aurait encore mieux fait d'être seule qu'accompagnée de ces si fameux sorciers tous plus empotés les uns que les autres. Mais depuis plusieurs heures maintenant que le travaille à commencé, elle n'a pas eut une seule seconde l'occasion de les congédier. Elle pousse, souffle, transpire et cet enfant parasite refuse encore et toujours de sortir. Ce n'est pas comme si elle ne le désirait pas pourtant, mais il semble s'accrocher le fourbe et ne pas vouloir s'aventurer dans le monde. Est-ce qu'il arrive par le siège ? Est-ce qu'il est mort-né ? Ce sont des questions qui ne l'effleurent même plus alors qu'elle pousse de plus belle. Ce n'est pas comme si elle ne connaissait pas tout ça, mais elle n'y arrive tout simplement pas. Il y a cette guerre qui la crispe, cette affaire entre son mari et cette femme du ministère. Toutes ces craintes de devoir élever un enfant seule dans un monde qui ne serait plus vraiment le sien, de devoir lui apprendre une langue qui lui écorche les oreilles dès qu'elle l'entend ou de devoir l'envoyer lui aussi à la guerre. Le faire naitre, dans ces conditions, c'est presque hors de question. Si elle le pouvait, elle le garderait encore, bien au chaud, bien à l'abri, loin des bombes et des balles, mais il est bien trop prêt à s'enfuir quand bien même elle refuse. Isabelle pousse, qu'ils le veuillent ou non il va sortir ce bébé ! Il y a une odeur poisseuse et pour contrer le froid glacial ces stupides sorciers ont cru bon de transformer la chambre en sauna à coup de baguette magique, rendant le travail insupportable. Mais qu'ils s'en aillent à la fin tous ces maudits sorciers ! Elle ne les a que trop vu, trop entendu avec toutes leurs conversations suffisantes, leurs secrets qu'elle n'a pas le droit d'entendre, leur petit univers caché auquel elle a encore l'impression de ne pas avoir accès, elle n'en veut plus. La jeune femme se relâche, s'écroulant dans les draps alors qu'un cri perçant retentit. C'est bon, c'est fini. Le bébé à du coffre, il se débat dans les mains qui le portent pour le débarrasser de tout ce qui peut encore l'entraver. Il cri encore juste avant que minuit sonne. On donne son enfant à la non sorcière qui le couvre aussitôt de ses bras. Le petit être est minuscule, pourtant bien grassouillet pour un bébé, il a l'air si fragile et pourvu d'une tête énorme qui lui donne un air renfrogné. L'enfant se débat, même s'il a cessé de crier, ses petits poings bagarreurs ont tôt fait de cogner par mégarde l'oeil droit de sa mère qui sursaute. Malgré la guerre, il est costaud et en très bonne santé. C'est un garçon, il est encore couvert de sang mal nettoyé ses cheveux collants éparpillés en petites touffes rebelles sur son crâne alors que ses traits bouffis expriment une puissante rogne de naissance. Il ne ressemble franchement à rien, c'est un bébé, mais déjà sa mère voit derrière ses petites paupières closes qu'il est plus magique que tout ce à quoi elle s'attendait. — Bonjour Ludovic. Choisi une couleur : Le vert... non ! Plutôt le marron
Cachées derrière de larges feuilles de baobab, le prunelles brunes du furet fixent leur cible avec férocité. Il est là, l'oiseau blanc et fragile, la proie facile, qui ne connait pas encore le destin funeste qui l'attend. Paisiblement perchée au bord d'un petit bosquet de baies sauvages, le petit volatile ne l'a toujours pas remarqué. Ludovic rampe un peu plus prêt. Plaquant son corps malingre de prédateur contre le sol pour que sa fourrure soyeuse le rende encore plus discret. Cette fois il va l'avoir. Depuis une semaine qu'il le traque, il va enfin pouvoir mettre la patte sur ce maudit volatile et en faire son quatre heure. Ce n'est pas contre lui, c'est seulement la loi de la nature. Le furet attaque et la proie se fait manger. Ludovic est prêt. Il se ramasse sur le sol, paré à bondir, trois, deux, un... Dans une détente subite, le petit garçon se propulse vers l'avant, faisant aussitôt s'envoler la chouette harfang qu'il visait. Le volatile pousse un hululement terrifié, balançant ses grandes ailes à travers la boutique alors que le jeune sorcier lâche son plus beau cri guerrier, griffes et crocs en avant. Soudain, les grands vases qui faisaient tenir debout la forêt amazonienne se mettent à danser sur leurs socles, secoués par toute l'agitation du jeune garçon et de sa malheureuse victime. Le fautif voit se dérouler la scène au ralentit, il voit la chute fatale qui attend les pots en céramique et aussitôt son jeu se meurt. — Ludovic ! s'exclame une voix à l'arrière de la boutique. Le petit garçon s'est déjà laissé tomber au sol pour retenir les vases et empêcher le massacre. Étendu de tout son long sur le carrelage clair du magasin, il retient chaque pot avec une jambe, un pied, un bras... presque étonné de parvenir à couvrir autant de surface avec si peu de membres, mais assuré d'une chose : tout a été sauvé. — Ludovic ! hurle de nouveau sa mère, combien de fois t'ai-je dis de ne pas jouer dans la boutique ? — ça va maman, ils sont pas cassé, tente de rassurer le garçon avant de se faire brusquement attraper par deux mains rugueuses qui le remettent debout sans vraiment se soucier des vases. — Crapule ! Tu ne te rend pas compte ? Tu aurais pu te faire mal, poursuit la femme sans l'écouter en inspectant son fils par gestes pressés. — Qu'est-ce qui t'as pris de faire ça bon sang ? Tu veux ma mort ?— Mais c'est pas moi, c'est Belisandre, proteste le petit garçon en pointant du doigt la grosse chouette qui le fixe d'un œil assassin du haut de ses bégonias. — Qu'est-ce que tu lui a fait encore à cette pauvre chouette ? s'exaspère sa mère. Tu ne peux pas la laisser tranquille non ? Tu sais bien que ton père ne veut pas que tu joue avec. Elle aurait pu te faire très mal avec son bec ! Et c'est quoi ça encore ? continue la femme, moitié affolée, moitié agacée en essayant d'essuyer les peintures de guerre en terre que le garçon s'est fait sur le visage. — C'est rien, grogne l'enfant en essayant de chasser les mains envahissantes. C'est un camouflage, c'est parce que je m'entraine à chasser pour devenir un furet.Soudainement, la mère s'arrête, interloquée. Elle se rassoit sur ses talons, se mettant tout à fait à genoux devant son petit garçon. — Un furet ?— Bah oui. Je veux faire comme Falco Aesalon ! Je veux devenir animagus ! Mais les faucons c'est trop nul, moi je veux être un furet.— Un animagus ? Continue sa mère dont le visage se détend de plus en plus en un sourire tendre. Qu'est-ce que c'est ?— C'est un sorcier qui fait de la magie très rare ! s'enthousiasme aussitôt le jeune garçon, le regard brillant. Ils font une potion magique et ils font une formule magique secrète et puis après ça les transforme en animal ! Et moi je veux être un furet, parce que c'est évident que je suis un furet. Parce que les animagi ils peuvent pas savoir ce qu'ils vont devenir avant de le devenir, mais moi je sais que je serais un furet parce que j'ai vraiment trop envie de devenir un furet. Si j'étais un furet je pourrais aller partout et je pourrais espionner les gens et puis j'aurais des crocs et des moustaches et je ferais peur aux oiseaux alors c'est en ça que je vais me transformer.Isabelle ne peut plus s'en empêcher et sourit. Mais oui, bien sûr, un furet, c'est évident. — Mais si tu étais un furet, je serais triste, je ne pourrais plus t'embrasser, continue la fleuriste en passant la main dans les cheveux en pétard de son fils. — Oui mais après je me retransforme, assura le garçon. Les animagi ça peut se transformer à volonté.— Mais pourquoi est-ce que tu veux devenir un animagus ?— Parce que c'est super dur ! répondit aussitôt le petit sorcier. Il n'y a que les sorciers vraiment forts qui peuvent le devenir. Alors quand je serais un furet, ça voudra dire que je serais un très grand sorcier et tout le monde sera épaté.— Ah, je comprends alors, assura sa mère. Mais tu sais, tu n'as pas besoin d'être un furet pour m'épater.— Oui, mais toi t'es ma mère, c'est pas pareil, t'es pas objective. Moi je veux être vraiment épatant.— Ah oui ? Je ne suis pas objective ? gronda faussement la fleuriste en commençant à chatouiller son fils qui se mit aussitôt à rigoler. Et bien on va voir si tu trouve que je suis toujours aussi peu objective quand je te débarbouillerai le museau petit furet !— Arrête ! se plaignit Ludovic sans pour autant chercher à se dérober. — Aller, interrompit la femme en se relevant et en poussant son fils vers le robinet de l'arrière-boutique. Allons donc nettoyer votre figure de crapule, monsieur le sorcier épatant. Ensuite vous m'aiderez à ranger.Ludovic grommela encore un peu, emboitant le pas de sa mère sans trop protester, préférant encore continuer ses histoires de furet que faire la forte tête. Perchée dans les bégonias, la chouette harfang ébouriffa un peu plus ses plumes, enfonçant sa tête entre ses ailes pour pousser un cri désapprobateur tout en fermant un oeil. Choisi une couleur : Bleu azur Assit à califourchon sur son banc, Ludovic disputait une bataille serrée face à son adversaire de toujours. Sur l'échiquier, les pions blancs et noirs bataillaient d'arrache-pied pour laisser l'opposant en bouillie et déjà de nombreux débris s'entassaient au cimetière. Le petit garçon, échevelé et déjà efflanqué, qui dirigeait les noirs affichait un sourire arrogant malgré ses sourcils légèrement froncés. Il était loin de gagner, bien au contraire même, mais ce n'était pas pour ça qu'il souriait. — Tu ne veux vraiment pas me dire comment tu fais ?L'échevelé secoua la tête, croisant les bras fièrement en attendant le coup suivant. — Je te connais Ludovic, poursuivit son adversaire avec son fort accent italien. Je suis sûr que c'est encore une mauvaise idée que tu as eut et que ça va très mal tourner.— Tu dis ça parce que tu te cherche des excuses pour ne pas perdre.— Je dis ça parce que ce n'est pas normal. Tu peux peut-être berner les autres, mais moi je ne me laisserai pas avoir. Tu fais beaucoup trop de choses bizarre en ce moment, ce n'est pas normal. Ludovic ne répondit pas, préférant lever les yeux au ciel. Tiens, rien que là par exemple. Tu déteste les échecs, c'est toujours un calvaire pour moi de te faire jouer et là tu me harcèle pour que je fasse une partie contre toi. Tu crois que j'ai oublié que tu faisais comme si tu ne savais plus déplacer les fous la semaine dernière, uniquement pour tricher ?— Arrête de te plaindre, soupira l'échevelé, et reconnais seulement que je te mets une raclée. — Hey Ludovic, lança en passant un jeune homme de seize ans. Tu peux me dire qu'elles seront les questions du prochain examen de botanique ?Le jeune sorcier ne répondit pas, les yeux toujours fixés sur l'échiquier, il se contenta de récupérer une feuille dans la poche de son uniforme avant de la tendre à l'importun pour le faire s'en aller. — Super ! Merci vieux !— Il y a un truc, c'est évident, marmonna l'italien en suivant des yeux leur ainé qui retournait à son groupe de fanas de Quidditch. — Bien sûr qu'il y a un truc, rétorqua le français, provoquant aussitôt un vif intérêt chez son opposant. Je suis plus intelligent que toi, c'est ça le truc, railla-t-il en tapotant sa tempe de l'index. — T'es pas drôle, grogna l'autre en déplaçant sa pièce. — Mais si je suis drôle, tu ne serait pas ami avec moi sinon.— Monsieur Ludovic ? les deux garçons tournèrent la tête en direction d'une jeune première année qui semblait pratiquement pourpre dans son uniforme azuré. Je voulais vous demander si...— Ne dit rien, interrompit soudain Ludovic, mettant ses bras devant ses yeux en une parodie de devin. Tu veux savoir... poursuivit-il, observant la jeune fille sous ses mains levées en parade de magicien, si... oh, s'interrompit Ludovic baissant les bras devant l'air implorant de la jeune fille, désolé, je ne réponds pas à ces questions là.— S'il vous plait monsieur Ludovic, insista la fillette. J'ai vraiment besoin de savoir si, fit-elle encore, tournant la tête vers l'italien avec beaucoup de méfiance avant de se rapprocher un peu plus près du français pour poser sa question un ton plus bas. J'ai vraiment besoin de savoir si mon père pourra rembourser son emprunt.Ludovic tourna la tête en direction de son ami, semblant chercher assistance auprès de lui. Peine perdu, l'autre avait l'air aussi dépourvu. — Écoute, fit-il, se retournant vers la première année en adoptant un ton aussi doux que possible. La divination ça ne marche pas comme ça. Je ne peux pas deviner des choses très précises sur l'avenir, je peux seulement savoir ce qui est déjà fixé dans le temps. Tu comprends ?Non, évidemment que non. — Oui, je comprends, fit la fillette en baissant la tête, de grosses larmes coulant déjà du coin de ses paupières. Excusez-moi, c'était stupide de ma part de vous demander ça. Pardon de vous avoir dérangé, parvint-elle tout juste à lâcher avant de détaler à toute jambes. — Attends ! lança le garçon. Trop tard, la fillette avait déjà disparue dans le jardin de Beaubâtons, sa silhouette bleue se mêlant à celle des autres comme un petit bout de ciel dans une mer végétale. Ludovic fixa encore les environs dans sa direction, essayant de la rattraper du regard avec la soudaine impression qu'il devait l'aider. Peut-être que s'il s'y prenait bien il pourrait... — C'est de ta faute, interrompit soudain l'italien. Avec toutes tes combines et tes mensonges il fallait bien t'attendre à ce que ça arrive. Tu n'es pas devin. Je le saurais si tu étais devin. Tu ferais des rêves la nuit et tu aurais des visions. Ludovic baissa la tête, se concentrant de nouveau sur les échecs. — Non, tu as raison, je ne suis pas devin.— Alors pourquoi est-ce que tu veux que tout le monde le croit ?Ludovic haussa les épaules, se posant une seconde la question avant d'y répondre. — Parce que j'ai un don pour ça, fit-il simplement, affichant bientôt un sourire plus taquin. Tout comme tu as un don pour perdre. Il faut bien se faire reconnaitre pour ses dons non ?Choisi une couleur : Rouille La déflagration avait fait fuir tout le monde. Dans la panique générale, les jeunes personnes présentes n'avaient même pas eut le temps de comprendre ce qui s'était passé. Le chaudron avait volé dans les airs pour exploser contre le plafond, répandant son contenu en une immense marée verdâtre. Les morceaux de cuivre du récipient étaient partis en lambeaux, devenus des lames acérées et mortelles jetées en direction des élèves. La plupart les évitèrent en plongeant sous les tables, mais les débris projetés en blessèrent trois dont un à la tête. Cette dernière victime, un jeune garçon, portait maintenant une marque rouge et sanglante au coin du crâne, juste à la racine de sa tignasse échevelée et il hurlait à plein poumon avec la force et la même horreur sonore qu'un cochon qu'on égorge. Nul n'aurait vraiment sut dire si ce cri abominable avait commencé avant ou après que le chaudron n'explose et la potion de confusion que tous étaient en train de préparer et qui se renversa copieusement sur tout le monde dans la panique ne fit rien pour éclaircir les choses, en tous cas, c'était au garçon que le chaudron explosif appartenait. Lorsque le calme revint enfin dans la salle de potion, ce fut sur les résidus d'un carnage sans précédent. La mixture verte recouvrait les murs et les tables, rendue d'autant plus toxique que les ingrédients encore présents sur les tables s'y étaient mélangés, à tel point qu'elle commençait à ronger les morceaux de chaudron éparpillés en cercle sur le sol, tandis qu'au centre de l'impact dévastateur reposait le corps inerte et silencieux du fils de Jacques Descremps. Choisi une couleur : Bleu outremer L'incident des potions avait fait couler beaucoup d'encre dans les journaux. En une semaine à peine, tout le monde sorcier semblait s'être souvenu de l'existence de Jacques Descremps. Cet homme relativement discret, bon vivant, mais toujours présent à tous les niveaux du gouvernement français. Ce héros de guerre qui n'avait pas flanché malgré l'envahisseur qui était resté jusqu'au bout pour protéger le monde sorcier, mais par delà lui, soutenir la France et toute sa population. Ils en avaient beaucoup parlé de cet homme, cet homme qui cultivait le rapprochement entre les sorciers et les moldus tant à travers son mariage qu'à travers ses actions, cet homme juste, drôle, charismatique, cet homme exceptionnel en tous points et toujours prêt à tout que son fils détestait. Il était assit au fond de la voiture, repliant le journal pour le jeter loin de lui sur la banquette arrière. A cette époque là, il n'y avait pas de ceintures dans les véhicules, aussi Ludovic pouvait-il étendre ses jambes sur les sièges s'il le voulait. Il ne s'en privait pas. La voiture puait. Cela sentait le vieux et le renfermé à tel point que le petit français échevelé aurait parié qu'une colonie de cafards vivait dans le châssis. Le moteur faisait du bruit, les vitres tremblaient et le grand sorcier du ministère installé à son volant ne savait même pas comment passer la première. C'était lui qui conduisait pourtant, toujours plus qualifié pour ça que sa femme qui n'avait jamais eut l'occasion de toucher à un volant. Cependant, il y avait une petite différence entre une jeep et une deux chevaux et l'homme colossal qui lui servait de paternel avait déjà bien du mal à se tordre pour que ses yeux soient à niveau du parebrise. Ludovic lui en voulait. Pour lui tout était de sa faute. Non pas l'accident du cour de potion, il n'était pas suffisamment bête pour aller jusqu'à accuser son père de quelque chose sur lequel il n'avait absolument aucun contrôle, mais tout le reste oui. C'était à cause de lui que les journaux s'étaient jetés sur l'affaire. A cause de sa réputation au gouvernement. S'il s'était contenté d'être un sorcier sans ambition, jamais Ludovic n'aurait eut à se cacher des semaines durant à sa sortie de l'hôpital. Jamais il n'aurait eut à mentir sur les raisons de son admission. Jamais il n'aurait eut à quitter son école et ses amis dans l'espoir de trouver un peu de calme dans un autre pays. Et jamais il n'aurait eut à supporter l'atmosphère étouffante de cette voiture que sa mère, toujours malade en transports magiques, les avait obligé à emprunter. En fait, si, même l'accident de potions était de sa faute. S'il ne l'avait pas éduqué comme il l'avait fait, peut-être que rien de tout cela ne serait arrivé. S'il n'y avait pas eut cette bibliothèque interdite, s'il n'y avait pas eut ces secrets, ces mensonges... Ludovic donna un coup de pied rageur au dossier de son siège, apercevant aussitôt le regard perçant de son sorcier de père le fixer dans le rétroviseur. Alors ça, il savait s'en servir. Changer une vitesse, pas moyen, mais utiliser un objet pour toujours garder un œil sur son fils, étrangement il connaissait. Ludovic croisa les bras, se renfrognant totalement en enfonçant un peu plus son bonnet sur ses oreilles pour survivre au manque de chauffage dans le véhicule. Quand bien même sa mère faisait souvent des efforts, il y avait un moment que tous les trois ne parlaient plus. Pourtant, il ne pouvait pas en vouloir à son père. Il ne lui en voulait même pas vraiment. C'était lui, pendant sa convalescence, qui était parvenu à lui redonner un peu de vie en lui apportant des livres. Ces fameux livres que le grand homme enfermait dans sa bibliothèque avec interdiction d'y toucher. Ces livres qui l'avaient toujours fait rêver, qu'il avait toujours voulu dérober. En quelques mois passés dans cette prison aseptisée, Ludovic avait sans doute plus appris que durant toute sa scolarité. Mais les choix de son père, ça, ça ne lui plaisait pas. Il l'avait obligé à mentir, à tout le monde, même à Valentin, son seul et meilleur ami. Même si le jeune garçon comprenait il n'arrivait toujours pas à le digérer. Maintenant, tous les gens qu'il avait pu connaitre à Beauxbâtons ne lui adresseraient probablement plus jamais la parole et il se retrouvait lancé à une vitesse chaotique vers une nouvelle école dont il ne connaissait même pas la langue – recalé en première année qui plus est. Réjouissant. Il roulaient depuis une éternité maintenant, à travers la vitre couverte de moucherons écrasés, la lumière commençait à tourner. Ludovic s'était endormis. Retrouvant un instant un peu de tranquillité loin de ce tacot malodorant, rêvant encore de ces murs vides et lisses et de tous ces psychomages qui s'étaient mis en tête de lui remettre les idées en place – c'était bien la seule chose qu'il était ravi de quitter d'ailleurs : les psychomages – lorsque la voiture s'arrêta. Il ne le remarqua pas tout de suite, mais le silence soudain du moteur malmené faisant une pause, n'eut pas grand peine à le tirer du sommeil. Son réveil se trouvant complet lorsque sa mère ouvrit la portière contre laquelle il reposait. — Viens voir, fit-elle. Elle recula légèrement pour le laisser sortir, lui tendant la main qu'il refusa de prendre. Ils étaient arrêtés à une sorte de petite station essence, dans un village à moitié désert qui aurait pu sentir bon la végétation si la puanteur du gasoil n'avait pas éclipsé toute autre odeur. Son père faisait le plein, sa mère ouvrit le coffre pour sortir de son panier le chaton minuscule qu'ils lui avaient acheté pour la rentrée. Elle le lui donna, il le glissa contre lui, sous son épaisse doudoune, en veillant à n'en laisser dépasser que la tête pour qu'il ne manque ni d'air ni de chaleur et elle lui tendit de nouveau une main n'attendant pas qu'il veuille bien la prendre cette fois, mais la passant autour de ses bras. Côtes à côtes dans la petite et apparemment unique rue du patelin, la mère et le fils se promenèrent vers une destination qu'elle semblait mieux connaitre que lui. Ludovic trainait des pieds, fixant le sol en espérant seulement que ses parents se rappelleraient qu'ils n'avaient pas mangé depuis longtemps, lorsqu'un bruit étrange de flux et de reflux lui fit lever la tête. La mer. Elle était loin d'être sous son meilleur jour pour une première rencontre, loin de ces surfaces d'huile où se reflète la lumière en milliers de pierres précieuses, mais au contraire sauvage et grise, parcourue de vagues sous un épais ciel lourd et du creux de ses vagues, elle leur envoyait des bourrasques de vent chargés d'une forte odeur de marée. Un parfum humide et salé qui entra en plein dans les poumons du français comme pour les prendre au corps et venir le secouer jusqu'au fond de sa personne. Ses ondes grisonnantes grondaient à leurs pieds alors qu'ils se trouvaient perchés au sommet d'une sorte de petite jetée, semblaient les flancs frémissants d'une bête le défiant de venir la toucher et par delà son horizon découpé par cette tempête rentrée, on devinait la côte. La côte de cette maudite île sur laquelle il ne voulait pas aller, mais qui, sous ce ciel de bout du monde, se dressait dans une obscurité ombrageuse, comme une masse brumeuse et pourtant solide point de repère au nord. Ses contours se perdaient dans les vagues, sa largeur confuse, indéfinissable, comme le rictus d'un géant couché dans la mer. Lentement, sans s'en rendre compte, Ludovic se détacha d'Isabelle, s'avançant plus près du bord sans qu'elle s'en inquiète le moins du monde. Il s'arrêta tout près du précipice, sur cette frontière infiniment fragile qui séparait la rive de ce large sans limite. Le vent gifla son visage plus fort, secouant les mèches rebelles qui refusaient de se tenir sous le bonnet trop épais. Pour la première fois de sa vie dans ce village inconnu, il sentait grandir en lui un sentiment tout aussi étranger qui lui donnait l'impression de quitter le sol. Ouvrant tout juste les bras, par peur de s'envoler, le français se laissa submerger par cette vision que son regard n'arrivait pas à complétement cerner. Le vent, l'eau, le ciel, le rocher... tout se noyait sous ses yeux dans une peinture sans ordre d'un genre qu'il n'avait jamais vu. Le français inspira profondément. Commencement. Choisi une couleur : Papier Brevet Universel de Sorcellerie Elementaire
Candidat : Ludovic Descremps O - Botanique O - Sortilèges et Enchantements EE - Défense Contre les Forces du Mal P - Potions O - Métamorphose EE - Histoire de la Magie A - Vol sur Balai O - Astronomie Options O - Divination O - Arts et Musiques Magiques O - Soins Aux Créatures Magiques Choisi une couleur : Chaire Ludovic rattrapa son poignet, sa main claquant légèrement contre le bras fin et doux de la jeune fille. — Viens avec moi.La brune eut un mouvement de recul, surprise, leurs peaux glissant l'une contre l'autre. — T'es fou ?— Non, répondit le français après un léger rire incrédule. Tu ne veux pas que je parte, alors viens avec moi.— Mais je... je ne peux pas... je...— Nara, interrompit le brun en saisissant les mains de sa petite amie. Je t'aime, pour autant que je sache, tu m'aimes aussi. Alors viens avec moi. Je n'ai pas envie de te laisser là, je n'ai pas envie de devoir revenir toutes les vacances pour te voir, je voudrais pouvoir te voir tous les jours, toutes les secondes, pouvoir me réveiller chaque jour dans un nouveau pays avec toi à mes côtés. Alors viens avec moiLa jeune femme ne parut pas convaincue, reculant même pour se dérober à ses mains. Visiblement confuse. — Mais... mais ce n'est pas possible. Il faut que je passe mes ASPICs et...— Mais non, insista le français, s'approchant pour caresser le visage de la Gryffondor du bout des doigts, sans comprendre lui non plus. Tu peux te contenter des BUSEs, comme moi, ce n'est pas important les diplômes, du moment que tu as appris suffisamment. Je connais plein de gens qui travaillent sans ça et puis, tu peux les repasser plus tard si tu les veux vraiment, insista-t-il, cherchant à se perdre dans les cheveux fins de sa compagne. Vois ça comme un voyage initiatique.— Ludovic... arrête, ça ne se fait pas...— Pourquoi ?— Parce que... ça ne se fait pas.Le français fronça légèrement les sourcils, ce qui fit aussitôt pousser un profond soupir à sa petite amie. Elle savait très bien qu'il ne pouvait pas se contenter de ça, mais il allait insister. — Je ne peux pas, fit-elle encore. Tu ne comprends pas je...— Nara, lança encore le français pour l'interrompre, sachant très bien ce qu'elle voulait dire. Elle avait peur, c'était normal. Peur qu'il ne soit pas fidèle, peur que cela ne dure que le temps d'un amour de jeunesse, peur qu'il se réveille un matin et réalise qu'ils n'avaient au final pas grand chose en commun. Ce qu'elle pouvait se tromper ! Pourtant, plutôt que de la corriger, il lui attrapa de nouveau les mains en se laissant tomber à genoux à ses pieds, pour lui afficher un sourire encourageant. Tout allait bien se passer, il savait parfaitement ce qu'il faisait. — Épouse-moi, dit-il. — Qu... quoi ? s'étrangla la jeune femme. — Épouse-moi, répéta-t-il. Narabella Sullivan, épouse-moi s'il te plait.Cette fois-ci, la jeune fille prit réellement peur. Devenant tout à fait livide et reculant encore commençant enfin à inquiéter le français au coeur battant qui attendait sa réponse à ses pieds. — Ludovic tu... reprit la rouge et or, cherchant à expliquer les choses sans le heurter. Tu es vraiment extraordinaire, mais... mais je ne peux pas. Je dois penser à mes études et...Ludovic n'écoutait déjà plus. Tout ce qu'elle avait a dire lui avait déjà traversé l'esprit. Choisi une couleur : Poussière La balle explosa à ses pieds, arrachant un épais nuage de poussière au chemin. Ludovic sursauta, manquant de trébucher dans sa foulée. Retrouvant son équilibre d'une reprise de pieds, le sorcier couru plus vite. Plus vite, plus vite, plus vite. Son énorme sac battant contre son dos lui semblait peser une tonne et le tirer en arrière, sa chemise poussiéreuse, à moitié ouverte pour lui éviter de mourir de chaud peinait à suivre son rythme, volant derrière lui comme des ailes, courir plus vite. Nouvelle balle, l'échevelé baissa la tête en réflexe, agitant une seconde les bras au-dessus de lui comme pour chasser des moustiques. Derrière lui, loin maintenant, l'homme au fusil vociférait toujours des phrases incompréhensibles en espagnol, rechargeant encore. Courir vraiment plus vite. Depuis presque un an qu'il parcourait le monde, c'était bien la première fois qu'il lui arrivait une chose pareille. Ludovic ralentit, bien contre lui, faisant de son mieux pour escalader à toutes jambes la petite colline qui courbait le chemin. Nouvelle balle. Mais déjà le français s'envolait par dessus la colline, son élan le projetant presque trois mètres plus loin dans la pente. Détonation. Ludovic perdit l'équilibre, dévalant en vrac le flanc des dunes. En une seconde, la chaleur précoce du petit jour s'était transformée en un enfer désertique. Sous ses mains, le sable brulant ne lui donnait aucune prise, dégringolant des sommets avec lui dans un grondement de tonnerre. Premier roulé boulé, deuxième roulé boulé. Ludovic ferma les yeux, sentant de la poussière et du sable s'infiltrer sous ses vêtements, dans sa bouche et son nez, ses membres s'entrechoquer et se tordre brutalement, à deux doigts de se briser. Il faucha au passage plusieurs araignées et minuscules scorpions affolés, basculant cul par dessus tête avant que son sac ne parvienne enfin à l'immobiliser, lui percutant le crâne pour tenter de l'assommer et l'amarrer tout a fait en bas de la pente. Le français redressa le buste aussitôt, à moitié ensevelit dans le sable épais, crachant de la poussière à plein poumons. Il n'essaya même pas de se relever, préférant s'écrouler contre son sac après avoir dégagé ses jambes du sable. Son coeur battait à tout rompre dans un rythme infernal, sa gorge en feu absorbant l'air avec avidité tandis que sa sueur s'évaporait déjà sous le soleil de plomb. Il haletait. Ludovic se gorgea de soleil, sa peau picotant d'avance des brulures qui l'attendaient s'il ne faisait rien, mais plutôt que de transplaner de nouveau, s'ensevelir au frais ou chercher un abri, l'échevelé se mit à rigoler. Doucement d'abord, puis à gorge déployée, jusqu'à pousser un long hurlement victorieux qui se perdit dans l'immensité du désert.
Dernière édition par Ludovic Descremps le Ven 20 Avr - 19:42, édité 9 fois |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Mer 18 Avr - 21:21 ( #) | Time Traveler Some people live more in 20 years than others do in 80. It’s not the time that matters, it’s the person. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Choisi une couleur : Jaune — Je veux un soleil !Dans la boutique, les deux françaises rigolent doucement, leurs visages attendris par le petit bout de choux dans sa robe bleue qui vient de prononcer ces mots. La petite fille s'en fiche, elle n'est préoccupée que par la rangée de jonquilles posée sur le comptoir d'Isabelle. Malgré son jeune âge, sa tignasse châtain clair tombe sur ses épaules en cascade, déjà indomptable. — Je veux un soleil ! répète-t-elle. — Tiens ma belle, choisi, répond enfin la fleuriste en approchant les fleurs du bord pour que la petite fille puisse mieux les voir. Très décidée, le petit ange s'approche du comptoir, s'appuyant contre le bois du meuble immense pour se mettre sur la pointe des pieds. Les sourcils froncés, elle regarde avec une très sérieuse intensité les petites fleurs étoilées. — Ils sont jeune ? demanda encore la fillette d'un ton d'experte. — Cueillis tout frais de ce matin, affirma la fleuriste aux tempes grises. Ils sont encore tout chaud.La petite fille hoche légèrement la tête, reportant ses adorables prunelles brunes sur les délicates fleurs jaunes sous le regard bienveillant et silencieux de la cliente. — Celle-la, lâcha-t-elle enfin, le choix porté sur une plante bien précise, très différente des autres par le seul fait qu'elle ait été choisie. La transaction est vite conclue. La petite fleur est cueillit, vendue et tendue à sa nouvelle propriétaire. Cette dernière l'enveloppe aussitôt dans ses menottes, la serrant précieusement entre ses doigts pour la porter comme un cierge dans une petite procession à travers les immenses pots de fleur. De leur côté, les deux adultes continuent à bavarder, tout sourire, reprenant leur commerce en s'émerveillant de la scène qui vient de se dérouler. La petite marche solennellement, recherchant une destination bien précise ; l'homme malingre et morose recroquevillé entre des tulipes et un petit olivier. Entre les deux, le contraste est flagrant. Elle rayonne dans sa robe et ses petites sandales blanches, le visage joliment coloré par l'été tandis qu'il se confond dans les ombres, sa grande taille tassée lui donnant l'air d'un étrange fauve malingre. La petite fille le regarde, Ludovic, lui, fixe encore d'un regard vide le même point sur le mur contre lequel il repose. Il est ridé, crasseux, ses cheveux collés de ne s'être pas lavé depuis au moins deux semaines, ses yeux sont rougis, encadrés de poches et cernes. Des petites plaies mal soignées tracent des cicatrices sur son cou et ses avant-bras et il semble se noyer dans son rugueux manteau noir couvert d'épaisses croutes de boue, mais la petite fille s'en fiche et tend les bras. — Tiens monsieur, c'est pour toi.Pas de réponse, elle attend, puis, finalement surpris, Ludovic tourne mollement la tête. Les yeux d'abord, puis le visage entier, sa stupeur d'être ainsi dérangé à peine trahis par un frémissement poussif d'un de ses sourcils. Dans la boutique, un grand silence s'est installé, alors qu'il regarde cette petite fille, son visage à mi-chemin entre le joufflu et le délicat, son petit nez adorable et ses mèches marron claires qui chatouillent ses pommettes. Le regard complétement vide, il baisse les yeux sur la fleur qu'elle lui tend, s'étonnant toujours autant dessus sans que cette fois son visage n'exprime d'autre expression que cette moue grise et dépressive. La petite fille ne se répète pas, mais elle tend un peu plus la jonquille au sorcier qui fini par lever, très lentement, une de ses mains pour la récupérer, grommelant quelque chose qui, dans son langage désarticulé, doit vouloir dire merci. — Mon papa cherche un employé, continue la fillette, ses mains désormais croisées dans son dos avec ce même air toujours sérieux. Il travaille à l'agence de voyage qui est en bas de la rue, fait-elle en tendant le doigt dans la direction en question. Si tu viens il te donnera du travail. Mais il n'aime pas les paresseux.Cette fois-ci le sourcil du français se lève carrément, mais il ne perd pas pour autant son sérieux macabre. — Merci, articule-t-il cette fois plus franchement, faisant tourner la petite fleur entre ses doigts pour en observer chaque pétale avec un air de profonde réflexion. Mais tu devrais garder ton soleil, reprend-t-il en tendant à son tour la jonquille à la petite fille. Ce n'est pas donné tu sais, un soleil de cette qualité.Souriant soudain, la petite fille secoue vigoureusement la tête. — Non, non, tu en as plus besoin que moi. Je te l'ai donné, il est à toi.Ludovic hausse un peu plus les sourcils, affichant une moue entendue en ramenant la fleur près de lui. — Mon papa ouvre son magasin à huit heures, reprit la petite fille, restant encore un petit instant au garde à vous, attendant que le sorcier lui fasse un léger signe de tête avant de retourner d'un pas léger jusqu'à la main tendue de sa mère, la cliente aux bras chargés de fleurs. Ludovic suivit des yeux le départ de cette bien curieuse petite fille, ne ratant rien du signe de main assuré qu'elle adressa à Isabelle pour lui dire au revoir ni la petite marche bondissante et ravie qu'elle adopta une fois dehors, ses cheveux longs ondulant en couronne derrière elle. Un vrai soleil. L'échevelé baissa les yeux, faisant encore tourner la tige de la jonquille entre ses doigts, jusqu'à afficher un sourire. Oui, un vrai soleil. Posant les mains sur le sol, le français se redressa, sortant de ce carré d'ombre crasseux que son corps connaissait tout entier comme une racine sortant de terre, pour se précipiter à toutes jambes vers la porte de la boutique et recommencer à courir. Choisi une couleur : Encre Ludovic était penché sur son bureau, la tête pleine de révisions de dernières minutes sur la préparation de son cours. C'était vraiment un job horrible, l'un des pires qu'il ait jamais fait et pourtant ramasser de la crotte de dragon dans une réserve n'avait pas non plus été une partie de plaisir. Il comprenait enfin pourquoi les professeurs pouvaient être si sadiques, si intransigeants avec l'ordre et la discipline. Imaginez, essayer d'expliquer quelque chose d'un peu abstrait à quelqu'un qui n'en a rien a faire. Bon, en soit c'est déjà difficile, mais possible avec un peu d'effort. Maintenant, essayez d'expliquer la même chose en une à deux heures à une meute de personnes n'en ayant toujours rien à faire. On tente le coup ? Ouais, fuyez pauvres fous. Le début du supplice n'allait pas tarder, Ludovic prit trois bonnes inspirations pour se calmer. " Après tout ce ne sont pas des vampires," se répétait-il en boucle. Il regarda la porte qui le séparait de sa salle de cours. Il avait toujours trouvé particulièrement sournois le fait d'obliger les professeurs à loger juste à côté de leur lieu de torture. C'était un bon moyen pour vous rappeler chaque matin que vous aviez des élèves, des cours et du retard dans vos copies à corriger tout comme dans votre programme. Ludovic souffla une dernière fois, c'est bon, il était calme. Lorsqu'il commença à entendre des bruits de bavardages, il se tint prêt à entrer en scène, serein. Aller, on sort le grand jeu. Il sortit de son bureau et alla discrètement se placer devant son grand tableau noir faisant en sorte de ne pas trop déranger les bavardages. Il installa quelques accessoires sur la table devant lui, un pot de peinture, des papiers, un crâne de chouette, une plume d'oie et un vieil encrier en fer... rien que le nécessaire pour avoir l'air occupé. Puis il sortit sa baguette, sans lever la tête. — Collaporta, dit-il et la porte de la salle de cours se ferma avec fracas. Il leva la tête, et regarda ses élèves. Plus de filet, c'est partie. — Salut, lança-t-il. Prêt à démarrer ?Choisi une couleur : Regrets Ludovic était assit à son bureau, la tête tournée en direction du mur, le poing posé parmi un désordre de papiers ; des plans, des illustrations, des notes, des pages de livres soigneusement recopiés par ses soins dans son écriture plus ou moins lisible, jonchaient le bois à moitié brulé et tapissaient le mur depuis une éternité sans, parfois, qu'il ne les ai regardé depuis plusieurs mois. Il gardait les yeux fixés sur un coin d'obscurité en direction du mur, un coin moucheté d'étoiles immaculées. Cependant, ce n'était pas le fait d'avoir un bout de ciel dans sa chambre qui le préoccupait. A vrai dire, il y était habitué. Depuis plusieurs jours déjà se trouvait tout autour de lui des milliards d'étoiles, un univers qui avait envahit les lieux de son immensité jusqu'à faire disparaitre la pièce tout entière sous un horizon à peine parcouru de nuages, moucheté de lueurs, marbré de nébuleuses et bousculé de comètes auxquelles il ne prêtait pas plus d'attention qu'à ses notes alors que les astres semblaient tourner autour de lui comme tant de planètes gravitant vers un soleil aux sourcils froncés. "Et celle-ci, c'est ma favorite.Qu'est-ce qu'elle signifie ?Je n'en ait absolument aucune idée, assura le français, mais c'est celle qui, quand je la voit, me fait penser à toi."Un doigt après l'autre, Ludovic ouvrit la main, offrant sa peau pâle à la lueur diffuse des étoiles. L'école était endormie, pour longtemps qui plus est puisque le week-end ne devait pas tarder. Ce n'était qu'une question d'heure, voir de minutes. Dehors, le paysage était encore englué dans la noirceur profonde de la nuit. Pas un seul son ne perçait, pas une seule ombre ne filait à travers les recoins de la forêt interdite. Le monde entier paraissait dormir pour ceux qui souffrent d'insomnie. Seul dans son immense chambre, il semblait au professeur qu'il se trouvait en un lieu où plus rien n'existait. Uniquement lui, la surface encombrée de son petit bureau à moitié carbonisé et la lueur vacillante des millier d'étoiles brulantes. Seul et au calme, dans le cliquetis lointain et régulier des rouages et des sorts installés aux quatre coins de son refuge, vivant dans un murmure continue comme une envoutante respiration. L'enseignant inspira profondément, son regard encore perdu une seconde parmi les spirales du cosmos tandis qu'un picotement léger naissait au creux de sa main, faisant pousser comme en un lent accéléré une petite fleur chétive, froissée au creux de sa paume. Il la laissa s'épanouir en toute intimité avant d'oser baisser les yeux pour admirer ses fragiles pétales bleus courbés. Tandis que la fleur magique s'élevait légèrement elle paru se flétrir jusqu'à s'effacer en une fine poussière dorée qui se perdit dans les étoiles. Ludovic la suivit des yeux un instant, observant la façon dont les particules de magies se perdaient dans l'infini, puis il leva le bras pour couper le moteur ensorcelé de l'énorme machine qui ronronnait à côté de lui. La lentille du projecteur s'éteignit dans un soupir, faisant s'effacer la galaxie pour laisser place à d'énormes cloisons presque nues. Ludovic se redressa, repoussant sa chaise avant de s'éloigner à pas lents tout en veillant à ne pas écraser par mégarde l'une des centaines de fleures ensorcelées qui tapissaient le sol. Choisi une couleur : Iridescence Six heures. La pluie tombe, tambourine sur le carreau minuscule, ruisselle, brouille les rigueurs du verre et les images à l'extérieur. Deux prunelles fixent l'extérieur, la grisaille des nuages, le renflement noir de ceux qui transportent l'orage. La foudre vibre dans l'air, éclat blanc, grondement de tonnerre et la pluie tombe. Par terre, le sol ressemble à de la boue. Alors que les gouttes explosent en touchant leur cible rocheuse, elles charrient avec elles la terre et la crasse, soulèvent les croutes poussiéreuses pour transformer le monde en mare. Il pleut, les gouttières débordent, crachent des cascades poisseuses et blanchâtres dans les rideaux de pluie, les nuages déchirés n'en finissent plus de se vider. Dehors, personne ne s'aventurerait à trainer hors les murs, par peur de finir noyé. C'est un de ces jours où on est heureux d'avoir un chez soi, où on est heureux d'avoir un abri ou juste un toit. Du carton ou une toile claquante de parapluie, tout serait mieux que rester découvert sous cette pluie, mais la personne derrière les prunelles qui la fixent donneraient sans doute beaucoup pour se gorger d'eau sauvage autrement que par la vue. Il regarde, la pluie qui ruissèle dessine des vitraux translucides par dessus le paysage humide. Regarder, sans penser, avec l'orage pour compter les secondes, chaque éclair coupant ses minutes. Une goutte, une seconde, la silhouette fine plantée sur ses pieds devant la fenêtre se perd dans les ombres, intangible, comme la grisaille autour de lui, il regarde.
Dernière édition par Ludovic Descremps le Sam 21 Avr - 23:24, édité 6 fois |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Mer 18 Avr - 21:24 ( #) | Kil.... David :what: Bienvenue par ici et bon courage pour la suite J'adore ton choix de vava |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Mer 18 Avr - 21:28 ( #) | Woaw j'avais pas vu les images de groupes elles sont trop belles Hum hum, pardon ^^' Merci ! |
| Alexis J. Dearborn membre du mois - you are our gold Répartition : 12/03/2018 Hiboux Envoyés : 787
| Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Alexis J. Dearborn, Mer 18 Avr - 21:46 ( #) | DAVIIIID ! tellementbonchoixdavatar ! Bienvenue à toi ! Bon courage pour ta fiche ! J'ai hâte de découvrir ton personnage |
| Euphrasie Malefoy admin - i don't want just a memory Répartition : 11/08/2015 Hiboux Envoyés : 1420
| Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Euphrasie Malefoy, Mer 18 Avr - 23:27 ( #) | toi, j'aime déjà ta manière d'écrire c'est hyper prenant je te souhaite la bienvenue sur bp concernant les meds, je te rassure, parfois je suis en mode sous-marin pendant quelques semaines, si tu es bien organisé, ca passe sinon, faut juste penser à lancer une absence avant de disparaitre bon courage pour la fin de ta fiche au plaisir de te croiser irp |
| Charlie de Breteuil admin - their tense grace made tender Répartition : 22/02/2017 Hiboux Envoyés : 1500
| Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Charlie de Breteuil, Mer 18 Avr - 23:28 ( #) | David Tennant plus tout ce que j'ai pu déjà lire Je suis conquise Et t'nquiète pas pour le monde sous-marin, on est plein dans ce cas Bienvenue à toi en tout cas |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Jeu 19 Avr - 0:20 ( #) | Chouette alors ! Merci beaucoup pour vos bienvenus, je me dépêche de faire la suite ^^. |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Jeu 19 Avr - 8:25 ( #) | waah cette fiche, c'est magnifique je meurs. sois le bienvenue ludo, j'adore déjà ton personnage. si tu as besoin d'un psychomage appelle-moi ? |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Jeu 19 Avr - 9:04 ( #) | david je vais continuer de lire cette fiche avec plaisir (quandj'aurailetemps ) bienvenue parmi nous |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Jeu 19 Avr - 10:24 ( #) | bienvenue bon choix d'avatar |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Jeu 19 Avr - 12:36 ( #) | David Bienvenue sur BP |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Jeu 19 Avr - 13:24 ( #) | bienvenue parmi nous |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Invité, Jeu 19 Avr - 13:34 ( #) | Owi un Psychomage Merci tout le monde ma présentation est finie, j'attends seulement la réponse pour la particularité. Désolé pour le long pavé c'est bien la première fois que ça m'arrive de faire si long. J'ai essayé de rendre ça aussi sympa que possible, j'espère que ça ira ^^' |
| | Re: Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you freepar Contenu sponsorisé, ( #) | |
| | Take a look around you and tell me what you see, another day of turmoil or a day to set you free | |
| Page 1 sur 3 | Aller à la page : 1, 2, 3 | | Sujets similaires | |
| Sujets similaires | |
| » It's the wild ones who will set you free - Chin Ho » Truth never set me free - Ashley » You're free to touch the sky, Whilst I am crushed and pulverised [Reboot] » (lavender) they were fools to set me free. » "You're thirsty, You think I give out all my shit for free. I'm bursting out laughing at idiocy." — Isobel
|
| | | | |
|
|