Pour le coup, Linda n'avait aucun mal à croire l'homme à propos de l'énergie débordante de sa mère. Pour son âge, et malgré quelques petites baisses ces derniers temps, elle semblait avoir au moins deux fois plus d'énergie que n'en avait Oswin, ce qui était un peu déroutant lorsque c'était à vous que les questions étaient posées. Cet enthousiasme, l'Auror en avait fait l'expérience et continuait encore, et étant donné la tournure des choses elle ne doutait pas que cela continuerait de plus belle de manière de plus en plus intense au fur et à mesure que la date fatidique se rapprochait. Alors lorsque Ludovic lui confia espérer qu'Isabelle ne l'embêtait pas trop, Oswin ne put retenir le petit rire qui s'échappa de sa gorge bien malencontreusement, s'inquiétant assez rapidement néanmoins d'avoir pu paraître grossière. Isabelle était loin de l'embêter, elle ne voulait pas faire penser le contraire, mais elle trouvait cela toujours adorable et quelque peu effrayant il fallait bien l'avouer la manière dont elle se préoccupait tant de leurs projets communs. Elle pensait à des détails tout à fait improbables auxquels Linda n'aurait jamais songé seule, elle prévoyait déjà tout allant des sets de table aux invités aux possibles alliances auxquelles la sorcière n'avait même pas encore songé. D'un côté, Linda trouvait cela rassurant, de savoir qu'au moins une personne savait dans quoi ils s'engouffraient tous les deux, c'était s'assurer en quelque sorte de ne pas se retrouver le jour J en se rappelant soudainement qu'ils avaient oublié de décider du lieu où se passerait l'évènement. Un peu dommage non ?
Dans tous les cas, Linda n'en rajouta pas, se contentant de sourire doucement en se doutant bien que, de toutes manières, Ludovic se rendrait compte par lui même tôt ou tard des lubies de sa mère. Ce n'était qu'une question de temps. L'homme continua alors après un léger silence qui suffit cependant à ce que la brune se perde dans ses pensées en mâchonnant une nouvelle fourchette de salade, et il avoua alors que tant l'idée que le mot lui paraissaient encore bien étranges, ce à quoi l'Auror ne pouvait qu'agréer. Esquissant un doux sourire en songeant un instant à tout ce que cela impliquait réellement, essayant d'imaginer la scène devant ses yeux, la musique, la bague qui, une fois à son doigt, ne le quitterait sans doutes plus... Elle, femme mariée, et à Ludovic Descremps ! Le fameux professeur Descremps, bourreau des cœurs, némésis de tous les bibliothécaires, le parfait fauteur de trouble tout à fait opposé à la si protocolaire et rangée Linda Oswin... Il avait raison. Si on lui avait dit cela lorsqu'ils venaient tout juste de se rencontrer, dans ces cuisines lugubres et humides, elle n'aurait non seulement pas cru celui qui le lui aurait appris, mais elle lui aurait sans doutes aussi cassé quelques cotes. Un sourire un peu plus amusé éclaira son visage lorsque l'autre rajouta qu'il était toujours autant déterminé qu'il ne l'avait été lorsqu'il avait fait sa demande, une force pareille ça ne pouvait être qu'attendrissant.
- C'est terrorisant pas vrai? compléta-t-elle une fois qu'il eut terminé en lui prenant la main, l'air ailleurs. C'est le mot que tu cherchais ? Si ça peut te rassurer, ça me fait un peu le même effet. Elle leva les yeux sur l'homme, rassurante, marquant un temps avant de reprendre, un peu plus joyeuse : C'est dingue, à bientôt trente-neuf ans j'aurais espérer pouvoir prendre un peu de recul et être tranquille mais... Malgré tout je continue à avoir peur de ce que ça sera, de ce que ça donnera... C'est nouveau et... Inconnu. Et pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'être excitée à cette idée c'est comme... Elle s'interrompit, les yeux brillants d'enthousiasme. C'est incroyable. Et pourtant on y est. Linda sourit, riant doucement de sa propre impatience et crainte en reprenant une nouvelle fourchette de son maigre repas. Pour l'instant, je crois que mis à part tes parents et deux trois personnes qui comportent sans doutes Jon et sa femme d'ailleurs, personne n'est au courant. Comme on n'a rien prévu encore j'ai du mal à réaliser et puis j'avoue que je ne suis pas sûre de vouloir faire du bruit d'un tel événement... Sans doutes que je ne pourrais pas y échapper mais si on peut garder cela discret un maximum de temps, sans... journalistes, collègues trop souriants, sans que tel ou tel opposant ne vienne me féliciter et que je doive finir par inviter deux cent personnes que je ne connais que de vue... Plus longtemps on sera tranquilles, mieux je me porterai. Elle acquiesça, inspirant profondément. Juste nous et quelques proches... Ne serait-ce pas suffisant ?
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Ludovic Descremps
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Sa main entourait celle de l'Auror, lui laissant tout loisir de caresser sa peau du pouce. Ludovic écoutait avec toujours autant de plaisir les mots de sa compagne. Terrorisant oui, c'était le mot. Encore que, à contrario de la jeune femme qui, il le devinait, parvenait encore à se projeter dans cette cérémonie improbable, lui ne voyait qu'un immense mur d'angoisses. Comme s'il n'y avait rien après Ste Mangouste sinon la certitude de tomber dans un trou sans fin à la seconde où cette idée folle serait devenue plus concrète. Il ne se rappelait plus si cela avait déjà été le cas avec Hesper. Peut-être était-il trop jeune ou trop inconscient pour réellement mesurer ce que "se marier" impliquait. Aujourd'hui, la moindre pensée à toutes les responsabilités qu'il lui faudrait sans doute prendre, pire encore s'ils se retrouvaient effectivement à avoir des enfants, ou même simplement la perspective de ne plus être célibataire, le terrifiait à un point tel qu'il se retrouvait parfois complétement tétanisé des heures durant dans les fauteuils de Ste Mangouste ou même dans son lit, incapable de trouver le sommeil. Oui il avait peur, vraiment peur, mais il s'était engagé et il aurait été un bien piètre individu s'il avait laissé croire une seule seconde qu'il s'inquiétait à ce point.
Aussi continua-t-il à sourire gentiment à l'Auror, le sentant flancher un peu en voyant toute la joie qui brillait dans les prunelles de la jeune femme. Bon sang, elle avait l'air vraiment enthousiasmée, de quoi réellement le terroriser. Et si jamais cette histoire de mariage tournait au désastre ? Si... un événement imprévu venait tout gâcher, comme d'habitude, qu'il se fasse enlever ou même qu'une bombe éclate et rase le monde de la surface de la planète ? Oui, non, bon, d'accord, il délirait peut-être un peu également. Ludovic souffla doucement pour se détendre, s'aidant du contact rassurant de la main de la jeune femme pour un peu moins s'inquiéter. Ils avaient le temps d'y penser de toute façon, d'ici à ce qu'il sorte de Ste Mangouste il y avait même une véritable éternité qui plus est que, tout à coup, il s'en sentait beaucoup moins pressé. Le maigrichon s'efforça à manger encore un peu de bacon pour occuper le léger noeud qu'il commençait à sentir dans sa gorge, retrouvant un peu plus d'enthousiasme quand la jeune femme commença à faire la liste des très rares personnes mises au courant. C'était déjà un peu plus rassurant et il partageait tout à fait son avis quant à la petite cérémonie. Hors de question de faire un de ces mariages monstrueux avec des salles des fêtes remplies de tables sans fin et de têtes inconnues sorties d'on ne savait quel trou pour l'occasion. Il ne savait pas exactement combien de personnes comptaient la famille de Linda, mais il savait parfaitement que les Descremps savaient se montrer plus nombreux qu'on ne le pensait, sans compter toutes les familles par alliance qu'il aurait sans doute fallut prévenir. Rien que le fait que la directrice des Aurors se marie devait être un petit événement en soit et, avec tout ce qui lui était arrivé, sa réputation déjà bien encrée dans les papiers mondains français et celle de son père, ils pouvaient être sûrs qu'une horde de gratte-papiers intrusifs se seraient invités d'eux même. Non, réellement, une petite cérémonie cela lui convenait tout à fait.
— Même avec eux je pense que cela ferait trop, répondit donc l'échevelé. On pourrait aussi bien se marier juste tous les deux, toi et moi. Il ne plaisantait qu'à moitié, son visage trop joyeux pour que le tout à fait passe réellement, mais en vérité... Tu sais, j'ai entendu dire que cela se faisait aux Etats-Unis. Et puis, en soit, il nous suffirait simplement d'un prêtre ou de je ne sais quel bureaucrate et ce serait fait. Ce serait un peu comme ces mariages à l'ancienne tu sais ? Comme ceux qui se mariaient en secret pour que leurs familles ne s'opposent pas à leur union. ça serait même plutôt romantique je trouve.
Et assez rapide aussi. Mais en fin de compte, de quoi avaient-ils besoin sinon d'un bout de papier qui attestait de leur union ? Cela pouvait se faire sans chichi et même presque immédiatement. Ils auraient pu s'évader de Ste Mangouste cette nuit même, attraper un porte-au-loin au vol et s'épouser dans un pays étranger. Ils pourraient même peut-être utiliser un retourneur de temps histoire de profiter de leur nuit de noce et la changer en lune de miel. La lune de miel, voilà quelque chose qui l'intéressait déjà un peu plus bien qu'il n'y ait pas encore réfléchi. Il n'avait aucune idée d'où ils auraient pu aller. Il n'y avait sans doute pas un seul pays considéré comme romantique dans lequel il n'était pas déjà allé et, souvent, en bien charmante compagnie. Ce n'était pas l'idéal. Ils n'allaient pas non plus aller se perdre dans une contrée hostile peuplée de moustiques et de bêtes sauvages ou retomber sur une de ces îles tropicales paradisiaques où l'on pouvait être sûr de profiter de six mois de mousson dès qu'on y posait les pieds. Non, il fallait qu'il trouve quelque chose de vraiment particulier pour une occasion pareil. Peut-être aller sur la lune, qui sait, ou bien aller à un endroit un peu plus sentimental pour eux. Enfin, il savait bien qu'il pouvait toujours faire une croix sur ces idées de mariage secret. A condition de ne pas en mourir, sa mère l'aurait tué s'il lui avait fait un coup pareil. En fait oui, même morte elle aurait sans doute trouvé un moyen de l'assassiner pour pareil traitrise.
— Qui est-ce que tu aimerais inviter ? demanda-t-il donc plutôt. En dehors de Jon bien sûr.
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Linda Oswin
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Au simple contact de la main de Ludovic, Linda sentit facilement quelque tension revenir en le français et elle en devinait le sujet sans trop de difficultés. Peut-être était-ce la pression qu'il avait mis sur sa propre main qui lui avait mis la puce à l'oreille, ou bien le rythme de ses caresses, une lueur dans son regard ou même simplement de l'instinct, mais elle l'avait senti. Il s'inquiétait, et malgré tout elle n'avait pas la moindre idée de comment le rassurer à ce sujet. Elle n'en n'était pas sûre non plus, mais elle espérait bien que cela lui passerait au fil du temps, au fur et à mesure qu'il remarquerait qu'il n'y avait aucun soucis à se faire et que tout irait au mieux tant entre eux que pour ces histoires d'organisation. Mais à vrai dire, depuis que Ludovic était à Sainte Mangouste elle le suspectait de lui cacher bien des choses comme, notamment, le genre de problèmes qui devaient le tarauder et lui couper le sommeil la nuit. Sans doutes ne voulait-il pas l'inquiéter, ni elle ni personne d'ailleurs, faire profil bas le temps de s'en aller, mais comment être rassurée que votre fiancé aille bien quand, lors de vos trop rares discussions, il passait son temps à vous poser des questions sans laisser une seconde pour s'inquiéter pour lui ? Du coup elle s'inquiétait, mais en silence. Durant ces fractions de seconde de silence où l'Auror croyait apercevoir dans son regard quelque chose qui ne lui plaisait pas. Durant ces heures passées seule chez elle à garder la place désormais vide chez elle qu'il occupait avant de venir ici. Mais elle ne disait rien, et elle espérait seulement qu'une fois toute cette histoire terminée elle pourrait réellement savoir ce qui se passait dans la tête de son compagnon et décider si elle devait s'en faire ou non.
Pensive une seconde, Ludovic ne tarda pourtant pas à reprendre la parole en détournant son attention comme il savait si bien le faire - et à vrai dire il arrivait souvent que Linda trouve cela des plus agaçant - , reprenant sur le mariage en lui confiant à son tour qu'une cérémonie en petit comité lui ferait plaisir. Attentive, elle n'eut aucun mal à s'imaginer dans ces mariages que lui décrivait l'homme, romanesques, isolés, comme ceux que l'on voyait dans les films parfois ou ceux dont les vieux sorciers vous parlaient et qui étaient teintés de poésie et de simplicité. En réalité, elle si ce n'était qu'une question de papier elle aurait elle même pu glisser le nécessaire dans le bon tiroir au bon moment s'il ne s'agissait que de cela, éviter les attroupements, que tout le monde en parle, et simplement du jour au lendemain se retrouver "Linda Descremps".;. Elle lâcha un léger pouffement, mis amusé mis gêné face à ce nom auquel elle ne se faisait pas. Déjà, c'était bizarre, mais en plus de cela elle songeait à sa mère qui avait abandonné son nom teinté de prestige pour en prendre un inconnu, et elle la voilà qui faisait exactement l'inverse en épousant un "héritier Descremps"... Ceux qui la disaient opportuniste allaient avoir du grain à moudre !
- J'aime bien l'idée. avoua-t-elle simplement, son visage rayonnant doucement d'une expression parfaitement paisible. On échangerait les alliances, un tissus pour symboliser le lien, sans rien ni personne si ce n'est les étoiles pour nous juger et nous bénir.
Et ses parents pour veiller sur elle. Qu'auraient-ils pensé s'ils avaient été là ? Aurait-il été fière d'elle ? Heureux ?
- On aurait besoin de rien de plus... Un temps avant qu'elle ne revienne à elle pour se rendre compte que son dîner approchait doucement de la fin. Malheureusement je crains que ta mère ne nous laisserait pas faire, Jon non plus d'ailleurs et je ne parle même pas des mauvaises langues qui trainent au ministère. Mais on peut toujours rêver non ? Elle sourit, prit une profonde inspiration avant d'empaler quelques feuilles qu'elle glissa dans sa bouche. Pour les invités je ne sais pas trop, je n'ai pas vraiment de... Proches aux côtés de qui je me verrai pour un pareil moment. Des connaissances, quelques amis c'est sûr mais de là à les inviter... Quant à la famille je n'en parle même pas, et je t'avoue que si les De Convert n'entendaient pas parler de ça j'en serais bien contente ! Il ne manquerait plus que ce vieil ours mal léché vienne donner son avis sur mes choix de vie ici, en Angleterre...
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Ludovic Descremps
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Avide d'informations, le français ne manqua pas une seconde le discret amusement que laissa échapper sa compagne, plongeant aussitôt ses yeux dans les siens pour en chercher l'origine dans une habitude un peu tendue et méfiante, apercevant une seconde quelque chose qui fini tout à fait de l'inquiéter. Rien de bien grave, seulement quelques réflexions habituelles concernant le changement de nom qui tracassait parfois la française sans qu'elle soit toujours certaine de ce que cela donnerait. Elle prenait ça à la rigolade le plus souvent, mais lui s'inquiétait réellement, persuadé en un sens, qu'elle lui ferait le même coup que Jon avec sa femme, à ne pas vouloir changer de nom tant par fierté que par indépendance. Honnêtement, de cela il s'en moquait complétement. Certes, il aurait sans doute été assez content de pouvoir partager le même nom que la française – ce qui, en soit, devait bien être un des objectifs du mariage – mais il n'allait pas non plus se morfondre si elle ne le faisait pas. Au moins, cela lui aurait donné quelques occasions de la taquiner l'un de ces jours où elle lui casserait les pieds pour ne pas changer en la ramenant à cette lointaine époque où elle n'était qu'une surveillante voir parfois même une servante au grès des circonstances. Non, ce qui l'inquiétait en apercevant cette préoccupation dans la tête de l'Auror, était autre chose auquel lui-même avait réfléchi de son côté et qui lui revenait souvent en tête, même avant qu'il ne lui ait demandé de l'épouser.
Laissant passer le nuage sur son visage comme l'Auror laissa filer son rire, l'échevelé revint bientôt à leur conversation principale, souriant d'une façon un peu plus lointaine en s'imaginant très bien la scène qu'elle lui décrivait. Bien plus poétique qu'une salle des fêtes remplie d'invités pour sûr, mais, étrangement, quand bien c'était lui qui avait suggéré l'idée, il trouvait, avec le recul, cette vision tout aussi inquiétante que n'importe quelle autre.
Ludovic déglutit discrètement, lâchant un temps la main de sa compagne pour avancer un peu son sandwich qui diminuait lentement. Il n'y avait déjà presque plus de bacon à l'intérieur et, s'il ne voulait pas finir vingt minutes après la jeune femme à mastiquer du pain caoutchouteux, il fallait qu'il s'active. Prenant son repas à deux mains pour avaler une grosse bouchée de pain le plus dignement que possible, l'échevelé écouta la française qui commençait à jouer le jeu, dressant sa courte liste d'invités. Il savait à quel point elle pouvait avoir du mal à se lier aux autres, mais il doutait franchement qu'elle ait si peu de personnes à inviter. Cela aurait été sous-estimer le nombre de personnes capables de reconnaitre chez elle une sorcière exceptionnelle. Pourtant, de son côté, il n'en menait pas beaucoup plus large. En dehors de ses parents et de toute la dynastie des Descremps sans doute, il ne voyait pas bien qui inviter. Ses vieux amis bien sûr, Jon, Rian, Valentin... sans doute quelques personnes de l'Ordre à condition que ces derniers ne cherchent pas à le tuer et peut-être quelques patients de Ste Mangouste s'ils pouvaient trouver un moyen de les inviter sans mettre Londres à feu et à sang. Oui, toute réflexion faite, cela pouvait très bien être un mariage plus réduit que ce qu'il pensait, mais cela aurait sans doute fait mauvais genre qu'il invite tant de monde quand il y en avait si peu du côté de sa future épouse. Isabelle en tous cas, n'aurait sûrement pas laissé passé ça. Ne serait-ce que pour ne pas laisser passer une occasion d'organiser des couples en même temps que son mariage.
— Je pense que tu devrais les inviter quand même, confia-t-il, les De Convert. En tous cas mon père te dirait de le faire. Ils connaissent sans doute ma famille pour certaines branches, même s'ils ne viennent pas ça compliquerait sans doute les choses si tu ne leur en parlait pas. Les querelles de familles peuvent vite tourner au massacre, crois-moi, précisa-t-il en haussant légèrement les sourcils alors qu'il prenait une nouvelle bouchée de pain, la mâchant un peu avant de continuer. J'ai un cousin comme ça qui a été banni de la famille du côté de nos excentriques parce qu'il avait l'intention d'épouser une manticore. Il n'était pas loin de le faire, mais quand ses proches en on entendu parler ils l'ont marié de force à une moldue qui passait dans le coin et puis ils l'ont envoyé dans je ne sais quel coin perdu du Pas de Calai. Ils ont passé des mois à calmer la horde de la manticore pour éviter qu'elle n'aille le dévorer avec ses propres cousins. Et encore, ajouta-t-il, ça c'est ce qui arrive avec les créatures magiques. Les sorciers peuvent se montrer beaucoup moins civilisés. Je pourrais te faire une longue liste des guerres ouvertes qu'il y a entre les familles influentes de France simplement parce qu'un lointain ancêtre n'a pas juger bon de ramasser le mouchoir d'une vieille femme. Mon père n’arrêtait pas de me farcir la tête avec ça quand j'étais petit. A croire qu'il voulait que je sois au courant du moindre potin à la cour. Au final s'il y a bien une chose que j'ai retenu c'est que, quitte à n'inviter qu'une seule personne, il faut toujours que ce soit celle que tout le monde déteste le plus. Même si ça ne m'enchante pas vraiment non plus... confia-t-il, baissant un peu la voix et la tête en repensant à sa dernière rencontre avec le patriarche des De Convert. Au moins tu peux être sûre qu'avec un futur petit gendre comme moi il ne viendra pas.
Ludovic passa sa langue sur ses gencives, chassant les morceaux de pains coincés entre ses dents, le visage profondément songeur. Il hésita un instant, récupérant son verre pour noyer son idée dans de l'eau avant de se raviser et de reposer l'objet sans y avoir touché pour se lancer.
— Linda, je voulais savoir si tu... enfin... tu n'as pas honte de m'épouser n'est-ce pas ? s'enquit-il, ne parvenant pas à trouver une façon plus délicate de demander ça. Je ne voudrais pas que tu te dise dans quelques années que tu as fait une erreur parce que je rabaisse ta réputation au ministère ou je ne sais quoi. Si tu préfère que ça reste privé je peux très bien... enfin... je pourrais toujours faire comme si je n'existais pas. Pour tes sorties officielles et ce genre de choses. Tu sais, je connais beaucoup de, il inspira légèrement en disant cela, gêné par avance, compagnes de ministres qui font comme si elles étaient des cousines ou des filles plus ou moins légitimes pour ne pas entraver la carrière de leurs maris.
Cela ne l'enchantait pas du tout de dire cela, tout comme ça ne l'enchantait pas de se retrouver, en un sens, reléguer à ce rôle "d'épouse modèle", présente mais effacée, amicale mais jamais digne d'une opinion valable. Il ne les comptait vraiment plus les femmes de ministres qu'il avait vu ainsi lors de réceptions où son père l'avait trainé qui ressemblaient davantage à des potiches qu'à des sorcières de talent. Toujours interrogées pour la bonne éducation des enfants, l'avancée de leurs oeuvres caritatives et pour toutes ces choses qu'il trouvait foncièrement inutiles, mais qui leur permettait, pour certaines, de ne pas craquer et se trouver plus déprimées qu'elles n'étaient en réalité. Ce ne serait pas comme ça pour lui sans doute, bien que plus rares les compagnes de dirigeantes avaient l'avantage du sexe pour attirer une attention moins superficielle et il ne doutait pas que l'Auror lui assurerait qu'il n'avait pas à s'inquiéter et qu'elle ne serait jamais assez haute placée ou influente pour qu'ils en viennent à de telles extrémités, lui y voyait un peu plus de difficultés. De toute façon, il fallait se rendre à l'évidence. Les hautes sphères du pouvoir finissaient toujours tôt ou tard par jouer avec les apparences.
— Je sais déjà ce que tu va me répondre, assura-t-il, que je m'en fais pour rien et tout ce que tu veux, mais j'ai appris comment ils fonctionnent à la longue. Je n'ai pas d'argent, en dehors de l'héritage de mon père que je ne toucherais jamais avant des siècles j'espère, je n'ai pas de métier, je suis déjà quasiment la risée de ma famille dans les cercles privés, je suis là, fit-il en parlant de Ste Mangouste, je n'ose même pas imaginer le nombre de personnes qui m'ont vu dans des situations où... enfin... s'interrompit-il préférant ne pas évoquer ou repenser aux genres d'humiliations qu'il avait connu chez les Mangemorts, et tout ce que je peux espérer c'est pouvoir finir ma vie tranquillement sans faire de vague pour pas ne me faire tuer par mégarde au fond d'une allée sombre. Alors si jamais... tu pense que je pourrais finir par te faire honte dis-le moi, supplia-t-il presque, que je puisse faire de mon mieux pour que ça n'arrive pas.
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Linda Oswin
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Alors que Ludovic conseillait à la trentenaire d'inviter sa famille maternelle, la principale concernée commença à faire la moue en perdant doucement le peu d'appétit qui lui restait. Prenant son menton dans sa paume, elle fut bien obligée de l'écouter en trouvant malgré tout la situation quelque peu ironique : elle qui, pour une fois, fuyait le plus possible le politiquement correct, voilà qu'elle se retrouver à écouter les conseils du vieux Descremps à travers la bouche de son fils qu'elle allait, en plus, épouser ! Ludovic, sans doutes l'un des pires électrons libres qu'elle connaissait, lui préconisait la voix de la sagesse... Ca en devenait presque ennuyant. Malgré le fait qu'elle prenait la situation avec humour, l'idée d'inviter les De Convert ne la réjouissait pas tant que ça et teinta son coeur d'une ombre dont elle eut du mal à se défaire. Entre ceux qui étaient tout bonnement insupportables et ceux qui l'ignoraient tout bonnement, elle comptait sur ses dix doigts ceux qui seraient réellement heureux pour ce mariage. Mais il avait raison, elle ne pouvait simplement déclarer une guerre ouverte à l'une des plus grandes familles françaises d'autant plus lorsque l'on allait prendre le nom d'une autre des grandes familles du même pays.
Souriant doucement à la petite anecdote de son fiancé, elle se demanda une seconde si c'était réellement quelque chose qui s'était produit ou bien s'il tentait juste de lui faire l'une de ces métaphores étranges teintées d'imaginaire et de souvenirs. Quoi qu'il en soit, cela suffit à la convaincre et, bien qu'à contre coeur, elle savait parfaitement qu'elle devrait les inviter. Regrettant largement sa tranquillité qu'elle avait perdu depuis longtemps maintenant, Oswin lâcha un léger soupir juste avant que son homme ne reprenne la parole d'un ton bien plus grave cette fois, ne manquant pas d'attirer son attention tandis que tous ses sens semblaient vouloir la prévenir du danger. Et si tout son être était tendu lorsqu'il prononçait ces mots, ses yeux, eux, s'écarquillèrent significativement lorsqu'il lui posa enfin la question. Fronçant les sourcils en baissant légèrement le regard, elle s'autorisa un temps pour se poser alors que cette question qu'il lui avait déjà posé revenait à nouveau dans la conversation. Mélange de lassitude, culpabilité, inquiétude, compassion et agacement, elle le laissa malgré tout finir alors même que les mots lui brulaient déjà les lèvres.
- Tu veux rire ? Toi, jouer le rôle de ces pauvres poupées sans pouvoir ? Même si tu le voulais tu en serais incapable, et puis quand bien même je ne te le permettrai pas. Si je suis encore là avec toi ce n'est pas parce que tu as su passé inaperçu toutes ces années durant, je ne veux pas vivre avec quelqu'un de p..
Mais déjà il enchainait, apportant mille arguments qui, en soit, n'étaient pas bien faux, mais qui aux yeux de la brune n'en n'étaient pas moins révoltants. Pourtant, elle sembla presque se calmer alors qu'une ombre plus triste teinta ses yeux moins enragés déjà. Tout cela lui pesait, et elle le savait. Mais quoi qu'elle fasse, elle avait l'impression qu'il n'y avait que de mauvaises réponses. Il avait besoin de se sentir utile, elle le savait, et pour cela il essayait de trouver du travail. Mais il n'y arrivait pas, alors Linda tentait de se renseigner pour lui afin qu'il ait plus de propositions lui correspondant, mais encore une fois c'était elle qui agissait et l'aidait. Alors quoi ? Le laisser se débrouiller seul une éternité durant laquelle il dépérirait de ne rien trouver ? L'aider et sentir la pression grandir tant il se sentait étouffé ? Elle le savait capable et talentueux, elle, elle savait pertinemment qu'il valait mieux que tout ce que l'on pouvait croire de lui en lisant tant les journaux sur son passé que son dossier médical. Ce n'était pas qu'un ancien Mangemort, qu'un ancien interne de Sainte Mangouste, qu'un victime de plus ou qu'un ancien Professeur un peu timbré... Mais comment le lui rappeler ?
- Je suis arrivée ici sans parler un mot d'Anglais, j'ai appris Accio alors même que tout le monde avait déjà passé ses diplômes, j'étais quasiment la plus âgée des nouvelles recrues des Aurors et, bien vite, je me suis trainé la réputation de passer sous le bureau pour garder ma place. On m'a traitée de bien des noms, tant au travail qu'avec ma très chère famille. Pour les sangs purs informés, je suis la petite fille accident d'une jeune femme qui a trahi sa famille et a fugué avec un inconnu sorti d'on ne sait où, la "honte de la famille". Elle esquissa un rictus. Aujourd'hui, on me dit lunatique, paranoïaque, trop... "femme" et amoureuse pour prendre des décisions rationnelles, que je surprotégerait mes hommes et détournerait les fonds des Aurors en mon intérêt. Et je te passe évidemment les classiques de fille de joie pour les plus insistants qui ne m'ont jamais appréciée.
Elle marqua un temps, n'aimant jamais se rappeler toutes ces choses qui couraient sur elle alors même qu'elle continuait d'avancer. Elle se sentait dans ce genre de cas comme entourée de poudre et de bougies, avançant avec sang froid parmi eux mais il suffirait qu'une seule personne malintentionnée fasse vaciller l'une des bougies pour mettre le feu aux poudres et tout détruire.
- Tant ce que j'ai fait que ce que je fais aujourd'hui me valent ma réputation. Ma politique, mes réactions, même ce qui n'appartient pas à la politique, tout. Et pourtant on me dit aussi quelqu'un de prudent, de réfléchi, sachant allier efficacité risques et protection, et même parfois dans les meilleurs des cas, que j'ai vraiment à coeur ma tâche. Elle s'humecta les lèvres. Ils parleront quoi qu'ils adviennent, et si un jour mon nom doit apparaître dans les livres d'histoire je veux que tu sois à mes côtés. Ils diront que Linda Oswin, non, pardon, Linda Descremps -elle sourit- trainait avec les mauvaises personnes, utilisait le pouvoir de sa position pour ses petites affaires, et qu'elle complotait avec les français. Mais ils diront aussi que cette femme savait donner des deuxièmes chances, qu'elle était imparfaite comme tout le monde mais qu'elle savait aimer allant même jusqu'au déraisonnable.
Elle se tût un instant, presque essoufflée d'avoir parlé à une telle cadence tandis même qu'elle se rendait compte qu'elle avait tout débité sans même réfléchir, tant et si bien qu'elle avait quelques difficultés à reprendre le fil de ses pensées. Mais plutôt que, d'à nouveau, se précipiter, Oswin prit à deux mains celle que l'homme lui avait enlevé plus tôt sous le coup de l'inquiétude, prenant son temps pour en caresser le dos retrouvant ainsi toute la tendresse qu'elle avait eu un peu plus tôt.
- Tu ne me feras jamais honte. J'ai toujours assumé mes choix, tu le sais. Et tu es le mien.
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Ludovic Descremps
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Linda n'écoutait pas, il le voyait bien, du moins ne le faisait-elle que par politesse, son petit sourire clairement plus intéressé par d'autres choses que ce que son futur époux était en train de lui dire. Elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait, il n'en démordrait pas. Pas tant pour les questions de politique, ça non, il faisait toute confiance à son père pour se rappeler de toutes les règles d'étiquettes qu'ils auraient à suivre durant ce si fameux mariage pour ne pas risquer de déclarer un conflit international en provoquant, par la même occasion, la chute définitive de la renommée des Descremps - et des De Convert peut-être en passant. Non, si lui s'estimait plutôt satisfait de savoir que sa compagne tiendrait compte de ce qu'il lui demandait, contrairement à ce que son désintérêt total sur le moment pouvait lui laisser penser, c'était qu'au moins, le jour venu, elle n'aurait pas de vague à l'âme en réalisant qu'il avait fait venir plus de monde qu'elle, remettant un peu en avant la tendance qu'avait la jeune femme à croire qu'elle se trouvait seule au monde quand lui avait beaucoup de personnes pour tenir à lui. Même si ce n'était que des connaissances ou qu'elle ne les aimait pas tellement, avec un peu de chance, cela suffirait à ce qu'elle ne songe pas encore à comparer ce qu'ils avaient. De toute façon, pour lui cela ne faisait aucune différence. L'assemblée aurait pu être remplacée par une armée de pingouins à roulettes qu'il se serait tout de même estimé heureux, tant qu'il aurait pu compter autour de lui ses parents, ses deux plus importants amis et, naturellement, la femme de sa vie.
Néanmoins, lui-même ne resta pas sur ce simple constat, enchainant bientôt avec quelque chose d'un peu plus sérieux et maussade dont lui-même n'avait pas tellement envie de parler. Il fallait qu'il sache pourtant, trop conscient qu'il aurait pu passer à côté d'une occasion de rassurer une infime partie de sa personne qui avait l'impression de foncer droit dans le mur à pleine vitesse. Il savait ou, plutôt, se doutait que beaucoup de choses allaient changer après ça. Quand bien même il se répétait sans cesse que la seule véritable différence serait d'avoir leurs noms unis sur un bout de papier, il ne pouvait pas s'empêcher de songer à ce qui adviendrait de lui une fois qu'il se retrouverait marié à – Comment disait-elle déjà ? – la "Grrande Linda Oswin". Lui qui s'était juré de ne plus remettre les pieds en politique une fois échappé du destin de ministre que son père aurait tant aimé qu'il convoite, voilà qu'il se soumettait lui-même à des heures et des heures de cérémonies officielles, d'absences répétées de son foyer, de bavardages et de médisances ennuyeuses, sans compter l'imminent embrasement des journaux qui se rappellerait, une fois de plus, de qu'elle étoffe était faite son sang. Il les voyait déjà les articles sans fin qui retraceraient en quelques répliques incisives, tous les dossiers les plus inavouables et déjà épuisés de sa personne. Peut-être qu'il échapperait à un énième rappel de son "malaise inexpliqué" à Beauxbâtons, mais la conviction de meurtre, de son association avec les Mangemorts... le procès même ! Il le sentait déjà ; il allait se retrouver avec des journaux par milliers tous ravis de lui faire revivre encore cent fois chaque étape de son jugement et de sa condamnation. Même avec l'habitude, cela avait de quoi vous faire peur. Lui n'avait jamais vraiment réussi à faire preuve de ce détachement qu'avait son père ou même sa mère – qui les surpassait tous dans le domaine – vis à vis de tout ce qu'on pouvait écrire sur eux dans les canards. La moindre phrase un peu trop incisive, le moindre commentaire trop injuste qu'il aurait surpris par hasard et il se mettait à le ressasser des jours durant en se demandant combien de personne avaient pu lire ce genre de choses et y croire. Et sans compter tout cela, en admettant qu'il soit devenu tout à fait inintéressant dans le grand méchant monde et que rien d'autre que l'annonce du mariage de Linda Oswin ne fuite dans la presse, est-ce qu'il aurait les épaules pour ça ?
Il se trouvait à Ste Mangouste depuis un temps presque incalculable pour lui maintenant. Un an, peut-être plus, peut-être moins, sans compter les débuts en chambre d'isolement dont il n'avait plus grand souvenir. Il était encore sous traitement, garanti de ce côté là d'avoir une ordonnance à vie concernant les antidépresseurs et les somnifères juste "pour être sûr" et s'il parvenait, dans les bons jours, à être un peu plus glorieux qu'avant son entrée à l'hôpital, il restait toujours terrifié par la moindre approche d'un autre être humain qui aurait pu le faire retomber dans ce cachot obscure duquel, souvent, il avait l'impression de n'être jamais vraiment revenu. Est-ce qu'il aurait ne serait-ce qu'assez de courage pour s'affirmer être le conjoint d'une Auror chef de toutes les Aurors ? Lui qui fuyait son ombre, gardait les yeux ouverts dans le noir en priant pour que ses crises d'angoisse s'en aille ou qui n'osait même pas aller se laver sans avoir vérifié dix fois que personne d'autre ne risquait d'entrer dans sa chambre ou dans la salle de bain pendant qu'il aurait le dos tourné, est-ce qu'il saurait seulement... être à la hauteur ? Il avait envie, pour elle, d'être meilleur que ce qu'il était actuellement. D'être courageux, arrogant, d'être ne serait-ce que le dixième de celui qu'il avait été lorsqu'il l'avait rencontré, mais, le dixième de cet homme là, il l'était déjà et cela ne semblait déjà pas suffire. Il aurait voulu qu'elle puisse au moins être fière de lui comme il était fier d'elle pratiquement tous les jours, mais il avait beau essayer encore et encore, cela ne semblait jamais être assez et, toujours, pour chaque pas en avant qu'il faisait il lui semblait en faire dix fois plus en arrière. Alors savoir si elle avait honte de lui était peut-être plutôt savoir s'il valait encore la peine qu'il se donnait, savoir s'il était vraiment meilleur que ce dont il était persuadé. Et ça, oui, il avait vraiment besoin de le savoir.
L'Auror reprit pourtant la parole sans tout à fait répondre à sa question. Plutôt normal lorsque lui même n'avait pas posé la bonne. Commençant à faire la liste de toutes les médisances qui courraient sur elle comme d'autres courraient sur lui. Pour sûr, ils ne se retrouveraient sans doute pas à être le couple phare et parfait de l'année, mais c'était bien cela qui aurait dut lui plaire. Ludovic et Linda, les deux calamités de l'Angleterre et des hautes sphères du gouvernement, unis ensemble pour semer un peu plus de désordre et de chaos sur Terre. Une idée au moins aussi romantique et plaisante que celle des mariages secrets. Mais même si les propos de la jeune femme suffirent très bien à lui tirer un sourire, il ne pouvait s'empêcher de rester inquiet, angoissé même, certain de se trouver dans un de ces pièges à renard dont il ne pourrait s'échapper sans se ronger une patte. Il fallait qu'il laisse tomber, qu'il laisse tout ça de côté encore une fois, ne serait-ce que pour ne pas se gâcher un peu plus la soirée avec ça. Soupirant, inspirant plus légèrement, l'échevelé fit en sorte de se concentrer tout entier sur ce que sa compagne lui disait, incapable de la regarder en face sans avoir désespérément envie qu'elle le prenne dans ses bras pour le débarrasser de tout ça. Enfin, tiquant sur un propos, Ludovic sentit la lourde chape d'angoisses qui lui tombait dessus commencer à se soulever. Il ne réagit pas beaucoup de prime abord, sentant peut-être tout juste le coin de ses lèvres se soulever d'un minuscule millimètre, alors qu'il conservait cette même expression sombre et mal assurée. La jeune femme insista pourtant et l'échevelé ne put s'empêcher de sourire un peu plus franchement, une légère pointe de malice revenue hanter son regard trop souvent mélancolique. Le sien alors hein ?
Ludovic hocha gravement la tête, prenant en considération tout ce que la jeune femme venait de dire avant de récupérer son verre pour boire un coup, profitant de l'eau fraiche pour rincer ses idées noires avant de le reposer.
— Et bien... tout un livre sur toi dans les livres d'histoires ? commenta-t-il. Il faudrait vraiment qu'il ne se soit rien passé d'intéressant durant le siècle pour que ça arrive, taquina-t-il, souriant un peu plus avec cette même malice un peu plus insistante. Autant un livre sur moi je ne dis pas, renchérit-il dans une belle et mûrement calculée impulsion d'orgueil, il y aurait bien quelques petites choses intéressantes à léguer aux générations futures, mais vous... poursuivit-il adoptant une moue incrédule en secouant la tête. Nan... à moins qu'il ne vous soit monté à la tête une citrouille suffisante pour que vous l'écriviez vous-même je doute franchement que les annales se fenderont d'un telle honneur mademoiselle Oswin, fit-il posant ses coudes sur la table et son menton sur ses mains croisées en adressant un regard charmeur et entendu à sa compagne alors qu'il s'amusait avec le "mademoiselle". Mais bon, insista-t-il, le ton mielleux, si ça peut vous rassurer je songerais peut-être à vous consacrer un paragraphe ou deux dans ma biographie lorsqu'elle sortira.
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Linda Oswin
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Un peu inquiète malgré ses efforts, Linda semblait toutefois presque parfaitement tranquille alors qu'elle avait prononcé ses derniers moments. Ce genre de choses et de moments lorsqu'ils mettaient des mots sur leurs pensées avaient toujours un petit quelque chose de... rassurant, laissant derrière eux un léger sentiment de vide qui n'avait pas pour autant quoi que ce soit de désagréable. Sans doutes cela l'avait aussi confortée dans ses convictions quelque part, alors évidemment elle espérait que ce qu'elle venait de dire avait tout de même touché son compagnon qui pouvait souvent être un peu trop difficile à convaincre. Dans tous les cas, elle leva un regard encourageant à l'autre lorsqu'il prit une longue gorgée d'eau, le voyant reprendre doucement son courage à deux mains même si elle se doutait qu'il n'était pas facile de chasser ce genre de craintes si facilement. Pourtant le Descremps répéta quelques mots avant de composer une petite pique qui, en même temps de la rassurer, fit lever les yeux au ciel à sa compagne qui ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en coin. Il reprenait un peu d'assurance, faisait des blagues ? Bien, c'était bon signe, mais de là à ce qu'elle accepte qu'il parle d'elle de la sorte... Fronçant les sourcils en retournant son attention sur ce cher français, Oswin afficha un air de défi avant de se reculer dans sa chaise et de croiser les bras comme pour le provoquer, le défiant de continuer s'il en avait le cran... Et il l'avait. Souriant de plus en plus face à sa malicieuse effronterie jusqu'à ce qu'elle ne lève une nouvelle fois les yeux au ciel en lâchant un léger rire face à a grande "générosité" du sire qui lui faisait face, levant les mains comme si elle se rendait avant de répondre, amusée, en s'avouant tout à fait vaincue :
- D'accord ! D'accord, j'ai compris ! lâcha-t-elle presque en riant. Puisque je ne semble pas être assez méritante pour laisser ma trace dans "l'Histoire" avec un grand H, j'accepte volontiers la proposition de votre Excellence ! Elle leva un regard pétillant vers lui. Une telle générosité me semble bien rare surtout envers une modeste sorcière au nom méconnu telle que je suis. Puis-je savoir dans ce cas pourquoi vous faites preuve de tant de... Elle s'approcha, baissant le ton de sa voix en prenant à son tour une voix plus mielleuse : ... compréhension envers moi ? Je n'ai pourtant rien de spécial... Si ?
Elle sourit encore un instant avant de se pencher un peu plus et de taquiner le nez de l'autre du sien, peinant à venir assez près pour pouvoir coller son front contre le sien elle dut se contenter de cela, mais ce ne fut pas pour autant qu'elle reprit sa place avant de laisser une dernière caresse de la main sur la joue granuleuse de son fiancé.
- Allez, finissons ce repas que nous puissions passer au dessert, le meilleur dans tous les dîners !
Ses yeux pétillèrent un instant et elle entreprit de terminer les derniers bouts de salade qui trainaient toujours au fond de son assiette, mais l'homme l'interrompit avec une demande toute particulière qu'elle accepta avec un chaleureux "Mais bien sûr...! ". Elle se leva, ouvrant les bras pour prendre son compagnon auprès d'elle tandis qu'une vague de tendresse et de sécurité l'engloba. Ressentait-il la même chose ? C'était bien la moindre des choses qu'elle lui souhaitait, et, comme pour mieux transmettre ce sentiment que son contact faisait naitre en elle, elle resserra sa prise autour du cou de l'homme, se blottissant un peu plus contre lui au point où elle pouvait presque sentir son coeur battre à tout rompre. C'était drôle d'ailleurs, mais chaque jour, semaine et mois qui passait, il lui semblait que le coeur du français battait de plus en plus fort, comme s'il voulait continuer à avancer et, pris de ce nouvel élan de vigueur, était prêt à porter son possesseur à l'autre bout du monde. Et elle resta ainsi sans dire un mot pendant de longs instants, n'ayant pas le moins du monde l'intention de s'éloigner avant que Ludovic ne se sente mieux. Il décidait, et en attendant, elle lui donnerait tout le soutien et l'amour qu'elle avait, autant qu'il fallait en tous cas pour pouvoir le faire aller un peu mieux. Alors, leur étreinte se brisa et, Linda ne sut trop dire qui d'eux deux avaient réellement fait le premier geste pour mettre entre eux un peu de distance mais elle s'en fichait. Glissant les mains sur le buste de l'homme, elle vint doucement saisir les celles du sorcier et, en le regardant droit dans les yeux, lui demanda doucement :
- Ca va aller ? Un temps puis elle reprit en se voulant un peu plus légère : Tu sais, je peux rester ici pour la nuit si tu veux. Je n'aurais qu'à programmer ma baguette pour qu'elle nous réveille avant le passage matinal des infirmiers, et on pourrait dormir ensemble ! Sans prise de tête, sans problèmes, juste comme avant... Qu'en penses-tu ?
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Ludovic Descremps
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Ludovic sourit un peu plus en voyant l'Auror rouler des yeux. C'était presque trop facile, mais cela l'amusait toujours autant, cette façon avec laquelle il parvenait à exaspérer sa compagne devait tenir d'une certaine forme de talent qu'il s'agisse du sien ou de celui de la jeune femme à accepter ses piètres pitreries et perches tendues. L'échevelé se contenta d'afficher une légère moue un peu déçu en voyant la jeune femme reculer dans son siège, craignant une seconde qu'elle ne veuille pas s'amuser avec lui, s'apprêtant même à faire de même en se posant en retrait, mais ce faux agacement ne dura pas longtemps et bientôt Linda entra dans son jeu, s'approchant plus près, tout comme lui, en appuis sur la table pour lui répliquer quelques mots bien sentis. C'était si facile n'est-ce pas ? De jouer avec lui comme il pouvait parfois jouer avec elle. Lâchant son menton d'une de ses mains, Ludovic reposa un bras sur la table, s'installant d'autant plus sur son appuis restant alors qu'il prenait un air mi-songeur mi-parfaitement entendu.
— Rien de spécial ? renchérit-il. Je ne dirais pas ça... mais vous avez raison, il faudrait que j'y réfléchisse ou que, poursuivit-il en baissant les yeux d'un petit mouvement très calculé, j'approfondisse mes recherches à votre sujet qui sait...
L'idée était loin d'être déplaisante, mais il doutait fortement que la brune soit de son avis. Relevant les yeux, Ludovic adopta un air tout à fait innocent, son sourire un peu plus carnassier alors, s'étant changé en une affection beaucoup plus douce et sincère, quoique peut-être moins sincère que celle qui devait passer à travers ses prunelles illuminées. Il contempla tout son saoule le visage trop souvent absent de sa promise, finissant presque songeur ou captivé par elle qu'il en manqua presque le geste qu'elle fit pour se rapprocher de lui. Lorsqu'il commença à deviner ses intentions, l'échevelé sourit d'autant plus alors que l'Auror se rapprochait, comblant lui aussi la distance en se penchant autant que possible par dessus la table. Elle n'était pas si grande et ils n'étaient pas si loin, avec sa grande taille et son buste qui dépassait largement au-dessus de la plupart des meubles standards il avait un certain avantage face à son invitée qui parvint tout juste à toucher son nez et son front. Fermant les yeux à ce contact, l'échevelé laissa sa conscience frôler doucement celle de la française, laissant s'échapper toute la chaleur et la tendresse qu'il avait pour elle, sans même espérer que la moindre partie ne lui parvienne. A la place, il chercha à deviner la douceur familière de l'Auror, étirant cet échange trop court de quelques secondes sans même qu'il ne s'en rende compte. Déjà la jeune femme se retirait, laissant tout juste le temps à l'échevelé de lui dérober une bise légère, à peine une caresse sur ses lèvres. Il recula un peu après elle, profitant de reprendre une position confortable sur sa chaise pour chasser la sensation inconfortable qu'il y avait à se tordre en deux contre une table et n'eut même pas l'occasion de songer à ce qu'il aurait pu dire pour relancer la conversation un peu mieux partie que l'instant d'avant que déjà la brune lui ramenait à l'esprit un morceau de sa surprise qu'il avait déjà oublié. Les desserts, mais oui !
Haussant les sourcils moitié de surprise et moitié d'illumination, le brun ne tarda pas à sauter hors de sa chaise pour aller chercher ces fameuses gourmandises. Laissant son sandwich à moitié mangé derrière lui sans hésiter, il se dirigea aussitôt et à grands pas vers le comptoir du salon de thé, décidé à aller chercher la précieuse nourriture sans même écouter ce que la jeune femme aurait put dire pour le retenir. Il ne savait pas trop ce qu'elle voulait, mais ce n'était pas tellement un problème, il n'aurait qu'à ramener une sélection de scones, de tartelettes et de muffins et laisser la jeune femme décider. De toute façon, lui-même se sentait l'appétit pour engloutir toute une armée de petits gâteaux. Quitte à entendre la jeune femme lui dire de ralentir pour ne pas avoir de problèmes de santé. Il ne s'arrêta qu'un instant, faisant un léger demi-tour, pour poser la main sur l'épaule de la brune et se pencher vers elle pour lui quémander un câlin à l'oreille. Elle n'hésita pas longtemps, se relevant bientôt pour le prendre dans ses bras. Il se blottit contre elle bien volontiers, fermant une nouvelle fois les yeux pour chasser les reliques des sombres nuages de l'instant précédent. Enserrant sa partenaire toujours avec un peu trop de fermeté, il se lova davantage près d'elle en la sentant passer ses bras autour de son cou. S'il avait encore des raisons de s'inquiéter, elles se dissipèrent bien vite. Il prit tout son temps pour reprendre du baume au coeur et se détacha bientôt de sa fiancée pour continuer de filer en direction du comptoir. Cependant, il n'en eut pas l'occasion, ses mains rattrapées par celle de sa compagne qui l'empêcha de s'en aller, prononçant bien vite quelques mots qui le coupèrent tout à fait dans son élan.
Il ne comprit pas tout de suite ce qu'elle voulait dire lorsqu'elle lui demanda si cela irait. Dans quel cadre ? Quel contexte ? Est-ce qu'il allait bien ? Est-ce qu'il aurait des difficulté à ramener à manger ? Est-ce qu'il irait mieux à l'avenir ? Ludovic savait, le temps aidant, que cette question pouvait englober beaucoup de réponses et de situations et il savait d'autant plus qu'il pouvait être difficile de répondre "oui" dans tous les cas, tout comme souvent impossible de répondre "non" à chaque fois. Aussi fronça-t-il légèrement les sourcils, demandant par la même plus d'explications à sa chère et tendre qui poursuivit bientôt pour lui proposer quelque chose de tout à fait inattendu qui le laissa un long moment sans voix.
Rester avec lui ? Le français se perdit un instant dans les prunelles noisettes de son invité, la regardant de la même façon qu'il aurait pu le faire si elle venait de lui annoncer qu'elle avait enfin trouver l'autorisation pour le faire sortir de l'hôpital. La bouche légèrement entrouverte alors qu'il demeurait interdit, il la referma bien vite, détournant les yeux avec davantage de détresse alors que son esprit fatigué tentait de traiter trop d'informations en même temps. Non, c'était tout à fait incongrus et inconcevable. Il n'allait pas lui demander de venir dormir avec lui dans sa grande robe verte sur un lit de camp une place déjà trop petit pour lui. Sans parler du fait qu'ils auraient dut retourner à l'étage du service de psychomagie, avec tous les autres patients qui pouvaient parfois faire des crises nocturnes, se montrer violents ou intimidants, pas tellement l'idéal pour un petit somme en amoureux. Et, même s'il avait l'idée de l'emmener dans une de ces salles de garde plus souvent déserte, dans une salle d'examen ou une chambre vide ils risqueraient d'autant plus de problèmes. Il savait que le personnel de l'hôpital le surveillait un peu plus étroitement depuis quelques mois maintenant, depuis qu'ils l'avaient surpris une fois de trop avec des dossiers volés et des passe-partout inexpliqués. Il valait mieux pour lui éviter de se trouver trop longtemps hors du dortoir ou le médicomage de garde se serait fait une joie de faire un rapport sur lui qui, qui sait, aurait tout à fait pu contrarier sa sortie déjà compliquée. Et même sans tout cela, il ne pouvait tout simplement pas lui demander une chose pareille sans faire s'écrouler pratiquement un an de thérapie visant à lui redonner confiance en lui. S'il commençait déjà à se réfugier dans les bras de l'Auror dès qu'il avait un peu de vague à l'âme il finirait encore par se défiler de toutes contrariétés. Pourtant, il y avait déjà si longtemps qu'il ne l'avait pas vu, sans compter toutes ces années déjà perdues et ces semaines interminables où il avait dut se contenter de sa propre compagnie en sachant pourtant avoir quelqu'un pour tenir à lui autant qu'il tenait à elle. Et puis, il y avait bien un ou deux psychomages qui lui avaient conseillé de chercher de l'aide et du soutien parmi ses proches avant d'espérer résoudre des problèmes par lui-même non ? Chacun avait toujours une version si différente qu'il devenait vite compliqué d'y voir clair, à moins que ce ne soit là que les conséquences de son manque d'attention pour leurs bavardages.
— Tu... tu le ferais ? demanda-t-il finalement, s'appliquant à avoir l'air plus curieux qu'intéressé alors que tout son être voulait déjà qu'il dise oui.
Il ne savait plus sur quel pied danser, au propre comme au figuré. Cherchant à peser le pour et le contre entre sa volonté imprécise de suivre son traitement et de faire profil bas pour sortir de Ste Mangouste au plus vite et son envie de passer du temps avec sa compagne. Il avait besoin d'elle, cela il en était certain, il lui suffisait de songer au moment où il devrait lui dire au revoir pour qu'il sache que cela suffirait à le rendre malheureux pour plusieurs jours durant, chaque séparation lui semblant de plus en plus difficile à mesure que le temps passé sans elle s'éternisait. Il avait bien le droit à un peu de répit non ? Et puis, après tout, c'était la St Valentin.
— Je... je ne sais pas, articula-t-il enfin, tout à fait hésitant. C'est trop compliqué, tu ne peux pas... enfin, il y a les autres patients et il faut que je... je dois respecter les consignes... expliqua-t-il, faisant passer son poids d'un pied sur l'autre à mesure qu'il parlait alors qu'il fronçait les sourcils, son cerveau décidément trop perturbé par tous ces signaux contradictoires à gérer. Je... tu... interrogea-t-il encore. Tu le ferais ? Je veux dire si... enfin... avoua-t-il finalement sans pour autant parvenir à prononcer les mots exacts, ce serait... bien, c'est sûr, mais je... enfin si... si sa tourne mal ou qu'on se fait prendre je pourrais... je pourrais devoir rester pour encore des mois durant et tu... tu pourrais avoir des ennuis. Je ne voudrais pas qu'ils t'interdisent les visites ou ce genre de choses.
Cela, honnêtement, il n'y croyait pas, avant même d'avoir fini de le dire. Le personnel de Ste Mangouste pouvait parfois se montrer retord et difficile, mais il ne les pensait pas capable de faire une chose pareil. Sans compter que, avec son statut, Linda devait bien être la personne qui aurait prit le moins de risques dans cette histoire.
— Tu... tu voudrais ? demanda-t-il encore, déjà arrivé à court d'argument sans pour autant être parvenu à expliquer ceux qui le faisaient douter. Rester, je veux dire. Tu voudrais ?
Car, après tout, si lui ne parvenait pas à se décider peut-être qu'elle le pourrait.
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Linda Oswin
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
La petite attention que Linda eut envers son fiancé sembla toucher sa cible et Ludovic y répondit, autant à ses quelques piques désormais bien familières de ce petit jeu auquel ils avaient pris l'habitude de jouer depuis leurs premières entrevues. C'était presque naturel désormais, comme un rituel, quelque chose sans quoi leurs soirées et leurs journées ne seraient pas complètes. Il y avait quelques années, Ludovic aurait sans doutes répondu "comme le sel dans un plat", loin d'être nécessaire, mais sans quoi la vie semblait bien fade pourtant. Sans doutes était-ce stimulant pour les deux français, en bons junkies d'adrénaline, d'être poussé de la sorte, provoqués, à jouer au chat et à la souris, à celui qui craquerait en premier, qui laisserait en premier entrevoir l'affection que l'un avait pour l'autre derrière les taquineries... Aujourd'hui ce n'était plus un secret pour quiconque, mais comment se passer d'une pareille chose qui, par bien des manières, vous avait permis d'avancer et de découvrir plus l'on aurait jamais pu le croire ? Et, comme bien souvent, cette fois là ce fut Linda qui laissa tomber la blague pour sourire plus tendrement et sincèrement, cherchant alors le contact de l'homme qu'elle trouva sans trop de mal avant de profiter tout simplement de son contact. Il était là. Ils étaient là. Elle entendant son souffle, le sentait contre son visage, elle sentait sa peau et sa chaleur et, pour un peu, elle sentait presque son esprit s'étirer vers elle de tout son long comme voulant l'atteindre le plus profondément possible, être le plus proche d'elle possible, là, tout près de son coeur. Tout près de son âme. Alors, elle lui ouvrait ses portes et, le sourire aux lèvres, elle lui offrit toute la chaleur que son coeur contenait, laissant couler toutes ces émotions qui la prirent même à la gorge en humidifiant ses yeux. Tout simplement, sans limite, sans barrière, et en toute confiance. Tout simplement.
Elle prolongea l'échange aussi longtemps qu'elle put puis, sans vraiment s'en rendre compte, se détacha malgré tout pour continuer leur dîner. Après tout, ils avaient encore de quoi faire avant de devoir se séparer ! Et en parlant de se séparer, Linda devait bien avouer ne pas avoir spécialement hâte d'arriver à ce moment. Depuis le temps qu'ils ne s'étaient pas vus, en plus pour une occasion si particulière, il serait dommage de mettre fin à tout cela si rapidement... Alors voir son fiancé si tendre et dans un tel état, elle avait de quoi s'inquiéter et sa fibre protectrice voyait cela comme le parfait signe que, non, cette soirée ne se terminerait pas si rapidement. Ainsi elle avait fait sa proposition, espérant sincèrement que Ludovic accepterai mais ce qu'il fut surtout ce fut... Confus. Elle s'y attendait quelque part, mais le voir si perdu et hésitant ne manqua pas de l'attendrir encore plus, teintant son regard d'une couleur toute particulière pleine de douceur et d'un lointain amusement. Il s'inquiétait, en plus de cela il voulait bien faire et continuer à suivre son traitement malgré tout; Il faisait tellement d'effort, il avait tellement de force et de courage... Parfois en y repensant Linda en était sans voix. D'où pouvait-il bien tenir l'énergie d'encore tenir sur ses jambes après tout cela ? Avec... tant de choses dans la tête, tant de poids sur ses épaules... C'en était tout simplement incroyable.
Alors, tandis qu'il reformulait une dernière fois sa question, elle se leva sans un mot, sans une once de changement dans son regard et elle s'approcha de l'homme pour lui faire face à quelques centimètres seulement. Elle leva ensuite la main vers son visage, la collant contre sa joue pour le caresser doucement du pouce, souriant d'autant plus sans en perdre la douceur de son expression alors qu'elle penchait légèrement la tête, comme si elle redécouvrait son visage après des années.
- Tu m'as tellement manqué... souffla-t-elle à peine. Evidemment que je voudrais rester avec toi. rajouta-t-elle après un long silence, presque trop long. Espèce de vieil idiot.
Une lueur plus chaleureuse s'alluma dans son regard avant qu'elle ne baisse la main et ne prenne ses deux mains sans pour autant détacher son regard des pupilles de l'autre.
- J'aimerais rester avec toi pour tout le reste de ma vie, après tout c'est pour ça que je porte cette bague non ? Alors, à défaut de pouvoir commencer tout de suite, octroie moi une soirée. Rien qu'une nuit. Je... Tu m'as beaucoup manqué.
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Ludovic Descremps
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Suspendu tout entier aux paroles de sa compagne, Ludovic la fixait sans que ses prunelles ne sache exactement sur laquelle des siennes se fixer. Il voulait qu'elle dise oui, c'était tout ce qu'il voulait, mais si son corps tendu n'attendait que cela, il ne descella pourtant pas les lèvres pour essayer de formuler sa requête à voix haute ; espérant, tantôt, que la directrice saurait être plus raisonnable que lui et, tantôt, qu'elle se montrerait plus audacieuse qu'il n'arrivait à se le permettre. Toutefois, la brune ne répondit pas immédiatement, faisant trainer en longueur cette situation désagréable alors qu'elle prenait tout son temps pour saisir l'information et y trouver une réponse. Dans ses cellules grises hyperactives, Ludovic commençait à songer qu'il aurait peut-être dût faire cela aussi, s'accorder davantage de temps pour pouvoir affirmer avec davantage de détermination que laisser l'Auror rester avec lui ne valait pas tous les risques dans lesquels ils auraient pu s'engager. Il voulait rester avec elle, oui, mais pas si cela impliquait de retarder le moment où il pourrait rester définitivement à ses côtés, pas pour une seule soirée. Il espérait aussi qu'elle saurait trouver une autre excuse, une mission ou un rendez-vous important pour le lendemain qui aurait suffit à couper court aux supputations. Qu'elle lui serve ce genre d'esquives et il s'en serait estimé très content, le choix du programme de la soirée aurait alors appartenu à une sorte de force supérieure à laquelle ils n'auraient rien pu faire et pour laquelle ils n'auraient même pas eut besoin de réfléchir. C'était plutôt un bon moyen d'arrêter là des plans saugrenus et de remettre un peu les pieds sur terre. Mais en même... comment ne pas être séduit par l'idée d'une nuit de plus en compagnie de sa fiancée ? Non pas qu'il s'attendait forcément à ce qu'ils fassent quelque chose en particulier, cela avait beau être la St Valentin – ou peu s'en fallait – il ne s'attendait pas non plus à des miracles, mais rien que l'idée de pouvoir se coucher à ses côtés avait de quoi le séduire. S'endormir dans ses bras, se réveiller avec elle... c'était bien pour des choses comme celles là qu'il était en train de se passer la corde au cou. Voir son visage chiffonné par le sommeil, ses mèches brunes en pétard indiscipliné dans un spectacle quelque peu baveux et peu glorieux qu'il savait pourtant apprécier en sachant très bien que, d'ici peu, il serait sans doute le seul au monde à pouvoir en profiter. Oh ! Et puis zut, songea-t-il alors que la brune posait une main sur sa joue, un léger sourire aux lèvres. Au diable la raison, il n'avait qu'à l'embrasser, lui dire de rester et peu importe ce que d'autres pourraient en penser. De toute façon, lorsqu'elle penchait la tête ainsi avec ce petit sourire et cet air de se moquer de lui il ne pouvait qu'avoir envie de l'embrasser.
Le visage de Ludovic s'était imperceptiblement rapproché de celui de la jeune femme lorsque cette dernière lui donna sa réponse, positive, qui le fit aussitôt sourire. C'était entendu alors, elle resterait. Il n'aurait qu'à les emmener dans une salle de repos. Au service des maladies moldues par exemple ! Il n'y avait jamais personne là-bas, en tous cas pratiquement personne et sûrement pas du genre qui aurait pu leur casser les pieds. Au pire, s'ils étaient en période creuse, ils auraient tout aussi bien pu s'installer dans une chambre à lit double. Il aurait suffit de rapprocher les deux matelas l'un de l'autre et ils auraient pu avoir un matelas déjà un peu plus digne de ce nom. Déjà perdu dans ses élucubrations, l'échevelé ne réalisa pas tout de suite que sa compagne n'en avait pas terminé, reprenant conscience qu'elle lui parlait alors qu'elle saisissait ses mains dans les siennes. Le legilimen sourit avec davantage de douceur à l'aveu de la sorcière, ne se sentant pas tout de suite le besoin d'y répondre alors qu'elle devait bien se douter qu'il en avait été de même pour lui. Au lieu de cela, il fit doucement glisser ses mains hors de l'emprise de celles de l'Auror, les ramenant autour de la taille de sa fiancée par des gestes de velours avant de se rapprocher d'elle jusqu'à ce qu'ils soient tout à fait enlacés. Il remonta une seconde les mains de la brune à ses épaules et reprit son étreinte autour de sa taille, souriant toujours avant de pencher la tête vers elle pour lui murmurer ses quelques mots à l'oreille.
— Si je le pouvais, je te donnerais tellement plus qu'une soirée.
Est-ce qu'une seule vie suffirait d'ailleurs ? C'est qu'il avait beaucoup de choses à se faire pardonner le bougre. Son absence, ses ennuis, ces nuits et ces nuits d'insomnie... il lui était, en un sens, tellement redevable qu'il n'aurait certainement jamais pu rembourser cette dette invisible qui s'était faite entre eux au moment où ils avaient commencés à se soutenir et à se sauver l'un l'autre. Où en étaient-ils dans les comptes d'ailleurs ? Qui avait secouru l'autre une fois de plus que la somme de départ ? Qui s'en souciait ? Et les baisers ? Qui avait la main désormais ? Qui s'en souciait ? Aussi Ludovic glissa-t-il son visage contre celui de l'Auror, de façon à ce qu'elle puisse blottir sa tête au creux de son cou si l'envie lui en prenait, alors que ses pieds démarraient doucement un petit va et viens un peu plus contrôlé que le piétinement de ses incertitudes. Juste un slow, rien de grandiose, une de ces choses qui l'ennuyait tant à une autre époque, mais qui suffisait déjà pour l'instant. Il n'alla pas plus vite, ne chercha pas à faire de l'excès de zèle en entrainant sa partenaire sur des rythmes ou des pas plus effrénés, se contentant de suivre le mouvement lent de ses pas qui le faisaient tourner sur place, presque pour rien. Les yeux clos, le français poursuivit ainsi un bon moment, tachant de garder en tête une mélodie lointaine afin de garder le rythme, prenant, au bout d'un infini instant, l'Auror par l'épaule pour dessiner une caresse douce dans son dos, avant de saisir sa main, simplement pour la sentir contre son buste et être à même d'en recompter tous les doigts par de doux va et viens du pouce.
— ça me manque tellement de ne plus pouvoir danser avec toi, confia-t-il, laissant échapper ses mots sans les avoir écoutés ni même y avoir songé.
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Linda Oswin
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Il avait suffit de quelques mots pour illuminer le visage de Ludovic ce qui fit, avouons le bien, un grand bien à Linda qui pouvait déjà imaginer les neurones de son fiancé s'affairer à leur tâche d'organiser la meilleure nuit possible dans ce lieux loin d'être des plus romantiques. Elle entendait presque ses rouages se remettre en marche après une minute de silence presque total à attendre la réponse de la brune, comme arrêté dans le temps, son regard brillait d'une lueur qu'elle connaissait bien et, à force, elle avait appris à reconnaître quand ils cachaient une activité encore plus intense à l'intérieur même s'il paraissait toujours bien là, encré dans le présent. Alors qu'elle souriait d'autant plus en s'amusant de ces petits détails qu'elle connaissait par coeur, l'autre glissa ses mains des siennes pour les faire descendre vers sa taille et l'approcher un peu plus. Elle se laissa faire, passant ses bras par dessus pour les croiser dans le dos de son amant avant de lever ses grands yeux noisettes sur l'homme pour détailler son regard. Elle sentit avec délice les mains de l'homme monter pour la serrer un peu plus, et elle ferma même les yeux un instant et resta ainsi jusqu'à ce que l'homme se penche sur elle pour lui sussurrer quelques mots qui lui tirèrent un sourire plus affirmé. Plus qu'une soirée ? Évidemment qu'il allait lui offrir plus qu'une soirée, elle y comptait bien !
- S tu le pouvais si tu le pouvais...répéta-t-elle en levant les yeux au ciel. J'espère bien que tu me donneras plus qu'une soirée, pour qui tu me prends ! Elle fit claquer sa langue deux-trois fois en secouant doucement la tête avant de lever un regard pétillant et faussement sévère vers son homme : Ne crois pas que tu vas si bien t'en sortir, je ne te laisserais pas me filer entre les doigts avant que tu m'aies consacré les prochaines vingt ou trente années de ta vie !
Elle tendit le cou pour taquiner du nez celui de son homme en lâchant un léger rire silencieux. Elle avait hâte. De ne plus courir, de ne plus combattre, et d'avoir simplement enfin le droit de vivre sa vie, et non plus celle ni de ses parents, ni celle dédiée la sécurité de chaque britannique de ce pays, ni toutes celles qu'elle avait endossées au fil de ces années pour X ou Y raisons. Le silence reprit doucement après les quelques réactions du français, puis il resserra son emprise sur elle avant de commencer quelques pas qu'elle identifia rapidement et qui lui tirèrent un sourire tranquille. Elle se laissa faire, se laissant porter par l'homme sans autres mots ou explications. Quelques pas, des souvenirs lointain qui prenaient sans doutes corps dans ses gestes plus que dans son esprit. Combien de fois avaient-ils dansé ainsi ? Combien à deux ? Combien à cent ? Combien de fois s'étaient-ils mis à tourner et virevolter en en oubliant le sol qui pourtant les rattachait ineluctablement à la terre ? Et combien de fois leurs entrevues s'étaient conclues de la sorte, non pas en une explosion de couleurs, mais en un murmure d'une robe trop douce et le froissement d'une veste trop serrée ? Il ne fallut pas longtemps avant que Linda n'en oublie le reste et ne voit pas le temps passer, parfaitement apaisée et ne revenant à la réalité que lorsque Ludovic lui murmura quelques nouveaux mots avec lesquels elle ne pouvait que être d'accord. Elle rouvrit légèrement les yeux, ne bougeant pas pour autant en réfléchissant à ce qu'il venait de dire. Ils pourraient sans doutes rester des heures, tous nostalgiques qu'ils étaient, à ressasser le passé, à se rappeler de tout ce qu'ils pouvaient et ne pouvaient plus faire, les connaissant elle savait pertinemment qu'ils n'en finiraient jamais et, cette situation les pesant à tous les deux, il n'en fallait pas beaucoup pour les pousser à ces regrets et ces espoirs tristes. Néanmoins, même si elle ne pouvait nier que parfois elle se sentait bien seule chez elle et se réveiller dans un lit froid avec personne si ce n'est leur chat à ses côtés, que ces bals endiablés auxquels ils étaient allés tantôt lui revenaient parfois en mémoire et lui tordait les tripes, même si elle avait bien dix milles raisons de se laisser aller à la tristesse, il y avait quelque chose de plus important ce soir. Ce soir.
Elle décolla doucement sa tête du cou de l'homme, l'observant une seconde avant de poser un baiser sur ses lèvres :
- Mais est-ce que ce n'est pas ce qu'on est en train de faire, là, maintenant ? Elle lui sourit doucement avant de reprendre : On dansera nuit et jour si le coeur t'en dit une fois que tu sortiras d'ici, mais en attendant, si l'on profitait de ce soir avant que la Saint Valentin ne soit terminée ? Après tout, même si on a le reste de notre vie devant nous, l'éternité ne dure qu'un temps.
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Ludovic Descremps
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Ludovic sourit franchement en entendant la réplique de sa compagne, lâchant même un souffle tout à fait amusé alors qu'elle le rappelait à ses obligations. Vrai qu'il s'était sans doute mal exprimé, s'il voulait vraiment se marier ce n'était pas "beaucoup plus" qu'il aurait dut dire, mais "Bientôt, si tu veux, je te donnerais toute mon éternité". Il devait se rouiller dans les formules et les mots doux, sans doute le manque de pratique. S'amusant encore aux petites taquineries de son adorée, Ludovic prit un visage tout à fait surpris et rassuré en entendant la dernière, ses sourcils accompagnant son petit air de parfaite évidence sautant aux yeux.
— Oh seulement quelques années ? Me voilà rassuré ! assura-t-il. Moi qui craignait que ce soit pour toute la vie... ses sourcils retombèrent, prenant un air alors très suspicieux bien que tout à fait fabriqué. C'est une période d'essai en fait c'est ça ?
Ludovic ne garda pas son sérieux longtemps, ne tardant pas à retrouver un grand sourire, d'autant plus lorsque sa délicieuse compagne taquina son nez du sien. C'était son truc à elle ça qu'il avait appris à apprécier. De toute façon le contact doux de ce petit museau gracieux contre son appendice biscornu avait tout du papillon frôlant un bec d'aigle comme on en faisait plus. Doucement, peu à peu, ils s'enlacèrent et se mirent à danser. Sur place, en douceur, avec lenteur, l'échevelé enveloppant bientôt tout à fait la jeune femme qui s'était reposée contre lui pour se laisser bercer. Ils restèrent ainsi un long moment avant que le français ne rompe le silence, tirant sa compagne de sa torpeur alors qu'elle levait la tête pour lui répondre une évidence. Ludovic eut un sourire un peu plus moqueur. Si ça c'était de la danse, sa professeure de danse lui aurait sans doute tabassé les mollets avec une règle. De la grâce, disait-elle, de la grâce dans toute chose et chaque geste, cherchez la perfection du geste... Non, la pauvre vieille femme se serait sans doute retournée dans sa tombe si elle l'avait vu danser ainsi, uniquement pour le plaisir et non pour la beauté du geste. A moins que cette vieille harpie soit toujours en vie... malheur, c'était bien son genre. Et si c'était le cas ? Devrait-il l'inviter au mariage elle aussi. Il faudrait qu'il se renseigne.
Cependant, pour l'instant, ils avaient tous deux d'autres préoccupations et Ludovic chassa bien vite cette vieille enseignante oubliée depuis des années, pour se concentrer de nouveau totalement sur Linda, souriant de la trouver beaucoup plus agréable que n'importe quel vieux pruneau. Ludovic l'écouta encore, sortant plutôt rapidement de leur slow lâchant un bref "C'est vrai, tu as raison" avant de plaquer un baiser un peu plus bref et dynamique sur la bouche de la jeune femme et de la quitter, ses mains laissant la taille de l'Auror pour que l'une d'elle se blotisse entre les doigts de la brune, pour se retourner vers le comptoir.
— Viens, fit-il encore, tu va choisir avec moi. On mange le dessert et ensuite on fera tout ce que tu voudras, assura-t-il, l'entrainant déjà vers la réserve de cupcakes et de muffins.
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Linda Oswin
membre - war is the sea i swim in
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Un sourire félin se dessina sur les lèvres de la brune dont le regard pétilla un peu plus encore quand son homme se montra plus suspicieux quant à la durée de ses réclamations... Une période d'essai ! C'était joliment trouvé.
- Monsieur Descremps, comment diable pouvez-vous voir si clair dans mon jeu ? A croire que je n'ai aucun secrets pour vous...!
Et sur ces mots elle s'était approchée, le taquinant du nez comme elle en avait tant l'habitude, entre tendresses, douceurs, rires et pas de danse. Ludovic lui aussi se remit à ses vieilles habitudes en l'emmenant peu à peu dans une danse lente et improvisée dont ils profitèrent un long moment avant que l'homme ne lâche quelques mots qui réveillèrent la brune et lui fit doucement interrompre le moment en rappelant à l'homme que, qu'importe à quel point ils savaient tous deux que ces choses là leur manquaient, ils avaient à présent une soirée rien qu'à eux non pas pour se manquer l'un l'autre, mais tout simplement pour profiter et vivre au présent pour une fois. C'est ainsi que l'homme lui répondit qu'elle avait raison avant de l'embrasser pour son plus grand plaisir puis de la libérer délicatement pour l'inviter à choisir avec lui les desserts pour terminer ce dîner en beauté. Se léchant les lèvres sans même s'en rendre compte, Linda avança un peu plus qu'elle ne l'aurait désiré vers les desserts en devançant presque son fiancé sans s'en rendre compte, contemplant déjà les petites miniardises, muffins et autres tartelettes qui brillaient joliment sous la vitre de verre.
- Ce serait déplacé de tout prendre, pas vrai ? souffla la brune en s'amusant.
Plus sérieusement, elle eut du mal à se décider, mais elle pencha finalement pour une simple tartelette aux fraises, quitte à en reprendre après mais ça c'était encore une toute autre histoire.
- Et tu disais... Tout ce que je voudrai ? rappela-t-elle espièglement en revenant à la table, son petit délice entre les mains. Tss tss tss, il faut faire attention à ce que l'on promet, je pourrais en abuser si j'étais irraisonnable... Enfin, si je l'étais évidemment.
Elle sourit, s'asseyant à sa place avant d'attendre le retour de son fiancé en face d'elle pour, enfin, commencer à déguster la fameuse pâtisserie.
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Ludovic Descremps
membre - shame to die with one bullet left
Répartition : 21/06/2018 Hiboux Envoyés : 254
Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Linda semblait aussi impatiente que lui à l'idée de déguster quelques excellents petits gâteaux. Peut-être même plus d'ailleurs, son pas léger ne tardant pas à devancer celui de l'échevelé qui dut accélérer légèrement pour ne pas se faire distancer sur les à peine dix mètres qui les séparaient de la vitrine et des réserves. L'estomac d'ourse qui s'éveillait au sucre sans doute. Suivant donc l'Auror sans protester, bien au contraire, de son enthousiasme, il ne tarda pas à se pencher à ses côtés pour examiner les tartelettes, gâteaux secs, muffins, scones et autres mignardises qui étalaient leurs pâtes gonflées et leurs glaçages chamarrés à leurs yeux affamés. Il y avait le choix et, même s'il commençait à en avoir fait le tour, Ludovic ne savait pas du tout par quoi commencer. Un scone peut-être ? Un peu trop sec sans doute après le pain au jambon qu'il venait de manger. Une tarte ? Pas vraiment de saison. Un muffin ? Alors que la jeune femme semblait tout autant hésiter que lui, songeant à une solution pour les mettre d'accord qui avait tout de très alléchant, l'échevelé afficha un doux sourire complice. Déplacé ? Vraiment ? Pour si peu...
— Oh, tu sais, fit-il, il y en a encore des tonnes dans les réserves. De quoi tenir un siège. Bon, après, si tu te sens de dévorer tout un carton ils vont sans doute le remarquer, mais c'est bien une soirée à faire quelques excès non ?
Il s'était fait un peu plus mielleux sur ses dernières paroles, coulant un regard malicieux à sa compagne qui ne dura qu'un petit instant. Elle semblait réellement s'amuser, il n'aurait pas pu en être plus satisfait. Après que la brune eut pris une petite tartelette aux fraises, son compagnon se montra moins raisonnable, fauchant un petit assortiment de cupcakes colorés et délicieusement glacés avant de se constituer une petite réserve de muffins aux fruits et chocolats et de quelques scones, toujours bons à assortir avec une petite spécialité anglaise qu'il gardait en réserve. Fourrant les pâtisseries dans ses poches - et au diable le véritable propriétaire de sa veste qui n'aurait qu'à l'envoyer au pressing pour se débarrasser des miettes, Ludovic laissa filer la jeune femme qui retournait déjà à leur table, la suivant d'un regard d'autant plus malicieux et entendu alors qu'elle le mettait en garde contre ses propres promesses.
— Oh mais j'y compte bien, rétorqua-t-il de ce même ton plus sucré qu'un muffin. Surtout que je ne t'ai pas encore tout montré. Il laissa là la jeune femme sans lui fournir davantage d'explications, disparaissant une seconde dans la réserve pour en ressortir avec une petite jarre sous le bras. En revanche, vous faites erreur mademoiselle, reprit-il, des réserves d'abord avant de se rapprocher de la jeune femme pour lui tendre galamment sa main libre. Notre table ne se trouve plus ici.
Il attendit que l'Auror se lève, veillant à ce qu'elle n'oublie pas son petit gâteau avant de l'attirer avec lui vers l'une des grandes fenêtres du salon de thé. S'arrêtant devant plus solennellement encore qu'un professeur de Durmstrang. Il lâcha la main de sa cavalière, s'inclinant légèrement devant elle pareil à un serveur, et lui tendit de nouveau la main, paume vers le ciel cette fois.
— Puis-je emprunter votre baguette je vous prie ? C'est uniquement pour ouvrir la fenêtre, ajouta-t-il quand bien même la jeune femme devait se douter qu'il n'allait pas faire de bêtises avec.
L'échevelé attendit donc que l'Auror lui remette son précieux bien blanc comme l'ivoire, inspirant profondément pour se mettre en bonnes conditions avant de la saisir délicatement. Pas de pétarade, pas de révolte, il se tourna vers la vitre, tenant la baguette fermement, avant de tapoter trois petits coups brefs sur le montant de la fenêtre. Un déclic discret retentit alors que le loquet magique posé là pour la nuit s'ouvrait et le français rendit sa baguette à sa compagne, ouvrant enfin la vitre pour leur donner accès au très usé balcon de Ste Mangouste.
— Ce n'est peut-être pas le toit, mais ce sera déjà plus agréable, commenta l'échevelé en offrant son bras à sa compagne pour la conduire dehors.
Il ignorait si les médicomages laissaient aussi la barrière pour empêcher les patients de tomber dans le vide la nuit, mais il n'allait de toute façon pas se risquer à s'asseoir sur la balustrade, au lieu de cela, il invita sa fiancée à venir s'installer dans un des angles du balcon, pas trop loin de la vue, mais tout de même assez abrité du vent, se laissant glisser jusqu'au sol pour s'y asseoir en tailleur avant de déposer devant lui, une serviette sur laquelle il disposa ses gâteaux et deux petits verres, assortissant le tout d'une minuscule bougie dérobée dans la boutique de l'hôpital qu'il alluma du bout des doigts. Juste histoire qu'ils voient un peu ce qu'ils s'apprêtaient à manger.
— Si jamais tu as froid je peux te prêter ma veste, fit-il. Je ne m'attendais pas à ce que tu vienne réellement en tenue de soirée, si j'avais su j'aurais prévu une couverture en plus du reste, mais, fit-il encore en sortant la jarre de sous son bras pour la présenter enfin à l'Auror. J'ai quand même quelque chose qui devrait t'aider à moins penser au froid, ajouta-t-il, malicieux, en ouvrant le couvercle du pot juste sous leur nez. De la crème anglaise au miel, annonça finalement le brun avec autant de miel dans la voix qu'il s'en dégageait du pot.
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Linda Oswin
membre - war is the sea i swim in
Répartition : 25/06/2018 Hiboux Envoyés : 199
Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984
Elle ? Gourmande ? Oh... Non, pas du tout. Elle ne voyait pas du tout pourquoi Ludovic l'invitait presque à se resservir dans ces délicieuses petites pâtisseries qui n'attendaient qu'elle. A vrai dire, évidemment qu'elle en avait envie, mais d'un autre côté elle avait ces quelques préoccupations très matérielles qui l'empêchaient de se goinfrer jusqu'à perdre conscience. Après tout, elle était Auror, que vaudrait un Auror incapable de se mouvoir ? Bon, il est vrai qu'elle n'allait plus énormément sur le terrain à présent mais cela restait toujours d'actualité ! Autrement, elle pensait aussi de temps en temps à Ludovic et à ses propres prises et pertes de poids depuis qu'elle n'allait plus en mission et était devenue Animagus : est-ce que cela ne le gênait vraiment pas ? Non, et puis, elle préférait tout de même se sentir bien dans sa peau et... Et ainsi durant de longues heures. Linda avait beau ne pas y penser tant que cela, une fois lancée, elle pouvait rester des heures à fixer un dessert en se demandant quelle était LA bonne chose à faire, et, quand bien même ce soir là était le soir de la Saint Valentin et que, en cette occasion, elle se laissait bien quelques petits plaisirs, elle ne comptait clairement pas faire dans l'excès au risque de le regretter lorsque le printemps arriverait.
Le regard pétillant, Oswin dévorait déjà des yeux sa trouvaille -tant le dessert que le petit supplément qui lui servait de fiancé-, que l'homme rétorqua à sa dernière phrase l'air de sous-entendre bien des choses, de quoi intriguer la française... Curieuse de voir ce que l'homme avait encore en tête, la brune se releva lentement, un petit air interloqué sur le visage alors qu'elle trépignait intérieurement de hâte, saisissant alors la main que l'homme lui présentait pour le suivre et lui prêter sans aucune crainte sa baguette lorsqu'il la lui demanda. Quelques élégances, une petite mise en scène, puis l'homme ouvrit la fenêtre sans mal avant de rendre l'objet à sa propriétaire qui ne put retenir un petit sourire en coin lorsqu'elle se saisit à nouveau du bois crème de sa baguette. Elle avait toujours apprécié Ludovic, et quelque part, voir que ça n'avait pas changé était quelque chose à la fois de plaisant, mais aussi de rassurant. Ludovic allait bien, en tous cas en ce soir, et c'était bien l'une des choses qui tenait le plus à coeur à Linda. Levant alors les yeux vers le ciel qui se dessinait par la balustrade, Linda resta silencieuse un instant, profitant tout simplement du vent qui s'engouffrait par l'ouverture, caressant a peau et faisant voleter ses cheveux ainsi que les pans de sa robe... Le ciel était couvert en grande partie, comme souvent en hiver, mais à quelques endroits, par quelques fenêtres, on entrevoyait le ciel sombre, noir, dans lequel étincelaient quelques étoiles. Elles étaient peu nombreuses, mais Linda était persuadée qu'à elles seules, elles suffisaient à éclairer cette nuit bien mieux que toutes celles qu'elle avait vu ces dernières semaines.
- Le toit ou ici... Quelle importance tant que l'on voit le ciel ? Elle tourna la tête en sa direction, lui souriant avant de rajouter : Et puis, quoi de plus adapté qu'un balcon pour un Roméo ?
Suivant son charmant hôte, Linda s'assit tranquillement à ses côtés, sa robe bouffante faisant autour d'elle comme un gigantesque coussin d'air sur lequel elle reposa ses bras en observant le ciel un instant. L'homme reprit alors la parole après avoir mis en place leur pique nique romantique, affirmant qu'il devait bien avoir quelque chose d'autre pour lutter contre le froid... Ah oui, le froid. Linda l'avait presque oublié. Revenant à la réalité en attendant de voir la fameuse chose en question, la brune ne put retenir un rire en voyant l'homme sortir le pot de crème au miel, un long rire de plus jusqu'à ce qu'elle ne se saisisse du pot pour le regarder d'un peu plus près, parfaitement incrédule... Mais comment avait-il seulement réussi à dégoter ça ?
- J'y crois pas... souffla-t-elle, un énorme sourire aux lèvres. Tu sais que tu as vraiment des idées tordues quand tu t'y mets ? s'amusa-t-elle en coulant un regard en sa direction, puis, elle rajouta en déposant un baiser sur la joue de l'homme : D'adorables idées tordues...!
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Re: Love as though you have never been hurt before - FÉVRIER 1984