BELLUM PATRONUM


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Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
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Message Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Guest, Dim 5 Mai - 17:50 (#)
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Braonàin Nathanaël Stratton
FEAT. Jared Leto
23ans ϟ Cursus Ordinaire ϟJaguar & Pie bleue  ϟ Sang-pur

Désolation. Voilà ce que signifie « Braonàin ». Un prénom plutôt difficile à prononcer, notamment pour ceux n'ayant pas d'origines irlandaises. Pourtant, il déteste les surnoms. C'est une chose à retenir lorsque l'on s'adresse à lui, sous peine de le voir s'énerver très rapidement. Le jeune homme est tout ce qu'il y a de plus impulsif, se fichant la plupart du temps des répercussions que cela pourrait d'ailleurs engendrer. Se battre n'est pas une chose qui l'effraie, bien au contraire. Le sorcier a un intérêt plutôt malsain envers tout ce qui est violent, l'étant lui-même. Il pourrait frapper ses amis que cela ne le dérangerait pas. Bien qu'étant un sorcier appréciant ce statut, il préfère se servir de ses poings en premier lieux pour ce genre de petite guerre qui l'amuse. Du moins, du moment que la personne visée n'est pas une fille. Braon a en effet toujours eu des principes à ce sujet, ne frappant jamais une femme. Ce qui ne l'empêche pas d'en avoir fait souffrir plus d'une, psychologiquement parlant. Braon part du fait que la douleur physique s'évapore un jour ou l'autre, qu'elle n'est rien comparée à celle qui est plus profonde, plus ancrée. La souffrance psychologique est une chose qui l'attire, ayant déjà usée de cette dernière pour marquer son passage dans l'esprit de quelques personnes. Mais ce qu'il cherche plus que la faire subir aux autres, c'est la subir lui-même. Le jeune homme se sent coupable de son passé, se tient responsable de la mort de son amie d'enfance. Il veut se faire souffrir, se punir lui-même pour ce qu'il a fait. Pour ça, il cherche constamment ces souvenirs, ceux qui l'avaient tant hantés autrefois mais qui sont désormais de plus en plus flous. Il déteste le temps, rien que pour cette raison-là. Il lui fait oublié ce qu'il ne devrait pas. Alors il fait couler le sang des autres en espérant revoir celui de la petite fille, il cherche des scènes similaires dans les endroits les plus infréquentables d'Ecosse et se torture l'esprit le plus possible pour se rappeler de chaque détail, de chaque coupure qui parsemait la peau enfantine. Braon s'est d'ailleurs mit à dessiner ce dont il se souvenait il y a quelques années de cela, s'adonnant à cette occupation dès que cela lui est possible. Il ne montre néanmoins jamais ses esquisses, remplies de scène macabre, du visage de la petite fille mais surtout, de ses yeux. Seule chose ancrée en lui. Pourtant, le sorcier n'est pas quelqu'un de patient, loin de là. Il ne connaît pas même la signification du mot 'attendre' et doit d'ailleurs toujours faire quelque chose, s'occuper, quitte à louper les cours – involontairement ou non. Le brun n'a jamais porté d'attention à ses cours ou bien même ses résultats. Il ne réfléchit pas à l'avenir, s'estimant déjà heureux d'avoir un toit. Toit qu'il paye grâce à son travail dans une enseigne proche de l'allée des embrumes, mais surtout à l'aide de ses vols réguliers. Il se fiche bien de se demander si la personne le mérite ou non, il le fait, tout simplement. D'ailleurs, le brun pourrait être principalement qualifié de « je m'en foutiste ». Il n'est que rarement blessé des insultes ou des critiques à son égard. A vrai dire, il ne l'est que si celles-ci viennent de quelqu'un qui lui est réellement chère, ce qui est plutôt rare. Le jeune homme est en effet quelqu'un d'assez singulier, il lui arrive régulièrement de sortir de la vie des gens pour revenir comme s'il n'avait jamais été absent. Il est souvent jugé comme quelqu'un en qui on ne pourrait avoir confiance, usant de plus de chantage pour manipuler plusieurs personnes comme bon lui semble. Braon est un jeune homme instable, mystérieux et particulièrement insaisissable.  Il rit souvent avec les autres avant de se montrer vexant dans ses propos. Son rire pourrait même être qualifié comme étant rempli d'intonations différentes. Le rire moqueur, le rire provocateur, le rire singulier prouvant à son vis à vis que ses dires ne l'atteint pas. En réalité, Braon ne rit que rarement de façon sincère. Il se montre en général détaché et désintéressé de toute situation, adoptant une posture nonchalante. Malgré cela, il se fait remarquer, souvent. En plus d'être une personne qui aime provoquer et chercher les autres de n'importe quelle manière – il aime tout particulièrement voir ceux se jugeant supérieur à lui tenter de le remettre à sa place – Braon n'a pas un look des plus banales. Il aime porter ce qui lui plait et non ce qui pourrait plaire aux autres, arborant un look sombre aux vêtements parfois déchirés. Il déteste les couleurs vives, mais en porte de temps à autre dans les accessoires de ses tenues, en une touche qu'il aime qualifier d'incompréhensible. Le jeune homme change d'ailleurs de couleur de cheveux quelques fois. Il attire les regards, mais se ficherait bien du fait de ne pas le faire. Qu'on parle de lui, il s'en moque. Physiquement, Braon mesure un mètre quatre-vingt et est relativement fin, bien que musclé, appréciant le sport. Ce dernier lui permet d'évacuer toute la colère qu'il accumule chaque jour, s'empêchant même parfois de commettre un meurtre. Des ennemis, Braon pourrait se vanter d'en avoir une longue liste planquée dans un coin de ses affaires si cela l'intéressait. D'ailleurs, le jeune homme a malheureusement la fâcheuse manie de chercher les personnes les plus réputées au sein du château. Téméraire ? Plutôt inconscient. Frôler la mort ne l'effraierait même pas, ce qu'il fait souvent lorsqu'il part à la recherche de personnes en particuliers, celles que l'on nomme désormais mangemorts. Braon n'est pas de ce camp, surtout pas en sachant qu'ils adoptent les mêmes idéaux que ceux qui ont torturés son passé, mais le sorcier aime vraiment partir à la recherche de scènes qui lui rappellent si bien ce moment, celui où les yeux de son amie se sont éteints devant lui. Le sang qui coule dans les veines des sorciers, il s'en fiche bien. Pur ou non, là n'est pas l'intérêt. Il a grandit en étant dans la même situation que la plupart des sang-impurs, malgré son sang, et n'a d'ailleurs jamais baigné dans les idéaux noires de ces familles, bien au contraire. Oui, le brun est vraiment quelqu'un qui se fiche de la plupart des choses qui l'entour. D'ailleurs, il n'a pas de réelle orientation sexuelle, malgré le fait qu'il a toujours été avec une fille. Loin de la superficialité, Braon n'a jamais enchainé les conquêtes, se contentant d'une aventure lorsque l'envie lui prenait ou lorsqu'une fille lui plaisait vraiment, sans rechercher les sentiments ou à définir la relation qu'il avait. De plus, elles ne duraient jamais bien longtemps, s'ennuyant rapidement ou bien prenant conscience qu'une fois de plus, sa place n'était pas en couple et surtout pas à côté de la personne. C'est peut-être ça qui manque cruellement au jeune homme. Savoir où est sa place dans ce monde.  

Le pin est le bois dont est fait la baguette de Braon, connu pour choisir un maître toujours très individualiste, indépendant, plutôt solitaire et parfois même mystérieux. Il reflète une partie du jeune homme à la perfection, bien que cette baguette s'adapte à n'importe quel sortilège sans caprice. Le pin est associé au ventricule de dragon, formant une baguette d'une taille plutôt moyenne, avoisinant les vingt-sept centimètres. Elle est rigide et peut d'ailleurs faire bon nombre de dégâts si elle se retrouve entre de nouvelles mains.
Braonàin est né en fin d'année, plus précisément le dernier jour de Décembre. C'est pourquoi il n'est entré à Poudlard que lorsqu'il allait avoir douze ans, ne pouvant y accéder avant. A l'époque, son épouvantard prenait la forme d'Eleen, son amie d'enfance. Son corps était lacéré, ensanglanté et extrêmement pâle. Elle ressemblait à une poupée cassée. Puis, au fil du temps, l'épouvantard a changé de forme sans qu'il n'en ait conscience. Peut-être ne se souvenait-il pas assez bien d'elle, ou bien peut-être étais-ce son envie de toujours vouloir braver cette peur en tentant de se souvenir de son corps agonisant qui avait provoqué ce changement ? Quoiqu'il en soit, il représente depuis plusieurs années cet homme, celui dont, étrangement, Braon se souvient aussi nettement que possible. Celui qui s'était agenouillé face à lui, celui qui lui avait promit. Cet homme qui l'avait dégouté des promesses, qui l'avait rendu même effrayé devant ces dernières.
Si le jeune sorcier sentait de l'amortencia, ce serait un mélange entre l'odeur du sang, de l'écorce de chêne et de l'odeur de la pluie.  


a little something from you.

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Braon était chez lui, dans un appartement londonien situé dans un quartier aux fréquentations peu recommandées. Il ne s'était pas rendu chez ses parents pour les fêtes de Noël, préférant étrangement ne pas recevoir d'argent plutôt que de passer ses vacances au sein d'une famille qui n'était plus la sienne selon lui. Pourtant, le jeune homme aurait bien eu besoin de cet argent pour payer le loyer, la nourriture, les fournitures scolaires... Il avait un travail près de l'allée des embrumes, mais ce n'était pas ce qui lui permettait de vivre. Ayant toujours eu la fâcheuse habitude de chaparder diverses choses depuis son enfance, le brun s'était découvert un attrait tout particulier pour le vol. C'était plus efficace, plus rapide, et nettement plus amusant qu'un travail à temps plein. Quoiqu'il en soit, il avait décidé de rester chez lui ces vacances-ci, se retrouvant à dessiner dans un coin de son salon par un jour glacial. Il s'était levé aux aurores, par habitude pour ce genre de vacances qui appelait toujours des petit déjeuners en famille pour les Stratton. Son dessin était presque terminé, l'ayant commencé la veille. Braon avait beau être impatient, il se surprenait à réussir à se contrôler lorsqu'il s'agissait de choses qui lui tenaient à cœur. Du moins, la plupart du temps. La mine de crayon parcourait le parchemin, ajoutant une expression singulière au visage qui prenait vie au fil du temps. Il s'attardait sur les yeux, mais avait toujours eu du mal à faire ce petit quelque chose qui les rendrait encore plus réels. Il devait se concentrer. Faire abstraction du bruit de la rue, de ses voisins qu'il entendait un peu trop, mais surtout, de ce piaf qui ne cessait de chanter. Il avait beau faire, ce dernier parvenait toujours à se manifester au mauvais moment, de quoi agacer le brun qui avait finit par se lever d'un bond, lâchant son crayon. A peine avait-il fait ça que les gazouillis s'étaient stoppés. Grimaçant et pestant contre ce stupide moineau, il traversait son salon, décidé à prendre une pause. Pourtant, dès qu'il faisait un pas, il y avait ce bruit, incessant, comme des battements d'ailes. Est-ce qu'il... Devenait fou ? Il cherchait, à gauche, à droite, partout, mais aucune trace d'oiseau. La tête encore remplie de souvenirs et d'idées pour son esquisse, il s'était assit à la table de sa cuisine, sirotant un jus de citrouille lorsque ses yeux s'étaient posés sur ce truc. Un oiseau, de petite taille, était posé en face de lui, à l'autre bout de la table. Plusieurs couleurs parsemaient ses plumes. Le bas de son corps était marron clair, le reste était bleu, et sa tête était totalement noire. Déposant son verre devant lui, Braon avait froncé les sourcils. « T'es quoi toi au juste? » Lâchant un soupir, il avait déployé son bras, tentant d'attraper l'animal. Ce dernier s'était immédiatement envolé, restant hors de portée alors que de sa voix raffinée, il avait fait raisonné une protestation dans l'esprit du sorcier. « Hééé. Est-ce là vos salutations mon ami ? » Braon, figé, avait écarquillé les yeux, observant la bestiole voletée face à lui. Venait-il vraiment de lui adresser la parole, là ? « Tu... Parles ?! » « Allons allons, bien sûr que je peux parler. Je ne suis point idiot » « Oookay... J'ai un putain de moineau qui parle dans la cuisine, tout est normal. » Se redressant de sa chaise, il avait porté une main à son front, incrédule face à la scène. Il avait beau se déplacer, l'oiseau le suivait partout où il allait. « Sachez pour votre gouverne que je ne suis pas un moineau, je suis une pie. Une pie bleue, pour être exact. » Le jeune homme avait émit un rictus, se retournant vers le volatile qui prenait soin de toujours resté à une hauteur raisonnable. S'il continuait, il allait lui lancer un sortilège vite fait bien fait. « Et qu'est-ce que ça peut me faire que tu sois une pie ou un moineau? » Il devait avoir vraiment abuser d'alcool et de tabac la veille pour se retrouver à papoter avec un piaf. « Et comme ça, est-ce mieux ? » Sur ses paroles, la pie s'était posée au sol, prenant immédiatement la forme d'un félin imposant, tenant à peine là où il se trouvait. Braon, surprit, avait reculé, manquant de se manger la table dans son dos. « Wow. Mais qu'est-ce... Qu'est-ce que t'es toi ? » Un rictus lui avait répondu. « Je suis toi. » Etrangement, la voix avait littéralement changée d'intonations. Elle restait la même, mais aucune accentuation venait ponctuée ses mots d'une touche mondaine que Braon avait eu du mal à supporter. « M... Moi ? » Oh. Le sortilège. Le ministère. Le seigneur des ténèbres. Le dit sortilège qui aurait dû les sortir de cette histoire dont le jeune homme se fichait bien du moment que personne ne s'en prenait à lui. « T'es lent à la détente Braon. » Reprenant ses esprits, il s'était relevé, les sourcils froncés. Il avait pointé du doigt le jaguar, se rapprochant de lui, n'ayant pas peur le moins du monde. « Hé. Pas de surnom, clair ? » Le félin avait rit, dévoilant ses canines avant de parcourir la pièce et de sauter sur le canapé du jeune sorcier, lacérant les coussins au passage de ses griffes. « Mais hey ! Fais gaffe stupide chat, j'ai pas le fric pour m'en racheter un ! » Le jaguar avait soupiré, descendant néanmoins du canapé pour aller s'allonger devant ce dernier, les yeux rivés sur Braon. « Alors. T'es pas plus surprit que ça de me voir ? » Le sorcier avait haussé les épaules, enjambant le félin pour prendre place sur le canapé. Il avait jeté un œil à son dessin, le retournant pour ne pas qu'il le voit avant de répondre. « Hm. Du moment que tu ne m'attires pas d'ennui j'en ai rien à faire. » Le patronus s'était relevé, s'étirant bruyamment. « Paaarrfait. On est d'accord pour se foutre de la présence de l'autre. J'aurais pas à te bouffer comme ça. » Braon avait levé un sourcil sous la surprise, ne pouvant néanmoins s'empêcher de rire. « Me bouffer, bah tiens. Mais dis moi... Comment est-ce que... Comment est-ce que c'est possible que tu puisses changer de forme ? J'ai l'impression que vous êtes deux trucs différents toi et le moineau. » Le jaguar grogna. « Je suis pas un moineau putain ! Et, pour te répondre, comment tu veux que je le sache bon sang ? C'pas toi le sorcier ici ? Tout ce que je sais, c'est que quand je suis sous forme de pie, je me sens... Différent. » Braon avait acquiescé, commençant à avoir de l'intérêt pour cette histoire. « On est obligé de cohabiter ensemble ou tu peux dégager ? » A nouveau, il avait grogné. « Mais par Merlin ! J'en sais foutrement rien j'te dis ! » « Tu sais que dalle. Tu sers à rien, quoi. » Vexé, le félin avait trottiné à l'autre bout de la pièce, se jurant de tester la distance entre le sorcier et lui, même si cela ne lui disait rien qui vaille. La matinée s'était déroulée sous les soupirs, les grondements et l'expérience de s'éloigner l'un de l'autre. Expérience qui avait d'ailleurs résulté d'un jaguar complètement sonné et d'un Braon ayant l'impression d'avoir la tête en train d'exploser. La souffrance était telle qu'ils s'étaient mit d'accord pour ne plus recommencer, prenant soin d'éviter les promesses à ce sujet. Le félin était une parti du jeune homme, après tout, et il savait tout de lui. De quoi l'agacer. « Je ne t'ai pas demandé ton nom, au fait. » Braon aimait bien ce jaguar, il était énervant mais, il lui ressemblait énormément. « A toi de m'en trouver un. » La réponse de son patronus avait été remplie d'une tristesse que Braon avait rapidement saisit. Plus les heures passaient, plus il savait comment comprendre son patronus. Ne pas avoir d'identité, cela le ramenait des années en arrière avec sa peur de ne pas exister, surtout face à son frère. « Bah... J'en sais rien, moi. J'peux pas t'appeler Patronus, sérieux ? Je me vois mal te chouchouter en te choisissant un prénom. Pourquoi pas un collier et une laisse ? » Irrécupérable. Les mois s'étaient écoulés, et Braon et « Patronus » réussissaient à se supporter, à se comprendre. Il prenait souvent la forme d'un félin, se fichant bien des regards qui se posaient sur eux. Le jaguar ressemblait vraiment au sorcier. Pourtant, lorsqu'il était sous sa forme de pie bleue, un oiseau réputé pour être voleur et souvent chanteur, tout était différent. Il prenait des manières qui surprenaient autant le brun que son patronus, qui détestait être sous cette forme. Malheureusement, la taille d'un jaguar était loin d'être pratique et il se devait de le faire pour certaines situations particulières. Braon en profitait souvent pour lui faire part de quelques critiques ou remarques, sachant parfaitement que sous forme de pie, le patronus était plus conciliant et bien moins menaçant. Le dit patronus haïssait par ailleurs se faire appeler 'patronus' et tânait le sorcier pour lui trouver un nom. Au final, c'était lui-même qui se l'était trouvé, s'appropriant un nom de personnage dans un livre de la bibliothèque qu'il avait eu sous les yeux durant quelques minutes. « Zero. » « Toi-même abruti. » « Non, c'est mon nom désormais. Tu m'appelles Zero. » « Jamais. Je préfère Patronus. » « Si tu fais ça je te bouffe le bras. » « Bah vas-y essaye, je préfère avoir un bras en moins que t'appeler Zero. T'as trouvé ça où, dans une pochette surprise de dragée de berty crochue ? » « Dans un livre. C'est le nom d'un chien fantôme, j'aime bien. » Malgré les quelques disputes, Zero était bien l'une des seules choses que Braon acceptait à ses côtés. Outre le fait qu'il ne pouvait tout simplement pas fuir celui-là, il l'appréciait, s'amusant à le provoquer comme lui le faisait. Avoir une partie de soi trottinant à ses côtés, ce n'était pas si mal finalement.  
 


This one moment when you know you're not a sad story. - PREMIERE PARTIE.

L'irlande, ces contrées vastes aux effluves douces et sucrées aux emblèmes singuliers. Ce pays, puant la chance à plein nez à en dégouter les saints. Cette même chance qu'il n'a pas obtenu à travers les champs verdoyants de son pays natal. Braonàin, ou plus couramment nommé Braon pour des raisons de simplicité qui l'horripile, né à Newtownabbey d'une mère irlandaise et d'un père anglais, vivant dans le modeste village qu'est Ballynure. Parmi toutes ces bâtisses, la demeure des Stratton, plus imposante que ses voisines, bien plus ridicules que les manoirs des contrées irlandaises. Bien que pure, cette famille n'a jamais croulé sous l'or. Pourtant, les parents de Mme Stratton, née Tenney, sont des nobles au porte-monnaie bien rempli. Famille réputée à travers l'Irlande, ils n'ont cependant jamais voulu apporter un soutient à leur fille. En effet, malgré leur affection -bien que légèrement réservée- envers elle, ils n'ont pu accepter son mariage avec cet anglais qui débarquait sans aucun gallion en poche, jugeant là que c'était son choix et que par conséquent, elle devait l'accepter. Ce qu'elle a fait sans émettre le moindre reproche, encaissant la situation désastreuse de son mari, apportant son aide en allant travailler dans la ville la plus proche. C'est grâce à cela, d'ailleurs, qu'ils purent se payer une telle maison et subvenir aux besoin de leur trois enfants. Mme Stratton a toujours cru là au commencement de sa vie, à un bonheur sans fin qui ne se résumerait pas à chercher de l'argent et à débattre les prix de la nourriture du coin. Non, là, elle pourrait enfin avoir une vie normale, celle dont elle rêvait déjà lorsqu'elle n'avait fait que croiser le regard de ce sorcier à qui elle est désormais liée. Du moins, c'était bien ce qu'elle pensait, les rêves ayant certainement effacés toute notion de lucidité dans l'esprit de la jeune femme qui oubliait bien vite que la vie était pleine de surprise.

We tried our best to save the world, but everyday is still the same
« C'est une si belle journée. » L'arrivée du printemps avait fleurit le jardin de la demeure des Stratton, le parsemant de fleurs sauvages aux couleurs chatoyantes. L'air était agréablement doux et chaud, rendant les boissons fraîches encore plus satisfaisantes. Mme Stratton sirotait d'ailleurs l'une d'entre elle, à l'ombre d'un chêne à l'écorce nouvelle, acquiesçant aux dires de son amie. Le printemps était la saison qu'elle préférait, et ce, depuis qu'elle était enfant. Les journées étaient des plus magnifiques, digne des songes de poètes. Le printemps. Une vraie muse à lui seul. « En effet. J'aimerais qu'elles soient toutes semblables à celle-ci » Avait soupiré la jeune femme au timbre de voix si mélodieusement nostalgique, les yeux rivés sur le groupe d'enfant qui s'amusait dans l'herbe à quelques mètres de là. Aujourd'hui, c'était l'anniversaire de son fils aîné, Owen. Ses quelques camarades se roulaient par-terre, se coursaient à en perdre haleine, perdus dans l'enfance qui leur était accordé le temps d'une journée. Il venait d'avoir onze ans, et cela ne signifiait qu'une seule chose pour la mère de famille, que son fils n'allait pas tarder à prendre son envol. Sous son chapeau démesuré, la rousse à ses côtés lui lançait une œillade indiscrète, un sourire contrit aux lèvres. « Ne vous en faites pas, Maureen. Tout se passera bien pour votre fils. Il n'y a pas de raison pour que cela se passe autrement » La noble semblait bien jeune aux côtés de la brune, qui n'avait pourtant que deux ans de plus qu'elle. Peut-être étais-ce là le résultat de ses grossesses, notamment la première qui, selon son humble avis, était arrivé bien trop tôt. Mme Stratton n'était même pas mariée lorsqu'elle avait mit Owen au monde, faisant de lui un bâtard peu reconnu que la plupart de ses amies considéraient comme une erreur. Le garçon n'avait jamais apprécié ce statut qui ne lui revenait en aucun cas de droit, faisant tout pour faire oublier « Owen, l'enfant non désiré ». Il avait d'ailleurs très mal réagit à l'arrivée de son frère, Braonàin, qui fut immédiatement considéré comme le principal héritier Stratton étant donné que lui, était né d'une union maritale. Jamais il n'avait pu l'accepter, prenant son frère pour unique responsable, le repoussant même dès ses premiers jours. Il n'allait pas le voir, ne posait pas les yeux sur lui, se contentant de faire comme s'il n'existait pas. Braonàin ne faisait pas parti de ce groupe d'enfant en train de rire aux éclats près des par-terres des fleurs, il n'était pas non plus près des adultes discutant au milieu du salon. Le petit garçon, âgé de cinq ans, se trouvait dans sa chambre, reclus de la fête. Comme si ce jour-là, il n'existait pas. Il somnolait sur son lit, s'endormant parfois avant de se réveiller en sursaut sur les rires un peu trop fort ou les voix un peu trop aiguës. Lui n'avait jamais comprit pourquoi son frère ne le voulait pas dans sa vie, pourquoi ils n'étaient pas liés hormis par le sang qui coulait dans leurs veines. Mais, las d'essayer une approche, las de se faire marcher sur un pied par son frère qui ne prenait même pas en compte son existence, il n'essayait plus rien. Il ne l'effleurait même plus, se contentant de l'observer parfois et de passer ses nerfs fragiles d'enfant sur sa petite sœur. Emeraude, de trois ans plus jeune que lui, celle qui réussissait à attirer l'attention d'Owen, celle qui était devenue sa protégée, son trésor. Pourquoi, d'ailleurs ? Pourquoi elle, elle y avait droit, et pas lui ? Braonàin ne l'aimait pas. Il n'aimait pas sa sœur parce qu'il ne comprenait pas, tout simplement. Si elle avait un grand frère, jamais il ne lui laisserait la chance d'en avoir deux alors que lui-même n'avait rien eu de tout ça. C'était hors de question. C'est en maudissant une énième fois la venue au monde d'Emeraude qu'il s'était endormi à nouveau, les vagues chants d'oiseau transperçant la fenêtre soigneusement fermée de sa chambre du premier étage. En bas, la fête continuait de battre son plein. Des bièreaubeurres circulaient sur les tables, les discussions se faisaient plus endiablées et plus enjouées. Mme Stratton avait quitté l'ombre de l'arbre, traversant son jardin en tenant de façon élégante une ombrelle au-dessus de sa tête, toujours accompagnée de son amie. Jetant son regard sur l'horizon, elle avait de nouveau soupiré. « Avez-vous entendu parler des prochaines taxes que Messire O'Lennal va soumettre au village ? » A l'époque, plusieurs familles pures et nobles tenaient une partie du pays d'une main de fer, régnant sur les villages où seules les personnes socialement inférieures à elles se trouvaient. Les villages du genre de Ballynure. A leur tête se trouvait un certain O'Lennal, riche héritier d'une longue lignée de nobles sang-purs réputés à travers les contrées irlandaises.  C'est avec un léger rictus amer que la rousse avait répondu, hochant la tête. « Oh oui j'en ai entendu parler. Mon mari fait parti de ces quelques conseillers de Ballynure qui se doivent de prendre ce genre de décision. Pensez-vous que j'en ai entendu parler. » Arrêtant leur marche lente en un mouvement de bras, Mme Stratton avait doucement saisit le poignet de son amie, les sourcils froncés. « Voulez-vous dire par là que votre mari a accepté ces balivernes ?! Vous rendez-vous compte que personne, ici à Ballynure, ne peut payer une telle taxe sous peine de voir sa famille crouler sous les dettes ? » L'injustice, voilà une chose qu'elle méprisait plus que tout au monde. Ils ne méritaient pas de tels impôts, ces derniers étaient présents uniquement pour enrichir ces familles déjà plongées dans l'or de leur noblesse. Ces êtres haïssables qui, pourtant, avaient tout les droits sur leur village. La jeune femme aux cheveux de feu avait esquissé un simple sourire, penchant légèrement la tête sur le côté. « Ma chère. Sachez que mon mari n'a simplement pas le choix. S'il refuse une taxe soumise par Mister O'Lennal, je n'ose imaginer ce qui s'abattrait sur notre famille. Comme vous l'avez si bien souligné, personne à Ballynure n'a les moyens de subvenir à ses besoins tout en payant une telle taxe, pas même nous. » Soulagée et quelque peu confuse, Mme Stratton avait lentement lâché le bras de sa comparse, baissant les yeux. « Enfin, estimons nous heureuses d'être au moins de sang-pur, il semblerait que Mister O'Lennal a des projets plus... Onéreux pour ceux qui n'ont pas cette chance. »

La fête était désormais terminée et les derniers invités quittaient les lieux. Emeraude se trouvait dans les bras de Mme Stratton tandis que cette dernière rangeait les plats dans la cuisine. Braon était descendu de sa chambre quelques minutes auparavant, prenant soin de piquer dans les assiettes que sa mère mettait au froid lorsque celle-ci avait le dos tourné. « Tu aurais dû venir t'amuser avec tes amis, Braonàin, c'était une super fête ! » Le petit garçon ayant hérité d'un prénom typiquement irlandais avait stoppé son vol de cuisse de poulet, laissant sa main pendue au-dessus de l'assiette avant de relever les yeux vers sa mère. « Ce ne sont pas mes amis. » Il n'en avait pas. Personne n'avait voulu être l'ami d'un garçon semblant aussi ennuyeux et dénué d'intérêt ici. Owen avait beau être le « bâtard » de la famille, il n'en restait pas moins le plus apprécié auprès des autres enfants, celui qui attirait les regards, celui qui provoquait les rires. « Ne dit pas de bêtise voyons. Et arrête avec ce poulet ! » Elle lui avait tapoté la main, arrachant un « Maiiiis » à l'enfant, avant de reprendre. « Je suis sûre que ça aurait fait très plaisir à Owen de t'y voir » Braon avait saisit le dossier d'une chaise, la raclant au sol – bruit qui avait arraché une grimace à sa mère – avant d'y prendre place, posant sa tête dans le creux de ses mains en soupirant fortement. « Ahah, même pas en rêve. » Avait prononcé Owen, posté près de l'encadrement de la porte. « Jamais je ne voudrais voir cet avorton présent à l'une de mes fêtes. Qu'il reste dans sa chambre, c'est très bien comme ça. S'il pouvait s'étouffer avec son oreiller... » « OWEN ! » Avait crié sa mère, outrée. Elle avait l'habitude de voir son fils aîné distant avec Braon, mais jamais elle ne l'avait entendu être si dur dans ses propos. Braon, quant à lui, s'était figé sur sa chaise, les yeux dans le vide. « File immédiatement dans ta chambre. Et je ne veux plus t'entendre dire de telles ignominies ! » Collant une main sur les oreilles de sa fille qu'elle tenait encore dans les bras, Mme Stratton avait effectué un bref signe de tête pour ordonner à son fils de sortir, ce qu'il fit aussitôt, lâchant un long soupir. « Braon, ne l'écoute pas, il... Il est simplement un peu perturbé, tu sais. Avec son anniversaire, la rentrée qui se fait bientôt et... » « Oui, oui. » Avait coupé le garçon, le regard toujours perdu dans le vague. Sa mère l'avait observé, inquiète, avant de poser Emeraude, ordonnant à Braon de veiller sur elle le temps qu'elle discute avec son père. Une fois la jeune femme sorti, le garçon s'était tourné vers sa sœur. Une bouille d'ange au sourire angélique. De quoi lui donner envie de vomir. Posant ses yeux sur le couteau que sa mère avait déposé quelques minutes plus tôt sur le plan de travail, Braon avait dessiné un immense sourire sur ses lèvres. « Emeraude, va chercher le couteau là-bas » Il savait que la petite fille faisait tout ce qu'il lui disait. Malgré le fait qu'il la détestait, elle faisait toujours tout ce qu'il ordonnait. C'est d'ailleurs du haut de ses trois ans que la petite fille aux cheveux légèrement bouclés s'était dirigé vers le plan de travail, se mettant sur la pointe des pieds pour essayer d'attraper ce que son frère voulait. Ses doigts effleuraient le manche, tentant de le pousser vers la paume de sa main. Le couteau se rapprochait du bord, jusqu'à tenir en équilibre sur celui-ci. Le père des deux enfants, ayant laissé sa femme aller discuter avec Owen, était arrivé au bon moment, se ruant sur sa fille en voyant l'objet basculer en arrière, manquant de se planter dans la fine chair enfantine d'Emeraude, tombant au sol en un tintement sonore. « MAIS ENFIN BRAONAIN OU AVAIS-TU LA TETE ! ELLE AURAIT PU SE TUER ! » Hurlait son père, tenant sa fille qui pleurait désormais dans ses bras. Le garçon s'était levé de sa chaise, tétanisé. Il s'était approché de sa sœur, vite retenu par la main de son père qui avait brusquement enserré son bras. L'homme ne voulait pas qu'il l'approche, qu'il la touche, mais ne pouvait décidément pas lui dire ainsi. Malgré tout, les traits de son visage s'étaient fait haineux, sombres, alors qu'il s'était relevé, tenant Emeraude contre lui. « File. » « Papa je suis désolé je ne voulais pas je... » « File, je t'ai dis. » Braon avait un instant fixé sa sœur, qui le regardait de ses yeux toujours aussi innocents, collée à son père. Il avait voulu qu'elle meurt. Qu'elle disparaisse. Et il ne comprenait pas. Il avait cligné des yeux puis était parti en courant, une larme roulant le long de sa joue.

Tell me who you really are.

ϟ pseudo et âge: Blondie Merci Serpillière & 20 ans Yeah!
ϟ Où as-tu trouvé le forum? Ah-ah.
ϟ Personnage: Inventé
ϟ As-tu un autre compte sur BP? Non. J'en ai deux. Une lionne et un serpent :3
ϟ Présence: Dès que possible, comme toujours.
ϟ Une remarque? Qui veut une crevette ? Robert47cm 


Dernière édition par Braonàin N. Stratton le Sam 19 Avr - 12:33, édité 8 fois
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Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. » Empty
Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Guest, Dim 5 Mai - 17:52 (#)
This one moment when you know you're not a sad story. - DEUXIEME PARTIE.

All the violence all the blood and every tear, fill your minds more and more with hate and fear
« Mais non Maman je te jure, ce n'est pas moi ! Elle a glissé ! » Braon tentait de se justifier, du haut de ses six ans. Sa petite sœur, remplie de larmes, se faisait consoler par leur père sur le canapé. Le tapis du salon était à moitié retourné et la petite table présente près de la fenêtre était échouée au sol. Braon ne mentait pas, Emeraude avait réellement glissé sur le tapis, se prenant les pieds dans un pan de ce dernier, entraînant la table dans sa chute. Son front allait certainement être gratifié de cet accident par une belle bosse bleue dès le lendemain, mais en aucun cas Braon ne l'avait poussé ou quoique ce soit. Il l'avait bien blessé, quelques secondes avant, mais rien de physique, non. Lui, il l'avait blessé avec des mots. Il lui avait affirmé qu'elle n'avait pas à être le centre du monde, qu'elle n'avait rien, strictement rien, de spécial pour attirer l'attention comme ça sur sa personne. Mais il n'avait pas levé la main sur elle. Pourtant, ses parents peinaient à le croire. Son père, du moins, car sa mère tentait toujours de prendre son parti. Quitte à partir dans une énième dispute avec son mari. D'ailleurs, cette dernière avait hoché la tête, accroupie devant son fils qui avait les yeux embués de larmes. Pourquoi était-ce toujours de sa faute à leurs yeux ? « Braonàin... Je veux bien te croire. Mais, combien de fois t'ai-je dis de ne pas jurer ? » Les promesses, une chose si particulière pour la jeune femme qu'elle avait inculqué à ses enfants que promettre n'était pas une chose à faire, comme ça, comme des paroles en l'air. Si l'on s'engageait dans une promesse, on se devait de la tenir, coûte que coûte. Les mensonges n'avaient pas leur place ici. Le petit garçon avait baissé les yeux, haussant les épaules. Il savait ce que ça signifiait pour sa mère. « J'ai rien fais » La jeune femme avait soupiré, lançant un rapide regard à son mari qui avait fait un bref signe de tête à son intention. Ayant son consentement silencieux, elle s'était encore plus abaissé, relevant le menton de son fils pour le regarder dans les yeux. Depuis ce qu'il avait osé faire il y a presque un an désormais, ils avaient toujours peur de voir Braonàin faire du mal à leur petite fille. Mais pour Mme Stratton, ce n'était pas sa faute. Du moins, pas entièrement. Il était jeune, et il ne savait pas ce que ses actes pouvaient engendrer, il n'en n'avait pas conscience. Alors, même si elle ne rejettait pas la faute sur son fils, elle était assez lucide pour savoir ce qu'un enfant ne comprenant pas encore totalement le sens du bien ou du mal pouvait faire, le surveillant d'assez près lorsqu'il n'était pas loin de sa sœur. Elle avait entendu ses mots, ses paroles aussi acides qu'un poison. Elle en avait frissonné. Qu'avait-elle mal fait pour voir ses enfants se haïr à ce point ? « Tu peux me le promettre, Braon ? Vraiment ? » Elle sondait son regard, à la recherche de quelque chose d'inaccessible. Son cœur, ses pensées. Elle aurait voulu se trouver dans la tête de son fils pour savoir ce qu'il pensait de tout ça. Mais, lui-même n'en savait rien. Il avait froncé les sourcils avant d'hocher la tête. « Je te le promets » Maureen s'était redressée, posant un regard inquiet sur la petite fille assise sur le canapé. Emeraude semblait tellement fragile et pourtant si courageuse, elle encaissait les coups sans hurler, restant silencieuse face à cette chute qui lui avait pourtant fait couler quelques gouttes de sang. Seul ses larmes déferlaient sur son visage enfantin. Soudain, la petite fille s'était levée, sous les yeux protecteurs de ses parents. Elle se dirigeait vers son frère, qui gardait la tête baissé depuis sa promesse. Que lui voulait-elle ? Affirmer qu'il l'avait poussé pour se venger de ses paroles ? Cela aurait été tellement plus simple si c'était ce qu'elle avait fait. Cela aurait été plus simple de la haïr. Pourtant, elle avait levé ses minuscules bras, encerclant Braonàin en une étreinte douce. Elle ne lui en voulait pas. Elle ne lui en avait jamais voulu, et c'est bien ça qui le rendait aussi mal, car il n'avait aucune raison de la détester, de la faire souffrir. Et ça lui rongeait l'âme à en faire saigner les dieux.

Quelques semaines plus tard, la porte de la demeure Stratton était ruée de coups, au beau milieu de la nuit. La maison s'était éveillée en sursaut, tous descendant près de l'entrée, se serrant presque les uns les autres inconsciemment. Braonàin n'avait pas encore reprit totalement ses esprits, toujours à moitié prit dans un sommeil réparateur. C'est d'ailleurs pour cela qu'il avait passé un bras autour de sa sœur en un geste réconfortant, sans en avoir conscience. La petite fille n'avait rien dit, se serrant encore plus contre son frère, profitant de son état d'endormi. Il n'avait jamais été du matin, c'était toujours un moment où il se trouvait être plutôt... Instable. Il pouvait parfois être d'une humeur massacrante tout comme être distraitement attentionné, comme cette nuit-là. Mr Stratton, ayant prit la tête, avait levé sa baguette, la pointant vers la porte. « Tu... Tu vas ouvrir ? Et si c'est Mister O'Lennal ? » Les taxes avaient empirées depuis plusieurs mois. Si bien que les Stratton avaient été obligés de redoubler d'effort dans leur travail, laissant leurs enfants aux mains de la voisine qui était une très bonne amie à eux. A vrai dire, ils n'avaient pratiquement pas d'ennemis au sein de Ballynure. Seul ces tyrans abjectes pouvaient faire office d'ennemis officiels. « Un sortilège entre les deux yeux, et il nous fichera la paix. » Sur ces paroles d'un courage tremblant et bancal, Mr Stratton avait déverrouillé la porte d'un mouvement souple de la main, avant de poser une main hésitante sur la poignée. Les respirations de la famille semblaient n'en former qu'une. Le cœur battant, il avait ouvert la porte à la volée, tombant nez à nez avec une personne au visage familier. L'homme avait eu un moment d'absence, fixant son vis à vis, avant de soupirer et d'affaisser les épaules, baissant sa baguette. « Oh par Merlin, qu'est-ce que tu m'as fait peur vieille branche ! » Un rire lui avait répondu, se mélangeant à celui du père de famille, avant de s'éteindre amèrement. « Navré de vous déranger à une heure si tardive, mais... Enfin, tu te doutes que nous ne serions pas là si c'était quelque chose sans importance » Mr Stratton hocha la tête, se poussant pour les inviter à entrée. Son ami avait adopté un ton des plus dramatiques, de quoi l'alarmer. Au pas des escaliers, Mme Stratton et ses enfants contemplaient les nouveaux venus. La jeune femme avait esquissé un sourire, s'approchant vivement de la femme qui faisait son entrée, rapidement suivit par une petite fille aux longs cheveux noirs et aux yeux aussi beaux qu'un diamant. « Ma chère. Ravie de vous revoir. J'espère que ce n'est pas trop grave » La femme était plus petite que Maureen d'au moins une dizaine de centimètres. Elle avait un visage fin où résidait des traits tirés par une fatigue que Mme Stratton ne lui connaissait pas. Ses cheveux n'étaient plus aussi soigneusement coiffés qu'auparavant et ses vêtements étaient froissés. « J'aurais aimé vous dire que non, Maureen. Malheureusement, la situation est des plus critiques... » Alors que leurs maris s'étaient serrés la main avant de se tapoter l'épaule, les deux jeunes femmes avaient échangés un regard entendu. « O'Lennal, n'est-ce pas ? » Un sourire triste s'était peint sur le visage brouillé de la plus jeune. Avant qu'elle ne réplique, Mme Stratton avait posé une main sur son bras. « Nous en parlerons tout à l'heure » Elle ne voulait pas que les enfants puissent entendre ça. « Oui, vous avez raison. Oh, je vous présente Eleen, ma fille. » Avait-elle répondu, faisant quelque peu avancer la petite brune qui se cachait derrière elle. Mme Stratton s'était penché, passant un doigt léger sur la joue d'Eleen. « Tu es vraiment magnifique... Depuis le temps que vous m'en parlez. Et voici... Emeraude, ma fille, et Braonàin, son frère. » Alors que les deux jeunes femmes se lançaient dans les présentations de leurs enfants respectifs, l'homme qui avait tambouriné leur porte s'était tourné vers elles, les arrêtant en un geste poli de la main. « Navré de vous interrompre, mais je pense qu'il serait plus judicieux de coucher les enfants. Il est tard, nous avons eu une rude journée de marche et Eleen doit être épuisée. »

« Mais je ne comprends pas, Anton. Comment avez-vous fait pour échapper à leur garde ? » Ils étaient désormais entre adultes, assit autour de la table de la cuisine, une boisson fumante entre les mains. Les enfants étaient couchés, Eleen dormant dans la chambre d'Emeraude. Mme Stratton avait bien proposé la chambre d'Owen, mais la petite fille ne semblait pas vouloir rester seule pour dormir. Elle avait peur du noir, et à en croire sa mère, c'était depuis que ces hommes avaient mit à feu et à sang la maison de leur voisin une nuit il y a de cela plusieurs semaines. « Nous avons marché. Transplaner aurait été trop risqué, tu les connais, ils ont une main sur tout ce qui implique la magie. Nous ne pouvions pas nous rendre chez nos familles, elles sont bien trop éloignées de notre village. Alors, j'ai pensé à toi, vieux frère... » Les deux hommes se connaissaient depuis leur adolescence, ayant lié un lien très fort, allant au-delà de l'amitié. Ils étaient tout deux de sang-pur, mais Anton s'était marié avec une née-moldue. C'est pourquoi leur famille avait droit aux taxes des « sang-impures », s'élevant même un peu plus que la normale simplement pour motif qu'Anton déshonorait son rang. Cependant, ils étaient loin d'avoir assez argent pour tenir plus longtemps, et ils ne savaient que trop bien ce qu'il pourrait leur arriver s'ils ne payaient pas. « Nous sommes sincèrement désolés de vous entrainer dans cette histoire... » Soupirait la jeune femme. Anton, à l'entente de ses mots, avait passé un bras autour des épaules sa femme, hochant la tête. « Elle a raison je.. Nous ne voulions pas vous impliquer dans là-dedans, mais... » « Vous n'avez pas à vous en faire, nous vous cacherons ici le temps qu'il faut. » « Oui, vous n'aurez qu'à prendre la chambre d'Owen le temps qu'il est à Poudlard. »

Cela faisait plus d'un mois que la famille McCawley s'était installée chez les Stratton. Eleen s'entendait à merveille avec Emeraude, bien qu'elle était un peu plus vieille que cette dernière. Ce n'était pas étonnant d'ailleurs, la jeune Stratton étant toujours à l'écoute des peurs et des cauchemars de la demoiselle, frissonnant à chacun d'eux avant de lui adresser un immense sourire. Elle ne savait pas pourquoi Braonàin restait en retrait lorsqu'elles s'amusaient ensemble, tentant toujours de lui parler ou de s'approcher de lui. Mais, le petit garçon fuyait toujours, du moins, lorsqu'elle tenait la sœur de ce dernier par la main. Elle avait voulu savoir pourquoi il n'aimait pas sa sœur, mais sa mère lui avait demandé de ne pas trop posé de question une fois chez eux. Ils étaient déjà assez compatissants en les cachant. Eleen savait pourquoi ils se cachaient. Elle les avait entendu. Ils ne pouvaient plus payer, et s'ils étaient resté chez eux, ils auraient finit comme leur voisin. Ce jour-là, la petite brune avait versé une larme à ce souvenir, avant de partir au pas de course vers la cour arrière de la demeure Stratton. Elle apercevait Braon, assit dans un coin. Emeraude n'était pas là, alors, elle s'était risqué à aller à sa rencontre. Une fois face à lui, il n'avait même pas levé les yeux. « Pourquoi tu t'amuses jamais ? » Le silence lui avait répondu. Elle était resté comme ça face à lui durant plusieurs minutes, tapotant dans un caillou, surprenant le petit garçon qui s'attendait à la voir partir. « J'ai pas essayé. » Eleen s'était alors rapproché, se penchant assez pour lui attraper la main et l'entrainer dans le jardin. «  J'vais t'apprendre. » Braon, confus, avait senti ses joues rougir, observant la brune grimper au chêne qui surplombait leur jardin. « Allez, suit moi ! » Mais le garçon n'en avait rien fait, restant les bras ballants au pied de l'arbre. « Mais allez viens j'te dis ! Tu risques rien ! » « T'as pas peur là-haut ? » Eleen avait haussé les épaules avant de rire aux éclats, descendant de l'arbre. Des bouts d'ecorces parsemaient ses cheveux et ses vêtements, et les manches de son haut étaient déchirées à quelques endroits. « Ta mère va s'énerver en voyant ça » Avait prononcé le garçon en pointant du doigt les déchirures. « Et alors ? Calme toi Bra... Bronan, c'est pour rire ! C'est pas drôle de rester dans son coin sans rien faire » « C'est... Braonàin. » Avait reprit le garçon, écoutant l'accent pourtant irlandais de la demoiselle haché son prénom. « Oh, j'ai du mal avec les prénoms d'ici » « Mais t'es pas irlandaise ? » « Si. » « Ah... » Plus les jours passaient, plus Eleen tentait d'entrainer Braon avec elle. Elle essayait de le faire venir dans le lac près de la demeure, de s'aventurer dans la forêt, de grimper encore et toujours à ce chêne. Mais rien. Braon se contentait de l'observer ou bien de l'écouter parler lorsqu'ils étaient allongé dans l'herbe. Il n'était pas bavard, mais, elle l'aimait bien. Peut-être un peu trop timide, mais c'était là ce qu'elle aimait chez lui, pouvant le taquiner à ce sujet ou le provoquer jusqu'à voir ses joues s'empourprer.  « J'peux t'appeler Braon ? »  « Non. »

Quelqu'un venait de taper à la porte. Une fois. Deux fois. Les regards se croisaient, apeurés, paniqués. Ils savaient que c'était eux. Rapidement, une voix se faisait entendre à travers la porte. « Ouvrez. » Un mot, simple, ou plutôt, un ordre. Ouvrez ou ils le feront à votre place. Mr Stratton s'était levé, montra l'escalier d'un signe de tête. Il avait attendu que son ami et sa femme soit parti avant d'aller ouvrir, peignant un faux sourire poli sur ses lèvres. L'homme qu'il avait en face de lui, il aurait voulu l'étrangler de ses propres mains. « Monsieur O'Lennal. » « Stratton. » Un bonjour des plus glacials. Le regard de l'homme ne se posait pas sur son visage, il parcourait la pièce derrière lui du regard, à la recherche de quelque chose. Ou plutôt de quelqu'un. « Que puis-je pour vous ? » Osait-il. Les fines lèvres de Mr O'Lennal s'étaient lentement ourlées en un rictus. Il savait. « Epargnez nous tout ce blabla ridicule, voulez-vous ? » Il commençait à être mal à l'aise. Il n'était pas dupe, il savait que l'homme ne renoncerait pas avant d'avoir fouiller sa demeure si cela était nécessaire. Il espérait que Maureen avait le temps d'emmener les McCawley derrière chez eux afin qu'ils puissent s'enfuir. Il n'avait pas répondu, observant O'Lennal qui avait finit par se rapprocher de lui, l'écartant d'un mouvement de bras afin de pénétrer les lieux. Il avait constamment cet air de suffisance, de supériorité. Il dégageait une aura forte et imposante. Parcourant le salon lentement, il donnait l'impression de posséder la pièce. « Hé bien, dites moi. Je n'ai pas que ça à faire. » Mr Stratton avait presque sursauté, secouant légèrement la tête avant d'hausser les épaules. « Je ne vois pas de quoi vous parlez, Mr O'Lennal. » « Vraiment ?  Dans ce cas vous êtes bien plus stupide que je ne le pensais. » Proche du visage de Mr Stratton, il s'était penché pour le détailler, un air mauvais et méprisable sur chaque parcelle de sa peau. « Mais, je dois vous avouer, Stratton. Ca ne m'étonne guère. A quoi devrais-je m'attendre venant d'un sang-pur incapable de subvenir convenablement aux besoins de sa famille, ne faisant là aucun honneur à son rang ? » « Monsieur je.. » « Je n'attends pas de réponse, Stratton. Contentez-vous de vous taire. Vous savez ce que je fais au famille dans le genre de la vôtre, n'est-ce pas ? Bien. » Il avait hoché la tête vivement. Même si cet homme ne lui inspirait que du dégoût, il ne pouvait décemment pas se rebeller. Il savait ce qu'il risquait à faire une telle chose absurde. Se reculant de l'homme tétanisé, O'Lennal souriait toujours, se rapprochant de la cheminée du salon en contemplant la décoration d'un air écœuré. Ces sang-purs pauvres n'avaient aucun goût. Ou bien, aucun moyen de se payer le bon. De quoi le faire encore plus sourire. « Les gens comme vous m'horripile Stratton. Pourtant, je dois bien avouer que je ne vous pensais pas aussi téméraire. » L'homme de famille avait haussé les sourcils, déglutissant difficilement. « Que voulez-vous dire ? » « Hé bien, allons, réfléchissez. Copiner avec un traître à son sang en fuite... Tss tss tss. Quel mauvais choix vous avez fait là » Oui, il savait. « Allez-y. » Avait ordonné O'Lennal à ses hommes encore postés près de la porte d'entrée, le regard toujours fixé sur Stratton. Les hommes avaient monté l'escalier, faisant descendre les deux enfants et Maureen en larmes. Il sentait son cœur défaillir, ratant pratiquement chaque battement. « Lai... Laissez les » Ils avaient été conduit jusqu'au milieu du salon. Un homme tenait Emeraude et Braonàin par le bras, un autre avait la baguette pointé en leur direction. A côté, deux autres maintenaient Maureen qui tentait de se débattre. La petite fille ne comprenait pas ce qu'il se passait, se contentant de fixer sa mère qui ne cessait de pleurer. Braon, quant à lui, était tétanisé. Il gardait ses yeux dans le vides, les posant parfois sur un pan du tapis, ce même tapis sur lequel Emeraude était tombé il y a un peu plus d'un an. Il ne voulait pas relever le regard, il ne voulait pas affronter celui de ces hommes. « Vous savez parfaitement que j'en suis capable, n'est-ce pas ? Alors dites moi où ils sont. Et tout de suite. » « Arrêtez ! Ils.. Ne sont pas là ! Ils sont parti il y a plusieurs semaines déjà ! » « Stratton, j'attends. » « Ecoutez moi ! Ecoutez moi ! Ils ne sont plus là ! On ne sait pas où ils sont ! Ils sont parti sans rien nous dire ! Ils... Ils ne voulaient pas nous impliquer là-dedans ils... ! » « Mais faites taire cette catin par Merlin ! » A l'entente de ce mot, c'est comme si un déclic s'était fait dans l'esprit des deux hommes maintenant la jeune femme. L'un avait arboré un regard lubrique, arrachant un soupir à son supérieur qui avait, d'un geste de la main, ajouté « Et faites-en ce que vous voulez » « Non, Maureen NON ! » Sa femme, son amour, celle qui était tout pour lui... Ces hommes osaient poser leur main sur son corps. L'un avait voulu lui lancer un sortilège de silence, mais l'autre l'en avait dissuadé. Ses cris ne feraient que convaincre Stratton. Alors les mains, souillées de nombreux sang-impurs, avaient parcouru sa taille, son dos, ses côtes. Ce n'était ni tendre ni brusque, c'était une torture qui la rendait folle. Elle se sentait salit, répugnante. Elle hurlait à s'en bousiller la voix, la rendant casser et ternit par ce qu'ils étaient en train de lui faire. Son haut s'était échoué au sol alors que O'Lennal maintenait Stratton là où il était. Le spectacle était trop beau pour qu'il prenne fin maintenant. Emeraude cherchait sa mère, l'appelait en tendant les bras vers elle. Braon, lui, ne bougeait pas, ne la regardait pas. Pourtant, même si ses yeux étaient fixés sur le tapis, il voyait le corps de sa mère du coin de l'oeil. Il voyait ces hommes qui la touchait. Il avait l'impression de mourir à chaque cri qu'elle faisait. « J'attends, Stratton. » La longue jupe avait volé près des deux enfants, rejoignant le sol. Un nouveau terrain à découvrir. Les mains étaient passé sur les hanches, n'allant cependant jamais au-delà. Ils voulaient faire durer le plaisir. « Votre famille sera réduite à néant. Vous n'aurez plus rien. Rien du tout. Vous serez mit dehors, Ballynure ne vous acceptera plus, tout comme toutes les villes alentour. Vous serez réduit à des sorciers sans abris, sans argent, sans nourriture. Vos enfants mourront de faim et de soif et si vous osez utiliser un seul sortilège, je me ferais une joie de vous arracher les veines pour faire couler ce sang qui ne mérite pas d'y être. Vous serez moins que rien, moins que ce que vous êtes maintenant, Stratton. » Un cri, des froissements de tissu. Emeraude qui appelait « Maman » à tout va. Son père qui ne pouvait pas bouger. Ca en était trop. Il allait craquer. Braon tremblait de la tête au pied, aussi blanc que la chemise de O'Lennal. Ses yeux étaient comme vides, fixés sur un point inexistant. Il serrait les poings, mais n'avait aucune force. Son corps ne réagissait plus, ou peut-être réagissait-il un peu trop. Ses jambes allaient flancher sous peu. L'un des hommes en train de toucher sa mère s'en était détacher, ordonnant à l'autre de ne pas continuer sans lui. Il s'était rapproché du garçon, s’accroupissant devant lui. Braon aurait préféré qu'il ne soit pas là. Ne pas voir son visage, ses yeux. Il devenait dingue. « Hey, petit. On ne vous veut pas de mal, tu sais. Mais, c'est la procédure quand quelqu'un ne nous obéit pas. Nous, tout ce que l'on veut, c'est les McCawley. Ils nous doivent de l'argent, tu comprends ça, non ? On ne peut pas les laisser se cacher et avoir un toit sans nous payer, tu saisis ? » Braon ne bougeait pas. Il n'hochait pas la tête, il ne clignait pas des yeux. Ses yeux le brûlaient, d'ailleurs. « Tout ce que l'on veut, c'est qu'ils nous payent. On ne leur ferait aucun mal. Je te le promets. » Les paroles de trop pour le petit garçon. Tout tournait autour de lui, il avait envie de vomir. Je te le promets Il serrait encore plus ses poings, écarquillais légèrement les yeux jusqu'à avoir l'impression de les sentir fondre dans leurs orbites. Quand on promet, on ne peut pas mentir, Braonàin. Sa respiration était courte, saccadée. Son cœur le faisait souffrir. Je te le promets « Ils sont derrière ! Ils sont là-bas, dans la forêt ! Ils courent ! » Il avait lâché un long souffle, un souffle rempli de douleur et d'espoir. Il avait promit. Ses poings s'étaient desserrés, mais sa tête tournait toujours. Il ne voulait pas voir sa famille réduite à néant, il ne voulait pas voir sa mère se faire toucher encore une fois. L'homme s'était levé, un immense sourire aux lèvres. Maureen criait, pleurait. Tout était foutu. Tout. Mais il a juré...

Il ne leur avait pas fallut bien longtemps avant de les rattraper. Dix minutes, tout au plus, et la famille McCawley se trouvait au beau milieu du jardin des Stratton. Ces derniers avaient été trainés de force dans ce dernier. L'homme ayant fait cette ignoble promesse à Braon le tenait par l'épaule, agrippant cette dernière un peu trop brusquement, comme si en une simple poigne il aurait voulu broyer un à un tout ses os. Certains avaient crié. Maureen avait hurlé pendant que l'on y entrainait, uniquement vêtue de sous-vêtements. Son mari s'était débattu pour tenter de rejoindre sa femme, en vain. Emeraude avait pleuré, criant pour la première fois à travers ses larmes. Braon, la peur au ventre, avait également élevé le ton de sa voix, ne sentant pourtant presque pas la douleur à son épaule. Ses pieds avaient trainés au sol de temps à autre, ses jambes ayant de plus en plus de mal à le supporter. Pourtant, malgré tout ce vacarme, chacun était devenu étrangement silencieux une fois posté dans le jardin. Ils donnaient l'impression d'être des pantins que l'on oubliait d'agiter. Anton se tenait devant son ami qui était blême. Ils s'étaient longuement regardé, voulant faire passer tellement de chose dans leurs regards. Toute l'amitié sincère qu'il y avait entre eux, tout les souvenirs qu'ils partageaient. Ils auraient voulu se rassurer l'un l'autre à travers cet échange de regard. Anton avait esquissé un faible sourire. Il savait ce qui l'attendait. Tous face à face, droit comme des piqués que l'on aurait enfoncés trop violemment dans le sol, ils ne bougeaient plus. Finalement, O'Lennal s'était avancé, se tenant au milieu de tous bien qu'en retrait. La scène ressemblait à une pièce de théâtre. Il n'avait prononcé aucune parole, se contentant de contempler chaque visage en se délectant des expressions présentes sur ces derniers avant de faire un rapide mouvement de main. L'homme derrière Braon l'avait brusquement bousculé en avant, le faisant tomber au sol. « Non ! Braonàin ! Qu'allez-vous lui faire espèce d'enfoiré ! » O'Lennal n'avait pas répondu, dessinant un sourire sur ses lèvres avant de reporter son attention sur les McCawley. L'homme avait attrapé les cheveux du petit garçon, le relevant du sol. Il se trouvait face à Eleen, il en était même proche. Si proche qu'il arrivait même à sentir son parfum, qui se mélangeait avec celui de la terreur. A nouveau, personne n'avait osé bouger. Tous se scrutait avec une peur sans nom leur dévorant l'esprit. Braon fixait la brune, qui en faisait de même. Il ne voyait plus son habituel sourire qui illuminait son visage, il ne voyait plus ses magnifiques yeux briller d'une lueur insaisissable. Seules les larmes les rendaient aussi brillant qu'avant, mais ce n'était qu'un leurre. Personne n'aurait su dire combien de temps s'était dérouler avant que les hommes présents derrière la famille McCawley avaient bougé de leur place, se rapprochant d'eux. Un grand, aux cheveux blancs, avait attrapé Anton, le forçant à se mettre à genou, sa baguette posé contre le cou de ce dernier. Le silence avait été brisé par les sanglots de sa femme. « Pour n'être que des êtres dénués d'intérêts et tout aussi détestables et nuisibles que des insectes, je vous condamne, Mr Anton McCawley, à la mort. Que votre esprit repose blablabla » S'était amusé O'Lennal, partant dans un discours calqué sur des peines de mort, imitant un bourreau lorsqu'il avait abaissé son bras. Un hurlement, puis deux, puis trois. Du sang, beaucoup de sang. Braon avait osé tourner la tête, apercevant le corps de McCawley tomber au sol, le cou rompu et sectionné de moitié. Sa tête partait en arrière, ses yeux, encore ouverts, fixaient avec horreur sa femme. Cette dernière avait manqué de s'évanouir, retenu par l'homme qui était désormais recouvert du sang de son mari. Elle hurlait, se débattait, criait le nom de son époux qui n'était plus avant de demander la mort. Mais ce n'était pas son tour. Braon ne bougeait pas, il ne pouvait pas. Outre cette main qui le tenait de force debout et stoïque, il ne pouvait plus réagir face à tout ce qu'il se produisait. A nouveau, les mécanismes de son corps se bloquaient, s'enraillaient. Face à lui, un jeune homme s'était approché d'Eleen. Sa mère criait. Dans son dos, l'homme s'était penché, murmurant à l'oreille du garçon. « Tu nous as aidé à les avoir, tu gagnes ta place au premier rang. » Non. Non. Ils ne pouvaient pas. Il... Avait promit. N'est-ce pas ? Contrairement à son père, Eleen ne fut pas forcé à se mettre à genou. Elle venait de subir le sort d'immobilisation, sentant des cordes invisibles l'enserrer jusqu'à en perdre le souffle. Puis, le premier sort était arrivé, déchirant la chair de la petite fille, la tailladant, l'arrachant. Elle hurlait, pleurait, mais son bourreau ne s'arrêtait pas. Il semblait jeune, la vingtaine, tout au plus. Braon n'arrivait pas à comprendre. Comment pouvait-il prendre plaisir à torturer une enfant ? Ses yeux étaient rivés sur le corps convulsé de son amie, sur le sang qui le recouvrait de toute part, sur ses yeux, écarquillés et injectés de sang qui le fixait lui en une plainte silencieuse. Le souffle du garçon se bloquait dans sa gorge. Il avait levé une main en direction de la petite fille, il pouvait presque la toucher. Un rire était constamment présent en fond, sûrement celui de O'Lennal. Mais il ne faisait plus attention à rien, à rien hormis ce corps enfantin qui perdait peu à peu la vie. A nouveau, un sortilège avait frappé ce dernier, lacérant les cordes invisibles au point de faire chuter la petite fille. Un craquement sonore avait retenti lorsque sa jambe s'était retournée. Son genou avait un angle bizarre, recouvert de sang et d'une chair qui n'aurait pas dû se retrouver à vif. Braon avait envie de vomir. Sa main toujours tendue vers Eleen, il senti une partie de son bras effleurer sa paume, la brune chutant en avant. Il avait refermé sa main, voulant la retenir. Mais il la fermait dans le vide. Ses cheveux étaient collés sur son front par la sueur et le sang. Lorsque son corps avait touché le sol, une fine giclée de sang était parti se loger sur le visage du garçon qui perdait là tout ce qui restait de son innocence, qui brisait en milles morceaux son cœur et son âme. Mme McCawley n'arrivait plus à hurler, sa voix s'était éteinte. Sa fille gisait au sol, à ses côtés, les yeux désormais vides. Elle était morte avec elle. Alors elle n'avait même pas crié, lorsqu'elle avait senti comme des millions de petit couteaux s'abattre sur elle. Le jardin des Stratton avait été la scène d'une pièce de théâtre absurde et immonde. L'herbe autrefois verte était désormais rouge. Les fleurs semblaient fâner face à ce spectacle. Laissant les corps derrière eux, O'Lennal et ses hommes étaient parti. Mr Stratton s'était jeté sur sa femme pour la retenir. Elle hurlait d'une douleur qui était au-delà des souffrances physiques. Braon ne pourrait jamais conter la suite, parce qu'à ce moment-là, tout les souvenirs qu'il avait lui hantaient l'esprit et le hanteraient à jamais. Il avait vomit, à peine O'Lennal parti, mais son dégoût pour sa personne et pour les promesses n'avait pas suivit son déjeuner, restant ancré au plus profond de lui-même, avant de sombrer, dans la douceur de l'inconscience, les joues parsemées de fines gouttelettes de sang rencontrant le sol.

We fight against everything and everyone
Le ciel était bleu, sans aucun nuage à l'horizon. L'air était chaud, tout semblait calme. Mais quelque chose clochait. Il se tenait devant la maison de ses parents, aucun bruit ne venait briser le silence qui se faisait de plus en plus pesant. Aucun son, aucun oiseau, aucun bruissement de feuille. Il n'y avait pas de vent. L'air était lourd. Il contournait les par-terres, enjambait maladroitement des obstacles invisibles, pour finalement arriver près d'un chêne. Il surplombait tout le domaine, démesurément grand. Il n'y avait que cet arbre qui s'animait dans ce décor figé. Les quelques feuilles avaient commencé à s'agiter, les fines branches se chevauchaient. Lorsque ses yeux s'étaient posé sur lui, il avait senti une lourde brise lui caresser les joues avant de s'évanouir dans le néant. Soudain, un cri avait déchiré l'air, fendant le silence en deux. Braon ne s'était même pas figé, ses pieds avançant sans qu'il ne leur en ai demandé l'ordre. Plus il marchait, plus il prenait conscience de ce qu'il allait voir. A nouveau. Alors son cœur s'était mit à battre durement dans sa poitrine, l'air lui manquait, ses poumons le faisait souffrir. Il jetait un regard perdu et effrayé autour de lui, sans savoir comment faire pour rebrousser chemin. Mais c'était trop tard. Quelques secondes plus tard, il se retrouvait là, face à cette scène. Un homme tombait, la tête en arrière, sectionnée de moitié. Tout s'était par la suite brouillé, devenu flou. A part elle. Son corps se tordait dans tout les sens, agité de spasmes violents alors qu'elle se vidait de son sang. Puis rien. Tout était devenu sombre avant qu'il ne se réveille en sursaut, se relevant de son lit tellement vite qu'il avait chuté au sol. Sa respiration était courte, saccadée. Encore ce cauchemar, toujours ce cauchemar. Tête contre le sol, il s'était mit à fermer les yeux avant d'éclater en sanglot, se voulant silencieux pour que personne ne puisse l'entendre. Si sa mère entendait le moindre bruit de pleur, elle accourait dans sa chambre et ce n'était pas ce qu'il voulait. Plus maintenant. Il prenait conscience que depuis cet « incident », ses parents avaient changé vis à vis de lui. Cela faisait un peu plus d'un an. Pourtant, son père restait distant, peignant de temps à autre un sourire des plus faux sur ses lèvres. Il ne lui parlait plus, ne lui accordait plus de temps en prétextant le travail. Sa mère, quant à elle, avait été fortement chamboulé de ce qu'elle avait vu. Elle avait passé plus d'un mois à pleurer, chaque jour, chaque soir. Puis, les larmes s'étaient tu, et elle avait prit soin de vouloir rassurer son fils qui se sentait coupable. Mais il le sentait désormais, il sentait qu'elle avait du mal à croire ses propres paroles.  « Tu n'y es pour rien, Braonàin... Tu n'y es pour rien » Foutaise. Il ne voulait plus observer les traits du visage de sa mère qui reflétait plus de la pitié que de la peine. Il ne pouvait pas. Alors il s'était contenté de continuer à pleurer, à même le sol, le cauchemar le hantant encore et encore.

Des étrangers. Voilà ce qu'ils étaient devenu aux yeux de Braon. Sa famille ne l'était plus. Tout s'était brisé ce jour-là. Il avait espéré en trouver une nouvelle au sein de Poudlard, mais il n'en avait rien été. Braon n'arrivait pas à se mélanger à ces gens, du moins, pas de la bonne manière. Il se fichait bien des discussions autour des cours, il se fichait déjà bien de ces dits cours... Il n'avait rien en commun avec eux. Ils étaient décalés, dans un monde différent. Le sien était plus sombre, plus terne. Plus rien n'avait d'importance aux yeux du garçon. Rien. On aurait pu lui dire les pires choses qu'il serait resté là, un léger sourire aux lèvres, se contentant sûrement d'hausser les épaules. Il avait la désagréable impression d'avoir la tête vide, uniquement envahit par son incessant cauchemar. Alors il riait, de tout. Il cachait ses souffrances sous un épais masque de je m'en foutisme à l'extrême. Ses rires sonnaient tellement vrais, il faut dire, il apprenait à être un parfait menteur. Il cachait tout de lui, tout de son passé. Qui aurait pu se venter de savoir qu'il avait vendu une famille impure sans même le savoir lui-même ? Très peu de monde.  « C'est quoi tes peurs toi Braonàin ? » Un cours, une jeune fille trop curieuse. Il s'était contenté de rire à sa question.  « Que ce cours ennuyeux ne se termine jamais. » Il n'avait jamais prit ses études au sérieux, ni ses relations avec les gens. Il se montrait toujours distant, tout en allant vers les gens. Contradictoire, Braon s'amusait en effet auprès des autres, ou en donnait l'air, sans jamais hésiter à les repousser la seconde d'après. Ami ou non, il n'y avait aucun changement. Ses véritables amis le savaient, d'ailleurs. Il était un peu trop instable, pouvant disparaître de leur vie durant des semaines, des mois, avant de revenir comme s'il avait toujours été présent. Et pourtant, il ne pouvait pas être ainsi vis à vis de sa famille. Les vacances étaient l'une des choses qu'il détestait le plus. Retrouver les regards accusateurs de son père, l'hypocrite sourire de sa mère et la distance que sa sœur avait mit entre eux. Elle qui lui avait toujours tout pardonné. Désormais, les rôles étaient inversés. Braon ne l'avait plus jamais martyrisé, cherchant un tant soit peu sa présence sans pour autant prendre la parole. Mais Emeraude le fuyait. Elle avait été très marqué de ce qu'elle avait vu et depuis, elle n'était plus la même. Pas en sa présence, en tout cas. Une raison de plus pour le garçon de se tenir comme affreux responsable de ce qu'il s'était produit.

Braonàin était rentré chez lui ce jour-là, comme chaque vacances jusqu'à sa majorité. A son habitude, il était immédiatement monté dans sa chambre, saluant à peine ses parents qui en avait fait de même. La seule chose qu'il trouvait de positif durant ses séjours, c'était de recevoir toujours un peu d'argent afin de lui permettre de se payer le nécessaire pour l'école et quelques extras à côté, même si les sommes étaient loin d'être faramineuses. Pourtant, son père avait réussit à se faire une place au sein d'une banque reconnue d'Irlande, et leurs moyens étaient bien plus considérables qu'il y a quelques années. Ce qui répugnait Mr Stratton, c'était le fait de l'avoir obtenu suite à ce que son fils avait fait. O'Lennal avait prit un malin plaisir à lui fournir quelques avantages en appuyant sur le fait qu'ils avaient aidé la société en la débarrassant de parasites, de quoi le rendre répugné de son travail, qu'il ne pouvait pourtant pas se permettre de quitter. Alors, il passait tout ses ressentiments dans le lien qu'il avait avec son fils, lui rejetant la faute une fois de plus. « Je suis obligé de travailler pour cet enfoiré par ta faute. Si quelque chose nous arrive à ta mère et moi, tu seras le seul responsable, une fois de plus. » Des reproches, comme il avait prit l'habitude de le faire désormais. Il lui avait craché ces mots à la figure l'été dernier, Braon n'avait pas répliqué. Il ne répliquait jamais, il encaissait et haussait les épaules, voilà ce qu'il faisait. A entendre le monde il était responsable de tout et n'importe quoi. Ce jour-là, il s'attendait à en recevoir, s'étant préparé mentalement à entendre encore et toujours le même discours. Mais ce dernier n'était pas venu, à son plus grand étonnement. Son père avait été discret durant toutes les vacances. Braonàin suspectait d'ailleurs sa mère de lui avoir fait promettre de ne plus rien dire. Les promesses. Elles le dégoûtaient. Sa mère lui avait menti à leur propos, parfois, les gens mentaient. Il commençait à lui en vouloir, à lui en vouloir de justement faire de même avec lui. Le tenir responsable alors qu'il était son fils. L'esprit du garçon tournait dans tout les sens ce qu'il vivait, jusqu'à finir par le tordre et l'inverser pour qu'il puisse enfin se sentir mieux. Oui, il commençait à lui vouloir car c'était de sa faute s'il avait trahit son amie. Malgré cela, Braon n'avait jamais réussit à la tenir pour unique responsable. Il avait été les lèvres, les mots qui les avaient dénoncés. Il avait été les yeux qui avaient regardé la scène de trop près, il avait été ces joues qui s'étaient reçues le sang de la petite fille. C'était lui, tout ça, pas elle, pas eux. Ca faisait parti de lui, le rongeait de culpabilité jusqu'à vouloir se punir lui-même. Personne n'osait le faire, se contentant de simples mots réprobateurs et amers. Mais il ressentait de moins en moins de choses à les entendre. Il prenait l'habitude, et cela ne lui plaisait pas. Il fallait qu'il se sente souffrir pour ce qu'il avait fait. Au départ, il s'était contenté de se remémorer encore et encore la scène. Mais, malgré son cauchemar, ses souvenirs se ternissaient, rendus flous par le temps qui passait. Ce cauchemar n'était plus récurrent, se faisant rare à certaines périodes. Alors, il devait trouver quelque chose pour sentir encore son cœur se serrer, son estomac se tordre. Il ne devait pas se pardonner, c'était impensable. C'était la soirée du premier jour des vacances, et Braon allait avoir quatorze ans. Etant de fin d'année, il allait entamer sa troisième au sein de Poudlard. Il était parti dans la salle de bain, fermant la porte à clef avant de se poster devant le miroir. Son image ne le dégoutait plus, il n'arrivait plus à le faire. Il devait trouver une solution pour se punir. Ses yeux avaient parcourut la salle de bain du regard. Que des objets sorciers, quelques-uns moldus que sa mère commençait à collectionner depuis la disparition de Mme McCawley, la née-moldue. Braon avait ouvert les tiroirs, fouillant l'un d'eux, le vidant entièrement avant de mettre la main sur une fine lame qui avait servi autrefois. Elle était légèrement rouillée, usée par le temps, mais ça suffirait. Au départ, il avait songé à s'entailler le poignet. Mais il n'était pas complètement idiot, les marques se verraient et il risquait de sectionner une veine. Il ne voulait pas mourir, juste souffrir. Ses bras, ses jambes, il passait en revue les endroits presque inaccessible aux yeux de tous, pour finalement se tourner vers son buste. Il allait rarement se promener à moitié dévêtu dans le château, non ? Alors il avait enlevé son t-shirt, prenant une profonde inspiration. Il avait peur de ce qu'il allait ressentir. La lame était posé contre son torse, et Braon avait laissé les secondes, les minutes s'écouler. Il tentait de se remémorer le visage de la petite fille, mais seul ses yeux restaient incroyablement nets. Ses magnifiques yeux qui s'étaient éteints petit à petit devant lui. Elle avait de longs cheveux bruns. Mais, le reste ? Avait-elle un visage rond, fin, ovale ? Et ses lèvres ? D'un mouvement forcé du poignet, la lame avait parcouru quelques millimètres, sectionnant la peau pour former un parfait sillon rougeâtre. Le sang n'avait pas tardé à couler. Braon grimaçait sous la douleur, mais ses souvenirs n'en restaient pas moins flous. Rien ne lui revenait, il n'arrivait même pas à se concentrer sur ce qu'il avait vécu ce jour-là, même si la lame avait continué à s'enfoncer dans la chair, marquant à jamais une partie de son corps par son envie de démolir son propre esprit. Il avait relâché la lame, qui s'était écrasé au sol en un léger tintement. Braon avait fermé les yeux, se tenant au lavabo avant de les rouvrir et de les poser sur le sang qui s'échappait de son torse. Cette vision... Il se souvenait maintenant. De son corps frêle recouvert du même liquide, de ses lèvres charnues desquelles s'écoulait tout ce rouge, de ses entailles sur ses bras et sur sa joue... A travers la douleur, Braon avait esquissé un sourire, satisfait. Pourtant, ce n'était pas suffisant, il distinguait mal les choses. Puis, souffrir ne résoudrait rien, les douleurs physiques se dissipaient généralement rapidement. Ce n'était pas la solution. Il l'avait malheureusement comprit en faisant cette expérience, observant le sang courir sur sa main qu'il avait déposé sur la plaie avant que la porte ne s'ouvre à la volée sur son frère. Owen était resté un instant dans l'encadrement de la porte, les yeux écarquillés. Il observait Braon qui en faisait de même, le visage dénué d'expression. Son regard s'était posé sur le sang, puis sur la lame au sol. « Mais... T'es un grand malade toi. » Il n'avait pas crié, chuchotant presque ses mots. Il venait d'avoir vingt ans, mais ne comprenait toujours pas ce garçon qui était censé faire parti de sa famille. Il avait apprit ce qu'il avait fait aux McCawley, l'évitant toujours du mieux que possible au sein du château. Braon s'était senti soulagé face à cette réaction, seule chose qui n'avait pas changé dans sa vie. Son frère refusait toujours son existence. Le garçon s'était complètement tourné vers son frère, haussant une fois de plus les épaules. « Tu... T'es sérieusement pas normal. Qu'est-ce que tu fous dans ma famille, hein ! Qu'est-ce que tu fais là ! Tu sais que Maman va pleurer en voyant ça ! T'en as pas marre ?! De bousiller notre famille avec tes conneries ! Si tu veux te tuer, vas-y, mais demande moi mon aide car, en tant que grand frère, c'est ce que je me dois de faire après tout, non ?! » Il s'était rapproché de lui, se retenant de hurler pour ne pas voir ses parents se ruer vers la scène. Il avait poussé la lame d'un coup de pied, formant une traînée de sang à la couleur vive. « Et c'est toi l'héritier de la famille, hein ? Celui qui a le droit d'en faire parti alors qu'il la détruit à chacun de ses passages ? C'est ridicule. Tu es ridicule. Pitoyable, même. » Braon avait finit par baisser les yeux, serrant les poings. « Dégage. » Un rictus lui avait répondu. Puis, alors qu'il s'attendait à recevoir une autre des paroles blessantes de son frère, ce dernier s'était penché, ramassant la lame avant de la jeter à la poubelle, nettoyant le sol d'un simple mouvement de baguette. « Qu'est-ce que tu fais ? » Owen avait soupiré, rangeant ce que Braon avait mit sans dessus dessous, se postant face à lui pour lui tendre un bandage qu'il venait de faire apparaître. Il lui avait plaqué contre sa plaie tout en prenant soin d'appuyer sur cette dernière, arrachant un son de souffrance au garçon. « Cache ça. Tu leur montres jamais, clair ? Et surtout, tu recommences plus une telle connerie. Tu espérais quoi, en faisant ça ? » Le garçon avait cligné des yeux, saisissant le bandage pour le déposer sur la plaie afin de stopper le saignement. « Que ça me revienne. Que je me souvienne de chaque détail de cette journée... » Sa voix avait été presque suppliante, une demande silencieuse à son frère qui l'avait réellement été le temps d'une soirée. « C'est pas en te coupant que ça te reviendra, imbécile. Si je te reprends à faire une telle chose, compte sur moi pour abréger tes souffrances. Compris ? » S'éloignant de la salle d'eau, il avait laissé son frère se soigner, entendant un vague « Merci » derrière lui. Alors, avant de ne plus pouvoir l'entendre, il s'était arrêté. « Te fais pas d'illusion, je veux juste sauver le peu d'estime qu'il reste chez ma famille envers toi, limiter les dégâts. Ca change rien pour moi, t'existe pas. Du moins, j'aurais préféré. » Une fois le pansement fait, Braon était sorti de la demeure familiale, le cœur presque apaisé d'imaginer que sa place n'était pas ici. Si elle l'avait été, il aurait été sincèrement blessé de la voir s'effacer. Dans l'obscurité de la nuit, il s'était dirigé vers le chêne de leur jardin, portant un regard insistant sur le milieu de la cour, là où l'herbe lui semblait encore rouge, puis avait grimpé en haut de l'arbre comme il aurait l'habitude de le faire suite à cela.

Everyday we lose ourselves more and more but still we pray for someone to save our souls.
« Hey Brao', qu'est-ce que tu foutais hier ? On t'attendait, nous ! » Braonàin s'était dirigé vers la table de sa maison, y prenant place près de certains de ses camarades avec qui il était plus ou moins proches. Un sourire avait tranché son visage en deux tandis qu'il se servait à manger, n'ayant même pas prit soin de les saluer ou de poser les yeux sur son ami qui venait de prendre la parole. « Ta gueule. » Avait-il répondu d'un ton à la fois ferme et amusé. Les surnoms, voilà bien une chose qu'il détestait. Il ne les appelait pas Machin et Bidule, il utilisait leur prénom respectif. Alors pourquoi s'entêtaient-ils à ne pas en faire de même malgré ses remarques ? « Si tu m'appelles encore une seule fois Brao je te mets mon poing dans la figure. » Se battre ne l'aurait pas dérangé, même s'il appréciait ce type. Il avait l'habitude, étant quelqu'un qui aimait chercher et provoquer n'importe qui, s'attirant des ennemis à tout va sans en avoir quelque chose à faire. Son indifférence énervait la plupart, si bien qu'il se retrouvait souvent au sol en train de mettre et recevoir des coups de poings. Il avait d'ailleurs déjà frôler l'exclusion à cause de cela. A croire que les professeurs étaient tous coincés ou relativement sensible pour ne pas apprécier la violence. A moins que cela avait quelque chose à voir avec le fait qu'il s'était battu en plein cours, justement ? « Tu sais très bien que je suis toujours partant pour t'en coller une Brao. » Le jeune homme avait émit un rictus, s'humectant la lèvre inférieure avant d'enfin poser ses yeux sur lui. Ne répondant pas à la provocation, il avait néanmoins levé un sourcil avant de répondre à la question principale. « J'étais occupé hier. » Le deuxième individu avait pouffé, manquant d'asperger Braon avec son jus de citrouille. De quoi arracher une grimace à ce dernier. « Hé fais un peu gaffe, je savais que t'avais aucune classe mais de là à me cracher à la figure... » « Occupé... T'étais occupé dans le lit d'une fille pour nous planter comme ça ? » Braon avait levé les yeux au ciel à cette réplique, acquiesçant à ses dires. Pourtant, il n'en était rien. Il n'était pas un coureur de jupon comme ses amis, il avait des aventures de temps à autre mais sans plus. Il en avait, à vrai dire, un peu rien à faire. Si l'envie lui prenait il tentait de charmer une jolie fille, voilà tout, mais il n'était pas soumit à ses pulsions contrairement à la plupart de ses camarades. « Bon, j'espère que t'es quand même en forme pour le devoir de potions, le cours commence dans... Dix minutes. » Braon s'était soudainement mit à soupirer fortement, laissant son front aller se coller contre la table. « Fais chier. » Les deux jeunes l'accompagnant s'étaient mit à rire légèrement, habitués à le voir ne pas se souvenir de ses devoirs, ni s'en soucier plus que nécessaire. « Les Potions... Franchement j'aime bien cette matière, c'est dommage. » L'homme en face de lui avait écarquillé les yeux, ouvrant la bouche. « Attends t'es sérieux ? Toi, apprécier un cours ? Je croyais que t'en avais rien à faire ? » Se redressant, il avait adopté une attitude nonchalante, fixant celui qui venait de prendre la parole. « Putain ferme la bouche quand tu manges j'ai pas besoin de savoir ce que Monsieur prend au p'tit dej. Et puis, bien sûr que j'aime les potions. J'adooore les potions. Enfin je les aimerais bien s'il y avait moins d'ingrédients, de recette et de chaudron. » Son vis à vis avait rouler des yeux, terminant son petit-déjeuner. « Toi et l'ironie ça fait douze hein ? » « J't'emmerde Brao » Le jeune homme avait rit à l'entente du surnom à nouveau utilisé avant de se lever. La plupart avait quitté la grande salle à cette heure, les cours allaient bientôt commencer. Il avait lâché un bref soupir, un sourire aux lèvres, puis avait brusquement abattu son poing sur le visage de son camarade qui chuta en arrière. « La menace valait aussi pour toi, au fait » Braon avait quitté la salle suite à cela, trainant des pieds autant que possible pour arriver en retard en classe. Autant réduire le nombre d'heure de cours dès que l'occasion s'en présentait. Mais il avait rapidement regretter cette initiative quand il l'avait croisé, manquant de lui rentrer dedans. Emeraude. Sa sœur, celle qui l'évitait, surtout depuis qu'il était parti de chez leurs parents pour s'installer en Ecosse dès sa majorité atteinte. Elle avait baissé le regard, s'excusant en le contournant. Mais il lui avait rattrapé le bras, presque inconsciemment. Surprise, la jeune femme avait esquissé un sourire, relevant ses prunelles dans celles de son frère qui sentait son cœur se briser à chaque fois qu'il la voyait prête à tout lui pardonner à nouveau, pour peu qu'il lui accordait de l'intérêt. « T'es vraiment stupide comme nana. » Et voilà, il recommençait. Mais il le pensait vraiment. Elle était stupide, stupide de ne pas lui en vouloir autant qu'elle avait pu le faire autrefois, lorsqu'elle s'était éloigné de lui au point de ne plus le regarder. Il avait l'impression de revoir Owen dans ces moments. Face à lui, la jeune femme, des bouquins à la main, arborait un visage qui s'était complètement décomposé à l'entente de ses mots, avant de se reprendre, prenant une brève inspiration en lui adressant un sourire encore plus grand. Il s'attendait à la voir s'en aller en lui souhaitant une bonne journée, comme elle en aurait eu l'habitude auparavant. Mais au lieu de cela, elle avait légèrement penché la tête, le scrutant de la tête au pied. « C'est toi qui est stupide. N'inverse pas les rôles, Braonàin. » Sa voix était douce, ce qui rendait ses mots encore plus blessants. Braon s'était figé à sa réponse, la regardant tourner les talons sans la retenir cette fois-ci. Il savait qu'ils auraient tout les deux besoin d'une discussion, mais il n'était pas prêt à la tenir. Il savait que cette discussion impliquerait beaucoup trop de chose, notamment leur famille et ce qu'ils avaient vécu ce jour-là.

« Tu me le jures ? » Sa mâchoire se crispait, sa respiration se saccadait, ses muscles se contractaient. Une promesse, c'était ça ce qu'elle voulait ? Le jeune homme avait tourné son visage pour ne pas qu'elle voit son regard. Il ne voulait pas tout foutre en l'air, il s'était donné tellement de mal pour ne pas craquer face à la jeune femme, ne pas s'énerver pour qu'elle puisse comprendre un tant soit peu que ses intentions n'étaient pas celles qu'elle attendait. Si la rousse avait été un homme, Braon n'aurait pas hésité à lui mettre son poing dans la figure. Il aimait la magie, la pratiquer, s'exercer au combat... Mais il préférait sentir le sang couler sous la jointure de ses doigts, sentir le liquide chaud lui parcourir les paumes et s'incruster dans les lignes de sa main. Il avait l'impression de la revoir, elle, Eleen, son corps rempli du même liquide rouge. Il faisait tout pour se rappeler d'elle, de ce qu'il avait vu ce jour-là. Il faisait tout pour ancrer la mort de la petite fille en lui, alors que d'autres aurait tout fait pour qu'il se produise l'inverse. Le jeune homme faisait même multiples dessins qui la représentait, ensanglantée, presque à l'agonie. Cela devait bien faire trois ans qu'il dessinait, mais ne montrait jamais à personne ses esquisses. Pourtant, si quelqu'un posait les yeux dessus, sans nul doute qu'il serait surprit de voir à quel point ils étaient réalistes. A croire que le jeune homme avait prit le coup de crayon pour ce qui était des scènes macabres. Braon aimait sentir cette émotion lui déchirer les entrailles, celle qui le faisait souffrir intérieurement, psychologiquement. Il recherchait constamment ce qu'il avait vu, voulant à tout prix revoir cette scène. Il s'était même mit à se promener dans les endroits les plus infréquentables du pays à la recherche de celle-ci. Etrange et tordu. Ce jour-là, Braon était dans un couloir du château en compagnie de sa “petite-amie” du moment. Il l'aimait bien, elle était le genre gentille et douce, mais il n'avait jamais réussit à lui confirmer qu'il passait du temps avec elle uniquement pour ne pas s'ennuyer. Il tentait de combler son âme vide, de recoller les morceaux, par n'importe quel moyen. La violence, la tendresse, la joie, la peine. Mais à chaque fois, quelque chose clochait. Il ne se sentait pas à sa place. Nul part. Il avait senti la rousse lui caresser le bras, cherchant un contact visuel avec lui. « Répète ce que tu viens de dire » Avait-il prononcé, le regard toujours fuyant. Il avait eu l'impression de... Non, impossible. « Euh... Tu me le jures ? » Ces mots lui faisaient revenir la scène en mémoire, brusquement, tendrement, de façon tout aussi contradictoire que satisfaisante. Mais, tout était flou, comme lorsqu'il se réveillait après avoir fait le même cauchemar répétitif depuis des années. Il avait finit par poser les yeux sur elle, scrutant son visage avant de dessiner un franc sourire sur ses lèvres. La jeune femme s'était détendue immédiatement, Braon devait sérieusement avoir un don pour faire croire aux autres quelque chose qui n'en était rien. Se rapprochant d'elle, il avait effleuré sa taille de ses mains avant de saisir doucement son poignet, puis de l'entrainer jusqu'à ce qu'il savait être une ancienne réserve du château. Il avait fait entrer la demoiselle puis avait fermé la porte derrière lui avant de la plaquer contre la dite porte. Son corps était pratiquement collé au sien, pourtant, il ne l'avait pas touché, posant ses mains de chaque côté de son visage, laissant ses lèvres éloignées des siennes. La réserve était baignée dans une obscurité telle que l'on ne voyait strictement rien. La rousse avait pouffé un rire nerveux. « Braonàin... Allume la lumière, tu sais très bien que... Que je n'aime pas le noir » Sa voix était tremblante, peu assurée. Mais le jeune homme s'était contenté de peindre un sourire sur ses lèvres avant de fermer la porte d'un sortilège habile et de s'éloigner de la jeune femme, attendant une crise qui n'allait pas tarder. Bien sûr qu'il savait qu'elle détestait l'obscurité, bien sûr qu'il était au courant qu'elle paniquait dès qu'elle se retrouvait plonger dans la pénombre. Surtout si elle n'avait aucun moyen d'en sortir. Mais c'était bien pour ça qu'il l'avait emmené ici. Parce que c'était sa peur, celle qui pouvait tordre son esprit et le marquer à jamais de ce souvenir. « A... Arrête c'est pas drôle. Allume la lumière. Braon, allume la lumière ! » Ca y est, elle paniquait. Il entendait le bruissement de ses vêtements, signe qu'elle devait chercher à tâton sa baguette. Elle pouvait toujours le faire, c'était lui qui l'avait. « Désolé, je ne peux pas l'allumer. » Son ton s'était fait sincère, alors qu'il tentait de distinguer sa silhouette à travers l'opaque noirceur. La respiration de la jeune femme était plus que hachée, comme si elle peinait à obtenir un minimum d'air. Un léger bruit sourd lui avait fait comprendre qu'elle tentait d'ouvrir la porte. « Elle est bloquée... » Avait-il prononcé, l'entendant à nouveau paniquer, étouffer. « J'allume la lumière si tu me dis que tu le promets. » « Qu... Quoi ? » « J'allume la lumière si tu me dis que tu le promets. » « Mais tu veux que je promettes quoi ! » Elle commençait à ne plus tenir, essayant de crier à travers son souffle court. Braon avait déglutit avant de répondre. « Dis moi simplement que tu le promets. » Il se surprenait à rester aussi calme face aux questions idiotes de la jeune femme, lui qui était tellement impatient... « Je... Je te le promets » Stoïque, Braon se souvenait de l'intention de la voix de cet homme, celui qui avait prononcé ces mêmes mots ce jour-là. Celui qui avait osé les dire. Le visage d'Eleen fut net un bref instant. « Encore. S'il te plait. » Son ton était neutre à en faire pâlir la demoiselle qui commençait à marcher à travers la pièce, ses cris se bloquant dans sa gorge. « Je te le promets ! » A l'entente de ces mots, Braon avait soupiré, un sourire indescriptible se dessinant sur ses lèvres, avant qu'il ne s'avance vers la jeune femme et qu'il la prenne dans ses bras. Elle s'accrochait à lui désespérément, pleurant à chaudes larmes, tandis que le jeune homme arborait toujours le même sourire contre la rousse.


Dernière édition par Braonàin N. Stratton le Jeu 9 Mai - 15:05, édité 11 fois
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par Invité, Dim 5 Mai - 17:53 (#)
LEEETTTOOOOO Hot Hot Hot Hot

REBIENVENUE BLONDIEEE
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Invité, Dim 5 Mai - 17:59 (#)
jared letooooo ouuuuh. :3
bienvenue parmi nous Daengelo
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Invité, Dim 5 Mai - 18:06 (#)
jotobez Robert47cm
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Invité, Dim 5 Mai - 18:11 (#)
Re bienvenue très chère Belle sœur :3

Leto bave
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Invité, Dim 5 Mai - 18:23 (#)
Je plaque ma femme pour venir avec toi bel étalon ! Poney
AH ISY C'EST TOI ?! OUUUUPPPPPS. :oops:

Je rigole, allez dépêche toi de faire cette fiche, je veux lire et voir si cet homme est digne de devenir mon ami èoé !
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par Invité, Dim 5 Mai - 18:26 (#)
Rebienvenue heh OUVRE TON IMPER heh
Guest
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Guest, Dim 5 Mai - 18:35 (#)
Merciiii tous Brille
Oksa & Phoe Robert & Manu. Robert47cm Venez on va faire un club de camionneur à pwal

Seven L. Parkinson a écrit:
Je plaque ma femme pour venir avec toi bel étalon ! Poney
AH ISY C'EST TOI ?! OUUUUPPPPPS. :oops:

Je rigole, allez dépêche toi de faire cette fiche, je veux lire et voir si cet homme est digne de devenir mon ami èoé !
Fais gaffe toi. :3

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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Invité, Dim 5 Mai - 18:41 (#)
owai j'ai toujours rêvé d'être un camionneur apwal Haww
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Invité, Dim 5 Mai - 21:17 (#)
/me prend sune profonde inspiration


BRAOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO

/me tatou Silver sur le corps de Bra ♥️ Daengelo Chou love Hot :fuck:


Pantémort
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Invité, Dim 5 Mai - 23:29 (#)
fuck miiiiiam Twisted
rebienvenue What a Face
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Invité, Lun 6 Mai - 9:43 (#)
LETOOO Chou

Re-Bienvenue propriété privée de Silver. :3
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Invité, Lun 6 Mai - 10:16 (#)
Re bienvenuuue Chou
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
par Invité, Lun 6 Mai - 11:22 (#)
Non mais Jared quoi bave
Re-bienvenue ~ Et vive les prénoms imprononçables xDD
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Message Re: Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »
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Braon • « La vie et le mensonge sont synonymes. »

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