17 ans ϟ septième année ϟ Un cerf et un coyote ϟ Sang-mêlée
Gabrielle, c'est cette fille qu'on ne remarquerait même pas si sa chevelure n'était pas rose bonbon, cette fille qu'on ne veut pas connaître parce qu'elle semble loin de tout, mais surtout loin d'elle-même. Elle est cette fille effacée, cette fille qui vit à des années lumières du monde des autres. Gabrielle ne parle que très peu, Gabrielle n'est pas heureuse, Gabrielle aimerait être partout sauf ici. Gabrielle rêve mais Gabrielle n'a pas, n'aura jamais. Elle est cette personne qui ne se sent pas chez elle, cette personne pudique qui n'ose jamais trop en dire. Elle garde ses sentiments au plus profond d'elle-même, dans une tempête muette et intérieure, dans une tempête qui la ravage. Gabrielle est cette fille qui va aimer les gens de loin, qui va surveiller leurs arrières sans jamais s'interposer dans leur chemin. Elle est capable de tout pour les protéger, capable de rien quand il s'agit de se confier. Elle est douce et calme comme une petite rivière sans histoire, rêvant la vie et rêvant à autre chose. Fidèle et impliquée, excentrique en apparence mais si simple et naturelle dans sa tête, elle a cette image d'outsider mélancolique mais déterminée. Gabrielle n'est pas travailleuse pour deux sous ; en réalité, elle se laisse vivre, elle se laisse aller, préfère jouer du violon plutôt que de réviser. C'est comme si elle reniait ses pouvoirs, comme si elle tentait de devenir moldue ; cependant, elle est puissante, et cette puissance la chagrine. Gabrielle aurait préféré être une cancre. Elle aurait préféré ne pas réussir. Elle avait tout fait pour, mais la réalité l'avait rattrapé. Gabrielle est née le premier janvier 1962, dans un hôpital moldu de la banlieue de Londres. Sa mère était une personne sans pouvoir magique, à peine majeure et naïve ; son père était un sorcier, plus vieux d'une vingtaine d'année, alcoolique et négligeant. C'est celui-ci, d'ailleurs, qui a été à l'origine du noir tableau que s'était fait Gabrielle à propos des sorciers dans son esprit ; c'est à cause de lui, principalement, qu'elle n'a pas supporté ce qu'elle était, qu'elle détestait ses pouvoirs, et ce pendant des années. Elle se pensait mauvaise, parce que, pour elle, les sorciers étaient forcément des mauvaises personnes ; une vision erronée et péjorative du monde de la magie la hantait. Elle mit des années à s'en remettre, des années à finalement faire la part des choses. Cependant, cela ne change rien aux faits : elle n'est habitée par qu'un seul et même désir ; partir, partir loin, partir chez les moldus, oublier ce qu'elle est et ce qu'elle peut faire. Oublier ce père qui l'a traumatisé, oublier qu'elle est comme lui. Tout oublier, prendre la vie comme elle aurait voulu qu'elle soit. Être violoniste dans un orchestre moldu jusqu'à la fin de ses jours. Mais elle ne peut pas. Elle est coincée, coincée là, coincée à Poudlard. Coincée en septième année, obligée de poursuivre ses études en faisant un cycle secondaire. La seule chose qui réussit à la réconforter est son chat Oliver, cadeau de sa mère, cadeau du monde des moldus. Un chat de gouttière, un chat gris, un chat de moldus, un chat simple et sans artifice. Parce qu’au fond, c’est ce que Gabrielle aime : la simplicité, la tendresse, la douceur, le naturel. Elle est une personne qui ne demande qu’à aimer mais qui est bien trop mal à l’aise et trop perdue dans ses sentiments pour parvenir à faire quoi que ce soit de sa vie. La baguette de Gabrielle est composée d'un ventricule de coeur de dragon, de bois de charme comme son violon. Elle mesure vingt-six centimètres et demi, et est considérée comme étant faite pour lancer des enchantements, plutôt souple, comme l'est son esprit. Si Gabrielle est toujours hostile à ce monde qu'elle ne considère pas comme le sien, la baguette la rapproche de son instrument, la baguette est sienne. Elle est comme l'archet de son violon, en quelque sorte. Et cela la rassure. Armée de ce morceau de bois, elle se sent proche de son élément, la musique.Armée de ce morceau de bois, Gabrielle a l'impression d'être normale, d'être elle-même. L'univers de Gabrielle est plein de craintes. Elle est peut-être courageuse, mais la bravoure ne lui retire pas ses peurs. Elle vit dans l'effroi d'elle-même, dans l'effroi de son père. Son épouvantard la représente, les mains couvertes de sang, les cheveux dégoulinant d’hémoglobine, ses pieds nageant dans ce liquide rouge au goût amer. Son épouvanard la représente elle, coupable d'un crime qu'elle aurait commis en perdant le contrôle. Comme son père, le jour où, sous l'alcool, il avait achevé son petit frère d'un coup de baguette magique sans même le vouloir. Sa magie avait parlé à sa place. Gabrielle n'est pas mauvaise. Gabrielle est juste une brebis égarée, une personne que la vie a perdu. Elle vit dans son monde, elle suit ses envies, elle se libère en frottant son archer contre les cordes de son violon. Elle est ailleurs. Dans un monde où elle se sent à sa place.
a little something from you.
Certaines mauvaises langues de Poudlard auront tendance à dire que Stark est le seul ami de Gabrielle ; cela n’est peut-être pas vrai, mais définit bien la nature de leur relation : la jeune femme et son patronus sont proches. Il est comme la conscience de celle-ci, la personne avec qui elle peut converser pendant des heures sans avoir à réfléchir à ce qu’elle peut bien dire. Il l’agace, l’énerve, la contredit, lui marche sur les pieds et n’hésite pas à la provoquer de temps à autre mais leur lien affectif reflète la nature douce de Gabrielle. Il est ce qu’elle est au plus profond d’elle-même ; il est ce qu’elle serait sans toute cette retenue qui la mange de l’intérieur. Stark est joueur. Enjoué. Attentif. Doux. Il est ce qu’elle serait devenue si son petit frère n’était pas décédé durant son enfance, par la faute de son père. Son patronus prend généralement la forme d’un coyote mâle, symbole de l’illusion. L’illusion que peut donner Gabrielle sur sa personnalité. L’illusion d’elle-même, qui a fini par perdre ce qu’elle était réellement. Parfois, il prend la forme d’un cerf, sans qu’elle ne sache réellement pourquoi. Le symbole de la sagesse. Gabrielle a mal vécu l’arrivée de son patronus, persuadée que cela serait un nouveau moyen d’être dangereuse pour les autres. La cohabitation était dure. Et puis, elle était avec cet animal comme elle pouvait être avec les autres ; réservée, pudique. A force de jours, elle finit par s’y faire. Une relation ne se construit pas du jour au lendemain après tout. Cette règle avait été valable pour l’arrivée de Stark dans sa vie.
Tell me who you really are.
ϟ pseudo et âge: wild hunger (jilly), dix-neuf ans. eh ouais. j'me fais vieille. ϟ Où as-tu trouvé le forum? j'ai pris le bus. ϟ Personnage: inventé. ϟ As-tu un autre compte sur BP? ouuuuuuui. hinhinhin. ϟ Présence: trop ? ϟ Une remarque? sdjkfhsdkjfs.
Dernière édition par Gabrielle H. Clarke le Lun 20 Mai - 23:12, édité 17 fois
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Re: (gabrielle) + i was dead when i woke up this morning.
This one moment when you know you're not a sad story.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] I don't want your money, I don't want your crown. See I've come to burn your kingdom down. ► Gabrielle aurait pu être une jeune fille sans histoire, une jeune fille comme les autres. Elle aurait pu naître, grandir, aller à l’école, trouver un travail, se marier, avoir des enfants, se disputer, divorcer, et puis mourir. Elle aurait pu subir ce même cycle d’existence qu’un tas d’autres personnes. A vrai dire, le cours de cette vie lui aurait convenu. A vrai dire, ce commun des mortels l’attirait, lui donnait la sensation que tout cela pourrait la rendre vivante. Elle aurait donné n’importe quoi pour pouvoir recommencer à zéro, pour pouvoir hériter d’autre chose que ce qu’elle avait connu. Gabrielle aurait préféré ne pas avoir connaissance de l’existence de la magie. Elle aurait préféré rester innocente, mener une existence normale parmi des personnes comme vous et moi. Cependant, le destin avait décidé autre chose pour son sort et elle. Elle s’appelle Gabrielle Hayley Clarke et non pas mademoiselle tout-le-monde; cela est très certainement un détail de taille à garder en mémoire. La vie n’est pas simple. La vie est mauvaise. La vie s’acharne. Gabrielle ne sait pas comment ses parents se sont rencontrés et ne tient pas à le savoir. C’est arrivé. C’est comme cela. Sa mère est tombée enceinte d’elle alors qu’elle venait tout juste de fêter ses dix-huit ans; elle avait été promise à une existence normale, et son mari était entré dans sa vie pour lui ôter tout espoir de s’en sortir dans un monde sans magie. Elle était tombée sous le charme de cet homme d’âge mur et qui semblait si mystérieux ; mais au fond, monsieur Clarke n’était qu’un homme de trente-neuf ans alcoolique doté de pouvoirs magiques qu’il ne méritait même pas. Cependant, à dix-huit ans, les personnes sont naïves et pleines d’espoir. En donnant vie à Gabrielle, Elizabeth était persuadée que tout irait bien, et ce même si ses parents l’avaient mises à la porte, même si cet homme semblait ivre de temps à autre le soir en rentrant. A cette époque-là, Erwin avait réussi à sauvegarder les apparences. Il avait réussi à tenir le rayon de soleil qu’était la mère de Gabrielle loin du monde de la magie, loin de toutes ces choses qui lui seraient peu à peu fatales. Il avait réussi à la sauver, mais peu à peu, ils avaient tous les deux sombré. Les premières années de Gabrielle se passèrent relativement bien. Difficilement, mais bien. A vrai dire, Elizabeth avait été bien trop occupée à essayer de s’en sortir : elle avait fait de son mieux pour trouver un travail, tandis que son mari allait et venait sans qu’elle ne sache réellement ce qu’il faisait. Elle ne se posait pas de question. Elle n’avait pas le temps pour le faire, à vrai dire. Certains détails témoignaient de la nature de sorcier d’Erwin, mais elle ne les comprenait pas. Après tous, les humains sont réputés pour ne voir que ce qu’ils désirent voir. A ses yeux, son mari était la perfection : le grand amour, le prince charmant. Peu importe son âge, peu importe son penchant pour l’alcool. Il lui avait fait le plus beau cadeau du monde en se mariant avec elle et en lui donnant Gabrielle. Malgré leur appartement miteux dans la banlieue de Londres, malgré leur existence malheureuse, malgré leur obligation de se serrer la ceinture, elle pensait ne pas être plus heureuse qu’elle ne l’était en cet instant précis.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][youtube]JGCsyshUU-A?version=2&hl=fr_FR&rel=0[/flash] The world is broken, halos fail to glisten. We try to make a difference but no one wants to listen. ► Elizabeth tomba enceinte une nouvelle fois bien trop vite, et ce fût à ce moment-là qu’elle se rendit compte des détails troublants qui rythmaient sa vie depuis trois ans. Après tout, elle ne travaillait plus, elle avait le temps d’y réfléchir. Elle avait le temps d’ouvrir les yeux. Erwin qui ne prenait pas la voiture pour aller travailler et qui, au lieu de cela, disparaissait au coin de la rue. La vaisselle qui se faisait toute seule quand elle avait le dos tourné. Son incapacité hallucinante à se servir des objets électroniques, pourtant pas si évolués que cela dans les années soixante. Et, alors qu’elle approchait de ses neuf mois de grossesse, elle finit par affronter son mari et lui demander ce qu’il se passait ; ayant quelques verres en trop dans le nez, il lui avoua tout, lui annonça sa nature de sorcier. Cela lui provoqua une perte des eaux. Et dans la folie des jours qui suivirent, dans la folie de la naissance de leur deuxième enfant, elle lui pardonna son silence, l’accepta tout simplement. Il était l’homme de sa vie, elle n’était encore que cette jeune demoiselle candide et plein d’espoirs. Pour elle, cela était comme si elle finissait enfin par se rendre compte que les contes de fées étaient réels. Gabrielle était encore petite. Elle ne se rendit pas compte que ce qu’il se passait autour d’elle, suite à la naissance de son frère, n’était pas normal : son père ne se cachait plus, ce qui rendit la vie d’Elizabeth nettement plus facile. Il était là à régler les problèmes en deux-trois coups de baguette magique ; mais avec l’alcool et les années, il perdait la pratique, lançait des sort au hasard. Certains de ses enchantements finissaient mal, comme les balais fous dans l’apprenti sorcier. Plus cela allait, plus cela empirait. Gabrielle commençait à avoir peur à chaque fois que son père levait sa baguette pour accomplir une tâche ; elle vivait dans la crainte de ce qu’il pouvait bien se passer. Orage, ampoule qui claque, fourchettes déchainées. Âgée de huit ans, elle savait que ce qu’il se passait dans sa maison n’était pas normal, elle avait fini par se rendre compte que son père n’était pas un simple magicien qui faisait de temps à autre des tours. Non. C’était un mage capable de faire du mal, même involontairement. Elizabeth s’en était également rendu compte ; cependant, elle avait bien été incapable de faire quoi que ce soit. Cette année-là, les choses dérapèrent véritablement. Erwin perdit tout simplement le contrôle. Ayant bu comme chaque soir, il avait tenté d’amuser son fils de cinq ans, encore innocent et incapable de se rendre compte que son père ne maitrisait plus son art. Il voulut organiser un spectacle avec des fourchettes ensorcelés ; mais bien vite les cuillères s’invitèrent dans la danse, puis les couteaux, les louches, les casseroles. Ce qui était censé faire rire le petit garçon tomba dans un mélange confus d’ustensile de cuisine, sous les yeux terrorisés de ses enfants et de sa femme. Un hurlement. Un deuxième. Une suffocation de douleur, puis un cri strident. Dans la confusion, un couteau à pain était venu se loger en plein dans le cœur du petit dernier de la famille Clarke. Une dernière larme coula sur sa joue, et il mourut.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][youtube]rUgAgfO-16s?version=2&hl=fr_FR&rel=0[/flash] People change so that you can learn to let go, things go wrong so that you appreciate them when they're right. ► Un décès a le don pour changer les choses. Dans la vie des Clarke, cela eut l’effet d’une véritable bombe. Après avoir enterré son fils, Elizabeth prit ses valises et s’en alla avec Gabrielle, aussi simplement que cela ; Erwin ne chercha même pas à la retrouver. Rongé par le chagrin ou trop saoule pour se rendre compte qu’il était désormais tout seul, Dieu seul pouvait le savoir, mais qui s’en souciait réellement ? Désormais, Elizabeth était saine et sauve avec sa fille, enfin assez téméraire pour tout plaquer et s’enfuir. Cependant, elles ne furent plus jamais comme avant. L’esprit jeune et naïf d’Elizabeth s’envola aussitôt, et elle devint une jeune femme triste et plutôt refermé, que le deuil avait assombrie ; Gabrielle, elle, développa une véritable phobie de la magie, du monde des sorciers. Elle guettait son tour, se disant qu’elle pourrait être comme lui. Dans son esprit, cela serait inévitable : si elle était belle et bien une sorcière, son sort serait déjà tout tracé. Elle deviendrait dangereuse. Peut-être pas méchante, mais dangereuse tout de même. Cela lui suffisait pour avoir des insomnies. Cela lui suffisait pour avoir l’impression de défaillir à chaque fois que des choses étranges se passaient autour d’elle. Gabrielle se réfugia dans la musique, apprenant plus sérieusement à jouer du violon ; cela la détendant, cela lui permettait de lâcher prise. Elle se rassurait rien qu’en prenant en main son archer, passait des nuits à entretenir son instrument. Elle s’enfermait lentement dans sa bulle, dans un monde lointain, loin de son petit frère, loin de tout. Dans sa bulle saine et sauve, dans sa bulle musicale et sans magie. Elle finit par recevoir sa lettre pour Poudlard. Elle finit par y aller, à contrecœur, laissant sa mère seule avec son boulot, seule avec ses souvenirs. A chaque fois, Gabrielle n’attendait qu’une seule chose : revenir à Londres, revenir chez les moldus, pour oublier sa nature. Elle se sentait mal dans sa peau, mal à l’aise, étrangement inconnue à ce monde qu’elle rejetait. Les années passèrent. Et elle finit par tomber sur le fantôme de son frère, occupé à embêter les autres fantômes de Poudlard. Toujours aussi petit, toujours tout en sourires et en fossettes. Ce jour-là, Gabrielle pleura. Et ce jour-là, elle prit l’habitude de passer une heure par jour en compagnie de ce petit frère qui lui avait été arraché trop tôt. Cela ne l’aida pas à pardonner son père, ni même à accepter les sorciers, mais elle fût reconnaissante, d’une certaine manière. Reconnaissante d’enfin voir un rayon de lumière dans sa vie devenue ombre à cause de la magie. Gabrielle prit l’habitude de se teindre les cheveux en rose, par la suite, apportant une touche colorée dans ce quotidien qui lui paraissait si terne, si loin d’elle. Gabrielle ne se sent toujours pas à sa place. Gabrielle traine toujours des pieds en allant en cours, Gabrielle sèche régulièrement les cours uniquement pour pouvoir jouer du violon pendant des heures. Gabrielle, c’est cette fille étrange qui passe du temps avec un fantôme, que personne ne connait réellement. Mais Gabrielle est simplement occupée à apprendre à vivre. A vivre sans son frère. A vivre avec ce qu’elle est.
Dernière édition par Gabrielle H. Clarke le Lun 20 Mai - 22:48, édité 15 fois
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Re: (gabrielle) + i was dead when i woke up this morning.
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