19 ans ϟ Médecine Magique ϟ Faon, occasionnellement un flamand rose ϟ Sang-Pur
Avery. Fils de Mangemort lui même fils de Mangemort, tu mènes ta vie sur la trace de tes ancêtres sans vraiment avoir le choix de tes actes, de ta voie. Tu restes cependant paradoxal, une personne à part : le vilain petit canard qui se cache mais dont la carapace ne paie rien pour attendre à s’effriter.
S’il y’a bien une personne qui compte au monde pour toi Nathaniel, c’est bien toi. Toi et toi seul. Du plus loin qu’il te souvienne, tu as toujours été doté d’un égocentrisme débordant qui avait pour don d’agacer ta mère –aussi longtemps qu’elle avait partager le même monde que toi- défunte. Tu as avec l’usure -et beaucoup de peine- quand même compris que tu n’étais pas seul sur terre mais cela ne t’empêche pas de te conduire comme le premier des nombrilistes, des imbéciles. Narcissique, il n’est pas rare que tu t’observes dans les miroirs accrochés au mur, tu te contemples pendant des heures. Tu n’y peux rien, tu te trouves beau et tu as appris à jouer de tes charmes afin d’arriver à tes fins. Rien n’est impossible pour toi, tu t’en es fait une évidence. Tu as le beau parler d’un orateur de pacotille mais l’on te qualifie souvent de figure charismatique. Serais-ce plus dû à ton sourire qu’à ton manque de tact, souvent ? Tu n’es pas non plus dénué de présomption et as tendance à grandement te surestimer, ce qui te pousse à entrer dans des phases de profond mépris de toi même quand tu n’atteints pas le résultat escompté, même s’il est rare que tu ne surpasse pas les difficultés car tu as cette capacité de décomposer les problèmes, ce qui les rend beaucoup plus évident. Très solitaire, il est extrêmement peu courant que tu t’ouvres à d’autres personnes à moins que celles-ci ne fassent preuve d’efforts considérables pour te connaître. Et encore. Tu restes une personne évasive, mystérieuse. Les femmes tu les aimes à l’horizontal, en vérité, tu en as peur. Depuis le suicide de ta génitrice, tu as une peur viscérale de t’attacher à une autre personne de la gente féminine de crainte qu’elle ne s’évapore, elle aussi. Car oui Nathaniel, tu les trouves faibles ; elles n’ont pas les armes pour persister dans le monde dans lequel tu vis. Charmeur invétéré, tu ne peux cependant t’empêcher de les pousser dans tes filets. Ainsi, tu te permets les pires affronts du monde en leur promettant monts et merveilles alors que, finalement, tu ne leur déposes qu’un baiser sur le front le matin avant de t’évanouir dans la nature… et de ne jamais redonner signe de vie. Non pas que tu ne les respectes pas, au contraire, tu les trouves courageuses. Courageuses mais dangereuses. Tu t’en méfies, c’est tout. Alors tu les séduis et dès qu’elles commencent à voir plus loin que le plaisir charnel, tu pars en courant. Parce que tu sais ce que c’est de souffrir de l’absence d’une femme ; tu as souffert de celle de ta mère. Tu en as tellement souffert que tu t’interdis d’aimer leurs charmes à nouveau, de les laisser t’ensorceler par leur parfum idyllique, leurs cheveux longs qui flottent au vent. Non. En aucun cas. Ca fait trop mal. On ne peut cependant pas t’ôter la qualité d’être un très bon amant. Jamais tu ne brusques, jamais tu ne fais mal ; tu restes un homme très doux si l’on te découvre. Affectueux, tu es prêt à toutes les petites attentions du quotidien pour charmer tes conquêtes, pour qu’elles t’apprécient parce que tu as ce besoin insurmontable d’être apprécié pour ce que tu es et non pour ce qu’il en paraît. Parce qu’au fond Nathaniel, tu n’es pas cette statue de marbre sans cœur que tu laisses entrevoir : sous ton arrogance se cache un enfant apeuré par les coups de son père, derrière ton cynisme, un cœur engourdi par les années de solitude. Tu es le chat méfiant derrière le sofa, celui qui se cache, celui qui se protège malicieusement. Par ce manque de figure maternelle, tu as très vite appris à être un homme indépendant, poussant même parfois ton indépendance jusqu’au vice, jusqu’à ce qu’elle devienne orgueil. Tu te refuses à demander de l’aide quand ça ne va pas ou lorsque tu buttes sur un travail, au mieux, tu vas demander conseil à Ebenezer mais tu n’es pas un assisté : tu n’as besoin de l’aide de personne. Chacun pour soi, c’est la dure loi de la jungle. Cependant, malgré tous ces défauts plus gras les uns que les autres ; ton plus gros pêché reste la luxure. Tu as l’abstinence en horreur et cherche toujours une âme charitable pour répondre à tes besoins primitifs. Ta plus belle qualité Nathaniel? C’est très certainement ta contenance pour tout ce qui touche à l’art, la littérature, le savoir. Eclectique, tu as une largeur d’esprit dans tes goûts et dans tes choix sans pareil : un rien t’émerveille pourvu qu’il soit constitué de beau. Car le beau est important pour toi et tu restes un grand esthète, tu méprises le vulgaire car il te dégoute. En art, tout comme en femmes. Elève studieux et assidu, tes professeurs te félicitent souvent pour ta curiosité inébranlable et ta soif de connaissances : il t’en faut toujours plus. Tu restes également l’un des jeunes de ton âge les plus cultivés du château grâce à toutes les lectures que tu as dévoré durant ton enfance. Tu es le stéréotype même de l’intellectuel aisé, petit bourgeois aux airs de prince. Plutôt intelligent, on te définit comme un élève brillant qui excelle dans tout ce qui l’entreprend. Les gens se trompent, ils ne savent pas que tu pleures la nuit, ne pensent pas que tu souffre en silence d’être devenu un monstre d’égoïsme. Si tu arrives à tes fins, c’est parce que tu es observateur, méticuleux et que tu ne laisses rien au hasard. D’ailleurs, tu as horreur de n’être pas maître de la situation : tu perds pied, tu te noies. Autant tu sais être discret, tu ne restes pas moins quelqu’un d’excentrique qui aime se faire voir. Souvent, tu te lèves du mauvais pied, es de mauvais poil et les gens te surnomment parfois « grincheux ». Tu es flambeur et dépense ton argent sans compter et s’il y’a bien une chose qui bat ton pragmatisme, ce sont tes achats compulsifs. Tu ne sais pas te dire non et tu as prouvé à de nombreuses reprises qu’à avoir été élevé dans le luxe, tu es démuni de la notion de valeur, celle de l’argent. On se risque aussi à te qualifier de misanthrope, mais on se trompe, tu te suffis à toi même c’est tout, tu te protèges de la perte d’un être cher alors, tu ne t’attaches pas ou que très rarement. Ce n’est pas que tu déteste ton monde, loin de là. Tristement, tu as beau donné l’image d’une personne imbue d’elle-même, tu n’en restes pas moins une âme en peine. Elles te manquent. Toutes les deux. Alice et Eowyn. C’est à la perte de la deuxième que tu as commencé à gâcher ta vie, à flirter avec l’autodestruction autant que tu le peux. Tu as commencé à fumer –un peu de tout-, à boire, à coucher. Parce que tu as besoin de ça. Besoin de ça pour te sentir vivant. Tu rêves d’être libre. De pouvoir l’aimer Eowyn, loin de ton père, loin de ton nom. Tu n’en restes pas moins condamné. Condamné à vivre dans cette prison dorée dans laquelle ta naissance t’a enfermé. Mais tu n’es pas à plaindre Nath’, tu n’es rien de plus ni de moins qu’un vulgaire enfant perdu à remettre sur le droit chemin, comme il y’en a tant. Mais ça, tu n’en es pas conscient. Et si tu n’avais pas envie d’être sauvé ?
a little something from you.
C’est la première fois que tu aperçois cette brume ; tu la trouves menaçante. Tu te crois condamné, alors, tu prends tes jambes à ton cou et tu cours aussi vite que tu le peux. Tu es jeune -du moins tu t’en convaincs ce jour là, pour te trouver une excuse-, tes jambes sont trop courtes pour que tu cours plus vite, mais tu cours jusqu’à ce que l’acide remplace le sang dans tes veines, jusqu’à ce que tu n’en crèves de douleur : jusqu’à ce que ton asthme ne fasse lâcher ton cœur. Quelques dizaines de mètres plus loin ; tu t’écroules. Tu n’arrives plus à respirer. Tes poumons se resserrent, deviennent des étaux et tu commences à t’hyper-ventiler. La crise d’asthme se saisit de toi alors d’un geste assuré tu te munis de ton ventolin (il ne te quitte jamais, dans la poche arrière de ton jeans). Tu te sens handicapé et tu sais que tu ne seras jamais un athlète, que s’il faut courir un jour pour ta vie, tu seras le premier à claquer parce que t’as pas la force pour. Tu te sens faible et ça te bouffe parce que t’as horreur de passer pour un faible. La brume est toujours là, derrière toi et peu à peu, elle prend la forme d’un faon. Tu reconnais la forme de ton patronus et tu fais quelques pas en arrière, sur le derrière, surpris. « T’es qui toi ? » « Je m’appelle Eowyn. »Et merde. Elle a compté plus que tu ne veux l’admettre et même la parcelle la plus intime de ton âme prend son nom. Tu te jures que si cette bestiole doit te suivre partout, tu ne révéleras son nom à personne parce que tu ne veux pas qu’elle sache. Pas qu’elle sache à quel point elle te manque. A quel point tu as besoin d’elle. Elle n’est rien. Rien qu’une Sang-de-Bourbe, et ça te dégoute. T’as jamais compris pourquoi ton patronus prenait la forme d’un faon : tu trouves ça complètement ridicule. Tu en as vu d’autres, des patronus : certains faisaient jaillir des tigres, des élans, des loups et toi ? Un faon. Un vulgaire faon pas plus haut que ta taille. Une femelle en plus. Une terrible impression d’humiliation quant à cette forme inoffensive t’as toujours animé et rendu fou. Elle te suit. Quand tu marches : elle est là. Quand tu cours : elle est là. Sous la douche : elle est là aussi !!! Elle est là tout le temps, la coquine, et ça te met hors de toi. Eowyn, ne me laisseras-tu donc jamais tranquille ? Tu essaies de t’en séparer, à plusieurs reprises et à chaque fois tu en souffres un peu plus, tu te sens mourir mais tu ne peux pas accepter sa présence à tes côtés. Pas elle, pas celle que tu cherches à chasser. Elle revient toujours à la chasse, elle n’est pas méchante mais tu restes hautain, inaccessible ; tu ne veux pas d’elle. Tu ne veux pas d’une parcelle de tes faiblesses omniprésente. Tu es saisi d’un grand étonnement quand tu te rends compte que l’animal change de forme dans des situations…embarrassantes. En effet, lorsque tu es au lit avec une personne de la gente féminine, le faon se transforme en flamand rose et émet de drôle de piaillement. Tu te souviens avoir lu un jour que les flamands roses étaient des animaux très bruyants lors de leur parade nuptiale et tu as envie de l’égorger. Comme si sa forme première n’était pas déjà assez humiliante, il faut que le destin en rajoute une couche… et une grosse en plus. Aujourd’hui encore, tu tentes de ton mieux de te débarrasser de cette femelle acharnée et encombrante : en vain. Elle ne cesse de te rappeler l’inutilité de tes tentatives ; tu ne flanches pas. Tu ne veux pas paraître ridicule à chaque fois que tu fais l’amour à une femme, ni même que les gens croient que tu es une petite bête sans défense. Toutes ces années pour te construire une carapace, et voilà qu’elle venait tout gâcher. Le fin fond de tes entrailles : elle, toujours elle : Eowyn. Tu aimerais fuir l’animal comme tu fuis la fille mais ton corps meurtri te rappelle toujours à l’ordre. Quelle plaie. Tu n’es pas prêt à ça, ils t’ont condamnés ; qu’ils te sauvent à présent.
Qui es-tu, toi, l’enfant à l’âme apeurée ? Je ne suis rien.. Qui es-tu, toi, l’éphèbe au cœur saccagé ? Je suis tout. Trop vite plongé dans un monde empli de cruauté et épuré de tolérance, tu n’as jamais été de ceux qui savaient différencier le bien du mal. Fils de Mangemort, lui même fils d’un Mangemort défunt, et ce en remontant encore à bien des générations, ton avenir semble déjà tout tracé. Tu n’étais rien d’autre qu’une page immaculée que déjà tu te devais de suivre une voie sinueuse, voie que tu n’avais pas eu le loisir de te choisir. La douceur et la tendresse, tu dois les avoir connus, un jour, mais tout ça te semble si loin aujourd’hui, si fade, si mort. J étouffe, je meurs. Mère où êtes vous ? Elle n’est plus là. Sombre imbécile. Elle était belle Alice, dans son tombeau de cristal entouré de fleur, sa peau figée te narguait par un sourire, celui que tu ne reverrais plus. Qu’elle repose en paix. Elle ne souffrira plus, au moins, plus aucune larme ne viendra souiller son visage de marbre. Ses cheveux blonds parsemaient sa couche de quelques mèches colorées d’or que tu aurais voulu replacer derrière son oreille, une dernière fois, mais on te l’a défendu. Tu as obéis, tu n’as rien fait. Une boite. Une boite de ces petites pilules violettes et tu ne la reverrais plus. Tout ça était terminé. Finies les souffrances. Alice, c’était la beauté profane des villages appauvris par les caprices de la météo, elle avait des étoiles dans les yeux et des lèvres roses. Elle savait aussi danser la valse du pays et elle était belle. Bon Dieu ce qu’elle pouvait être belle dans sa robe fleurie. Quand elle tournoyait dans les fêtes du village, on cherchait tous à la marier Alice, parce qu’elle était pure, parce qu’elle était frêle. A 18 ans, ses parents la fiancèrent et t’es certain que c’est là qu’elle s’est éteinte, parce que par la force, on lui avait ôté tout espoir. Elle n’a jamais réussi à lui pardonner sa brutalité et son sourire carnassier. Je ne t’aime pas. –Ca tombe bien, moi non plus. L’amour n’existe pas. Quelle connerie. Tu l’as vu s’effacer Alice, petit à petit, sous les ruées de coups et les crises de colère. Il n’était rien. Rien de plus qu’un ivrogne. Un vieux souillard des temps passés. Mais tu le craignais. Tu le craignais plus que quiconque. Envolée l’enfance. Saccagée l’insouciance. Il était ton sang, tu étais son nom. C’était ta dette envers lui, la fierté de ton père. Au nom de ma mère.Balayés les rêves. Chiffonné l’espoir. Il ne te restait plus rien. Rien auquel tu ne puisses te raccrocher, évincé d’une course déjà perdue d’avance. Tu te souviens qu’une fois, elle t’avait chanté une chanson un soir d’orage, lorsque de ta petite voix tu l’avais suppliée de ne pas t’abandonner. Sa voix t’avait apaisé, elle avait su te charmer par sa chaleur maternelle et cette image, tu ne t’en défaits pas, c’est trop dur, tu n’y arrives pas. Elle est partie. Elle ne reviendra pas. Quand il a essayé de te faire comprendre qu’elle avait été faible, qu’elle avait été lâche tu te souviens lui avoir crier de se taire, à Joran, en criant des insanités et en tentant, à travers les larmes, de lui faire comprendre que tout ça était de sa faute et qu’il n’était qu’un monstre. Le sol t’avait recueilli avec une froideur cadavérique pendant que de ta paume d’enfant blessé, tu caressais ta joue endolorie. La tristesse d’un enfant contre la haine du titan. Tu avais cédé, il avait vaincu.
Le réveil sonne, avec peine tu immerges d’un sommeil profond. Aspiré par le vide, tu peines à calmer les battements de ton cœur qui, emballés, tambourinent contre ta poitrine. L’air commence à te manquer, tu te laisses aspirer pendant que les larmes continuent de rouler sur tes joues roussies. D’une main hésitante, tu tâtonnes sur ta table de chevet, il devrait être là, ton foutu ventolin. Ca devient courant, tu trouves ça barbant : les crises d’asthmes. Après la mort de ta mère, t’as ramé pour t’en sortir mais ce trou béant dans ta poitrine t’empêches de respirer depuis. Bien des semaines plus tard, le verdict est tombé : t’es asthmatique Nathaniel. Les minutes défilent, ton corps commence à trembler et tu te vomis de ne pas réussir seul à te calmer. Tu te positionnes sur ton flanc et tu penses pouvoir l’atteindre mais tu chutes. Tu te retrouves par terre. Alors tu te lèves, tu saisis le vulgaire objet et respires un bon coup. Tes poumons s’ouvrent à nouveau. Je vis. Toujours. Tu es éternel, tu es un roc, plus fort que terre, plus vaillant que mer. Il fait froid dehors, l’automne a tissé son nid à travers la faune. Infâme saison qui un soir maudit t’a ôté celle qui t’a offert la vie. Tristesse. Chaos. Néant. Depuis, plus rien n’a de sens. Plus rien ? Sauf elle. Eowyn. Tu te surprends presque à répéter son prénom encore et encore tant le son te plait. Les lettres glissent sous ta langue facétieuse, les sons s’entrechoquent en une douce mélodie. Elle sourit toujours, Eowyn, elle est plus belle encore que la rosée du matin sur l’herbe fraîchement coupée. Elle est douce, elle est tendre, elle est vraie. Tu t’es perdu dans son regard sans même te poser de question, elle t’a offert l’espoir, elle t’a offert l’avenir. La vie. A nouveau retrouvée. Elle est devenue ta bouée, celle à qui tu te permets de t’accrocher quand tes pieds vacillent et ne touchent plus le fond, celle que tu appelles la nuit, au milieu des cauchemars, ceux où tu retrouves ta mère allongée. Suicide. Dépression. Renaissance. La tienne. Elle vit dans la maison d’en face Eowyn, t’as juste à traverser la rue et tu peux lui parler, la toucher, l’écouter. Elle est ton rêve. L’inaccessible. Sa voix est douce et ses mains sont blanches. Elle occupe tes pensées, tu occupes ses journées, elle occupe tes nuits. De petits galets se perdent contre les carreaux humides du grenier dans lequel tu crèches depuis maintenant trois ans. Tu trouvais ça plus calme que ta chambre au premier étage, là où tu entendais passer les voitures le soir. A travers le verre usé, tu l’aperçois, elle est là, si près que tu pourrais t’en saisir, tu pourrais presque l’entendre. Le temps d’enfiler un pull, tu n’es déjà plus là. Parti. Disparu. A jamais. Pour toujours. Pour jamais. « Tu n’iras pas rejoindre cette enflure de moldue Nathaniel, je te l’interdis. » Tu cours vers la porte malgré l’interdiction formel et ferme de ton paternel. Qu’il te batte, encore et encore, tu n’en as que faire, elle est là, elle est tienne, dehors, si proche, il te suffit de tendre le bras pour caresser ses joues roses, pour tresser ses cheveux blonds. La rejoindre est ton unique but, ton moteur. A nouveau à terre, tu termines ta course. Il t’a giflé. Il t’a giflé si fort que tu peux sentir le gout du sang qui doucement s’empare de tes papilles. Tu craches rouge. Tu t’en fiches. Tu n’as plus mal. C’est devenu une habitude. Les perles salées qui tendaient autrefois à sortir de tes yeux déçus, tu as appris à les retenir. C’est tellement plus gratifiant de se montrer fort, de faire face. Au front tout le monde, préparez les armes. Révoltées, tes jambes se redressent, tremblent. Ta voix est brisée par le nœud qui s’est formé au fond de ta gorge et tu lui craches à la gueule, lui cris ton dégoût : « Depuis quand mes fréquentations vous regardent-elles, père ? » Le Mangemort se met à rire. Un rire glacial. Viscéral. Infâme. Ta tête n’en peut plus, elle est sur le point exploser. Décidé, tu reprends ta course fermement et te retrouves face à une porte scellée. La fin de ton rêve. Sa fin. A elle. A toi. A vous. « Depuis que tu traines avec de la vermine. » Dégout. Haine. Tristesse. Tout ça à la fois. Le long de ton échine, tu sens la colère grimper. Tu es hors de toi, plus maître de quoi que ce soit et ton petit poing vient finir sa course contre le chêne de la grande porte en bois. « Vous n’êtes qu’un con. Voilà ce que vous êtes. » Il ôte sa ceinture, tu finis par terre, tu connais la suite des événements. Tu ne peux que serrer les dents pendant que de sa poigne, il laissera sur ton corps, des marques indélébiles. Tu es perdu Nathaniel, perdu dans un monde que tu ne veux pas connaître. Ils ne t’en laisseront pas le choix. Il réussira à te dresser. Ton Sang est pur, ne t’abaisses pas. Ou alors, encaisses les coups.
Il a voulu te sauver, t’éloigner de ce monde qu’il estime n’être « pas fait pour toi », là où le sang est impur, là où le sang est souillé. Au début, le dépaysement t’a détruit, il t’a fait mal, alors, tu t’es renfermé. T’es devenu un loup solitaire. Le calme. Avant la tempête, après l’orage. Tu t’es endurci, t’es accroché à des valeurs qui pourtant ne te ressemblent pas. Parce qu’il n’y avait rien d’autre en quoi tu pouvais croire, personne à qui te rattacher. Ton père t’a appris la magie, dans touts ses bas-fonds les plus noirs et toi, t’as accepté, tu t’es laissé écraser. Oublier tout ce que je sais. Pour me reconstruire. Nous reconstruire mère. Pour te rejoindre un jour. Il a su trouver les mots, toucher les points sensibles, là où tu étais faible. « Si tu veux rejoindre ta mère un jour, il te faut être fort. Adhérer aux valeurs du sang, car rien au monde n’a plus d’importance. » T’es qu’un gosse, alors tu l’as cru. Malgré les quelques procédures vaines dont font preuves les enfants de ton âge pour te découvrir, tu restes de marbre, te forges une carapace pour ne pas avoir à revivre l’éloignement. Ca fait trop mal, c’est beaucoup trop dur. Eowyn, tu t’en souviens, ne l’oublies pas. C’est dans cette solitude poignante que tu te découvres une passion pour la lecture que tu trouves fascinante. Tant de choses à découvrir, tellement peu que tu connais déjà. Touche à tout, tu lis des livres de toutes les formes, de toutes les sortes, de tous les genres. Assez vite, tu te passionnes pour la botanique et le pouvoir des plantes. Elles t’émerveillent. A force d’être trainé de familles de sang pur en familles de sang pur, tu t’imprègnes de leur idéologie, commences à y croire. Pourtant, les gens que tu rencontres te semblent fades et leur ambition n’y change rien. Tu t’ennuies. Tu voudrais découvrir le monde, te familiariser avec des cultures différentes, des arts occultes, ceux que ton père ne connaît pas. Lui aussi commence à te décevoir par son manque de curiosité sur les choses simples de la vie. Tu le trouves bête, imbécile, sans saveur. Certes, les progénitures sont cultivés, elles savent tout ce qu’il y’a a savoir sur les idéologie pro sang-pur, mais rien sur le reste. C’est navrant. Tu t’effaces, te mets en retrait, tu vaux tellement mieux que tout ça, tellement mieux qu’eux que tu te maudis d’être né avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête. Ils te parlent de leurs filles, de leurs partis, de ô combien ce serait beau s’ils pouvaient vous fiancer et toi, tu leur ris au visage. Tu n’aspires pas à te marier jeune, pas avant d’avoir voyager, pas avant d’avoir découvrir toutes les merveilles du monde qui t’entoure encore et encore et de lire un million de livres sur tout ce qui te passionnes. Quelle barbarie incandescente. Quel brouhaha inutile. Tu voudrais t’évader. Tu te sens mourir, encore une fois. Des amis, tu en as peu. Moins j’ai d’attaches, plus je serai libre. Ton monde est trop superficiel là où tu tends à être spirituel. Conneries. Balivernes. Vous n’êtes que des cons.
Le soleil tombe, finit sa course dans les catacombes des montagnes qui entourent la villa que ton père a fait construire si loin de tout ce que tu as toujours connu. L’endroit te plait, entouré de verdure, tu passes des heures entière à l’ombre du grand pommier à lire des encyclopédies. Tu t’accordes parfois également un peu de temps pour te plonger dans des romans, mais tu les trouves trop utopiques, irréalistes. L’écriture qui les forgent te plait, est légère, malgré que tu restes un peu trop terre à terre pour véritablement les apprécier. Dommage. Dans ta vie, il n’y a pas de place pour le rêve. L’idéologie pro sang-pur ne t’intéresse plus -bien que tu t’en sois imprégné jusqu’à l’essence même de ton âme-. C’est tout ce que tu as trouvé pour rester proche de ta mère, elle qui a préféré en finir avec la vie plutôt que de continuer sur cette voie. Tu as besoin de comprendre, comprendre pourquoi elle s’en est lassée, pourquoi elle t’a laissé seul dans l’adversité. Il y’a une balançoire derrière la maison que tu observes des heures durant en imaginant qu’elle s’y balance en riant, en te disant que tout ira bien et que tu fais les bons choix. Elle est partie Nathaniel, faudra t’y faire. La sonnette retentit, ils sont arrivés, les invités de ton père. Tu soupires en refermant ton livre sur les potions anesthésiantes et rejoint les hôtes dans le salon de votre demeure. La surprise de croiser le regard d’un enfant de ton âge est telle que tu en fais presque tomber ton livre qu’il scrute avec attention. C’est l’heure des salutations « Ebenezer. » «Nathaniel. » Les présentations sont faites. A table, vos parents parlent avec hardiesse des exploits du Lord pendant que tu regardes ton assiette, dépité. Tu n’as pas eu le temps de finir ton manuel de potions et ça t’embête. Tu ne connais que très peu le garçon qui te fait face, tu connais son nom, tu sais qu’il a approximativement le même âge que toi, mais ça s’arrête là. « Père, pouvons-nous sortir de table ? » Un signe de tête en guise d’approbation, tu quittes ta place en prenant congé de tes hôtes et invite Ebenezer à te suivre jusqu’à ta chambre. Vous vous surprenez alors à partager vos avis sur vos dernières lectures qui se trouvent être les mêmes et tu regrettes de ne pas l’avoir connu plus tôt. Il t’aurait sauvé d’une solitude parfois pesante. La soirée s’écoule, les mots fusent, les paroles s’enchainent mais ne se ressemblent pas. Curieux, vous comparez vos avis sur les constellations, sur la mythologie et sur la botanique. Là où tu as toujours trouvé les enfants de Mangemorts fades, tu ne le trouves pas lisse. Les jours passent et vous ne vous quittez plus, vous entamez de longs débats que vous vous faîtes suivre par hiboux et vous empressez de répondre à la réception de la missive de réponse de l’autre. Ton père approuve ; il devient ton frère.
Tu reçois ta lettre. T’as onze ans et t’as toujours pas trouver de but à ta vie. T’es devenu con Nathaniel, t’es devenue dur. Tu t’es accroché à ce père qui ne cherche qu’à maintenir le sang, maintenir les traditions. Tu ne veux pas le décevoir alors tu renfermes toutes tes pensées, tout ce à quoi tu aspires vraiment. Tu n’as pas d’ambition si ce n’est d’en savoir toujours plus sur le monde, sur la magie, sur tout ce que tu ne sais pas. Les lettres que tu envoies à Ebenezer se sont fait plus pointues, plus analystes, à travers les années vous avez découvert l’esprit critique et à chaque fois que tu reçois l’une de ses missives, tu t’empresses d’y répondre. Il est ton seul ami. Ton seul allié. Poudlard, ce sera une bonne expérience, t’en es convaincu. Qui ne rêverait-pas de vivre dans la même enceinte que son meilleur ami, entouré de gens qui lui ressemblent, mais surtout loin de ses géniteurs ? La liberté. Tu la touches du bout des doigts si bien que tu te sens à nouveau bouillir d’impatience, tu te sens vivant, tu te sens fort, tu te sens grand. Ton père t’amène à la gare après t’avoir acheté tous tes manuels, ta baguette, ton chaudron, une robe de sorcier et un hibou (tu avais déjà les plumes et l’encrier). Dans le train, tu préfères t’asseoir seul et arrivé au château, tu as déjà dévoré deux de tes manuels. Des questions, t’en as plein et tu te réjouis de les poser à tes profs qui seront loin de chômer avec toi. Tu sociabilises pas trop, les autres, t’en as rien à faire. Les amis, c’est des personnes de qui se soucier et tu as déjà bien assez à faire en te souciant de ta propre petite personne. Les attaches, c’est pour les faibles. Les seules personnes avec qui tu acceptes de t’ouvrir un petit peu, c’est les autres sangs-purs, parce qu’ils t’ont connu il y’a longtemps, quand t’avais encore tes propres idées et pas celles de ton père. Tu souffres de cette situation mais tu n’arrives pas à changer et de toute façon tout le monde s’en fou. Les gens veulent voir le Nathaniel que tu es devenu, pas celui que tu as été, pas celui qui pleure la nuit en silence. Tout le monde, sauf Ebenezer. Tu le sais, il te connaît. Mieux que personne. Mieux que toi même. T’en fais pas vieux, ça va aller. Tout aurait pu continuer à se passer ainsi sauf qu’un an après ta première rentrée, elle arrive elle aussi et t’es surpris. Ses parents ne sont pas sorciers. Elle est toujours aussi belle, ta Sang de Bourbe. Eowyn. Elle essaie de venir vers toi après sa répartition, elle te court après et toi t’accélères le pas, tu ne peux pas rester ; t’es trop faible, trop faible devant les belles femmes, vulnérable face à celle-ci. « Nathaniel » «Dégage, on est pas du même monde. » Ca te brises le cœur parce qu’elle ne le mérite pas, que tu sais qu’elle vaut mieux que la moitié des SangsPurs que tu connais mais si tu rends les armes, tu peux oublier de revoir ta mère un jour. Ce salop t’en a convaincu. Va au Diable, Eowyn. Ce soir, tu auras le temps pour les regrets, mais pour l’instant, tu ne veux pas le faire attendre : le cours de sortilèges t'attend ; il va bientôt commencer.
Tell me who you really are.
ϟ pseudo et âge: Toujours le même :face:20 ans ϟ Où as-tu trouvé le forum? partenariat ϟ Personnage: Inventé avec un nom déjà existant ϟ As-tu un autre compte sur BP? Oui ϟ Présence: tous les jours, trois fois par jour, toute la journée ϟ Une remarque? Magnus je t'aurai, à l'usure.
Dernière édition par Nathaniel E. Avery le Mer 25 Sep - 15:45, édité 5 fois
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Re: (Nathaniel) ┼ and the dead man called out for his love to flee.
Alister, Daedra, Andrea, Rozen : merci Ebenezer : je dis oui pour l’orgie, mais je t’ai déjà dit que je toucherai pas à Georgie Mais tu es un champion azy, le meileur ouais Leonidov : Oui, ce serait bizarre sinon , merci t’es la plus mieux Opale : Opaaaale Merci
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Re: (Nathaniel) ┼ and the dead man called out for his love to flee.