22 Janvier 1962- 11 heures du matin –




Des jumeaux. Une fille, un garçon. Elle est en parfaite santé. Il est trop maigre. On la place dans un berceau. On le met dans une couveuse. On ne la bichonne pas. On s’inquiète pour lui. Elle a de bons résultats. Il s’affaiblit d’heures en heures. Elle vit. Il meurt. 




L’après-midi avait à peine commencé que le fils Boranov venait de décédé. Le père et la mère ont pleuré quelques instants jusqu’à ce qu’un pleur de bébé les rappelle à l’ordre. Ils avaient encore une fille, une petite fille. Ils auraient préféré un garçon, ça aurait été beaucoup mieux pour la descendance, mais ils n’avaient pas le choix. Ils ont gardé l’enfant, ils l’ont appelée Evdokiya en l’honneur de sa défunte grand-mère paternelle et Alicia en l’honneur de sa grand-mère maternelle. Le père avait beaucoup de mal a accepté cette fille. Trop petite fille. Il se disait que l’avenir de sa famille allait faillir, que jamais elle ne pourra leur permettre de devenir de « grands » Boranov. Une famille importante et pas simplement des bourgeois sans importance. Pendant quelques mois alors ils ont essayé d’avoir un fils, mais le médecin annonça à Madame qu’elle ne pourrait plus avoir d’enfant. Alors, avec une grande amertume ils se sont résignés. Pendant un moment ils voulaient adopter mais Mr Boranov ne voulait pas d’un fils dont son sang ne coulait pas dans ses veines. 

  Elle avait cinq ans. Elle jouait avec sa nourrice dans le salon, sa mère était là, lisant un livre dans son fauteuil. Elle ne prêtait aucune attention à sa fille, comme d’habitude. Jusqu’à ce jour. Alicia jouait tranquillement à la dinettte quand une tasse en verre est tombée sur le sol. La mère pesta légèrement contre sa maladroite de fille tandis que la nourrice partait chercher pelle et balayette. Enfin seules, Alicia réunit les bouts de verre pour que l’objet se reforme comme tel. Elle y versa un peu de thé et le tandis à sa mère. « Désirez-vous boire un peu de thé mère ? » La dame Baranov baissa son livre pour demander à sa fille de ne plus la déranger mais quand elle remarqua que plus aucun bout de verre ne trainait sur le sol, elle se leva brutalement et courut dans le bureau de son mari. « Evdokiya, elle … elle est une sorcière ! » Les Boranov préparèrent une fête privée, réunissant tous les sorciers qu’ils connaissaient pour féliciter cette enfant prodige. Sorcière, comme sa mère. Ils avaient eut tant de peur qu’elle ne soit qu’une simple moldue comme son père mais elle remontait un peu plus dans leur estime, au plus grand bonheur de la petite enfant.  

Onze ans. Chemin de traverse. Alicia est fin prête. Sa mère l’a entraînée depuis ses cinq ans pour qu’elle soit la meilleure. La meilleure, c’est ce qu’elle a intérêt de devenir si elle veut que ses parents soient fiers d’elle. Elle devra battre tous les scores. Elles partent toutes les deux acheter les fournitures et quand elles arrivent devant la boutique de baguettes, la mère Boranov veut qu’elle ait devra battre tous les scores. Elles partent toutes les deux acheter les fournitures et quand elles arrivent devant la boutique de baguettes, la mère Boranov veut qu’elle ait une baguette en cœur de phénix comme elle. Mais la petite fille sait que ce ne sera pas la bonne, elle sait que cette baguette ne la veut pas. Pour une baguette en cœur de phénix comme elle. Mais la petite fille sait que ce ne sera pas la bonne, elle sait que cette baguette ne la veut pas. Après une petite dispute, l’enfant ne discute plus. Elle prend la baguette que sa mère a choisie et le bois la brûle. La baguette ne la veut pas. Alicia prend alors celle en crin de licorne et alors là, elle se sent confiante. Elle lance un petit sort, sans grande importance et il est réussi à la perfection.

A septembre, elle arrive à Poudlard. Elle est stressée car elle sait que si elle n’est pas dans la même maison que sa mère elle lui en voudra. Les autres enfants se bousculent, chahutent, discutent. Elle se mêle un peu au groupe, rigolant avec quelques uns, mais elle ne se fait pas de grands amis. Et elle est installée dans la grande salle, face au Choixpeau magique. Elle le regarde avec terreur, mais elle sait qu’elle doit rester confiante. « Evdokiya Boranov » Elle se lève, son cœur battant la chamade. Elle monte les marches rapidement mais pour elle elle a l’impression que ça dure une éternité. On lui pose le couvre-chef sur la tête et son cœur se lève d’un poids quand il crie le nom de SA maison.

Puis, les années passent, Alicia se fait des amis, elle est la meilleure, comme le voulait sa mère. Elle fait même partie de l’équipe de Quidditch et fait en sorte pour que son équipe soit gagnante à chaque fois … pour que ses parents soient fiers d’elle. Mais cette volonté la perdra….
 

23 Octobre 1977. Une date qu’elle n’oubliera jamais. Son dernier match de Quidditch. Elle était sur son balai, volant à toute vitesse pour attraper le vif d’or. Il le fallait, ils étaient trop en retard face aux autres. Elle devait gagner. Pour ses parents. Elle ne devait pas perdre. Elle sentait déjà le regard dur de son père et le « tu me déçois beaucoup » de sa mère. Mais pour le moment, elle ne devait penser qu’à une chose : attraper ce vif d’or. Et alors, elle était toute proche. Presque. Du bout des doigts. Il manquait quelques millimètres pour que… BOUM. L’autre Attrapeur l’a poussée violemment. Elle a été éjectée de son balai. Elle faisait une haute chute. Trop haute. Et la seule pensée qu’elle avait pendant sa descente c’était : « J’ai perdu… » Puis elle a atterrit dans un grand fracas d’os.

L’infirmière lui avait annoncé que ses jambes étaient complètement mortes mais que la médecine magique pouvait la sauver. Pourtant, Alicia a refusé. Elle voulait rester dans cet état, pour que ses parents voient à quel point elle voulait qu’ils soient fiers d’elle, qu’ils voient à quel point elle voulait leur amour. Et c’est ainsi qu’elle s’est retrouvée en fauteuil roulant. Son mariage avec un riche mage avait été annulé à cause de son handicap. Ses parents lui en voulaient beaucoup et insistaient à chaque fois pour qu’elle guérisse mais elle ne voulait pas. Elle voulait qu’ils voient à quel point ils étaient des parents indignes.
  

Noël 1978. Alicia a sa chambre en bas étant donné qu’elle ne peut plus monter les escaliers. Elle est là, seule dans le noir, enfermée dans sa chambre. Essayant de vaincre sa peur, mais en vingt. Elle a trop peur. Elle tremble dans son fauteuil. Elle ferait mieux de sortir et d’aller voir ses parents mais c’est impossible, elle se le refuse. Son père l’a insultée de gamine immature alors il va voir si elle est immature. Alicia n’a peur de rien, elle ne doit pas avoir peur d’un peu d’obscurité ! Mais elle sent qu’elle va craquer. Alors, elle tend le bras vers l’interrupteur mais il est trop loin. Elle tire et ce geste ranime les souvenirs de son accident. Elle s’affole et tombe sur le sol. Elle ne cherche pas à se relever. Puis, une petite lumière s’allume face à elle. Elle l’observe avec de grands yeux écarquillés et quand elle entend une voix dans sa tête son cœur arrête de battre. Elle se croit folle un moment jusqu’à ce qu’un petit jaseur s’anime devant elle. Il lui fait un clin d’œil et elle sourit. Il est sa lumière.