BELLUM PATRONUM


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❥ On a tous une Lula dans le cœur.
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par Invité, Mar 2 Juil - 5:07 (#)
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Lula Bell Salander
FEAT. Freya Mavor
19 ans ϟ Ordinaire ϟ Ibijau gris & chèvre alpine ϟ Née-moldue



Various data ❥ née le 4 Février à Bristol ❥ baguette ; crin de licorne, bois de rose, 27 centimètres et demi, rigide ❥ origines suédoises ❥ verseau.

« Une par une, cuillère par cuillère, Lula Bell déposa les graines dans la balance – amande, courge, lin et sésame. Vingt-cinq grammes de chaque dans un bol. Elle saupoudra le tout de quelques baies de goji sèches et s'adossa contre le plan de travail. Avec un sourire satisfait, la jeune femme plongea sa cuillère dans son muesli, agitant doucement la tête au rythme d'une musique imaginaire. Elle songeait à ce qu'elle allait mettre aujourd'hui et se représentait mentalement ses vêtements et ses bijoux pour les assortir avec le maquillage et la coiffure qu'elle se ferait. Se préparer le matin était peut-être son moment préféré de la journée ; ou sa métamorphose en joli papillon. Même un peu échevelée, démaquillée et vêtue d'un joli pyjama féminin et sexy à souhait, Lula avait quelque chose d'inaccessible mais lorsqu'elle revêtait sa tenue de guerre, ses atours de fashionista marmoréenne, elle devenait cette créature sculpturale dans la lignée de Barbara Millicent Roberts – alias Barbie pour les intimes. Et pour être au top, Lula Bell suivait un régime strict, ne fumait pas, ne se droguait pas et buvait peu. Tous les excès se payent un jour et dans l'ère du « YOLO », Lula fait figure d'exception. Pas de débâcle, pas de laisser aller, pas de hasard : la beauté, ça se cultive et ça se contrôle. Tel est le maître mot de Lula. »

« “Cold bitch.” Lula les avaient souvent entendu ces mots. C'est vrai qu'elle n'avait aucun tact et qu'elle pouvait se montrer hautaine parfois. Oui, elle avait fière allure, Lula, au sommet de sa tour d'ivoire, parfaitement hors de portée pour les simples mortels. Toujours soignée sous toutes les coutures avec un soin maniaque. Cet air distant et pensif qu'elle arborait, perdue dans quelques divagations ineffables. Ses grands yeux de biche, ses lèvres comme deux fraises bien mûres, ses taches de sons sur sa peau veloutée, ses dents bien blanches, son petit nez droit et ses traits figés dans quelque expression de supériorité effarouchée ou de délicat mépris. Lula semble n'avoir besoin de personne. Elle est sûrement faite pour être posée dans un musée et pour ne plus en bouger. »

« “Crazy bitch.” Lula Bell, outre agir comme une statue de marbre, a aussi ses accès d'hystérie durant lesquels il ne fait pas bon être là. Non pas qu'elle soit spécialement nocive pour votre équilibre mental – donc ne voyez pas en elle la future « seigneuresse » des ténèbres capable de déclencher vingt ans de thérapie avec un seul mot –, mais disons que c'est pénible. Elle se fait surtout du mal à elle en se surmenant comme ça, mais avec sa brutalité verbale bien sentie, elle se chargera de vous rappeler pourquoi certaines personnes vous déteste et listera volontiers tout ce qu'il y a de détestable en vous. Mais si elle se montre exigeante envers les autres, elle l'est aussi énormément avec elle-même. Ce que les gens peuvent être susceptibles... Elle n'en fait qu'à sa tête, bornée, quand elle a décidé quelque chose, elle fonce et s'y tient alors tout le monde devrait faire pareil au lieu de se laisser dériver. Malgré ses airs de se foutre de tout et de tout le monde parfois, Lula est du genre à secouer les troupes, à prôner le dépassement de soi et à désirer aller de l'avant. Lula ne lâche pas facilement l'affaire et vous devriez en faire autant. »

« Lula Bell a tout de la fille populaire physiquement parlant. Caractériellement aussi, avec sa forte personnalité et cette tendance à vouloir prendre le leadership. Elle est belle, elle a un style remarquable, elle est mince, elle prend soin d'elle, elle est bonne en sport, elle a des notes correctes... Elle peut avoir ce comportement de « bully », de garce et de pétasse propre aux jolies meneuses. Dès les petites classes, Lula Bell savait ce qu'elle voulait et tant pis pour ceux qui se mettaient en travers. Son numéro était bien rôdé. Elle se sait désirable, elle en joue parfois. Elle a un sale caractère, Lula et puis rien ne peut l'atteindre pas vrai ? »

« La jeune femme se détailla dans le miroir, l’œil critique, l’œil humide aussi. Elle étouffait. Tous ses efforts pour ce glisser dans le moule qu'elle s'était attribué ça l'épuisait. Lula mettait un tel zèle à s'enfermer dans son carcan. Le carcan de la Lula qu'elle s'imaginait que les autres voulaient qu'elle soit. Quand ils la voyaient, les gens l'imaginaient comme ci comme ça alors Lula Bell déployait des trésors d'improvisation pour être comme ci comme ça et le rester. On la veut garce, on la veut inaccessible, on la veut insensible, on la veut belle. Et Lula, qu'est-ce qu'elle veut, elle ? Barbie est fêlée, Barbie aussi est fragile, pétrie de stress, on attendait trop d'elle et elle a placé la barre trop haut. Barbie a peur de faillir autant qu'elle a peur des gros bateaux pas beaux – pétroliers et cargos – de ce qu'il y a sous la ligne de flottaison et des sous-marins, aka ses épouvantards. Elle a peur de trop s'exposer, qu'on se moque d'elle, de ne pas être assez bien, et pour ces raisons elle a gardé sa virginité longtemps. »

« Lula Bell n'a pas toujours son masque de froideur et d'indifférence, elle peut aussi être une amie fidèle et une jeune femme enjouée. Elle a un joli sourire d'ailleurs. A l'occasion, elle peut même s'essayer à faire l'idiote et à lâcher un peu la bride, rire à gorge déployée et s'essayer à faire quelques conneries tant que ça reste innocent – légalement parlant. Elle n'est pas si coincée. Elle n'est pas si glaciale. Elle n'est pas si pétasse en vrai. Lula “Selfish bitch” Bell n'est qu'un quart de sa personnalité, un masque de carnaval, son armure de dame. Elle n'a rien d'une fille remarquable, elle n'a rien de particulier en fin de compte, elle est somme toute d'une normalité banale. Elle n'est pas spécialement courageuse, ni spécialement intelligente, ni spécialement gentille, ni spécialement méchante, ni spécialement matoise, ni spécialement spéciale. Elle fait de son mieux pour déblayer son bout de chemin et sort son masque comme un chat sort les griffes, alors qu'en vérité elle est plus souvent sympathique que garce. Les gens remarquent seulement ce qui fait le mieux vendre. »

« Au final, ce que Lula a le plus de mal à assumer, c'est les envies qui contredise cette image politiquement correcte qu'elle s’efforce de maintenir, cette Lula qu'elle pense être la bonne, celle que les gens attendent. Au cœur de ce jardin secret il y a Apollon, Polo, officiellement son ami d'enfance qu'elle supporte tant bien que mal parfois. Officieusement, un garçon pas banal dont elle est follement amoureuse au point de faire purulence chez elle jalousie et possessivité exacerbée. Elle s'y prend mal avec lui, elle n'assume pas. Polo n'est pas beau, Polo n'a rien à voir avec le Ken avec lequel elle devrait sortir. Alors elle se fait passer pour une célibataire aguerrie depuis un an, un an qu'elle passe blottie contre Polo dès que personne ne la regarde. »


a little something from you.

Avec son aura de starlette, on aurait pu croire que Lula aurait eu le droit à un patronus digne de ce nom. Que neni. La jeune femme s'est vu affublée d'un ibijau gris et d'une chèvre alpine qui s'alternent à part égale. Au départ, sa nouvelle compagne – son patronus est féminin – faisait son désespoir de part son manque de dignité mais elle a finit par s'y attacher. Quand elle a sa forme de chair, Lula fait de son mieux pour l'embellir avec des couronnes de fleurs et autres rubans, coquette, et pour la gardée parfumée à grand renforts de bains. D'ailleurs, le patronus en question est lui-même désireux de bien présenter – même si sous sa forme d'ibijau gris c'est pas facile... Lula Bell l'a prénommée Pavlova, comme le gâteau : pour la blancheur de sa forme de chèvre et pour la tronche de cake – si attachante au final – de sa forme d'ibijau. Elle a beau s'en plaindre parfois, Lula éprouve un réel attachement pour son patronus et quelque part ça la rassure de ne plus être seule. Et puis Pavlova c'est un peu l'animal de compagnie qu'elle n'a jamais eu le droit d'avoir. Avant de s'endormir, elle apprécie de regarder Pavlova tourner paresseusement au plafond sous sa forme éthérée...
 


You're not a sad story.

« Maman, faut que le voisin il déménage, il est trop nul ! » La petite Lula Bell de six ans frotta avec un luxe de précaution le bleu qu'elle avait à la cuisse, les cheveux ébouriffés. Visiblement, les deux gamins s'étaient encore battus. « On devrait appeler la police pour qu'il aille en prison. »

Dans ce quartier tranquille de Bristol, de part et d'autre de la clôture de bois qui séparaient les arrières-jardins des familles MacEachthighearna de Salander, se jouait une guerre sanglante et barbare : celle de celui qui conserverait le plus de ballons de foot dans son jardin – ceux d'Apollon qui, quand ils avaient le malheur de passer la barrière, se faisaient prendre en otage par Lula Bell jusqu'à ce qu'elle les perde à son tour. Ces provocations par clôture interposée donnait parfois lieu à des confrontations physiques quand la fillette, furieuse d'être moquée par le rouquin, venait sonner chez lui pour lui mettre une branlée. Sa seule consolation demeurait d'être quand même sacrément hargneuse et de bien viser les couilles.




Lula était une jolie petite fille qui ne semblait avoir aucune difficultés particulière, aucun problème d'aucune sorte. Elle vivait dans une maison agréable, ses parents étaient ensemble et s'entendaient bien, elle était fille unique et choyée, elle avait de bonnes notes, elle était globalement appréciée à l'école. Lula Bell appréciait d'être bien vue et un statut de Miss Popularity, ça s'entretient. Elle voyait ça comme un défi auquel elle ne pouvait échouer ; on ne cessait de lui répéter à quel point elle était merveilleuse, elle ne pouvait pas les décevoir. Avec toute la cruauté insouciante dont pouvaient faire preuve les enfants, Lula asseyait sa supériorité quitte à devoir causer quelques dommages collatéraux. Les « intello » de la classe, les gens pas assez bien fringués, cette fille qui portait la même tenue qu'elle le même jour et ceux qui ne lui revenaient tout simplement pas. Apollon faisaient partie de ceux-là. Non seulement parce qu'il n'arrêtait pas de l'emmerder mais aussi parce qu'il n'avait rien de beau avec sa petite bouche tordue, son visage long en forme de poire retournée, son nez cabossé et ses cheveux roux. Tout le contraire d'elle avec son minois en forme de cœur, sa bouche pulpeuse, ses beaux cheveux blond doré, ses délicates taches de rousseur, son joli petit nez et ses grands yeux bleus. Le délit de faciès avait été désastreusement facile à utiliser pour le descendre à grands renforts d'insultes plus ou moins imagées. Le reste des enfants l'avaient suivi, les uns parce que c'était marrant, les autres pour faire comme elle et se faire bien voir. Sans succès visiblement, Apollon conservait sa fierté goguenarde habituelle et se tailla même une réputation de rigolo de la classe.

Elle le détestait. Il était là, toujours à la narguer, l'air de dire « Tu n'arriveras jamais à rien contre moi, Salander. »




Le premier événement vraiment notable se produisit l'été de ses onze ans. Un jour parfaitement comme les autres, on sonna à la porte et ce fut son père qui alla ouvrir. Surprise que de voir planté sur le seuil un individu au style pour le moins rocambolesque. Monsieur Salander avait d'abord cru à un canular, à une erreur ou même à un témoin de Jéhova mais c'était une toute autre sorte de nouvelle qu'était venu leur porter cet individu déroutant. On leur avait expliqué que comme Lula Bell était née-moldue – et sur le coup, sans savoir de quoi il s'agissait, la jeune fille l'avait mal pris – la lettre pour Poudlard – késako ? – leur était remise en main propre afin qu'on leur donne toutes les explications. A la fin de cette entrevue, la famille Salander était retournée. Plutôt positivement malgré tout. En quelques heures, ils avaient appris – après moult preuves parce que quand même, on ne les pigeonne pas si aisément – que toutes les fadaises de contes de fée avaient leur part de réalité, tout de même bien différente de ce que l'on racontait dans les livres pour enfants, mais bien tangible. Leur fille était une sorcière et elle ira dans un pensionnat pour apprendre la magie. Lula était plus qu'excitée et ses parents l'étaient peut-être même davantage, si bien qu'ils se précipitèrent à Londres pour acheter la liste de rentrée de leur fille, aussi agités dans le Chemin de Traverse que des gamins dans un magasin de jouets. C'est vrai que Lula avait toujours eu un rayonnement particulier et qu'une ou deux fois il s'était produit des événements suspects autour d'elle mais de là à ce que ce soit ça.

En rentrant, Lula n'avait plus qu'une hâte : la rentrée.

Elle avait adoré l'effervescence de la gare, la façon dont ils étaient naturellement passés à travers le mur et aussi l'antique locomotive rouge. Le trajet avait été long mais elle ne l'avait presque pas vu passer. Elle s'était follement amusée, elle avait trouvé des amies et ne tenait plus d'impatience. Elle était dans un tel état de béatitude que la chute fut rude lorsqu'à l'arrivée du train en gare, quand les première année se réunirent tous sur un coin du quai, elle tomba nez-à-nez avec son voisin. Apollon. Celui-là même qui n'en finissait plus de l'insupporter. Visiblement, Apollon était aussi déconfit qu'elle et excédée, après avoir esquissé plusieurs grimaces de colère, d’incompréhension, de dégoût et de révolte, Lula lui pourrit la gueule. Elle était d'autant plus furieuse que le garçon riait nerveusement, presque hystérique. C'était ELLE qui devait se plaindre de sa présence et non le contraire !! Puis, la coupant au milieu d'une tirade venimeuse, il tourna les talons et accosta d'autres gens en l'ignorant proprement. Lula tapa du pied et fendit le groupe pour le rejoindre et le choper par l'épaule, commençant : « Écoute-moi bien, tête de- » Elle tiqua. Leur accompagnateur venait-il de prononcer le mot « barque » ? Alarmée, Lula Bell tourna la tête et vit effectivement qu'ils étaient au bord d'une eau noir, un lac immense qui devait être profond et vaseux. Et là, accrochée à un ponton, de frêles embarcations. Lula pâlit en lâchant Apollon. Oh non. Elle ne pouvait pas monter là-dessus et s'aventurer sur ce lac. La fillette tenta de plaider sa cause auprès de leur accompagnateur mais c'était la procédure et il n'y avait aucune dérogation et puis ce serait « sympa ». Sympa. Haha. On l'aida à grimper dans la même barque de ce crétin d'Apollon et elle se cala dans la coquille de noix, immobile et crispée, les dents serrées. Au milieu de la traversée, alors qu'elle s'efforçait de ne pas penser à des trucs comme le naufrage du Titanic, elle sentit une main lui tapoter brusquement l'épaule. Lula tourna la tête et vit Apollon lui adresser un large sourire. « Qu'est-ce t'as, mocheté ? », gronda-t-elle, tendue comme un arc. « Non juste, Salander, t'as l'air d'être bien à ton aise sur ce bateau, un vrai marin pêcheur, manque plus que la moustache – quoique – mais en fait ce que je veux dire c'est que dans ce lac y'a plein de trucs sympa genre un calamar géant, tu vois, comme dans les légendes, le genre qui coulent les bateaux par le fond tout ça, pour manger leurs passagers, n'est-ce pas excitant ? » Lula écarquilla les yeux, comme un lapin devant les phares d'une voiture et balbutia en essayant de garder contenance : « N-N'importe qu-quoi ! » Et à Apollon de renchérir : « Tu risques rien, t'es tellement imbuvable que même le calamar te recracherait, Salander, enfin moi je dis ça, je dis rien. » Un mouvement pour lui donner une gifle. Son bras qu'on attrape. Une torsion. Une poussée. La barque tangue. Et Lula sentit la surface noire du lac se crever sous son corps et le froid la tremper jusqu'aux os. Panique.

Le soir en arrivant dans son dortoir, épuisée, elle était encore un peu mouillée, le cheveu triste et la mine pâle. Elle s'était débattue dans l'eau, elle avait eu très peur, elle avait étouffé. L'adulte qui les encadraient été venu la repêcher pour la faire monter dans sa barque, elle avait seulement bu la tasse et écopé d'une bonne crise d'hyperventilation, mais Lula avait au moins une certitude : cette année encore, MacTrucmuche allait prendre cher.




Impossible de snober Apollon correctement avec un nom de famille pareil. Elle ne pouvait dignement cracher son nom de famille avec dédain sans ce planter. Ce serait donc « Kevin » ou bien sa liste de surnoms dégradants habituels. En deuxième année, cet abruti avait essayé – et réussi – à baisser sa jupe dans un couloir entre deux cours. A treize ans, pendant les vacances de printemps Lula Bell l'avait pris en flag en train de mater un magazine porno dans un buisson de SON jardin à ELLE. Comment était-il arrivé là, mystère, mais elle l'avait viré à grands coups de pied au cul. Lula n'avait pas décoléré depuis l'incident du lac, rancunière. A Poudlard comme dans leur ancienne école, la jeune fille lui avait taillé une sale réputation qui faisait plus ou moins effet. Ce fut l'été de ses 14 ans que les choses prirent un nouveau tournant.

Il y avait eu cette soirée arrosée chez un ami moldu avec qui elle était en primaire. Des cigarettes, de l'alcool, un parfum d'interdit et d'illégalité, une soirée libérée du joug des parents. Des tâtonnements pénibles à supporter alors qu'elle dansait. Lula semblait la seule mal à l'aise mais au bout d'un moment, elle céda à son envie de fuir et prétexta un violent maux de ventre pour partir. Elle s'en voulait, elle aurait du aimer ça, tout le monde aimait se vider la tête et profiter, boire, fumer et se toucher. Pas Lula. Elle avait trouvé ça terriblement gênant, oppressant et stressant. Elle avait souri, fait bonne figure plus longtemps que nécessaire, elle avait feint y prendre plaisir elle aussi, mais après deux heures se survie en milieu hostile, elle s'était esquivée. Lula Bell se sentait comme vidée, coupable et mal-assurée. Perchée sur des talons trop hauts pour une fille de quatorze ans – bien que Lula soit grande pour son âge et fasse plus âgé de deux bonnes années – elle rentrait chez elle d'un pas chancelant au milieu de la route déserte éclairée par les réverbères. La jeune fille s'enlaçait elle-même, les bras étroitement croisés, les doigts crispés sur les pans de sa veste. Elle avait un peu froid, elle tremblait légèrement. Bientôt, elle aperçu sa maison. Elle pressa un peu le pas, à tort : Lula s'entrava dans une irrégularité de la route, perdit l'équilibre et s'étala par terre de tout son long. Le bitume râpa férocement ses paumes et ses genoux et elle poussa un long gémissement sourd et plaintif avant de fondre en larmes, autant à cause de sa chute que de sa sensation de malaise.

Lula entrevit une paire de pieds dans le coin de son champ de vision et elle redressa la tête, la mine défaite. Même à travers le voile des larmes, elle reconnu la tête rousse d'Apollon et, furieuse et honteuse, elle lâcha dans un hoquet : « Dégage, Kevin, tu pouvais aussi profiter du spectacle depuis ta fenêtre !! » Pourtant, Apollon ne se moqua pas d'elle. Il l'aida à s'asseoir puis, quand elle se fut un peu calmée vis-à-vis de lui, la porta jusque chez lui pour la soigner. Il la désinfecta tout en débitant un long monologue insensé et pansa ses plaies. En d'autres circonstances, elle l'aurait sans doute renvoyé paître mais pas cette fois. Elle était fatiguée, fatiguée de lutter, et bizarrement rassuré dans cette maison jumelle de la sienne, avec ce garçon à la fois familier et totalement inconnu. Elle resta un long moment pour discuter avant de rentrer chez elle, pensive. Finalement, Apollon n'était peut-être pas si insupportable que ça. Peut-être n'avait-il pas mérité toute sa rage. Et à nouveau, une forme différente de culpabilité l'étreignit : celle d'avoir été méprisable et odieuse sans même se remettre en question.




Petit à petit, ils étaient devenus amis. Lula l'invitait quand elle organisait des fêtes chez elle, elle s'asseyait parfois à côté de lui en cours ou en salle d'étude, elle passait du temps avec lui pendant leurs free time. Ce revirement soudain de situation avait surpris tout le monde et Lula Bell ne fit aucun commentaire à ce sujet, expliquant simplement qu'Apollon – Polo – s'était racheté. Concrètement, elle ne s'était jamais excusée et lui non plus. Ils étaient juste potes d'un accord tacite. L'année qui passa acheva de la convaincre de la valeur du jeune homme. Même s'il était parfois tannant. Au mois de Mai suivant, pour son anniversaire, elle lui offrit un album de souvenirs décoré par ses soins et cette pratique devint ensuite une tradition.

Quand elle y pensait, Lula se disait qu'elle s'était bien vite attachée à lui. Quand elle y pensait, Lula se disait qu'elle tenait peut-être trop à lui. Quand elle y pensait, Lula se disait que dans sa vie, tous les événements notables ou presque se rattachaient à lui. Quand elle y pensait, Lula se disait qu'elle pensait même à lui quand elle était en couple depuis quelques temps. Quand elle y pensait, Lula se disait que Polo avait du charme ; il dégageait cette aura qui l'attirait, qui lui donnait envie d'être près de lui, d'être protégée par lui, d'être contre lui.... de l'embrasser.

Ces pensées plus ou moins intolérables, en contradiction avec tout ce qu'elle pensait être, la hantaient. Ces réflexions lui venaient souvent quand elle était proche d'Apollon techniquement parlant, quand il était le plus à même de la voir rougir apparemment sans raison. Lula faisait de son mieux pour travailler son masque de poupée de cire. Pendant ces vacances, l'automne de leur première année de cursus secondaire, il l'avait invitée une soirée à dormir chez lui. Comme à chaque fois, il lui cédait son lit dont il avait changé les draps et dormait par terre. Lula Bell s'était réveillée tôt. Elle n'avait pratiquement pas fermé l’œil de la nuit. Le soleil qui passait par la fenêtre illuminait la chambre du jeune homme et la blonde promenait son regard alentour, retrouvant ces détails qu'elle connaissait bien à présent : les meubles dépareillés, le papier peint vert clair, les pochettes de vinyles qui recouvraient tout un pan de mur, la penderie toujours ouverte qui laissait exposé son amas désordonné de vêtements,... Elle se tourna sur le côté et regarda par terre à côté d'elle : Apollon dormait profondément et ses pieds en chaussettes dépassaient de la couette. Lula esquissa une sorte de sourire attendrit, se mordilla la lèvre, hésita. Puis, lestement, elle se laissa glisser à côté de lui et se blottit contre lui, la joue pressée contre son t-shirt. Doucement, la jeune femme glissa ses doigts dans son cou pour caresser sa peau et embrassa tendrement l'arrête de sa mâchoire, le cœur battant. Polo se mit à grogner et Lulu redressa la tête pour le regarder. Il ouvrit un œil vitreux et marmonna : « Oh non, pas ce putain de rêve encore... » avant d'écarquiller les yeux en se rendant compte qu'il était bel et bien réveillé, affolé. Lula le regarda dans les yeux, le cœur battant, et se pencha pour l'embrasser. Alors, à son grand soulagement, Apollon le lui rendit avec avidité. Lula laissa glisser ses mains sur ses poignets pour le plaquer son matelas et mieux se jucher sur lui. A califourchon sur lui, elle retira sa chemise de lui d'un mouvement ample et lui adresse un sourire en coin aussi effronté qu'intimidé, nue devant lui : « J'espère que tu as des capotes, Polo. »



Officiellement, rien n'avait changé entre eux. Ils étaient bons amis. Pourtant, dans le secret, ils étaient plus que ça. Amants endiablés, la fièvre au corps, passionnés et affamés l'un de l'autre. Lula l'aimait mais elle ne lui avait jamais dit. Apollon la rendait possessive et jalouse. Elle avait parfois l'impression qu'il s'en fichait d'elle alors elle flirtait volontairement avec d'autres garçons parfois. Elle l'aimait à en mourir, oui. Leur relation était bizarre. Pourtant, aux yeux de tous, elle était toujours l'inaccessible Lula Bell Salander.


Tell me who you really are.

ϟ pseudo et âge: Stonefox ; 20 ans.
ϟ Où as-tu trouvé le forum? Par Jordan, ma co-grande prêtresse de l'ordre des chèvres ♥
ϟ Personnage: Inventé !
ϟ As-tu un autre compte sur BP? Nope.
ϟ Présence: Théoriquement, je serai là souvent ! Outre obligations IRL, j'ai libre accès à mon pc.
ϟ Une remarque? CHÈVRES FOREVER.


Dernière édition par Lula-Bell Salander le Mer 3 Juil - 1:13, édité 3 fois
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Invité, Mar 2 Juil - 5:17 (#)
Haon Freyaaaaa baveSexe
sinon bienvenue What a Face
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Invité, Mar 2 Juil - 5:52 (#)
UNE SUÉDOISE + UNE LULA + UNE CHÈVRE + FREYA MAVOR = Daengelo :fuck:
réserve-moi un lien, i want, i want. :3

bref, bienvenuuue parmi nouuus Haww
(il paraît que tu aimais le prénom tallulah, toi aussi What a Face RIP)
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Invité, Mar 2 Juil - 8:06 (#)
On va être envahi par les chèèèèèvres ! :gaga: 

Bref. Bienvenue && bonne chance pour ta fiche love
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Invité, Mar 2 Juil - 9:07 (#)
Bienvenue Brille & amuses toi bien parmi nous !
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par Invité, Mar 2 Juil - 9:23 (#)
La communauté suédoise s’agrandit ! Yaaa

Par contre, pour le prénom s'il est composé nous demandons un trait d'union.

Bienvenue à toi Chou
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par Guest, Mar 2 Juil - 10:42 (#)
Connais pas le vava mais il est bave chouette XD

Bienvenue
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Invité, Mar 2 Juil - 10:52 (#)
Haaaan c'est Lardon qui t'as ramenée Chou bienvenue parmi nouuus Brille
Guest
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Guest, Mar 2 Juil - 11:07 (#)
Bienvenue à toi ... fan de Saez ? hihi
En tout cas bon courage pour la fin de ta fiche ! bave
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Invité, Mar 2 Juil - 11:35 (#)
Merci beaucoup à tous :friends: Han!  ♥️♥️ C'est très chaleureux ici ! En tout cas, ye me dépêche, normalement j'aurais fini l'histoire aujourd'hui~~

Tallulah > Je réserve ;) Et voui exact ! Mais quand je vu que le nom était déjà pris j'ai changé parce que personnellement j'aime pas quand quelqu'un porte le même nom que moi alors je m'abstiens de le faire aux autres >w< Du coup, juste Lula ! Daengelo 

Magnus > SUÈDE FTW. Et c'est modifié pour le pseudo~ héhé 

Opale > Hehe j'aime bien oui héhé (sophieturnerkzjhkjhekr et sur cette image elle est gnihihihi)

En tout cas j'espère un lien avec vous tous les amis Sexe (<--- enfin pas un lien comme ça (du moins à l'époque actuelle) sinon Polo-chou va désapprouver)
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Invité, Mar 2 Juil - 12:08 (#)
Bienvenuuue Yaaa
On nem les chèvres ici :3
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Invité, Mar 2 Juil - 12:11 (#)
Une fan de Saez Brille Bienvenue ! :D
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Guest, Mar 2 Juil - 12:17 (#)
je kiffe : freya + les suédois + les chèvres + les lulas... zetaimetroptoi :jaeden: 
bienvenue parmi les psycopathes héhé 
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Invité, Mar 2 Juil - 12:37 (#)
BIENVENUUUE Haww

J'aime quand y a du monde qui débarque en bus comme ça ça fait super plaisir *-*

Bonne chancepour le reste de ta fiche, si t'as des soucis, la CB est grande ouverte **
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Invité, Mar 2 Juil - 12:53 (#)
    Biiiiiiienvenuue \ô/
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Message Re: ❥ On a tous une Lula dans le cœur.
par Contenu sponsorisé, (#)
 

❥ On a tous une Lula dans le cœur.

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