You're not a sad story.
Les dix plus gros mensonges sur Apollon MacEachthighearna
Ou comment remplir une partie histoire lorsque l’on a eu une vie franchement très inintéressante.
1/ Apollon MacEachthighearna a été adopté.
Ça, c’est ce que raconte sa mère. Si si sérieusement.
Sa mère. Pas en public, évidemment, pas devant son fils, non, encore moins, mais dans les secrètes alcôves de ses amitiés de quartier c’est ce qu’elle chuchote, tout bas. « Apollon… Apollon a été adopté, vous voyez, il nous a fait tellement pitié… Ce petit bout d’homme… » Ça ne tient pas la route, évidemment pas, toutes ces dames l’ont vue, le ventre rond, et la fierté au bout du bras. N’empêche qu’elle aimerait bien, Gladys, avoir raison, et que
ça ne soit pas sorti d’elle. N’empêche qu’elle ne peut pas revenir en arrière — ça se saurait — et qu’elle doit supporter toute la journée l’affreux minois de son rejeton.
À la maison, c’est une pluie d’accusations ; « Il tient de ta mère » qu’elle hurle à Sean qui n’a rien demandé à part une bière. De sa mère ça c’est vite dit mais il sait bien qu’elle dit ça parce que sa mère est sorcière — et que lui aussi, par extension. Il lancerait bien un sort à Gladys pour la faire taire mais il craint pour la survie de leur relation si jamais il ose. Il craint pour cette survie depuis des années déjà, alors il n’ose pas.
C’est bien beau d’être effacé mais Apollon les contemple avec de grands yeux. C’est vrai qu’il a la tête de travers, un menton qui prend la fuite et le nez un peu tordu mais ça ne devrait pas empêcher de l’aimer. Avec sa touffe de cheveux roux sur le sommet du crâne et les tâches de rousseur qui s’éparpillent sur son visage, il aurait même pu être charmant. Gladys ne lui reconnait pas le moindre charme, Sean se moque tout particulièrement du physique du gamin. Ce qui lui importe vraiment c'est d'en faire un bon sorcier. Sous les regards noirs de Gladys, il le regarde imiter une baguette avec une fourchette. Dans le fond, il le trouve mignon. Sa femme, pas. Ambiance dans la famille. Ragots, rumeurs.
« Vous saviez qu’Apollon était adopté ? »
Faux !2/ Apollon MacEachthighearna est l'enfant le plus populaire de l'école primaire.
Je veux dire.
Sérieusement ?
Populaire ?Des clous.
Popo c’était genre le pire bizut du monde. Mais genre. Y avait pas genre pire. J’me souviens, mec, c’était wah y a un moment mais quand même. Paye moi un bière, pose tes fesses et ouvre grand tes esgourdes parce que des choses à dire y en a wah
plein. Tu vois genre à l’école y avait cette gamine. C’était une gamine — j’ai oublié son nom, mais c’est pas important — blonde, une genre, une
dame. Elle levait le petit doigt et c’était comme si elle levait une armée et c’était terrible parce que personne l’empêchait de jouer les dictatrices en jupe. Avant qu’elle jette son dévolu sur Popo ben tu vois c’était moi sa victime — ou on l’était en même temps, je sais plus trop, ressers une bière, mec. Moi elle m’aimait pas parce que j’avais marché sur une de ses chaussures. J’courrais j’crois, je sais plus trop, elle était sur la route et bam, le choc, l’erreur fatale, wah, tu te doutes même pas. Elle m’a pourri la vie. Un truc mais genre un
truc phénoménal quoi.
Mais alors rien comparé à ce qu’elle a fait à Popo. R-i-e-n.
J’ai jamais bien compris pourquoi elle s’en prenait à lui. Popo l’emmerdait, c’est clair, mais lui m’a raconté aussi qu’il se livrait à une furieuse et folle guerre de ballons par jardins interposés et que bah ouais, ils finissaient par se cogner dessus. Ça avait l’air de le faire rire, Popo, comme les gosses qu’on était. Il avait l’air d’aimer se bagarrer avec cette furie blonde. N’empêche qu’elle l’a pris, elle a retourné la tête de tous les gosses. Ils avaient même inventé une comptine sur combien il était laid et puait. Le gamin je sais pas comment il a fait. Il était comme ça Popo. Un p’tit soldat, ouais. Il lui a tenu tête à la garce. Genre comme un dieu et pourtant dieu sait qu’c’en était pas un de dieu.
Au lieu de combattre la moquerie, il les a fait rire.
J’veux dire franchement c’était génial comme idée. Il les a pas empêché de rire, Popo, mais il les a fait rire avec lui et plus à ses dépends et ça, ça a été wah mais grandiose, genre, j’avais jamais vu ça. Même moi bah j’me moquais de lui pour faire comme les autres. Pourtant je savais ce que c’était. À quel point ça pouvait être blessant et violent. Mais je l’ai fait.
N’empêche que du jour où j’ai compris comment il était, le Apollon, bah j’ai jamais plus ri d’lui.
— Paul Wespiser, camarade de primaire.
3/ Apollon MacEachthighearna est banal.
LundiAujourd’hui, j’ai reçu une lettre de Poudlard.
Si je savais l’écrire, je dirais que c’est esepsionel mais je sais pas l’écrire alors je vais juste dire que c’est super !!!!!! Maman dit que ça veut rien dire mais moi je sais que ça veut dire que je suis le fils de papa !!! Dans tous les cas c’est pas grave parce que JE VAIS À POUDLARD !!
Demain on va acheter les fournitures, j’ai hâte !!
VendrediLulamoche Bidule est une
pouffiasse.
SamediPOUDLARD EST SUPER !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Le seul truc naze c’est que Lula est là. Même qu’elle était sur le quai quand on a embarqué. J’ai cru que j’allais MOURIR tellement j’avais pas envie qu’elle soit là. J’étais vraiment vachement en colère ! Et puis j’ai fait une blague à Lulamoche et ça a été mieux. Je crois qu’elle a peur de l’eau la nulle alors quand on a traversé le lac je lui ai dit qu’il y avait un calamar dedans. La tête qu’elle a tiré cette
grosse nulle !! J’ai jamais autant ri de ma vie.
Et puis après elle est tombée. Dans l’eau.
C’ÉTAIT TROP COOL !
LundiOn a eu notre premier cours. Le prof il fait
trop peur. Papa m'avait prévenu que ce serait DUR mais je pensais pas qu'on ferait des POTIONS !!
J'ai l'impression qu'on M'A TROMPÉ ! SI JE VOULAIS FAIRE LA CUISINE JE SERAIS DEVENU MAMAN !!!!
MardiOn m'a regardé d'un air méchant parce que ma mère est une moldue (??????????????!) C'était franchement stupide parce que bon ma mère, on devrait plutôt lui reprocher d'être MÉCHANTE. Je l'ai dit au type et puis on a failli se battre mais après je me suis dit que je savais pas lancer de sorts.
Alors j'ai couru.
— Extrait du journal intime d’Apollon.
4/ Apollon MacEachthighearna est trop moche pour penser aux filles.
« Cap ou pas cap ?
— Cap !— Baisse la jupe de Lula-Bell à midi !
— Quand tu veux, mec. Cinq livres sur la couleur de sa culotte.— Je dis rouge.
— Rouge ? Mais t’as craqué ! Rouge c’est la couleur de la décadence, de la débauche, de la perte de contrôle, des frissons dans tout le corps et puis de l’amour, mec, ouais de l’amour, et Lula-Bell c’est pas une nana qui aime, c’est une nana qui détruit, alors rouge, mec, rouge, ça me parait tellement un mauvais plan que je culpabilise, mec, je culpabilise à mort de te laisser parier ça, sérieusement, c’est une victoire tellement facilement gagnée que je me sens, oh, tout désappointé, dah.— Tu dis quoi, toi ?
— Blanche, sans hésiter.— Deal ?
— Deal. Moi je lance le sort et toi tu regardes la couleur ! »— Bouts de conversation entre deux cours.
5/ Apollon MacEachthighearna ne pense qu'à faire rire.
Tu étais là, plantée sur tes talons aiguilles, à remonter le trottoir, blottie dans un gilet trop grand. Il te regardait et il te trouvait stupide, et il te trouvait belle, et il avait envie de te frapper. Généralement, ça le prenait comme ça, comme un désir trop grand, et il voulait t’arracher les dents, te tirer les cheveux et te jeter par la fenêtre. Tu étais un poison, le sien, et tu te jouais de lui avec tant d’habileté qu’il s’épuisait à garder son éternel masque de boute-en-train qui contrecarrait même tes mensonges les plus mauvais. Tu étais la source de ses plus profondes colères, ses ressentiments les plus noirs et les plus abjects. Tu concentrais, c’est un exploit, en un seul être, toutes les vilenies du monde et des femmes.
Pourtant, il te regardait par la fenêtre ce soir-là alors que tu rentrais. Il te regardait sans colère, curieux, absent et intrigué. Il était tard et il ne dormait pas, cela lui arrivait parfois. Il passait la nuit à regarder son plafond et à se demander ce qu’il pourrait faire, le lendemain, quelle tournure donner à sa journée. Il pensait à Poudlard, à toutes les possibilités que lui offrait le fait d'être sorcier, aux fantômes, aux moldus, à comment il pourrait devenir Ministre de la Magie en sortant de l'école. Ministre de la Magie, ça c'était un emploi qui lui était prédestiné. Dans le noir, il riait parfois. Après avoir fait des plans incroyables, généralement il dormait. Pas cette fois.
Pas cette fois, alors il t’avait vu tomber. Quiconque aurait sans doute été ravi, après ce que tu lui avais infligé. Mais pas lui. Lui était gentil, secret et maladroit, mais gentil, surtout, et il était sorti lorsqu’il t’avait entendu pleuré, et il t’avait soigné, dorloté, tranquillisé, comme si tu avais été son amie, comme si rien de tout ce que tu avais pu lui infliger n’avait eu d’importance.
Il t’avait porté jusque chez lui pour panser tes plaies.
Il t’avait touché les fesses, aussi. Heureusement, tu ne l’avais pas remarqué.
6/ Apollon MacEachthighearna a une vie sociale trépidante.
Une musique résonne en sourdine. Sur la scène, une foule, immobile.
La musique commence, la foule se met à danser. Au centre de la foule, un cercle se forme. Le protagoniste, roux, s’approche et interpelle le public.
Apollon,
bas puis plus fort — Et où suis-je, encore, je vous le demande ? (
Il fait un grand geste de la main) À une fête, une fois encore ! La douce Lula-Bell m’a invité et, quelle déception, à peine le seuil franchi, la voilà qui disparaît. Je ne suis pas homme, pourtant, à me faire abandonner, mais la belle est cruelle et ses intérêts, volages. Me voilà donc ici, seul et bien trop sage. (
Il soupire) C’était attendu, pourtant, quelle trahison ! Croyais-je vraiment avoir touché l’Infantile ? J’en étais persuadé, erreur stupide, et me voilà blême devant sa démission. Les soupirs entravent mon cœur et mon esprit, que sa bouche blesse, se languit désespérément d’autres horizons. Avais-je cru, bêtement, à une réconciliation ? Nous voici face à face, un gouffre entre nos êtres. (
Lula-Bell passe devant lui avant de sortir. Une jeune femme l’approche.)
La jeune fille,
riant — Quand viendras-tu danser, Apollon ? Voilà des heures, au moins, que je t’attends. Dois-je t’attirer par quelques subterfuges ou te rendras-tu sans protestations ?
Apollon,
avec un sourire forcé — Va devant, ma belle, et aussi sûr que mon nom est MacEachthighearna, je te rejoins dans la minute, ne t’en fais pas. (
Elle s’en va. Il reprend, plus bas.) Ou peut-être ferais-je mieux de me pendre, après tout ! Quel ennui que ces mondanités, ces fumisteries sans appâts. Peu importe cette fille, peu importe toutes les autres, j’ai toujours détesté ces réceptions et leurs hôtes. (
Il adresse un regard agacé à Lula-Bell et sort de la scène.)
La musique cesse. La foule s’immobilise. La lumière s’éteint.
— Extrait des illuminations artistiques autobiographiques d’Apollon.
7/ Apollon MacEachthighearna a pardonné.
« Salander,
De mémoire d’homme je crois que je n’ai jamais détesté quelqu’un autant que toi. Tu es abjecte, sale, dégueulasse et tu te joues des gens, et je déteste ça. Je ne t’ai jamais demandé de venir me pourrir la vie, je ne t’ai jamais demandé de garder mes ballons, je ne t’ai jamais demandé quoi que ce soit. Mais tu as cambriolé ma vie et je trouve ça petit, cruel, méprisable. Pire encore. Tu as entamé avec moi une guerre que toi seule pouvait gagner et non contente de la gagner, tu m’as coulé plus bas que terre. Je ne sais pas si tu peux seulement t’imaginer les heures passées, enfant, à sangloter dans mon lit ni même la farouche terreur que m’inspirait le fait d’aller à l’école, l’idée insupportable d’être monstrueux, laid, repoussant. Je ne sais pas si tu peux même te mettre à la place de quelqu’un : parfois je me dis que tu es trop superficielle, même pour ça.
Tu es tellement prise à te penser belle que tu ne te rends pas compte de l’emprise que tu as sur les gens. Ou tu t’en rends trop bien compte et je ne sais pas ce que je trouverais pire. Mes pires craintes, mes pires haines, mes pires rages et mes pires crises, je te les dois. Mais ce n’est pas ça que je ne te pardonnerais pas.
Les douleurs se pardonnent.
Ce que tu me fais, toi, pas.
Lula-Bell,
Ne fais pas croire aux gens que tu n’aimeras pas qu’eux-même peuvent t’atteindre. C’est faux, c’est décevant, ça marque plus nettement le vide qui existe entre nous. Ce gouffre que tu as si bien creusé des années durant n’avait jamais été aussi visible ; c’est ton comportement, cette amitié, fébrile et un peu crasse, qui le fait rayonner de plein feu lorsque je regarde droit devant. Tu n’as pas le droit de faire ça aux gens. Tu n’as pas le droit de me faire ça. Je ne serais pas un type de plus sur la liste de tes courtisans, pas un type de plus sur la sans doute bien immense liste de tes amants. Je suis fatigué, épuisé, de tes simagrées. Je ne supporterais pas cela une minute de plus.
Je n'ai pas envie de mettre ma vie entre parenthèse pour toi, j'ai envie d'être un grand sorcier, pas un sorcier à tes pieds. J'ai envie d'avoir des bonnes notes, de réussir à l'école, d'être un type remarquable à défaut d'être un type beau. Si tu es dans les parages, je sais que je n'y arriverais pas. Je ne compte plus le nombre de sorts ou de potions que j'ai raté à cause de toi. Je ne compte plus le nombre d'heures passées dans la Salle des Trophées à astiquer toutes ces babioles juste parce que ta présence m'a déconcentré. Je ne compte plus.
Pour une fois, tu vois, ce n'est pas pour toi, c'est pour moi, que je te dirais : Lula-Bell, je m’en vais, ne m’approche plus. C’est ce que j’aimerais te dire, mais tu ne le sauras pas.
Cette lettre, je ne te l’enverrais pas.
Bien à toi,
Apollon « Polo » MacEachthighearna. »
8/ Apollon MacEachthighearna ne ressent aucune jalousie.
Concrètement, c’était simple. Lula-Bell le rendait chèvre. Elle était proche de lui, lui échappait, sortait avec des types sans qu’il ne puisse l’attraper. Des foutues conneries que ce semblant d’amitié. Grommelant, il avait reniflé dédaigneusement avant de tourner la page du magazine féminin de sa mère qu’il était en train de feuilleter.
ÊTES-VOUS JALOUSE ? titrait l’article.
Polo avait ricané tout bas.
Aucune chance.ÊTES-VOUS JALOUSE ?
1 — Vous voyez votre ami en compagnie d’une femme que vous ne connaissez pas, vous vous dites :
A : Elle est pas mal, cette nana, il faut que j'ai mon Jules à l'œil.
B : Il faut vraiment que j'aille chez le coiffeur. Parce quelle est impeccable.
C : Elle est très bien près de lui, c'est curieux tout de même.
D : Ils ont l'air intimes, pas de doute, ils ont une liaison.E : Tiens une fille que je ne connais pas avec mon homme.
2 — Votre meilleure amie revient toute bronzée de vacances. Vous pensez :
A : Elle en prend vraiment à son aise. Elle part tout le temps en voyage.
B : Ca lui va bien ce bronzage, c'est sympa.C : A côté d'elle j'ai l'air nulle, regardez-moi sa mine superbe !
D : Elle a de la veine de pouvoir partir comme ça. J'aimerais en faire autant.
E : On ne voit plus qu'elle. Qu'est ce que je suis fade !
3 — Un de vos collègues a une promotion. Vous pensez :
A : C'est toujours aux hommes que ça arrive, en tant que femme je n'ai aucune chance.
B : C'est pas de veine pour moi, ils me passent tous devant.C : Ah il le mérite, c'est bien pour lui.
D : Il a de la chance, j'aimerais bien avoir la même.
E : J'aurais jamais dû l'aider celui-là !
4 — Vous êtes dans une boutique de fringues et il y a des jolies filles autour de vous :
A : Vous les détestez et vous êtes de très mauvaise humeur.
B : Vous trouvez qu'elles ont beaucoup de chance et vous très peu.
C : Vous les trouvez super mais il faut faire avec soi-même et vous pensez que vous avez du charme aussi.D : Vous les regardez parce qu'elles sont belles et vous vous cherchez le petit truc qui vous ira bien.
E : Vous les enviez d'avoir un tel cops, une telle classe. Enfin, vous essayez de vous habiller au mieux.
résultats p. 42ÊTES-VOUS JALOUSE ?
VOUS ÊTES TRÈS JALOUSE
La jalousie vous dévore souvent et ce n'est certes pas agréable, ni pour vous, ni pour les autres. Un remède à cela, commencez par mieux vous appréciez vous-même. Et tout d'abord dites-vous que vous êtes une femme avec des atouts et du charme. Dressez la liste de vos qualités et apprenez-la- par cœur. La jalousie, on peut en sortir, si on le veut vraiment.
Avec un petit soupir agacé, Apollon avait fait traverser la fenêtre au magazine. Non mais.
9/ Apollon MacEachthighearna est amoureux.
Lula-Bell Salander, je ne t’aime pas.
Je n’aime ni tes yeux, ni le son de ta voix.
Je n’aime pas tes sourcils,
Ni ton pas dans la ville.
Lula-Bell Salander, je ne t’aime
vraiment pas.
Quand tu fais la tête, tu ressembles à un chat.
Je suis fatigué, épuisé de toi.
N’empêche que quelques nuits, je visiterais bien tes bas.
J’ai lutté face à la marée,
Contre ces émois,
Qui de moi s’emparaient.
Tu m’as jeté au sol, piétinée,
Mais c’est encore vers toi,
Que je cours, emporté.
10/ Apollon MacEachthighearna fréquente officieusement Lula-Bell Salander.
Je dors. Je crois que je dors. Je me suis endormi il y a quelques heures déjà. Parfois j’ai la peur au ventre, le monde est noir, dehors. Mais je dors. Il y a cette respiration près de moi. Je sais qu’elle est quelque part dans mon lit mais moi je dors par terre ; c’est plus simple pour tous, ça évite les questions, les complications, les problèmes. Parfois je rêve. Parfois je cauchemarde. Je rate mes BUSEs et mes ASPICs et tout le monde s'en va sans moi. Je me retrouve seul et je n'ai pas d'avenir — je ne sais pas si j'en ai. Et puis je me souviens que je suis en secondaire et que tout cela est derrière moi. J'aimerais bien plus oublier mes cauchemars mais je n'y arrive pas.
Mes rêves, souvent, je ne m’en souviens pas.
Du peu que je me rappelle,
elle est souvent là.
Je ne suis pas assez bête pour croire qu’elle pourrait me regarder
comme ça. Elle est hors de ma portée, hors de mon champ d’action, hors de tout ce que je pourrais entreprendre. C’est douloureux. Je crois. Je ne sais pas.
Je dors, après tout. Je dors.
Il y a des doigts sur ma peau, et ça caresse, et ça embrasse, et c’est encore ce rêve obsédant, où je suis beau et où Lula-Bell m’aime, où la vie résout d’un claquement de doigts tous mes problèmes. Les rêves sont cruels et j’ai assez donné en méchanceté. Je gigote, je marmonne. Pas ce putain de rêve, pas ce putain de rêve. J’en ai trop fait des rêves, je ne veux pas tomber plus bas.
J’ouvre les yeux.
Je la vois, mais je ne la reconnais pas. Elle n’a rien à faire là et elle n’a pas l’air décidé à changer de place. J’aimerais que ça cesse, ou que ça dure pour toujours, je ne sais pas trop. Je ne sais jamais, avec elle, si je voudrais qu’elle parte, si je voudrais qu’elle reste, si je l’adore ou la déteste. Mais c’est là. Ça pèse lourd. Mais c’est là.
Elle aussi, est là. Pour de vrai.
C’est la panique.
Panique de la sentir là, panique de me sentir réagir, panique de ses doigts sur moi, de sa bouche sur moi, panique que ça dérape, et ça dérape, mais quel dérapage. Panique qu’elle parte ensuite.
Panique de me réveiller ensuite et que ce ne soit qu’un rêve, finalement.
Mais elle repose contre mon épaule, et j’ai mes doigts dans ses cheveux. Je découvre que même les filles parfaites suent mais ça me convient, à moi.
J’embrasse ses lèvres.
Je me dis, peu importe dehors, peu importe la peur, le mage noir, les mangemorts. Peu importe tout ça parce que
Merde, les gens, j’ai sauté le pas.
J'ai une foutue relation avec Lula-Bell Salander.
Pour de vrai.
Tell me who you really are.