Ici, c'est la partie où vous présentez votre personnage. Décrivez son caractère, c'est le plus important, donc n'hésitez pas à développer. Vous pouvez parler de sa date et de son lieu de naissance, de son statut de sang, de sa nationalité, de sa baguette (elle peut avoir trois coeurs différents: plume de phénix, ventricule de coeur de dragon et crin de licorne), de son épouvantard, de son animal de compagnie s'il en a un. Minimum de 10 lignes.

Contrairement aux patronus de ses camarades, celui de Mildred n'a qu'une et unique forme. C'est un rat, tout le temps. C'est visiblement un mâle, on ne peut pas le louper, et il est beige. Il n'est pas aussi inquiétant que les rats d’égouts, agoutis et musclés. Non, il est plutôt svelte, avec un pelage clair et des oreilles toutes roses. Il pourrait presque paraître adorable s'il n'avait pas ces petits yeux en amande étranges, qui lui donnent un air jamais content, toujours méfiant. Peut-être est-il toujours méfiant, d'ailleurs.
Mildred a tendance à le porter sur son épaule, non pas pour imiter les punks de Camden, mais pour éviter qu'il ne prenne trop de retard. Quand il veut, il galope, mais il se laisse rapidement distraire. Elle a aussi extrêmement peur qu'on lui marche dessus. Son père a déjà marché sur sa queue un jour, elle en a hurlé de douleur... elle reste vigilante à présent. Ce n'est pas facile, de penser à un autre être que soit, mais elle est rassurée de voir que tous ceux de son âge doivent affronter le même désagrément du quotidien. C'est ainsi, point final. Peut-être que ça sera bénéfique pour eux, peut-être pas... en attendant, elle le supporte. Ou plutôt, elle le porte.

Il y a des histoires d'amour qui finissent bien, et d'autres qui se terminent par une guerre. Il n'y a aucun moyen de le savoir à l'avance, et quand bien même, les protagonistes sont curieux de le découvrir par eux même. Mais s'ils l'avaient su, auraient-ils agi différemment ?
Guinevere, que tout le monde appelle Ginny, aurait quand même épousé James, c'est certain. Elle l'aimait pour ce qu'il était, et non pas pour ce qu'il représentait. Avec lui, elle a eu une fille, et c'est pour elle le plus beau cadeau de la vie. James, lui, se serait évité cette humiliation. Après tout, des enfants, n'importe quelle autre femme aurait pu lui en offrir, il en est persuadé. Pourtant, ils sont tombés amoureux, il y a quelques années lumière. Ils ont même été heureux, pendant six années. Tout a changé quand le père de James, Mr Avery, a obtenu des résultats sur l'enquête qu'il menait. Ginny n'était pas une sang-pur comme elle le clamait, mais bien une demi-sorcière, fille adoptive d'un sang pur, pas légitime. Mr Rosebury avait épousé la mère de Guinevere quand elle était déjà enceinte, allez savoir pourquoi. Quelques verres, et il l'admettait sans sourciller. Ces Rosebury ont toujours eu un esprit trop ouvert, des règles trop laxistes... Jamais les Avery n'auraient du s'y lier.
Pour James, ça a été une infâme trahison. Il n'a même pas cherché à comprendre la vérité, il s'est senti bafoué, humilié, et l'a mise dehors, gardant précieusement sa fille à ses côtés. C'est fou comme tout sentiment d'amour peut disparaisse rapidement, parfois. Il a tiré un trait sur ses émotions, sur ses souvenirs, et s'est endurci, poussé par sa famille.
Ginny n'a eu d'autres choix que de s'éloigner. Elle est même partie s'installer en plein Londres, au milieu des moldus, afin de fuir les regards assassins que le monde magique lui lançait. Elle a mené en bateau une des plus importantes familles de Grande Bretagne, voilà l'hypothèse. Vous voulez connaître la vérité ? Elle le savait, oui. Sa mère ne lui a jamais rien caché, elle a toujours su qu'Edmund Rosebury n'était pas son père biologique. Mais il l'a élevé comme son père, et c'était tout ce qui comptait à ses yeux. Elle est tombée amoureuse d'un autre sang-pur, qu'elle savait influencé par sa famille. Alors oui, elle a caché la vérité. Pas pour plumer les Avery, mais par amour. Jamais Mr Avery n'aurait permis à son fils d'épouser une sang-mêlé, et elle le savait. L'amour n'aura pas suffit, finalement.

Pendant deux ans, James a privé sa fille de la présence de sa mère, et ne s'est pas soucié de savoir ce que devenait celle qu'il avait tant aimé. Les Avery ont continué à élever la petite comme une sang-pur, et l'ont initié à la magie noire dès qu'elle en a montré les capacités intellectuelles. Mildred ne maîtrisait pas encore la magie, mais elle était intelligente, elle comprenait. Elle assistait son père, elle apprenait les formules, elle courrait chercher les ingrédients dans la sa réserve et grimpait sur le tabouret pour les verser dans le chaudron. Les moldus font des gateaux, la petite Avery faisait des potions mortelles. Étrangement, Mildred a toujours aimé cela. Ce fourmillement de crainte, mêlé à une forte excitation, l'obligation de se concentrer sans défaillir... le regard de son père, fier, posé sur elle. Elle adorait ça. Elle se sentait puissante, unique. Ça n'allait pas durer.
Deux ans après leur séparation, Ginny demanda le divorce. Divorce. Un mot bien peu utilisé dans le monde sorcier, surtout à cette époque, ce qui a fait beaucoup jaser. Ginny était maligne, elle a dévoilé l'info à tout le monde avant de réellement signer les papiers, aussi les Avery n'avaient plus aucune raison de la faire disparaître, le mal était déjà fait. Nul doute qu'ils l'auraient fait taire, dans le cas contraire. Elle a à son tour récupéré sa fille (ou plutôt, kidnappé sa fille), et l'a privé de son père pendant seize mois. Mildred a alors appris la vérité sur ses origines, et a vécu chez les moldus, le plus loin possible de la famille Avery. Quel changement. Quel choc culturel. La magie noire était ici prohibée, et Ginny faisait tout son possible pour ré-ouvrir l'esprit que James avait tant embrumé. Les moldus étaient gentils. La magie noire était mauvaise. Les sang-purs étaient méchants. Les sang-mélés étaient gentils. Elle n'y comprenait plus rien. Elle fut sauvée par le gong, comme on dit. La lettre de Poudlard vint mettre un trait à toute cette guerre et cette série de kidnapping. Mildred s'en alla pour Poudlard, en terrain neutre. Elle vivait avec des nés-moldus, des sang-mélés et des sang-purs, et aurait la possibilité de se faire sa propre opinion. Ou pas. Si les parents connaissaient le scandale du divorce, les étudiants l'ignoraient ou n'y comprenaient rien. La seule chose qu'ils retenaient, c'était que Mildred était une Avery, que les Avery étaient des sang-purs, et que la magie noire était dans leurs cordes. Les sang-purs lui faisaient les yeux doux bien plus que les nés-moldus, qui n'osaient pas la côtoyer. Mais, sa mère n'avait-elle pas dit que les moldus étaient gentils, et les sang-purs méchants ? Mais son père disait l'inverse... et la Magie Noire... elle avait toujours aimé ça. Il n'y avait qu'avec quelques sang-purs qu'elle pouvait en parler en cachette... Après seize mois chez les moldus, Mildred repris innocemment le chemin le plus sombre, et fréquentait les enfants des amis à son père. Et il en était fier, elle le savait.

Ce cinéma dura plusieurs années. A chaque vacances, ses parents se battaient pour la récupérer, à tel point que Dumbledore la garda à Poudlard pendant une année presque complète, le temps qu'ils règlent leurs conflits. C'était néfaste pour leur fille d'être éduquée dans deux univers si différents, de voir sans cesse ses convictions bafouées, ses croyances démantelées, ses passions assassinées. Elle allait en devenir folle, déjà, on voyait que son équilibre était des plus instables. Comme tout bons moldus qui se respectent, ils optèrent pour la garde partagée, mais leurs habitudes ne changèrent pas le moins du monde. Chaque fois qu'elle va chez son père, les Avery invitent tout le comité de bonnes familles au sang pur, son père et elle concoctent des potions saugrenues dans son atelier, et ses cousins l’assomment de blagues anti-moldus. Dès qu'elle va chez sa mère, elle vit à Londres, côtoie des voisins moldus et ne parle plus de magie en public. Elle doit fréquenter un jeune sang-mélé, fils d'une amie à sa mère, alors qu'à Poudlard elle le calcule à peine. Des deux côtés, elle doit jouer la comédie. Rire aux blagues anti-moldus alors qu'elle n'a rien contre eux, et faire mine d'être choquée par la magie noire, elle qui vibre à chaque fois qu'elle peut l'exercer. Pourtant, elle aurait pu être normale. Être heureuse. Être choyée par deux parents aimants. Ils l'ont rendu presque schizophrène, obligée de changer de pied selon ses interlocuteurs. Idéalement, Mildred aimerait être elle-même, un parfait mélange entre magie noire et moldus. Mais c'est impossible.