Tout le monde a une histoire. Rubis y compris. Rubis. Pourquoi ce nom au fait ? Ce n’est ni par prétention, ni par sentiment de supériorité. Rubis, c’est la couleur qu’avaient les yeux du bébé lorsque sa mère accoucha. Son père, un moldu fan de surnaturel, ne fut pas étonné pour autant. Plutôt émerveillé. Sa femme étant une sorcière, il en avait déjà vu des choses étranges. Malheureusement pour eux, ils n’eurent pas le temps d’apprendre à connaître leur fille. Quelques mois plus tard, alors qu’ils rentraient un soir d’un dîner en tête à tête, rentrant chez eux dans leur petite maison en Norvège, ils croisèrent la route de Mangemorts. Et ce n’était pas étonnant. Ce qu’il faut savoir, c’est que les deux lignées dont étaient issus les parents de Rubis étaient aux antipodes. Du côté paternel, il n’y avait jamais eu trace de magie. Jamais. Son père était un moldu descendant de moldus. Au contraire, sa mère descendait d’une famille de sangs-purs très conservateurs dans l’âme et métamorphomages qui plus est. Le mariage des deux tourtereaux n’avait donc pas été de tout repos, renié, bafoué et empêché au possible par les sorciers. Mais les deux amoureux ne cédèrent pas, et prouvèrent à tous que l’amour était plus fort que tout. Du moins un temps. Officiellement, tous deux étaient morts dans un terrible ‘accident de voiture’. Officieusement, deux Mangemorts les assassinèrent à force d’Avada Kedavra. Mais l’enfant fut sauf, laissé ce soir-là au Manoir de la grand-mère paternelle, Gwen. La jeune femme n’avait pas voulu écouter, pas voulu prendre en compte les menaces qui planaient sur sa famille. Elle n’avait pas voulu se plier aux règles, avait renié son statut de Mangemort, attribué alors qu’elle était adolescente, et en payait désormais le prix fort. Ils étaient morts, et l’enfant grandit donc sans ses parents, élevée par sa grand-mère moldue dans son Manoir en Norvège. Seule.

En grandissant, Rubis n’avait pas un physique aussi digne que son prénom. Loin de là. Lunettes, appareil dentaire, cheveux en bataille, c’était la parfaite petite intello sans ami. Mis à part le fait qu’elle n’était pas intello et avait quelques amis. En vérité, elle avait sympathisé avec ses voisins, les Ingherneils. Elle passait d’ailleurs la plus grande partie de son temps là-bas. C’était comme une sorte de famille adoptive pour elle. Mieux que la vieille bique aigre du Manoir qui lui servait occasionnellement de grand-mère. Elle la détestait. Et la vieille le lui rendait bien. C’était la seule famille qui lui restait et à vrai dire, elle aurait presque préféré être adoptée. Par les Ingherneils par exemple. Enchaînant bêtise sur bêtise, la petite brune n’avait à proprement parler aucun parent pour la recadrer, lui donner le goût du travail, la féliciter ou la punir. Ah si, la punir il y avait Gwen. Mais jamais la vieille ne la féliciterait. Sauf le jour où elle quitterait la maison peut-être. Car la moldue n’avait que faire de la fillette. Elle avait beaucoup d’argent mais ne donnait que le minimum à la petite, qui l’appelait dans son dos le ‘vautour’ ou encore ‘la rappia’ (parfois même ‘la grosse truie’ mais ça..). Car Gwen n’avait rien d’un vautour. Plus petite et un peu boulotte, la vieille dame se colorait les cheveux en blond, voulant paraître encore jeune et se maquillait à l’excès. Toujours. La sympathie que la fillette éprouvait pour ses voisins et amis arrangeait bien la dame, qui l’envoyait parfois là-bas sous prétexte qu’elle avait de la visite ‘importante’. Et quand elle disait ça, il ne s’agissait bien souvent que d’autres vieilles personnes toutes plus ringardes que les autres, se comportant comme si le monde leur appartenait, s’entre-regardant de haut. Gwen avait d’ailleurs bien vite abandonné l’idée de pouvoir s’appuyer sur l’enfant pour faire grimper sa côte de popularité. Rien de ce qu’elle faisait ne l’aidait. Elle n’était pas assez belle pour participer à des concours de beauté, n’avait aucune manière, répondait à la vieille au lieu de la respecter, s’habillait comme un petit chiot abandonné - elle l’avait même une fois trouvé en train de creuser à mains nues dans le jardin, afin de déterrer une carte au trésor ou elle ne sait plus quelle bêtise. Elle n’était même pas douée à l’école et n’avait aucune connaissance digne de ce nom. Non vraiment, la petite ne lui servait à rien et elle ne manquait pas de le lui rappeler.

C’est au début de l’adolescence que le changement s’opéra. Plus de lunettes, plus de bagues, plus de coiffures ignobles. Rubis avait grandi et était devenue une jolie jeune femme. Ses camarades n’en revenaient pas. Et elle non plus. Pire que ça, elle avait même découvert qu’elle pouvait changer la couleur de ses cheveux à volonté. Tellement étrange. Sa grand-mère ne comprenait pas non plus et s’horrifiait dès que ceux-ci avaient une teinte qui sortait de l’ordinaire. C’était comme magique. Elle ignorait alors qu’elle faisait partie de ces rares personnes que l’on qualifiait de ‘métamorphomage’. Passant ses journées à faire du skate, traîner dehors ou chez les Ingherneils, la brune - qui était désormais rousse au vu de la teinte rouge donnée à ses cheveux - s’était transformée en petite rebelle, puisant sa force de caractère dans les souffrances qu’elle avait connu enfant. De chardon elle était devenu roc, de tulipe elle s’était transformée en rose, et avec les épines s’il-vous-plaît ! Elle s’était même inscrite aux cours de judo de son école, voulant apprendre à se défendre autrement que par les mots qui, cette fois, dévalaient de ses lèvres pour laisser une coulée de mots empoisonnés à ceux qui la cherchaient. De petite fille fragile, elle était devenue une adolescente trop sûre d’elle. Mais elle n’était pas une peste pour autant. Il fallait juste savoir s’y prendre avec elle. C'est-à-dire avec des pincettes. C’est à ce moment qu’une lettre pour Poudlard arriva. Une lettre d’inscription à une école de…magie. Sa grand-mère n’écoutait même pas ce qu’elle disait, le seul mot qu’elle retint fut ‘Angleterre’. L’annonce de sa déscolarisation de Norvège et de son entrée en internat fut une bénédiction pour la vieille qui accepta sans même se préoccuper de ce qu’était l’école en question. Tant que ça ne lui revenait pas trop cher et qu’elle pouvait se débarrasser d’elle, tout lui convenait. Sautant de joie, courant annoncer la nouvelle à ses voisins, elle constata avec surprise et joie qu’ils étaient également admis là-bas. Ce jour-là fut gravé dans sa mémoire comme le plus beau jour de sa vie.

C’était un fait. Rubis n’était plus celle qu’elle était autrefois. Aujourd’hui la jeune femme s’affirmait, vivait, croquait la vie à pleine dents..et gare à ceux qui resteraient trop près de ses crocs. Passée maître dans l’art de la manipulation, elle arrive à amener tous ceux qu’elle veut à penser comme elle. Sa devise ? « Quand on veut, on peut ! » Dommage qu’elle ne soit pas aussi optimiste avec ses cours. Trop ‘fatiguant’ selon elle, elle préfère donc user de son charme et laisser un pauvre innocent - souvent un Serdaigle, ce sont les plus efficaces - à faire ses devoirs à sa place. On pourrait croire qu’elle commence son manque de connaissances théoriques par une forte aptitude magique..mais non. Aussi bien devant une copie qu’avec une baguette, c’est une vraie nullité. Ses capacités de métamorphomage ne sont pas encore bien maîtrisées. Parfois elle arrive à changer la couleur de ses yeux ou la forme de son nez, mais pas toujours comme elle le souhaiterait. Il n’y a que ses cheveux qu’elle peut vraiment modifier comme bon lui semble…du moins pour la couleur. Le reste aussi est encore à travailler. Mais dans l’ensemble, ce que l’on retiendra de Rubis c’est une grande boule d’énergie, une tête de mule au grand cœur qui n’hésite pas à aider ceux dans le besoin, pourvu qu’ils ne lui aient rien fait par le passé. Reste une petite part d’ombre en elle, un côté rancunier et vengeur qui la pousse à faire des farces à certains, leur jouer de mauvais tours quand elle trouve qu’ils le méritent. Et quand elle est dans cet état d’esprit, rien ni personne ne peut l’arrêter. Elle devient comme une furie, comme..comme Peeves. Pas étonnant que les deux ne se détestent pas. Gare à vos fesses donc si vous osez la regarder de haut, une bombabouse est vite arrivée…

Des farces&attrapes. C'est la meilleure idée qu'elle ai jamais eu, l'idée du siècle quoi! Et comme toutes les idées de génie, celle-ci ne vient pas d'elle. C'est Cici qui en a le monopole. En effet, alors qu'elle s'amusait à piéger un élève, celle-ci vint à sa rencontre, ayant eu vent de ses petites créations. Cici, elle est trop intelligente, c'est un peu sa moitié en fait, elles se complètent. Elle est un peu plus âgée qu'elle mais qu'importe. les deux jeunes filles s'entendent bien et puis, Cici, elle est forte pour les potions...et les affaires. Tandis qu'elle s'occupe de fabriquer diverses potions et mixtures en tout genre - parfois utiles d'ailleurs pour les bonbons ou farces de Rubis - la jeune métamorphomage s'occupe de créer toutes sortes de petits objets sauteurs, piquants, farceurs. Qu'ils soient sous forme de bonbons, de stylos, de lunettes, pendentifs ou tout autre chose, aucun de ses produits 'artisanaux' ne sont ce qu'ils paraissent. Et gare à vous si vous vous approchez un peu trop prêt, ils pourraient bien vous éclater à la figure. Préparez vos gallions, car les jeunes filles ont plus d'un tour dans leurs sacs!