Adriel est né sur la paillasse d’une ferme, au nord de l’Angleterre, près de l’écosse, loin de toute urbanisation. Il a passé là les première années de sa vie, sous l’éducation d’une fille de fermier tout ce qu’il y a de plus moldue, et un sorcier désireux de découvrir ce monde exempt de la moindre trace de magie. Cette existence recluse, seulement rythmée par l’entretient de la ferme et les visites à la famille de sa mère, aurait été le cauchemar de beaucoup d’enfants, mais étrangement, le jeune Adriel ne semblait pas perturbé par ce manque de société. Au contraire, il semblait plutôt fuir le contact des rares enfants du cercle familial, préférant celui des animaux, et principalement de la chienne de la famille, une jeune border collie. Et c’est dans cet environnement que le jeune garçon découvrit, pour la première fois, le monde de la magie. Ce ne fut pas un sort lancé par hasard, comme la plupart des enfants sorciers, mais la rencontre des plus étonnantes avec une jeune licorne. Il s’avéra que son père, ne pouvant résister à l’attraction du monde magique, s’était installé près d’une réserve, camouflée à la vue des moldus, abritant un nombre important de créatures magiques. Ce fut alors que débuta, pour le jeune Adriel, la découverte d’un monde qui devrait être le sien. Son père, expert en créatures magiques, entreprit de transmettre à son héritier une grande partie de son savoir.

Le garçon avait 8 ans lorsque, pour la première fois, il manifesta la trace de magie qui résidait en lui. Scolarisé, comme tout enfant moldu, au sein de l’école primaire de l’école voisine, il y avait des relations très conflictuelles avec ceux que les institutrices nommaient ses « petits camarades ». Les enfants ont toujours un don pour découvrir la différence qui se cache chez les autres. Et c’est certainement ce qui attira leurs foudres sur Adriel. Cela aboutit finalement à une attaque de compas, sans la moindre main pour le manier. Finalement, Adriel fut déscolarisé. Et trois ans plus tard, il recevait la lettre de Poudlard tant rêvée.

Le choc de civilisation fut rude, et la première épreuve fut le chemin de traverse. Ce fut son père qui l’y entraina, le tenant fermement par la main, comme angoissé à l’idée de le perdre de vue. En effet, le garçon s’intéressait à chaque détail, chaque échoppe, comme tout enfant découvrant ce monde. Comme dans un rêve. L’achat des traditionnelles fournitures prit une bonne journée, dont une grande partie se déroula dans l’obscure boutique du fabriquant de baguette, à débusquer celle qui lui conviendrait, puis à l’achat de son uniforme. L’argent, provenant du coffre-fort de ses défunts grands-parents sorciers, suffirait amplement à financer l’intégralité de ses études. Pendant ce temps, le garçon, hésitant entre terreur et la curiosité sans limites des enfants, se ratatinait derrière son père, sans cesser de laisser traîner ses yeux un peu partout. Puis l’heure du départ arriva, et Adriel se retrouva dans le Poudlard Express en compagnie de gens dont il ignorait tout. Au bout de quelques mois, il fut évident que l’adolescent ne présentait aucun talent pour la magie, et qu’il avait le talent pour exaspérer ses professeurs. D’ailleurs, nombre d’entre eux ne tardèrent pas à le considérer comme un « cas désespéré », et certains allaient jusqu’à dire que le faire naitre cracmol aurait été moins cruel. Il se rabattit bien entendu sur les matières ne nécessitant pas ces pouvoirs que la plupart des enseignants exigeaient. Les soins aux créatures magiques, les potions et la botanique furent ses plus grandes réussites, seules matières où il réussit réellement à s’attirer la sympathie de ses professeurs. Et plus que de la sympathie dans un certain cas.

La professeure de botanique était une jeune femme ayant tout juste fini ses études, à la longue chevelure rousse et bouclée, et un visage constellé de taches de rousseurs. Comme la plupart des jeunes hommes de l’école, Adriel était totalement sous son charme. Il fut cependant le seul à avoir le droit à ce qu’elle appelait des « cours du soir ». Où le sujet de la botanique ne fut abordé que le premier soir. Cette relation resta secrète pendant un an, puis la jeune femme disparut de la circulation, la version officielle disant qu’elle avait démissionné pour raisons personnelles. Et le jeune homme ne put rien obtenir pour découvrir où se cachait cette femme, de dix ans son aîné, dont il avait eu le malheur de tomber amoureux.

Adriel s’était fait quelques amis pendant ces années d’études, mais ceux qui l’appréciaient étaient rares. Encore une fois, à mi-chemin entre le monde moldu et le monde des sorciers, il faisait les frais de sa différence. Car les professeurs n’étaient pas bien loin du compte lorsqu’ils parlaient de cracmol, et s’est une insulte qui revenait souvent sur les lèvres de certains étudiants. Il passait donc la majeure partie de son temps libre à se cacher dans la forêt interdite, malgré le danger que celle-ci représentait, afin d’échapper à ses bourreaux. Une fois ses ASPICS passés, avec un score ras les pâquerettes dans les matières de magie, il quitta l’école, et trouva un emploi au ministère de la magie, dans le département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Mais son sens de la hiérarchie, quasiment inexistant, lui valut un renvoi propre et rapide. C’est alors qu’un poste de garde-chasse se libéra à Poudlard, pour lequel il fut chaudement recommandé par l’ancien professeur de soin aux créatures magiques.