Rebecca Franziska Watson ne s'est jamais vraiment sentie à sa place au sein de sa famille. Née dans un milieu riche, élevée par des parents radicalement différents qui, malgré tout, s'aimaient profondément, l'enfant eut un peu de mal à se structurer et ne parvint pas à faire de sa mère ou de son père un modèle. Si, au commencement, Rebecca admirait son père pour sa réussite, ce dernier étant un Ministre du Cabinet Anglais, elle en vint à le détester pour ses idées politiques et son mépris envers les plus démunis. Mais elle ne pouvait se tourner vers sa mère : cette dernière, certes, avait des idées différentes de son mari, mais elle n'osait pas s'imposer à ce sujet et préférait se taire, notamment en raison de son statut hiérarchique inférieur. Comment Rebecca pouvait-elle admirer quelqu'un qui était incapable d'exprimer ce qu'elle pensait ? Très jeune, elle s'était retrouvée sans modèle et s'était rabattue sur les personnages de ses livres préférés, affectionnant la lecture et ayant appris, seule, à déchiffrer les caractères. Durant son enfance, Rebecca s'est toujours sentie très seule, percevant les différences qui existaient entre elle et son entourage ou ses camarades. Les jeux des autres enfants la laissaient de marbre et elle préférait cent fois lire ou étudier que s'attarder sur ces activités futiles et idiotes. Le monde qui l'entourait l'intéressait particulièrement et Rebecca disposa, très vite, d'un esprit d'analyse très critique. Plusieurs fois, elle donna son avis sur les choix de ses parents et, plusieurs fois, elle reçut diverses punitions en raison de son "insolence". Difficile de comprendre pourquoi son opinion n'était pas appréciée...Après tout, Rebecca formait des phrases correctes et n'était jamais grossière. Ce fut là sa première appréhension de l'injustice. De l'injustice en question découla pour elle l'idée de se détacher des siens : ainsi, elle commença à imiter un style vestimentaire qui, elle le savait, déplaisait particulièrement à ses parents. Assez rapidement, Rebecca fut écartée de la vie publique de son père, cette dernière risquant de nuire à sa réputation et à ses campagnes politiques, à la plus grande satisfaction de cette dernière. Elle n'avait pas onze ans et, déjà, vivait sa première crise d'adolescence...Quand cet âge arriva et que Rebecca apprit qu'elle était une sorcière, la scission existant entre elle et sa famille était complètement prononcée. Elle ne pensa même pas à consulter ses parents à ce sujet et accepta immédiatement de se rendre à Poudlard pour apprendre la magie. Elle ne réagit même pas lorsque son père la sermonna en déclarant qu'il avait dépensé une somme importante pour permettre son entrée dans un collège prestigieux. Ca ne lui importait pas, l'argent n'avait qu'une valeur superficielle pour elle...
Au sein de Poudlard, sa perception aiguë de l'injustice s'éveilla à nouveau lorsqu'elle comprit que, malgré son statut de née-moldue, elle n'aurait pas le droit à une période d'adaptation de façon à appréhender d'une meilleure façon le monde sorcier. Elle avait beau s'exprimer à ce sujet, personne ne semblait trouver cela anormal. Le summum fut atteint lorsque Rebecca apprit qu'il existait des cours d'Etude des Moldus à destination des sorciers. Pourquoi, oui, pourquoi n'existait-il donc pas de cours d'Etude des Sorciers ? Ce fut là son premier pas vers un souhait qui allait la tenailler durant le reste de l'existence : devenir capable de réparer les injustices qui se présentaient à elle. Et, pour cela, quoi de mieux qu'une carrière politique ? Dès lors, elle s'évertua à développer son potentiel de communication et à gagner en popularité. Pour cela, elle fit le choix de se rapprocher à nouveau de sa famille, à la grande joie de ses parents, et étudia auprès de son père l'art de la politique. Toute sa vie fut alors dédiée à la réalisation de son rêve, par un travail acharné et une détermination sans failles. Rebecca se concentrait uniquement sur son but et rien ne l'en détournait : elle refusait de s'amuser car cela constituait une perte de temps et elle ne prenait soin d'elle que pour donner une image d'elle propre et attirante. De même, elle n'envisageait ses relations amicales et amoureuses que sous un angle d'intérêt : ainsi, elle s'interrogeait sans cesse sur la réputation que lui apporterait telle ou telle fréquentation. Et ce n'était pas l'arrivée de son patronus, malgré leur différence de caractère, qui allait la changer...
Après avoir obtenu des résultats brillants au niveau des BUSES, Rebecca entra dans sa sixième année à Poudlard, désireuse qu'elle était de grandir et de parvenir, enfin, à monter au sommet pour faire de cette société l'univers de ses rêves.