raju sharma & orion ingherneils
Un bon p'tit déjeuner pour commencer la journée
En retard. Marchant à grandes enjambées dans le couloir, Orion Ingherneils ajustait sa chemise en se dirigeant vers la Grande Salle, plus avec son instinct qu’avec sa mémoire. Son réveil n’avait pas sonné ce matin, ou alors le professeur l’avait simplement éteint sans vraiment se réveiller. Bref, le fait était qu’il s’était réveillé trop tard, et qu’il n’avait remarqué que son café était totalement froid uniquement quand il l’eut fini. Tant pis. Clignant des yeux, plus ou moins alerte, il se réjouit d’avoir oubliées ses affaires dans son bureau hier, ça lui évitait d’avoir à les ranger ce matin. Il devrait faire ça plus souvent, tiens. La porte de son bureau étant protégée par un mot de passe qu’il changeait tous les mois, les élèves n’avaient que peu de chances de le trouver. Oui, ça faisait extrêmement professionnel, ce genre de comportement. Jetant un coup d’œil à sa montre, il accéléra le pas. Il comptait bien manger ce matin, pas question de passer des heures le ventre vide. Le résultat ne serait pas très beau à voir.
Et si son nouveau programme, c’est-à-dire plus axer les cours sur de la pratique, était plus efficace pour contrer la menace extérieur, il était aussi beaucoup plus fatiguant. Sans oublier que le professeur devait aussi tenir ses responsabilités de Directeur de Gryffondor, et également celles de membre de l’Ordre du Phénix. Il avait bien vu que nombre d’élèves étaient venus rejoindre les rangs ces derniers temps, mais Orion ne savait pas trop quoi en penser. Son côté protecteur lui disait qu’ils étaient beaucoup trop jeunes pour prendre part à cette guerre, que ce n’était pas la leur. Malheureusement pour lui, ils ne se considèrent pas comme des élèves tremblants attendant que les adultes règlent le problème. Non, ils voulaient se battre, se battre pour leurs idéaux, et pour leurs amis tombés ce soir-là. Mais il y avait une autre part de lui-même qui était fière de tout cela, fière de voir les jeunes se joindre aux rangs. Orion aurait aimé pouvoir régler ce problème sans devoir y mêler les étudiants. Mais alors que l’ennemi s’en prenait sans scrupules aux enfants, comment ceux-ci pouvaient ils rester là, les bras croisés, à attendre que les plus expérimentés se battent à leur place ? La plupart voulait se rendre utile, les autres avaient simplement le sang chaud de la jeunesse.
C’est dans cet état d’esprit qu’il arriva dans la Grande Salle, dans le brouhaha habituel et connu. Quelque chose qui ne changera jamais, pensa le professeur avec espoir. Quand il regardait les élèves assis, insouciants pour le moment, il se disait que Poudlard ne pourrait pas tomber aux mains des mages noirs. Jamais.
Orion arriva à sa place, et jetai un coup d’œil à la table des professeurs. Il était arrivé bon dernier. Jetant un coup d’œil au journal déposé sur mon assiette, j’eu simplement le temps d’entr’apercevoir la Marque des Ténèbres qui se déplaçait lentement dans le cadre des grands titres. Le Norvégien perdit son habituel sourire quelques secondes, n’ayant pas besoin de lire l’article pour comprendre de quoi il s’agissait. Il s’assit à sa place, jetant un regard dégoûté au journal, qu’il résolut à aller lire quand l’assistant du concierge, le Cracmol Raju Sharma, l’aborda.
« Bonjour professeur Ingherneils ! » Orion releva les yeux, un peu surpris de ne pas l’avoir vu arriver, mais finit par se remettre à sourire. Il aimait bien le jeune Cracmol. Contrairement à la majorité des sorciers, il ne considérait pas ceux-ci comme étant inférieurs. On est un Ingherneils où on ne l’est pas, uh…
Raju lui tendit deux gâteaux, que le professeur accepta avec plaisir.
« Tenez ça va vous requinquer ! » Orion en mangea d’abord un en vitesse, ravi de pouvoir avaler quelque chose, avant de garder le deuxième pour la suite, et se tourna vers l’assistant.
« Merci bien, Raju. Sinon, comment ça va de ton côté ? » Le jeune Cracmol avait dû avoir du mal à s’intégrer dans cette école de magie, pensait le Professeur, conscient de la vanité de certains élèves de sang-pur de Poudlard. Et de certains professeurs également.
« Rusard ne te mène pas trop la vie dure ? » continua-t-il sur le ton de la plaisanterie, essayant d’enlever la vision du journal de son esprit.