Maman, maman ! Je me précipite dans la hall de notre maison, descendant les escaliers quatre à quatre. Je me fige sur place, ma baguette magique pointée timidement devant moi, dessinant un faisceau lumineux sur la porte d'entrée. Cette dernière est ouverte. Non, rectification. La porte d'entrée est complètement défoncée. Dans l'encadrement, deux silhouettes habillées de noir regardent dans ma direction alors que ma mère se relève difficilement du sol. Ses cheveux sont défaits et son visage affiche un air assassin. Elle lève sa baguette, jetant un maléfice aux Mangemorts. Expulso ! L'un d'eux décolle du parquet avant de retomber lourdement sur l'allée menant au portail. Alors que l'autre lance un endoloris à maman, je jette un protego entre elle et lui, la protégeant du rayon rouge. Celui-ci ricoche sur la barrière magique avant de frôler ma joue et d'exploser la rampe de l'escalier. Je perds l'équilibre, déboulant le reste des marches sur les genoux. Je grogne avant de me précipiter en direction de ma mère qui délivre un combat sans merci avec l'homme masqué. Endoloris ! Je déteste les Mangemorts. Je déteste Voldemort et je déteste quand on s'attaque à ma mère. Même si c'est une sorcière formidable et qu'elle a l'habitude de combattre les mages noirs grâce à son statut d'Auror, je ne suis jamais rassuré. Et pour cause, depuis trois semaines, nous sommes victimes d'attaques de plus en plus récurrentes. Papa n'est plus ici, maman l'a envoyé chez des amis à elle pour le protéger. Elle a tenté de m'y envoyer moi aussi mais j'ai décidé de rester. Je ne supporte pas d'être loin d'elle alors que les Mangemorts attaquent régulièrement. Je ne suis peut-être pas aussi courageux qu'elle mais je le suis assez pour me défendre. Alors que je m'apprêté à me fendre d'un expelliarmus, maman achève le combat avec un stupéfix. Elle m'attrape par le bras, plongeant ses yeux verts dans les miens. Tout va bien Tim ? Je hoche légèrement la tête de haut en bas pour lui montrer que oui tandis qu'elle ficelle les Mangemorts avec un incarcerem. Alors qu'elle lève à nouveau sa baguette magique pour les faire léviter, deux autres Mangemorts transplanent à l'intérieur du hall. Maman se place devant moi, bien décidée à défendre chèrement sa peau. Elle me chuchote quelques mots avant de pointer sa baguette sur eux. Tim, pars. Tout ça va mal finir. Je sais que tu es en âge de combattre et que tu penses m'être utile. Mais c'est mon combat, pas le tien. Quand elle est aussi déterminée que maintenant, je n'ose jamais contredire ma mère. Alors j'obéis. Tandis qu'elle se protège avec un sortilège de défense, je la contourne pour me rendre dans la cuisine et sortir par la porte de derrière. Mes pas me portent jusqu'au portail du jardon que j'ouvre d'un coup d'alohomora. Alors que je me dirige silencieusement loin de la maison, un cri de douleur déchire le silence de la nuit. Ma mère. Sans réfléchir plus longtemps, je me précipite en direction de ma maison et je rentre à l'intérieur, lançant des sortilèges sans même savoir ce que je fais. Argh ! Certains touchent l'un des Mangemorts qui s'écroule contre le mur, inconscient. J'observe les environs, posant mes yeux sur le corps de ma mère qui semble dormir. Tous les Mangemorts sont ligotés et des étincelles vertes illuminent le ciel, juste au dessus de la maison. La marque des ténèbres. Mon cœur loupe un battement. Je soulève délicatement la nuque de maman et je pose sa tête sur mes genoux. Je pose mes doigts contre son cou, avant de laisser un soupir de soulagement s'échapper de mes lèvres. Elle respire encore. Sans plus attendre, je l'attrape et je me dirige en direction de la cheminée. Je m'empare de la poudre de cheminette avant d'articuler ma destination. Manoir des Potter.

Je débarque dans le salon de mon oncle et de ma tante, posant délicatement ma mère sur le canapé. Ils se précipitent sur elle, mon oncle posant sa baguette magique sur elle pour déterminer son état. Sans dire un mot, il transplane avec elle, me laissant seul avec ma tante, dans un silence oppressant. Elle me propose une tasse de thé avant de me demander ce qu'il vient de se passer. Une attaque de Mangemorts. Maman m'a demandé de partir mais je suis revenu quelques minutes plus tard. C'était trop tard... Alors que des larmes coulent de mes yeux, ma tante me prend dans ses bras pour me consoler. Elle me rassure et m'affirme que ma mère n'est pas en danger de mort. J'ai toujours été proche de ma tante. Depuis que je suis petit, maman est souvent absente à cause de son travail d'Auror. C'est pour cela que je viens souvent chez eux. Ils sont comme une seconde famille pour moi. Les Potter sont une famille de sang-pur depuis des générations et même si je suis un sang-mêlé, cela ne pose aucun problème. Tout simplement parce que les Potter défendent l’égalité entre les sangs, contrairement à d'autres familles beaucoup plus obscures. La mienne est tolérante, pro-moldu et combat Voldemort avec acharnement. Pourquoi les gens pensent que le sang est si important ? Ma tante pousse un soupir d'impuissance avant de poser un œil sur l'horloge magique posée contre le mur du salon. L'aiguille qui affiche la photo de maman se situe sur en danger de mort, de même que la mienne. Depuis quelques temps, je suis toujours en danger de mort sur les horloges magique de toute manière. Être le fils d'une Auror influente qui est responsable de l'emprisonnement de quelques Mangemorts n'est pas qu'un avantage... et surtout, je suis un fils de moldu, ce qui suscite le dégoût de la part de quelques sorciers... je déteste cette façon de classer les gens selon leurs sangs, mais fort heureusement, je ne suis pas le seul. C'est ma mère qui m'a donné envie de devenir Auror. Pas seulement pour faire comme elle, surtout pour faire avancer les mentalités. Je ne suis pas assez influent pour faire de la politique et l'idée de rester derrière un bureau me répugne. Merci pour le thé. Je me lève doucement du canapé, ma baguette magique à portée de main si jamais. Dans 4 jours, je retourne à Poudlard. Je trouve ça étrange une attaque frontale aussi proche de la rentrée mais c'est sans doute une coïncidence. L'été a été tellement mouvementé... et pourtant, je suis encore debout et je clame haut et fort ma fierté d'appartenir au monde sorcier et moldu. J'entame ma dernière année. C'est l'année des ASPIC, ma dernière chance de prouver qu'un sang-mêlé n'est pas plus bête qu'un sang-pur. Je ne suis pas extrêmement populaire à Poudlard. J'ai des amis et je ne suis pas le type le plus détesté du château -quoique, ça doit jaser chez les verts et argents- mais je sens que je dois faire encore plus attention qu'avant. Savoir que ma mère risque de se faire encore attaquer durant mon année scolaire m'angoisse fortement. Mais je ne pourrais pas l'aider une fois à Poudlard. Alors que je me triture les méninges, mon oncle sort de la cheminée avec un air rassuré sur le visage. Il m'indique que maman vient de se réveiller et qu'elle demande à me voir pour me remercier de l'avoir sauvé. Un sentiment étrange s'empare alors de moi. Alors comme ça, je suis capable d'aider les autres ? Merci tonton. Allons-y, alors.