La petite fille joue tranquillement à la marelle, ses longs cheveux blonds tressés rebondissant dans son dos à mesure qu'elle saute. Toi tu te tiens cachée dans les buissons, un morceau de bois à la main. Ton air malicieux peint sur ton visage, tes yeux bleus plissés sont rivés sur celle qui s'amuse. Tu la détestes, l'autre fois, elle a osé te faire un croche-patte et maintenant, tu veux, non tu vas, te venger. Les yeux fermés, tu laisses ta colère contre Ella t'envahir et tu secoues la brindille de ta main potelée. Un cri d'effroi te fais comprendre que tu as réussi...quelque chose, et un sourire ravi se plaques sur tes lèvres. Ce sourire s'agrandit d'autant plus qu'en ouvrant les yeux tu vois la petite assise par terre se tenant le genou, une expression de douleur sur le visage. Ton visage perds néanmoins de son éclat lorsqu'une silhouette rejoins la petite victime, paraissant la questionner. L'inconnue se tourne vers l'horizon, ses yeux s'arrêtant brièvement sur le buisson dans lequel tu es cachée et tu sens ton petit cœur s'accélérer sous le coup de la crainte. Tu retiens ton souffle, reconnaissant ta cousine Nyx. Avec sa robe d'un blanc immaculé elle a tout l'air de la petite fille innocente qu'elle est réellement. La blondinette finit par se relever après s'être fait consoler par ta cousine et elle s'enfuit vers chez elle, tandis que Nyx fait mine de jouer. Avant qu'elle n'ait le temps de s'approcher du buisson, tu en sors déjà, l'air déterminé. « Ne dis rien à Grand-mère! » Tu préfères dire immédiatement ce que tu penses, inutile de tourner autour du pot, l'enjeu est là. Toi-même tu ne te gênerais pas pour la balancer si les rôles étaient inversés. Votre grand-mère te tuera si elle apprend que tu as osé utiliser la magie exprès sur une moldue. La magie n'est pas un jeu qu'elle dit. En même temps elle, elle n'a pas de pouvoir alors elle n'en sait rien. « Toi non plus tu n'aimes pas Ella! Tu sais très bien que c'est une vraie peste! » Nyx ne répond toujours pas. C'est bien vrai pourtant. La petite voisine de vos grand-parents est insupportable. Tu la regardes suppliante, tout en te tenant prête à lui sauter dessus pour lui tirer les cheveux jusqu'à ce qu'elle cède. Mais Nyx hoche la tête avant que tu ne te sois décidée. « D'accord, mais c'est la dernière fois, hein? » fait-elle dans toute sans gentillesse. « Tu sais bien qu'on a pas le droit. »  ajoute-t-elle très sérieuse comme par intérêt pour toi. Tu esquisses un sourire presque moqueur. Tu l'as bien eue! Il te faut tout de même maintenant espérer que votre grand-mère ne pose aucune question à laquelle Nyx doive mentir pour te couvrir parce que ce n'est pas le fort de ta cousine. Trop innocente, trop gentille. « Tu viens? C'est l'heure du repas. J'étais venue pour te chercher en fait. » Tu réponds d'un hochement de tête et tu lui emboîtes le pas, non sans soupirer. On va sûrement encore vous raconter l'histoire de la famille. À six ans tu n'es pas sûre de beaucoup l'aimer. Elle se perd un peu dans les personnages, ils sont nombreux et avec des noms compliqués. Toi aussi tu as un nom peu commun. Tes amis disent même qu'il est bizarre. Ta voisine à la maison s'appelle Alice et ton voisin Tom, pourquoi toi, tu peux pas avoir un prénom normal?

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« Cléo? » Tu réponds pas et enfouis plus profondément ton visage dans ton oreiller pour cacher tes larmes. Tu sens la personne s'approcher de ton lit, tu peux presque entendre son hésitation avant qu'elle ne se décide à s'asseoir près de toi.  « Cléo, c'est pas grave du sais? »  Pas de réponse de ta part encore fois. Tu sais très bien que c'est pour te faire plaisir que ton frère te dis ça. Qu'en réalité ils sont tous fâchés. Et le pire c'est que t'es même pas désolée. « Moi aussi j'ai mis du temps à l'apprendre par cœur, c'est pas évident.. »  Tes sanglots et le manque d'air te font hoqueter, mais tu tiens bon, l'oreille serré fort contre ton visage. « Cléo regarde-moi. » Ton esprit refuses, mais tu tournes quand même la tête pour jeter un coup d'œil vers lui. Il te sourit gentiment, mais tu peux voir dans ses yeux une lueur amusée. Il se moque de toi. « C'est pas drôle Zackarias. Tu sais très bien qu'ils pensent tous que ces prières et ces histoires sont importantes et j'ai tout raté devant toute la famille. » Tu t'étais promis de pas le dire, de te retenir, mais il pas droit de trouver ça drôle. « J'ai pas envie de les apprendre ces trucs! Cette histoire c'est n'importe quoi, grand-père a un grain et vous êtes tous là à faire comme si c'était normal! » Cette fois ton frère ne rigole plus du tout. Il a l'air horrifié par le fait que t'aies pu dire tout ça à voix haute. Pourtant c'est la vérité. Il t'attrape le poignet alors que tu es sur le point de te relever. « Ne dis pas ça devant lui ou devant les parents, jamais ok? » Il serre trop fort, inquiet pour toi. Tu secoues le bras en grimaçant pour qu'il te lâche. « Laisse-moi. Je fais ce que je veux. Mais je suis pas bête. J'ai vu leur tête quand j'ai pas réussis à répondre à la question pourtant "simple" de grand-père. Papa a dit n'importe quoi, c'était pas parce que je suis fatiguée. » Tu fais une pause pour reprendre ton souffle et essayer de calmer ta voix. « Tu sais j'aurais pu tout savoir si j'avais voulu. Mais j'ai pas envie. Laisse-moi tranquille maintenant. » Tu te replonges dans ton coussin plus énervée qu'autre chose. T'as plus du tout envie de pleurer maintenant, mais t'as quand même plus envie de voir la tête de Zackarias. Tu regrettes presque d'aller à Poudlard dans quelques jours, maintenant tu vas devoir le voir tous les jours de l'année. Quand tu penses que quand il est partit la première fois t'avais envie de pleurer t'as presque envie de rire.

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La fête de ton amie Tallie est l'évènement de l'été et tu ne le raterais pour rien au monde. Seulement vu l'état de ton dressing il semble que tu doives te faire une raison, parce que tu as beau chercher tu ne trouves rien de potable à te mettre. Ton cri de rage lorsque tu finis juste de vider entièrement ton placard est couvert couvert par le bruit du rock sorcier que tu as mis à fond dans ta chambre. Tu es allongée, dépitée au milieu de ta pile de vêtements lorsque tu penses à passer en revue la garde-robe de ta sœur. Eléa n'a pas un sens du style aussi bon que le tien, mais elle a peut-être deux trois trucs qui feront l'affaire. Il faut dire qu'à elle au moins, ta mère ne lui achète plus des vêtements de gamine. Tu trouvais ça bien avant quand ta mère t'habillait, tu te pavanais dans les vêtements de sa propre collection qu'elle te laissait porter pour certaines occasions. Plus maintenant. Sur la pointe des pieds tu traverses le couloir jusqu'à la chambre de ton aînée et passes un tête par la porte pour voir si elle est là. La voie étant libre, tu t'introduis à pas de loup dans l'antre d'Eléa te dirigeant directement vers son placard. De toute façon ta sœur n'a probablement pas de secrets suffisamment intéressants pour que tu perdes ton temps à fouiller sa chambre.

Deux heures plus tard tu es fin prête et plutôt satisfaite du résultat. Tu as déniché un short taille haute chez ta sœur et tu l'as assorti à un t-shirt un peu déchiré que tu as acheté quelques semaines plus tôt. Tu n'as pas hésité à piquer à ta mère un rouge à lèvre éclatant et tu trouves que ça te vas plutôt bien. Avec ça on verra s'ils osent encore te considérer comme une '"intello". Tu as à peine enfilé tes chaussures lorsqu'on vient frapper à ta porte. Tu ne prends pas la peine de répondre, mais la personne se croit tout de même permise de violer l'intimité de ta chambre en entrant. « Je crois pas t'avoir dit d'entrer. » dis-tu simplement en relevant la tête pour trouver ta mère plantée devant toi. « Tu vas quelque part? » fait celle-ci ignorant la remarque de sa fille. Levant les yeux au ciel tu t'éloignes pour préparer ton sac, tournant le dos à Carrie. « Je vais à la fête de Tallie, je te l'ai dis y a une semaine, mais apparemment tu m'écoutais pas pour changer. » Tu fais face à sa mère l'air indifférente malgré tes propos. Carrie, elle, semble se rendre compte de la tenue de sa fille. « Ils sortent d'où ces vêtements? C'est mon rouge à lèvre ça? Tu crois que tu vas sortir comme ça? » Tu t'attendais à ce que ta mère ne comprenne rien à ton sens de la mode. C'est pratiquement juste pour ça que tu t'es habillé comme ça. Pour une styliste renommée, elle n'y connait vraiment rien et elle est bien vieux jeu. Elle est trop vieille de toute façon, ça n'a rien de surprenant. Sauf que tu n'as pas le temps de lui expliquer pourquoi elle est ringarde, la liste de raisons étant bien trop longue. « Je crois rien du tout je sais. » fais-tu simplement en arrangeant tes cheveux dans le miroir. « Tu as quinze ans tu vas me faire le plaisir de te changer. Mets la robe que je t'ai offerte il y a quinze jours, elle est très bien! » La robe de sa propre collection. Elle te prend pour son mannequin ou quoi? De toute façon ça ne sert à rien c'est pas comme si tes copains sorciers s'intéresseraient à la collection d'une styliste moldue aussi reconnue soit-elle. « Au pire laisse moi m'habiller comme je veux, non? » lançes-tu avec insolence l'adolescente, réprimant de justesse un roulement des yeux. « La mode c'est bien le seul truc que les gens comme toi ont compris.. » Tu secoues la tête et attrapes ton sac à main, prête à quitter la pièce. La discussion est tout ce qu'il y avait de plus close. Ta mère ne semble néanmoins pas du même avis. « Les gens comme moi? » Tu ne vois même pas la claque venir. Ton expression offusquée ne semble pas calmer la rage de Carrie. C'est vrai que tu es allée un peu loin. Tu ne sais même pas  vraiment d'où ça t'es venu d'en venir à critiquer les moldus. Mais la réaction de ta mère te pousses à te promettre de réutiliser cette carte à l'avenir. « Il t'arrive quoi Cléo? Je te reconnais même pas! » Cette fois si tu roules franchement des yeux. Si elle parle des tes cheveux, quelle garde sa salive, c'est une bonne chose, t'as réussi avec une bon dose de teinture plus claire à te débarrasser du brun dégueulasse de ta sœur. Et c'est vrai que tu n'as pas demandé la permission pour ça et qu'elle peut t'en vouloir. Mais tu sais pertinemment que ce n'est quand même pas de ça qu'elle parle. « Peut-être que tu me connaissais pas pour commencer alors. » répliques-tu faussement froide comme la glace. « Cléo dans cette tenue chez les gens comme moi comme tu dis tu n'aurais absolument pas l'air classe, au contraire! » Tu ne l'écoutes déjà plus. Tu te lançes vers la porte en criant, presque détachée « Aller, ciao! » « Ne rentres pas trop tard! » Tu peux presque l'entendre bouillir et tu ne peux retenir un sourire amusé. Il semblerait que tu aies oublié de lui dire que tu comptes dormir chez Tallie. Oups.