Irlande. J'avais huit ans et ma sœur, ma mère et moi avions enfin aménager dans la maison que papa et elle avaient achetée. J'étais vraiment contente. C'était fini de partager ma chambre avec la petite de trois ans. J'aimais beaucoup ma sœur mais je n'aimais pas qu'elle joue avec mes affaires tout comme elle n'aimait pas que je touche aux siennes. Cela faisait six mois que nous habitions la maison et l'été arrivait enfin. Ce jour là je m'étais dépêchée à ranger ma chambre comme me l'avait demandé ma mère pour aller jouer dehors. Mes parents avaient une grande propriété : une belle maison de campagne avec piscine. Je savais que je n'avais pas le droit de m'approcher de la piscine alors je prenais le petit chemin en contre bas pour me rendre au bord de la mer. Mademoiselle Sofia, ne vous éloignez pas ! Votre mère tient à ce que je vous surveille. Mais oui Crystal ne t'inquiète pas je ne vais pas loin. L'elfe de maison avait déjà tourné les talons pour voir ce que ma petite sœur faisait. J'en profitais alors pour descendre un peu plus bas. Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant la plage et j’entamais ma descente vers la crique. Maman ne m'avait jamais interdit d'aller à la crique et Crystal non plus. Je ne pensais donc pas faire quelques choses de mal. Mes pieds foulèrent le sable fin. Je jouais à l'entrée d'une grotte, dos à la mer. Je commençais à me faire un château de sable. J'allais l'appeler comme la fille au cheveux noirs et aux lèvres rouges : Blanche-Neige. Mon château serait le plus beau et il résisterait à tout. Je mettais donc des pierres, des coquillages et tous ceux qui pourraient rendre mon château le plus unique au monde. Une fois finit, je me retournais pour voir la mer et une vague arriva sur moi sans que je ne puisse faire quoi que se soit. Je tombais sur le sol et je bus la tasse. L'eau salée brûla ma trachée et je me mis à crachoter alors qu'une deuxième vague me remouillait complètement. Je fus entraînée au fond de la grotte. J'étais prise au piège. J'arrivais à me mettre quelques minutes à l'abri en hauteur sur une pierre. Je pleurais et criais de toutes mes petites forces. Cependant mes complaintes furent de courte durée car une vague me projeta contre la paroi de la grotte. Je sentis mon esprit s'embrumer. Je pensais tout à coup que maman et Crystal ne seraient pas contentes quand elles me retrouveraient. J'allais perdre totalement connaissance quand je sentis une main puissante empoigner mon bras. Peu de temps après, je sentais l'air rentrer de nouveau dans mes poumons et je crachotais. En rouvrant les yeux, je me rendis compte que mon père venait de me sauver la vie. Il me serrait dans ses bras tandis que moi je sanglotais. J'avais eu la peur de ma vie.

Poudlard. Bien reprenons. Histoire de la magie, qui a créé... Je papillonne un peu. Ce cours là, je le connaissais depuis un mois. En fait, j'apprennais tout mes cours en avance. Je n'aimais pas être prise au dépourvu mais je n'aimais pas pour autant étaler mon savoir. C'est pourquoi je ne répondais jamais aux questions en cours. Je préférais avoir les meilleures notes aux devoirs sur table. Au moins là je ne me faisais pas remarquer ou du moins beaucoup moins. J'étais toujours assise à côté d'Antoine, mon meilleur ami à Poudlard. Il était le seul garçon avec qui je m'entendais bien et il savait qu'il pouvait me faire faire n'importe quoi. Nous nous sommes de suite bien entendus, pourtant rien ne laissait présager qu'on s'entendrait aussi bien : moi première de la classe, lui charmeur de ses dames... En fait, nous sommes tellement différents que l'on s'attire tout simplement. Psiiiiiiiiiiit ! Sofia et si on faisait une farce. Je levais les yeux au ciel. Il voulait toujours faire des farces. Moi, je préférais rester dans mon coin, un livre à la main. D'ailleurs, ce jour là, il a fait sa connerie tout seul. Il a été en heure de colle tandis que moi j'allais dans le bureau du directeur. Il m'avait convoqué. J'avais alors quatorze ans. Sofia, vous êtes une de nos meilleures élèves et nous voudrions vous voir participer à un stage d'été à l'école de magie Beaubâtons cette année. Si cela vous intéresse bien entendu. Oh oui Professeur ! J'aimerais beaucoup ! Il m'expliqua alors que je partirais pendant mes vacances d'été et que j'irais vivre à Beaubâtons pendant tous ce temps. Il ne se rendait pas compte. Il ne pouvait pas savoir combien ça pouvait me faire plaisir. Je voulais absolument aller vivre en France et c'était une occasion exceptionnelle ! Une fois arrivée à Beaubâtons, j'ai fais la connaissance de beaucoup de personnes et ce fut une expérience formidable. J'ai aussi eu la chance de pouvoir faire un voyage d'été à Durmstrang. J'ai donc pu apprendre le français et le russe, pas mal non ?

Londres. Sofia ! S'il-te-plait arrête de faire la gueule ! Franchement ! La ferme Antoine ! Tu... Tu vas me rendre folle ! Tu ne sais pas te comporter correctement, tu fais souffrir tout le monde et... Je t'aime Sofia. Mon souffle se coupa. Il se foutait de moi là ce n'était pas possible. Mon meilleur ami ne pouvait pas m'aimer : ce n'était pas possible. Pourtant il s'était approché de moi et m'avait embrassé. Je ne savais pas si je devais être heureuse ou si au contraire je devais avoir peur. Vous savez sortir avec son meilleur ami ce n'est pas toujours facile. Nous sommes sortis quinze ans ensemble : de nos dix sept ans à nos trentre-deux ans. J'étais vraiment très amoureuse de lui mais voilà la veille de notre mariage, il m'a dit qu'on devait arrêter qu'on était plus amis que petits amis. Je pouvais le comprendre alors je ne lui en ai jamais vraiment tenu rigueur. Il a juste fallu que je me fasse une raison. Je me suis donc mise à fond dans mon travail d'auror, lui parlant peu. J'étais une des plus douées de ma génération, en plus de cela tout le monde me fichait la paix parce que même si nous n'étions plus ensemble avec Antoine, il continuait à me protéger. Oui parce qu'en plus on faisait le même métier. Je n'ai jamais connu la véritable raison de notre séparation et ça ma fait beaucoup de mal encore aujourd'hui. Pourtant, je voyais bien dans ses yeux qu'il me regardait toujours avec amour mais nous devions rester simples amis d'après lui. Sauf qu'au bout de deux mois, je ne pus plus supporter cette situation. Je donnais ma démission à l'âge de trente deux ans et je me reconvertissais en professeur de duel à domicile pour les adultes ou pour les élèves. Ma réputation d'auror m'aidait à trouver quelques employeurs. Je donnais donc des cours d'été aux élèves de Poudlard mais aussi je donnais des cours à de futurs aurors pour qu'ils puissent passer le concours avec plus de certitude. Voyant que je commençais à avoir de plus en plus de client, j'ouvrai un atelier sur le chemin de traverse. Cela me permettrait de me reposer plus le temps de ma grossesse. Oui parce que j'ai appris depuis peu de temps que j'étais enceinte de deux mois, soit quand j'étais encore avec Antoine. Je prenais en même temps la décision de consacrer plus de temps à ma famille que j'avais abandonné depuis Antoine. Je sentais bien que ma sœur filait du mauvais coton et je devais m'occuper d'elle bien plus que d'Antoine. Pour oublier les hommes je me mis à m'occuper de ma sœur beaucoup plus qu'avant. Je pense que je l'énerve beaucoup mais je persiste. Je comprendrais pourquoi elle est si distante quoi qu'il m'en coûte.