Monster, creatures lie here;

Vous connaissez le fameux « on ne choisit pas sa famille » ? Et bien c’est l’histoire de la vie de Luka. D’ailleurs vous devez vous dire que c’est un prénom original pour une fille. Elle a toujours voulu se démarquer, depuis toute petite. Ce n’est donc pas son vrai prénom mais une sorte de pseudonyme androgyne. Son véritable prénom est Calixta mais n’est-ce pas affreux ? La consonance ne donne-t-elle pas envie de vomir ? Alors Luka s’est créée un personnage car avec une famille toujours absente il ne lui restait que ça : se réfugier dans les méandres de son esprit. C’est là que tout a commencé à dégénérer mais nous y reviendrons plus-tard. Nous parlions de famille. Les parents de la jeune femme sont tous les deux mangemorts. Ils ont épousé la cause du Mal, ils se sont unis aux Ténèbres depuis qu’ils ont émergé en la personne de Lord Voldemort. Ils ont alors délaissé leur fille qui n’était encore qu’une enfant pour se consacrer à leur « destin ». Sans son frère ainé elle n’aurait surement pas survécu aux longues semaines sans signes de vie. Elle a survécu grâce à lui. Elle est devenue la personne qu’elle est, s’est entourée d’une carapace dure comme l’acier. Elle s’est forgée un caractère imprévisible au fil des jours. Elle est implacable et si vous essayez de la blesser, de la pousser hors de ses retranchements, elle s’évertuera à vous le faire payer quand bien même elle devrait elle-même souffrir pour accomplir son dessin. Votre vie deviendra un enfer. Alors son frère est l’un des seuls à pouvoir voir à travers la carapace, à savoir qu’au fond d’elle se trouve un cœur qui saigne, celui d’une petite fille qui fut privée trop brutalement de l’amour parental. Autant dire qu’elle lui voue quasiment un culte, ils sont fusionnels…ou plutôt ils étaient. Pourtant elle lui pardonne tout, elle a même été capable de lui pardonner l’acte d’abandon.

Underneath the bridge;

Lui aussi est parti. Il a rallié la cause. Il ne lui a laissé qu’un mot griffonné à la va vite sur un bout de papier jeté à travers le salon. Elle revoyait ses parents parfois, ils lui apportaient de quoi subsister pendant les vacances (le reste du temps elle le passait à étudier à Poudlard). A 13 ans elle se retrouva donc sans son frère, se considérant  à présent comme une véritable orpheline. Cet abandon brutal a provoqué chez elle le début de troubles qu’elle est incapable de contrôler. Elle est devenue Luka, progressivement. Les angoisses les plus traumatisantes ont fait de son esprit leur terrain de jeu. Au départ ce n’était d’ailleurs que ça, de simples crises d’angoisse. Elles se sont muées en crises de panique qui l’ont peu à peu rendue plus lunatique que jamais. Elle s’était extrêmement refermée sur elle-même, était devenue froide et distante. Insaisissable. Puis la paranoïa s’était installée, progressivement et de manière on ne peut plus sournoise. Être frappée d’hallucinations toutes plus réalistes les unes que les autres n’a rien de commun. Certains disent qu’elle est schizophrène. D'autres pense que bipolaire est un terme plus approprié pour qualifier la personnalité de la jeune fille ainsi que sa tendance à l'autodestruction. Elle est celle qui passe du rire aux larmes, sans mentionner la dépression. Elle ne cherche même plus à prêcher le vrai et le faux, ils la considèrent comme folle, c’est tout. Encore une fois on la considérait comme une chose avec laquelle on pouvait être médisant sans qu’il n’arrive jamais rien en guise de représailles. Comment la petite gamine que sa folie poussait aux frontières du suicide de manière permanente pourrait-elle se défendre ? C’était tout simplement impensable pour eux. Mais c’était mal la connaître, c’était sous estimer la volonté de révolte qu’elle couvait depuis que ses parents étaient devenus des mangemorts. Alors la petite créature fragile avait commencé à se défendre, à contre-attaquer, à détruire.

But deary it’s not wonderland;

Elle est a fait de certaines personnes ses souffres douleur, manipulant à tout va, exerçant son excellent sens de la répartie, lançant ça et là des piques acerbes. Oh bien sur, ils pensent toujours autant qu’elle est folle mais désormais ils le pensent en silence. Ils savent bien que quand elle dans ses mauvais jours elle n’hésiterait pas à briser la nuque de ceux qu’elle déteste. Sa bipolarité fait d'elle le genre de personnes qu'on évite de fréquenter, parce qu'elle est aussi instable que susceptible d'exploser en quelques secondes. Enfin bon, pour l’instant elle parvient à réfréner ce genre d’instincts. Mais il y a un an maintenant son frère est revenu. Il n’était pas là en permanence mais sa présence s’est refaite plus régulière. Il souhaitait la convertir, il voulait faire d’elle l’un d’entre eux. Elle était déjà pervertie par le Mal, il noircissant son cœur petit à petit. Comment aurait-elle pu s’opposer à la volonté de son frère chéri. Elle s’était un peu refroidie quand il lui avait sorti quelque-chose comme « c’est aussi le souhait le plus cher de nos parents ». Elle ne voulait pas savoir ce qu’ils pensaient d’elle, ce qu’ils avaient prévu pour son avenir. Elle les détestait. Elle n’avait plus de parents. Fin de l’histoire. Toujours est-il que la demoiselle s’est mise à la magie noire. Ou plutôt son frère l’initie. Mais l’incarnation des patronus en réelles créatures l’a beaucoup perturbée. Ils sont des protecteurs, ils sont là pour contrer son désormais nouveau maître. Ou bien futur maître, mais cela revient presque au même. Son pressentiment vis-à-vis de ces animaux est négatif. Et pourtant aussi incroyable que cela puisse paraître son partonus arrive parfois à la tempérer. Parfois elle doute de sa motivation et se sent de nouveau fragile, voilà pourquoi cette situation la rend encore plus paranoïaque qu’elle ne l’était déjà. Elle souhaite juste se faire une place au sein d’un groupe, devenir importante, contempler les grimaces de terreur sur le visage des innocents. Selon elle c’est sa destinée.

And you’re not Alice…