Mon histoire n’est pas très intéressante, mais puisque vous êtes là. Je vais quand même vous la raconter. Vous savez déjà que mon père est un sorcier issu d’une famille de sorciers n’ayant pas exactement le sang pur. Ma mère, elle, est née dans une famille moldue. Une famille adorable au demeurant.

Quand je suis né, j’avais déjà un deux grands frères. Colin et Andy. Colin était un joueur de quidditch émérite, capitaine, gardien, vainqueur de la coupe, bref, un sprotif dont la famille pouvait être fière. Andy, lui, était un studieux, un cerveau affûté, premier en classe, préfet en chef, bref la seconde fierté de la famille. Puis vint moi : Wayne Tyler Sommerville !

J’ai grandi dans l’ombre de mes frères mais sans jamais vraiment en souffrir. Ma mère m’aimait, mon père favorisait un peu mes frères mais je n’ai pas de souvenirs traumatisants d’injustices. Tout commença à s’aggraver quand ma sœur est née. On ne se rendit compte de rien au début mais voilà, il venait de se passer quelque chose qui allait scinder la famille. Vous allez comprendre.

Bien avant mon entrée à Poudlard, quand je n’avais que 7 ans, mon frère Colin était déjà à Poudlard, Andy allait y rentrer l’année prochaine, tout se passait comme prévu. C’est cette année que j’eu ma première manifestation magique. Bien banale certes, mais quand même… Une chute et paf voilà que le coussin du canapé voisin vient se loger pile sous mes fesses pour m’éviter un bien beau bleu. Vous savez comment ça se passe. Tout le monde est heureux, on me félicite, on m’explique bref… Le problème c’est que c’était la dernière fois qu’on allait féliciter quelqu’un pour sa découverte de pouvoirs magiques. Ma sœur est une cracmol…

Mes parents n’ont pas réalisé de suite. Vers ses 8 ans quand, j’entrais enfin à Poudlard, elle n’avait pas encore manifesté de sang magique. Mais cela ne semblait inquiéter personne d’autre qu’elle. La jolie Candice désespérait d’être une cracmol. Vous savez déjà à cette époque, nous avions la pression de réussir dans la vie, de faire de grandes choses.

Mais quand vint ses 11 ans, que la lettre de Poudlard n’arriva pas, mon cœur se fendit pour elle. Intelligente, drôle, abordable, jolie comme un cœur et condamnée à des études de moldu. Ma mère ne dramatisa pas, elle expliqua que sa famille vivait très bien et que cela n’était pas grave du tout. Mais voilà, cela marqua la fin de l’unité familiale. Dès lors, il y eu deux clans : mes deux frères ainés s’allièrent à mon père, tandis que ma mère, ma sœur et moi, restions ensembles. L’élite contre la lie du peuple. Mon père et ses idées de grandeur poussait mes frères vers le haut. Mais ma sœur le déshonora et il la condamna au dédain. Pour moi, ce fut plus perfide, je n’étais pas une cracmol, mais je n’avais aucun intérêt. Pas le meilleur sportif, pas le plus intelligent. Peut-être celui avec le plus de charisme mais qu’est-ce que cela peut bien valoir contre un joueur de quidditch en équipe nationale et un aurore. Rien…

J’ai passé mes années à Poudlard à essayer d’atteindre l’excellence dans un domaine. J’en ai testé pleins, peinture, dessin, combat, quidditch, sortilèges, potions, mais rien !! Rien !! J’étais condamné à être un être médiocre. En vérité, je suis tout à fait honorable, bon élève, remplaçant en quidditch, assistant du professeur d’arithmancie, doué en logique, oui mais non, face à l’excellence, mon niveau ne faisait pas le poids. Je me suis donc refermé sur moi-même, me dépréciant. Aujourd’hui, je pense avoir fait un pas vers l’extérieur mais je joue encore au m’as-tu-vu et au séducteur pour me donner de la consistance. Je suis bien inoffensif, mais me ambitions me trahissent. J’ai toujours voulu devenir quelqu’un. J’espérais faire de grandes choses.

Une chose est sûre, j’ai trouvé une place qui me convient. Je sers à quelque chose et je suis entouré de gens qui ne me mettent pas en porte-à-faux. Je suis professeur d’arithmancie à Poudlard. C’était un peu mon seul objectif de carrière. Je ne voulais pas quitter cet endroit qui malgré ma médiocrité, me laissait m’exprimer et me faisait confiance.

A moi maintenant, de me pardonner de ne pas être ce surhomme que tout le monde attends…