Londres, Manoir des Queen, 20 ans plus tôt
"C'est un garçon Mr Queen " Je ne peux qu'imaginer le regard de mon père s'illuminer. L'héritier qu'il voulait tant était là. Comme le parfait Queen qu'il était, il avait engendré un fils, un homme qui allait un jour devenir le patriarche de la famille. Un fils qui allait, il en était sur car il me l'avait dit, le rendre fier. Il me voulait à son image, et c'est pour ça qu'il me nomma comme lui : Andrew Junior. Personnellement, je trouve ça un peu cliché et légèrement narcissique. Et pour que moi je trouve quelque chose narcissique, je peux vous dire qu'il en faut! J'ai été élevé à la Queen : une éducation dure et froide. Ca aurait pu être difficile, mais la présence de mon frère, Castiel, et de mes cousins adoucissaient le tout. Et puis, les jumeaux étaient tellement turbulents qu'il n'était pas rare qu'une de mes bêtises passe inaperçue au milieu des âneries d'Arthur. Mais bon, entre Père et Amélia, il valait mieux se tenir à carreau, chose que j'appris à la dure: punitions physiques et privations adoucirent mon caractère. Loin d'être aussi turbulent qu'Arthur, j'avais quand même toujours fait preuve de ce qu'on peut nommer une grande gueule, et c'est cette dernière qui me valut à plusieurs reprises de passer de longues nuits froides dans les caves du manoir. Pourtant, contrairement aux jumeaux, ses punitions ne me donnèrent pas envie de me rebeller. Il faut dire que comme je suis en accord avec les positions de la famille, il est plus facile pour moi de comprendre pourquoi Père agit ainsi. Et puis, au cas où je ne l'aurai pas compris par moi-même, une fois ma punition terminée, Père prenait toujours le temps de m'expliquer les vrais valeurs. Il voulait que son héritier comprenne l'importance des choses, de la cause des sang-purs. Ce temps qu'il m'accordait, j'étais le seul à en bénéficier. Ni Castiel ni son dernier fils n'eurent cette chance.
Au manoir, toutes notre générations étaient très soudées. Malgré nos différences, on faisait de notre mieux pour se serrer les coudes. Dae, Arthur, Alex et moi avions que très peu de différence d'âge, et même si déjà à cette époque Alexander avait tendance à me taper sur le système, nous faisions front commun pour nous protéger au maximum. J'avais beau comprendre pourquoi on était puni, ça ne voulait pas dire qu'on recherchait les punitions. C'est à Poudlard que nos chemins ont commencé à se séparer. Bien sur, si quelqu'un s'attaquait à un Queen, nous faisions toujours front commun. La famille avant tout, envers et contre tout. Mais à la différence des autres, j'avais envie d'embrasser l'idéologie Queen. Contrairement aux jumeaux qui avaient recherché la compagnie des né-moldus et des sang-mêlé dès qu'ils étaient entrés dans le Poudlard Express, je n'avais aucune envie de les fréquenter. Les règles familiales étaient ancrées en moi, et je n'avais pas envie de décevoir Père. Du coup, ça avait encore plus créer un écart entre nous. Castiel, quand à lui, suivait mon chemin, même s'il semblait aduler Alexander, chose qui me rendait fou. Cas' était mon frère, c'était moi qu'il devait admirer. Après tout, j'étais très populaire auprès des gens qui comptait, j'étais sportif et je suivais les règles. Je me rassurais en me disant que mon frère avait au moins pris exemple sur l'un des notre.
Je passais mes BUSEs et mes ASPICs en obtenant de bons résultats aux épreuves pratiques, et des résultats moyens en théorie. Pour moi, le choix est tout tracé: vu mon caractère et mes capacités, je continue mes études en choisissant offensive magique. Je suis dans mon élément, et mes notes suivent. A mes 18 ans, je choisis de rejoindre le rang des mangemort, parce que mes idéaux et mon père me disent que c'est ce que je dois faire. Je déchante pourtant rapidement. Je n'aime pas la violence gratuite, et certaines actions du Lord Noir me dégoûtent. Je finis de déchanter sur ce groupe lors de l'anniversaire de Castiel, que je le vois ainsi que les jumeaux marqués de force. La scène me dégoûte, et je commence à me demander si ma loyauté va aux Queen en général ou aux Queen de ma génération. La mort de Castiel ouvre un gouffre pour moi. Quelles que puissent être les raisons de mon père, quoi qu'il se soit vraiment passé, rien que le fait qu'on puisse penser que le patriarche ait quelque chose à voir avec la mort de mon frère me dégoûte. Je me rends compte que Queen un jour, Queen toujours, cette philosophie que j'ai toujours crue vrai, il n'y a que notre génération qui l'applique. Le pire, c'est que je vois bien que mes cousins me regardent avec des yeux suspicieux, qu'ils ne me font plus confiance. Mais je ne sais pas quoi faire, je ne sais plus où j'en suis. Parce que je crois toujours que les Sang-Pur sont supérieurs aux autres, qu'ils doivent régir le monde sorcier. Pourtant, je n'ai plus envie d'être un mangemort. Je crois toujours que les règles de la famille sont utiles, et pourtant leur applications m'a donné envie de vomir. La famille est ce qui a de plus important pour moi, et pourtant je sens qu'on s'éloigne... Alors, je tiens le masque, je continue d'agir comme le Andrew que j'ai toujours été. Sauf que je bois plus, que j’enchaîne les filles plus rapidement, pour ne plus penser à tout ça. Parce que sinon, je vais devenir fou.