Si Kaitlyn devait être un animal, elle serait sûrement un Wombat, petit ourson brun et massif à courtes pattes et à large tête. Mélange entre un koala, un ours et une souris, l'animal revêtait à merveille le caractère aimable, persévérant et pourtant timide de la jeune femme. Même s'il est vrai que le wombat n'hésitera pas à rejoindre son terrier quand quelqu'un l'approche, son côté timide l'emportant sur sa curiosité, il n'est pas du genre à se laisser faire pour autant. Quand on l'attaque, il sait riposter, n'hésitant pas à user de ses crocs et ses griffes. Sa maladresse lui joue souvent des tours et son absence de peur l'entraîne dans des situations risquées. Insouciant, l'herbivore ne s'inquiète pas de se mettre en danger, surtout si c'est pour venir en aide à ses semblables. En effet, gare à celui qui s'en prend à un de ses proches, car le petit mammifère n'hésitera pas une seconde à venir à sa rescousse, quitte à risquer sa propre vie. Charlie - oui elle avait donné un nom à la brume argentée - représentait le cœur de la brune. Protecteur et protégé, il s'occupait de panser les blessures et réparer les murs qui protégeaient le cœur de la jolie brune. Et il y avait du boulot, vous pouvez me croire. Mi-conscience, mi-animal de compagnie, il n'était pas rare de surprendre Kaitlyn en conversation avec elle-même. Pas qu'elle soit folle, seulement qu'elle n'aimait pas la solitude. Parler à voix haute lui permettait de se sentir moins seule, comme si elle parlait à Charlie. Puis ça l'aidait à se souvenir de certaines choses, alors tant qu'à faire..

Charlie n'était pas un nom donné au hasard. Si la brune avait automatiquement nommé son patronus de la sorte, c'était en référence à un petit oiseau de son enfance. Ayant toujours aimé les animaux, la fillette avait un jour sauvé un roitelet des griffes de Bastet. Bastet, c'était une chatte noire et élancée aux yeux verts perçants qu'avaient recueilli ses parents. Ou plutôt, le chat s'était installé chez eux, faisant de leur jardin son territoire de chasse. Kaitlyn ne l'avait jamais aimé, celui-ci détruisant les fleurs qu'elle se donnait du mal à planter. Idem pour ses jouets que la chatte s'évertuait à réduire en pièces. Non vraiment, Kaitlyn aimait les animaux, mais Bastet - ses parents l'avaient nommée comme la déesse, inutile de préciser qu'elle était considérée comme tel - lui faisait un peu peur. Elle n'aimait pas son côté farouche et sûr d'elle. Aussi fût-elle heureuse quand elle put sauver le petit oiseau de ses crocs. Le recueillant, soignant son aile blessée, elle le remit sur patte en moins de deux. Elle nomma l'oiseau Charlie, et celui-ci, loin de s'en aller une fois rétabli, demeura chez les Connors. Mais un mois plus tard, ce qui devait arriver arriva. Revenant de l'école, Kaitlyn ouvrit la porte de sa chambre pour découvrir Bastet assises sur son lit, se léchant les pattes. relevant la tête à son arrivée, la fixant un moment de ses yeux menaçants, la chatte sauta au bas du lit avant de disparaître au bout du couloir. Lâchant son sac, kaitlyn se précipita sur son lit où le corps de Charlie reposait. Ou du moins ce qu'il en restait. Les yeux vides, le petit corps était tout déchiqueté. Kaitlyn fut très affectée de la perte de son compagnon et partit l'enterrer dans les bois. Elle ne conserva qu'une plume, restée intacte qu'elle conserva dans un petit étui afin de se rappeler de ne jamais oublier qu'elle devait s'endurcir, arrêter de se laisser intimider pour un rien. et c'est ce qu'elle fit, gagnant en confiance grâce à Charlie. A force d'efforts acharnés, continuant à s'entraîner alors que tous lui disaient d'abandonner, qu'elle n'avait pas assez de "personnalité" ou de capacités pour faire apparaître son patronus, la lumière argentée finit par jaillir de sa baguette, revêtant l'aspect d'un wombat au regard franc. S'écroulant de fatigue, elle murmura le nom de Charlie, le baptisant de la sorte avant de s'évanouir, finissant à l'infirmerie. Elle était arrivée à prouver aux gens qu'ils avaient tort, à montrer qu'elle n'avait besoin que d'y croire pour réussir ce qu'elle voulait. Et tout ça, c'était grâce à Charlie.