BELLUM PATRONUM


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par Invité, Mer 15 Jan - 0:05 (#)
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Elvira Calliope Bates
FEAT. Natalie Portman
Trente-six ans ϟ Professeur de Justice Magique ϟ Loup du Canada ϟ Sang-mêlée

Who is she ?


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Prénom(s) : Elvira est son premier prénom. Calliope est son deuxième. Il ressemble étrangement au premier prénom qu'elle a donné à sa fille, il y a dix-huit ans. Nom : La famille Bates est une famille au sang-mêlé. Date et lieu de naissance : La professeur de Justice Magique est née le 6 mai 1943 à Kiev en Ukraine. Nature du sang : Elvira est née dans une famille qui n'accorde pas d'importance au statut. Elle est de sang-mêlé et n'éprouve aucune haine quelconque envers les nés-moldus ou les personnes de son rang. Baguette : Pendant sept ans, de ses onze à ses dix-huit ans, Elvira a possédé une baguette incroyablement différente de l’actuelle. Cette dernière était en Noyer noir (instinct et perspicacité) et possédait un ventricule de cœur de dragon en son cœur.  Celle-ci a tout bonnement cessé de fonctionner après l’adoption de Calypso, sa fille. Bien que les raisons soient encore assez incomprises pour le professeur de Justice Magique, il est en fait très simple d’expliquer ce phénomène : "la baguette en noyer noir est beaucoup moins répandue que celle en noyer commun et recherche un maître à l’instinct sûr et doté d’une profonde perspicacité. Ce n’est pas un bois facile à maîtriser. Il présente une bizarrerie très prononcée qui se manifeste par une sensibilité anormale aux conflits internes et il perd sa puissance de manière spectaculaire lorsque son propriétaire fait preuve d’aveuglement sous quelque forme que ce soit. Si le sorcier qui l’emploie ne peut ou ne veut être honnête avec lui-même ou avec les autres, la baguette se révèle souvent incapable de fonctionner correctement et doit être confiée à un nouveau propriétaire si l’on veut qu’elle retrouve ses performances d’origine." a confié Ollivander à Elvira Bates lorsqu'elle est venue se plaindre de sa baguette, qu'elle croyait pourtant fidèle. Depuis ce jour et depuis dix-huit ans, la jeune femme possède une toute autre baguette. Celle-ci est en bois de Sorbier (défense, clarté, vertu) et possède en son cœur une plume de phénix. Le sorbier a la réputation d’être doté de pouvoirs protecteurs supérieurs aux autres.  Il donne à tous les sortilèges de défense, de quelque genre qu’ils soient, une force particulière très difficile à contrer. On dit généralement qu’aucun sorcier, aucune sorcière adepte de la magie noire n’a jamais possédé de baguette de sorbier.  Le sorbier convient le mieux à ceux qui ont l’esprit clair et le cœur pur mais cette réputation de vertu ne doit tromper personne : dans les duels, ces baguettes sont souvent les égales des meilleures et l’emportent fréquemment sur les autres.  Patronus : Lorsqu'Elvira a lancé ce sort pour la première fois, son patronus avait la forme d'une panthère. Depuis qu'elle a appris la présence de sa fille à Poudlard, celui-ci s'est transformé en une louve incroyablement protectrice et maternelle. Epouvantard : Son épouvantard n'est autre que le ministre de la magie lui adressant une lettre de démission. L'on peut considérer cela comme une peur de l'échec. Autre : Elvira porte des lunettes lorsqu'elle fait cours. Selon ses dires, cela lui donnerait un air sérieux. Air qui, selon elle, manquerait à beaucoup de professeurs.


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Des lunettes carrées de myope surplombant le bout de son nez, des cheveux attachés en chignon, un regard stricte reflétant une intelligence digne d’une Serdaigle. Elvira est probablement l’une des sorcières les plus ambitieuses que le monde magique n’ait jamais connues. Ce petit bout de femme qui ne dépasse pas le mètre soixante, en impose par sa forte personnalité. Il n’y a pas plus têtue et obstinée qu’elle. Il n’est pas facile de résister aux charmes d’Elvira Bates car malgré son côté peut-être un peu coincé, elle n’en reste pas moins une femme. Une femme d’une beauté époustouflante et d’un incroyable charisme. Il n’est pas facile d’avoir son attention. Loin d’être hautaine ou dédaigneuse, très loin d’être une infâme mégère, elle reste pourtant une personne très difficile à approcher. Se lier d’amitié avec elle relève parfois du miracle tant elle accorde d’importance à son travail. La première impression compte énormément à ses yeux : elle se vante d’être capable de connaître les intentions d’une personne bien avant de se lier à cette dernière. S’il y a bien une chose qui insupporte Elvira Bates, c’est le mensonge. Elle n’est pourtant pas un exemple d’honnêteté.  Ses élèves lui reprochent souvent sa trop grande dureté et ses amis la blâme sur sa réticence à l’attachement et au contact humain. Pour elle, dignité et vertu constituent des valeurs intangibles. Ses difficultés proviennent d’un passé incroyablement douloureux. Depuis l’abandon de Calypso, sa fille, Elvira Bates fait preuve d’une très/trop grande ambition, poussée par sa famille à évoluer dans le monde du travail. Bien qu’elle nie éprouver des regrets quant à l’adoption de sa progéniture, elle souffre de son absence et n’a jamais cessé de l’aimer depuis sa naissance. Bien trop obstinée pour avouer ces choses-là qui sont taboues à ses yeux, Elvira se cache derrière un masque d’apparence et de dureté qui, s’il venait à tomber, dévoilerait une grande fragilité. La professeur de justice magique ne manque pourtant pas de courage et n’hésite pas à défendre ses convictions lorsqu’il le faut, peu importe les conséquences de son comportement. Très/trop impulsive, elle ne supporte pas que l’on la contredise, persuadée d’avoir toujours raison, quoi qu’il arrive.



a little something from you.



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Une louve. L’on pourrait penser que ce n’est qu’un sort, qu’un bouclier sous forme animale qui me protège des détraqueurs… mais mon patronus est bien plus que cela. Contrairement aux adolescents et aux jeunes adultes, je ne peux entrer en contact avec ce dernier, après tout il ne reste qu’un sort protecteur. Mais depuis quelques temps, les choses ont changées. Il ne possède plus la même forme… et ce depuis ma rencontre avec ma fille… ou plutôt, celle à qui j’ai donné la vie. Je ne la considère pas comme étant ma progéniture. Je ne l’ai pas aimé comme ses parents adoptifs ont pu le faire jusque maintenant. Je ne m’en suis pas occupée. Je ne l’ai pas aidé lorsqu’elle avait besoin de moi.  Je ne l’ai pas conseillé lorsqu’elle était en difficulté. Je ne suis pas sa mère, malgré tout ce que l’on pourra en dire.

Je ne suis pas jalouse des personnes qui peuvent entrer en contact avec leur patronus. A vrai dire, cela m’importe peu. Je n’aime pas être suivie ou espionnée. J’aime la discrétion et la solitude. Et avoir un animal qui me suit toute la journée, tous les jours, qui me parle, qui me dit quoi faire, qui sait ce que je pense lorsque j’ai envie que personne ne le sache… Non. Je suis très bien toute seule. Je me bats avec moi-même et je n’ai pas envie que cette lutte prenne forme.

Je ne comprends pas le changement de forme de mon patronus. Une louve. Pourquoi donc cet animal ? Pourquoi une femelle aussi maternelle ? Je n’en sais rien. Je n’ai pourtant aucun amour envers cette jeune femme. Je n’ai pas envie de la protéger ni même de la chérir. Je n’ai pas envie d’avoir ce rôle qui m’a été attribué à sa naissance. Je ne me sens pas prête et je ne suis pas certaine de l’être un jour. Je ne suis pas sa mère.



Tell me who you really are.

ϟ pseudo et âge: Jean-Pervers/Baba O’ Rhum. J’ai seize ans, dix-sept ans dans moins d'un mois. Mais vous me connaissez. hihi
ϟ Où as-tu trouvé le forum? J’habite ici. Ça fait quatre fois que je le répète ! Lysfèlagueule
ϟ Personnage: C’est le scénario de ma femme. Haww
ϟ As-tu un autre compte sur BP? Alhena, Juliet & Helena. Daengelo
ϟ Présence: Ce qui est flippant sur ce forum c’est que même si on dit : « Non, je ne viendrais pas tous les jours. » On le fait quand même. Quickvafermer
ϟ Une remarque? Je vous aime très fort. :chou:et merci à Laura pour la signature épique... RIP


Dernière édition par Elvira C. Bates le Mer 15 Jan - 0:10, édité 2 fois
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par Invité, Mer 15 Jan - 0:05 (#)
You're not a sad story.


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Journal intime d'Elvira Bates


7 Septembre 1954. Elvira. Je m’appelle Elvira Bates. Je suis née le 6  mai 1943 à Kiev, en Ukraine. J’ai emménagé à Londres il y a deux ans pour une raison qui m’est inconnue : maman dit que c’est pour le travail, papa dit que c’est pour le plaisir. Peut-être que travailler est amusant ? Je n’en sais rien mais moi, je n’aime pas vraiment ça. Je préfère apprendre. Maman ne travaille pas. Elle s’occupe de moi. Ou plutôt, s’occupait. Maintenant, je suis trop grande. Papa, lui, avant que l’on emménage, était toujours en voyage entre Kiev et Londres pour son travail. Maman dit qu’il est une personne très importante dans notre société : un grand homme ma chérie, un grand homme ! me répète-t-elle sans arrêt. Elle me dit aussi qu’il faut que je sois fière de lui et que malgré ses longues absences, il m’aime. Les parents sont obligés d’aimer leur enfant, non ? Moi en tout cas, c’est ce que je ferais si j’étais à leur place. Maman dit que j’ai le temps pour tout ça et qu’il faut que je me concentre sur mes études. Elle m’a aussi dit qu’à Poudlard, j’allais beaucoup apprendre et que c’était une très grande école de sorcellerie. Papa y a étudié et il a absolument tenu, d’après maman, à ce que je vienne y étudier, moi aussi. Je ne sais pas si c’est une bonne école, cela ne fait que six jours que je suis ici mais une chose est sûre : c’est une très grande école. Je me perds tout le temps dans les couloirs, c’est immense. Je suis arrivée en retard à presque tous mes cours depuis que je suis ici. Heureusement, les professeurs sont indulgents envers les premières années. Et puis, je suis à Serdaigle et d’après les rumeurs, les élèves de ma maison sont les plus assidus alors les professeurs ne disent rien. Certains disent que c’est du… du favoritisme – je ne sais pas trop ce que c’est mais ça ne me semble pas être quelque chose de positif – et d’autres disent que c’est juste. Je n’aime pas trop me retrouver entre deux personnes qui se disputent, je préfère être neutre, les écouter. Je n’aime pas me mêler des affaires des autres… Après tout, papa et maman m’ont toujours appris à rester discrète et polie. Je n’ai pas encore d’amis mais j’espère que cela viendra. Après tout, en une semaine, il est difficile de se lier aux autres, n’est-ce pas ? Certains élèves se moquent de moi, ce sont des Serpentards et ils font au moins trois têtes de plus que moi… Mais je les ignore. Et je crois qu’ils n’aiment pas ça. Je ne sais pas trop pourquoi ils s’en prennent à moi. Maman dit que lorsque quelqu’un est méchant avec toi, c’est parce qu’au fond, il est effrayé… Peut-être à cause de mes lunettes ? Ils ont peut-être peur des lunettes ? C’est vrai qu’elles sont bizarres, mes lunettes.

25 Décembre 1954. Maman est malade. Papa m’a demandé de rester à l’école pour les fêtes. C’est mon premier Noël sans mes parents et j’ai… je crois que le terme approprié est : peur. J’ai vraiment très peur. Papa m’a promis de m’envoyer mes cadeaux par hiboux et que peut-être, je passerais la fin des fêtes avec eux. Je ne sais pas trop si je dois le croire car mon amie, Elisabeth, m’a dit que les adultes mentaient tout le temps. Elisabeth est une fille très gentille mais je crois qu’elle aussi, elle ment. Elle m’a dit que son père était ministre de la magie et que sa mère était une championne de Quidditch renommée… Je n’y crois pas trop car elle est née-moldue. Des grands se moquent d’elle d’ailleurs. Je l’ai vu pleurer dans les toilettes aujourd’hui. La prochaine fois que ces Serpentards s’en prendront à elle, je mettrais mes lunettes ! Après ça, il est certain qu’ils ne l’embêteront plus. J’ai parlé à papa de mes notes, il est content de moi, il m’a même félicité en me disant que je devais continuer ainsi et que plus tard, j’occuperais une place importante au ministère de la magie. Je crois qu’il est sincère et cela me pousse à ne pas croire Elisabeth lorsqu’elle dit que les adultes mentent tout le temps. Maman m’a envoyé des gâteaux qu’elle a faits, la semaine dernière. Ils étaient bons. Elle y a même joint un mot dans lequel elle me disait de continuer ainsi et qu’elle était aussi fière que papa l’était. Je ne lui en veux pas d’être malade mais je ne comprends pas pourquoi papa refuse que je vienne à Noël… Un rhume, c’est contagieux mais, on s’en remet vite, non ?

26 mai 1955.  C’est bientôt la fin de l’année. Ma valise est prête depuis une semaine maintenant et je me suis rendue compte le lendemain même que ce n’était pas une bonne idée : je suis obligée de sortir mes vêtements au fur et à mesure. J’aime beaucoup Poudlard et j’ai des amis formidables mais j’ai hâte de retrouver papa et maman. Ils me manquent. Je n’ai pas beaucoup vu maman cette année, à cause de ses rhumes. J’espère qu’elle ira mieux lorsqu’elle l’été arrivera. Il est rare d’être enrhumée lorsque les beaux jours sont là. L’année prochaine, j’entrerais en deuxième année. Les choses sérieuses commencent, d’après mon père. Il m’a même dit que je pourrais postuler pour l’équipe de Quidditch. J’aime beaucoup ce sport et j’ai adoré les matchs que j’ai pu voir à Poudlard cette année. Je ne suis pas certaine d’avoir ma place dans l’équipe de Serdaigle mais après tout, pourquoi pas ? Je suis aussi douée sur un balai que lorsqu’il s’agit de lever la main durant les cours. C’est mon professeur de vol qui l’a dit. J’étais plutôt fière ce jour-là. J’ai raconté à une de mes amies que les Serpentards avaient peur des lunettes… Depuis, une bonne moitié des premières années en portent. Ils sont tous devenus myopes ? Papa m’a expliqué pourquoi l’on s’en était pris à moi. Il m’a dit que c’était parce qu’ils étaient jaloux de mon intelligence. J’ai rougis en lisant sa lettre. Il est, lui aussi, un ancien Serdaigle alors il doit être très sérieux en disant cela ! Du coup, je suis encore plus heureuse. J’ai vraiment hâte de les retrouver. Ils m’ont envoyé un peu d’argent pour que je puisse m’acheter quelques friandises dans le train… J’espère que je trouverais une carte que je n’ai pas cette fois-ci ! J’en ai assez de voir Helga Poufsouffle s’enfuir du paquet et revenir, quelques minutes plus tard, avec du chocolat. J’aurais juré, un jour, l’avoir vu revenir avec une cuisse de poulet. Cette femme n’a pas froid aux yeux !

13 août 1955. Mes vacances d’été se passent relativement bien. J’ai eu douze ans il y a deux semaines. Maman allait bien, c’était un beau cadeau d’anniversaire. Ils m’ont offert un merveilleux balai. Il vole vite et est très puissant. Papa m’a dit que c’était le dernier sur le marché et qu’avec ça, j’allais être sélectionnée dans l’équipe de Serdaigle sans problèmes. Il m’a promis de passer la journée de demain à s’entraîner avec moi. Il était attrapeur de son équipe mais m’a dit que je serais une poursuiveuse incroyable. Moi, je ne sais pas trop. J’aime tout dans le Quidditch. Attraper le vif d’or, envoyer le cognard sur un adversaire ou lancer le souaffle en direction d’un but… Le seul poste que je n’aime pas, c’est celui de gardien, je le trouve ennuyeux. Je m’endormirais sur mon balai. J’ai hâte de retourner à Poudlard, le château me manque, mes amis aussi – même Elisabeth – ainsi que les tableaux qui parlent. Ils me font beaucoup rire. Vivement le 1er Septembre.

13 Octobre 1955.  Les sélections. J’ai confié récemment à papa ma peur de ne pas être prise dans l’équipe de Quidditch. Il m’a rassuré, me promettant que j’allais réussir avec brio. Mon papa a toujours raison. J’ai été sélectionnée en tant qu’attrapeuse, tout comme lui à son époque. Je n’ai pas encore eu de réponse mais je suis persuadée qu’ils seront très fiers de moi en lisant ma lettre. J’ai hâte de jouer mon premier match. Maman me manque, papa aussi. J’espère qu’il prend soin d’elle. Depuis la dernière fois que je l’ai vu, elle n’avait pas l’air très en forme. Je ne sais pas trop quel est le rhume qu’elle a attrapé mais je n’aimerais pas avoir le même, croyez-moi.

Après cela, faute de temps, la jeune Elvira n’écrivait que quelques lignes dans son journal, parlant de tout et de rien, parlant de sa mère et de sa mystérieuse maladie qui semblait être guérie. Tout semblait aller pour le mieux pour la jeune femme. Élue préfète lors de sa cinquième année puis préfète-en-chef lors de la sixième, elle fut l’une des plus brillantes capitaines et attrapeuse de son époque. Certains la destinaient à un avenir dans le Quidditch professionnel. Son intelligence se reflétait durant les matches mais surtout durant ses examens qu’elles réussissaient avec brio. Sa vie fut cependant bouleversée, alors qu’elle entrait  en première année de Justice Magique.

6 mai 1960. Aujourd’hui, j’ai rencontré quelqu’un. Voilà longtemps que je n’ai pas écrit dans mon journal. Lorsque je relis mes anciennes notes, je me rends compte à quel point je pouvais être innocente à treize ans. Je le suis beaucoup moins désormais, du haut de mes dix-sept années (depuis aujourd’hui, en réalité). Pour en revenir à ce « quelqu’un », il est mon tout nouveau professeur d’Histoire de la Magie, l’ancien étant partit en retraite précipitamment d’après Dumbledore. Il est incroyablement beau et intelligent. Il parle tellement bien. Toutes les femmes le regardent avec désir. Pourtant, je suis la seule qu’il a remarquée parmi toutes les autres. Il est venu me voir à la fin du cours pour me demander si j’avais bien compris. J’ai été vexée par sa demande avant de me rendre compte que c’était simplement pour me parler. Il me souriait. J’ai préféré ne pas faire de remarque sur le fait qu’il sentait l’alcool. La pression doit être difficile à gérer. Lors de mes sorties à Pré-Au-Lard, il m’arrive de boire un bon verre de whisky pur-feu pour me changer les idées (jusqu’à maintenant, je me faisais passer pour une élève majeure). Il est doux et semble passionné par sa matière. Avant qu’il ne l’enseigne, l’Histoire de la magie ne m’intéressait absolument pas et je me contentais d’obtenir de bonnes notes. Mon avenir dans cette matière semblait beaucoup plus prometteur désormais.  C’est probablement le plus beau cadeau d’anniversaire qui soit.

31 mai 1960. Il m’a embrassé. Tout s’est passé très vite et, sur le coup, je ne suis pas certaine d’avoir compris. Nous parlions tranquillement de mon orientation de l’année prochaine ainsi que de mes A.S.P.I.C. et ses lèvres se sont posées sur les miennes. Au début, j’ai voulu le repousser. J’avais peur. Et puis finalement, je me suis laissé porter par ce flot de sentiments qui m’envahissait au fur et à mesure que nos lèvres s’unissaient. Ce n’est pas correct. C’est malsain. Il a quarante ans et moi, je n’en ai que dix-sept. Pourtant, je n’ai pas réussi à me détacher de lui et nous sommes restés ainsi durant de longues minutes, nous embrassant, nos étreignant. Ce n’était pas nouveau pour moi mais ce baiser était si différent de ceux que j’avais pu vivre jusque maintenant. Son haleine empestait l’alcool mais cela ne me gênait plus désormais. Il est peut-être un peu trop porté sur l’alcool mais c’est un homme bienveillant qui, j’en suis persuadée, ne me fera jamais de mal. Je n’en ai parlé à personne. Je préfère garder ça secret. Je sais qu’Elisabeth ne pourrait tenir sa langue si elle venait à être au courant de notre liaison. Peut-on réellement appeler cela ainsi ? Après tout, ce n’était peut-être qu’un baiser innocent… Il est professeur. Et probablement marié. C’est mal. Et pourtant, tout mon être ne cesse d’en réclamer plus. Amoureuse ? Je préfère ne pas l’imaginer. La fin de l’année arrive à grands pas et j’ai peur des vacances. Et si je n’étais pas la première élève qu’il embrasse ? Et s’il m’oubliait ? Il m’a promis que c’était la première fois qu’une pareille chose se produisait… Dois-je vraiment lui faire confiance ? Oui, probablement. Elisabeth a tort, les adultes ne mentent pas tout le temps.

6 juin 1960. Les examens ont commencé. Je ne suis absolument pas stressée. Je n’ai pas à m’en faire. Je suis une bonne élève, assidue et je connais mes cours sur le bout des doigts. La période des examens durera deux semaines. Ensuite, je quitterais Poudlard pour y revenir en Septembre en tant qu’élève en Justice Magique. Mes parents m’encouragent à poursuivre mes études pour devenir membre au ministère. Ce que j’en pense ? Pas grand-chose. Être au ministère c’est s’assurer une vie sans soucis. Je suis assez ambitieuse pour envisager ma vie en tant que membre importante du magenmagot. J’adorerais ça. Je n’ai pas revu Erwin depuis notre baiser, l’autre jour. Les cours ayant cessés… J’espère qu’il surveilla mon examen d’Histoire de la Magie. Je crois qu’il… Je ne connais pas le mot exact. Je pense que cela s’appelle le manque mais j’avoue ne jamais l’avoir ressenti à ce point. Lorsque je l’aperçois dans un couloir, mon cœur bat un peu plus vite qu’à l’habitude. Est-ce normal ? J’aimerais penser que oui. Elisabeth ne cesse de me dire que, depuis quelques temps, j’ai changé. Elle m’a même demandé si j’étais amoureuse. Je lui ai bien entendu répondu que non. L’amour, c’est futile. Mes parents s’évertuent pourtant à me dire le contraire mais je ne les écoute pas. L’amour viendra après mes études et lorsque j’aurais un bon travail au sein du ministère de la magie. Après tout, ils m’ont dit que j’avais le temps pour ça. Ce n’est pas parce que j’ai eu quelques amourettes que cela fait de moi une personne prête à assumer une relation. Je ne suis pas amoureuse de lui. Ce n’est qu’un flirt parmi tant d’autres. Et puis, il est professeur. C’est malsain… N’est-ce pas ? Pourtant, j’aimerais tant le revoir…

13 juin 1960. Deuxième semaine d’examens. La première semaine s’est très bien passée, comme je m’y attendais. Vendredi dernier, j’ai passé mon examen d’Histoire de la Magie et je l’ai revu. Habillé de son habituel costume et de sa cape noire, il n’a pas cessé de m’observer, ne notant même pas que certains trichaient. J’ai eu beaucoup de mal à me concentrer. M’en veut-il d’après était à ce point entreprenante ? Il est vrai qu’il est le premier à avoir commencé mais… Je ne peux m’empêcher de penser qu’il est furieux après moi. J’ai cette étrange impression d’être une simple erreur à ses yeux, une pulsion l’aurait poussé à m’embrasser. Je ne suis même pas certaine d’avoir réussi mon examen tant le fait de savoir qu’il était en train de m’observer m’a perturbé. J’ai essayé de le revoir après l’examen mais il était déjà partit. J’ai senti mon cœur se briser de déception. Je ne comprends rien. La semaine prochaine, je ne serais plus à Poudlard. J’espère le voir. Il me manque, je crois. Mas je ne suis pas amoureuse de lui. Non. Je ne peux pas.

17 juin 1960. Aujourd’hui, j’ai passé mon examen de potion. Le dernier examen. J’espère obtenir le nombre d’A.S.P.I.C nécessaire. Je ne pense pas avoir échoué dans une seule matière. Sauf peut-être l’Histoire de la Magie. Je l’ai d’ailleurs revu aujourd’hui, mon beau professeur. Il m’a donné rendez-vous à la volière. Lorsque je suis arrivée au lieu indiqué dans sa missive, il était déjà là, à m’attendre. Il semblait triste. Il s’est excusé de m’avoir ainsi évité pendant presque trois semaines. J’ai feins l’ignorance. Il m’a embrassé. Je lui ai d’abord résisté mais c’était beaucoup trop tentant alors j’ai fini par céder à ses avances. Même si je n’ose pas me l’avouer, je sens qu’il veut beaucoup plus qu’une relation basée sur les longues étreintes et les langoureux baisers. Je ne suis pas certaine d’être prête à lui donner ce qu’il veut. Il m’a demandé de m’engager dans une relation sérieuse à ses côtés. Je lui ai demandé s’il était marié. Il m’a répondu que non… Je l’ai cru. Et je le crois toujours. Pourquoi me mentirait-il ? Il n’a pas d’alliance qui plus est. Je crois qu’il m’apprécie assez pour envisager une réelle relation avec moi. Il m’a trouvé belle aujourd’hui. Pourtant j’avais les cheveux tirés dans tous les sens, mon visage était presque aussi noir que le charbon à cause de mon examen de potion… Il n’a rien dit et m’a souri. Lorsqu’il est partit, il m’a embrassé une dernière fois, me promettant de m’envoyer des lettres durant les vacances. Il me manque déjà. Serais-je amoureuse ? Plus le temps passe, plus j’ai l’impression de tomber pour lui…

22 août 1960. « Je t’embrasse mon amour. Bientôt, nous serons réunis. »  M’a-t-il écrit il y a quelques jours. J’ai hâte de le retrouver. J’ai beaucoup de mal à me passer de lui ainsi que de ses lèvres qui ont ce délicieux goût de whisky pur-feu. Mes parents me trouvent incroyablement joyeuse et pressée ces derniers temps. Je leur ai simplement dit que j’avais hâte de retourner à Poudlard. Je n’ai pas beaucoup vu ma mère cet été. Elle était souvent dans sa chambre. Cette nuit, je l’ai entendu crier. Papa est venu me voir un peu après que les cris aient cessé, il m’a promis que ce n’était rien, qu’elle avait simplement fait un cauchemar. Je n’ai rien dit sur les griffures qu’il possédait sur le bras. Cela devait être un sacré cauchemar. Je sais qu’ils me cachent quelque chose et que maman n’est pas atteinte d’un simple virus grippal. Je ne parviens simplement pas à mettre le doigt dessus. J’en ai parlé à Erwin et il m’a rassuré, me promettant de m’aider à chercher une fois à Poudlard. J’espère qu’il m’aidera vraiment. Il ne m’écrit pas souvent, il prétexte avoir beaucoup de travail à préparer pour la rentrée… Je peux le comprendre. Après tout, être professeur demande beaucoup d’assiduité. Je ne lui en veux pas. J’ai simplement hâte de me retrouver dans ses bras à nouveau. J’espère qu’il m’est fidèle. Il est vrai que nous n’avons pas encore… fait la chose mais je pense qu’il saura me pardonner lorsque nous nous retrouverons. Je crois que je suis vraiment tombée amoureuse de lui. Qui ne tomberait pas pour un homme pareil ? Il a tellement de charisme. Il est si doux. Son attrait pour l’alcool ne me dérange en rien. Il n’est pas violent alors je n’ai rien à lui reprocher pour le moment. En espérant que cela dure. Vivement le 1er Septembre.

5 Septembre 1960. Poudlard, me voilà enfin. Il est vrai que je suis arrivée le 1er Septembre, comme tous les autres, mais je n’ai pas trouvé le temps d’écrire dans mon journal. Le cursus de Justice Magique me semble difficile mais je suis persuadée que je m’en sortirais aisément. Je passe toutes mes soirées avec lui. Étant préfète en chef, je fais mes rondes avec lui. Il m’a promis de venir me voir au premier match de Quidditch de Serdaigle, étant donné que je suis capitaine de l’équipe. Il semblait heureux. Peut-être un peu fatigué mais il m’a assuré que tout allait bien. Je n’ai pas de raisons de me méfier, après tout… Nos soirées sont vraiment agréables. Je dois même avouer quelque chose : nous avons récemment sauté le pas. Je me suis sentie prête. Il ne m’a pas forcé, bien au contraire. J’ai été la première à me lancer. Il m’a même repoussé pour s’assurer que je ne faisais pas ça par dépit. Il est vraiment attentionné. Pendant l’acte, j’aurais juré l’entendre me dire je t’aime… Peut-être n’était-ce que le fruit de mon imagination ? Je n’ai pas osé lui répondre, par peur que ce ne soit que mon esprit trop imaginatif. Après l’avoir fait, il m’a serré contre lui et m’a embrassé avec une douceur infinie. Je crois bien qu’il est éprit de moi. Et je l’espère. Car une chose est sûre désormais : je suis amoureuse de cet homme.

6 Octobre 1960. Je ne me sens pas très bien en ce moment. Cela doit faire environ trois semaines que cela dure. Je dirais que je me sens un peu nauséeuse. Je vomis une fois par jour sans en comprendre les raisons. Mes règles ont quelques jours de retard mais je ne m’inquiète pas plus que cela. Elisabeth est idiote et n’arrête pas de me dire que je suis enceinte. Comment pourrais-je l’être ? Erwin et moi ne l’avons fait qu’une fois depuis que nous nous sommes retrouvés. A son plus grand désespoir, d’ailleurs. Et puis, il me semble l’avoir vu boire la potion qu’il fallait. Entre mes cours, les entraînements et mes rondes, je ne trouve plus vraiment de temps à lui consacrer. J’essaie pourtant d’être une petite-amie présente et à l’écoute mais ce n’est pas une chose aisée. Il est assez distrait en ce moment. Quelque chose le préoccupe mais je ne parviens pas à savoir ce que c’est. Il me rejette et, la seconde d’après, me déclare sa flamme. Il souffle le chaud et le froid. Je suis un peu fatiguée et je m’énerve très facilement, au plus grand désespoir de mes joueurs et des élèves hors la loi. Ce n’est qu’une mauvaise passe probablement due au début d’année scolaire un peu toujours difficile. Je devrais peut-être retourner à l’infirmerie si cela continue… L’infirmière me prescrira probablement quelque chose pour arrêter ces fichues nausées. Il faut bien qu’elle serve à quelque chose. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive… Ce n’est pourtant pas mon genre de penser cela. Peut-être que maman saura me conseiller ? Oui. Je vais aller lui écrire une lettre.

18 Octobre 1960. « Vous êtes enceinte, mademoiselle Bates. »  J’ai manqué de m’étouffer lorsque cette idiote d’infirmière m’a annoncé la nouvelle. Je pensais qu’Erwin s’était protégé pendant nos rapports. Je ne sais plus quoi faire, je suis perdue. Je ne peux pas garder cela secret, c’est impossible… Il faut que je lui en parle. J’espère que l’infirmière n’a rien dit à personne. Des rumeurs circulent à l’école, certains disent qu’une élève est enceinte d’un professeur et le directeur semble enquêter personnellement. Je l’ai vu discuter avec l’infirmière. Je l’ai même entendu dire qu’il ne pouvait laisser passer une chose pareille et que le professeur en question devait être punit. Je me suis éclipsée avant d’en entendre plus, au bord des larmes. J’ai peur. Et si l’on me virait de l’école en apprenant tout ça ? Je n’ose pas l’imaginer. Plus jamais je ne reverrais Erwin. Et je ne pourrais jamais intégrer le magenmagot comme je le désire tant… Pitié, faite que tout cela ne soit qu’un cauchemar, je ne suis pas certaine d’en supporter d’avantage. Mes nerfs de femme enceinte sont en train de lâcher. Je ne veux pas perdre mon poste dans l’équipe de Quidditch… Je ne veux pas que l’on arrête de me respecter simplement parce que je suis un peu plus grosse qu’auparavant et que je porte la vie en moi. Erwin m’a envoyé un courrier, me demandant si j’étais la fille dont parlaient les rumeurs. Je n’ai pas osé lui répondre mais j’aurais juré, durant le repas, que le professeur  Dumbledore me toisait, caché derrière ses verres de lunettes en demi-lune. Cet homme sait tout. A mon plus grand désespoir.

31 Octobre 1960. Tout le monde parle de moi. Tout le monde parle de nous. Je n’ose plus sortir de mon dortoir. Je n’ose même plus sortir de mes draps. J’étudie dans mon lit, à l’abri des regards. Elisabeth ne me parle plus. Mary non plus. Et je ne vous parle même pas d’Arianna qui préfère m’ignorer que d’avoir à m’adresser ne serait-ce qu’un regard. Qu’ai-je fait de mal ? Je suis simplement tombée amoureuse d’un homme. J’ai reçu un courrier d’Erwin pas plus tard qu’il y a dix minutes. « Mon amour. Je n’ai pas été viré, pour l’instant. Ils ne m’ont pas trouvé de remplaçant et grâce à Merlin, personne ne veut de ce travail. Je pense être ici pendant encore quelques temps. Comment va l’enfant ? Tu me manques. »  Quel idiot. Non. Enfin… Je ne suis pas capable de penser correctement. J’ai les nerfs à vif et j’ai été récemment destitué de mon poste de capitaine au sein de l’équipe. Je le retrouverais une fois que j’aurais accouché, c’est ce que l’on m’avait promis. Mais je ne crois plus les promesses. Je suis beaucoup trop méfiante désormais. Comment veux-tu que l’enfant aille, triple buse ? Aussi bien que sa mère. Cet enfant prend toute mon énergie, je n’ai pas la force de faire quoi que ce soit. Rajoutez à ça mes kilos en plus, mon envie de manger des dragées de Bertie Crochue à trois heures du matin ainsi que mes nausées matinales et vous obtenez le dixième de ce que je peux ressentir actuellement. Me débarrasser de l’enfant ? Il est vrai que ce dernier me cause beaucoup de tracas mais… j’ai beaucoup trop de morale pour l’abandonner. Quitte à être la première mère de Poudlard, autant l’être jusqu’au bout et assumer cet enfant. J’aimerais que ce soit une fille. Oui, une jolie petite-fille. Erwin m’a dit qu’il aimerait que ce soit un garçon mais je ne suis même pas certaine qu’il reste à mes côtés encore bien longtemps… Je l’espère. Il m’aime, après tout. Et moi aussi, je l’aime. Nous allons faire des parents formidables, j’en suis persuadée.

25 décembre 1960. Maman est restée dans sa chambre. Elle n’a pas voulu passer le dîner de Noël avec sa baleine de fille. Je ne lui en veux pas. Elle est déçue. Tout comme mon père. Étant un membre important du ministère, il a, pour le moment, réussit à étouffer l’affaire. La Gazette du Sorcier n’est pas au courant mais je sais pertinemment que ce n’est plus qu’une question de temps. Les ménagères sorcières vont bientôt apprendre la terrible nouvelle. Je vois déjà les gros titres : « Elle tombe amoureuse de son professeur et attend un enfant de lui ! » avec une photo de moi en-dessous en train de me cacher des photographes. Cette idée m’a coupé l’appétit et j’ai préféré monter dans ma chambre que d’avoir à affronter le regard lourd de sens de mon père, l’absence de ma mère et le silence pesant. Ils m’aiment, c’est une certitude. Mais ils s’inquiètent tout autant. Et ils m’en veulent. Papa m’a dit que si maman ne se sentait pas bien en ce moment, c’était essentiellement à cause de moi. Il m’a crié dessus pendant dix bonnes minutes avant de se raviser et de se dire que ce n’était peut-être pas une bonne idée. Il m’a demandé ce que je comptais faire de l’enfant. Je lui ai dit que je voulais le garder. Il n’a rien répondu mais j’ai très bien vu que cette idée ne l’enchantait absolument pas. Je ne suis plus leur petite-fille. Je ne suis qu’une inconnue gonflée comme un scroutt à pétard sur le point d’exploser. Erwin ne m’a pas écrit pour Noël. A vrai dire, il s’éloigne de moi. Pourtant, je continue d’espérer qu’il restera avec moi et qu’il assumera son rôle de père. Il a quarante ans. Il est mature, non ? Parfois pourtant, j’ai l’impression de l’être beaucoup plus que lui… J’ai trouvé un prénom à mon enfant. Si jamais c’est une fille, elle s’appellera Calypso. Il ressemble beaucoup à mon deuxième prénom et cela me plaît. Si c’est un garçon, je l’appellerais comme mon père : Matthew. C’est joli, Matthew.

15 janvier 1961. Il est partit. Il m’a laissé tomber. Le directeur l’a licencié un peu après les vacances. Il ne m’a pas donné signe de vie, ne m’a même pas prévenu.  Je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas comment faire. Comment vais-je faire avec cet enfant sur les bras ? Je n’ai même pas encore dix-huit ans. Je suis incapable de réfléchir. Cet homme, Erwin… Comment a-t-il pu me faire croire qu’il m’aimait ? J’ai été bête de le croire. Tout est de ma faute. Lorsque je l’ai rencontré, je suis instantanément tombée sous son charme et… désormais… Je suis seule. Désespérément seule. Mes amies ne me parlent plus. Je ne peux plus jouer au Quidditch pour le moment. Ils ont trouvé une nouvelle préfète-en-chef en attendant que je puisse à nouveau me mouvoir correctement et courir contre les élèves qui enfreignent le règlement. Je n’ai plus rien. Je ne sais plus quoi faire. Selon l’infirmière, je dois accoucher au mois de juin. J’espère qu’elle dit vrai et l’enfant n’arrivera pas avant. J’ai peur. J’ai vraiment peur. La dernière fois que j’ai eu aussi peur, c’était lors de mon arrivée à Poudlard alors que je n’avais que onze ans… Je nourrissais de grands espoirs à cette époque. Mes parents étaient encore fiers de moi. Je n’ai ni reparlé à mon père ni à ma mère depuis la fin des vacances. Ils agissent avec moi comme si j’étais une inconnue et non leur fille. Ce n’est pas un cauchemar et je ne peux y réchapper. Plus le temps passe, plus mon champ d’action rétrécit… Bientôt, je n’aurais plus d’avenir. Ma vie allait être balayée d’un coup par la naissance de mon enfant. Matthew ou Calypso, peu m’importe. Cet enfant allait avoir une vie abominable. Qui voudrait d’une gamine de dix-huit, mère d’un enfant qui n’a pas de père, au magenmagot ? Personne.

18 avril 1961. L’infirmière m’a promis que tout serait bientôt fini. Désormais, je passe mes journées et mes nuits à l’infirmerie. Les professeurs me font parvenir mes cours, je les apprends, je fais mes devoirs, comme tout le monde. Parfois, j’ai l’impression que je suis sur le point d’accoucher. Pourtant, je suis à deux mois du terme de ma grossesse. Peut-être que l’enfant sera en avance ? Je déteste être prise au dépourvue. Pourtant, depuis Septembre, je ne peux pas vraiment dire que tout ce qui s’est passé était prévu. Je ne pense presque plus à Erwin. Quelle idiote d’écrire ça. Je ne peux pas mentir à mon journal intime. C’est comme si je venais à mentir à moi-même. Le professeur Dumbledore est venue me voir récemment, me demandant si j’avais été réellement consentante pendant mon rapport avec le professeur d’Histoire de la Magie. J’ai pleuré. Comme jamais je n’avais pleuré. Il m’a consolé maladroitement, tentant de me baratiner avec de grandes phrases philosophiques. Je lui ai confirmé que j’avais été consentante pendant la… la chose. Il n’a rien dit, se contentant simplement de m’observer pour essayer de déceler un quelconque mensonge ou une quelconque vérité dont il n’aurait pas connaissance. Finalement, il est partit, me laissant à nouveau seule. Je n’ai pas mangé. Je n’ai pas faim. Je sais que ce n’est pas bon pour l’enfant mais… tant pis. Je ne ressemble plus à rien. Les kilos déforment mon corps qui était pourtant si parfait il y a encore quelques mois. Vivement que tout cela soit fini, je n’en peux plus.

19 mai 1961. La nuit a été incroyablement longue. Les premières contractions sont venues très tôt, vers une heure du matin. Personne ne s’y attendait, pas même moi. L’enfant avait un mois d’avance. J’ai été transporté à Sainte Mangouste en toute urgence.  L’accouchement a été rapide et simplement, pas une seule complication. Si vous saviez à quel point elle est magnifique. Car oui, c’est une fille. Calypso. Ma fille. Mes parents sont venus me voir. Ma mère semblait heureuse. Elle a même accepté de prendre sa petite-fille dans ses bras. Mon père m’a serré contre lui et m’a dit que j’avais bonne mine. J’ai souris à sa remarque mais je n’ai rien répondu. Ma mère semblait comblée. Mais ils ont très rapidement remis l’enfant à une infirmière, déclarant qu’ils avaient  à me parler. J’ai tout de suite su ce qu’ils voulaient me dire. « Tu ne peux pas la garder, ma chérie. Un brillant avenir t’attend. Tu n’as que dix-huit ans. Comprends-tu ? »  A affirmé mon père, les larmes aux yeux. Je suis d’abord restée sous le choc puis j’ai crié, pleuré et j’ai finalement accepté leur décision, imposant mes conditions. Je voulais la faire adopter en Ukraine, dans une petite ville non loin de Kiev. Je voulais qu’elle vive là où j’étais née, là où je n’avais moi-même pas vécu bien longtemps. Elle devait connaître ses origines. Je voulais qu’elle ait une chance de s’en sortir, de voir la vie sous un bien meilleur jour que moi. Elle le méritait. Mon père m’a ensuite annoncé que la Gazette du Sorcier avait décidé de rédiger un article sur moi, à mon insu. Tout comme celui d’Avril dernier. Celui-ci m’avait profondément blessée. Le titre était incroyablement vexant. Le contenu n’était pas mieux. « Elle a longtemps tenté de le cacher mais le bedon rond de la Serdaigle Elvira Bates a commencé à faire parler de lui. Nous n’avons encore aucune idée de ce que le corps enseignant pense de cela mais il est certain que cela n’est pas habituel dans la prestigieuse école de magie. Inutile de dire que si elle veut garder son enfant, elle ne pourra certainement pas poursuivre ses études dans cet internat. Nous vous tiendrons au courant de toute avancée dans cette histoire. »  Je quitterais l’hôpital demain, mon enfant dans les bras. Ma Calypso. L’abandonner me brisait le cœur. Avec mon père,  nous avions convenus que je devais la laisser à l’orphelinat avant qu’il ne soit trop tard, avant que je ne m’y attache trop. S’il savait à quel point je l’aimais déjà.

Sur la page suivante du journal intime d’Elvira Bates, l’on peut apercevoir un article découpé dans la Gazette du Sorcier, collé grâce au sort de Glu Perpétuelle. Sur celui-ci l’on peut apercevoir une photo de la jeune Elvira à l’âge de dix-huit ans, sortant de l’hôpital Sainte-Mangouste, un enfant dans les bras. L’article porte le titre suivant : « La maman de Poudlard a donné naissance à une petite fille. »

21 mai 1961. Aujourd’hui, je ne suis plus une mère. Elle n’est plus à moi et cela me brise le cœur. Mes parents m’ont assuré que c’était la meilleure chose à faire, que grâce à cet acte courage, j’allais pouvoir avoir un avenir radieux et que tout cela ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Je suis persuadée qu’ils ont raison. Pourtant, je ne parviens pas à la sortir de mon esprit. Son prénom me revient sans cesse. Je sens encore ses petites mains sur mon visage, son air innocent. Mon cœur se brise un peu plus à chaque minute qui défile sans elle. Ce soir, nous dormons à l’hôtel. Demain, je rentrerais à Poudlard et la vie reprendrait son cours. Je reprendrais mon poste de Capitaine de l’équipe de Quidditch. Je redeviendrais Préfète-en-Chef comme on me l’a promis. Mes parents seront à nouveau fiers de moi. Mes amies me parleront à nouveau, comme si rien ne s’était passé, comme si je n’avais jamais donné naissance à une petite-fille. Finalement, l’histoire se tasserait. Tout le monde oublierait. Sauf moi. Comment suis-je censée oublier mon enfant ? Comment suis-je censée oublier la chose la plus importante à mes yeux ? De plus, ma baguette magique a cessé de fonctionner. Elle refuse de lancer quoi que ce soit. Même le plus simple Lumos semblait être une épreuve pour elle. Je ne comprends pas. A vrai dire, je ne comprends plus rien. Et c’est le comble pour une Serdaigle.

Après cela, Elvira Bates a tout simplement cessé d’écrire sans son journal intime, préférant ne pas avoir à relire ces pages pour ne pas se souvenir à quel point l’abandon fut douloureux. Elle se reconstruit doucement au fil des années. Lorsqu’elle apprit que l’homme dont elle avait été amoureuse, le père de Calypso, l’avait abandonné pour s’occuper d’un autre femme. Son enfant. Celui qu’il avait eu avec une moldu. Depuis ce jour, par principe, la professeur de Justice Magique déteste la famille Clarke. Peinant à se reconstruire, il lui a fallu beaucoup de temps pour devenir celle qu’elle est actuellement : certains disent que c’est une mégère, d’autres disent que c’est une femme incroyable et qui a un avenir radieux devant elle. A ses vingt-trois ans, lors qu’elle eut fini ses études de Justice Magique, la jeune femme fut engagée au Ministère de la Magie entant que greffier pour le magenmagot. Puis finalement, douze ans plus tard, elle travaillait au sein de la cour de Justice Magique, y occupant une place importante malgré le fait qu’elle ne soit que sang-mêlé.

1er Septembre 1979.  Poudlard. Voilà longtemps que je n’y suis pas revenue. Depuis mes vingt-trois ans. J’en ai actuellement trente-six. Cela fait dix-huit ans que je n’ai pas écrit dans ce journal. J’ai pourtant ressentit le besoin d’y écrire à nouveau lorsque je suis arrivée à l’école. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être à cause des souvenirs qui me hantent. J’ai immédiatement pensé à elle. A celle dont je préfère taire le nom tant elle m’a apporté d’ennuis. J’ai été engagé par Dumbledore en tant que professeur de Justice Magique, c’est un honneur pour moi. J’espère être à la hauteur. Il est même certain que je le serais. Après tout, je travaillai jusqu’à il y a peu à la cour de Justice Magique. Tout va bien se passer, j’en suis persuadée. Je n’ai pas le moindre regret. Je ne suis pas triste.



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par Invité, Mer 15 Jan - 0:05 (#)
MAMAAAAAAAAAAAAN Twisted Twisted Twisted Twisted Twisted Twisted 
MAMAMAMAMAMAAAAAN FJDSKLFJDSLKFUOIOPZFJEZIOPDLJSDKLQJQDQKLSJDQSLKDJSQKDLSQDS  Han! Daengelo Youpi Haww Hug 
maman Potté

breftusaisquejetevénèretoutçatoutçamercimercimercimercimerci
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par Invité, Mer 15 Jan - 0:09 (#)
MA FILLE. :twisted:Est-ce que t'as de bonnes notes au moins ? :hen:Tu te protèges ? Non parce que je suis trop jeune pour être grand-mère. Quickvafermer

MERCI, MERCI, MERCI d'avoir créé ce scénario. Chou


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par Invité, Mer 15 Jan - 0:11 (#)
Robert47cm Meredith te mate déjà
Re-re-re-re bienvenue chérie Daengelo
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par Invité, Mer 15 Jan - 0:12 (#)
Qu'elle range ses yeux celle-là. Hen ! quelleviennetouchercestbeaucoupmieux Pantémort
Merci mon amour. Chou
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par Guest, Mer 15 Jan - 0:26 (#)
Re-bienvenue parmi nous Daengelo
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par Invité, Mer 15 Jan - 0:28 (#)
Merci. Haww
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par Invité, Mer 15 Jan - 0:29 (#)
Nataliiiie Brille Re bienvenue ! hihi
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par Invité, Mer 15 Jan - 0:30 (#)
Meeeerci. Brille
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par Le Choixpeau Magique, Mer 15 Jan - 0:45 (#)
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