Une jeune mordue, plutôt fière, assez prétentieuse, s'était rendue avec des amies dans un bar de Londres. Elle avait environ une vingtaine d'années et avait été élevée à la dure, parmi drogue et autres substances illicites. Cette jeune femme ne connaissait que cela et n'était que cela. Pourtant, elle était étonnante. Elle semblait de façon permanente de mauvaise humeur, sauf lorsqu'elle abordait un jeune homme dans le but qu'ils se retrouvent dans son lit le soir même. Ce soir là, elle se mit à parler avec un homme charmant et courtois, mais donc le regard sur les formes avantageuses de la femme ne trompait pas. Cet homme était un sorcier de sang mêlé qui aimait beaucoup s'amuser. Il se rendait souvent dans les bars moldu, y trouvant une ambiance bien différente des pubs des sorciers. La jeune femme avec qui il parlait était fort sympathique et avait beaucoup de connaissances, ce qui plaisait au sorcier, qui vivait parmi les moldus depuis assez longtemps pour ne pas être dérouté par leur société.

Il arriva, ce soir-là, ce qu'il devait arriver. Le jeune homme convia la femme chez lui et l'amena dans son lit pour le reste de la nuit. Leur relation n'eu pas été plus loin. Cependant, une surprise les guettait : la jeune femme était enceinte du sorcier. L'homme disparu alors dans la nature avant même que le petit garçon soit né. Elle nomma son fils Hayden, en l'honneur de son propre frère décédé et Louan Cooper, en l'honneur de son père disparu. Si elle avait su, elle en aurait probablement décidé autrement.

Ce fils, c'est moi. Ma mère, à ma naissance, louait un appartement dans le quartier pauvre de Londres. C'est à cet endroit que j'ai grandi. Ça n'a pas été facile, mais je n'ai plus la même vie, désormais. Mais commençons par le commencement. Je suis le plus vieux d’une famille de six enfants, tous de pères différents. C’est pour vous dire comment est ma mère. Il faut dire qu’elle n’a pas été chanceuse, les hommes qui ont fait partie de sa vie n’étant pas les plus brillants. Ce n’est pas que par un seul homme qu’elle a reçu des coups et en fait, moi non plus. J’ai donc deux jeunes sœurs et deux petits frères. La sixième, c’était une jeune fille charmante, souriante et pleine de vie, jusqu’à ce qu’elle tombe malade. Elle n’avait même pas encore fêté ses un an. Elle n’a pas survécu. Mes deux jeunes frères, je tuerais celui qui les touche. Mes sœurs en ont assez de ma mère qui les couvre. Elle voulait des filles, cette folle. Heureusement, elle a arrêté d’essayer après la mort de Lily. Pour mon père… chez moi, on se passe de nos pères, et c’est mieux comme ça.

Je parle d’eux, mais c’est mon histoire que vous voulez savoir, hein? Je ne parle pas de moi habituellement, je n’aime pas faire ressortir ces vieux bouts de souvenirs, c’est douloureux, vous savez? Je n’ai pas eu la vie facile, je suis un gosse des rues quoi, je ne suis pas un mec facile d’approche. En même temps je comprends, et pour vous je vais faire une exception. J’ai besoin de vous, que je le veuille ou pas. Bon, c’est d’accord, ça commence mal, je vous préviens. Donc mon père fait un enfant a ma mère. Je suis son premier, comme je l’ai dit plus tôt. Dès qu’il se rend compte qu’elle est enceinte, il se barre. Il refera quelques apparitions dans ma vie, mais sans plus. Le gros morceau avec lui est arrivé il y a à peine un an, je vous en parlerais plus tard. Au départ, ma mère a voulu m’abandonner. Ça aurait peut-être été mieux pour moi. J’ai vécu presque toute ma vie avec les mecs à ma mère, tous des fous. Il y en a un, j’étais assez jeune, le père de ma sœur, il me détestait, ne me demande pas pourquoi, j’étais un vrai monstre. Comme quoi les coups qu’il me donnait ne réglaient absolument rien. Vous savez, cet homme a essayé de me noyer dans de l’eau glacée.

J’étais, comme je le dis, un véritable démon. Ma mère ne pouvait me quitter des yeux trop longtemps, la pauvre. En même temps, c’est bien elle qui m’a élevé, non? Je lui ai mené la vie dure. Je n’ai pas envie de m’étendre sur ma vie non plus. Je vais tout de même vous parler de mon meilleur pote. On faisait tout ensemble, toutes nos conneries, toutes nos folies, tout, peu importe où nous allions, peu importe comment on vivait. On était toujours ensemble, de véritables frères. On se connaissait depuis toujours! On avait cette même merde dans notre vie qui nous rassemblait. Je me faisais souvent appeler « mains collantes » à cette époque. Tout ce que je touchais, je le ramenais. C’était comme un jeu, j’étais habile et dès que j’entrai dans un commerce, j’en ressortais les poches pleines. Cobe était mon plus grand allié. Je l’adorais, ce mec. Et il me manque. C’est con qu’il soit mort comme ça. Ça, je n’aime pas en parler. Je préfère parler des bons moments. Ce n'est pas pour le garder en vie, ce qui est fait est fait, il ne reviendra jamais. Non. C’est simplement pour ne pas oublier.

De l’autre côté, j’ai vu mon père aussi. Il habite en Écosse, ce fou. J’ai été le rejoindre pendant neuf mois. Il se servait de moi, il me faisait chier, quoi. Mais pour la première fois de ma vie, j’avais un père. Ça fait mal quand on réalise à quel point son père est un trou du cul. Tout ça pour dire que je n’ai pas trop envie de parler de ce mec. Je ne l’aime pas. C’est mon père, mais je le déteste. Je ne saurais pas dire pourquoi il me manque. Car si je viens à le revoir, c’est dans son sang que j’irais chercher ses excuses. Sans hésitation.

Naturellement, à onze ans, j'ai reçu la lettre de Poudlard. Ma mère n'y a rien comprit, et moi non plus. Finalement, je suis quand même entré à l'école des sorciers, sans trop comprendre le monde dans lequel je venais de débarquer. J'étais un sang-mêlé, par mon père, mais je ne connaissais rien au monde des sorciers. J'étais une véritable peste, mais je réussis tout de même à devenir plus sage. Les punitions n'étaient pas les mêmes a Poudlard que celle que j'avais connu dans mon enfance, et elles s'avérèrent beaucoup plus efficaces que ce que j'avais autrefois subit. En quelques mois, ils réussirent à m'assagir en classe. Pourtant, dès que les cours se terminaient, je devenais une peste. J'adorais particulièrement les potions, la défense contre les forces du mal et la métamorphose. Lorsque j'aime quelque chose, je m'y donne à fond et je réussis. Alors que mes notes étaient à peine passables dans les autres cours, j'obtins facilement mes B.U.S.E. dans ces trois matières, avec des « optimal ».

Ce fut le Quidditch qui me sauva ensuite la vie. Étrange, peut-être, dit ainsi, mais c'est ce qui me donna la force de continuer. C'est à l'été entre ma septième année et mon départ dans le cursus secondaire que mon meilleur ami est mort. Cobe. J'y pense et j'ai des frissons. Il est mort. Alors que j'étais à côté de lui, dans son auto. Cobe est un moldu, et si je revenais autrefois à la maison dès que possible, c'était pour lui. Il était comme mon frère. Le Quidditch me sauva donc, me permettant de m'évader lorsque la pression éait trop grande.

Suite à mes A.S.P.I.C. assez bien réussis, je dois l'avouer, j'ai été accepté dans le cursus secondaire en offensive magique, surtout pour mon talent en défense contre les forces du mal, je suppose. Peut-être également grâce à mes talents en métamorphose et en potion, qui sont, bien entendu, mes cours secondaires. Suite à la mort de mon frère d'âme, le monde des moldus me semblait tout particulièrement sans intérêt, d'où mon choix de poursuivre mes études. Pourquoi aller en offensive magique? Difficile à dire. Mon choix se porta sur ce qui se rapprocha le plus de mes compétences, de mes facilités et de mes objectifs dans la vie. Je crois que tout est là.

Oh, j'en oubliai presque Fang! Fang, c'est mon patronus, un petit fennec qui prend parfois la forme d'un manul, c'est-à-dire un chat de pallas. C'est le seul à qui je peux parler en toute liberté de mon passé, ou de Cobe. C'est le seul qui me comprend. Il me connait mieux que personne et ma relation avec lui m'a énormément aidé à remonter la pente. Il est apparu à un moment critique de ma vie, au moment où j'en avais le plus de besoins. Il a été ma seule raison de rester en vie, a ce moment.