Même en tant que né-moldu, j'ai beaucoup vécu dans la jalousie pour mon petit frère. Il se prenait pour le chef, prenait les parents dans son camp, me laissant chargé de toute les corvées qui pouvaient décourager ma mère. Et pourtant, les jours pendants lesquels mon frère n'était plus à la maison, me donnaient l'envie de le pleurer. Quand je pense à ce jour, tous ces moments, je les appelle les blessures du passé, car il existait des moments où je m'amusais, rigolais, bien avec lui. Cet après-midi là, nous faisions une course à vélo autour du lac près des prés de notre oncle. Comme d'habitude, j'étais devant et je n'avais pas remarqué que son vélo vert vif avec déraillé dans l'eau et qu'il ne savait pas nager. J'étais seul et ma peur de l'eau me permit seulement de crier des appels à l'aide à la place de plonger. Malheureusement, personne ne vint et mon valeureux frère était au fond du lac, ne bougeant plus un doigt de pied ou de main.

Depuis le vingt-et-un novembre, ma mère avait fini par me forcer à aller dans un club de natation, qui était pour moi une vraie torture. Je me retrouvais avec les enfants de six ou sept ans et moi, à dix ans, j'avais des flotteurs, des planches partout sur le corps. Evidemment, il fallait que le bord glissant me laisse une marque, afin de pouvoir bien me souvenir de ce qui m'était douloureux. Je sortais des vestiaires, d'une démarche pas très droite, laissant mes orteils baignés dans les flaques d'eaux. Il fallut, bien sûr, que mes amis me fassent une peur bleue par derrière et que, sous le coup de la surprise, je glisse sur ce qui me paraissait du béton. J'avais mal au crane, je ne savais pas que j'avais un crin, pourtant les larmes coulaient quand même à flots. Mon entraîneur m'avait emmené dans les douches, rinçant ma plaie pendant que le directeur de la piscine appelait une ambulance.

Après le divorce de mes parents, j'avais décidé de rester avec ma mère. Pourquoi ? Bonne question, mais je pense que c'est parce que mon père allait à l'autre bout du monde et que me réhabituer à l'Angleterre aurait été un défi insurmontable. Pourtant, aujourd'hui, j'étais bien obligé d'y retourner car cette lettre expliquait bien des choses. Comme cette fois où un mur invisible c'était dressé entre moi et le loup brun. Comme cette fois où un imbécile de provoqueur c'est retrouvé de l'autre côté de la limite de l'école, comme par magie, alors qu'il voulait me donner des coups un peu partout. Mais je ne regretterais jamais ce voyage qui a permis de changer ma vie. Qui aurait imaginé que posséder un hibou, une baguette, des livres dont il te fallait des années et des années d'études pour réussir à faire ce qui y était indiqué. Mais dès mon premier pas dans le chemin de traverse, je sus que je me sentirais mieux à Poudlard qu'avec les modlus.

Toutes ces années passées à Poudlard on fait de moi un vrai débile. Néanmoins, j'ai d'autres rêves tel que devenir joueur de quidditch, même si je ne joue pas très bien, défendre le bien contre le mal et peut-être, j'ai bien dit peut-être me trouver une petite amie sans être mis à l'écart de mes amis.