Hôpital sorcier de Bulgarie. Chambre d’accouchement. Plum, 0 Ans, Iljana 6 ans, Serena 8 ans.Dans l’hôpital sorcier de Bulgarie, entouré par l’amour de son père Arandjel Danis Warshawski, Serbe de naissance, et de sa mère Kally Skeeter-Warshawski, anglaise de naissance, naquit un bébé. Il était le Cadet de la famille avec deux sœurs plus âgées que lui, Iljana et Serena.
Et à vrai dire il fut une surprise. Ses parents étaient sur d’avoir une nouvelle fois une fille aussi, quand il fut mis au monde ils se retrouvèrent comme deux ronds de flancs avec un petit garçon inattendu et un Medicomage surbooké les pressant pour inscrire le nom de l’enfant sur les documents officiels.
Kally s’amusait toujours beaucoup à raconter régulièrement lors des soirées comment son mari, hébété, n’avait put que murmurer
«_Heu…Elle…heu… Plume. » Plume étant le nom qu’ils souhaitaient donner à leur fille. En effet avec les deux premières survoltées, leur mère avait bien espéré pouvoir influencer le caractère de son enfant en lui donnant ce nom, et en faire ainsi un bébé plus calme que les deux ainées.
Le médicomage ne s’étonna de rien et se contenta de noter le nom sur le parchemin. Plus tard, quand il fut revenu de sa surprise, le père catastrophé ne put que se rendre au ministère Bulgare pour tenter d’arranger les choses. Malheureusement il ne réussit qu’à retirer le « e » du premier prénom et rajouter le second prénom, les fonctionnaires Sorciers ayant été intraitable.
Plum Meryon Warshawski vit ainsi le jour, le 31 Mars 1960.
Et il ne cessa jamais d’étonner ses parents.
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Domaine WarshawskiPlum, 1 An et demi, Iljana 7 ans, Serena 9 Ans. Une journée de l’année des 1 ans du jeune garçon, Lady Warshawski parcourait les couloirs du manoir appartenant à la lignée de son mari plus vite qu’elle ne l’avait jamais fait, le petit garçon dans les bras.
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« Aran’ ! Aran’ où es tu ? Aran’ viens vite c’est incroyable ! » La voix exaltée de son épouse retentit jusqu’aux oreilles du chef de famille et celui-ci jaillit hors de son bureau, l’inquiétude le faisant trembler.
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« Enfin Kally que se passe-t-il ? Qu’est ce qu’il te prend de hurler ainsi dans les couloirs ? Tu vas déranger les filles ! » Iljana,7 Ans, et Serena, 9 ans étaient actuellement en plein cours avec leur tuteur respectif.
Mais la femme se contenta d’un grand sourire, et lui tendit le bébé aux mèches brunes.
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« Parle lui. » _
« Que je… Quoi ? » _
« Parle lui te dis-je ! Vas-y ! » _
« Mais… » Il observa le bébé qui le regardait de ses grands yeux vert d’eau. La teinte très claire venait de son épouse, il l’avait toujours trouvé magnifique.
« Mais que dois-je lui dire ? » _
« Demande lui son nom. » A ses mots il fronça les sourcils. A quoi jouait sa femme ? Il était trop jeune.
Secouant la tête, il obtempéra cependant. Que ne ferait-il pas pour lui faire plaisir.
Saisissant délicatement le bébé, il le cala contre lui.
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« Hello mon grand. Comment t’appelles-tu ? » Les yeux clairs le fixèrent soigneusement, comme s’il cherchait à graver les traits de son père dans sa mémoire. L’homme s’agita avec nervosité, il se sentait toujours gêné sous ce regard perçant. Il se souvenait bien des premières années de ses filles, et jamais elles ne l’avaient fixé comme ça. Alors qu’il allait se tourner vers Kally pour lui signaler que rien ne se passait, la voix clair et enfantine du bébé retentit.
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« ‘Lum Wa’shaw’ki. »Il se figea et tourna un visage incrédule vers l’enfant. Qu’il sache dire son prénom encore, il voulait bien : Les deux adultes et ses sœurs l’appelaient ainsi tout le temps après tout, mais son nom de famille ? Il était trop jeune pour être mis en présence d’étranger et n’avait dès lors que rarement l’occasion d’entendre leur nom de famille.
Il n’eut pas le temps de s’inquiéter, la Lady du manoir récupérant rapidement le dernier né avec un cri exalté. Haussant les épaules d’un air défaitiste, il se laissa contaminer par la fierté toute parentale qui les envahissait.
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Domaine WarshawskiPlum 6 Ans, Iljana 12 ans, Serena 14 ans. Le manoir était en ébullition. Le cadet de la famille, le jeune Plum, avait échappé à la surveillance de son Elfe de maison. Celui-ci, horrifié, avait réussit à expliquer, entre deux fracassements de tête contre le mur, qu’il avait accompagné son petit Maitre dans la salle de jeu, avait transplané le temps d’allez lui chercher un livre qu’il aurait oublié dans sa chambre, et quand il était revenu dans la salle, le petit maître n’était plus là. Evaporé !
Immédiatement tous les Elfes du domaine avait été lancé à sa recherche et le moindre recoin était fouillé avec soin : Le parc, la roseraie, la rivière qui traversait leur terre, le manoir. Tout fut fouillé.
Les parents en étaient même venu à penser qu’il s’agissait d’un enlèvement et ses sœurs furent misent à l’abri sous la surveillance d’une partie du personnel.
Le petit garçon fut finalement retrouvé plusieurs heures plus tard, lové sur un fauteuil poussiéreux, observant avec fascination une très ancienne tapisserie de famille dans l’une des parties du manoir laissé à l’abandon.
Il laissa sa mère en pleurs le prendre dans ses bras, l’étouffant presque, et demanda avec une innocence sincère si les personnes représentées sur la tapisserie étaient réellement des ancêtres de leur famille, comme indiqué dans la légende.
Il ne comprit pas vraiment pourquoi ses parents échangèrent un regard confus.
Il ne savait qu’il n’était pas normal pour un garçon de son âge de réussir à lire de l’ancien Serbo-Croate. Pourtant le livre qu’il avait trouvé dans la bibliothèque de son père, et qu’il avait oublié dans sa chambre ; Lasy l’avait-t-elle retrouvé d’ailleurs ? ; expliquait très clairement les bases de la langue. Cela avait alors été facile de compiler les différentes données inscrites dans sa tête, de les comparer avec les symboles de la tapisserie, et ainsi comprendre ce qui était écrit.
Il ne fut plus jamais laissé sous la surveillance d’un seul Elfe de Maison. Ce qui ne l’empêcha pas de se perdre à nouveau dans le manoir, au grand désespoir de ses gardiens.
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Salle d’étude du Manoir. Serbie. Plum 8 Ans, Iljana 14 Ans, Serena 16 ansLe jeune garçon était assis à un pupitre une plume à la main, concentré à l’extrême sur son parchemin alors qu’il écrivait avec soin la leçon que lui dictait son tuteur. C’était l’impression qu’il donnait, en tout cas.
Ses mèches brunes se dressaient joyeusement sur sa tête et il avait encore des airs de ce bébé qui faisait la fierté de sa famille. Son regard, par contre, avait toujours cette tendance à rendre mal à l’aise n’importe qui. Il n’avait en effet pas perdu cette habitude de scruter les gens comme si il souhaitait tout connaître d’eux d’un seul coup d’œil.
La porte de l’étude s’ouvrit sèchement sans que le garçon ne fasse mine de l’avoir remarqué, et sa mère entra en silence dans la pièce.
Elle observa un instant son cadet, son bébé, avec un air songeur inscrit sur le visage. Puis elle se tourna vers le professeur qui continuait de débiter son cours avec l’air ravit de celui qui a trouvé l’étudiant parfait.
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« Professeur Valamir ? Les Elfes m’ont signalé que vous auriez dut finir votre cours il y a une demi heure… » Le professeur sursauta et tourna un regard intrigué vers la maitresse de maison.
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« Lady Warshawski ? » Il n’avait visiblement pas entendu son arrivée, et il agita sa baguette d’un léger mouvement, marmonnant le sortilège du temps.
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« Il est déjà 14 h 30 ? Mais… Je ne me suis pas rendu compte que le temps était passé si vite depuis ce matin… » _
« Excusez-moi ? Depuis ce matin ? N’avez-vous donc pas fait de pause à Midi, comme précisé dans votre contrat, afin que mon fils puisse se nourrir ? Êtes-vous en train de me dire que vous avez gardé mon enfant pendant des heures assis sur cette chaise sans le laisser se reposer ? » Le ton de Kally montait dangereusement et l’on commençait à apercevoir son tempérament flamboyant.
L’homme dut comprendre le danger car il s’inclina brièvement.
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« Je suis désolée Milady, croyez moi ! Votre Fils n’a signalé à aucun moment qu’il avait faim, et comme il était très intéressé par mon cours, je n’ai pas vérifié l’heure. Je suis vraiment désolé, cela ne se reproduira plus. » _
« Il y a fortement intérêt mon ami, car c’est bien plus que votre salaire que vous risquerez. Disposez. » Immédiatement l’homme s’inclina une nouvelle fois et déguerpit à toute vitesse sans même chercher à rester digne.
Soufflant fortement, la femme se retourna vers son fils et marqua un temps d’arrêt. En effet, nullement perturbé par le congé brusque de son professeur, celui-ci continuait tranquillement d’écrire sur son parchemin. Inquiète, elle s’approcha de lui.
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« Chéri ? N’as-tu pas faim ? Le Professeur Valamir est parti, tu sais. Tu peux arrêter d’étudier… » Surpris le garçon releva les yeux vers sa mère, et durant un bref instant les deux regards vert d’eau se croisèrent. Puis il retourna son attention vers son parchemin. Il laissa sa mère le lui retirer et l’observer.
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« Mais… Tu ne devais pas voir ta leçon sur l’histoire de la magie aujourd’hui… ? Pourquoi est ce que tes notes portent sur les bases magiques ? Plum ? » Le petit homme haussa les épaules, un sourire tranquille aux lèvres.
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« C’est la leçon que j’ai vu hier, je voulais la recopier sur du parchemin. Est-ce que les Elfes servent toujours à manger ? J’ai faim en fait. » Sa mère l’observa un moment, incrédule, puis se tourna vers le pupitre où ne se trouvait absolument aucun livre portant sur le sujet. Et pourtant de ce qu’elle avait rapidement lut, tout était bon. Il avait recopié l’entièreté de sa leçon… De tête ?
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« Maman ? » _
« Oui. Oui les Elfes servent toujours à manger. Viens je t’accompagne. » Et ils quittèrent la pièce, le plus jeune serré contre sa mère qui gardait une mine inquiète.
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Parc de Belgrade, Monde Moldu. Plum 9 Ans, Iljana 15 ans, Serena 17 Ans. Plum était tétanisé. C’était le mot. Il le savait, il avait lut la définition. Tétanisé : Provoquer des Tétanie, contractures des muscles. C’était ce qui lui arrivé. Il était figé, ses muscles crispés. Terrorisé.
La journée avait pourtant bien commencé pour le jeune garçon. Il était dans un parc, un parc Moldu dans lequel il se rendait avec sa famille de temps en temps. Ses parents n’avaient rien contre les Moldus, à partir du moment où ceux-ci ne les agressaient pas.
Il était dans ce parc, avec sa famille. C’était l’été. D’habitude il s’amusait bien dans ce parc. Il parcourait le chemin qui entourait la zone de jeu, s’amusant à reconnaitre les arbres grâces à leur écorce, à leur feuille. S’amusant à reconnaître chacun des animaux qui vivaient ici grâce à leur trace dans la poussière. S’amusant à détailler les gens.
Mais là il ne s’amusait plus du tout. Il avait étudié, tout récemment, l’histoire des Moldus. Les Guerres multiples qu’ils avaient traversées, les morts par centaine, par milliers. Les tortures. Il y avait des images, des photos et des gravures représentant des véritables horreurs, et elles étaient imprimées dans son esprit, dorénavant.
Les Moldus étaient des êtres horribles qui n’hésitaient pas à faire souffrir leurs propres enfants. Leur frère. Leurs voisins. Et pourquoi ça ? Parce qu’ils étaient différents. Simplement parce qu’ils étaient différents. Que feraient-ils s’ils découvraient un jour les sorciers ? Comment le tortureraient-t-il ?
Les Moldus le terrorisaient. Et il était entouré de Moldu. Ils allaient lui faire du mal. Il allait surement l’enfermer dans un camp. Peut être l’étudier. Peut être le découper en morceau. Le gazer ? Il avait lut des choses horribles. Il avait l’impression de voir des corps décharnés tenter de s’échapper d’une pièce hermétiquement close dans laquelle un gaz mortel était diffusé. Il les voyait griffer les murs, griffer les portes. Il les voyait souffrir puis mourir. Encore, et Encore.
Une main le toucha soudainement, un autre enfant. Un Moldu. Un Monstre.
Il hurla.
Et l’enfer se déchaina sur le parc tranquille situé au cœur de Belgrade. La magie instinctive du jeune garçon éjecta l’enfant Moldu au loin et se mit à tourbillonner avec violence autour de lui. Toujours hurlant, il s’effondra au sol et se pris la tête entre les mains. Ses cris se tarirent alors pour laisser place à des gémissements terrifiés, et des supplications. Ils suppliaient non pas pour que les images cessent de défiler dans sa tête, mais pour que les bourreaux cessent de torturer les victimes. Pour lui il n’était plus dans le parc, il était dans ce camp, avec les déportés. Il était dans la chambre à gaz, il était dans les fours, il était partout, dans tous les endroits que son cerveau avait enregistré malgré lui. Dans tous les endroits où les Moldus avaient fait des horreurs.
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« S’il vous plait… Arrêtez… laissez les sortir… Je vous en prie… Arrêtez… ce sont des enfants… non… Non ! » Il hoquetait, il étouffait, la fumée des fours le prenaient à la gorge. Désespéré il tenta d’agripper les gens, de les sortir de là, de les aider. Rien n’y faisait, les images qui passaient devant ses yeux ne semblait jamais vouloir être saisit. Il ne pouvait rien faire. Ils allaient tous mourir. Il allait mourir.
Les supplications entrecoupées de pleurs déchirants ne purent être interrompues par personne, et ce fut 10 longues minutes que les parents, angoissés mais protégés par leur magie, durent attendre. 10 Longues minutes à voir leur enfant agoniser d’une mort lente et douloureuse. Une mort qui n’était pas la sienne. Et enfin le cerveau de l’enfant épuisé lâcha prise, et le fit sombrer dans une inconscience bienfaitrice. Sitôt la magie instable évaporé, ils se jetèrent sur leur progéniture, attrapèrent les deux ainées et transplanèrent tout de suite après, ne laissant derrière eux que le chaos d’un parc dévasté par la magie d’un enfant terrorisé qui en savait trop pour son âge.
Chambre d’Hôpital, Quelque jours plus tard. Des sons vagues parvenaient aux oreilles du jeune garçon. Des voix ? Peut être. Il avait l’impression que son cerveau ne fonctionnait plus. Tout était vide. Il n’y avait plus ces dizaines d’informations qui le traversaient normalement à chaque seconde.
Plus rien.
Du vide.
L’angoisse le gagna alors, et il se mit à paniquer, s’agitant violement sur son lit. Il n’eu pas conscience des présences qui fourmillaient soudainement autour de lui, ni de la potion que l’on força dans sa gorge. L’inconscience le reprit contre lui.
~Few Hours Later ~
Nouveau réveil. Il avait l’esprit plus clair. Il lui semblait qu’il touchait du doigt certaines de ses anciennes connaissances, mais dès qu’il pensait en attraper une, elle s’échappait à nouveau.
Des voix. Encore. Plus audible.
_
« …va-t-il.. ? » _
« … éveillé… Panique… Incontrôlable…. Potion calmante…forte dose » _
« ….s’en remettra… ? » _
« ….attendre… » Il laissa son esprit sombrer à nouveau.
~Plus tard~
Il était conscient. Peut être. Il n’en était pas sur. La seule chose dont il était sur, c’est qu’il n’était pas seul. Il y avait des voix. Beaucoup de voix.
_
« …oit l’emmener ! » _
« Hors de …ion ! Reste .. ci ! Un accident ! » _
« Il est… gereux ! » _
« … Magie …tinctive ! … accidentel. …. C’est défendu ! » _
« Défendu ?! C’était des enfants de Moldus, que vouliez vous qu’ils lui fassent ? » La voix avait haussé le ton. Elle lui martelait le crâne. Il avait mal… « Il y a eu des morts, Lord … » _
« Vous ne le prendrez pas. Vous savez que vous ne pouvez pas l’inculper, il est mineur, n’a pas de baguette, c’est sa magie qui a agit, pas lui ! Vous n’avez aucun droit ! » _
« …verrons cela… » Le silence. Enfin.
~Few hours later. Again~
Cette fois, il se sentit beaucoup plus clair. Il n’avait pas la force d’ouvrir les yeux. Pas encore. Mais il SAVAIT que ce n’était qu’une question de temps. Il avait trouvé un livre de médicomagie de base un jour où il trainait dans la bibliothèque paternelle, encore. Il n’avait pas tout compris, il n’avait pas encore les connaissances suffisante, mais il se souvenait. Ses forces allaient lui revenir. Comme ses souvenirs le faisaient peu à peu.
Et les voix étaient toujours là. Elles ne le laissaient pas tout seul dans cette chambre. Il réussit enfin à associer les voix à sa famille. Il se souvenait qu’il avait une famille. Tout lui revenait doucement.
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« Qu’ont donné les nouveaux examens ? » Son père. Une voix assurée, grave, toujours contrôlée. C’était cette voix qu’il entendait quand il cauchemardait la nuit. C’était cette voix qui le rassurait._
« Rien de nouveau, Lord Warshawski, j’en ai peur. La perte de contrôle a totalement vidé ses réserves magiques, mais elles se remettent doucement. Quand à ce qui à déclencher ceci… Je suis désolée de vous annoncer que nous n’en savons pas plus. » Une voix de femme. Médicomage sans doute. Longues années d’études les Médicomage. Très dur. Beaucoup de mérite. Courageux._
« Mais si vous, vous ne savez rien, vers qui doit-on se tourner ? » La voix de sa maman. Toujours là quand ça ne va pas, toujours là pour redresser les choses. Impétueuse. Aimante. Prête à tout pour eux. Toujours. _
« Madame… » Un soupire. Pas très rassurant. Elle devait être fatiguée. Les Médicomage n’étaient pas censés ne pas être rassurant. « Il est possible… moi et mes collègues avons envisagé que peut être… » Ho. Pas bon. _
« Allez vous parlé oui ou non ? Qu’attendez-vous ? Que l’on vous supplie ? » Serena. Leur ainée. Toute aussi flamboyante que sa mère. Toute aussi impétueuse. Protectrice. _
« Calme toi chérie. » _
« Père… » _
« Excusez moi, vous avez raison. La situation n’est pas simple, mais nous avons fait quelque recherche. Il est possible que la maladie dont souffre votre cadet ne soit pas d’origine sorcière. » Un grand et lourd silence. Dehors et dans sa tête. Pas sorcière ? Si ce n’était pas sorcier, alors c’était… Moldu.
Son corps se raidit brusquement, mais les autres étaient trop pris dans leur discussion pour le remarquer.
_
« C’est quoi ces conneries ?! » _
« Serena ! Surveille tes paroles ! Kally, emmène là dehors, s’il te plait. » Autoritaire cette fois. Ne souffrant aucunes répliques.Bruit de pas. Il avait l’impression d’être dans une pièce de théâtre. Son esprit fit aussitôt la liaison, et il vit quelques scènes passer devant ses yeux.
Et les voix reprirent, chassant la réplique d’un Malade Imaginaire particulièrement convaincant.
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« Excusez ma fille, Docteur. Pourriez-vous m’expliquer votre théorie ? »_
« Il n’y a pas de mal. Voyez-vous, il semblerait qu’il existe une maladie très rare. Nous n’avons pas recensé de cas dans le monde sorcier jusqu’à présent, mais c’est peut être dut à l’infériorité numérique des Sorciers par rapport aux Moldus. Nous avons listé tous les symptômes que vous pensiez être lié à l’évènement du parc, ses capacités mémorielles, son attitude général par rapport au monde extérieur, entre autre, et les avons comparé avec les symptômes de cette maladie. Cela s’appelle l’hypermnésie. » _
« Qu’est ce, au juste ? » Un nouveau soupir.
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« C’est compliqué. Mais de ce que nous avons put tirer des archives que nous avons trouvé, il semblerait que ce soit une… Un développement trop important de la mémoire. Le cerveau de votre fils travail trop et trop vite. Il est incapable d’oublier une information et la stocke. Il stocke ainsi toutes les informations qu’il peut trouver. Dans l’absolu ce n’est pas un problème. Malheureusement il aurait fallut qu’il… entraine son hypermnésie. Comme un don qu’il faudrait entretenir si vous voulez. Et comme cela n’a pas été fait, les informations se sont accumulées sans ordre particulier, entrainant un sentiment de paranoïa. N’importe quel stimulus peu ramener ses souvenirs sur le devant de sa mémoire, et nous pensons que c’est ce qu’il c’est passé dans le parc. Il a certainement subit un stimulus, peu importe lequel, qui l’a directement transporté dans des connaissances traumatisantes. Il était incapable d’en supporter les conséquences, et sa magie l’a défendue contre ce qu’elle croyait être des ennemis. Il est aussi possible que la magie est légèrement modifié cette maladie, et qu’elle ne corresponde pas tout à fait au standard établit par les Moldus. Nous pensons qu’il s’agit de la meilleure piste à suivre. » Un long silence suivit le discours du Médicomage. Plum était figé, enregistrant en lui toutes les informations entendues. La seule chose qui resta sur le devant de son esprit fut le mot « Don ». Il avait un don. C’était bien, ça, non ? Les dons étaient bénéfiques. Ce n’était pas une mauvaise chose. Alors pourquoi le ton de voix de la femme était si… Tendue ? La tension révélait une inquiétude latente pour le sujet de conversation énoncé. Etait-elle jalouse de son don ? C’est pour ça qu’elle parlait des… Moldus… ? Pour le punir d’avoir un don ?
Il n’eu pas le temps de réfléchir plus avant que déjà la voix de son père retentissait à nouveau.
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« Est-il trop tard pour… ? » Angoissée. Peur. Il avait peur ? Mais il allait bien. Il allait se remettre. Il ne fallait pas avoir peur._
« L’aider à maitriser sa mémoire ? Non. Je ne pense pas. Par contre il va vous falloir consulter un spécialiste Moldu, il n’en existe pas dans le monde Sorcier. Peut être conclure un accord avec le Ministère pour permettre à un Moldu de connaître la vérité ? » _
« Le... Ministère de la magie Serbe ne nous a plus vraiment dans ses petits papiers depuis l’accident du parc. Ils ne nous laisseront pas faire. On a déjà dut se battre pour qu’ils ne nous prennent pas Plum, pour l’emmener Merlin seul sait ou… » _
« Il faut qu’il voit quelqu’un Lord Warshawski. La prochaine crise pourrait avoir de plus grave conséquence, sur sa magie. Ou même sur son mentale. » _
« … Je ferais ce qu’il faut. Merci Docteur. » Résolue. Il ne laisserait pas tomber.Il n’entendit plus rien après cela, et laissa alors le sommeil l’emporter. La dernière pensée qui le toucha, fut qu’il manquait une voix. Il n’avait pas entendu celle d’Iljana.
La dernière fois qu’il s’éveilla à l’hôpital, ce fut pour se retrouver face à face avec toute sa famille. Elle se tenait devant son lit, et l’observait, silencieuse. Il laissa son regard parcourir le visage de ses proches, l’analysant. Angoisse, inquiétude. Colère. Colère ? Ce dernier sentiment appartenait à Iljana. Elle le fixait furieusement, les dents serrées, et étaient la seule à ne pas s’être approché de son lit. Il cligna des yeux et se promit d’analyser ça plus tard.
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« Fils, nous allons déménager. » Ha. Celle là il ne l’avait pas vu venir.
Il s’avérait qu’Arandjel avec passé un marché avec le ministère de la magie Serbe : En échange de la promesse que le jeune garçon ne remettrait plus jamais les pieds sur le territoire Serbe, il donnerait au père une promotion : Ambassadeur auprès du Ministère Anglais. Son père avait accepté, ainsi les deux parties étaient satisfait : L’homme retirait son fils des griffes du ministère, et ce dernier n’avait plus le jeune garçon ayant causé un massacre chez les moldus sur son territoire.
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Durant le déménagement, Salle de jeu du Domaine, Plum et Serena : Le jeune était confortablement callé contre son aîné. Silencieusement il observait les Elfes allez et venir, récupérant les objets qu’ils emmèneraient en Angleterre.
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« Je suis désolé, tu sais ? » _
« Plum ? » _
« C’est de ma faute si on est obligé de partir, je… » Les bras se resserrèrent autour de lui.
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« Ne dit pas de sottise, ma Plume… » Elle l’avait toujours appelé comme ça. Si au départ c’est parce qu’elle avait était extrêmement amusé de voir ce prénom sur son petit frère, dorénavant, c’était surtout car elle considérait qu’il lui collait comme un gant. Aussi doux qu’une plume, il s’envolait au moindre coup de vent de curiosité qui l’envahissait. Insaisissable comme une plume tourbillonnante.
« Tu n’es pas responsable. » _
« Iljana pense que si. » Il perçut avec facilité le soudain raidissement de la jeune fille
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« Iljana… Elle…. » _
« Elle me déteste. » _
« Mais non ! Elle ne… » _
« Elle se force à me parler gentiment quand elle est obligée de s’adresser directement à moi. Ca s’entend dans le ton de sa voix. Et quand elle pense que je ne l’entends pas, elle dit… » Il s’interrompit, ne préférant pas enchaîner sur les horreurs qu’elle exprimait sur lui.
« Mais c’est pas grave. Je comprends. Je lui en veux pas. » La devise familiale était de toujours protéger les siens. Il le savait, c’était l’une des premières phrases qu’il avait apprise quand il était jeune : Elle était gravée sur la façade du manoir. Si sa sœur l’avait oublié, lui non. Il continuera à l’aimer. Même si elle ne voulait plus de lui.
Sa sœur ne put que déglutir, gênée. Elle attira le petit garçon contre lui et ils restèrent simplement là, attendant d’être appelé par leur parent pour le départ.
Ils ne reviendraient jamais ici, dans cette demeure qui les avaient vus grandir. Et comme en écho à ce départ, il ne serait plus lié de la même façon à son autre sœur. Séparés par la colère et l’incompréhension de l’ainée.
Tout était en train de changer.
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Londres, Bureau du Docteur Landers, Pédopsychiatre spécialisé dans les problèmes de Mémoires.
Moldu Plum 9 ans, Iljana 15 ans, Serena 17 Ans.
Quelques semaines après « L’accident du Parc. » Plum s’accrochait fermement à la main de sa mère alors qu’ils avançaient tout deux dans le bureau. L’esprit du jeune était comme blanc. Plus aucune pensée n’arrivait à s’y frayer un chemin.
Le médecin fixait avec intérêt le jeune garçon. Il lui sourit gentiment et prit la parole :
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« Bonjour Plum. » Seul une importante explosion magique lui répondit.
Cette première rencontre fut un véritable échec selon les sorciers, et le bureau du Docteur se retrouva totalement dévasté.
C’est pourtant le sourire aux lèvres que l’homme proposa un autre Rendez vous pour la semaine Suivante, en insistant sur le fait que cette séance avait été très instructive.
Ils se revirent souvent.
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Poudlard, Plum, 11 Ans. Le jeune garçon observait avec fascination le plafond étoilé de la grande salle. Comment fonctionnait-il ? Des sorts puissants sans doute. Il fallait aller voir à la bibliothèque, il devait savoir. Il avait entendu dire que c’était l’une des plus grandes fiertés de Poudlard. Alors qu’il entamait joyeusement la descente de l’estrade, où tous les autres premières années avaient été disposé, dans le but évident de sortir de la pièce afin de dénicher la Bibliothèque, il se sentit brusquement rattrapé par le bras et ramené en arrière. Surpris, il se retourna vers la personne ayant brisé son élan.
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« Quoi ? » _
« Reste ici ! On va être réparti, tu ne peux pas bouger avant ! » Perplexe il cligna des yeux, et fixa son regard trop clair dans celui de la petite fille qui lui avait parlé. Une petite blonde. Ha. Et une autre Petite blonde exactement pareil juste à côté. Il pensa un moment voir double, puis les différentes statistiques sur les cas de gémellité sorcière lui vinrent en tête et tout lui sembla plus logique.
Il lui sourit, son envie de partir à la recherche de la bibliothèque relégué dans un coin de sa tête.
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« Okay. » Il nota distraitement l’air angoissé de la fillette et se promis de l’interroger plus tard à ce propos. Pour l’instant son nom était appelé, et il lui fit un signe de la main avec un grand sourire.
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« Courage. » Lui avait encore le temps, il passerait seulement à la fin. Et puis, une fois réparti, il pourrait surement partir trouver cette bibliothèque, non ? Après tout, Daedra, c’était le nom appelé, avait dit qu’il devait juste attendre d’être réparti, non ?
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Dans le Parc de Poudlard, Plum, 14 Ans. Plum était tranquillement installé dans un parc, un livre à la main qu’il étudiait avec intérêt. Enfin qu’il aurait bien aimé continuer à étudier avec intérêt, avant qu’il ne lui fût brutalement arraché des mains.
Surpris il leva les yeux et tomba directement sur une jeune fille absolument folle de rage. Il n’eu pas le temps de comprendre qu’il se prenait un sortilège d’expulsion relativement violent dans le ventre. Il atterrit quelques mètres plus loin et grimaça légèrement. Au vue des sensations, il misait sur une côte fêlée. Voir cassé. Il se redressa difficilement et fit face à son aggresseuse, baguette à la main.
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« Espèce de monstre ! T’en a pas marre de fouiller dans les affaires des gens et de les voler ? Et comment t’as trouvé le mot de passe de ma maison, connard ? Et comment t’as fait pour monter dans mon dortoir ? » _
« Je ne t’ai pas volé ton journal. Je te l’ai emprunté. Je voulais juste connaitre la raison du changement de comportement récent que j’ai put observer ses derniers jours... » _
« Mais pour quoi faire ?! » Il haussa les épaules.
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« Rien. Je voulais savoir. » _
« Tu… T’es un grand malade ! M’approche plus jamais espèce de cinglé ! » Perplexe il observa la jeune fille s’enfuir vers le château. Mais qu’avait-t-il fait de mal ? Et puis il n’était pas malade. Il avait un don. C’est différent.
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Poudlard, Grande Salle. Plum, 18 ans. Le jeune homme avait bien changé. Ses cheveux étaient toujours bruns, mais il leur avait donné des reflets blonds sur le dessus. Juste pour voir l’effet que ça faisait. Et comme il aimait bien il l’avait gardé.
Ses yeux étaient toujours vert d’eau, trop clair, trop scrutateur. Mais ses camarades s’y étaient habitués. Ou pas.
Il observait, le regard pétillant, la monotonie reprendre place à Poudlard. C’était sa première année de cycle secondaire. Il avait choisit justice Magique. Il aurait aimé pouvoir tout prendre, mais on lui avait signalé que ce n’était pas possible.
Tant pis.
Il se contenterait d’étudier les autres matières de son côté alors.
Il étudia d’un air amusé les premiers élèves qui débarquaient dans la grande Salle. C’était une tradition. Tous les matins c’était pareil. Il pouvait voir dans son esprit des images des matins des années précédentes. Elles se superposaient sans mal les unes aux autres, avec comme seule différence les nouvelles têtes des premières années.
Les Serdaigle en premier. Parlant d’une voix calme et sérieuse. Certains se donnaient un air encore plus intelligent, de peur qu’on capte qu’il ne parlait pas du dernier devoir de sortilège, mais bien de la dernière édition de Sorcière Hebdo.
Ca ne prenait pas avec lui. Il décryptait sans trop de problèmes leur attitude, depuis le temps.
Venaient alors les Serpentards. La c’était plus hétéroclite. Il y avait ceux qui préféraient s’installer seul dans leur coin, il pensa à l’héritier Gaunt, et il y avait ceux qui débarquaient en groupe et discutait tous ensemble, dans le calme cela dit. L’équipe de Quidditch rentrait dans ce groupe ci, il jeta un coup d’œil amusé aux Jumeaux Prince qui se chamaillaient le dernier morceau de bacon, tandis que De Noblecourt levait les yeux au ciel et tentait de calmer ses amis. Une grande famille. Un ricanement lui échappa quand l’un des deux serpents de Gaunt goba le bacon sous le nez des deux autres, s’attirant un regard offusqué.
Les Poufsouffle étaient les suivants. Plus silencieux, plus calme, ils arboraient cependant presque toujours de grands sourire. Parfois de façade, parfois vrais. Les seuls moments où ils affichaient un air plus sombre, c’était quand l’un des leurs avait un souci. Ils étaient tous là pour le soutenir alors. Ils étaient aussi ceux qui quittaient le plus leur table pour allez saluer certains de leur amis des autres maisons. Ils distribuaient la chaleur qui manquait parfois au château.
Et Enfin, les derniers arrivaient. Les Gryffond’or. Bien plus bruyant, bien plus bordélique. C’était à celui qui s’installerai le premier aux meilleurs place. A savoir les places les plus proches des carafes de Thé, café ou chocolat.
Les plus rieurs, les plus amusants à observer. Il y avait toujours des histoires à cette table : La majorité des lionceaux avaient le sang chaud et les disputes montaient très vite.
Heureusement elles s’apaisaient tout aussi vite.
A ce moment là, la grande salle atteignait son paroxysme de bruits, et le jeune homme fermaient alors les yeux, sourire aux lèvres, se laissant emporter par les discussions autour de lui, notant les informations qu’il ne connaissait pas encore.
Tiens ? La prof de divination allez être absente pour le début de l’année ? Intéressant. Il faudrait qu’il se renseigne sur la raison.
Tranquillement il porta sa tasse de thé à ses lèvres. Il était fier de faire partie de Poudlard. Même si les élèves, eux, avaient parfois un peu de mal à être fier de l’avoir comme camarade. Il n’échangerait sa place pour rien au monde.