L'on était un premier avril lorsqu' Octavia Siobhan Huxley vit pour la première fois le jour. Un léger duvet roux ornait sa petite tête pâle, de grands yeux bleus vous observaient. Siobhan O'Kinley, entre deux contractions, soupira de joie et de soulagement. C'était sa fille. Sa fille. Le père, Jacob Huxley, était présent, lui aussi. Bien que Siobhan était irlandaise, la rousseur de leur fille venait de son père, contrairement à ce que l'on pourrait penser si l'on suivait les préjugés .

Les Huxley étaient un mélange de cultures. Son père, américain, avait emménagé à Birmingham suite à l'obtention d'un poste au Ministère de la magie en Angleterre. Il n'était pas très prestigieux, certes, mais il travaillait en direct avec le monde des sorciers et n'avait aucun mal à se fondre dans la masse. Quand à sa mère, elle était irlandaise. Siobhan avait plaquer sa misérable vie à Dublin avec un ex-mari ivrogne pour ouvrir un magasin d’œuvres d'arts à Birmingham. Ils n'étaient pas aisés, mais avaient suffisamment de moyens pour vivre pleinement leur vie et ne manquaient de rien. Ils pouvaient même partir une semaine chaque été, en vacances.

La petite Octavia était heureuse. Tout comme ses parents. C'était une enfant très calme, joyeuse, elle écoutait toujours tout et se tenait tranquille... la plupart du temps. Vers l'âge de ses sept huit ans, Octavia commença à « emprunter » des objets, la voleuse. Cela commença avec une barre chocolatée dans un magasin, elle accusa un autre gamin à côté d'elle. Comme c'était une excellente comédienne et très convaincante, ce fut le garçon qui prit la punition. Et cela continua comme un jeu, ses parents finirent par découvrir le pot aux roses. Des séances de psychothérapie vinrent par la suite, mais cela n'aida pas Octavia. Pour elle, un objet était là, lui plaisait, hop, elle se le procurait, d'une manière ou d'une autre. Elle n'avait pas la notion de « propriété privée ». A l'école, les élèves se moquaient de sa chevelure rousse, la traitant – sans savoir que c'était réellement le cas – de sorcière et elle en était blessée. Le fait que des choses étranges et inexplicables se passaient sur sa route ne l'aidait décidément pas. Des objets disparaissaient (même les fois où elle n'y était vraiment pour rien), elle s'est retrouvée sur le toit de l'école une fois, sans savoir comment. Elle se sentait perdue et désorientée, et terriblement énervée contre ses origines. Un autre jour, alors que leur maître avait prit Octavia en grippe, son postérieur se retrouva collé à sa chaise . Cela lui avait valu de rester tous les soirs pendant une semaine pour nettoyer tout le bâtiment A de l'école primaire, sous l’œil acerbe de la surveillante. Cela n'aida pas à sa réputation, car Octavia n'avait pas d'amis. Personne. Elle était seule et sa solitude lui pesait, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait . Oui, elle savait qu'elle était une sorcière, et ? Ce n'était pas une raison pour la mettre en marge de la société. Elle était une humaine, aussi. Déterminée, elle se jura de faire de leur vie un enfer lorsqu'elle maîtriserait tant soit peu des sortilèges permettant de leur faire du mal... même si au fond d'elle elle savait parfaitement qu'elle ne le ferait pas, cela l'aidait à tenir le coup. Car oui, Octavia était une fille intelligente contrairement à cette bande de veracrasses débiles qui lui servaient de camarades de classe. Elle ne se laissait pas dominer par ses émotions et était calme de surcroît.

Puis la lettre de Poudlard arriva enfin. Le jour de ses onze ans. Si elle avait été née moldue, elle aurait prit ça pour une blague, mais son père était un sorcier, donc elle y crut. Le véritable bonheur ! Loin de ces moldus stupides, elle allait régner, elle le savait, le sentait. Elle allait être parfaite.

Bien en avance, Octavia alla au chemin de Traverse le premier jour des vacances d'été. Accompagnée de son père et de sa mère, elle sillonna les boutiques, ravie de se retrouver dans un monde qui lui ressemblait. Elle voulut aller visiter l'Allée des Embrumes, mais son père s'y opposa fermement : ce n'était pas un endroit pour une petite fille, on y trouvait des gens malintentionnés, etc. Bref, le dialecte de base du papa inquiet pour sa fifille chérie. Mais Octavia l'oublia très vite et se focalisa sur Fleury & Bott : elle adorait les livres, depuis toute petite. Et là, des bouquins qui traitaient de la magie ! C'était le bonheur. Elle en était passionnée. Elle les dévora tout l'été de ses onze ans.  Octavia ne résista pas à l'envie de chaparder un ou deux trucs, tels qu'un strutoscope, ou encore une plume de faisan, pour écrire. Elle acheta sa première baguette magique  aussi ce jour-là, il ne faut pas l'oublier : bois d'érable, 29,5 cm et qui contenait un ventricule de coeur de dragon. Octavia eut même une chouette effraie qu'elle nomma Plume.