Le cœur lourd et la respiration haletante, j’observais la salle dans laquelle nous venions d’être enfermés. Je ne connaissais que très peu de personnes. Mais il y avait ce visage. Cette fille. Ashley Londubat, la cause de tous mes ennuis. L’amour était un bien grand mot que je n’osais utiliser lorsque je venais à penser à elle. Pourtant, c’était bien ce que je ressentais à son égard. Je l’aimais. Peut-être un peu trop. Peut-être pas assez. J’étais perdue dans les méandres de mes sentiments, incapable de réfléchir correctement à la sanction qui convenait le mieux. Elle devait payer. Elle devait souffrir pour le mal qu’elle m’avait infligé. C’était pourtant presque impossible pour moi de lui en vouloir. Impossible de la détester. Car au fond et malgré cette haine tenace que j’éprouvais pour elle, il restait un substitut d’amour. Quelques grammes suffisant à me faire perdre la raison. Et je ne savais pas comment j’en étais arrivée là. Comment je m’étais laissée bernée par cet idiot d’esprit frappeur. Je le maudissais pour m’avoir enfermé dans la même pièce que mon bourreau. Dans la même pièce que cette idiote de rousse qui me faisait tourner la tête. Mais j’y voyais une occasion unique, j’y voyais l’occasion de la reconquérir et de lui faire oublier cette idiote d’aurore. Et peu importait comment : seul le résultat comptait.  Arriver à mes fins n’allait pas être difficile. Elle ne savait rien de la relation charnelle qu’Electra et moi avions entretenue récemment. Elle ne savait rien. Elle ne pouvait donc pas m’en vouloir ni même me détester. Et allait souffrir comme jamais.
L’ambiance était lugubre. Nous n’étions pas beaucoup dans cette pièce mais cette odeur nauséabonde de vieux me donnait des hauts le cœur. Doucement, je m’approchais de celle que j’avais un jour considéré comme ma meilleure-amie. Elle m’avait vu. Elle m’avait entendu. Car même si nos corps n’étaient pas collés l’un à l’autre, je pouvais entendre son cœur crier désespérément mon prénom. Et le mien crachait sa haine à son égard. Ma main frôla son dos, profitant du fait qu’elle détestait être confinée. Je le savais,  je la connaissais sur le bout des doigts. Fort heureusement pour elle, nous étions plusieurs. S’il n’y avait qu’elle et moi… J’esquissais un léger sourire bien que lassée de la situation à laquelle elle me confrontait depuis nos retrouvailles. J’en avais plus qu’assez.  A la première qui tombera, pensais-je. Et je n'allais pas être celle la. J'avais assez donné.

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Comment avions pu tous nous laisser avoir par ce maudit esprit frappeur ? Est-ce que ça m’étonnait ? Pas totalement, il faisait de nos vies un enfer depuis que nous étions tous entrer ici pour la première fois, et parfois, il m’arrivait de me demander ce qui avait bien pu le rendre ainsi, mais Peeves ne parlait jamais de lui, et le mystère resterait sans nul doute éternel. Et pourtant, nous voilà tous les cinq enfermés ici, et mon cœur se mit à cogner contre ma poitrine. Je me rappelais de cette fois où je m’étais retrouvée coincée dans un placard où se trouvait un épouvantard, qui s’était changé pour prendre la forme du cadavre de ma sœur, et la peur me figeait, cet évènement avait marqué mon enfance, depuis je ne supportais plus d’être coincée dans un endroit et ne plus pouvoir en sortir. Je commençais à avoir du mal à respirer, essayant de trouver un moyen de sortir, mais rien à faire, on était pris au piège. Ou était passé mon courage qu’en j’en avais besoin ? Je tentais de me calmer, en vain, jusqu’à ce que je sente une main dans mon dos, je fronçais les sourcils en me retournant pour discerner Lera dans l’obscurité. Mon cœur s’alourdit d’avantage, comme si j’avais besoin de me sentir coupable en prime. J’aurai aimé qu’Helena soit là pour me rassurer. Je soupirais finalement.

« Bon, on va pas rester là à rien faire. »

Je sortais ma baguette, lançant un mince sourire à ma meilleure amie( ?).Je pointais finalement une des serrures en lachant un« Alohomora », et tentais de pousser la grille, mais rien à faire rien ne bougea et mon malaise s’installa un peu plus, ma respiration se fit un peu plus difficile. Evidemment, ça n’allait pas être si facile. Personne ne savait que nous étions là.

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J’essaye de la fuir, peut être parce que je ne veux pas voir la vérité en face, peut être parce que je ne veux pas assumer de lui avoir brisé le cœur, d’avoir joué d’elle, dans un certain sens. Ou simplement parce que j’ai peur de comprendre que malgré le fait que je sorte avec Helena et que je l’aime, j’ai aussi des sentiments forts pour Anastasia, des sentiments que je n’aurai jamais du laisser de côté. Je sens mon estomac se serrer, la simple idée me donne l’impression de faire quelque chose de mal, de tromper ma petite amie, et c’est le cas, pas vrai ? Elle ne mérite pas ça, Lera non plus, d’ailleurs. Comment pouvais-faire pour blesser les deux personnes dont je clamais être amoureuse ? J’étais pitoyable…

Enfin bref, la situation était bien plus alarmante pour l’instant, et mon angoisse ne faisait que s’agrandir au fil des minutes. Ma respiration devenait difficile, sifflante tellement je flippais d’être coincée ici. Et puis l’esprit frappeur revient, et ma peur se mêle à une colère innommable, et alors que je m’apprête à lui lancer une pique, il nous balance une première potion qui explose et nous hérissent à tous les cheveux. J’hésite entre la stupéfaction et le soulagement, puis le rire en voyant les cheveux de mon (ancienne ?) meilleure amie dressé ainsi. Mais mon sourire disparait bien vite quand une seconde fiole vient rejoindre la première et que les effets s’en font ressentir. Et mon dieu, mon corps ne me répondait plus, je me mis à rire sans le contrôler alors qu’intérieurement, j’étais toujours aussi effrayée d’être toujours enfermée, et toujours sans avoir le moindre contrôle sur celui-ci, guidé par l’euphorie que la potion m’avait donné, mes mains se déposèrent sur la poitrine d’Anastasia, que je tripotais sans gêne, rigolant toujours autant. Tuez moi, maintenant. J’espérais que malgré la pénombre, elle discernerait mon regard désolé, et mes joues rougies par la gêne.