Sa passion pour la magie, et avant tout les sortilèges, n'était plus à démontrer. C'était l'une des plus importantes choses pour lui, jusqu'à se placer parfois devant le Quidditch qui, pourtant, tenait l'une des places les plus hautes des choses lui étant nécessaires. C'était ce détail en particulier qui expliquait sa présence dans cette salle de classe, et ce bien que l'envie d'aider des élèves aussi nuls qu'un manche à balais de Rusard en Défense contre les Forces du Mal lui manquait cruellement. Il avait d'ailleurs passé une bonne partie des explications destinées aux moins bons – pour ne pas dire pas du tout, selon lui – à  soupirer, n'écoutant au final que la moitié des mots de l'enseignant. Mit rapidement en groupe avec l'un des élèves en 'difficulté', il n'avait fait que faiblement avancé vers lui, lui serrant poliment la main avant de dégainer sa baguette. Autant passer aux choses sérieuses dès qu'ils le pourraient ! Il avait tellement hâte, d'ailleurs, que ses doigts s'engourdissaient sous les picotements, comme à chaque fois. Celle-ci vibrait doucement face aux Pitiponk apparaissant devant eux, malgré la pâle grimace du vert. Des pitiponk, sérieusement ? Ce n'était pas du niveau débutant, là... Un nouveau soupir lui avait échappé, rapidement coupé par les actions qui s'enchainaient... Et furent coupées en plein élan par un bruit sourd de porte qui claque. Aux aguets, il avait redressé doucement sa baguette, un sourcil relevé, intrigué. Ses yeux s'étaient légèrement écarquillés en voyant les étagères sous lesquelles il se trouvait commencer à faiblir jusqu'à chuter vers lui, se jetant sur le côté en bousculant son coéquipier rouge par la même occasion afin que personne ne se fasse écraser par mégarde. « C'est quoi ce... » Mais il n'avait pas eu le temps de terminer sa phrase que les créatures à lanterne s'installaient confortablement sur les étagères, sautillant de droite à gauche ou restant tout bonnement immobile à les observer. Les épaules de Shawn s'étaient abaissées en voyant cela, peignant une mine désabusée sur son visage. « Sérieusement ? » Ca en devenait ridicule. C'était quoi cette mise en scène ? Il n'avait que rarement eu affaire à l'Esprit Frappeur, mais ses idioties étaient loin de l'amuser ce jour-là. Et ce n'était pas les rires qu'il lançait à tout va en furetant du côté des bocaux qui allait l'empêcher d'utiliser des sortilèges dans cette classe. Secouant un peu la tête, il s'était tourné vers le groupe que son côté de la classe avait été obligé de former. « Merveilleux. » Soupira-t-il d'abord à l'aide de son habituelle ironie. Il fallait sûrement qu'ils débloquent ce passage, ou tout du moins, qu'ils trouvent un moyen de calmer l'Esprit Frappeur. Shawn aurait pu soumettre ses idées, mais il préférait d'abord observer comment chacun allait réagir et trouver comme solution. Il pourrait toujours s'en inspirer ou s'y appuyer pour ses propres déductions, mais il ressemblait davantage à un recruteur qui testait ses postulants. A ce moment-là, le chat angora turc lui servant de patronus avait grimpé sur l'un des bureaux, grattant ce dernier à l'aide de ses griffes pour obtenir un peu d'attention avant de s'asseoir et fixer ses prunelles verrons sur chacun d'entre eux, un ronronnement en fond. « Dites moi que ce clown ne va pas ruiner mes chances d'user de magie aujourd'hui, sinon je risque vraiment de sauter au plafond tellement cette journée est magnifique. »

Paranoïa. C’était aussi simple que cela. Il n’y avait pas d’autres explications. Si London se trouvait parmi ses élèves la dans ce cours-là, c’était simplement pour calmer l’appréhension qui la prenait. C’était totalement irrationnel, mais elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’une quelconque manière, sa vie était menacée. Alors la voilà, baguette a la main, le visage concentré. La blonde regarde la petite créature qui vient d’apparaitre. Un sourcil blond se lève. C’est presque trop facile. Elle a envie de rire devant l’absurdité de la difficulté. Ses lèvres se mettent légèrement à trembler mais aucun son ne sort de sa bouche. Elle doit rester concentrée, si ça se trouve, ça n’était pas les seules créatures qui allaient apparaitre. London s’apprêtait a envoyé un sort quand un bruit étrange lui fit lever les yeux. Les étagères contenant différentes choses se mirent à trembler et bientôt, elles s’écroulèrent. London eut le réflexe de mettre ses bras au-dessus de la tête pour se protéger et se déplaça de manière à éviter les projectiles. La jeune fille se retrouva alors avec un groupe d’élève dans une partie de la salle. Elle soupira. Son regard vert se posa sur sa panthère qui regardait les Pitiponks en grognant. Un sourire apparut sur les lèvres de la jeune femme : Shadow était contrariée et la Serpentard l’imaginait parfaitement se mettre à courir après les Pitiponks pour essayer de les manger ou de les blesser. « Calme-toi Shadow. » Elle avait parlé d’une voix calme et froide et son regard se baladait dans la pièce. Les Pitiponks leur faisaient face. Son regard dériva sur la porte qui pouvait toujours être un moyen d’échappatoire mais elle se doutait que celle-ci devait être fermée pour les empêché de sortir. Cela ne faisait aucun doute : tout ceci était un mauvais coup de Peeves, l’Esprit Frappeur. London vit Shadow se mettre à faire les cents pas devant elle et devant quelques élèves, comme pour la protéger. La sorcière s’aperçu alors de la présence de Deshawn. Un sourire lui parcourut les lèvres. Au moins, elle n’était pas toute seule dans cette galère. « Le point positif dans tout cas, c’est que ce ne sont que des Pitiponks. Ca aurait pu être pire… Enfin, avec Peeves on ne sait jamais. » Il faut libérer le passage London ! Elle le savait parfaitement. Il fallait au moins essayer de se débarrassé d’un minimum de Pitiponks. London regarda alors sa panthère et celle-ci se mit alors courir droit sur les Pitiponks. Un de ceux-ci se mit à courir pour échapper à la panthère. London leva alors sa baguette et dit : « Avis » Des oiseaux sortirent alors de sa baguette. Elle fit un mouvement et les oiseaux se mirent à aller droit sur la lanterne du Pitiponk. Celui-ci se mit à courir plus vite mais bientôt, sa lanterne qui se prenait les coups de becs, se fissura puis se brisa. Le Pitiponk tomba alors sur le sol. Un sourire satisfait apparut sur les lèvres de la jeune fille. Et de un.

Pour une fois que j’avais envie de faire une bonne action. Mon niveau en sortilèges frôlait pratiquement la perfection, même si mon incapacité totale à gérer une situation non prévue me donnait du fil à retordre. Ayant profondément envie de me changer les idées, j’avais donc décidé de passer quelques heures à aider les élèves en difficulté en DCFM. Fubuki roulé en boule sous ma chaise, le museau enfoui dans ses longs poils blancs, j’expliquais calmement et simplement les effets d’un sortilège à un autre élève. Je tapotais nerveusement ma baguette magique, sur ma cuisse. Encore une fois, je me demandais ce que j’allais réellement faire de ma vie, soit je continuais mon rêve, soit… je me dirigeais vers un secteur qui m’attirait irrépressiblement depuis quelques mois, qui m’intriguait et qui était au final infiniment plus intéressant. Le mystère qui l’entourait était intéressant. Tout ça… ça ouvrait des possibilités beaucoup plus vastes que le simple métier d’Auror, connu de tous.

 

Et la simple chose qui me tira de mes pensées fut un simple claquement de porte. Relevant brusquement la tête, je me levais d’un bon, en faisant racler la chaise derrière moi. Fubuki se réveilla en sursaut, et grimpant en quelques bonds sur mon épaule, les poils hérissés comme jamais. Je penchais la tête sur le côté, intrigué. J’avais vu du coin de l’œil le professeur quitter la pièce, et maintenant… les murmures s’élevèrent dans la salle, et je me tournais vers la porte d’entrée, close également. « Mais qu’est-ce qui se passe ici ? » murmurais-je, ayant pourtant ma petite idée en tête. Je fais un pas vers la porte, mais j’ai à peine le temps de mettre mes idées en place que les étagères chutent. Clairement, dans un fracas du diable, elles coupent la salle en deux, et les petites créatures unijambistes qu’étaient les Pitiponks s’installèrent nonchalamment dessus. Ça sentait pas bon tout ça…

 

J’avais ma baguette à la main, les doigts crispés sur elle, m’attendant à tout où n’importe quoi. Quelque chose dans mon esprit qui me venait de mes presque neuf ans passés ici me faisait penser à un coup de l’Esprit Frappeur attitré de Poudlard. « Manquait plus que ça… » Je fis mine d’avancer vers les étagères tombées, mais les bestioles magiques agitèrent immédiatement d’un air aussi menaçant que pouvait l’être un Pitiponk. Mais ce qui me faisait le plus hésiter, c’était surtout la présence de l’esprit frappeur non loin. Je jetais un coup d’œil vers le groupe que l’on avait été obligé de former, et détournais presque immédiatement le regard. Quelle journée. Parfaitement. Géniale. J’avais croisé l’espace d’une seconde le regard de Deshawn, avec qui j’avais été joyeusement affiché dans le Gossip Witches. Journal de… Je secouais la tête. Une autre fille, que je ne connaissais que de nom, London je crois, était avec nous. D’ailleurs directement elle s’attaqua aux esprits, fissurant la lanterne d’un d’eux. Me rappelant à l’esprit un des cours de mes premières années, j’enchaînais un sortilège de croche-patte et un Lumos après m’être approché suffisamment. Et plus d’esprit. Ces créatures n’étaient définitivement pas dangereuses quand on n’était pas dans un marais. Je jetais un coup d’œil vers la porte, mais sans espoir. Un simple sortilège pour la déverrouiller ne suffirait pas, Peeves sévissait depuis bien trop longtemps pour être contré par un sortilège de gamin. « Quelle plaie, vraiment. »

Ce n’est pas exactement comme ça que j’avais imaginé les choses, quand je m’étais décidé à venir à ce groupe de soutiens pour la première fois… Mon regard écarquillé se pose sur les étagères écroulées à mes pieds et qui auraient pu tout à fait s’écraser sur moi et… Je pense pas que ça m’aurait fait beaucoup de bien, et encore moins si c’était tombé sur Peluche… Peluche ! Une brusque panique me prend soudain quand je réalise que je ne sais pas où il est et je commence à regarder rapidement autour de moi jusqu’à ce qu’un miaulement un peu tremblant me parvienne, me faisant baisser les yeux vers mon patronus, soigneusement planqué sous une table et qui regarde autour de lui avec méfiance. Je le rassure doucement en me penchant pour le récupérer contre moi. Quand je me redresse j’adresse un bref coup d’œil vers mon voisin vert et argent et hoche légèrement la tête dans sa direction, le remerciant à voix basse de m’avoir sorti de la trajectoire des étagères, même si je ne suis pas sûr que ce soit fait exprès. Nerveusement, ma main agrippe ma baguette et maintenant que je sais que mon patronus va bien, je réussis à m’intéresser à la situation actuelle. Une grimace me vient en entendant l’un des ricanements de l’esprit frappeur responsable de tout. Clairement, c’est pas du tout ce que j’imaginais pour ça… Je pensais pouvoir essayer de m’améliorer tranquillement avec l’aide d’élèves plus doués que moi – même si un peu trop… Franc pour moi – et voilà qu’on se retrouve limite pris en embuscade et soumis au bon vouloir d’un espèce de fantôme louche.
Du coin de l’œil, j’aperçois une autre Serpentarde se décider à agir et s’en prendre aux créatures et un léger froncement de sourcil me prend quand je la vois faire, échangeant un coup d’œil avec Peluche tout en reculant un peu, m’éloignant des Pitiponks un peu trop agressif. Je lève ma baguette à mon tour sans être sûr de pouvoir faire quelque chose. Je sais comment les vaincre, ce n’est pas compliqué en soi mais… A savoir si j’y arriverais sans m’emmêler les pinceaux, c’est une autre histoire. J’ai pas le temps de tenter quelques chose au final car un bruit sourd me fait me retourner vers un autre élève qui vient visiblement de se faire agresser par un livre et ça semble être le signal pour Peeves puisque quelques instant plus tard sa voix moqueuse s’élève à nouveau et qu’il redouble d’effort pour causer le plus de bazar possible  « Mercer et Chevalier, tout deux dévergondés, dans le château ont batifolés, Peevy le sait, puisqu'il est en train de le chanter ! » Rapidement, il enchaine d’autre bêtise et je grimace en entendant un énième bocal se briser, répandant des crapauds qui commencent immédiatement à se dédoubler, malgré mes efforts pour tenter de les arrêter. Complètement concentré dans ma tentative pour empêcher de se faire submerger par ces animaux, j’entends pas la réplique suivante de Peeves et quand l’obscurité se fait brusquement je me fige, échappant un hoquet étranglé de panique et… De douleur, vu les griffes de Peluche soudain plantées dans mon bras. J’inspire profondément et tente de reculer vers un mur, échouant à chaque fois que j’essaie de lancer un lumos, ne sachant pas si c’est ma panique qui fait rater le sort ou le produit lancé par l’esprit frappeur. Alors que j’arrive contre le mur, l’éclat bref d’un sort lancé par un de mes camarades illumine ce qu’il y a juste à coté de moi au moment même ou la porte d’une armoire s’ouvre brusquement et j’ai juste le temps de voir la créature sortir d’une que je comprends immédiatement ce que c’est, me souvenant parfaitement de ce moment y a quelques années quand mes camarades m’avaient enfermé avec l’un d’entre eux. Mon souffle se coupe, mon cœur s’accélère sous la panique et j’ai juste le réflexe de le ver un grand coup ma baguette et crier « RIDIKULUS ! » en fermant très fort les yeux, l’image du regard bleu profondément indifférent et dédaigneux pourtant bien accroché dans mon esprit. Mon sort n’est pas très fort et ne le perturbe pas vraiment, le faisant juste reculer un peu, mais ça me laisse le temps de m’écarter à tâtons, manquant de me casser la figure sous la panique alors que je trébuche et me raccroche fermement à l’épaule de  l’un des autres élèves présent.

Je suivais l’esprit frappeur volant du regard. Qu’est-ce qu’il voulait réellement faire ? Question stupide. Peeves ne servait à rien d’autre que foutre le bordel dans tout le château. Me retournant légèrement, j’eus à peine le temps d’étudier la situation qu’un objet plutôt volumineux m’atteint à l’arrière du crâne, répandant une douleur sourde et continue à l’intérieur de celui-ci, et me fit me courber en deux, manquant de tomber vers l’avant. Au son du lourd ouvrage qui s’écrasa juste à côté de moi, je levais un regard rageur vers l’esprit frappeur. Sérieusement ? Plus jamais je donne des cours de soutiens s’ils finissent comme ça. Plus jamais. Ma baguette toujours crispée dans ma main gauche, la furieuse envie de me transformer juste maintenant en lynx était vraiment forte. Je jette un regard autour de moi, et j’imagine bien que personne n’a envie de rester ici. Je soupire bruyamment, essayant de ne pas penser à ma violente douleur à l’arrière du crâne, alors qu’un large sourire s’affiche sur le visage narquois du fantôme coloré. « Mercer et Chevalier, tout deux dévergondés, dans le château ont batifolés, Peevy le sait, puisqu'il est en train de le chanter ! » Je sens le rouge me monter aux joues, autant de gêne que de colère. Je me redresse légèrement, le foudroyant du regard. « Arzhur, fais gaffe, il est total… » « Ferme-là Peeves ! » Je devrais savoir depuis le temps que les insultes et les cris ne font rien d’autre qu’à part attiser ses farces. Tant pis. Tout de suite après, il fait tomber des bocaux des étagères encore debout, et encore une fois on ne pouvait rien faire d’autre qu’espérer ne pas être atteint. En espérant que la malchance ne m’atteindrait pas deux fois de suite. Et puis, je marchais sur un truc bien visqueux. Un crapaud, qui venait de faire un bruit répugnant sous ma chaussure. Un air écœuré sur le visage, j’observais ses compatriotes se dédoubler les uns les autres. « Si on fait rien on va se noyer dans les crapauds ! » Je lançais un regard blasé à Fubuki, avant de re-braquer mon regard sur l’esprit frappeur, puis vers les crapauds. Il lance une phrase sur Leighton, et le noir je suppose, et alors que je levais ma baguette pour utiliser un sort sur ces maudites bestioles, la pièce fut plongée dans l’obscurité totale.

Je poussais un petit glapissement aigu, et trébuchais sur le livre que m’avait précédemment envoyé Peeves. Me retrouvant à quatre pattes, ma main se posa sur l’un des crapauds, et je la retirais rapidement, avec dégoût. Saleté de Peeves ! Je tâtonnais dans le noir jusqu’à poser ma main sur ma baguette magique, et marmonna un Lumos pour essayer de voir quelque chose. Et mon sang se glaça immédiatement dans mes veines. Ma baguette illuminait désormais un Mangemort, immense, un masque d’or sur le visage, se rapprochant de moi lentement. Je savais qu’il souriait. Il souriait. Je restais muet un instant, sentant mon cœur s’accélérer à chaque seconde. Mangemort… ce n’était pas logique... c’était donc un rêve. Un cauchemar. N’est-ce pas ? « Arzhur, c’est un épouvantard ! C’est rien qu’un simple épouvantard ! » Je serrais les dents, sachant pertinemment qu’il avait raison. Mais je n’avais jamais réussi à vaincre un épouvantard. J’aurais préféré que ce soit un rêve dans lequel il était possible de se réveiller. Je me relevais à moitié, et brandis ma baguette contre le Mangemort, qui continuait à s’avancer. Et il avait commencé à relever lentement sa manche, et je savais pertinemment ce qui trônait sur son bras. « Ridikulus ! » Lâchais-je sans grande conviction. Il ne recula même pas. « Ridikulus ! RIDIKULUS ! » « Tu dois avoir en tête une image amusante ! Zhur… tu peux le faire ! » « Non, non, je ne peux pas, je peux… » Je fermais les yeux, sans savoir ce que j’essayais réellement de faire. Et puis, la seconde plus tard, j’avais toujours les yeux clos, mais était roulé en boule, sur le sol, non plus en tant qu’homme, mais en tant que simple animal, lynx que personne ne remarquerait au milieu de tous ces Patronus.