Ma plume gratte le parchemin assez mollement. Ce devoir d’Astronomie ne m’inspire absolument pas du tout. Je n’ai pas spécialement la tête à regarder les étoiles ces temps-ci. Pas assez d’action dans le ciel, trop monotone. Ennuyeux. Alors allez rédiger un devoir sur quelque chose qui ne vous intéresse absolument pas … « Arrête de râler Stance et concentre toi un peu sur le ciel ! » « Gnagnagna. » J’aurais donné n’importe quoi pour un cours de défense contre les forces du mal à la place de … ça. Au moins, j’aurais été motivée à travailler. Là … Je note sans grand entrain les informations à propos des constellations dont je me souviens - celles que j’ai vaguement apprises dans la journée dans le but de sauver les meubles pour ce devoir. Je suis en train de soupirer mentalement, pensant à l’inutilité de prédire la position des étoiles - qu’est ce que ça change pour nous qu’elles soient un peu plus à gauche ou à droite ? - quand un brusque coup de vent balaye mon bureau et fait s’envoler mon parchemin. Je regarde la feuille voltiger et se mêler à celles de tous les autres, sans chercher à la rattraper. C’est pas comme si j’étais pressée de terminer mon devoir après tout. Surtout pour ce que j’ai à écrire dedans.

Néanmoins, mon regard est immédiatement attiré vers les grandes fenêtres, fermées. Je les fixe quelques secondes, perplexe, avant de me retourner vers le remue ménage qui règne au centre de la tour d’astronomie, là où toutes les feuilles volent dans tous les sens et où tous les élèves se bousculent pour essayer tant bien que mal d’attraper la leur. Mais au vu de l’agitation, c’est peine perdue. Je suis tout de même en train de me rapprocher de l’attroupement, histoire de récupérer à un moment où à un autre ma copie, quand je me fais percuter de plein fouet par quelque chose - ou plus vraisemblablement quelqu’un. Pas tellement préparée à ça et à cause de la violence du choc, je tombe à la renverse, mais mes reflexes - plutôt bons - me permettent de me rattraper à une table et de ne pas finir les fesses au sol. Je me redresse immédiatement et, pas spécialement contente, je hausse la voix face à celle qui a osé me bousculer, sans chercher à savoir de qui il s’agit. « Nan mais ça va pas ? C’est trop dur de regarder devant soi quand on se précipite ? » Mon regard lance des éclairs à la jeune femme, mais je me détourne bien vite d’elle, ma curiosité titillée par un nouvel attroupement au niveau de la porte. Trop petite néanmoins, je ne distingue rien qui puisse justifier ce nouveau tas d’élèves.

Sur la pointe des pieds, je repère Priam et joue des coudes pour me glisser à ces côtés. « Qu’est ce qui se passe ? C’est l’astronomie qui met les élèves dans cet état ? » Il se passe quelque chose de bizarre ici. A croire que je ne suis pas la seule à trouver Poudlard trop calme et qu’un petit plaisantin a décidé de nous jouer un tour …