Les Malagriffs. Ils avaient décidés d'attraper ce nom à la volée dans une discussion, jugeant soudainement que les homards portant la poisse étaient une belle invention de la planète. Pas mieux que le paresseux, en revanche, qu'ils continuaient d'acclamer, prit par cette potion foudroyante qui semblait leur grignoter quelques neurones au passage. En espérant que cela ne durerait qu'une simple journée... Mais le sort en avait décidé autrement, et une matinée à admirer leur mascotte fut corrompue, mise à mal. Quelqu'un venait visiblement de comettre l'une des pires choses possibles à ce moment-là. Et lorsque Ashley sortit sa baguette, appeler par l'envie d'user de magie, sa passion, Shawn en fit de même. Son appel avait retentit à travers le groupe, et ni une ni deux, il vint à la rescousse de son amie rousse, se postant près d'elle, les yeux plissés et la baguette à la main. Celle-ci vibrait doucement, le manque d'être utilisé n'accentuant que la colère qui l'animait. Il ne savait même pas pourquoi il était ainsi, pourquoi il agissait de la manière la plus stupide soit et qui ne lui ressemblait strictement en rien. Mais il ne se posait pas véritablement la question, aidé par le ronronnement appréciateur de son patronus qui avait bien décidé de se jouer de la situation plutôt que lui apporter son aide. « Qui sont nos cibles, Ashley ? » Il se fichait de la raison, il n'en avait plus lui-même. Seul Patata comptait. Sûrement qu'à son réveil, l'oubliette lui démangerait les doigts. Fixant son regard sur ceux qui commençaient à se poster devant eux, il leva un sourcil. « C'est ça qu'on doit affronter ? » Fit-il d'un ton ironique pouvant être facilement tourné en insulte, dénué du but de vouloir blesser, simplement animé par un automatisme acquit. Malgré la situation, il restait au moins fidèle à lui-même.

Assise sur une table de la grande salle en compagnie du reste du club que forme les Magyar For My Valentine, je suis comme intriguée par un regroupement un peu plus loin. Plusieurs personnes, de tout âge et toute maison voir même … profession – à mon grand étonnement – se trouve en cercle autour d'un je-ne-sais-quoi en l’acclamant sans arrêt. Ça en devient insupportable. Sérieusement. D'où ils sortent ceux là ? De vrai taré. Et pas dans le sens flippant du terme. Quoi que … Ça a quelque chose d'effrayant tout de même. Je me redresse, avant de me mettre debout sur un banc où reposaient mes pieds jusqu'à maintenant. Puis, plissant légèrement les yeux, je reste fixer le troupeau d’attardée. Une immonde créature se trouve en leur centre. Une mine de dégoût traverse momentanément mon visage, avant que je ne détourne le regard pour me re-concentrer sur mon groupe.

« A l’aide les Malagriffs ! Ils veulent s’en prendre à notre Appolon ! Celle-ci l’a regardé un peu trop méchamment » Les yeux ronds comme des soucoupes je me retourne à nouveaux vers le groupe de débiles. PARDON ? Ouais … Ils sont gravement atteint il n'y a plus aucun doute là dessus. Sans trop me soucier de ces stupides menaces insensées je me contente de hausser les sourcils. Appolon ? Non mais … Quel nom pour une créature pareil. Bon je sais bien que Bobby, notre adorable dragon rose miniature ne porte pas le plus stylé des noms non plus, mais … tout de même. Il a plus de classe en plus. Bon certes … Pour la couleur rose on repassera, mais ce n'est tout de même pas notre faute si un abrutis lui a refiler une mauvaise potion qui l'a juste … coloré en rose si ?  « Qui sont nos cibles, Ashley ? » … Nos … QUOI ? Mais ils leur manque vraiment un grain c'pas possible ! « Excusez moi. Je n'ai aucune intention de m'approcher de … cette chose que vous nommez … euh … 'Appolon'. » « C'est ça qu'on doit affronter ? »  'Ça ' ? D'accord là c'en ai trop ! Je saute du banc à pied joins pour venir leur faire face. Ils ont bien le droit d'être dans leur monde mais faut peut-être pas abuser non plus ! Tout à ses limites, même la conneries humaine bordel.

Némésis continuait de baver sur leur idole, les yeux en cœur, clamant haut et fort quand besoin se faisait sentir son appartenance au club nouvellement formé. Mais une agitation soudaine attira son attention. Là, surgissant de nulle part débarquaient des gens qu'elle ne reconnaissait pas. Ils n'avaient pas cette étincelle dans les yeux, pas ce petit plus qui distinguait les membres patatiens. Se renfrognant, elle s'écarta alors un poil de la mascotte dont elle privait l'accès aux nouveaux arrivants de droite. Que leur voulaient-ils? C'est alors que ses doutes se clarifièrent: « A l’aide les Malagriffs ! Ils veulent s’en prendre à notre Appolon ! Celle-ci l’a regardé un peu trop méchamment » Et tandis que certains demandaient conseils pour mieux connaître leurs cibles, une des leurs tenta d'établir la communication. Mais Némésis n'était pas dupe, l'arrivante tentait tout bonnement de les embrouiller avec son baratin, de faire diversion pour que d'autres de son équipe puissent leur voler leur idole. Poussant un cri de rage, la voyant s'approcher trop près, Némésis hurla: « Ils veulent la gueeeeerre, il faut sauver Patata! CHARGEEEEEZ !! » Et la blonde s'élança sur les nouveaux arrivants, en plaquant sauvagement un sur le sol. Une chose est sûre: ils n'allaient pas s'en tirer comme ça.

Assise dans la grande salle en compagnie du petit groupe privé que nous formons moi et mes camarades, je contemple Bobby notre adorable petit dragon rose –bon d’accord il était pas censé être rose à la base, mais faut avouer qu’il est encore plus chou maintenant-. Quelle magnifique créature quand même, bien plus que l’animal étrange qui provoque autant de bruit à la table à côté. Oui, c’est clair, Bobby a beaucoup plus de classe ! Et puis c’est notre mascotte, nous, les Magyar for my valentine… Il ne peut qu’être formidable notre petit Bobby.

Toujours plongée dans la contemplation du petit dragon rose, je relève juste la tête quand j’entends une fille crier. « A l’aide les Malagriffs ! Ils veulent s’en prendre à notre Appolon ! Celle-ci l’a regardé un peu trop méchamment. » Mais… Elle est complètement folle ? Et puis Appolon, ce truc-là s’appelle vraiment comme ça ? En face de moi, Ridley saute sur ses pieds, suivi par Eszter et une bagarre éclate entre les deux groupes. Même si à vrai dire, je n’ai pas trop compris pourquoi ils nous attaquaient ? Pour protéger leur étrange animal nommé… Patata ? Appolon ? Peu importe ! Tous ce que je comprends, c’est que je dois défendre mon équipe mais surtout protéger Bobby des griffes de ces fous. Je saute sur la première personne que je vois, ne prenant même pas la peine de dégainer ma baguette et crie « Magyar for my valentine GO GO GO ! » S’ils veulent la guerre alors ils l’auront.

Plus rien ne comptait. A dire vrai, les Malagriffs étaient aussi soudés qu'inconscients ce matin-là, désormais animés par la rage de vaincre leurs ennemis numéro un. Pour quelle raison ? Shawn s'en fichait. Le signe de tête d'Ashley pour les désigner et les cris de ralliement des autres ne lui avaient pas franchement permit de plus y réfléchir, trop embrouillé par la potion avalée un peu plus tôt. Ils insultaient Patata, leur manitou suprême ? Il serra les points sur sa baguette, mais n'eut pas vraiment le temps de réagir, se faisant bousculer par quelques furies aux hurlements étonnement graves qui se jettaient les unes sur les autres. C'est lorsqu'il vit quelqu'un de son équipe chuter vers lui qu'il... Se recula d'un pas, haussant un sourcil. Il fallait peu pour que tout ça tourne au vinaigre ! Mais si Patata était visé, ils l'étaient tous. A la vie à la mort, avait-il dit, et il respecterait cet engagement ! Lui qui pourtant était bien loin d'être dévoué à quelqu'un d'autre que lui-même se retrouvait à défendre corps et âme un paresseux au sourire des plus satisfaits, assit sur un trône sorti de nul part et une couronne de pain au chocolat sur la tête. Il scrutait les différentes bagarres, les sourcils haussés. Même s'il défendait la même cause, sur le coup, il avait du mal à comprendre tout les événements. Désabusé, il finit par faire la moue en haussant les épaules, décidant de se joindre à tout ce bordel sans se poser de question. « PATATA ROI ! » Peu importe pourquoi il criait ça, l'envie y était. Il bouscula quelques personnes, se prenant un ou deux coups de griffes. « Woh du calme mesdames, c'est à Patata qu'il faut faire ça » S'arrêtant près de Constance, il pencha un peu la tête, observant sa manière de se battre. « On dirait que tu danses. Mais c'était mieux au Nouvel An ! » Et boum. Dans l'agitation, quelqu'un le bouscula, le faisant se retourner et attraper la première personne venue, passant un bras près de son cou pour l'entrainer loin de la dispute. Moins il y avait d'ennemi, plus leur cause vaincrait facilement !

Devant mes yeux, alors que je n'ai fait que sauter de se banc d'une allure provocante, je vois une bagarre sans le moindre sens prendre forme. Je sais pas ce qu'ils ont fumé ceux-là, mais il me faut à tout prix le numéro de leur dealer. Non mais sérieusement c'est quoi leur problème ? « Menteuse. T’es pas réputée pour être fiable Devon. »  Non mais je rêve ! Tout le monde le sait que je ne suis pas fiable, ok, mais je ne m'en suis encore jamais prit à un truc aussi immonde sans la moindre raison à ce que je sache. J'ai autre chose à faire de mes journées. « Oh elle va la fermer la clémentine là ! j'ai d'autre chat à fouetter va jouer ailleurs ! » Un peu plus loin tout se déroule très vite, et l'une des notre se fait agresser par une joueuse de quidditch en furie, clairement dans le même délire que la carotte vivante qui vient de me traiter de menteuse, telle une gamine de cours de récré. Et alors que Queen vient la défendre, la rousse de service ouvre encore sa bouche. « La touche pas morue ! »  Non mais elle se calmer oui ! Je sais pas ce qu'ils leur prend, mais je lui donner une bonne raison d'avoir les cheveux flamboyants moi ! J’attrape ma baguette et le poing bien serré sur son bois précieux, je m'approche d'Ashley, bien décider à lui cramer la tignasse qui lui sert de chevelure. D'une main je lui attrape les cheveux, mais j'ai à peine le temps de les tirer en arrière que quelqu'un me bouscule, me faisant reculer de plusieurs pas. Si je l'arrête celui là je vais lui faire sa fête ! Alors que je cherche le coupable des yeux, j'aperçois Deshawn qui s'écarte, avec un Magyar For My Valentine sous le bras. Sans réfléchir davantage et parce que la situation et bien trop ridicule pour laisser place à la réflexion, je prends me élan avant de lui sauter sur le dos en hurlant.