La première fois, je m'en souviens comme si c'était hier. Un moment que je ne peux oublier de part son côté spectaculaire mais aussi pour m'avoir surpris. Je ne pouvais pas vraiment comprendre ce qui m'arrivait étant donné qu'à ce moment-là, je n'étais au courant de rien. Je me pensais comme tout les autres, tel un gamin insignifiant, voué à un futur tout tracé dans un poste de bureau certainement, malheureusement mes gênes en ont décidé autrement. Je me trouvais dans les toilettes, une cabine plus précisément, trop occupé à me cacher pour ne pas entendre mes camarades les plus débiles m'insulter de manière ingrate. J'étais assit à côté du W.C et j'avais les genoux repliés contre mon torse, le menton sur mes genoux. Mon sourire n'avait rien de réel et je préférai déprimé dans mon coin en laissant quelques larmes s'échapper de mes yeux azurs. Je n'avais aucune confiance en moi, et je me retrouvais à la longue repoussant et sans grand intérêt. Ce jour-là, je m'étais pris spécialement un coup au niveau des côtés d'un de ses débiles qui m'avait laissé un beau bleu. Bien que je ressente une souffrance physique et mentale, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une immense colère, un sentiment de vengeance de plus en plus intense se faisait ressentir. Mais je ne pouvais mettre mes intentions à exécutions vu le gringalet que j'étais. Je promettais juste qu'un jour j'aurai ma revanche, chose que je ne pensais pas que cela arrive.

Tout à coup, la porte grinça et quelques voix s'élevèrent. Peureux comme j'étais, j'avais passé mes bras autour de mes jambes en respirant plus doucement afin de faire le moindre bruit possible, au cas où, où ses idiots auraient envie de me rendre visite. « Viens là. On va t'apprendre à nous emmerder, pauvre gosse va ! » S'en suivit d'un petit cri de désapprobation féminin. Posant ma main sur la porte, je la poussais légèrement afin que mes yeux puissent voir la scène qui se passait. Peut être que finalement, je n'aurai pas du, surtout en voyant un élève de bonne corpulation prendre une gamine par les cheveux en l'entraînant vers le lavabo. Je ne comprenais pas vraiment leurs intentions jusqu'à ce que je vois un autre boucher celui-ci et remplir le lavabo d'eau. Je sentais mes nerfs et la rage se propager dans mes veines, me faisant même serrer ma mâchoire de gamin. J'avais envie d'intervenir, mais quoi faire ? M'interposer au risque de, moi aussi, y passer ? Mais alors que le jeune homme cramponnait d'autant plus sa chevelure blonde afin de plonger sa tête dans l'eau devant elle, je me levais précipitamment et poussa la porte dans un grand élan. Dans un même temps, la porte claquait dans l'un de ses idiots et j’apparaissais enfin aux yeux de cette scène lamentable. « Tiens, tiens. Le Fitzgerald est là lui aussi ? On va s'amuser avec lui aussi. » Il lâchait alors la jeune fille en m'agrippant par le col en direction du lavabo. La panique me submergea ainsi que la colère, je n'aimais pas la façon dont il me traitait et j'avais envie de lui en faire baver. La tête plongé dans l'eau pendant quelques minutes, il me tira tout à coup de l'eau froide qui entre temps m'avait donné un frisson qui m'avait traversé l'échine. Mais alors qu'il contait me replonger la tête, je posais mes deux mains sur le lavabo en refusant une fois de plus de me laisser faire. J'en avais assez de tout ça, et j'avais bien l'intention de refuser ses brimades. Je fixais obstinément le robinet tandis que l'idiot forçait afin que ma tête rentre de nouveau dans le lavabo. C'est alors que le robinet en question sauta, faisant jaillir un liquide transparent qui se déversa uniquement sur le garçon qui m'embêtais. Je prenais ça pour de la chance. Mais je n'avais pas encore conscience de mon implication dans cet incident si hilarant pour ma part.