On se demande parfois ce qu’aurait été notre vie si on était né ailleurs, dans une autre famille, à une autre époque. On se demande si on aurait été plus heureux, plus aimé, plus riche, plus beau, quel genre de personnes on aurait côtoyé. On se surprend à rêver d’une autre existence à laquelle on n’aura jamais droit, une existence illusoire qu’on pense vivre la nuit dans nos songes les plus secrets. On ferme les yeux, on se coupe du monde dans lequel on évolue pour devenir souverain d’un univers fantastique dans lequel on contrôle tout, dans lequel on a tout ce que l’on veut. Alors le matin on ouvre de nouveau les yeux et on subit notre existence avec tous les défauts qu’elle comporte, on se demande pourquoi nous et pas un autre. Pourquoi on vit ? Pourquoi on meurt ? Pourquoi on rit ? Pourquoi on pleure ? Pourquoi, pourquoi, tant de questions auxquelles on ne répond jamais. Toute sa vie on part en quête d’un grand Peut-être, toute sa vie on se demande si on a fait les bons choix, si malgré le fait qu’on n’ait pu choisir l’endroit où l’on naît et l’on grandit, si on aurait pas pu faire de meilleurs choix, et si l'on peut choisir là où l'on va. On accepte l'amour qu'on pense mériter.

CHAPTER I : NEVERLAND ? SORRY, IT'S NOT HERE.

A priori, en naissant dans la famille Potter, on partait avec un avantage certain dans la vie. C’est du moins ce que pensaient la plupart des Sorciers d’Angleterre, et notamment les rares Sang-Pur encore existants. Ce jour-là, on vint féliciter Astrid et Ezekiel d’avoir agrandi la famille en mettant au monde une petite fille pâle aux yeux d’un bleu gris glacial. « Comment s’appelle cette petite merveille ? » s'enquit cet homme sublime aux cheveux bruns et au regard intelligent. « Nous l’avons appelée Emya Athéna. » répondit Astrid avec bienveillance. Son époux passa un bras autour de ses épaules et continua : « D’ailleurs, nous aimerions que tu en sois le parrain. » Il releva les yeux vers le couple et son sourire s’élargit. « Mais avec plaisir ! » souffla-t-il, avant de chatouiller légèrement la joue du bébé avec son ongle crochu. Il ne fut pas le seul à présenter ses félicitations à Monsieur et Madame Potter. Sorciers et sorcières se pressèrent à leur demeure, tant par respect que par curiosité. On voulait en savoir plus sur cette nouvelle Sang-Pur qui avait vu le jour. A peine après avoir ouvert les yeux, on avait prêté à Emya une existence toute tracée : elle détesterait les nés-moldu, respecterait très moyennement les sang-mêlés, épouserait un homme digne de son rang et son nom que choisiraient ses parents, vivrait dans son propre manoir et aurait une place de choix au ministère de la magie. Il ne pouvait en être autrement, Emya n’aurait pas le droit de les décevoir. Files unique, elle devait être la fierté d'Ezekiel et Astrid, ne pas faire un pas de travers. Il n’y avait aucune place pour le rêve et l’espoir dans la vie de l’enfant. Mais ses parents ne voyaient pas les choses ainsi, fermement opposés au courroux de Voldemort et de ses Mangemorts. Non, ils n'offriraient jamais leur fille à qui que ce soit. Elle se marierait avec un Sang-Pur, mais c'est elle qui le choisirait. Quant à la vie qu'elle mènerait, ce serait elle qui déciderait. La plupart des Sang-Pur furent donc déçus de leur décision et se détournèrent d'elle. Emya n’alla cependant pas à l’école avec des enfants normaux, on lui fit cours à la maison. Elle se sentait terriblement seule, ayant pour seule compagnie des adultes sombres et glauques, et des elfes de maisons, et parfois les autres enfants de Sang-Pur de son âge. En dehors de ça elle n'était absolument pas malheureux, car ses parents étaient extrêmement bienveillants et respectueux.

« Maman, papa ! » cria Emya, avant de plaquer ses mains sur sa bouche. Des larmes coulèrent de ses yeux, sa gorge le brûlait, elle étouffait. Elle tomba à genoux en suffoquant, essayant d’échapper à la fumée noire qui remplissait sa chambre. Quelques secondes avant, Emya s’était énervée pour une raison stupide et une violente explosion s’en était suivie, avant que sa bibliothèque ne prenne feu, pour une raison qui lui était inconnue. Elle n’avait eu le temps d’atteindre la porte que déjà les flammes lui barraient le passage, et personne ne répondait à ses cris. Elle allait mourir là, seule, enfant. Peu à peu sa vision se troubla et elle n’entendit rien d’autre que les battements affolés de son cœur. Puis elle s’évanouit. Emya ouvrit péniblement les yeux et les referma aussitôt. La lumière blanche était trop vive, lui donna un terrible mal de crâne. Elle les rouvrit encore, doucement mais sûrement, et observa le plafond de l’hôpital Sainte-Mangouste. La main d'Astrid se posa sur la sienne et elle sourit avec bienveillance. De l’autre côté de la pièce se trouvaient son père, son père, son parrain et des amis de la famille. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » demanda-t-elle faiblement. Ezekiel intervint alors : « Tu as eu ta première révélation magique chérie. C’était assez violent, mais très impressionnant. Toutefois, tu as bien abîmé ta chambre. Mais Dieu merci, tu n'as rien. » Elle passa quelques jours de plus à Sainte-Mangouste le temps de se remettre de ses brûlures et de sa fatigue, mais les soins prodigués par les Médicomages étaient d’une efficacité redoutable. Elle n’avait que six ans, mais elle comprenait parfaitement qu’il valait mieux éviter de s’énerver, à l’avenir. Ses "amis" vinrent lui rendre visite plusieurs fois afin qu'elle ne meure pas d'ennui. En effet, même si ils étaient assez agaçants et surtout ne pensaient pas du tout comme sa famille et elle, Emya les aimait bien, au fond. Quand elle rentra chez lui, sa chambre était parfaitement nettoyée et rangée. C’était un nouveau tournant dans sa vie de sorcière, enfin les Potter étaient sûrs qu’elle en était bien une et pas un ridicule Cracmol. Et bientôt, ou presque, elle irait à Poudlard.

La lettre arriva pendant le repas, au début de l’été. L'elfe de maison annonça l'arrivée du courrier et son destinataire et Emya se précipita pour lui arracher des mains. Elle contempla la lettre portant le sceau de l’école qu’elle exhiba fièrement sous le nez de sa famille, avant de l’ouvrir. « Je vais à Poudlard, je vais à Poudlard ! » chantonna-t-elle. Dans les semaines qui suivirent, ce fut l’excitation la plus totale. Elle passa son temps à acheter tout le nécessaire pour aller à l’école, aussi bien les robes de sorciers, que les livres, un balai pour le Quidditch, une plume et autres accessoires inutiles qui lui permettraient de montrer qu’elle avait de l’argent, mais aussi parce qu’elle ne voulait pas se sentir totalement dépaysée. Le jour J, elle se rendit à la voie 9 ¾ avec sa famille où ils retrouvèrent son parrain, professeur à Poudlard. Rien ne pouvait gâcher le bonheur qui la submergeait. Emya soupira et serra quelques instants sa mère dans ses bras, puis attrapa la main que son père lui tendait. « A bientôt. » dit-elle avec un sourire, en relâchant la main de son paternel. La gosse s’éloigna un peu, pour se rapprocher de la porte du Poudlard Express. « Bon voyage, n'oublie pas de nous écrire le plus vite possible pour nous raconter ! » lança sa mère, mais son cri fut couvert par le hurlement du train prêt à partie. La jeune fille ne tarda pas à faire des rencontres, enfants déjà à Poudlard ou non, avec qui elle fit mille et une hypothèses. Ils parlaient avec animation, se demandaient dans quelle maison ils seraient envoyés, avaient des étoiles plein les yeux et des rêves plein la tête. Pour Emya Athéna Potter, aller à Poudlard était comme une seconde naissance. Une promesse de liberté.

CHAPTER II : I GREW UP WITH POUDLARD.

« Emya Potter. » déclara le professeur. La demoiselle était presque à la fin de la liste et elle n'en pouvait plus d'attendre, car son excitation était à son comble. Elle s’avança vers le petit tabouret de bois, devant les regards attentifs des autres élèves de Poudlard. On posa le Choixpeau sur sa tête et ce dernier commença à monologuer. « Intéressant … Un Sang-Pur fière de ses origines, qui ne manque absolument pas d’ambition … Mais une grandeur d'âme impressionnante, une tolérance et un courage hors du commun, une loyauté sans faille ... Tu iras à [BIP] ! » Dans le tonnerre d’applaudissements qu’on lui réserva, Emya se leva et, avec un grand sourire, rejoint ses nouveaux amis d’un pas sautillant. Elle ne regretta pas une fois d'avoir atterri dans cette maison, persuadée que c'était le meilleur choix possible. C'était le seul endroit où l'on reconnaîtrait son statut de Sang-Pur à sa juste valeur et elle pourrait également faire comprendre qu'elle n'était pas un monstre, comme la plupart des autres. Elle avait pourtant une emprise incroyable sur la gente masculine notamment, qu'elle faisait tomber comme des mouches. Pour le reste, Emya avait pas mal d’amis, bien que certains cherchèrent plutôt à s'approcher d'elle par intéret. Mais Emya était visiblement incapable de tomber amoureuse, pour une raison qui lui échappait. Et de toute façon elle n’en avait pas envie, car cela faisait trop souffrir. Elle enchaîna pourtant les relations avec des filles comme des garçons, profitant de sa jeunesse et de sa beauté comme elle le pouvait. Durant sa quatrième année à Poudlard, elle fut choisie pour jouer dans l’équipe de Quidditch en tant de sa maison et Emya se découvrit un véritable talent pour ce sport. Elle se retrouvait déjà en avant-dernière année et redoutait le jour où tout cela prendrait fin. Non, elle ne voulait pas que ça s’arrête. A Poudlard, elle avait grandi, rêvé, avait eu ses premiers amis et ses premières relations amoureuses … A Poudlard, elle était éternelle.

CHAPTER III : LOVE, LOVE, LOVE. WHAT'S IT GOOD FOR ?

« Excuse-moi, tu peux m’aider ? Je me suis perdue. » Emya sut qu’elle s’était adressée à la mauvaise personne au moment même où ses yeux croisaient les siens. Il n’était pas quelqu’un de bien, ça se voyait immédiatement. Et devant sa réponse froide, elle se contenta de dire : « Je me débrouillerai. » Elle regarda une seconde son poignet qu’il tenait dans sa main et elle frémit. Il était plus fort qu’elle, et ô combien séduisant. Elle retira vivement son bras et lui tourna le dos avant de se frayer un chemin parmi la foule, fière et droite. Le soir même, durant le repas dans la grande salle, Emya fit un signe de tête dans sa direction et demanda : « C’est qui, lui ? » Ses amies gloussèrent ou leurs yeux roulèrent dans leurs orbites. « Castiel Queen, un Sang-Pur de Serpentard. Il se sent supérieur parce qu’en plus d’avoir un sang noble, la moitié des filles de troisième année ont fini dans ses bras. Pourquoi ? » Pourquoi ça ne l’étonnait pas ? Emya haussa les épaules. « Oh non, ne me dis pas que toi aussi il te plait ! » s’exclama l’une d’elles. La jeune fille secoua vivement la tête et éclata de rire. « Bien sûr que non. C’est juste que tout à l’heure il m’a énervée. C’est un gamin pourri gâté, juste bon à être jeté du haut de la tour d’astronomie. » Elles rirent encore et son regard se promena sur le serpentard entouré de filles. Il releva les yeux et leurs regards se croisèrent un instant. Emya le soutint quelques secondes et tourna la tête, préférant s’intéresser au contenu de son verre de jus de citrouille. Tout ne faisait que commencer entre eux, bientôt leurs vies seraient liées l’une à l’autre pour le meilleur … Mais surtout pour le pire. Bientôt, on leur annoncerait qu’ils étaient fiancés. Bientôt, Emya ne serait plus qu’un simple geste de réconciliation entre la famille Potter et la famille Queen. Bientôt, on l’obligerait à aimer celui qui la méprisait.

Ce matin-là, Emya ouvrit son courrier avec appréhension. Son patronus aussi était agité, pour une raison qu’ils ignoraient tous les deux. Elle fronça les sourcils, parcourant le parchemin de nombreuses fois. Alors ses yeux s’écarquillèrent et elle pâlit. « Euh, Emya ? Ça va ? » demanda quelqu’un à sa droite. Elle l’ignora, livide. Elle se leva lentement et s’approcha en titubant de Castiel qui était en grande discussion avec ses amis, ou ses compagnons hypocrites pour dire vrai. Elle lui tendit la lettre en tremblant, oscillant entre le désespoir suprême et une rage folle. Comment avaient-ils pu ? Comment ses parents avaient-ils osé lui faire ça ? Prise de nausée, elle dut prendre une grande inspiration pour garder la tête haute. Tout mais pas ça. « On est fiancés. » dit-il simplement, aussi froidement qu’à son habitude, bien que la surprise se lise dans ses yeux. « Fais quelque chose pour annuler ça. » ordonna-t-elle, en sentant la colère prendre possession d’elle. Elle dut pourtant se résigner, s’énerver ne servirait à rien : elle était fichue. Tous ses beaux rêves d’avenir étaient réduits à néant. Emya en fut si malade qu’elle passa quarante-huit heures à l’infirmerie et pleura beaucoup, en cachette. Elle ne voulait pas qu’on sache qu’elle était malheureuse. Castiel Queen … Comment pourrait-elle le laisser poser la main sur elle ? Il en avait touché tellement … Il allait la salir, la souiller … Emya ne voulait pas devoir se plier à ses exigences, à lui donner une descendance et se faire rejeter, tromper, se faire manipuler, insulter. C’était un cauchemar. Ce fut son parrain qui lui permit de s’en remettre partiellement. Il vint la voir à l’infirmerie et caressa longuement ses cheveux, respectant sa souffrance et ses peurs. Il finit par déclarer avec douceur : « Un jour tu comprendras. Tu verras, tout ira bien. Tu ne le connais pas réellement, il n’est pas si mauvais que ça je peux te l’assurer. Et puis tu es forte Emya, tu es la fille la plus courageuse que je connaisse. Ne baisse pas les bras, bats-toi. » Alors la demoiselle le serra dans ses bras et pleura encore, une dernière fois, et se leva.

Au fond, les choses ne changèrent pas vraiment entre eux. C’était même comme si Castiel avait déjà oublié qu’ils étaient fiancés. Lui ne s’arrêtait pas de passer de fille en fille, et Emya comprit qu’elle pouvait faire pareil. Elle tomba amoureuse pour la première fois cette année-là, d’un garçon de serpentard plus âgé. Mais Castiel avait visiblement décidé de ne pas l’entendre de cette oreille, car ses crises de jalousie répétées finirent par les séparer. Que voulait Castiel ? Pourquoi est-ce qu’il l’empêchait de faire ce que lui faisait sans aucun gêne. Une dispute terrible s’en suivit : « C’est quoi ton problème ?! » cria-t-elle. Lui gardait son calme habituel, la provoquant du regard, la testant sans cesse avec ses sarcasmes. « Je ne vois pas ce que tu veux dire. » Alors Emya décida de se calmer et déclara plus froidement encore que lui : « Ecoute Castiel … Tu n’es rien à mes yeux. Absolument rien. On est fiancés, mais ça ne compte pas. Tu vas voir ailleurs ? Alors moi aussi. Respecte-moi et aime moi, et je ferai pareil. Mais comme tu ne le feras pas, je ne le ferai pas non plus. Je ne suis pas ton chien. Je ne suis pas ton jouet. C’est pas parce que tu as une gueule d’ange et du succès auprès des filles que je serai à ta botte. » Castiel pouvait se montrer méchant, mais Emya pouvait l’être tout autant. Cependant elle s’en voulut beaucoup et la culpabilité l’empêcha de lui parler de nouveau comme ça. Parce qu’au fond, elle était attachée à lui. Au fond, Castiel serait son époux, le père de ses enfants, et elle ne pouvait pas se permettre de faire de sa vie un enfer alors qu’elle était déjà résolue à ne jamais atteindre ses objectifs. La jeune fille ne s’excusa pas pour autant, déterminée à se ce qu’il cogite. Si il la voulait, il devrait des efforts. Il ne devrait regarder qu’elle. Elle, et seulement elle. La désirer elle, et pas une autre. Il voulait jouer ? Alors ils joueraient. Cependant, au fil du temps, Emya se lassa un peu des autres, Castiel commençant à prendre une place de plus en plus importante dans sa vie. Et pourtant, il y avait cette fille, cette fille sublime qu’elle désirait par-dessus tout et qu’elle s’efforçait d’oublier. Castiel. Castiel. Castiel.

CHAPTER IV : HELL IS SEDUCING ME, ATTRACTS ME.

Emya n’était pas idiote, elle comprenait bien où était l’intérêt qu’elle soit fiancée à Castiel Queen. En effet, sa famille était anti-Voldemort tandis que celle de Castiel était Pro-Voldemort. Une guerre se préparant entre les deux familles, elle était un don en guise de promesse de paix entre eux. Si elle n’apprécia pas d’être traitée comme un objet et qu’elle en voulut énormément à ses parents, elle fut rapidement emballée par la tâche qui l’incombait : quand elle était chez les Queen, durant les vacances, Emya pouvait en profiter pour trouver des renseignements sur les plans des Mangemorts et du Seigneur des Ténèbres pour les communiquer à ses parents et à la résistance contre Lord Voldemort. Emya jouait à un jeu dangereux, mais son courage n’avait d’égal que sa discrétion. Elle devint notamment amie avec Alexander Queen, le frère de Castiel, avec qui elle partageait les mêmes idéaux. Ce dernier lui permettait de tenir le coup face à la situation. Elle avait trouvé en lui un véritable ami et confident, elle se sentait bien en sa présence. Le petit frère de Castiel aussi était vraiment gentil avec elle et elle appréciait sa compagnie. Cependant, ce dernier adhérait un peu trop vite aux idéaux de son aîné. Alors Emya tenta tant bien que mal de conserver son âme d’enfant pure, de l’empêcher de sombrer pour qu’il ressemble davantage à Alex qu’à Castiel. Sa vie avec les Queen était loin d’être facile et de tout repos, mais Emya la trouvait excitante. Elle ne restait jamais longtemps chez eux pour que cela ne devienne pas dangereux pour elle, mais elle ne détestait pas passer du temps en leur compagnie. Pourtant elle aurait dû, elle aurait réellement du. Ils avaient des idées extrémistes, aimaient la magie noire, aimaient la souffrance d’autrui. Comment pouvaient-ils ? Elle ne comprenait pas, leurs désirs et leurs plaisirs la dépassaient totalement. Et elle-même sentait qu’elle était en train de changer, doucement mais sûrement …

« Arrête de fouiner comme ça. » déclara un jour Castiel. Le cœur d’Emya se mit à cogner dans sa poitrine et ses joues s’empourprèrent. Comment savait-il ? Etait-ce si évident ? Elle ne nia pas, c’était inutile. Elle crut alors s’exposer à la colère de toute la famille Queen qui l’avait jusqu’à présent appréciée et respectée, et était, il fallait l’avouer, véritablement terrifiée. Mais il se contenta de lui faire signe de le suivre et elle s’exécuta sans broncher. Tous deux passèrent les portes de la demeure Queen et marchèrent un moment en silence, Emya n’osant pas le briser pour savoir où il l’emmenait. Allait-il la tuer ? La torturer ? Ils s’assirent près d’une rivière et le jeune homme prit des cailloux dans ses mains pour les jeter dans l’eau, l’air absent. Pourtant il finit par lui parler de lui et de sa famille, lui ouvrant totalement son cœur comme jamais il ne l’avait fait. La demoiselle l’écouta sans l’interrompre, découvrant un autre Castiel Queen. Il n’était plus celui qui méprisait les autres par pur plaisir, il n’était plus celui qui couchait à droite et à gauche … Il était quelqu’un de plus humain, de plus entier, une personne qui au fond n’était pas totalement perdue. Emya serra un bref instant sa main dans la sienne et les choses commencèrent un peu à changer. Alors qu’elle était sur le point de rompre les fiançailles, elle sut que ce serait une erreur monumentale : elle devait être là pour lui. Quelque chose d’infime, ou au contraire d’extrêmement fort le liait à lui et elle ne pouvait plus s’en séparer. Qu’importe de quoi il s’agissait, elle ne l’abandonnerait pas. A force de cotoyer cette famille et d’autres Mangemorts, Emya commença peu à peu à adhérer elle-même à la plupart de leurs idéaux. C’était terrible pour elle qui avait une famille anti-Voldemort, et elle ne savait plus sur quel pied danser. Elle ne sait toujours pas. Ca la rend dingue. Sa vie est un doute permanent. Mais peu importe, parce qu’Emya Athéna Potter vit dans l’instant. Elle ne sait pas de quoi demain sera fait et elle ne veut pas le savoir. A chaque jour suffit sa peine, non ?