L'histoire de Maxine n'est pas tellement compliquée. Elle est simple, certains vous diraient qu'elle est banale, Maxine affirmerait qu'il s'agit là d'un passé heureux qu'elle ne changerait avec personne. Ses parents sont des personnes très bien, humbles et généreuses. Ses frères et sœurs sont tout aussi nobles. Pour autant ce tableau ne plairait pas à grand-monde. Chez les Weasley, ils sont sept enfants, sept enfants qui ne roulent pas sur l'or et qui vivent très bien avec les moldus. Beaucoup d'autres enfants auraient trouvé que les Weasley ne sont pas dignes d'intérêt. Mais parmi les familles dites de sang pur, il n'y sans doute pas de famille plus heureuse. Même si le nombre d'enfants est assez grand et que la famille est modeste, lorsqu'un bébé naissait, on considérait son arrivée comme un véritable cadeau du ciel. Les Weasley se protègent, veillent les uns sur les autres et partagent les mêmes valeurs et qualités : l'ouverture d'esprit et surtout l'esprit de famille. Quelques attentions par ici, des compliments, la joie régnait dans la famille, les enfants auraient pu former une équipe de quidditch, ils s'amusaient d'ailleurs tous ensemble et trouvaient des jeux là où les autres enfants n'auraient rien trouvé. Les Weasley se contentent de ce qu'ils ont et ce n'est pas plus mal.

Assise sur son lit, Maxine lisait un livre pour enfants moldus, c'était un vieux bouquin, datant déjà de quelques décennies. Elle attendait bien patiemment l'heure du repas alors que sa mère grondait l'un de ses frères dans le couloir, lui demandant quand il apprendrait à obéir et aussi, mais surtout, pourquoi il avait eu une idée pareille. Un sourire malicieux se dessinait doucement sur le visage de Maxine, autant dire qu'elle aimait bien quand ses aînés prenaient pour elle. Elle était jeune, insouciante et ne s'arrêtait jamais. Maligne, elle savait faire ses coups en douce, dans le dos de sa mère. Sa dernière frasque ? Cacher la peluche préférée de son frère après l'avoir mise dans de la boue. C'était stupide, mais elle n'avait pas trouvé mieux. « On va manger maintenant, Maxine chérie tu viens à table.   »  Elle ferma son livre en tentant de prendre un sourire un peu plus neutre, mais elle ne put s'empêcher de rire un bon coup avant de répondre gentiment à sa mère qui toquait à la porte. « J'arrive tout de suite, maman.   » Ça sentait bon et au repas, elle savait qu'elle ne pourrait pas s'empêcher de parler au moins d'une fois de Nuka, un garçon qu'elle considérait comme son meilleur ami et des dernières lignes qu'elle avait lu dans son bouquin. Elle parlait souvent des personnages, tout en faisant des pronostiques sur ce qui allait se passer ensuite. Tout le monde l'écoutait, mais personne ne comprenait vraiment. Elle aimait aussi la littérature sorcière, adorant par dessus tout le conte des trois frères, une histoire si mystérieuse et intéressante à la fois. A table, tout le monde était serré, mais soit c'était plus chaleureux. Mr Weasley prit tout d'abord la parole, exprimant sa dernière découverte, notamment sur les moldus. « Je me demande vraiment à quoi peut servir un canard en plastique. J'ai appris aujourd'hui que les moldus mettaient cela dans leur bain, mais quel intérêt ?  » Disait-il en fronçant les sourcils alors que tout le monde l'écoutait avec attention. Maxine lança un bref regard à Solène, sa petite sœur avec laquelle elle partageait plus de choses qu'il n'y paraissait. Déjà à cet âge, Maxine gardait un œil sur elle, en espérant sincèrement que jamais il ne lui arriverait malheur. Bien sûr elle avait tendance à veiller sur ses aînés, mais Solène était plus jeune. Elle reporta alors son attention sur son père qui reprenait la parole. « J'ai vraiment honte pour ces grandes familles de sang pur qui ont beaucoup de mépris pour les moldus. Je ne les comprendrait jamais, les moldus sont pourtant si intéressant et ingénieux.  » Il haussa ensuite les épaules et souhaita bon appétit à tout le monde. « Papa, je pense qu'il y a quelques exceptions, il suffit juste de les trouver.  » Dit-elle en souriant. Son intervention n'étonna personne, après tout elle était bien amie avec un Black et ses parents la laissaient parler avec lui tant qu'il n'avait pas mauvaise influence sur elle et surtout tant qu'il ne lui faisait pas de mal. Pour le moment, ça allait bien, jusqu'au moment où il couperait les ponts avec elle sans qu'elle ne puisse rien faire. Et même après quelques tentatives de réconciliation, elle ne parvint à rien, le retrouvant seulement quelques années plus tard à Poudlard.   

Mais ses blagues, frasques se retournaient parfois contre elle.

L'un de ses frères venait de lui faire une blague de mauvais gout. Et maintenant, elle pleurait. Enfermée dans un placard à balai, il tomba le long du mur, se recroquevilla sur elle-même. Il faisait sombre et Maxine avait toujours eu peur du noir. Elle ne parvenait pas à ouvrir la porte, on la fermait de l'extérieur. Les secondes lui parurent être des minutes et les minutes des heures. Elle ne sut pas combien de temps, elle avait passé là-dedans quand elle entendit son père demandait où elle était. Elle pleurait silencieusement, mal à l'aise, la voix de son père lui paraissait être si lointaine qu'elle pensait rêver. D'ordinaire, elle aurait sans doute crié, hurlé de toutes ses forces qu'elle était là. Pourtant, elle était paralysée. Elle savait sans aucun doute que son frère n'avait pas pensé à mal en faisant cela, mais elle lui en voulait à présent. Peut être le regretterait-il. A présent, elle tremblait comme une feuille et les larmes coulaient toujours quand elle entendit le cliquetis de la porte qui annonçait sa libération. La porte s'ouvrit sur sa mère qui parut soulagée de la voir ici. « Maxine, bon sang, ça fait une heure qu'on te cherche. »  Dit-elle sur un ton qui se voulait assez réprobateur, pourtant sa voix s'était faite plus douce et surtout moins forte lorsqu'elle vit que sa famille avait peur. La petite eut du mal à réaliser que sa mère était bien là, qu'elle lui parlait et qu'elle paraissait réellement inquiète. Elle tremblait tellement qu'elle ne fut pas capable de se lever toute seule. Sa mère mit au moins deux ou trois minutes pour la sortir de là. Après cela, dés qu'elle entrait dans une pièce fermée, elle se sentait compressée, avait peur de manquer d'air. Plusieurs fois elle paniqua, elle ne put plus aller dans la cave, ni dans les petites pièces et son père ne put plus l'emmener dans le métro souterrain de Londres. Plus le temps passa, plus on s'inquiéta, alors l'emmena à saint mangouste. Au départ, le médicomage ne comprit pas ce qu'elle avait avant que quelqu'un ne lui parle d'une phobie des lieux confinés. On décréta alors qu'elle était claustrophobe et depuis Maxine évite les lieux sans fenêtre, dans la voiture volante de son père, elle ouvre la fenêtre automatiquement, respirant difficilement, dans le poudlard express, ce fut légèrement différent, les fenêtres étant plus grandes, elle pouvait mieux voir le paysage et se sentait moins oppressée.

Maxine alla alors à Poudlard. Elle en était heureuse, plus que tout au monde. Jamais, elle n'avait éprouvé une telle joie que d'être elle aussi une élève de cette grande école de magie. Les Weasley allaient souvent à gryffondor, elle savait au fond d'elle qu'elle n'irait peut être pas, mais soit ses parents ne lui en voudraient pas. Elle espérait seulement ne pas finir à serpentard, bien qu'elle ne se sentait pas forcément ambitieuse au point de vouloir écrasé tout le monde.    

Ce matin-là, le professeur de métamorphose rendait des devoirs, apparemment tous plus ou moins corrects. Assise à côté de son amie Calixta, elle attendait patiemment sa note, tout en observant du coin de l’œil, Nuka, son ami d'enfance qui avait tant changé. Il se montrait dur avec elle comme si depuis toujours ils étaient ennemis et elle encaissait, mais elle avait fini par répondre parce qu'elle n'était pas du genre à se laisser faire. L'enseignant se posta donc devant elle, lui tendant alors le devoir en souriant légèrement. « Eh bien, Mrs Weasley, vous pouvez être fière de vous, effort exceptionnel. »   Et elle s'en satisfaisait très bien. Ses notes de manière générale tournaient autour de l'optimal et de l'effort exceptionnel sauf peut être en cours d'histoire de la magie où elle s'endormait contre sa volonté. De ses notes tout à fait convenables, elle en retirait une certaine fierté et elle ne mettait guère de temps pour prévenir ses parents de ses résultats. A la fin du cours, Maxine et son amie allèrent vers leur salle commune quand cette dernière se rendit compte qu'elle avait besoin d'aller à la bibliothèque pour finir un devoir et invita à en faire de même. La rousse eut un sourire désolé et prit la parole. «Non, je ne préfère pas, désolée. » Dit-elle doucement. Elle n'avait jamais dit à personne qu'elle était claustrophobe, d'ailleurs, personne ne le saurait, elle garderait cela pour elle à tout jamais, jusqu'à sa tombe s'il le fallait. « Mais pourquoi ?   »  Insista tout de même son amie. Tout le monde se demandait pourquoi elle n'allait pas à la bibliothèque, dans un sens rien de surprenant à cela, elle était une élève brillante alors c'était synonyme d'étude. « Est-ce que tu sais garder un secret ? » Demanda t-elle alors que son amie hochait la tête.  « En fait, j'ai une peur irrationnelle des livres de la bibliothèque Ils sont poussiéreux et tellement énorme que j'ai l'impression qu'ils ont mangé des gens. Tu vois ces personnes qui ont peur des araignées, eh bien en fait, c'est la même chose pour moi avec les livres de la bibliothèque.   » Ce mensonge était bien sûr éhonté, les étagères de la bibliothèque étaient si hautes qu'elle n'en voyait pas les fenêtres. Et lorsqu'elle les voyait pas, alors Maxine prenait peur et se sentait particulièrement mal à l'aise. Et étrangement, cette amie goba le bobard de Maxine et hocha la tête. Pour une fois, Maxine s'en était sorti, mais cela n’arriverait sans doute pas à chaque fois.  

Aujourd'hui, Maxine est en onzième année, en cursus d'offensive magique. Depuis sa cinquième année, elle ne se voit pas faire autre chose qu'auror. Plus tard, elle souhaite s'engager dans l'ordre, la menace lui fait peur, bon moins que les lieux confinés, mais quand même. Elle a aujourd'hui bien grandit, elle va avoir 22 ans au mois de juin...