Chapter One : La découverte d'un nouveau monde dont on a tant entendu parler. Ce jour tant attendu, ce jour où l'on sera jugé sur notre état d'esprit et non sur notre nom. Ce jour où l'on aura la preuve de porter son nom correctement, ou non. Ce jour qui peut marquer la fin d'une lignée familiale.

Targaryen. Un nom si connu chez les Serpentard, cette maison de Poudlard où ma soeur jumelle et moi étions prédestinés à aller puisque nos parents y avaient été et s'y étaient rencontrés. C'est donc avec la conviction que le vert serait ma couleur durant mes années Poudlard que je montais dans le Poudlard Express, sous les signes de main de mon oncle. En soupirant, je m'étais assis dans un wagon, ma soeur sur mes talons, et avais passé le voyage à regarder le paysage. Je n'avais détourné le regard que pour choisir un paquet de chocogrenouilles. Je n'aimais pas le vert, et je ne voulais pas voir cette couleur mettre en valeur ma chevelure blonde et angélique. Même à onze ans, je savais que les Targaryen n'avaient jamais été la famille la plus douce et ouverte d'esprit qu'il soit. Néanmoins, je savais que porter un tout autre insigne serait trahir ce nom que je portais depuis maintenant onze ans et que je porterais jusqu'à ma mort. Ma soeur, elle, avait au moins la chance de pouvoir en changer. J'appréciais déjà Poudlard, car cette école me permettrait de me différencier, mais aussi de m'éloigner de ma vie familiale chaotique. Malgré l'argent et l'attention porté, je n'étais pas heureux, et je savais que ma soeur ne l'était pas non plus.
Arrivé au domaine, on suivit un homme et une petite ballade en bateau nous permit d'atteindre les nombreuses et hautes tours de Poudlard. Puis il fut venu le moment de la cérémonie des répartitions. Le vieux Choixpeau magique, posé de façon à ce que chaque élève installé autour des longues tables puisse le voir, se dressait au milieu de l'estrade. Albus Dumbledore, habillé d'une longue robe bordeaux satinée, prononça un discours en regardant l'assistance par delà ses lunettes demi lunes. Un instant, ses yeux se posèrent sur moi, mais bien vite, je compris qu'il avait choisit sa cible au hasard. Le choixpeau brisa alors le silence et entama sa longue chanson sur l'histoire de Poudlard. Ainsi Serpentard fut le premier à mourir. Quel était donc l'intérêt d'appartenir à cette maison? La répartition commençait. Je me redressai alors, tel un enfant modèle et regardais le premier élève. « Poufsouffle! » Cria le choixpeau. Les gens applaudirent. Et s'en suivit alors des Gryffondors et des Serpentard, mais il fallait croire que les Serdaigles étaient aux abonnés absents. « Seighton Jenny! » Une fille aux cheveux bruns touffus s'approcha du choixpeau et le posa sur sa tête. Elle fut la première Serdaigle à rejoindre la table en question. Ce fut alors le tour de ma soeur jumelle, qui, à son grand bonheur, ne rejoignit pas le camp des verts. Je vis son petit corps frêle sautiller de bonheur jusqu'à la table de sa maison et je sursautais à l'appel de mon nom : « Targaryen Dionysos ». Je m'avançais et posais le choixpeau sur ma tête. Je tâchai de rester concentré sans faire attention aux commentaires du bout de tissu moisi et parlant qui se trouvait sur ma chevelure dorée. Il cria alors le nom de ma maison. Je n'étais pas des verts. Je n'étais pas un Targaryen comme je devais l'être. J'avais gagné, nous avions gagné, ma soeur et moi. Et c'est avec bonheur que je rejoignis ma table en passant la main dans mes cheveux et en souriant timidement à mes nouveaux camarades.

Chapter Two : On continue dans la même direction. On prend son propre chemin. Je décide qui je veux être, avec qui je veux passer ma vie. En début de soirée, je n'avais qu'une âme soeur, en fin, trois. Le jour où ma vie a débuté, mais où ma famille s'est réellement brisée.

Les Targaryen ont perdu un fils lorsque je suis entré à Poudlard. Non seulement parce que je n'étais pas un Serpentard, mais aussi parce que j'y ai fréquenté des gens dits "non fréquentables". Ainsi, j'y ai rencontré Méloé, jeune femme pétillante et secrète, on ne s'est jamais quittés. J'aimais ses cheveux bruns bouclés et ses yeux bleus nuit. Son grand sourire et ses manières douces et délicates. Notre romance a débuté en Janvier 1975, j'avais alors dix huit ans. Auparavant, nous étions les meilleurs amis du monde, et l'amitié s'est transformée en amour. Mais rapidement, les choses étaient devenues compliquées. Ma soeur jumelle ne cessait de me mettre en garde en essayant toutefois de me protéger. Elle aimait Méloé, et elle aurait toujours tout fait pour que notre histoire dure le plus longtemps possible.
Me voilà donc ainsi, habillé d'un long costume bleu nuit pour rappeler les yeux de ma fiancé, mes cheveux blonds attachés en arrière et l'air sérieux. Ma soeur se trouve non loin de moi, et les frères de Méloé se tiennent derrière moi. La porte de l'église s'ouvre et Méloé entre dans la pièce, habillée d'une longue robe blanche en dentelle. Je souris, car je suis heureux, car rien ne pourra gâcher ce bonheur. Il n'y a pas de magie, il n'y a pas d'artifices, juste un mariage pour oublier quelques instants d'où je viens et empêcher que mes origines ne me rattrapent. « Monsieur Pacôme Dionysos Targaryen, voulez-vous prendre pour époux Mademoiselle Grace Méloé Goyle » Je regarde la femme que j'aime, qui se tient désormais près de moi. Elle lève son regard de nuit et me souris. Alors j'annonce d'une voix forte : « Oui, je le veux. ». A son tour, le prête pose la question à Méloé, qui répond par l'affirmative. Soulagé, je regarde insistance le prête. « Je vous déclare donc uni par les liens du mariage. Vous pouvez embrasser la mariée. »

Chapter Three : Un nom, un honneur, un cadre dans lequel rentrer. Tout le monde n'est pas un Malefoy, un Black ou un Weasley, tout le monde n'a pas ce sang si pur qui coule dans ses veines. J'aurai pu donner naissance à un bâtard, tout comme moi, j'aurai pu faire changer les choses, sans que ce soit pour autant mon but. On m'a enlevé cette possibilité. On m'a tout enlevé.

Savez-vous ce que c'est de se sentir impuissant? De voir vos pires cauchemars et ne rien pouvoir faire pour changer les choses? La clope au bec, je regardais mon alliance avec un sourire aux lèvres. En vacances chez mes parents, j'étais obligé de l'enlever à chaque apparition. Enfermé dans ma chambre, en haut du grand Manoir Targaryen, je passais mes jours à écrire des lettres pour ma bien aimée, et à jouer de la musique. Et puis j'avais entendu des cris et j'avais senti mon sang se glacer. Inquiet, j'avais cessé de jouer et avais tendu l'oreille. Il n'y eut plus un bruit puis j'entendis des pas dans l'escaliers et ma soeur entra dans ma chambre, elle pleurait. « Descends! » Sans plus attendre, je me précipitais au rez de chaussée, en courant. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine, la sueur perlait sur mon front. Ce n'était pas possible, comment avaient-ils pu savoir? J'arrivais enfin en bas et je vis ma femme attachée à une chaise, tandis que son père, un de ses amis et sa mère se tenaient devant elle. « Laissez-la partir! » Je me précipitais sur elle mais je fus projeté contre un mur par son père qui venait de lancer fièrement « Répulso. ». Ma soeur se précipita sur moi, en pleurant. Ma vue se brouillait et je ne parvenais qu'à discerner des ombres. Son père s'approcha de ma femme, qui se mit à crier. Je voulus protester, mais rien ne sortit. « Après tout ce qu'on t'a donné tout ce que tu nous rapportes c'est un putain de bâtard. Tu comptais mettre au monde et élever des impurs? Qu'ils salissent notre nom? MON nom. De mon vivant, aucun sang-de-bourbe ne portera mon nom.... »
Je vis une baguette se dresser devant moi, mais son ami le repoussa et il se cogna contre le mur. Sa femme se jetta sur lui et se mit à pleurer. Il fallait croire que les choses ne se passaient pas comme prévu... Je ne respirais plus, je ne pouvais me permettre de respirer. J'essayais de trouver ma baguette, mais je l'avais laissé à l'étage. Cracken ne voulait rien dire, Cracken avait lâchement décidé de se tapir dans l'ombre en attendant que la scène se passe. « Je ne peux rien faire, Dio... »Je jetais un regard à ma soeur, elle était pétrifiée, et les larmes roulaient sur son visage. Je me mis à gémir, à supplier qu'on ne m'enlève pas ma femme. Méloé criait, se débattait, et je ne pouvais la secourir. J'essayais néanmoins de me lever mais l'ami, ou plutôt le traitre soit disant ami de son père,  me plaqua contre le mur de façon à ce que je ne bouge pas. Et je levais alors les yeux lorsque l'ami de son père cria : « Morsmordre » Méloé poussa un cri de rage et j'éclatais en sanglots. Ses parents s'écroulèrent au sol et je me sentis alors faiblir. Tandis qu'une autre personne apparaissait alors en emmenant la famille de Méloé ailleurs.

Chapter Four : Quand l'honneur détruit ta vie. Quand l'amour ne compte plus assez aux yeux du monde. Lorsque ton nom n'est plus qu'un fardeau. Tu fais tout pour venger ce que tu as perdu, pour te dire que des gens ne sont pas morts en vain. Pour te dire que tout ça n'est pas arrivé en vain.

Des sorciers ont tué la femme que j'aimais, ma femme, un an après notre mariage. Du moins, j'en étais sur. Elle avait disparue, du jour au lendemain. Ainsi, lorsque Méloé et sa famille ont été emmenés, ma soeur et moi avons fais nos valises et avons quitté le manoir familial pour occuper une chambre au Chaudron Baveur car mon oncle n'avait pas su être là alors que nous avions besoin de lui. Pendant des jours, nous avons réfléchit à ce que nous allions faire, et un soir, alors que ma soeur ne s'y attendait pas, j'ai quitté la chambre et me suis rendue au ministère de la magie. J'ai demandé à parler à un ministre et ai prononcé de vive voix ces quelques mots :  « Je m'appelle Pacôme Dionysos Targaryen, fils de Tarnella et Oribur Targayen. Il y a un an, j'ai épousé Grace Méloé Goyle dans le monde moldu. Je suis un sang-mêlé, elle une sang-pure. Etait... Des mangemorts l'ont enlevé il y a trois jours. Parce qu'elle était ma femme, et qu'elle avait refusé de m'éliminer. Je veux qu'on arrête ces monstres, qu'on les condamne, qu'on les tue, qu'on les enferme. Je veux qu'on retrouve ma femme. » Je repris ma respiration et je regardais ma soeur qui venait d'arriver en courant, essoufflée.
S'en suivit de longs procès, durant lesquels le mangemort en question, ancien ami des Black. On m'annonça, un beau matin de Décembre, que Monsieur et Madame Black avaient été tués en quittant le ministère de la magie et l'homme a été condamné. Mais nous n'avons jamais retrouvé Méloé.

Valar Morghulis.