Je suis un sang-mêlé; mes gênes de sorcier, je les tiens de mon père. Je l'ai à peine connu, puisqu'il a quitté ma mère peu de temps après ma naissance. Et tout ce que je sais de lui, c'est ce qu'elle m'en disait. Il aurait donc été un sorcier minable, impulsif et sans fierté. Une vision biaisée, sans doute. Mais n'ayant jamais eu la preuve du contraire, c'est plus ou moins cette idée que je garde de lui, encore aujourd'hui. Durant un temps, j'espérais le rencontrer. Mais assez rapidement, j'ai pris conscience que ma mère redoublait d'efforts pour que cela n'arrive pas et que je n'en ressente pas le besoin. Elle me donnait l'amour de deux parents, malgré sa manie à toujours trop en faire...

Je vécus donc dans un milieu moldu; en fait, ma mère espérait que mes pouvoirs ne se révèlent pas, et que je sois épargné par l'héritage de mon paternel. Mais bien évidemment, plus je grandissais, plus je remarquais des événements bizarres autour de moi. Mais se retenant bien de me dire la vérité, elle expliquait tout cela par de grosses coïncidences, des faits improbables mais qui n'avaient rien de magique. Hm. Maintenant que j'y repense, les lois de la physique n'expliquaient pas les chaises en lévitation et le fameux incident du poisson rouge explosé. RIP.

C'est durant mon enfance que j'ai fait la connaissance d'Elwing. Une petite fille, plus jeune que moi de deux ans environ. Nous nous sommes vite liés d'amitié. Car ce fut elle qui me fit prendre conscience que je n'étais pas comme tout le monde... A elle aussi, il arrivait des choses étranges. Mais elle savait pourquoi, et je réussis à lui arracher ce secret.

On se retrouvait souvent pour jouer avec ces capacités qui nous dépassaient. Mais bordel, c'était de bons moments. Fallait juste ne pas se faire voir... On s'était trouvé une petite cachette, à l'abris des regards. Et au fil des années, c'est là qu'on expérimentait notre don bien particulier.

Ma mère dû bien se rendre à l'évidence lorsque la lettre de Poudlard arriva. Le petit garçon que j'étais allait devoir quitter sa maison, sa mère, son amie. Mais sans aucun doute, tout cela en valait la peine. Finalement, elle réussit à me montrer du soutien. Malgré tout ce qu'elle avait pu dire, faire pour me tenir à l'écart de tout cela, l'issue devenait inévitable.

"Ca va aller."

Je vis quelques unes de ses larmes couler. Peut-être était-ce là juste l'émotion. Celle de me voir partir. Mais au fond, je commençais à comprendre. Il y avait quelque chose de plus. Avoir un enfant si différent d'elle-même, elle ne le supportait pas. Malgré tout l'amour qu'elle me portait, elle me voyait déjà loin, dans un tout autre univers. Et cette lettre... elle ne faisait que sceller ce destin.


Nous voilà à Poudlard, l'école des sorciers. Ce nom était rempli de nouveaux rêves, de nouvelles opportunités. Comme je vous l'ai déjà dit, j'étais assez mauvais en cours. Les seuls talents que je réussis à montrer au cours de mes premières années étaient le vol en balai et... voilà. Assez rapidement, je m'intéressai au Quidditch. J'y trouvai une certaine satisfaction à enfin être bon dans quelque chose. Très vite, mon objectif de vie était très clair : je deviendrai champion de Quidditch, le plus grand des poursuiveurs.

Le temps passa; Elwing finit par intégrer Poudlard à son tour, et on se retrouvait enfin, quoi que la demoiselle avait décidé de devenir plus sérieuse. Enfin, je m'inscrivais dans le cursus de sports magiques dès que possible pour y donner mon maximum.

Et depuis ? Ma foi... rien n'a vraiment changé.