J'ai vécu une enfance paisible. Il y avait mon père, ma mère. Plus tard est arrivée ma sœur. On vivait dans une maison assez banale, chaleureuse, conviviale. Il y avait toujours un feu dans le foyer les soirs d'hiver, notre père nous emmenait faire des bonhommes de neige dehors, et quand on rentrait, notre mère nous racontait une histoire avec un bon chocolat chaud. Je me souviens de ces beaux moments. Ceux où ont rentraient, les joues rougies par le froid, on ne sentait plus nos doigts, mais on avait le sourire jusqu'aux oreilles. Ça me manque, je dois, malheureusement, l'avouer.  Bref, on avait une belle famille, une belle vie. Je parle au passée parce que je n'ai plus l'impression que c'est ma famille. Poudlard est ma famille désormais.

Clara et moi, on était des meilleurs amis. Des confidents. Quand notre père nous disait d'aller au lit, Clara disparaissait sous ses couvertures. Et puis quand j'étais certain que les parents avaient désertés le corridor, je marchais à pas-de-loup jusqu'à sa chambre, et on s'inventait un monde magique, avec des étoiles, des chevaliers et des princesses. Des dragons, des chevaux volants et oui, même des sorciers. Quand elle a commencé l'école, elle me racontait ses journées, je lui racontais les miennes, je l'aidais dans ses devoirs... On s'entraidait.

Quand cette lettre est arrivée, c'était, comme tous les autres, le jour de mon onzième anniversaire. Oui, cette lettre, un papier vieilli, une enveloppe scellée à la cire. Je l'ai passé entre mes doigts avec une drôle de sensation. Quand je l'ai retourné, j'ai vu mon nom. Mon nom, sur une lettre? J'ai avancé jusqu'à la cuisine, distrait, les yeux toujours rivés sur cette étrange chose. Je me souviens encore parfaitement de la scène. Je pourrais vous la décrire comme si elle venait tout juste de se passer.

« Tu n'as pas rapporté le courrier, Olly? » ma mère à demandé pendant qu'elle faisait fondre un peu de beurre dans la poêle qu'elle tenait. Puis elle a vu ce que j'avais entre les mains, et elle a entrouvert la bouche, sans un mot.

Mon père à froncé les sourcils, curieux, et il m'a prise la lettre des mains en disant un truc comme : « montre-moi ce que tu as là, bonhomme. » J'étais encore trop sur le choc de ce que je venais de lire pour protester.
Comme toute personne normale, j'aurais cru que ce n'était qu'une mauvaise blague. Oui, comme toute personne normale. Mais j'avais la grave intuition qu'il fallait que je crois cette lettre.

Mon père s'est tourné vers ma mère avec des points d'interrogations sur les yeux, quand il a eu fini de lire. Ma mère à essuyé ses mains sur son tablier, le regard fuyant, mais elle a quand même lue la lettre.

En fait, j'ai menti. Tout ce qui suit est assez flou. Je ne me souviens plus trop ce qui s'est passé.
Je me souviens que ma mère à dit quelque chose comme quoi ce n'était qu'une invention d'un jeune, mais ma mère à probablement mal menti, parce que mon père à eu l'air de savoir qu'elle savait quelque chose.

Après, mon père l'a percuté de questions jusqu'à ce que ma mère parle. Elle était au courant, pour les sorciers. Je n'avais que onze ans, j'avais un peu la tête dans les vapes, je n'ai donc pas compris tout ce qu'ils se disaient. Je sais que mon père s'est levé. Et il ne comprenait pas trop. Il à commencé à demander pourquoi elle ne lui avait jamais parlé de ça, de cette... école et des sorciers... et tout ça.
Ma mère à détourné le regard, tellement longtemps... Puis après avoir prit une grande respiration, elle s'est retourné face à son mari et elle a avoué. Avoué avoir eu une liaison pendant longtemps. Une liaison avec un homme qui était lui-même pourvu de... tout ça. Comme lui et elle était en quelque sorte un... couple? Et qu'ils s'aimaient, l'homme a eu tôt fait de la mettre au courant sur ce qu'il était. Bref, vous devinez la suite.  Mon père à déposé la lettre sur la table, puis s'est retourné vers moi, ou plutôt l'enfant apeuré, les mains encore tremblantes, les yeux écarquillés et les cheveux en bataille, qui retenait son souffle. Il m'a regardé, de haut en bas, pendant plusieurs secondes. J'ai vu tellement de douleur dans ses yeux, c'était horrible. Il m'a regardé sans vraiment me voir, les yeux voilés par un voile de tant d'émotions.
Il a fait volt-face vers ma mère.
Et j'ai eu peur.
Je suis parti avant que tout ça n'explose. Toute cette peine, toute cette colère. Je ne voulais pas la voir. Je ne voulais pas être la cause de tout ça. J'étais le fruit d'un union débile. J'étais le résultat d'un couple mort depuis des années. Et pourtant, je faisais encore tellement de ravage. Je suis monté dans ma chambre, avec la lettre que j'avais attrapé avant de fuir ce que je ne devais pas voir.
Je l'ai lue, relue et re-relue.

Je me suis mis à maudire cette lettre. Toutes ces conneries, je les ai maudites, tellement fort que je ne crois pas que ce soit possible de détester quelque chose aussi fort.
Mais comme la tension qui régnait dans la maison entière me pressait la poitrine, me brûlait, j'ai commencé à la voir sous un autre angle. Régler le problème : partir. Peut-être que c'était ça, la solution.

C'est ce que j'ai fais. Je suis parti.
Clara, qui à ce moment était partie chez une de ses amies, est revenue et je n'étais plus là. J'étais déjà loin. Déjà de plus en plus sûr que partir était le meilleur choix.
Je l'ai laissé sans lui dire au revoir.

Quand je l'ai revu, à la première visite, elle a failli me tuer tellement elle m'a agrippé fort.
Nos parents ont fait leur possible pour paraître aimants et agréables envers moi, mais je sais qu'au fond je leur donnais envie de vomir à tous les deux. J'espère me tromper, mais je ne crois pas. Ça à été un soulagement pour eux quand je suis à nouveau parti après les vacances d'été.

Je suis heureux maintenant. Heureux comme je l'ai été avant. J'ai trouvé ma place, je sais presque où je met les pieds. Je ne suis pas encore sûr du pourquoi je suis là, mais je saurai un jour. Ça viendra.
Bref. Mon enfance à été bien, jusqu'à ce que je vieillisse et comprenne que ma place n'était pas chez les moldus. Je m'en veux encore pour Clara. Je l'ai laissé dans une famille malade, mais je sais qu'elle saura la réparer.
Maintenant, ma famille c'est Poudlard.