Tranquillement assise sur mon fauteuil, je finissais de lire mes fiches lorsque soudain, mon hibou vint taper à la fenêtre. Tournant la tête, curieuse car je n’attendais aucune missive. Je dépliai le mot avant de me reculer pour tomber sur un mot de la nana dont j’arrive jamais à comprendre le prénom. « ASSEZ ! » J’avais hurlé bien malgré moi avant de laisser choir le mot au sol. J’étais étrange en ce moment. D’habitude, je m’arrangeai pour espacer mes visites, je me contentai de manger le minimum mais en ce moment, ce fut comme si… comme si plus rien ne comptait. Je n’avais pas beaucoup d’amis même si j’essayai de m’intégrer un minimum. Nicolas était parti, comme tous les autres. Je me retrouvai seule, seule parmi des gens que je détestai. Prenant un morceau de parchemin, je gribouillai d’une main pressée une missive à l’encontre de Majken et d'Electra avant d’attraper mes affaires pour sortir le plus rapidement du dortoir.
« Tu vas où ? » La voix de mon patronus résonnait dans ma tête comme un écho tellement je me retrouvai dans un autre monde. Marchant sans but, sans envie, qui étais-je donc ? Les crises, les délires due à l'anorexie était fréquente. Je voyais de la bouffe partout. Regardez donc qui je suis. Personne. Je me sens tellement seule. Ma sœur jumelle se fichait complètement de ce qu’il pouvait m’arriver et je ne pouvais l’en blâmer, j’aurai pu aller lui en parler plus tôt. « Hé salut, au fait, j’suis anorexique, je dors pas. Ma vie affective est aussi vide que mon cerveau et enfin, rien que de te voir avec le sosie féminin du paternel. » Non, ce n’était pas une bonne idée.
Sortant du château, j’avais au moins l’excuse d’être préfet, même si ce n’était pas le cas. Je continuai de marcher sans prêter attention. Puis sans comprendre, je me trouvai devant une des tours. Laquelle, je n’en avais aucune idée et je m’en fichai. Je me mis alors à grimper. « Qu’est-ce que tu fous ? » Je vais me tuer bien sûr. Donc oui, je vais juste réfléchir. J'ai besoin de réfléchir. Ouais, ça semble bien comme plan. On dirait que j’ai perdu la tête pu alors que je vais une quelconque crise d'hyperactivité. Je me trouvai en haut, regardant en contrebas avant de m'accouder sur le rebord de ma fenêtre. Je regardai le ciel comme une énorme cruche avant de voir quelque chose tomber au sol. LE COLLIER QUE JUJU M'A OFFERT! Je me penchai pour le rattraper quand d'un coup, je me tombai à la renverse avant de m'accrocher au rebord. « Au secours »
« Regarde moi, regaaarde moiii, je suiis lààà ! » Et il sauta, de mes épaules à mon cou, s’y balançant. Je sais qu’il n’aime pas quand il sent que je suis triste, mais je ne me remets toujours pas de ma peine de cœur avec Elvira. Est-ce que j’ai eu raison de tout lui avouer pour la saint Valentin ? Je commence à en douter, mais je suis quelqu’un d’honnête, toujours franche et directe, parfois trop. J’aurai aimé être capable d’un peu de retenu, mais j’en étais incapable. Je ne cessais de penser à elle, et je revoyais cette scène dans son bureau. Elle qui m’annonçait son départ avec sa fille, et mon cœur qui se brisait comme jamais auparavant. C’était impossible, j’étais maudite, pourquoi dès que je tombe amoureuse ça finit en catastrophe ? La cerise sur le gâteau avait sans nul doute été notre baiser. Ses lèvres qui avaient capturés les miennes avec douceur puis passion. Je sentais encore la pression de notre baiser, il hantait mes nuits, mes rêves et mes cauchemars. Je lâchais finalement un soupir, n’arrivant pas à tirer tout ça au clair. Qu’avais-je donc fait pour mériter ça ? Toutes mes histoires se finissaient en catastrophe. Je me rappelle encore d’Arthur et de ses infidélités, pire, j’avais été enceinte de lui, et j’avais perdu le bébé. Dieu merci quand on voit le père, mais, j’avais été seule pour affronter ça.
Patata sentait bien que je n’étais pas au mieux de ma forme, il s’inquiétait alors que je marchais quatre à quatre les marches de la tour. Il vint descendre jusqu’à ma poitrine, la tripotant du bout des griffes. « Tiens ils ont pas grossis un peu ? » J’haussais un sourcil avant de lever les yeux au ciel, soupirant avant de sourire amusée. « Ptit con. » « Hihii » Et il était fier de sa petite blague. Oh je savais qu’il aimait me titiller –sans mauvais jeu de mot- sur ma poitrine. Je soupirais, gardant mon petit sourire amusé. Nous arrivions finalement en haut de la tour et j’inspirais un bon coup, mais je n’eu pas le temps de profiter de la vue qu’un cri vint briser mes pensées. « Au secours » Je fronçais les sourcils, m’approchant du rebord pour apercevoir… Juliet ?
« Oh merde, Juliet, putain ! »
Un Wingardium Leviosa, et je la ramenais les pieds sur Terre, le cœur battant, je m’approchais d’elle, la serrant contre moi ne me doutant pas une seconde qu’il s’agissait de la jumelle de ma camarade.
« Mais t’es malade tu veux mourir ou quoi ? Avec qui je vais dormir moi après ? »
Lorsqu’on me souleva de terre, je détestai ça. Mais c’est vrai. Bon c’est sans doute mieux que de s’écraser comme une grosse crêpe sur le sol. Bon je ne sais pas si je vais manquer à quelqu’un. J’étais en froid avec ma moitié – ma jumelle – Judael venait de partir, Jaime m’ignorait profondément depuis la salle de potions et j’avais entendu dire qu’il s’était fiancé. ça m’avait fait mal sur le coup et puis comme tout le reste, c’est passé. Mes amis partaient tous. J’allais finir par me retrouver toute seule à la fin. « Mais non, ne dis pas de bêtises. Tu vas avoir un copain un jour. » C’est ça. Bien sûr un bout de squelette qui passe son temps à se plaindre et à manger le sol, c’est forcément très sexy. « Arrête un peu ! » Non, je n’arrêterai pas. La preuve est que la personne qui me serrait maintenant dans ses bras me prenait pour ma sœur. Bien sûr, Juliet avait du charisme, elle était… géniale et moi, j’étais juste fade. Oui, je savais que j’étais fade. Alors qu’elle me serra dans les bras, ce contact… Je n’aime pas qu’on me touche. Je me débattis alors pour me dégager de son étreinte. Puis, je la regardai alors tandis qu’Archimède vint se poser devant elle pour se métamorphoser en lion. « Que je veuille mourir ou non ne vous regarde pas. Et je pense que vous pourrez… » Je déglutis. Il est rare que je sois méchante comme ça avec les gens. « Je pense que vous vous trompez de personne. Je suis Arabella, la sœur de Juliet. Mais bon peu de personne connait l’existence de sa sœur jumelle. Elle est géniale, c’est sûr. » Mon regard se perdit dans le vague un moment tandis que je me levai pour lisser ma jupe et ramasser les affaires que j’avais faites tomber. Puis je tendis le bras pour qu’Archimède vienne se poser sur mon avant-bras et finir par se percher sur le dessus de mon épaule. « Bref si tu croises Juliet, ne lui claque pas que le déchet qui lui sert de sœur à essayer de… J’ai glissé ok ? » Je rebattis les pans de ma cape sur mon corps trop frêle. « Tu devrais aller manger. » Je préfère encore crever de faim. De toute, elle est géniale et je suis rien. Il n’y a qu’une place pour une Abbott et bien sûr, elle n’est pas pour moi.
Elvira et tous mes soucis me sont totalement sortis de la tête au moment où j’ai cru voir Juliet mourir sous mes yeux. Juliet était l’une de mes meilleures amies, il était hors de question que je la laisse tomber, littéralement d’ailleurs pour le coup. Je la connaissais depuis son arrivée à Poudlard, partageant le même dortoir que la jolie rousse. J’ai le cœur serré alors que je la serre d’avantage contre moi, par peur qu’elle retente je ne sais quoi. Pourtant, étrangement, elle se débattit, et je lachais prise, fronçant les sourcils, Juliet ne m’avait jamais repoussé. « Oh, elle a perdu des seins ? » me lance Patata, aussi anxieux mais observateur. Je n’y prête pas attention mais là je porte mon regard sur son patronus et je comprends que je n’ai pas Juliet face à moi, elle n’a pas de lion. « Que je veuille mourir ou non ne vous regarde pas. Et je pense que vous pourrez… » Je me recule légèrement, l’observant sans comprendre.« Je pense que vous vous trompez de personne. Je suis Arabella, la sœur de Juliet. Mais bon peu de personne connait l’existence de sa sœur jumelle. Elle est géniale, c’est sûr. » Et l’illumination se fait, bien sûr ! Sa jumelle, elle m’en a parlé tant de fois, pourquoi je n’ai pas fait le rapprochement plus tôt ?
« Je suis désolée pour l’erreur, mais pense pas ça, elle parle souvent de toi dans les dortoirs, en bien, alors tu dois être aussi géniale qu’elle, non ? »
Je souris. C’est troublant, elle ressemble tellement à Juliet, mais ce n’est pas elle. Je l’observe, curieuse, mais aussi inquiète, cette fille n’est peut être pas mon amie, mais ce qu’elle a voulu faire m’alerte tout autant, et je me sens concernée. Pourquoi ? Parce que j’ai du essayé facilement vingt trois fois de mettre fin à mes jours, mais que Cythere a toujours été là pour m’en empêcher. Les gens ne me prennent pas au sérieux parce que je souris, parce que je fais n’importe quoi à longueur de journée, mais je reste humaine, je reste fragile, autant que les autres. Elle a besoin d’aide, comme j’en ai eu besoin et je serai la dernière à laisser une âme en peine. « Bref si tu croises Juliet, ne lui claque pas que le déchet qui lui sert de sœur à essayer de… J’ai glissé ok ? »
« Il ne s’est rien passé. » confirmais-je simplement en l’invitant à s’assoir contre la rembarde.
Je me laisse glisser contre celle-ci, alors que Patata la fixe sans la quitter des yeux, sans comprendre.
« T’es plutôt jolie pour un déchet, et je suis désolée, mais tu n’en as pas l’odeur non plus. Alors, je te propose un marché, je ne lui dis rien si tu me dis pourquoi tu as… « glissé » ? Crois moi, cette excuse, je l'ai utilisé facilement trois fois. »
Je la fixe doucement. Cheveux longs, grands yeux souriants, il y avait quelque chose qui me dérangeait chez elle, je ne savais pas pourquoi. Les gens trop souriants qui se baladent avec des paresseux me troublent. Je la regarde alors assise à terre tandis que je me relève. « Tu es trop froide, Arabella. Elle essaie juste de t’aider, me lance Archimède avant d’aller se poser aux côtés du patronus de la fille. » Je soupire. « Juliet pense juste que je suis une lâche doublée d’une fille superficielle donc je doute qu’elle t’ait dit des choses bénéfiques sur moi. » Je savais que c’était faux. Nous étions trop fusionnelles mais actuellement, nous sommes en froid. Actuellement, j’en veux à Electra, j’en veux à Juliet, j’en veux quasiment à tout le monde. Je m’adosse alors doucement contre le mur tandis qu’elle essaie d’être gentille. Je n’ai pas envie de tant de gentillesse, je veux juste qu’on me foute la paix, que Black crève et que ma vie redevienne normale. Elle ne l’a jamais été. Elle ne le sera jamais. Je soupire doucement. « Je ne parle plus à ma sœur, aucun mec sur cette Terre ne s’intéresse à moi et si ça ne suffisait pas, je suis un bâton sec. » Certaines personnes ne peuvent pas comprendre le terme bâton sec. « Je souffre d’anorexie mentale. » Comme ma meilleure amie, Emeraude qui est pour ma part l’une des personnes les plus courageuses que je connaisse. « Je n’arrive pas à manger et je pense que Juju t’aura parlé de notre passif, ce qui peut se comprendre. » Je manque de siffler de mépris comme une vipère mais me retient. « Seulement, autant ma vie est une merde, autant je n’ai pas voulu sauter. » C’est la vérité. J’ai glissé. J’ai juste fait tomber le collier que ma sœur m’a offert. « Je ne tiens pas à beaucoup de choses dans ma vie. Juste ce collier que je viens de faire tomber et cette bague. Vestige de ma relation passée avec ma sœur et ma mère. » Je lui fis signe d’un coup de tête d’aller voir si elle ne me croit pas. « Donc, j’ai effectivement glissé. »
Wait ? Elle ne venait pas de dire qu’elle avait tenté de se suicider. Ça ne devrait pas être mes affaires mais dans le sens où elle m’avait sauvé la vie, je lui en devais une. Je m’asseyais alors face à elle pour regarder sa bestiole faire des conneries devant Archimède. « Ecoute moi, copine-de-Juliet-dont-je-ne-connais-pas-le-nom, je ne sais pas pourquoi t’as voulu faire ça, ni qui tu es mais personne ne devrait en arriver là. Ces connards qu’il y a dehors n’en valent pas la peine. Ou ces connasses. Je ne sais pas quelles sont tes tendances. » Je posais doucement ma main sur la sienne. « Et si tu n’es pas une Serpentarde machiavélique blonde et avec un air de chien écrasé sur le visage, je veux bien être ton amie. » Et jamais je ne laisse tomber mes amies sauf si elles ont les mains qui glissent et qu’on est au-dessus d’un ravin rempli de lave.
Patata regarde la scène et commence à s’agiter, tournant autour de nous comme s’il faisait un rituel africain ou je ne sais pas trop quoi. Le temps que l’information me monte au cerveau, je réalise enfin que ce n’est pas Juliet. J’ai toujours été perturbée par les vrais jumeaux, c’est vrai ça, comment on les différencie ? Puis ça se passe comment ? Genre dans le ventre de leur mère, ils ont décidés qu’ils s’aimaient tellement qu’ils voulaient être pareils ? Non, bien sûr, je ne suis pas née de la dernière pluie, je sais comment on fait des bébés et comment ça se passe, mais ça n’empêche que ça me perturbe vraiment. Quoi qu’il en soit, cette nana là m’inquiète, et même si elle m’est inconnue, le fait qu’elle soit la sœur de Juliet suffit à me faire vouloir l’aider. De toute façon, j’aime et j’aide tout le monde moi, parce que je sais combien c’est abominable de se retrouver seule quand on a besoin de quelqu’un pour nous et que l’on ne trouve personne, je l’ai vécu hélas, bien trop souvent . « Juliet pense juste que je suis une lâche doublée d’une fille superficielle donc je doute qu’elle t’ait dit des choses bénéfiques sur moi. » Je redresse un sourcil, étonnée, lachant spontanément.
« Tu es sûre que c’était bien elle et pas un coup de la blondinette qui traine avec ? »
Je n’aime pas juger les gens que je connais mal, mais la Black qui est la meilleure amie de ma colocataire de dortoir me met mal à l’aise, je sais qu’elle n’est pas ce qu’on peut appeler une personne gentille et qu’elle peut avoir mauvaise influence sur sa sœur jumelle.
« Juliet t’aime, je ne doute pas sur ce sujet, tu ne devrais pas non plus. Les relations avec sa sœur c’est pas toujours évident, mais on est forcé de s’aimer, t’en fais pas. »
J’esquisse un sourire. Je pense à toutes les vacheries que Prue et moi on peut se faire, et au fait que malgré tout, on est toujours là pour l’autre. J’écoute la serdaigle continuer à s’expliquer. « Je ne parle plus à ma sœur, aucun mec sur cette Terre ne s’intéresse à moi et si ça ne suffisait pas, je suis un bâton sec. » J’hausse un sourcil, pas sûre de comprendre. Patata me regarde, interessé « Comme le saucisson ? » Je manque de pouffer mais je me retiens, elle s’expliquer et mon air amusé s’envole aussitôt. « Je souffre d’anorexie mentale. » Je sais parfaitement ce que c’est, pour en avoir souffert un an, et pour voir Emeraude se détruire de la même façon. Pourtant je la laisse continuer, je crois que ça lui fait du bien d’extraire un peu de ce poison qui semble lui dévorer le cœur.« Je n’arrive pas à manger et je pense que Juju t’aura parlé de notre passif, ce qui peut se comprendre. » Je m’approche d’elle, passant un bras autour de ses épaules, non Juliet ne m’a jamais clairement évoqué son passé, mais j’ai vu ses marques, je suis sans doute étourdie, mais je ne suis pas bête, contrairement à ce que tout le monde pense. « Seulement, autant ma vie est une merde, autant je n’ai pas voulu sauter. » Je la crois, elle n’a aucun intérêt à me mentir à moi qui suis une inconnue à ses yeux. « Je ne tiens pas à beaucoup de choses dans ma vie. Juste ce collier que je viens de faire tomber et cette bague. Vestige de ma relation passée avec ma sœur et ma mère. » Je relève un sourcil, regardant pas dessus . « Donc, j’ai effectivement glissé. » J’hoche la tête, finalement. Elle s’assoit face à moi, poursuivant alors que Patata tente d’attirer l’attention en tremoussant son arrière train. « Ecoute moi, copine-de-Juliet-dont-je-ne-connais-pas-le-nom, je ne sais pas pourquoi t’as voulu faire ça, ni qui tu es mais personne ne devrait en arriver là. Ces connards qu’il y a dehors n’en valent pas la peine. Ou ces connasses. Je ne sais pas quelles sont tes tendances. » Tiens, les personnes ouvertes d’esprits se font rares ici, je souris. « Et si tu n’es pas une Serpentarde machiavélique blonde et avec un air de chien écrasé sur le visage, je veux bien être ton amie. » Je serre sa main qu’elle vient de poser sur la mienne.
« Tu sais quoi, on va aller le récuperer, ton collier, et si ça t’interesses, je te raconterai mon histoire. Je suis Meredith Addams.»
Je lui montre ma cravate rouge, pas particulierement bien nouée.
« Et comme tu peux le voir, j’ai rien à faire avec les vipères ! »
Et intérierement, je me jure de n'avoir aucun répit, tant que je ne l'aurai pas aidé.