BELLUM PATRONUM


Version 34

Nouveau tournant, nouvelle version installée ainsi que les nouveautés qui vont avec !
Vous pouvez la commenter ici.
Groupes fermés

Les sang-purs étrangers sont fermés. Redirigez-vous vers les familles de la saga ou des membres.
équilibre des groupes

Nous manquons d'étudiants, de membres des partis politiques Phénix et Gardiens.
Nous manquons également de Mangemorts.
Le Deal du moment : -50%
[Adhérents Fnac] -50% Casque Pro Gaming HyperX ...
Voir le deal
49.99 €

to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 13:43 (#)
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Tobiasz Andrzej Devereaux
FEAT. Justin Timberlake
33 ans ϟ Professeur de divination ϟ Labrador ϟ Né-moldu

Nom: Devereaux. Cela n'est pas son réel nom de famille, mais celui de la femme les ayant recueilli, lui et sa soeur, durant leur enfance. Cependant, il a longtemps été connu sous le nom de Pratten, signifiant escroc, lors d'une période plus sombre de sa vie. Avec Syeira, ils étaient d'ailleurs surnommés the Pratten twins. Prénom: Tobiasz Andrzej. Son deuxième est en miroir avec celui de sa soeur ; le sien à elle signifiant princesse et le sien à lui voulant dire guerrier. Âge et Date de Naissance: Trente-trois ans, né le 21 Février 1947 à Oradea, en Roumanie. Nature du sang: Né-moldu. Sa famille faisait partie d'une communauté de personnes sans pouvoir appelée sorciers vaudous. Situation familiale: Orphelin. Ses parents sont tous les deux morts dans le massacre de leur communauté lorsqu'il n'était qu'un enfant ; un soldat s'est débrouillé pour lui faire franchir, avec sa soeur, le rideau de faire. Ils ont été recueillis par la suite par une inconnue, en Angleterre, qu'ils ont appris à l'appeler tante. Tobiasz n'a plus que Syeira, sa jumelle, et Phoenix, sa nièce. Patronus:  Un chien Labrador, représentant la fidélité de Tobiasz vis-à-vis de sa soeur jumelle. Miroir du Rised: Il se voit avec Syeira et Phoenix, en Roumanie, comme si le massacre de sa communauté lors de son enfance n'avait jamais eu lieu. Composition de la baguette magique: Trente centimètres trois quarts, en bois de chêne blanc et contenant un crin de licorne. Epouvantard: Sa pire crainte est celle d'être séparé de sa soeur et, depuis la naissance de sa nièce, d'être séparé d'elle également. Etudes Suivies: Tobiasz a arrêté ses études après ses ASPICs à Poudlard ; cependant, au cours de son existence, il a accumulé un certains nombre de connaissances dans le domaine des arts occultes, que cela soit selon la perception des sorciers ou celle des moldus. Animal de compagnie: Aucun. Sa soeur et sa nièce lui suffisent amplement.

Caractère
Une personne entre deux mondes. En vérité, c’est ce qu’est Tobiasz, au plus profond de son âme ; un mélange de plusieurs cultures, un mélange de ce qu’il aurait dû être et ce qu’on a attendu qu’il soit, finalement. Il se perd dans ce qu’il a appris et ce qui lui était inné. Il se perd dans cette existence qui ne s’est pas déroulé comme prévu. Il se perd dans les différents principes qu’on lui a inculqués sans qu’il ne parvienne à tous les retenir, à tous les appliquer, créant des antithèses au sein même de son esprit torturé. Il a la sensation d’avoir vécu plusieurs vies. Il a l’impression d’avoir été plusieurs personnes. Bohémien. Jumeau. Orphelin. Anglais. Sorcier. Charlatan. Professeur. Tant de mots pour le désigner et, pourtant, il a l’impression qu’aucun d’entre eux ne lui correspond réellement. Aucun hormis guerrier, peut-être.
Parce que oui, Tobiasz a le sang chaud. Tobiasz est un volcan, un volcan constamment en éruption. Il cède souvent à l’impulsivité et à la violence sans parvenir à réfréner ses élans. Il se laisse aller à son agressivité et ses colères, en proie au côté sanguin de son être troublé. Il est ainsi. Sans cesse sur le qui-vive, sans cesse habité par ses démons, sans cesse à deux doigts de céder aux réactions de son corps, ces réactions qu’il ne sait pas réfréner. Plus jeune, il se perdait dans des bagarres de gamins. Plus jeune, il était souvent le premier à frapper et le dernier à s’arrêter. Plus jeune, il se défendait avec ses poings plutôt qu’avec sa tête. Cela n’était que le résultat des horreurs qu’il avait pu voir ; son peuple avait été anéanti dans la violence et, lui, se défendait avec ces mêmes maux. En grandissant, il a changé. Il est devenu plus mur et plus mature. Cependant, ses poings se replient sur eux-mêmes bien souvent, lorsque l’envie de frapper le démange. S’il a réussi à se poser des limites, il n’en demeure pas moins un homme tourmenté par la rage qui l’habite.
La rage qui l’habitera toujours.
Il est à la fois arrogant et caractériel, perdu dans les multiples carapaces que son être s’est forgé au cours des années. Tobiasz est un survivant, mais il sait pertinemment que pouvoir se désigner de cette manière a un prix. Un prix qu’il a payé dans sa jeunesse, lorsque l’innocence le protégeait encore. Les horreurs n’ont fait de lui qu’un homme amer et lunatique, submergé par ses émotions et par la douleur de ses sentiments. Il est impatient. Impatient parce qu’il n’aime pas perdre du temps. Impatient parce qu’il n’aime pas se perdre, lui, de peur de ne plus jamais pouvoir se retrouver. Tobiasz est un homme que l’histoire a conçu, que l’histoire a créé : il n’est pas né ainsi, il l’est devenu. Tobiasz est un enfant qui a vu trop de choses. Tobiasz est un enfant mort quelque part dans son innocence, mort parce que les évènements étaient trop difficiles.
Cependant, s’il a dénigré la plupart des valeurs que l’on a tenté de lui faire assimiler, il n’en est pas moins l’une des personnes les plus loyales qui puissent exister dans ce monde. A la fois protecteur et courageux pour ceux qu’il daigne à aimer, il est capable de tout, absolument tout, pour leur venir en aide et les idolâtrer. Il ne connait pas de limites dans cette fidélité sincère. Il ne connait pas de limites et est souvent excessif dans ce qu’il entreprend, se perdant, encore et encore, comme il se perd toujours. Mais, après tout, ces personnes particulières représentent le monde a ses yeux ; et, pour lui, vivre sans elle n’a aucun sens. Absolument aucun. Il a l’impression qu’il n’a qu’elles pour survivre ; il ne vit pas réellement pour lui, mais pour elles.
Un océan, une mer, tourmentée par les marées et les aléas d’une existence imparfaite. Tobiasz ne se comprend pas lui-même. Il cherche sans cesse à se définir, sans jamais parvenir à trouver de mots suffisants, sans jamais parvenir à se cerner lui-même dans le désastre de sa vie. Il demeure terre à terre et rationnel. Il refuse toute chose ne pouvait être réellement expliquée et sa franchise l’entraine bien souvent à blesser les autres dans leurs positions. Il ne croit pas aux arts occultes même si ceux-ci le fascinent ; il est devin et, pourtant, il ne parvient pas à comprendre qu’il possède un don de cette envergure, un don que rien ni personne ne peut réellement expliquer. Toutes les choses qu’il sait à propos de la divination sont des choses que l’on lui a apprises ; il est cultivé, à sa manière, selon ses propres critères.
Parce qu’après tout, Tobiasz est une personne entre deux mondes, une personne perdue, perdue encore et encore. Il est bourru et fier, franc et froid. Il est incapable de se définir, incapable de se rattacher à une société. Il vit selon son propre modèle. Il est comme de la fumée que l’on tenterait d’attraper entre les doigts d’une main. Il est libre, libre à sa manière, libre dans son propre esprit et dans son propre être.


a little something from you.

Emploi: Tobiasz n’a jamais eu la vocation de devenir enseignant, en étant plus jeune ; cela est le désir de stabiliser son existence chancelante qui l’a poussé dans des aspirations nobles et pures comme l’éducation. Ses connaissances et le désir de rédemption sont certainement les qualités qui ont poussé Dumbledore à lui faire confiance lors de leur entretien. Il n’était ni diplômé, ni professionnel. Il n’était ni le candidat idéal, ni même de confiance. Mais il n’en demeure pas moins fasciné par la divination, tout en étant terriblement terre-à-terre. Tobiasz est une personne ayant accumulé des connaissances à propos de cet art occulte au cours de son existence, au cours de sa vie, dans le monde moldu, tout comme dans le monde sorcier. Son éventail de connaissance est suffisamment large pour être pris en considération ; et puis, il est de connaissance commune que Tobiasz Devereaux est un homme aux prémonitions troublantes. Il n’était ni diplômé, ni professionnel. Mais il était également le seul candidat pour le poste.
Patronus: Tobiasz n’a pas d’avis. Tobiasz ne supporte aucune cause. Tobiasz n’est même pas animé par les questions, des questions incessantes qui auraient parasité son esprit ; il se tient au fait qu’ils soient là et que, désormais, ils existent. S’il ne supporte pas les choses qui ne puissent être expliqué, il n’en conserve pas moins une certaine distance avec l’évènement. Il ne songe pas au fait qu’ils puissent être dangereux, et ne se demande même pas s’il serait mieux de les éradiquer ; il se contente de constater que sa nièce n’est pas menacée par l’animal apparu à ses côtés et juge que cela est le plus important.
Il est heureux, cependant. Heureux de ne pas avoir une conscience à ses côtés. Heureux de ne pas en avoir un. Heureux de ne pas partager son existence imparfaite avec un dédoublement de ce qu’il est déjà ; il ne parvient pas à savoir qui il est réellement, comment aurait-il pu le faire s’il avait eu une partie de son être à supporter en plus de lui-même ? Il ne savait pas, il ne sait plus. Alors, il est heureux. Heureux d’y avoir échappé parce que, si cela est une aubaine pour certains, cela aurait été une malédiction pour lui.


Tell me who you really are.

ϟ pseudo et âge: Jilly (little wolf.), 20 ans.  wuuuuut
ϟ Où as-tu trouvé le forum? J'ai pris le bus.  wuuuuut
ϟ Personnage: Inventé avec les Whochka.  wuuuuut
ϟ As-tu un autre compte sur BP? La question ne se pose même plus. wuuuuut
ϟ Présence: Autant que je pourrais. wuuuuut
ϟ Une remarque? wuuuuut wuuuuut wuuuuut
Tout comme Daedra, Skyler a été descolarisée et enfermée dans le manoir écossais de la famille Mills à cause de tous les évènements qui se sont produits à Poudlard récemment. Potté


Dernière édition par Tobiasz A. Devereaux le Sam 20 Déc - 22:03, édité 2 fois
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 13:43 (#)
You're not a sad story.

1947.
Des jumeaux. Un miracle, une abomination. La nature, la magie. Les frontières étaient bien minces pour cette petite communauté roumaine, perdue quelque part dans les immenses territoires sauvages de l’Europe de l’Est. Le soir de la naissance des deux jumeaux, on fêta le ciel et les Dieux, on rendit hommage aux Saints et aux martyrs, simplement pour les remercier. Les remercier pour ce miracle. Les remercier pour cette abomination. Les remercier pour cette si belle nature. Et, surtout, les remercier de ces dons divins qu’ils avaient tous reçus, à la naissance, sans exception. Parce que cela était ainsi, dans cette communauté ; les croyances se fondaient sur des traditions ancestrales, le mode de vie était différent et, surtout, les valeurs demeuraient fondamentalement à part. Certains les appelaient vaudous. D’autres les traitaient de charlatans. Mais, eux, dans leurs cœurs, dans leurs espoirs, ils étaient des personnes étrangères au monde des autres. Ils étaient des personnes nés sous une bonne étoile différente. Une étoile plus originelle.
Ayant abandonné tout lien avec les autres, leur survie reposait néanmoins sur la fascination des personnes les plus enclines à les croire. Ils en profitaient, d’une certaine manière ; ils se servaient de leur crédulité, de leur enclin à croire l’impossible. Ils arnaquaient, oui. Mais ils n’en demeuraient pas moins ceux qui croyaient le plus à leur magie céleste.
Alors, ce soir-là, ce soir où Tobiasz et Syeira, guerrier et princesse, virent le jour, ils fêtèrent toutes ces choses en lesquelles ils pouvaient bien croire. Ils fêtèrent ce mode de vie qu’ils avaient choisi, les bonheurs éphémères qui rythmaient leurs existences. Ils fêtaient la venue de deux nouveaux membres de leur communauté. Ils fêtaient l’espoir d’une existence meilleure, deux ans après la chute de l’Empire Allemand, deux ans après l’arrivée des Russes. Ils fêtaient l’espoir. L’espoir que tout finirait par s’arranger. L’espoir que tout finirait par bien aller.
Mais ils se trompaient. Parce que, s’ils clamaient être d’essence divine, aucun d’entre eux ne vit de quoi serait fait leur triste destin.

1954.
Feux et flammes. Sang et douleur. Les vies n’avaient plus aucun sens, plus aucune rime dans la poésie anarchique de l’existence. Les vies n’avaient plus aucune signification. Le massacre était arrivé sans que personne ne parvienne à le prédire ; les soldats russes étaient apparu dans la brume lointaine pour finalement tout raser, tout raser sur leur passage.
Qu’étaient-ils, au fond ? Des bohémiens. Des diseurs de bonne fortune. Des charlatans, parce que personne ne s’étaient donné la peine de comprendre ce qu’ils faisaient ou comprendre ce qu’ils croyaient. Alors, puisqu’ils s’opposaient à l’ordre des choses, ils n’avaient qu’à les éliminer. Les écraser. Etouffer la résistance avant même qu’elle ne naisse réellement dans leurs cœurs.
Les deux enfants étaient là. Ils étaient cachés dans un placard, recroquevillés, le souffle court. Leur mère leur avait hurlé de ne pas sortir tant qu’elle n’était pas venue les chercher. Elle leur avait interdit de bouger, interdit de faire du bruit, interdit de tout hormis attendre. Alors, ils avaient attendu. Le petit garçon avait enroulé son bras autour des épaules de sa sœur, et l’avait serré, serré aussi fort que ses faibles muscles lui avaient permis. N’était-ce pas ce que son père lui avait toujours dit de faire ? N’était-ce pas ce qu’on lui avait spécifié ? Sa sœur était une princesse. Il était un guerrier. Il devait la protéger. Il devait la protéger parce que cela avait été le rôle que le ciel lui avait donné le jour de leur naissance : il avait vu la lumière pour cela. Il l’avait accompagné pour veiller sur elle quoi qu’il arrive, et quoi qu’il se passe.
Les minutes avaient défilé. Le temps semblait s’être arrêté. Pourtant, l’enfant ressentait l’horreur se découler dans ses veines. Il ne savait pas pourquoi. Il ne savait pas pourquoi il avait si peur. Pourquoi il avait l’impression que leur mère ne reviendrait jamais les chercher. Ils avaient entendu des cris. Des coups de pistolet. Ils avaient entendu toutes ces choses et, pourtant, ils n’avaient pas bougé.
On leur avait dit de ne pas le faire, après tout.
Le temps fila. Il fila entre leurs doigts et, malgré la douleur de leurs muscles, ils ne bougèrent pas. Après de longues heures, la porte du placard finit par s’ouvrir. Et ce ne fût pas le regard de leur mère qui se posa sur eux, mais celui d’une paire d’yeux gris et froid d’un militaire ; un militaire aux traits tirés, à l’expression figée par l’horreur à laquelle il venait d’assister. [color:d09f=#darksalmon] « Ne vous en faîtes pas. Tout va bien se passer. » Ils sortirent, mais le petit garçon sut que cela était faux. Faux. Faux. Faux. Comment tout pourrait bien se passer, après tout ?
Ils étaient tous morts.

1955.
Passer la frontière. Passer la frontière et fuir, fuir, encore fuir. Ils ne comprenaient pas ce qui se disait autour d’eux. Ils ne comprenaient pas pourquoi ils étaient loin de chez eux. Les certitudes du jeune garçon étaient bien peu nombreuses ; il pouvait facilement les lister sur trois de ses doigts fins. Un. Ils avaient survécu. Ils étaient vivants. Et leurs parents, eux, étaient morts, morts, morts. Ils avaient enjambé leurs corps lorsque le militaire les avait faits filer. Le petit garçon avait simplement pu récupérer le collier en ficelle de son père avant d’être pressé à fuir dans les champs, abandonnant souvenirs et espoirs. Deux. La frontière. Cette frontière entre l’enfer et le paradis, cette frontière entre chez eux et l’autre monde. Ils l’avaient passé. Ils l’avaient passé grâce à l’aide de ce soldat en proie à ses remords et ses regrets. Ils l’avaient passé alors qu’ils n’y avaient rien qui les attendait, dans cet univers hostile de l’autre côté auquel ils n’appartenaient pas. Trois. L’Angleterre. On lui avait répété ce mot des centaines de fois alors qu’ils avaient marché, marché, marché encore et encore. Ils avaient traversé des pays entiers, des rivières et des mers, pour finalement y arriver.
Mais à quoi bon ? Leurs parents étaient morts. Leur communauté était morte. Ils n’étaient rien, ici, hormis des orphelins.
Ils avaient faim mais rien pour satisfaire leurs estomacs. Ils avaient faim mais personne ne leur venait en aide, maintenant qu’ils étaient seuls, maintenant qu’ils étaient à la rue. Le petit garçon se calmait en songeant qu’il était avec la princesse. Avec elle, sa sœur. Qu’il la protégeait toujours. Puis, un jour, une femme se pencha vers leurs visages encore poupins. Elle leur adressa un sourire, puis quelques paroles qu’ils ne comprirent pas.
Et elle les aida à se lever. A avancer. A se nettoyer et à se nourrir. Et elle les recueillit. Aussi simplement que cela, d’une bonté de cœur. Elle s’était promis que cela n’était que pour une semaine le temps de leur trouver un foyer d’accueil, pour finalement ne plus jamais les abandonner.
Elle leur apprit l’anglais, leur apprit les valeurs de cette société qu’ils ne connaissaient pas et qui différait de la raison de leur cœur. Et ils l’appelèrent tante. Parce que, dans toutes ces personnes qu’on leur avait arrachées, ils aimaient se dire qu’ils n’avaient pas forcément tout perdu.

1956.
Il était jeune. Beaucoup trop jeune. Neuf ans à peine, habillé avec des vêtements bien trop grands pour son corps frêle, le petit garçon avait encore un visage poupin et des rondeurs d’enfant. Il se balançait d’avant en arrière, les sourcils froncés, observant furtivement les allées et venues des passants autour de lui. Londres. L’hiver de 1966. Il faisait froid mais cela ne semblait pas l’atteindre ; il avait déjà connu bien pire en Europe de l’Est, lorsqu’il vivait encore avec ses parents. La neige ne l’inquiétait pas. Il tenait sa sœur jumelle par la main, la laine de leurs gants séparant leurs paumes moites. Leur tante leur avait demandé d’attendre patiemment devant le magasin où elle était en train d’acheter du lait. Cela n’était pas la première fois qu’ils se retrouvaient tous seuls. Cela n’était ne serait pas la dernière. Pourtant, sans qu’il ne sache pourquoi, son cœur battait vite. Beaucoup trop vite. Il s’affolait dans sa petite cage thoracique, laissant l’angoisse et la panique inonder ses veines à chacune de ses pulsations. Il avait ce pressentiment. Ce pressentiment qui habitait son être et sa peau. Il ne parvenait pas à s’en défaire. Il était là. Il faisait partie de lui. Il ne cessait d’y penser mais il ne parvenait pas à comprendre ce qui lui arrivait.
Lorsque sa tante sortit de la petite épicerie, elle entraina les enfants avec elle, les poussant jusqu’au bord du trottoir. Sans un mot pour eux, elle héla un taxi ; et celui-ci vint se garer à quelques centimètres d’eux. Au fond du petit garçon, la terreur ne fit que s’agrandir. Il y avait ce pressentiment. Ce pressentiment qui ne semblait plus jamais vouloir le quitter. Il dévisagea le conducteur tandis que sa tante conversait avec lui à propos du trajet. Ce conducteur qui ne lui inspirait rien d’autre que de la peur. De la panique. Il tira sur la main de sa sœur pour l’inciter à reculer. « On y va, les enfants ? » Le petit garçon secoua la tête. « Non. Je ne veux pas. » Sa tante le dévisagea. Cet instant de doute suffit pour que d’autres personnes prennent leur place. Et le taxi noir s’en alla. La tante poussa un soupir de rage avant de taper sur la main de l’enfant. « Ca y est, tu es fier de toi ? » Mais il ne l’écoutait pas. Son regard suivait la voiture s’éloigner et disparaître dans la circulation, sa crainte panique s’évaporant avec lui.
Le lendemain matin, les journaux étalaient tous le même grand titre : un accident de taxi fait trois morts et deux blessés.

1958.
Le col de son uniforme lui serrait la gorge. Il déglutit avec difficulté, tout en observant les grands murs en pierre du château. Il était mal à l’aise. Il était dubitatif. Il ne comprenait pas ce qu’il faisait là, mais il se taisait, refoulant au plus profond de son être toutes les interrogations qui pullulaient dans son esprit perturbé. Etait-ce réellement cela, la magie ? Il se souvenait de ces longues journées qu’il avait passé avec son père, en Roumanie, à pratiquer divers sortilèges vaudous, mais rien n’avait ressemblé à ce qu’il avait pu parcourir dans les manuscrits qu’on lui avait fait acheter pour l’école de sorcellerie. Poudlard. Il ferma quelques instants les yeux, avant de les rouvrir et défier l’estrade du regard. Les plus jeunes élèves s’y avançaient, à tour de rôle, pour être réparti à l’une des quatre tablées. [color:d09f=#brown] « Devereaux, Syeira ! » appela la voix de la professeur, et il sentit les doigts de sa sœur se défaire des siens. Son cœur eut un raté, tandis qu’il lui adressait un sourire encourageant. Il avait peur, mais il ne disait rien. Il ne comprenait pas, mais il se taisait toujours.
N’était-ce pas son devoir ? Être courageux pour deux ?
On plaça le chapeau abimé sur la tête de sa sœur, et quelques instants plus tard, il s’exclama que sa place était parmi les rouges et or. Le jeune garçon observa sa jumelle descendre l’estrade pour s’asseoir à la table désignée, et son regard se dévia d’elle uniquement lorsque la professeure reprit la parole. [color:d09f=#brown] « Devereaux, Tobiasz ! » Il redressa la tête, avant de s’avancer à son tour. Il s’installa. Attendit, tandis qu’une voix murmurait des paroles à son oreille. Et la réponse arriva aussi vite, tranchant l’air. [color:d09f=#teal] « Gryffondor ! » Il eut un sourire en coin avant de repartir, déposant le chapeau sur le tabouret. Il s’installa aux côtés de sa sœur, plus confiant, plus assuré, plus serein.
Finalement, malgré toutes ces certitudes ébranlées, une chose demeurait une vérité fondamentale : ils ne pourraient jamais être séparés. Ni par les autres, ni par ce monde nouveau.

1960.
L’adolescent grimaça avant d’attraper un sous-pull mouillé et l’accrocher avec les autres vêtements, pendus à un fil à l’extérieur de la petite maison de sa tante. S’il avait eu le droit d’utiliser la magie, il aurait sans doute pu accomplir la tâche en un seul coup de baguette. Mais ce n’était pas le cas. Il n’avait pas le droit. Il n’avait que treize ans et, à treize ans, les sorciers n’étaient pas autorisés à lancer des sorts ; il avait hâte. Si hâte de pouvoir se servir de ses capacités. Ses gestes étaient lents et désabusés. Son regard se perdait, se perdait sur tout ce qu’il pouvait bien observer autour de lui et qui semblait bien plus intéressant que sa tâche. Le massif d’hortensia, proie des guêpes depuis des années. L’herbe grillée par endroit, guère entretenue depuis la mort de son oncle à la guerre, bien avant qu’il ne voit le jour avec sa sœur. Le ciel assombrit, assombrit par les nuages menaçants. Il fronça les sourcils avant de mettre la main sur une paire de chaussettes, et il l’étendit avec guère d’entrain. « Je savais que j’aurais dû demander à ta sœur d’aider. J’aurais au moins eu le droit à un sourire. » Il roula des yeux en entendant la voix de sa tante, s’acharnant pour que les chaussettes soient équidistantes, perdant ainsi du temps. Ne comprenait-elle pas que cela l’ennuyait ? Que toutes ces choses, désormais si normales, n’avaient plus réellement d’intérêt à ses yeux ? Il voulait vivre. Vivre avec la magie. Vivre ce qu’il était réellement et embrasser cette nouvelle réalité, cette nouvelle réalité qu’il avait enfin acceptée avec le temps. « Elle ne t’aurait surtout pas souri. Franchement, c’est nul d’étendre le linge. » Sa tante poussa un profond soupir avant de lui ébouriffer les cheveux. Il s’écarta de sa prise, l’observant dans les yeux, avant de pointer le ciel du doigt. « Et puis, de toutes manières, ça ne sert à rien d’étendre le linge, avec ces nuages, tu peux être sûre qu’il va y avoir un orage ce soir. » Il vit sa tante froncer les sourcils, puis observer furtivement le ciel. Elle secoua la tête, désabusée, avant de lui mettre un nouveau vêtement mouillé entre les mains. « Le ciel est bleu, petit. Ne cherche pas à te dispenser de ta corvée tout seul. » Bleu. Le ciel était bleu. Il demeura la tête en l’air. Il était persuadé d’avoir vu des nuages. Des nuages menaçants. Il se mordit la lèvre, avant de continuer d’accrocher le linge.
Le soir même, la tempête arracha plusieurs tuiles de la maison de sa tante et ravagea le linge. Ils ne retrouvèrent que deux paires de chaussettes et un sous-pull. Ceux que l’adolescent avait accrochés avec plus d’application que nécessaire en parfaite connaissance de cause.

1962.
Enceinte. Le mot résonnait dans son esprit, tandis qu’il avançait furieusement dans les couloirs de Poudlard. Enceinte, bébé, enceinte, bébé. Quinze ans, bientôt seize. Il ne parvenait pas à réfléchir correctement. Il ne ressentait que cette colère. Cette colère ravivée par son impulsivité caractéristique qu’il ne parvenait pas à contrôler. Il songeait à sa sœur. A sa sœur, à cette princesse qu’on avait dégradée.
Et, comme à chaque fois qu’il songeait à une injustice la touchant elle, il s’enflammait. Il tenait les paroles de ses parents comme une promesse, une promesse qu’il aurait faite à la Lune et au Soleil, une promesse qu’il aurait faite aux Dieux de sa communauté et aux croyances de ses proches devenus martyrs. Il déglutit, avant de finalement apercevoir la personne faisant l’objet de sa colère au bout du parc, installé sous un arbre près du lac, l’expression tranquille. Ce calme ne fit que l’enflammer d’autant plus. Ce calme ne fit qu’attiser sa colère jusqu’à ce qu’elle en devienne littéralement incontrôlable. « LESTRANGE ! » hurla-t-il avant de faire trois enjambées et se baisser pour l’attraper par le col de sa chemise. Son poing fendit l’air sans que l’autre jeune homme ne puisse réagir. Puis il lui donna un second coup, avant de le relâcher violemment. Sa tête percuta le tronc de l’arbre et, avant que le préfet ne se remette sur ses deux jambes, il s’était déjà détourné.
Ce n’était que partie remise, bien entendu. Parce que ce même jeu était destiné à se reproduire, encore et encore, durant ces années où ils avaient bien pu partager la même classe. Parce que c’était ainsi. Le jeune homme défendait sa sœur, sans doute pas de la meilleure manière, mais il la défendait selon son propre code de conduite.
Les ennuis s’en suivirent. Mais il s’en fichait.

1963.
Il se jeta sur le lit, s’allongeant à côté de sa sœur jumelle. Il observa durant quelques instants son ventre rond avec une curiosité non feinte, avant de reporter son attention sur elle. Elle avait l’air fatiguée. Fatiguée d’être enceinte à son âge. Fatiguée de sa situation. Fatiguée de tout et de l’existence, alors que la vie elle-même était en train de grandir dans son bedon. Il pressa son épaule avec un sourire contrit aux lèvres, ne sachant plus quoi faire pour qu’elle se sente mieux. Pour qu’elle se sente bien. Pour qu’elle comprenne que si le monde entier semblait l’avoir abandonné, cela n’était pas son cas à lui. « Plus que deux semaines, princesse. » Elle lui renvoya son sourire, forçant sur la commissure de ses lèvres. La colère se déversa dans ses veines en songeant à la personne qui l’avait mise dans cette situation ; cela ne faisait aucun doute, s’il venait à la croiser dans les couloirs de l’école de magie, il allait sans doute ne pas résister. Ses pulsions de haine prenaient bien trop d’envergure. « Deux semaines avant de rencontrer ma nièce. Peut-être moins. J’ai l’impression que ce n’est pas dans si longtemps que ça. » Il haussa les épaules. « J’ai hâte. » Il vit les sourcils de sa sœur se froncer. « Ton neveu, tu veux dire. » Il secoua la tête. Il le savait, il le sentait. Il pouvait presque palper la douceur d’une petite fille. Il pouvait presque entendre les rires cristallins d’une princesse, d’une princesse comme sa sœur. Malgré les rites vaudous que leur tante avait faits afin de déterminer le sexe du bébé à l’avance, il demeurait persuadé que cela n’était pas vrai ; le résultat ne convenait pas. Un garçon ne convenait pas. Il en était sûr. Certain. « Non. Nièce. Ça sera une fille. » Sa sœur secoua la tête pour marquer sa désapprobation. Il esquissa un sourire en coin, jouant avec la broderie de la taie d’oreiller. « On verra à la naissance. » Il eut un sourire. Il avait hâte, hâte que sa sœur ait traversé cette épreuve. Il savait que cela l’amenait à une autre situation difficile, mais il était sûr qu’une fois le bébé né, tout irait bien. « Compte sur moi pour être là et clamer que j’ai gagné. » Elle rit et lui aussi. Comme si tout allait bien. Comme si tout irait bien.
Deux jours plus tard, elle donna naissance à une petite fille. Et il fut si fier de sa sœur qu’il en oublia de lui dire qu’il avait eu raison.

1965.
Cela faisait un an qu’il était parti de Poudlard et, quelque part, il se sentait libéré. Le jeune homme avait grandi. Il avait muri. Si son chemin avait été difficile, il jugeait à présent qu’il s’en était bien sorti, malgré tout. Doucement, il esquissa un sourire à cette femme qu’il avait appelé tante depuis son enfance, et il la serra dans ses bras. « Merci pour tout. » lui lança-t-il, pensant profondément ses paroles. Il se revoyait enfant. Il se revoyait dans la misère de sa condition, dans l’horreur de ces choses qu’il avait bien pu voir. Désormais, il avait l’impression de connaître sa place. Désormais, il savait qu’il n’était pas entièrement bohémien, qu’il n’était pas non plus entièrement sorcier. Il n’était ni anglais, ni roumain. Il n’appartenait à aucun pays, aucune société, aucune façon de penser. Il était libre comme le vent, suivant ses propres principes, suivant cette famille qui avait toujours été son ancre : sa sœur, maintenant sa nièce.
Il avait mis du temps à s’y faire. Mis du temps à accepter. Mais, maintenant que cela était fait, il avait l’impression d’enfin vivre réellement.
Il se détacha doucement de sa tante, avant de déposer un baiser sur son front. Ils avaient dix-huit ans et pourtant ils partaient déjà ailleurs, allant là où le vent pouvait bien les mener. Leur première destination se trouvait quelque part aux Etats-Unis. Ensuite, il espérait retrouver la terre de leurs ancêtres pour saisir la chance de faire son deuil correctement. « Prenez-soin de vous. » Ils hochèrent doucement la tête. « Et venez me voir, de temps à autre. » Bien sûr. Bien sûr qu’ils comptaient venir la voir. Bien sûr qu’ils ne l’oubliaient pas. Elle avait été la première personne à leur tendre la main, la première personne à leur donner de l’espoir. La première personne à les chérir après le cauchemar. La première personne à les observer sans voir des orphelins.
Puis, ils s’en allèrent. Ils s’en allèrent conquérir le monde, ils s’en allèrent au loin. Parce qu’au fond, ils étaient ainsi. Des personnes sans attache.

1968.
Il vieillissait. Le temps prenait possession de ses traits et, depuis qu’il avait émergé dans la vingtaine, il avait la sensation que son visage ne cessait de se prêter à celui que son père avait bien pu avoir, autrefois. Doucement, il joua avec sa baguette, la faisant rouler entre ses doigts. Les soirées étaient toujours les instants plus calmes de leur existence. Syeira lisait dans un fauteuil et il était là, à prendre plaisir dans l’ennui, à apprécier ces instants où son esprit ne trouvait plus de sujet pour s’occuper. Sa nièce était couchée. Depuis qu’elle avait vu le jour, il s’était appliqué à la protéger, elle aussi. A la protéger à sa manière. A l’élever avec sa sœur, parce que cela était la meilleure chose qu’il savait faire ; rester avec elle. Il prit une profonde inspiration, avant de poser son regard sur elle. « Ça fait un mois qu’elle ne m’a pas appelé papa. » dit-il d’un air songeur. Mais, au fond de lui, il y avait cette peine qui vivait, qui subsistait. Il avait eu tant de mal à lui faire comprendre des choses qu’un enfant n’aurait jamais dû entendre. Il avait eu tant de mal à la ramener sur Terre.
C’était injuste, injuste pour elle, injuste pour lui. C’était injuste et, pourtant, c’était ainsi. Il ne pouvait rien y faire.
Syeira eut un sourire triste à son tour. Il aurait aimé lui donner plus mais il ne pouvait pas. Il découvrait, au fil des jours, les limites de ce rôle qu’on lui avait attribué ; il ne pouvait être le père de son enfant, simplement prétendre avoir un droit légitime dans son éducation. Il ne pouvait être toujours là pour elle, simplement compréhensif et attentionné, même lorsque ses éclats de colère prenaient le dessus. Il se perdait dans toutes ces choses mais leur équilibre instable leur convenait.

1972.
« Si seulement tu avais pu voir la tête de ces personnes ! » s’exclama-t-il avant de rire. Son esprit s’était égaré. Egaré dans ce mode de vie qu’il s’était créé avec sa sœur. Avec sa nièce. Leur tante, dont les rides continuaient de ronger le visage, leva les yeux au ciel. Il savait qu’elle n’approuvait pas ce qu’ils faisaient. Il savait qu’elle n’était pas d’accord avec cette alliance qu’il avait fait entre leur passé et leur présent, entre ce qu’ils avaient été et ce qu’on leur avait offert comme identité suite au massacre de leur population.
Ils avaient repris les pratiques de leurs parents. Ils les avaient repris parce que cela avait été leur manière de vivre avec l’entièreté de leurs cœurs, l’entièreté de ce qu’ils étaient. Arnaquer. Ils avaient grandi avec ce sens profiteur. Ils avaient grandi avec ces principes faibles et ces façons de faire. Ils avaient repris l’entreprise de leurs parents en visant la communauté des personnes sans pouvoirs magiques pour survivre. Ils avaient voyagé dans le monde, avec sa nièce, avant de finalement faire un crochet par la maison de leur tante. Ils leur avaient narré leurs aventures. Ils leur avaient narré ce qu’ils avaient fait, les soucis qu’ils avaient pu avoir, les hauts et les bas. Elle les avait écoutés avec attention en souriant.
Ils avaient grandi. Ils n’étaient plus ces enfants perdus et blessés par le destin ; ils avaient fini par se reconstruire et se parfaire leur identité. « Ne fais pas cette tête, on ne fait rien de mal. On leur vend du bonheur et du rêve. C’est tout. » Elle acquiesça, guère convaincue, mais ne fit absolument aucune objection. C’était leurs choix, leurs vies. Et d’une certaine manière, ils avaient trouvé leur équilibre dans l’instabilité de leurs situations.

1975.
Il était tôt. Mais cela ne semblait pas leur importer réellement. « Le premier arrivé au quai a gagné ? » demanda-t-il. La petite rousse poussa un cri d’allégresse tandis qu’ils s’élançaient tous les trois dans les chemins souterrains du métro Londonien. Ils ne firent pas attention aux autres autour d’eux. Ils n’existaient pas dans leur bulle, dans ce monde qu’ils s’étaient créé, loin de tout et du reste. Le temps avait passé. Passé si vite. Ralentissant légèrement l’allure pour laisser sa nièce gagner la course, il s’arrêta sur le quai moldu, essoufflé. « J’ai gagnééé ! » Il ébouriffa ses cheveux avant de se tourner vers sa sœur avec un immense sourire. « Tu n’as pas honte d’avoir donné naissance à une véritable machine de guerre ? C’est fini maintenant, elle va nous rattraper dans tous les domaines ! » Il se mit à rire. Les travailleurs autour d’eux les observaient. Son regard croisa celui d’un aristocrate, et il ne leva un doigt dans sa direction avec provocation. Viens, pensa-t-il. Viens donc tenter de nous arrêter. L’homme d’affaire détourna le regard, passablement choqué. Le sorcier leva les yeux, et reporta son attention sur sa nièce. « On pourra acheter des bonbons avant de commencer ? » Sa voix fluette chatouilla ses tympans. Il haussa les épaules. « Hors de question. T’es déjà assez excitée comme ça. » Mais il savait qu’ils en achèteraient quand même. Pour elle, pour lui, pour sa sœur. Parce que c’était comme ça. Ils vivaient sans règle.
Un sentiment d’inconfort le prit, grandissant à mesure que le temps se décomptait avec l’arrivée du prochain métro. Il observa le panneau d’affichage. Une minute. Il restait une minute. Puis, il eut l’impression de vivre dans un rêve. Les rails crissèrent. La foule s’agita. Et, la rame qu’ils attendaient à la station Moorgate, elle, vint. Vint trop vite. Ses yeux n’eurent pas le temps de capter l’instant dans son intégralité. Le monde autour de lui fut projeté à terre par la violence de son arrivée. Il observa, impuissant, les wagons percuter un mur. Percuter des gens. Percuter le monde. La violence de l’instant tétanisa ses veines. Il n’y avait rien à faire. Le chaos régna sur la station en l’espace d’une poignée de secondes. La fumée. Les cris. La panique. Et puis, plus rien. Il était mort.
Il rouvrit les paupières. Et le monde autour de lui semblait inchangé, comme si les derniers instants qui venait de se passer n’avaient pas eu lieu. Il observa sa sœur. Puis sa nièce. Et, enfin, il regarda le panneau d’affichage indiquant le temps qu’il restait avant que la rame ne passe. Le chiffre passa à une minute. Et son sang se glaça. « Il faut qu’on parte. » Sa voix était empreinte de panique. « Tout de suite. » Sa sœur l’observa. Et elle reconnut cet air. Et elle comprit. En l’espace de quelques secondes, ils s’habitèrent pour transplaner et ils disparurent.
Une poignée de secondes plus tard, une rame entra en collision avec un mur à la station Moorgate. Il y eut quarante-trois morts et soixante-quatorze blessés. Aujourd’hui, il est répertorié comme étant l’accident le plus grave du métro de Londres. Et ils y avaient échappé.

1979.
Il l’avait senti. Il l’avait su.
Il était dans la salle d’attente, la tête entre les mains, tentant de contenir le flot d’émotions qui grouillaient dans ses veines. Il prenait de profondes inspirations mais il ne revoyait que le déroulement successif des évènements. Et, pire que tout, il entendait la voix de sa sœur lui faire promettre l’impensable.
Ne pas la protéger, elle.
Il tentait de se calmer mais cela ne fonctionnait pas. Par souvenirs entremêlés, il revit sa nièce faire comme eux pour finalement commettre une erreur, une toute petite erreur basculant la situation au drame ; il revit l’explosion, les blessés, la brigade du ministère arriver. Il revit sa sœur se dénoncer pour sa nièce. Il revit cet instant précis où il fut contraint de rien faire parce qu’il lui avait promis de ne rien tenter. Il revit toutes ces choses. Il les revit une centaine de fois en tentant de savoir quand est-ce qu’il avait pu commettre une erreur, lui aussi.
Mais au fond, il connaissait la réponse. Ils étaient les seuls à blâmer, avec sa sœur ; ils avaient été suffisamment irresponsables pour élever une enfant dans cette vie qu’ils s’étaient choisis. Ils avaient été suffisamment irresponsables pour faire comme leurs parents avaient bien pu faire avec eux. Mais n’avaient-ils pas compris, à ce moment-là ? N’avaient-ils pas compris que cela avait une chose à ne pas faire ? Leurs parents étaient morts, morts, morts. Ils s’étaient trompés dans leur éducation et leur façon d’être.
Et lui, il avait failli à la promesse qu’il avait toujours compté tenir. Il ne l’avait pas protégé.
Il se frictionna les mains, continuant d’attendre. Généralement, dans ces instants, il réagissait par la colère. Il réagissait avec impulsivité, avec cette violence qu’il contenait au fond de son être. Mais il se refusait de céder. S’il ne pouvait plus être courageux pour sa jumelle, il se devait de l’être pour sa nièce. Parce qu’elle était sa fille, après tout ; et, par conséquent, elle était une princesse elle aussi. La main de l’homme se referma sur le collier de ficelle de son père, attaché autour de son cou. Et, au même instant, une personne vint à sa rencontre. « Vous pouvez aller la voir. » Il ne se fit pas attendre. Il ne savait pas ce qu’il allait lui dire. Il ne savait pas ce qu’il allait faire, maintenant que sa sœur lui avait été retirée. Mais il allait se battre.
Parce qu’il était un guerrier, après tout.

1980.
Le temps avançait. Le temps continuait d’avance, encore et toujours, refusant de s’arrêter. Il s’observa dans la glace, notant à quel point son visage avait bien pu prendre de l’âge au cours de l’année passée ; il s’était fait tant de soucis que les jours étaient venus se graver sur sa peau, plis par plis, rides par rides. Il n’avait que trente-trois ans et, pourtant, il avait la sensation d’en avoir bien plus. Il avait eu l’impression que les dernières semaines s’étaient étirées pour se transformer en années. Il avait eu l’impression que les derniers mois s’étaient étirés pour se transformer en décennies. Il avait été seul.
Contrairement à ce qu’il avait pu toujours penser, il avait été possible de les séparer, lui et sa sœur.
Rédemption. Il n’avait pas eu d’autres choix que de s’y attacher, changeant son mode de vie, changeant sa manière de percevoir son existence. Il s’était cru libre mais il était contraint d’entrer dans un moule. Il s’était cru en sécurité mais, au final, son peuple et ses principes avaient pour vocation de se faire étouffer. Il avait cherché à se racheter. Il avait cherché à se stabiliser, attendant que sa sœur lui revienne, s’occupant de sa nièce seul parce qu’il s’était juré de ne pas la laisser tomber, elle.
Puis un vieil homme, dénommé Dumbledore, avait été comme leur tante ; le premier à leur tendre la main après cette nouvelle catastrophe.
Ils avaient eu une invitation pour se reconstruire. Des emplois. Une certaine stabilité.
Mais il avait du mal. Il avait du mal avec ce monde qui n’était pas le sien.
Après tout, Tobiasz n’appartenait pas à cette existence-là.
Tobiasz était ailleurs, nulle part et partout à la fois.
Tobiasz n’appartenait pas à une ethnie, une culture.
Tobiasz était tout et rien.
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 13:43 (#)
PREUMS j'éditerai quand j'aurais fini mes maths wuuuuut

EDIT: JFKDLSJFSLDKFIOZJEKKFJSLFSDFDSJKFDSL Chou
mon papa qui est pas mon papa Chou omg j'ai trop hâte jkljdslfjdslfds
t'es trop sexy avec sexyback hihi
rebienvenuuuue jotem Chou Chou Chou


Dernière édition par Phoenix M. Devereaux le Sam 6 Déc - 16:03, édité 1 fois
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 13:44 (#)
LQDIFHMOQISJDFMLQSDJFMO Chou
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 13:46 (#)
JUSTIIIIIIIIIIN bave Chou

Rebienvenue hihi Et cool un nouveau copain Haww
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 13:51 (#)
Re bienvenuuuue Chou NONPASAUBAAAIN Un nouveau collègue owai héhé
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 13:51 (#)
Re Bienvenuuuuuuue Chou
Voilà sexy baaaack hihi
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 14:07 (#)
Re bienvenuuue Brille
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 14:12 (#)
OHMYGADOHMYGADOHMYGAD JE VAAAAAAAAAAAAAAAAAIS MOURIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIR *q*
J'EXIGE UN LIEN, MÊME POUR UNE NUIT *AAAAAAAAAAAA*

(Bonne continuation pour ta fiche. Schizo va u__u")
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 14:33 (#)
YOU'RE BRINGING SEXY BACK Seb

Rebienvenue hihi Chou
Guest
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Guest, Sam 6 Déc - 14:39 (#)
Re bienvenuuue Daengelo
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 16:05 (#)
je repasse avec Athana juste parce que Hot Hot Hot hihi
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Sam 6 Déc - 21:27 (#)
rebienvenue hihi bave
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Dim 7 Déc - 9:14 (#)
OMFG ! My love quoi ! Tu sais les choisir tes avatars toi love J'espère que c'est pas un professeur comme certains l'ont mis, comment Gisèle va pouvoir se concentrer sinon ! Daengelo Rebienvenue en tous cas. Bon courage pour ta fiche.
Invité
Invité
Anonymous
to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz Empty
Message Re: to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz
par Invité, Dim 7 Déc - 10:39 (#)
bave bave Chou rebienvenuuue Han!
 

to write love on her arms (i'm bringing sexyback). / tobiasz

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

+

 Sujets similaires

-
» (zara) to write love on her arms.
» ALHENA ► love, love, love... what is it good for? Absolutely nothing.
» ALHENA ► love, love, love... what is it good for? Absolutely nothing.
» ALHENA ► love, love, love... what is it good for? Absolutely nothing.
» bringing darkness - nectair

BELLUM PATRONUM ::  :: Nox :: Archives des fiches