L'accident du Poudlard Express C'est une triste nouvelle qui nous arrive là. Malgré l'imperméabilité du château, l'accident du train en sa direction n'a pu passer inaperçu. Intervention des aurors, extraction des blessés de la carcasse d'acier, c'est dans les larmes et la terreur que les élèves reprennent la route de l'école. Retour sur ce premier Septembre cauchemardesque. Comme à leurs habitudes, élèves et membres du personnels retrouvent l'odeur familière des quais. La bonne humeur typiquement sorcière règne sur les lieux, mêlant la joie des retrouvailles et celle de rejoindre son second foyer. La locomotive fait son dernier appel et, dans une volute de fumée, s'engage sur les rails d'une nouvelle rentrée scolaire. Nous aurions pu croire que l'histoire s'arrêterait là, comme toujours. Nous aurions pu croire qu'un train aussi parfait en tant que cible serait entouré de protections solides et variées. Mais, alors que le train roule depuis de bonnes heures déjà, les premières secousses se font ressentir. Les wagons sont mis à mal, mais les diverses frayeurs sont rapidement apaisées à travers les compartiments. Un soulagement d'une durée de quelques secondes tout au plus, puisque la locomotive se transforme rapidement en une attraction géante, amère copie du festival sorcier. Elle se dandine sur les rails, transforme ses habitants en de simples poupées de chiffon. Et, rapidement, se scinde. Les wagons se détachent, chacun frappé d'un drame différent. Les premiers wagons, en compagnie de la tête de la locomotive, sont affreusement tirés à une vitesse de plus en plus incontrôlée sur les rails de la mort. Ses occupants réussissent à la calmer suffisamment pour éviter une catastrophe, mais dérivent rapidement dans le décor et heurtent un arbre qui viendra froisser et tordre la taule dans un bruit strident. Le troisième wagon, quant à lui, déraille rapidement avant d'effectuer de nombreux tonneaux violents, et engendre le plus de blessés graves. Quant aux derniers wagons, il semblerait que le quatrième ait été suspendu dans le vide, avant de s'échouer plusieurs mètres plus bas, tirant le dernier dans sa chute. Les aurors auraient eut tout juste le temps de sortir les élèves de là, hormis les plus graves blessés, ou simplement sonnés, qui y ont péri. Drame, cauchemar, enfer. Scandale. La première question que nous sommes en droit de nous poser est : Pourquoi ? Pourquoi le Poudlard Express aurait soudainement été la victime d'un malheureux et tragique incident, alors que la chère et puissante magie l'enveloppant l'en aurait empêché jusque-là ? Les parents pleurent les pertes, et s'indignent. La très célèbre école de magie ne serait-elle plus aussi sûre que ce que l'on croit ? Les murmures les plus rauques des foules dénoncent un attentat, d'autres une erreur d'inattention impardonnable. Qui blâmer ? Une chose est sûre, le retour du Directeur ne passera pas inaperçu. Le sorcier du soir tient à présenter ses plus sincères condoléances aux familles déchirées par les pertes que cet accident a pu causer.
Le drame provoque des morts : focus sur la rentrée cauchemardesque et interview Certains du ministère clament que cela aurait pu être pire. Oubliais-je, qu'est une poignée de simples élèves comparés à de grands noms sorciers écossais ? Pour le ministère, il semblerait que la comparaison soit assez floue. Un, deux, quatre, dix ou vingt, qu'importe le nombre, les faits sont là et les larmes les y accompagnent : Septembre commence sous la note noire et pâle de la mort. Une minute de silence aurait été quémandée durant le discours d'Albus Dumbledore, fraîchement revenu de ce que j'aime appeler une escapade burlesque. Une minute. Une minute ? Est-ce une simple minute sans aucun son qui rendra justice et honneur à ces âmes arrachées à leur famille ? Est-ce cette simple et unique petite minute qui permettra à ces parents désormais en deuil de trouver le repos ? Moi je vous l'annonce. Non. Le directeur de l'école semble dépassé, perdu. Que devons-nous conclure ? Les familles réclament explication. Une explication qu'on ne leur donna jamais. Interview de Mr McDerman, confectionneur de chaudron « J'y ai perdu mon fils. Vous vous rendez compte ? Mon fils ! Il n'avait que douze ans, qu'est-ce qu'on sait de la mort à douze ans ? Rien ! Rien à part du vide, de la peur. Ce qui me fait le plus de mal, c'est de savoir qu'il a dû mourir d'effroi, seul, dans ce train. Il était dans le wagon numéro quatre. Je n'ai pas eu le courage d'aller retrouver son corps à la morgue après l'identification. C'était déjà assez pénible comme ça. » L'ancien père de famille essuie une larme, tremblant, avant de reprendre en tapant du poing sur la table du chaudron baveur qui nous accueille. « Ah ce Dumbledore ! On peut dire qu'il réussit son retour, lui ! A peine la nouvelle se répand qu'un premier drame arrive ! Bien sûr que je ne crois pas à la thèse de l'accident, quelle question. Ce train n'en a jamais eu, que ce soit de la génération de ma femme, de moi-même, ou même de mes propres parents et grands-parents. C'est une mise en garde, c'est certain. C'est une mise en garde contre ce Dumbledore ! L'école n'est plus sûre à présent. Elle est la première cible du seigneur noir, je n'y ferais pas confiance à la place des autres parents après ce drame. On ne peut compter que sur nous-même pour la guerre qui se prépare, désormais. » Des cœurs brisés qui engendrent des dénonciations, des colères qui brisent une vie. Mais ont-ils pour autant tord ? Suite à cet accident, un grand nombre de famille retire leurs enfants de l'école et vide doucement les rangs. Des rangs étonnamment soudés, et toujours présents. Naïveté ? Espoir ? Le directeur aurait-il usé de son talent d'orateur et de fin manipulateur afin de garder à flot sa réputation et son école ? Je sais ce que vous vous dites, chers lecteurs : Ce journaliste va trop loin. Et j'ai envie d'y répondre... En êtes-vous certains ? Interview de Danny Schneirberg, Poufsouffle de 4ème année « C'était le pire moment de toute ma vie. J'ai eu très peur... On a tous eu très peur. Beaucoup pleurait, certains se sont évanouis. C'était la panique, l'angoisse totale. J'en rêve encore... Et il m'arrive souvent d'éclater en larmes, le soir, en voyant ces lits vides. J'ai perdu un camarade dans l'accident, je le connaissais pas vraiment, mais ça me fait mal au cœur. Et puis, j'arrête pas de me dire que ça aurait pu être moi à sa place. La plupart d'entre nous ont été à l'infirmerie une poignée de jours, l'infirmerie était tellement pleine qu'ils ont dû réquisitionner des salles de cours. C'était atroce. On aurait dit... Ce vieux film moldu que ma maman m'a montré. Un film sur la guerre, avec les blessés, et les morts... » Poudlard se remettra-t-il de cet accident ? Difficile d'y croire. Les cours ont été repoussés d'une semaine et les fantômes des élèves perdus hantent les couloirs. Une triste rentrée pour signer cette nouvelle année. Les bases solides de l'école se sentiraient-elles ébranlées ?
Le personnel de Poudlard, plus sollicité que jamais Suite à son discours, le directeur de l'école aurait demandé aux membres du personnel de le rejoindre dans son bureau. Malgré de grandes tentatives afin de savoir ce qui s'y aurait été dit, je n'ai malheureusement pu mettre la main que sur des rumeurs infondées. « Il paraît qu'ils ont tous été appelé à patrouiller, à surveiller les alentours en plus du château maintenant. J'ai vu des aurors s'enfoncer dans la forêt et d'autres passer le portail de l'école. Jamais ils avaient fait ça. J'me demande ce que Dumbledore a dans la tête pour faire ça. Peu d'élèves se sont aperçus des changements au sein de l'école, je crois que le directeur veut pas leur faire peur. Mais je suis loin d'être rassuré... » Annonce une source anonyme et terrifiée. Les professeurs seraient amenés à avoir des yeux et des oreilles partout au sein de l'école, tandis que les aurors sont plus sollicités que jamais, emmenés dans des missions à l'extérieur de l'enceinte du château. Une première depuis leur arrivée, et pourtant, tout le monde se souviendra de Belize et de sa tragédie. Simple problème de sécurité, ou bien cet accident aurait également secoué le directeur... ? Une chose est sûre, les membres du personnel du château vont voir leur emploi du temps doubler. De quoi nous laisser perplexe...
Les patronus : l'accident soulève de nouvelles questions et entraîne des réponses Souvenez-vous de ce sortilège raté du ministère durant certaines vacances d'hiver. Un résultat qui nous laissa tous pantois, mais qui en fascina un infime nombre. Une erreur monumentale qui eut pour effet de toucher la communauté sorcière du monde, étendant cette frasque et cette affriolante renommée au-delà des frontières. De quoi redorer notre blason anglais, n'est-ce pas ? Mais là n'est pas la question. L'accident aurait en effet inspiré un scientifique écossais nommé Blackwild concernant les propriétés des patronus et leurs effets sur les sorciers. Une thèse est appelée à sortir très prochainement, notamment sur ce lien qui relierait les souffrances mais qui détacherait la mort de ce que Mr Blackwild surnomme les symptômes de ce sortilège pathologique. « J'ai pu étudier des cas que je n'aurais pas pu avoir sans cet accident. Je ne dis pas qu'il a été bénéfique, que ce soit pour moi ou pour le pays, mais je dirais plutôt... Que j'essaye de tirer le meilleur du pire. Et si mon prochain livre permet de sauver quelques vies dans ce genre de situation, alors j'aurais réussit ma vie. Je ne dis pas que c'est ce qu'il se passera, simplement que je l'espère malgré les faibles informations que je détiens. C'est toujours difficile de se mettre à la place des sorciers touchés ou des patronus, leur lien a toujours été révélé comme inexplicable et incomparable. » L'écossais refuserait pourtant de dévoiler si une solution aboutirait sur ces explications-là, mais ne réfute pas l'hypothèse de probables conseils visant les sorciers affectés de ce sort. Une protection supplémentaire, une idée nouvelle afin d'en faire 'bon usage' ? Le pays s'impatiente. « J'ai toujours été méfiant. C'est vrai, du jour au lendemain, c'est difficile de se faire à l'idée que votre enfant est suivit par un animal - sauvage ou non - et qu'il ne peut pas s'en défaire même s'il le souhaite. Une connexion profonde que beaucoup juge bénéfique... Mais moi, je trouve ça mauvais. C'est comme si on retirait votre pire faiblesse pour l'exposer à vos côtés durant une guerre qui éclate. Enfin, c'est comme ça que je le vois. J'aimerais vraiment qu'un remède soit trouvé, mais en attendant, j'espère que les explications du scientifique et médicomage Mr Blackwild me permettra de m'assurer que ma fille n'est pas en danger, au contraire. » Une connexion enfin logique se fera-t-elle entre tous ces événements ? Cette annonce apporte de l'espoir, mais soulève le plus grand des scepticisme chez les sorciers anglais les plus réputés. Affaire à suivre.
Articles rédigés par Sanzé I. Tassion, photographie prise par Albert Wildherbithomery