Il faisait beau, aujourd'hui. Très beau. Le soleil brillait haut dans le ciel, illuminant de ses doux rayons la matinée qui s'écoulait actuellement. Il n'y avait rien de plus grisant pour Alois que de pouvoir profiter de ce genre de moments. Ses parents n'appréciaient guère qu'ils s'exposent ainsi, estimant qu'une peau abîmée par le soleil était tout à fait "vulgaire", "indigne" d'un membre de la haute-société, comme il l'était, mais ils n'étaient pas là pour le voir et lui, poussé par son patronus papillon, Aoi, ne pouvait s'empêcher de désirer ardemment profiter des bienfaits du soleil. Son frère d'âme voletant à ses côtés, Alois descendait quatre à quatre les escaliers d'un pas rapide et peu élégant, trop impatient de pouvoir profiter de l'extérieur pour seulement songer à se tenir correctement, comme il le faisait pourtant habituellement. Lorsque l'un des escaliers qu'il avait emprunté commença à bouger, le menant vers la direction opposée, il n'hésita pas une seule seconde et sauta, atterrissant dans un bruit sourd au palier qu'il souhaitait atteindre. De sa petite voix enfantine, Aoi lui souffla en pensée :
Tu es vraiment fou, tu le sais ?
Alois eut un petit rire et se redressa, massant ses genoux douloureux.
"Mais il fait beau, Aoi ! J'ai pris mon balai, on va pouvoir voler un peu ensemble ! Tu n'es pas impatient, toi ?"
Aoi opina du chef, mais n'en pensa pas moins que son frère de coeur aurait pu se rompre le cou avec une imprudence pareille. Il n'était pas donneur de leçons, mais il n'aimait pas voir Alois prendre des risques comme celui-ci...Le jeune garçon ne réalisait pas... Le Serdaigle serra le balai dans sa main et se mit à courir pour atteindre sa destination, le papillon brumeux le suivant à tire-d'aile. S'il n'aimait pas le Quidditch, trop brutal pour lui, Alois adorait voler et son balai, un simple "Etoile Filante" qu'il s'était lui-même acheté et qu'il appréciait pour sa lenteur, lui permettant de savourer le fait de planer. Alors qu'il arrivait dans le hall d'entrée, tout à sa précipitation, le jeune garçon heurta un Serpentard et, en raison du choc, manqua tomber. Il s'arrêta dans sa course et se retourna vers son aîné, un sourire aux lèvres :
"Veux-tu venir voler avec nous ? J'ai l'impression que le destin a favorisé notre rencontre ! Moi, c'est Alois, je suis en quatrième année et..."
Emporté par sa joie, le Serdaigle commença à débiter au Serpentard tout son enthousiasme à l'idée de profiter du soleil, à voler aux côtés d'Aoi, son cher papillon etc. La pensée qu'il puisse être légèrement agaçant ne lui vint même pas à l'esprit...
Louis se réveillait tard se matin, car le dortoir était vide et le soleil se levait déjà haut dans le ciel. Un de ses rayons chauds venant caresser son visage endormi fut ce qui fit cligner des yeux le jeune homme, qui après un grognement peu avenant, enfouit son visage dans ses couvertures. On était samedi matin et la matinée n’allait pas tarder à se terminer, le Serpentard avait trois rouleaux de parchemin à rendre le lundi matin sur la métamorphose avancée des Vampires ainsi qu’une recherche à faire sur la potion de Veritaserum, qu’il allait préparait à son prochain cours de Potion. Il avait depuis le début de la semaine perdu toute motivation pour finir ce devoir de malheur sur les suceurs de sang. C’est Boyan qui, dans un battement d’aile, vint attraper la couverture avec son bec et l’amena d’un coup sec sur le sol, découvrant le corps à moitié nu d’un Serpentard mal luné.
« Allez, debout marmotte, tu as du pain sur la planche, il est onze heure passé et tu n’as toujours pas pris de petit déjeuné… Si tu continues à trainer comme ça, il ne va te rester que le repas de midi ! »
Le corbeau avait raison, à cette heure ci, de délicieux petits biscuits avec diverses confitures aux gouts les plus étranges les unes que les autres étaient servis sur les tables de la Grande Salle. L’idée d’un petit beurre couvert de pate à tartiner au chocolat blanc, parsemé de poudre de noisette le fit saliver et motiva Louis à sortir de son lit. Il passa rapidement à la salle de bain, rassembla ses affaires de cours et pria Dieu pour qu’il lui donne l’envie de passer la journée à la bibliothèque à travailler, avec toutes les sources de déconcentrations féminines que cela pouvait comprendre.
Il remonta lentement les marches des cachots menant au Hall d’entrée, son patronus perché sur son épaule, conversant sur la meilleure façon de commencer le devoir sur les vampires.
« Rosier nous a demandé quoi explicitement déjà ? » « Tu le sais très bien fait pas l’innocent, « vous me ramènerez pour lundi prochain trois rouleaux de parchemin sur le processus explicitement détaillé et commenté de la transformation d’un vampire nouveau-né, puis de ses multiples métamorphoses, ainsi que les capacités qu’il peut acquérir avec de pareilles transformations ». Je reconnais qu’il y a plus explicite mais tu as compris l’idée, non ? » « Décrire comment un vampire en transforme un autre en ajoutant des commentaires puis faire la même chose avec ses métamorphoses en chauve-souris ou en corbeau, par exemple. Je suis pas idiot non plus mais reconnais que tu préfèrerai toi aussi aller dans le parc avec un temps pareil non ? En plus il faut que je travaille mon coup de revers, ma blessure au poign… »
Il fut coupé dans sa conversation avec Boyan alors qu’il traversait le hall d’entrée, se rendant dans la Grande Salle dont les deux immenses portes de bois étaient ouvertes devant lui, lui offrant une vision sur la nourriture qui faisant tant crier son ventre depuis plusieurs minutes. Ce fut un élève de quatrième année, son balais à la main et son papillon virevoltant gaiement autour de sa tête, qui vint le percuter de plein fouet dans sa course folle vers le soleil et le parc. Le choc avec le Serpentard manqua de le faire tomber mais il retrouva rapidement ses esprit et s’empressa de déblatérer toute sorte de chose à l’encontre de Louis.
- Veux-tu venir voler avec nous ? J'ai l'impression que le destin a favorisé notre rencontre ! Moi, c'est Alois, je suis en quatrième année et...
C’est à partir de ce moment là que le brun décrocha complètement de ce que lui racontait le petit. Il était fatigué, il avait faim et il avait une tonne de devoir à faire dans l’après-midi et c’était un jeune Serdaigle qui venait l’importuner dans sa mauvaise humeur habituelle. Il le regardait avec un air condescendant, se demandant sincèrement si il devait attraper le môme par le col et le secouer un bon coup pour le faire taire ou garder son calme et le remballer gentiment.
« Je serai toi je choisirai la deuxième option, y’a Pendragon et Wiesemann qui discutent à droite, si ils te voient lever la main sur un gamin, ça va mal aller pour toi Lou … »
Le brun lui lança un regard mauvais à l’entente de ce surnom. Il ne le supportait pas, mais seuls ses proches étaient autorisés à l’employer, les autres gagnant un allé simple à l’infirmerie. Il revint cependant à lui quand un silence troublant s’installa entre les deux interlocuteurs, Alois regardant le brun avec un sourire angélique, dans l’attende de sa réponse, le Serpentard baissant un regard impatient sur le Serdaigle.
« Respire, joues-toi la calme pour une fois, cela te changera de tes habitudes …. » « Je te remercie pour ce charmant commentaire Boyan, je te le revaudrai … »
- Ecoute petit, ça va pas être possible je crois, puis ton histoire de destin là .. J’y crois pas trop. Je sais en tout cas que mon destin c’est d’aller prendre un petit déjeuner avant que le repas de midi ne soit servit puis d’aller travailler à la bibliothèque, et que le tient est d’aller dehors faire mumuse avec ton balais et ton papillon et d’aller embêter d’autres personnes. Maintenant si tu veux bien …
Il esquissa un mouvement vers la gauche afin de contourner le petit brun et d‘aller manger, en vain.