Lucy est née le 12 janvier 1959. Elle est fille unique : c'est une enfant désirée et attendue. Sa mère, Elizabeth, a eu beaucoup de mal à tomber enceinte. Quand enfin elle apprend qu'elle attend un enfant, on lui annonce la naissance d'un petit garçon. Très vite, le prénom est choisi : ce sera Charlie. Neuf mois plus tard, c'est une petite fille qui pointe le bout de son nez … Lucy. On gardera Charlie comme second prénom.

Lucy a eu une enfance heureuse. Aimée, choyée, la fillette a grandit entourée de sa famille, de sa gouvernante ainsi que d'un précepteur, quelques années plus tard. Dès son plus jeune âge, Lucy se montre pleine de vie, enthousiaste, curieuse. Elle regarde le monde qui l'entoure avec de grands yeux ronds, pointe de ses petits doigts potelés tout ce qu'elle ne connaît ou ne comprend pas. Rapidement, elle est baignée dans le monde sorcier et moldu : ses parents vivent dans une belle demeure victorienne située en plein cœur du Londres moldu, tout en se rendant très régulièrement en monde sorcier. Lucy se pose beaucoup de questions – et finit par comprendre qu'il existe deux mondes différents, qu'il faut parfois faire attention à ce que l'on dit, que tout cela est normal et que surtout, surtout, il n'y a pas un monde meilleur que l'autre. Avec cette règle comme veto, Lucy s'attache rapidement au monde moldu. Les gens n'y font pas de magie, pas comme papa et maman, mais ce n'est pas grave. C'est bien quand même. La fillette est une enfant sociable et très bavarde. Elle maîtrise vite un anglais bancale, qu'elle consolide au fil des années et pose beaucoup de questions à ses parents, à sa gouvernante, à son précepteur. Elle apprend les bases du monde magique, se penche sur l'histoire de la magie, étudie quelque peu les mathématiques et l'histoire de l’Angleterre. Lucy aime jouer, vagabonder, courir partout et courir après les papillons dans le jardin. On ne l'imagine pas travailler – et pourtant, les longues heures passées avec son précepteur lui permettent de trouver des réponses à bon nombre de questions. Lucy exulte. Sa curiosité est satisfaite – mais jamais pour très longtemps. Quand Elizabeth lui a expliqué, de façon bancale, la raison pour laquelle les coccinelles ne sont pas jaune et bleu, Lucy trouve une autre question farfelue. Un jour, elle finit par demander ce que mange le calamar géant qui se cache dans le lac de Poudlard, ce grand château qu'elle verra peut être un jour – c'est son papa qui le lui a dit, même que. On lui dit que le calamar se nourrit de Lucy vivantes – la fillette se tait pendant un jour ou deux, et puis ça repart. Le temps s'écoule avec les cris et les rires de la fillette qui retentissent partout, toujours.

Lucy découvre relativement tard ses pouvoirs magiques. Elle a neuf ans quand, un bel après midi, elle aperçoit la baguette magique d'Elizabeth posée sur la table basse du salon. Un oubli. Lucy le sait : elle n'a pas le droit de prendre cette baguette. Elle ne peut pas. C'est interdit. Elle se fera gronder et … mais la tentation est trop forte. Alors Lucy regarde à droite, à gauche. Vérifie que le chemin est dégagé, que personne ne l'observe avant de foncer sur la table basse pour s'emparer de la baguette magique. Lucy est heureuse. Elle se sent grande, importante, tout à coup. Baguette en main, elle s'aventure dans le jardin – il suffit d'un petit rien, d'une immense chaleur au creux de son ventre, d'une sensation de bonheur complet. Baguette en l'air, elle ferme les yeux sans se douter de ce qu'il se passe. Quand Elizabeth arrive, quelques instants plus tard, elle pousse un cri qui fait trembler la fillette. Lucy ouvre les yeux – tout autour d'elle, les fleurs du jardin se sont parées de mille et une couleurs chatoyantes.

Lucy est donc une sorcière ! Ce n'est pas une surprise, mais l'enfant est plus que ravie de l'apprendre. Elle se plonge avec délice dans divers ouvrages sur Poudlard, sur son monde, sur tout ce qu'elle va découvrir d'ici peu. Et quand elle va sur le chemin de traverse, à présent, Lucy regarde avec attention ce qui sera, un jour, son nécessaire à potion, son super balais de course – et se met à rêver de sa propre baguette magique. Un jour …

Poudlard finit par arriver. Lucy a onze ans et toutes ses dents. Elle parle vite et fort, s'extasie de tout ce qui passe sous ses yeux et dans le train, Lucy se fait même un copain. Le garçon se prénomme Danny. Il a onze ans lui aussi et est totalement dans son monde. Il est plus calme, parle moins vite, moins fort, mais se trouve être tout aussi timbré que Lucy. A Poudlard, ils sont envoyés chacun dans une maison différente. Qu'importe : entre Lucy et Danny, c'est à la vie à la mort. Ils deviennent très vite inséparables et font ensemble les 400 coups. Entre l'exploration du parc et les devoirs de potion – matière dans laquelle Lucy se montre très très mauvaise – la demoiselle n'a guère de temps pour elle. A la fin de sa première année, son avis tombe, sans appel : Poudlard, c'est génial. Elle adore.

Les seconde et troisième années se passent sur le même mode. Elle s'amuse, continue de découvrir le château avec son ami, continue de se plonger dans un ouvrage passionnant le temps d'un devoir. Elle se découvre des facilités en Histoire de la Magie ainsi qu'en Divination. Lucy se débrouille pas trop mal en Sortilèges. Sa maladresse fait vite le tour de l'école et on apprend à faire attention à cette mini furie rousse qui renverse tout sur son passage et rentre dans les autres sans même s'en apercevoir, trop occupée qu'elle est à parler avec son Danny du dernier repas du calamar géant.
Les choses évoluent entre eux au cour de leur quatrième année. Son regard sur lui change. Elle ne comprend pas pourquoi, elle n'a pas la moindre idée de ce qu'il se passe. Naïve encore, Lucy ignore tout des choses de l'amour et ne comprend pas que son amitié pour Danny est en train d'évoluer, que les sentiments qu'elle éprouve pour lui ne sont plus les mêmes. Tout ce qui est sur, c'est que lorsqu'ils s'embrassent enfin, le reste n'a plus d'importance. N'existe plus que Danny et la douceur incomparable de ses lèvres sur les siennes.

C'est durant cette année là qu'elle rencontre également un élève, plus âgé, qui travaille pour le journal de l'école. Lucy s'y intéresse. Petit à petit, cette idée fait son bout de chemin dans l'esprit de la jeune fille. Elle finit par s'y essayer – et ça lui plaît. Lucy passe en cinquième année et intègre pour de bon l'équipe du journal de l'école – une idée qui ne plaît guère à ses parents. Pour le moment, ça va, lui a fait comprendre son père. Mais après … après, il faudra passer aux choses sérieuses. Penser à sa carrière. Lucy tente de le persuader : elle fera sa carrière dans le journalisme. Son père ne veut pas en entendre parler. Pour la première fois, une dispute éclate entre eux. Lucy prend quelque peu ses distances durant cette année là. Elle se replie sur elle-même, passe de longues heures avec Danny. C'est durant sa cinquième année que Lucy découvre et Danny se découvrent de façon plus intime – dans un coin du parc, et se fond naturellement surprendre. Ce travers coûtera à la jeune fille de nombreuses heures de retenues. Suite à cela, Lucy se met à travailler sur ses BUSES – qu'elle obtient.

Danny la quitte durant leur sixième année – sans un mot, sans une explication. Lui qui était si complice devient tout à coup comme un étranger. Il ne lui parle plus, ne la regarde plus. Il se contente de la croiser, chaque jour, en faisant comme si elle n'existait pas. Lucy croit mourir. Elle qui était tant amoureuse ne sait plus sur quel pied danser. Elle ne sait plus comment continuer, comment avancer, comment oublier. Elle ne sait pas si elle a réellement envie de l'oublier, d'ailleurs. Danny et la douceur de ses baisers, Danny et les longues heures passées à ses côtés depuis son arrivée au château. Elle ne perd pas qu'un amoureux : la jeune fille perd son premier ami, son acolyte, son confident. Elle a la sensation que sa vie n'a plus de sens. Son année se passe mal : Lucy pleure beaucoup et se laisse aller à des aventures forts peu recommandables avec divers garçons. Elle espère oublier Danny – sans résultat. Lucy obtient son année de justesse. L'été arrive comme une libération. La jeune fille profite de la vie animée et anonyme du Londres moldu, boit plus que nécessaire, se drogue en espérant oublier – sans résultat, encore une fois.

Lorsqu'elle retourne à Poudlard pour sa rentrée en septième année, Danny n'est plus là. Quelque part, la jeune fille en est soulagée – même si son souvenir la poursuit partout, dans chaque recoin du château. Pour oublier, Lucy se plonge avec une assiduité inhabituelle dans les cours et les révisions pour les ASPICS. Les professeurs la connaissait travailleuse mais là, Lucy surpasse tous les efforts qu'elle n'a jamais fait. Une dernière fois, elle tente de s'orienter vers une poursuite d'étude de journalisme. Son père s'y oppose : elle suivra un cursus de communication magique, point final. Lucy obtient ses ASPICS et devient donc étudiante en communication. L'ombre de Danny plane toujours dans un coin de son esprit – elle s'oblige à l'oublier.

Depuis son entrée dans le cycle secondaire, Lucy a réussit à prendre un petit peu de recul. Elle le sent plus sereine – il lui aura fallu du temps pour oublier son premier et unique amour, mais la jeune femme semble enfin y être arrivé. Elle redevient la demoiselle joviale qu'elle était plus jeune tout en travaillant ses cours avec le même sérieux qu'elle avait acquis lors de sa septième année. Après être passée de l'enseignement magique à la communication, Lucy finit par s'habituer au fait qu'elle entrera très certainement au Ministère de la Magie après l'obtention de son diplôme – et après tout, cela lui convient. Étudiante assidue, passionnée et curieuse, Lucy prend cependant un malin soin à cultiver cet éclat de jeunesse et de naïveté qu'elle possédait, quelque années plus tôt. Elle aimerait tomber à nouveau amoureuse – mais cela est encore fragile. Comme trop tôt. Ça fait longtemps, maintenant, mais la demoiselle ne veut pas revivre la même chose que ce qu'elle a vécu avec Danny. Elle évite tout contact prolongé et ambigu avec le sexe opposé – et puis de toute façon, quand un garçon la regarde de trop près, ça veut dire quoi, hein ?!

Oui, Lucy a vingt deux ans. Elle étudie en troisième année de cycle secondaire. Mais cela ne se voit pas tout le temps.