J'ai toujours vécu dans la magie, dès mon plus jeune âge. La vaisselle qui se fait seule, le balais qui bouge sans qu'on ne lui en ait donné l'ordre... Tout ça, pour moi, c'est normal. Mais il eut bien un moment de confusion, un moment où il me fallait des réponses à des questions. Si je ne serai pas atterrit dans une famille soudée, malgré les hauts et les bas, jamais mon état mental n'aurait survécu jusqu'ici. J'ai surtout été élevée par mon petit elfe chéri, étant donné que mes deux parents travaillaient. Je me souviens de ce jour où toutes ces réponses étaient enfin venues à moi et comme je m'en doutais, de la bouche de notre elfe. « Cadeyrn, pourquoi quand je parle de la vaisselle, du balais aux autres enfants de mon âge, on me prend pour une folle ? » Il arrêta la lecture de la gazette du sorcier, relevant sa tête par-dessus le papier qui commençait déjà à jaunir. Je vis à ses yeux qu'il était plein de peine, de compassion. Il posa le journal sur la table en verre soufflé et m'invita à m'asseoir sur ses genoux. Les Peverell ont toujours été très respectueux envers leur elfes. Ils étaient habillés comme eux, nourrit comme eux, avaient leurs chambres comme eux... Ils étaient libres de faire ce que bon leur semblait et aussi étonnant fût-il, si un jour il leur venait l'idée de partir, nous les laissions faire. Le notre, Cadeyrn, restait parce qu'il nous aimait, il n'était pas traité comme de la vermine, comme cela arrivait dans certaines familles. « Glass... Ecoute moi bien, d'accord ? » J'hochais la tête calmement, très attentive aux paroles qui allaient s'en suivre. Je me souviens avoir été très déçue d'attendre le retour de mes parents à la maison. « Il est peut-être temps de lever le voile sur certaines choses. Ce soir, en présence de tes parents. D'accord ? » Je posais ma tête sur son thorax. Je ne voulais pas que les autres enfants me prennent pour une folle.

Cette histoire a marqué toute mon enfance et la marque encore aujourd'hui. Je ne peux pas l'oublier, elle est gravée à jamais sur mon front. Et chaque jour, en écrivant mon nom sur des bouts de parchemins, j'y pense en essayant de découvrir le fin mot du récit, à faire le rattachement entre le rêve et la réalité. Petite, j'adorais m'asseoir devant la cheminée, mon chat Rowan sur mes genoux, écoutant attentivement ma mère. Maintenant j'ai grandis et je perçois les choses différemment. J'avais trois ans la première fois que j'avais entendu le conte. Glass, nous allons t'éclairer sur notre famille ! Alors, j'avais atterrit dans une famille particulière ? Des sangs-purs, déjà, ce n'est plus très récent. Les sorciers de nos jours préfèrent gâcher leur lignée avec des moldus... Mais ce n'est pas l'important. On m'a appris à visualiser chez les gens leurs actes et non leur nature de sang. C'est comme un automatisme pour moi de ne pas me poser des questions à ce sujet. Et si un jour j'avais des enfants, qui entre autre ne seront pas des Peverell, il sera à mon tour de leur conter cette histoire.  Je caressais calmement Rowan, qui dormait paisiblement sur mes genoux, contemplant les flammes qui s'élevaient de  plus en plus haut dans la cheminée. A côté de moi, Cadeyrn préparait des biscuit sablés, comme je les adorais tant.  « Il était une fois trois frères qui voyageaient au crépuscule le long d'une route tortueuse et solitaire... » Je fermais les yeux. La seule question que je me posais : les Peverell avaient-ils toujours les reliques ?

A dix ans, juste avant mon entrée à Poudlard, j'avais commis une grave erreur. Je ne savais pas que ma famille réagirait ainsi et le pire dans toute cette histoire, c'était que je ne m'en était même pas rendu compte. Je venais de perdre une vrai bonne amie, sur un simple coup de tête.