BELLUM PATRONUM


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Un enfant, qu'est-ce donc ? Un morceau d'amour égaré, un miroir, une victime, un signe du temps en marche - Emeraude
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par Invité, Lun 13 Avr - 11:55 (#)
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Emeraude Ailionora Stratton
FEAT. Brittany Robertson
20 Ans ϟ Médecine Magique : Médicomagie ϟ Puma/ Saïmiri ϟ Sang-pure


Nom: Stratton, nom d’une famille de sang-pur d’Irlande modeste  Prénom: Emeraude Ailionora. Si elle n’éprouve pas de fierté ou de honte particulière à porter son nom de famille, elle aime cependant énormément ses deux prénoms, l’un représentant sa pierre favorite, l’autre ses racines Irlandaise qu’elle chérit énormément.  Âge et Date de Naissance: Elle est née en 1960 et a donc eu 20 ans le 31 Aout dernier. Nature du sang: Pure.   Situation familiale: Emeraude porte très bien son prénom puisqu’elle est en quelque sorte considérée comme le joyau de sa famille. Elle a deux frères ainés, le plus vieux, Owen, à tendance à la surprotéger, il l’aime énormément même s’il n’a que peu d’impact sur sa vie, étant trop vieux pour surveiller ce qu’elle peut faire à Poudlard où elle passe la plupart de son année. Son amour pour sa sœur pourrait compenser celui venant de Braonàin et qui semble inexistant aux yeux de la jeune femme mais ça n’est absolument pas le cas. Elle ressent un manque énorme de ce côté-là et a toujours cherché à se faire aimer du Gryffondor, même si ça semble voué à l’échec et que chacune de ses tentatives tombent à l’eau et sont durement rejetées. Elle aime ses parents mais se sent franchement mal à l’aise quand ils sont tous réunis, étant juste incapable d’ignorer la tension qui règne. Elle a aussi tendance à se renfermer sur elle-même quand son père commence à critiquer Braonàin, n’osant le contredire sur rien mais n’en pensant pas moins. Patronus: Son patronus semble être la représentation vivante de ce manque qu’elle ressent vis-à-vis de son frère. Si on devait le qualifier d’une quelconque manière, ça serait de figure fraternelle. Le puma, félin imposant, représente le grand-frère protecteur qu’elle aimerait voir. Il est celui qui la protège, la met en garde, lui fait la leçon quand elle fait des bêtises. Celui qui est méfiant envers les nouvelles personnes qu’elle fréquente. Le saïmiri, lui, représente plus le côté complice de cette relation qu’elle espère. Il l’accompagne dans ses bêtises, la réconforte quand elle est triste et l’encourage quand elle perd espoir. Il se nomme Easpa, qui veut dire manque ou absence en Irlandais. Miroir du Rised:  Ce qu’Emeraude verrait dans le miroir du Rised est quelque chose d’assez simple et banal, au final. Ce serait elle, vêtue d’une blouse de médicomage, avec à ses côtés Braonàin qui l’observerait d’un regard fier et aimant, regard qu’elle n’a jamais vu jusqu’à présent venant de lui. Son plus grand désir serait simplement que son frère reconnaisse sa présence, son existence et l’aime comme elle, elle l’aime.  De temps en temps et depuis quelques mois l’image change pour laisser place à elle, toujours, mais accompagnée de Deshawn. Sa tête est posée sur son épaule et il la tient par la taille et ils parlent de elle ne sait quoi. Amis ou amants, elle n’en sait rien. Cela exprime juste son désir de retrouver son ami, d’en être à  nouveau proche, comme avant. Composition de la baguette magique: La baguette d’Emeraude mesure 27.3 cm et dispose d’un cœur de phénix. Elle est faite de bois de noisetier, bois très sensible à l’état émotionnel de son sorcier. Emeraude maitrise généralement bien ses émotions mais il arrive régulièrement qu’elle ne se contrôle pas et que cela se répercute à travers sa baguette. Elle a souvent pensé que le fait qu’elle l’ait choisi relevait d’un certain gâchis, vu les problèmes qu’elle a pour tout ce qui est pratique.  Un ami très proche lui a cependant fait prendre l’habitude de toujours prendre grand soin de sa baguette et de la considérer plus comme une extension d’elle-même que comme un simple outil. De ce fait, elle apprécie grandement le fait que quand elle ne sera plus là, la baguette ne sera plus utile à personne, ayant fané avec elle. Epouvantard:  C’est assez abstrait, c’est une silhouette floue, indistincte, ensanglantée au visage encore plus flou que le reste. Elle est morte, affalée sur le sol dans une position grotesque, et dans d’atroces souffrances visiblement. Emeraude ne voit jamais clairement son visage, elle sait juste que ça hante ses nuits bien trop souvent, la réveillant en sursaut,  le cœur battant et le corps tremblant de peur et de dégout. C’est la représentation d’un passé dramatique  et traumatisant mais dans lequel elle était trop jeune pour en garder des images précises. Etudes Suivies: Emeraude a choisi la Médecine magique, plus précisément la branche de Médicomagie. Elle espère devenir une grande médicomage dans l’avenir, et qui sait, peut-être participer à trouver des remèdes à quelques malédictions ou maladie magique. Elle est en troisième année et a pris en cours optionnels Métamorphose et Occlumencie. Animal de compagnie: Pour fêter le succès de sa première année de médecine, Emeraude a craqué pour un petit rat domestique, un rat siamois, qu’elle a nommé Lloyd. L’intelligente petite bête est toujours fourrée quelques part dans les vêtements de la jeune fille.

Caractère

Au premier abord Emeraude est une jeune fille souriante, heureuse de vivre, toujours le rire aux bords des lèvres, d’un grand dynamisme… Quand on la connait un peu mieux, c’est une jeune fille souriante, heureuse de vivre, toujours le rire aux bords des lèvres, dynamique… Mais pas que. Elle n’est pas adepte des faux semblants et reste une personne relativement sincère dans ce qu’elle montre aux autres. Si elle éclate de rire, c’est qu’elle vous trouve drôle – ou qu’elle se moque de vous, au choix -  si elle fronce les sourcils, c’est que quelques chose la dérange et si elle vous gronde c’est qu’elle a une bonne raison et que vous l’avez mise en colère. Elle ne ment presque jamais dans sa façon d’agir… Le presque étant le mot important puisqu’il lui arrive également de ne pas être sincère, surtout quand les émotions la concernent elle personnellement. Elle ne montre pas quand elle ne va pas bien. Si elle est triste elle gardera le sourire jusqu’à se retrouver seule ou là seulement le masque tombera. Si elle angoisse, elle fera de son mieux pour le dissimuler, insistant peut être trop sur les grands rires et les démonstrations d’affection. Et quand son frère la rejette pour la énième fois en accompagnant ce rejet de paroles dures, ses lèvres tremblent sous l’envie de laisser passer les sanglots, ses yeux piquent sous les larmes, mais sa fierté gagnera toujours et là encore elle attendra d’être seule pour laisser échapper sa peine.

Parce que fière, elle l’est énormément. Peut-être un peu trop, d’ailleurs. C’est sa fierté qui l’a poussée à entreprendre des études de médecine. On la disait douée à l’écrit, en théorie, pour expliquer les choses. On lui disait de rester dans le domaine de la recherche, de l’enseignement peut-être. Mais elle a choisi la médecine où, si la théorie à une bonne place, la pratique est également de mise et bien de mise pour des sortilèges tous plus sensible les uns que les autres à lancer sur des gens dont l’état est parfois critique. Elle sait qu’elle devra bosser dur, mais elle veut prouver à tous ceux qui lui ont déconseillé cette voie qu’elle est capable d’y arriver.
De ce fait, elle travaille énormément, ne reculant devant aucune difficulté pouvant se présenter à elle. Elle prend chacune d’entre elles comme des défis qui lui sont adressés personnellement. C’est une bosseuse, une perfectionniste. Elle ne tolère pas avoir de notes simplement bonnes, elle veut être excellente, elle veut atteindre le haut du tableau. Elle veut être la meilleure, avoir tous les choix possibles, toutes les voies ouvertes devant elle une fois ses études finies. Elle s’en rend parfois malade d’épuisement ou malade tout court quand les devoirs s’accumulent, que les parchemins à rendre se font de plus en plus long, que les examens approchent et qu’elle est persuadée de ne pas être prête. Le fait qu’elle ne soit pas douée pour la pratique la frustre d’ailleurs énormément et c’est la chose qu’elle n’arrive pas à travailler seule. Elle connait de ce fait très bien la bibliothèque mais n’y étudie pourtant que très peu, préférant se chercher un endroit où elle serait bien, à l’aise. Être enfermé dans une pièce poussiéreuse, entourée par les bruits de grattements de plumes et de pages qui se tournent n’est pas sa définition de bon environnement de travail, elle, elle préfère quand il  y a de l’animation autour d’elle. Elle ne travaillera jamais mieux que dans le parc ensoleillé avec les premières années en train de s’amuser à grand coup de cri et de gerbe d’eau provenant du lac, ou bien dans la grande salle, entourée par ses camarades occupés à de quelconque jeu de sorcier tels que les échecs ou la bataille explosive.

Son attitude pour le travail et sa grande ambition pour elle-même ne font cependant pas d’elle une personne hautaine ou arrogante pour autant. Au contraire même, quand elle était plus jeune elle était ce que l’on appelle communément une bonne poire.  Elle se laissait constamment avoir, embobiner par tout le monde. Les belles paroles la charmaient et les sourires timides lui faisaient faire n’importe quoi pour aider, et ne parlons même pas des bouilles tristes et pleines de larmes. En grandissant et parce qu’on ne cessait de lui répéter qu’elle était trop gentille, qu’elle se faisait avoir, elle a fini par repérer ce genre de comportement. Elle s’est endurcie, s’est forgée un caractère un peu moins facile, un peu moins abordable et ne se laisse désormais – presque – plus tromper par les tentatives d’apitoiements. Elle a appris à dire non, quand elle voit qu’on essaie simplement de la manipuler pour le profit personnel de l’autre personne.
Elle reste néanmoins quelqu’un de foncièrement gentille. Si elle voit que la personne est sincère dans sa demande, elle fera toujours de son mieux pour aider que ce soit pour des devoirs – sans les faire à la place de ladite personne, contrairement à quelques années auparavant – pour prêter une oreille attentive, pour consoler, supporter ou simplement encourager. Elle reste néanmoins méfiante et ne se confiera que très peu en retour, elle ne demandera presque jamais d’aide pour elle-même. Elle craint les possibles trahisons, les coups de couteau dans le dos ou les racontars sur ce qu’elle pourrait dire aussi n’offre-t-elle que très peu de chose pouvant se retourner contre elle. Elle n’est cependant pas rancunière et portée sur le pardon mais n’oubliera jamais si on lui fait quelque chose, cela restera dans un coin de son esprit à chaque fois qu’elle sera face à la personne qui en est responsable. Même encore maintenant, sa gentillesse naturelle l’empêche pourtant d’affirmer son caractère comme elle le pourrait.

Emeraude, c’est une jeune fille pétillante et adorable et qui aimerait que son sourire ait le pouvoir de faire sourire les gens autour d’elle. Elle est certes réfléchie la plupart du temps, mais cela ne l’empêche pas d’avoir parfois des coups de folies, des envies brusques et illogiques qu’elle veut assouvir à l’instant même, peu importe que cela soit complètement impossible. Elle est capable de démarrer au quart de tour quand quelque chose l’enthousiasme et n’hésitera jamais à faire partager ses passions à ceux qu’elle aime, les entrainant avec elle. Extrêmement positive malgré un passé plutôt dramatique, elle ne cesse de dire que l’avenir sera meilleur que notre présent. Que la guerre va se finir, et bien se finir, que si vous croyez suffisamment en vos rêves, alors ils se réaliseront. Elle n’est pas naïve pour autant et sait voir le mal là où il se niche même si elle a du mal à accepter une cause comme étant perdue. Elle ne sait pas abandonner et a tendance à se montrer têtu, voir obtus, même si elle a parfaitement conscience d’être dans l’erreur et il faudra la bousculer un peu pour lui faire comprendre qu’il faut qu’elle arrête.
Derrière ses sourires et sa bonne humeur se cachent pourtant des choses moins joyeuses. Ses nuits sont souvent habitées de cauchemars qu’elle ne saisit pas complètement. Ces songe sanglants et qui se terminent toujours mal la réveille régulièrement, la laissant effrayée et nauséeuse entre ses draps. Elle sait que ce sont des réminiscence de ce qu’il s’est passé quand elle était enfant, trop jeune pour s’en souvenir complètement. Elle sait que celle qu’elle voit bien souvent durant ses nuits agitées, c’est sa première amie, cette petite fille au regard clair avec qui elle aimait tant jouer, cette petite fille qui aurait pu être avec elle à Poudlard si tout cela n’était pas arrivé. Cette petite fille morte dans des circonstances atroces. Parfois, elle se dit qu’elle aimerait se souvenir réellement, qu’elle voudrait voir les images clairement et ne plus être torturée par ce flou, cette incertitude. Et puis elle voit le regard sombre, torturé, et les poings crispés de son frère quand il y repense – et elle sait, elle sent quand il y repense – et elle ne veut plus du tout se souvenir, effrayé de ce qu’elle pourrait découvrir. Ce frère, d’ailleurs, qu’elle aime profondément et qui est pourtant responsable d’une des blessures les plus vives, les plus douloureuses qu’elle possède. Chaque rejet est comme un coup de poignard supplémentaire dans son cœur. Chaque regard froid, chaque absence de regard ouvre un peu plus la plaie qui ne cesse jamais de saigner. Et pourtant, elle n’abandonne pas et cherche encore et toujours à se faire aimer de lui, à l’obliger à reconnaître sa présence, son existence. Elle sait qu’elle ne sera pleinement heureuse que quand il acceptera de son propre chef de la serrer contre lui. Quand il acceptera – à défaut de revenir dans la vie de leur famille – de la laisser rentrer dans sa vie à lui.
Cette absence, ce manque de son frère qu’elle ressent se traduit chez elle par une volonté féroce de refuser d’être séparé des personnes qu’elle aime, dont elle est proche. Elle aime aller les voir, leur parler, passer du temps avec eux, être complice et supporte difficilement l’éloignement ou quand on la met de côté. Généralement d’ailleurs, elle ne se laisse pas faire et s’accroche, refusant d’abandonner. Cela ne l’a pourtant pas épargné d’une énième séparation d’avec son ami le plus proche et aujourd’hui encore elle en souffre, lui en voulant de l’avoir repoussé pour la deuxième fois et lui en voulant encore plus de ne pas, cette fois ci, l’avoir laissé s’accrocher. Il connait tout d’elle, et elle pensait tout connaître de lui – même s’il ne lui avait jamais dit qu’elle était dans le vrai dans ses suppositions, elle sait. Elle possède une très bonne intuition, surtout à son sujet – et malgré cette séparation forcée, elle n’attend que le jour où elle sera à nouveau face à lui et où elle pourra lui lancer ses quatre vérités à la figure avant de se jeter dans ses bras et de ne plus jamais le laisser partir loin d’elle.


a little something from you.


Poudlard, rentrée des vacances de Noël 1978/1979. Après le sort du ministère.
D’un geste agacé, je repousse la brume argentée qui m’entoure depuis quelques jours maintenant… Sans succès. Elle s’enroule autour de ma main et en épouse les formes avant de retourner flotter autour de moi. Une légère moue dépitée me vient alors que j’observe mes doigts, frissonnant sous le frôlement de ce… Cette chose étrange. Ou alors… Un autre frisson m’agite et je grimace. Oui, non, en fait c’est le froid de l’extérieur qui me fait frissonner. Je lève les yeux au ciel devant ma bêtise et rajuste ma cape sur mes épaules, m’enroulant étroitement dedans. Un sourire vient jouer sur mes lèvres et je m’enfonce un peu plus loin dans le parc de l’école, m’amusant à faire craquer la neige le plus possible. J’adore le son que ça produit, j’adore l’odeur de la neige toute fraiche, et j’adore sentir le vent glacé venir me fouetter le visage, et puis j’adore aussi… Brrrr. Ma grande, il fait quand même vachement froid. Un coup de vent plus fort que les autres me fait claquer des dents et je sors ma baguette des replis de ma cape, la tenant fermement dans ma main gauche, tout juste protégée d’une mitaine en cuir de dragon. Oui, j’aime pas ne pas sentir le bois de ma baguette quand je l’utilise, alors adieu les gants, bonjour les mitaines. Et le bout des doigts bleu et engourdit et... Un jour, on va me les couper, je suis sûre.  Et sinon ce sort ? Ha oui ! D’un mouvement et d’un murmure assuré, je lance un sort de réchauffement, ressentant avec joie la chaleur qui émane de mes vêtements. Nettement mieux. Je range ma baguette où elle était et relève le nez, fixant les alentours avec une légère moue ennuyée. Je n’ai pas réussi à le croiser dans le train – c’est dingue comment tout un tas d’élève entassé là-dedans peut prendre de la place et boucher la vue quand on n’est pas bien grande – mais je lui ai envoyé une note volante – très pratique ce sortilège – pour lui dire que je voulais qu’on se voit rapidement quand on serait rentré, genre, dans le parc. Je ne l’ai pas vu de toutes les vacances après tout ! Je veux qu’il me raconte comme ça s’est passé, combien de personne de sa famille il a réussi à vexer durant le réveillon, si son rendez-vous à l’hôpital s’est bien passé, à quoi ressemble son patronus… Et peut-être lui jeter une boule de neige tiens. Pour fêter nos retrouvailles ! Un mouvement dans le coin de mon champ de vision me fait me figer et je scrute les alentours, le regard plissé. Je rêve où la brume a pris une sorte de forme… De félin ? Ou quelque chose comme ça ? Est-ce que mon patronus – Si ce sont bien des patronus comme ils ont l’air de le dire – est un félin ? Oh ça serait génial ! J’en ai croisé une dans le train qui avait une fourmi. Pas très pratique à câliner. Alors qu’un gros chat… Quand j’ai jeté le sort en septième année, j’ai juste réussi à avoir un peu de brume, alors je n’ai jamais su mon animal… Je veux un félin. Je pense à ça très fort comme si ça pouvait influencer la forme que prendra la brume au final avant d’à nouveau chercher une silhouette familière  du regard. Bon… Et il est où Shawn ? Est-ce qu’il a décidé de me poser un lapin parce que je ne lui ai pas laissé le choix dans mon mot ? Ho la saleté de serpent si c’est ça. C’est une avalanche qu’il va se prendre sur le museau s’il ose me fait un coup pareil, foi d’Emeraude !
Je commence à me frotter les mains l’une contre l’autre en trépignant un peu sur place pour accumuler encore un peu plus de chaleur quand j’aperçois enfin une silhouette qui quitte le château. Un grand sourire me vient et je commence à avancer avant de me figer, notant la taille plus grande, la silhouette plus massive. Et la touffe de cheveux bruns ébouriffé que je reconnaîtrais entre mille. Je me mords la lèvre en hésitant une seconde avant de reculer doucement, m’éloignant au maximum de son champ de vision. Mes yeux suivent mon frère dans son avancée sans que je sache quoi faire, incapable de me décider. Est-ce que je vais le voir ? Est-ce que je reste dans mon coin en priant pour qu’il ne me remarque pas ? Je tords mes doigts entre eux sans réussir à choisir. En même temps… Il m’a manqué durant ces quinze jours, et je voudrais savoir s’il a bien reçu mon cadeau de Noël… C’est pas grand-chose mais je voulais quand même le lui offrir. Et d’un autre côté… J’ai peur de sa réaction, j’ai peur de me faire encore envoyer bouler… Surtout que je ne sais même pas pourquoi il est sorti là tout de suite. Peut-être qu’il veut fuir l’agitation du château avec tous les élèves qui se réinstallent et s’interpellent à grand cri dans les couloirs et que je ne ferais que l’ennuyer encore plus ? Un gémissement dépité m’échappe et je plaque mes mains sur ma bouche en priant pour qu’il n’entende rien. Bon, en même temps avec le bruit du vent et la distance, ça m’étonnerait, mais quand même. Après quelques instants d’hésitations que je passe à le fixer je finis par inspirer profondément en prenant mon courage à deux mains. Je fais un pas en avant et entrouvre ma bouche pour l’interpeler avant de me figer à nouveau. Alors qu’il est resté relativement immobile jusque là – je crois qu’il était en train de fumer – il a finalement bougé et je crois apercevoir à travers la brume et les bourrasques de neige qui nous tombe dessus quelque chose qui me semble… Familier. Je me mords la lèvre plus fort encore et ramène inconsciemment mes mains vers moi, les entremêlant dans mon écharpe. Je crois que c’est mon cadeau… Une boite de bois ouvragée de façon simple mais jolie et qui contient tout un nécessaire de dessin. Je l’ai trouvé sur le chemin de traverse, dans une vieille boutique et… Comme je l’ai aperçu une fois dessiner je me suis dit… Je ne sais pas à quel point cette activité lui tient à cœur mais je me suis dit… Peut-être que ça lui ferait plaisir ? Peut-être… Qu’il aimera. Ma gorge se serre et je me retiens de m’avancer un peu plus encore pour voir plus précisément ce qu’il se passe, plissant juste les yeux plus fort pour distinguer plus clairement la scène. Sans avertissement ou quoique ce soit dans ce genre, je le vois faire un mouvement brusque – de colère ? -  et malgré le sifflement du vent, j’entends clairement le bruit d’un objet rentrant dans l’eau. Mon cœur s’arrête et je fixe, choquée, les ondes qui s’étalent doucement à la surface du liquide.
 Ce n’est pas… ? Il n’a quand même pas… Mes yeux me piquent et ma vision se brouillent et je ne remarque même pas son départ, figée sur place, incapable de réagir. Je n’ose même pas sortir ma baguette pour lancer un accio, pour vérifier si c’est bien ce que je crois, au fond de moi je suis tellement habituée à associer Braonàin et douleur que je suis persuadé que c’est bien de mon cadeau dont il s’est débarrassé. Mes larmes coulent sans mon autorisation et je les efface vivement d’un revers de main, frottant plus fort mes yeux quand je me rends comptent qu’elles sont remplacées par d’autres, sans cesse. Je retiens à moitié un sanglot alors que je m’éloigne rapidement, trébuchant dans la neige, manquant de m’affaler lamentablement dans la poudreuse et je finis par m’adosser au premier arbre venu, préférant laisser passer la crise de larme avant de rentrer au château. Je veux pas me montrer comme ça, je veux pas prendre le risque qu’il me voit, qu’il comprenne peut-être que moi je l’ai vu, que… que… Je veux juste qu’il m’aime… Juste un peu, juste comme un frère pourrait apprécier une petite sœur agaçante… Juste ça… Je demande même pas plus… Les larmes coulent plus fort et je ne retiens plus les sanglots, libérant une partie de la peine accumulée depuis la dernière fois que je me suis laissé craquer. Je me laisse glisser contre le sol, ne sentant même pas la froideur de la neige sous moi, appuyant mon front contre mes genoux relevés. Quelque chose de froid me touche la joue, et sur le moment je l’associer à la neige qui tombe. Mais ça se réchauffe, ça passe doucement sur la peau mouillé, la séchant et je renifle doucement, relevant les yeux et la tête d’un air perdu. Deux grands yeux bleus me fixent avec douceur et je reste figée quelques secondes, sans comprendre. Les yeux bleu disparaissent et je sens un petit corps se presser contre moi, des bras entourant mon cou alors que je perçois un petit couinement apaisant. « Pleure plus petit joyaux… » Un hoquet de stupeur m’échappe et mes mains se posent sur le petit animal, rentrant dans la fourrure et l’agrippant, sans trouver le courage de le reculer comme si… Comme si je trouvais un certain apaisement à sa présence. « Qui… » « Tu le sais déjà. T’as pas arrêté de jalouser tous ceux qui avaient déjà le leur auprès d’eux… » La voix est taquine cette fois, mais toujours réconfortante, apaisante et, rassurée sur son identité dont je me doutais quelque part, je resserre mes bras autour de lui, enfouissant mon visage dans son pelage et laissant libre court à mes pleurs. Il me murmure tout un tas de chose et je n’en retiens pas la moitié, retenant juste le fait que ça me fait un bien fou, comme si j’extériorisais enfin tout un tas de chose dont je n’avais pas conscience, juste à travers cette étreinte. A travers ces mots qu’il me dit.
Il finit par se dégager doucement de mes bras même alors que j’essaie de le retenir et alors que je l’interpelle d’une voix peinée – est-ce qu’il veut m’abandonner finalement ? – une autre voix surgit, bien réelle celle-ci. « Emeraude ? » La voix est surprise et je relève les yeux, croisant le regard de Shawn, à quelques pas de là. Oh… Magnifique… Le spectacle que je dois lui donner… J’entrouvre la bouche, cherchant une explication quelconque et alors qu’il fait de même, peut-être pour m’interroger, un nouveau couinement retentit, quelque chose fend l’air, et la seconde d’après, le Serpentard se retrouve avec une boule de neige étalée en pleine figure. Je cligne des yeux, choquée, et la seconde suivante une seconde boule se rajoute à la première sur le visage tout aussi choqué de mon ami. Je pose les yeux sur le petit singe qui s’agite juste à côté de moi, puis sur Shawn à nouveau et finalement, c’est un grand éclat de rire qui m’échappe, séchant mes larmes pour de bon, mon rire augmentant encore d’intensité face à la mine qu’arbore Shawn à cet instant. Mon cœur s’allège alors que je m’affale franchement dans la neige, riant de plus belle, et j’observe avec un grand sourire le petit singe et l’homme, l’un déjà indispensable à ma vie, et l’autre sur le point de le devenir.




Tell me who you really are.

ϟ pseudo et âge: Malloreon, 22 ans
ϟ Où as-tu trouvé le forum? C'est que j'y habite depuis totu ce temps hihi
ϟ Personnage: Scénario de Braonàin N. Stratton sjdfsdf loveBrille
ϟ As-tu un autre compte sur BP? Je dois bien en avoir un ou deuuux.... Sebastian, Silver, Sirrush, Megan. gérardrpz
ϟ Présence: Toutletemps hihi
ϟ Une remarque? JE VOUS AIME TOUS FORT, FORT, FORT :hugs:SilversautesurBrao#teamashy4everAlexetIsy  


Dernière édition par Emeraude A. Stratton le Lun 13 Avr - 19:04, édité 9 fois
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Un enfant, qu'est-ce donc ? Un morceau d'amour égaré, un miroir, une victime, un signe du temps en marche - Emeraude Empty
Message Re: Un enfant, qu'est-ce donc ? Un morceau d'amour égaré, un miroir, une victime, un signe du temps en marche - Emeraude
par Invité, Lun 13 Avr - 11:56 (#)
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You're not a sad story.


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Avril  1981, Bibliothèque de Poudlard
Une pointe de douleur aigue se propage tout le long de mon dos et je retiens un sifflement entre mes dents, me raidissant durement ce qui… Fait encore plus mal en fait. Bon sang…  « Fais une pause Emeraude. » « Je veux juste finir ça… » « Soit tu fais une pause, soit je m’allonge sur tes dossiers, et tant pis pour le désordre que ça fera. » Je lève un regard choqué vers le puma qui s’est approprié le bout de table qui n’est pas recouvert de dossier pour s’y allonger de tout son long et il se contente de me renvoyer un regard inflexible. « Ecoute, tu es là-dessus depuis ce matin, tu peux faire une pause, personne ne t’en voudras. » « Je saiiis, mais… » Je débute avant de m’interrompre quand je vois Easpa commencer à se relever dans le but évident de mettre sa menace à exécution. « Non non, arrête, c’est bon, je fais une pause ! » Je lâche précipitamment en me jetant à moitié sur mes feuilles pour les protéger. Il me lance un regard méfiant et je lui rends avant que finalement il accepte de se rallonger, satisfait. Soufflant, je me redresse et m’étire, grimaçant en sentant les muscles raidis de mon dos protester vigoureusement. C’est vrai qu’une pause ne ferait pas de mal, en fait… Mon regard se pose sur les dossiers plus ou moins bien rangés devant moi et je me mordille la lèvre, songeuse. Ce sont les dossiers des élèves en quarantaine, les dossiers de l’avancée de leur maladie, leur symptôme, la date à laquelle ils sont apparus… Les médicomages sont débordés par leur recherche, alors ils ont demandé des volontaires parmi les élèves de Medecine magique et de Recherche pour les aider dans les taches accessibles. Ce ne sont pas des trucs compliqués, juste des synthèses, du tri, des choses qui peuvent les aider au moins un peu… Et comme je veux vraiment aider, je me suis immédiatement portée volontaire, et depuis quelques jours entre deux devoirs, je suis le nez là-dedans. « Parce qu’évidemment, tu n’avais pas assez de boulot avec tes études. » Je sens la réprobation dans sa voix et je lui adresse un sourire contrit qui ne l’amadoue absolument pas. « Je veux aider, c’est tout. »  Je marmonne et mes yeux se baissent à nouveau sur la table, mes doigts effleurant un dossier en particulier. Braonàin N. Stratton Ma gorge se noue et même si maintenant on sait que ça n’est pas mortel pour le sorcier… Ça ne m’empêche pas de m’inquiéter. Au contraire. J’ai essayé d’aller le voir, avant que la vitre ne tombe, mais il a jamais voulu venir, peu importe le temps que j’ai attendu… Et maintenant qu’elle est tombée je n’ose simplement pas m’y rendre à nouveau. Sur un soupir j’ouvre le dossier pour relire les symptômes, comme si ça pouvait m’aider à me rassurer sur son état. Il y a des moments où je n’arrive simplement pas à croire à quel point on est… Séparé. Des fois j’essaie de me souvenir d’un moment où on a été proche, où il m’a aimé, mais… Rien. Comme si ça n’avait jamais existé. Et peut-être que c’est le cas, de toute façon, après tout d’aussi loin que je me souviens j’ai toujours essayé de me rapprocher de lui, sans succès…
1963, quelques part en Irlande – 3 ans
« Braonààààin, tu viens jouer avec moi ? » J’ai pris ma voix la plus suppliante et ma plus jolie bouille quand je le fixe, essayant de pas voir son air renfrogné. Je m’en veux d’avoir arrêté de lui faire des câlins après… après… Ce moment où il y a eu plein de sang, et de cris et… Après ça Eileen est plus jamais venu jouer à la maison. Et je crois que je lui en ai voulu parce que tout le monde avait l’air de le faire – Owen il dit qu’il est un traitre, mais je sais pas ce que ça veut dire, je crois que c’est quelque chose de méchant – mais en fait, je crois pas que c’est de sa faute. Je veux dire, pourquoi il aurait fait en sorte qu’Eileen elle revienne pas ? Il l’aimait bien… Je crois. Eileen elle me disait qu’elle aimait bien mon frère, alors il devait bien l’aimer lui aussi, c’est logique. Du coup c’est surement pas sa faute en fait, ils ont tort. Et moi aussi j’ai eu tort, du coup je dois me rattraper ! « Dégage » Sa voix claque froidement et je me mords la lèvre, une moue tremblante me venant. « Maiiis… S’il te plait ? On peut aller dans le jardin si tu veux. Et jouer au loup-garou glacé ? S’il te plaiiit… » J’attrape sa manche avec une mine suppliante et il se dégage violemment, me faisant reculer de quelque pas. « Je t’ai dit de me laisser tranquille, j’ai pas envie de jouer avec toi, va jouer toute seule ! » Boudeuse, je tape du pied. Pourquoi il veut jamais ? Il m’en veut beaucoup c’est ça ? Mais moi je veux me faire pardonner justement. En colère, je tourne les talons pour aller toute seule dans le jardin – tant pis pour lui je jouerais au loup-garou glacé seule, il sait pas ce qu’il rate – mais prise dans mon mouvement, je m’emmêle les pieds et m’étale par terre dans un petit cri. Je me relève sur les genoux sans oser regarder vers lui – il va se moquer je suis sûre – et retiens mes larmes courageusement, parce que ça fait mal quand même, un peu. « Qu’est ce qu’il s’est passé ici ? Qu’est-ce que tu as encore faire Braonàin ? » La voix pleine de colère de papa m’a fait sursauter et je me relève plus vite, me tournant vers eux avec inquiétude. Il se tient devant mon grand frère et il a l’air… Furieux… Mais c’est pas lui, c’est moi je suis tombée toute seule… « J’ai rien fais ! C’est elle qui... » « Ca suffit, arête de mentir, à chaque fois qu’il lui arrive quelque chose c’est de ta faute de toute façon ! » Je fronce doucement les sourcils et m’avance en hésitant, tendant la main vers la manche de papa pour tirer dessus. « Pourquoi tu dis ça papa, je suis tombée toute… » « Tais-toi Emeraude ! » La voix claque brusquement et il me fait lâcher ma prise vivement, me faisant reculer légèrement. « Tout est toujours de sa faute ! » Sa voix, sa colère qui est pourtant pas dirigée contre moi me fait peur et les larmes me montent aux yeux et dans la seconde, il se retourne à nouveau vers Braonàin, pointant un doigt accusateur vers lui. « Tu vois ce que tu fais ? Tu l’as fais pleurer ! » A nouveau je tente de protester, mais les mots s’étranglent dans ma gorge quand je croise le regard furieux de mon frère et sur un sanglot à peine retenue je m’enfuie vers ma chambre, laissant derrière moi les cris, la rancœur que je ne comprends pas, et cette haine que j’ai l’impression de voir dans ses yeux aux bleu que les miens, quand il les pose sur moi.


Avril 1981, Bibliothèque de Poudlard,
Mes yeux se ferment douloureusement et j’inspire profondément, fermant son dossier avec cette boule au milieu de ma gorge, cette peine qui me fait me sentir comme la toute petite fille que j’étais à l’époque, tellement jeune, tellement innocente… J’ai compris bien sûr, maintenant… J’ai compris que si Eileen n’est pas revenue c’est parce qu’elle est morte. J’ai compris que mon père le tien lui pour responsable, qu’Owen également… Que maman ne fait rien pour arrêter ça… Et que moi non plus. J’ai compris que les images qui me hantaient la nuit et me hantent toujours aujourd’hui viennent tout droit de ce jour maudit dont je n’arrive pas à me souvenir exactement. La seule chose que je ne comprends pas c’est cette… Haine ? Ce sentiment tellement négatif qu’il semble avoir à mon égard… J’ai toujours essayé de me rapprocher de lui, toujours essayé de me faire aimer avec lui, ou au moins apprécié. Un minimum… Peut-être… Je ne sais pas… Peut-être que c’est juste trop tard ? Qu’on est juste trop séparé l’un de l’autre pour espérer changer ça, que… La boule grossit encore, et la seconde d’après un poids pèse sur mon épaule et on me tire doucement quelques mèches blondes alors qu’une voix douce résonne dans ma tête, « Shhhht, petit joyau… Tu ne vas quand même pas pleurer au milieu de la bibliothèque, n’est-ce pas ? » Je souris faiblement au surnom qu’il m’a donné la toute première fois qu’on s’est parlé et je secoue la tête. « Non. Bien sûr que non… Tu me connais. » Je souffle seulement, prenant une inspiration profonde pour me reprendre. Je n’ai pas envie qu’on me surprenne en train de pleurer, et pleurer quelque part voudrait dire que j’abandonne… Mais je ne compte pas abandonner. Surement pas.
Un bruit de pas me fait relever la tête et je me redresse un peu, juste pour être sûre de ne rien laisser transparaître de ma détresse. « Fière petite Emeraude. » Chantonne Easpa dans un rire et je lui tire la langue, faisant redoubler son rire alors qu’un sourire amusé chasse la mine triste que j’avais jusque-là. J’aperçois enfin celui qui s’avance dans les allées presque vide et mon regard le suit jusqu’à ce qu’il disparaisse de ma vue, dans un autre rayon. Andras… Au moins, lui il n’est pas malade et ça au moins ça à le mérite de me faire retrouver le sourire de façon plus franche. La seconde d’après, Easpa quitte mon épaule et se retrouve au sol, sous forme de puma, un regard méfiant fixé sur l’endroit a disparu mon ami Ukrainien et je me mords brusquement la lèvre pour ne pas rire. La bibliothécaire risque de ne pas aimer, déjà qu’elle râle parce qu’elle a plus de boulot depuis que son assistant à rejoint la quarantaine… « C’est un ami, Easpa… Vas-tu réellement être méfiant envers toutes les personnes qui vont m’approcher ? » Je lui chuchote, et il se contente d’un reniflement faussement indifférent alors qu’il entame sa toilette, me faisant échapper un léger rire. Andras… Et dire que je le connais depuis que je suis enfant, et que pourtant on ne s’est vu que quelques fois, jusqu’à ce qu’il intègre Poudlard, au début de l’année… Le choc que j’ai eu en le voyant au milieu des premières années… Il était immanquable, les dépassant tous largement. Je ne me suis pas jointe aux rires, ou en tout cas le mien n’a pas été moqueur, mais plutôt heureux. Au moins, après le drame que nous avions subit juste avant, je commençais quand même l’année avec quelque chose de positif, je retrouvais un ami… Et entier ce qui, après l’accident, était loin d’être quelque chose de certain… Et dire que la première fois que l’on s’est vu, les circonstances n’étaient pas franchement des plus joyeuses…


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]1968,  dans un cimetière quelque part en Irlande – 8 ans
« Emeraude, tiens-toi tranquille s’il te plait chérie. » La voix basse et triste qui retentit doucement à mes oreilles me fait me figer et j’arrête de tripoter ma robe noir, levant deux grands yeux bleu perdu vers maman. Elle a l’air tellement pâle dans sa robe noire elle aussi… « Ca me gratte… » Je murmure, pointant le vêtement de doigt. Elle me fait un faible sourire et se penche légèrement, rajustement le tissu pour qu’il tombe mieux et arrête d’irriter ma peau. « Si tu arrêtais d’y toucher aussi. » Sa main passe dans mes cheveux blonds avec douceur avant qu’elle relève la tête, posant des yeux plus triste sur une silhouette nerveuse, un peu plus loin. Je fais un peu la moue et fait un pas vers lui, mais maman m’attire à nouveau contre elle, soufflant un non désolé et je baisse les yeux, affreusement triste de ne pas avoir le droit de tenir compagnie à mon frère. La voix tremblante d’un vieil homme résonne, et j’essaie de me concentrer dessus, mais je comprends pas tout ce qu’il dit. Il parle de… d’hommage, et de temps qui passe, et de douleur qui part jamais vraiment. Il parle de souvenirs qui restent… Je fronce doucement les sourcils et tire sur la robe de maman. « Dit, les souvenirs, c’est comme les rêves que je fais ? » J’ai l’impression qu’elle devient encore plus blanche et elle jette un coup d’œil à papa qui a le visage tout sérieux, le regard fixé devant lui. Elle se penche vers moi avec un sourire qui tremble un peu. « Je t’ai dit quoi, à propos de tes rêves ma puce ? » J’hésite et mâchouille un peu ma lèvre avant de lui lancer un regard désolé. « …De pas en parler ? » Elle hoche la tête et reprend, « Exactement, il ne faut pas en parler. Ils partiront tout seul, tu… Tu finiras par oublier. Mais il ne faut pas en parler, d’accord ? » Je fronce un peu les sourcils, mal à l’aise, mais acquiesce finalement, murmurant un petit d’accord du bout des lèvres. Quand elle se redresse à nouveau, son regard se perd un peu plus loin et se détourne douloureusement. La cérémonie d’hommage sorcier, c’est comme ça que papa a dit tout à l’heure, continue et papa va dire quelques mots aussi et sa voix est grave, remplit de tristesse, comme s’il pleurait. Mais je vois pas de larmes sur son visage. Maman renifle doucement et je me serre un peu contre elle, pas vraiment sûre de comprendre tout ce qu’il se passe. Quelqu’un d’autre arrive, une dame et je la connais pas, et elle aussi elle parle. A un moment, je sais pas quand, il a commencé à pleuvoir et maman a ouvert un parapluie au-dessus de nous. Et puis les gens arrêtèrent de parler et ce fut le silence et à ce moment, je me suis sentie encore plus triste qu’avant, comme si le silence me parlait plus que tous les mots que tout le monde a dit jusque-là, et que j’ai pas vraiment compris. Comme si le silence me disait lui, qu’il manque des gens important, des gens que j’aimais. Au bout d’un moment, tout le monde se met à bouger, et les gens se réunissent pour parler. Papa serre très fort maman contre lui et il tient Owen par l’épaule, ils sont en train de discuter avec la dame que je connais pas et qui a parlé elle aussi. Je crois qu’elle faisait partie de la famille. J’hésite quelques secondes, et comme personne fait attention à moi, je m’écarte un peu, laissant mes cheveux se gorger de la pluie qui tombe toujours. Je cherche Braonàin des yeux, mais il a disparu, alors je continue juste à avancer. Finalement, je m’arrête devant la grande pierre devant laquelle tout le monde est passé, une tombe maman a dit, et je plisse les yeux pour déchiffrer les inscriptions. Les deux premiers noms, je les connais pas vraiment – Moi je les appelais Monsieur et Madame, parce que je suis polie – mais je m’arrête en voyant celui d’Eileen. Enfant aimante et aimée, partie trop tôt Je fronce doucement les sourcils, inconsciente des larmes qui me montent aux yeux, comme si je réalisais quelques chose qui m’a toujours parut abstrait jusque-là. Mes doigts viennent passer sur les mots, comme pour les effacer, les enlever de là. Ils sont moches, et ils racontent pas tout. Ils disent pas comme elle était gentille, comme elle était toujours prête à s’amuser, comme elle avait toujours plein d’idée de jeu, ils disent pas tout ce qu’elle est… était ? Ils disent pas… Je renifle doucement et m’assoit à côté de la pierre, baissant les yeux sur ce que j’ai ramené avec moi. La petite poupée blonde me rend un regard vide, et je la place soigneusement contre la pierre, fronçant les sourcils sous la concentration. Je l’observe quelques instants, et c’est une voix enfantine qui me fait relever les yeux, surpris. « Salut… » J’observe le garçon avec curiosité puis lui envoie un grand sourire, agitant un peu la main en guise de salut. « Salut ! T’es qui ? » Je l’interroge directement, avec toute la curiosité que les enfants peuvent avoir à mon âge. « Andras… Je… Je suis de la famille… » Ma bouche fait un léger o de surprise, et je l’observe un peu plus. « Moi c’est Emeraude ! Tu parles bizarrement. » Il fronce un peu les sourcils, et je me demande si j’ai dit une bêtise. Mais c’est vrai, il parle bizarrement, il hésite sur les mots et tout… « Je suis pas d’ici, je connais pas bien la langue… » « Oooooh… Tu veux que je t’apprenne ? » Je lui propose tout de suite, avide d’aider. « Je peux même t’apprendre l’irlandais si tu veux ! C’est comme l’anglais, mais en mieux. » Je lâche, sûre de moi du haut de mes huit ans, et je lui offre un grand sourire auquel il répond avec un temps de retard, plus doucement. « Tu faisais quoi ? » Il montre la poupée du doigt, et mon sourire retombe doucement alors que je hausse les épaules. « C’était sa poupée préférée… Alors j’ai voulu lui amener, comme ça elle pourra jouer avec, et elle s’ennuiera jamais ! » C’est à son tour de froncer les sourcils et il observe la pierre quelques secondes, hésitant. « Je crois pas qu’elle peut jouer avec… » « Pourquoi … ? » « Elle est morte… » Je le fixe, sans comprendre. « Je comprends pas… Pourquoi on pourrait plus jouer quand on est mort ? Ca peut pas être si ennuyeux la mort ! » Au moment où il ouvre la bouche pour répondre, j’entends mon prénom être appelé par maman et je bondis sur mes pieds en commençant à courir vers elle, avant de revenir sur mes pas pour lui faire un bisou sur la joue, lui offrant un nouveau un sourire. « Je suis contente d’être ton amie, j’espère qu’on se reverra vite ! Et puis, j’aime bien ta voix aussi. » Je lui dis joyeusement, faisant référence à son accent sans trouver le mot pour le qualifier. J’agite une dernière fois ma main vers lui et part à nouveau en courant vers ma famille, déjà impatiente de le revoir, sans savoir que ça ne serait pas de sitôt.


Avril  1981, Bibliothèque de Poudlard
Un faible sourire étire mes lèvres et je secoue un peu la tête en m’appuyant franchement contre le dossier de ma chaise. Ha ça, pas de sitôt c’est même un euphémisme en fait… Je l’ai revu de temps en temps, pour les cérémonies de ce genre-là, ou simplement pour tous se réunirent et ne pas les oublier… Et si je n’ai jamais oublié cette famille si proche de la nôtre au point où je me rends chaque année sur leur tombe, lui non plus, je ne l’ai pas oublié, bien au contraire. J’espérais chaque année qu’il serait là. Je me souviens que je demandais souvent à ma mère quand est-ce que je le revoyais, je ne comprenais pas à l’époque que l’Ukraine était simplement trop loin, et que même le transplannage ne peut pas tout régler. J’avais juste envie de le revoir, de revoir ce garçon avec son accent que j’aimais beaucoup, m’amuser avec lui, l’entrainer dans mes jeux de gamine qui a un peu la bougeotte et ce, souvent contre son grès. Un soupire nostalgique m’échappe. Des fois, j’aimerais bien revenir à cette époque plus insouciante, tout était beaucoup plus simple, beaucoup moins dramatique… Beaucoup moins douloureux. Mon regard se pose à nouveau dans l’allée où je l’ai vu disparaître, et pendant une seconde, j’hésite à me lever pour le rejoindre, pour discuter un peu avec lui… Juste pour passer un moment à se détendre, à oublier un peu tout le reste, mais finalement je me secoue et me redresse un peu. J’ai promis que je finirais mes synthèses aujourd’hui et je ne compte pas faillir à cette promesse. Pinçant doucement les lèvres et décrétant que ma pause est désormais finie, je me repenche sur les dossiers, en attrapant un au hasard pour reprendre mon travail. Alors que je reprends ma plume sous le regard soucieux d’Easpa, je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’au moins, une personne à qui je tiens énormément va bien, puisque qu’aucun dossier ne porte son nom sur cette table. Deshawn n’est pas malade, et malgré… Malgré cette distance complètement incompréhensible qu’il a mise entre nous, il est toujours l’une des personnes les plus importantes pour moi alors… Savoir qu’il est en bonne santé, ça me fait me sentir vraiment mieux. Un profond soupir m’échappe et je laisse ma main soutenir ma tête, écrivant les informations importantes sans grande conviction. Je ne sais pas pourquoi il fait ça… d’un coup, sans aucunes explications, il a juste… Arrêté de venir me voir. Il a refusé que moi je vienne, il m’a mise à l’écart de sa vie et il est sortie de la mienne alors qu’il y avait une place tellement importante. Alors qu’il a toujours cette place, malgré son absence. C’était il y a un an et quelque maintenant… J’ai l’impression que ça fait deux fois plus longtemps. Je m’en souviens parfaitement pourtant. Un instant, il me dit qu’il doit rentrer chez lui, que son oncle a eu un accident et sur la promesse de me tenir au courant, il part. C’est seulement plusieurs jours plus tard – plusieurs jours angoissant d’ailleurs, parce qu’il était censé rentré plus tôt que ça et contrairement à sa promesse, il ne m’a donné aucune nouvelles – il revient et… C’est le rejet. La froideur, les regards qui ne se croisent plus, les rendez-vous qui sont ignorés, les lapins qui s’enchaînent et ce silence… Cet horrible silence… J’ai cru que c’était comme la première fois, qu’il lui était arrivé quelque chose de dramatique dans sa famille, comme quand on avait 13 ans. Il ne m’a jamais rien confirmé, mais à cette époque aussi il m’avait brutalement rejeté, refusant les contacts, refusant les rapprochements. Il s’était renfermé sur lui-même et j’avais dû m’accrocher comme jamais pour avoir le droit de rester à ses côtés. Il ne m’a jamais dit que j’avais raison, mais au fond de moi, je sais que c’est le cas et durant une longue période, à partir du moment où il a accepté de nouveau ma présence aussi proche de lui, j’ai eu des moments où d’un seul coup, je me glissais contre lui juste pour le prendre dans mes bras, juste pour essayer d’apaiser une douleur qu’il ne laissait pas voir, par personne. Sans rien dire, sans poser de question, sans le forcer à quoique ce soit. Et j’ai pensé – avec horreur – que c’était quelque chose comme ça qui a à nouveau mené à une séparation aussi soudaine, mais cette fois-ci… Cette fois-ci il ne m’a laissé aucune occasion pour me raccrocher à lui, pour rester auprès de lui. Il a brisé toutes nos coutumes, toutes nos habitudes, il a tourné le dos à notre complicité, et je n’avais rien, plus rien à quoi m’accrocher. Je n’ai pu que regarder avec désespoir le fossé s’agrandir entre nous, encore et encore jusqu’à avoir l’impression qu’il ne se souvenait même plus de moi, de nos moments, de nos rires… A nouveau, mes yeux se ferment douloureusement sous cette pensée et j’essaie d’ignorer la brûlure douloureuse des larmes qui essaient de couler. Maintenant… Maintenant la seule chose à laquelle je pense, c’est que c’est moi la fautive, moi qui ait fait quelque chose, n’importe quoi, qui a mené à ce résultat. Mais je suis incapable de savoir ce que c’est, et ça me ronge de l’intérieur à chaque fois que j’y pense… C’est-à-dire très – trop sans doute – souvent. Je rouvre les yeux et croise le regard bleu du puma, à nous perché silencieusement sur la table. « N’as-tu pas des souvenirs plus heureux de vous deux ? Sinon je sens que je vais moi-même me jeter du haut d’une tour. » Le marmonnement grincheux d’Easpa me fait sourire et j’acquiesce seulement. Si, bien sûr que j’en ai. J’en ai des tas, j’en ai par dizaine et c’est sûrement ça qui rend la chose plus douloureuse encore. Parce que c’est tout ce qu’il me reste.

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1973, Poudlard – 13 ans
«Mais Shaaawn… Je sais pas comment on fait moi… » Je lâche d’une petite voix, comme si on était en train de parler de quelque chose de top-secret. Le petit brun se tourne vers moi et m’adresse un léger sourire qui se veut rassurant mais qui donne quelque chose plus adorable qu’autre chose sur les traits encore enfantin du garçon. « C’est pas grave, je vais t’apprendre. » Je plisse un peu les yeux et une moue boudeuse me vient alors que je tire un peu sur son bras pour l’obliger à s’arrêter. « Parce que tu sais toi peut-être ? » Mon ton est un peu suspicieux et sa mine vacille un peu avant que finalement il hausse les épaules et que sa franchise parle à nouveau. « Pas du tout, mais ça doit pas être compliqué, n’est-ce pas ? » Il me fait un clin d’œil et j’éclate de rire, le laissant me tirer à nouveau derrière lui. On est censé être en cours et je sais que papa et maman seront pas contents de savoir que j’ai séché, mais c’est ce que font les plus vieux quand ils sont en couples, parfois ils sèchent pour être ensemble. J’ai entendu ça dans la salle commune, alors je l’ai redit à Shawn, et il a dit que puisque  son professeur est nul, il peut bien se passer de sa présence pour deux heures parce que de toute façon, il apprendra beaucoup mieux dans ses livres qu’en l’écoutant et que passer du temps tous les deux, ça sera toujours mieux que rester dans sa classe. Moi j’ai dit que passer du temps tous les deux, ça sera toujours mieux que n’importe quoi de toute façon, et maintenant on est là, fuyant nos cours et cherchant un endroit tranquille dans le parc. A un moment donné, notre course se transforme en course poursuite ou on se bouscule et ou on tente de s’attraper et on finit par s’écrouler en riant près du lac sans savoir qui de nous deux à gagner. Le souffle court et le rire toujours au bord des lèvres je fixe le ciel bien bleu, le soleil printanier faisant chauffer l’herbe. « Shaaawn… » « Mmmh ? » Un léger rire m’échappe quand j’entends son souffle aussi court que le mien et je me tourne, mon sourire s’agrandissant quand je vois qu’il est allongé par terre lui aussi, mais qu’il m’observe, les yeux pétillants d’amusement. « On sera toujours comme ça hein ? » J’agite doucement la main, nous montrant tous les deux pour signifier notre lien, ce qui nous unit, notre amitié, tout le reste…. Nous, quoi. « Bien sur… » Je lui offre un sourire éblouissant et roule sur le côté pour lui faire face. « Toujours toujours hein ? » Il prend un air solennel et hoche la tête. « Toujours, toujours. » Je roule à nouveau et me redresse sur les genoux, le fixant sérieusement. « Promets-moi ! » Avec le même sérieux, mon petit-ami depuis quelques semaines prend la même position que moi, en face de moi. « Je te le promets. Rien pourra nous changer. » Mon sourire revient et je hoche la tête, heureuse, puis un air malicieux me vient. « Hé, tu devais pas m’apprendre quelque chose ? J’attends moi ! » Un sourire en coin lui vient et il s’assoit en tailleur alors que j’imite sa position, concentrée. Sans rien dire et un peu nerveuse, je l’observe attraper une bouteille d’eau dans son sac pour boire un peu avant de la ranger et de se réinstaller correctement. Il se penche vers moi et je l’imite à nouveau et alors qu’on est proche tous les deux, il souffle, « Il faut fermer les yeux… » « Pourquoi ? » « Je sais pas, c’est la règle. » Alors je ferme les yeux et il se rapproche encore, et nos lèvres s’effleurent juste une seconde avant qu’il recule, me faisant rouvrir les yeux. C’est juste une seconde, juste un premier baiser d’enfant. On reste à se fixer quelques secondes dans un silence léger avant qu’il ne déclare finalement, « Et voilà, c’est comme ça qu’on se fait des bisous. » « Hey, mais c’est pas dur ! » « J’ai jamais dit que ça l’était, c’est toi qui t’es montée la tête toute seule. » Son ton taquin me fait plisser les yeux et je me jette sur lui avec un cri de guerre, laissant mes doigts venir le chatouiller. Le combat de chatouillis dure quelques minutes et nous laisse épuisés, une nouvelle fois affalés dans l’herbe. J’entends à nouveau le bruit d’une bouteille qu’on débouche, et j’attends d’entendre le contraire avant de me redresser pour m’approcher de lui. C’est à mon tour de venir poser mes lèvres sur les siennes, avec l’air concentré de celle qui fait quelque chose de capital et qui a peur de s’y prendre mal, puis je me laisse à nouveau glisser au sol, contre lui, le nez levé vers le ciel. Juste à profiter du calme avant la tempête et la convocation qu’on va surement se prendre chacun dans le bureau de nos profs. Ses bras m’entourent et je me blottis contre lui et allongés ainsi l’un contre l’autre sur la pelouse du vaste parc, on ressemble à deux enfants qui découvrent quelque chose encore un peu trop grand, trop profond pour eux. « Shaaaaawn… » Je laisse trainer son nom comme à chaque fois que je veux lui demander ou lui dire quelque chose d’important et je le sens rire contre moi, me faisant plisser les yeux. « Emerauuude ? » M’imite-t-il, et je bougonne, « Méchant. » Il rit un peu plus et je renifle, boudeuse. Quand son rire se calme il resserre un peu son étreinte. « Tu voulais me dire quoi ? » Je me mordille un peu la lèvre et souffle sans oser le regarder. « Tu te marieras avec moi, hein, quand on sera grand ? » Il y a un silence, léger, et la réponse, simple. « Oui, on se mariera tous les deux. Quand on sera grand, je te demanderai, et on se mariera. » Ca sonne comme une promesse, c’est dit d’un ton enfantin mais assuré et je souris un peu plus, heureuse comme jamais du haut de mes treize ans, innocente sur tant de domaines, certaine que j’avais trouvé quelque chose d’extrêmement précieux, sans savoir s’il s’agissait d’amour ou d’une amitié profonde et unique. Spéciale.


Avril  1981, Bibliothèque de Poudlard
Une chaleur aussi douce que douloureuse me vient et me serre le cœur et j’inspire profondément pour essayer de la faire passer. Ca me semble tellement loin maintenant… On était des enfants, on est ‘sorti ensemble’ quelques mois à peine avant de redevenir ami sans être vraiment perturbé par le changement. On était toujours aussi proche, toujours autant lié, c’est juste qu’on se tenait beaucoup moins la main et qu’on ne se faisait plus de bisous. Je croise les bras sur la table et enfouis mon visage dedans en poussant un faible gémissement dépité. J’aimerais juste qu’on retrouve ne serait-ce qu’un dixième de ce lien au lieu de tout ce vide. Je n’ai jamais été habitué à ne pas l’avoir dans ma vie, j’ai toujours été proche de lui, j’ai toujours ressenti le besoin d’être avec lui, tellement que quelques années plus tard on s’est à nouveau remis ensemble. J’avais eu quelques flirts avant, des trucs sans importances, des trucs qui ne valaient pas grand-chose par rapport à nous et ça m’a juste semblé tellement… Tellement naturel d’être à nouveau sa petite amie. Comme si les choses devaient simplement se passer ainsi. Retrouver ses bras pour des étreintes plus proches qu’avant, ses lèvres pour des baisers bien loin de l’innocence de nos 12 ans, ses draps pour autre chose que des batailles d’oreillers, des choses bien plus passionnées, bien plus tendre… Je me mords la lèvre et relève un peu la tête, mes yeux se perdant dans le vide. Est-ce que si on n’avait pas rompu, on serait toujours ensemble, aujourd’hui ? Ou est-ce qu’il m’aurait malgré tout rejeté loin de lui ? Est-ce que si, après un an, on n’avait pas décidé qu’on était jeune, qu’on avait le temps, qu’on devait profiter, est-ce qu’on serait toujours… ? Je referme les yeux sur un soupir. A quoi ça sert de se poser ce genre de question ? Les choses se sont passées comme ça et voilà, on est à nouveau redevenu ami, plus proche qu’avant après ce qu’on avait vécu ensemble, mais simplement des amis… Quelque part, j’ai eu de la chance, beaucoup de couples qui se séparent finissent mal et n’arrive plus jamais à s’entendre, alors je suis quand même heureuse qu’on ait réussi à conserver notre amitié… C’est l’une des choses les plus importantes pour moi et je me souviens même qu’au début j’étais très à cheval sur le « Simplement des amis » et je râlais et protestais à chaque fois qu’il se passait quelque chose qui dépassait ce stade-là, que ce soit des compliments que je trouvais trop… Trop. Ou des gestes qui avaient eu le temps de devenir des habitudes entre nous, des habitudes plus qu’agréable mais trop… Trop connoté « Nous en couple » pour moi. Un souffle amusé me fait sursauter légèrement et je relève la tête, surprise. « Moi je me souviens que quand je suis arrivé, tu ne râlais plus trop sur les gestes de ce genre, hein.. » Je rougis légèrement et avance la main pour coller une pichenette sur le front du puma. « Chut hein, ça n’avait pas la même signification… C’était juste des bisous comme ça, dans le feu de l’action, parce qu’on se sentait bien… » Un ricanement me répond, et je sais d’instinct de quoi il va me parler, alors j’enfouis un peu plus ma tête au creux de mes bras pour me cacher et dissimuler mes joues encore plus rouge. « Dans ce cas à Belize vous deviez vous sentir très, très bien, mh ? » « Oh la ferme… » Il rit plus franchement et je gémis à nouveau, mortifiée. Sérieusement, avoir un patronus, c’est génial. Mais avoir un patronus dans ce genre de moment c’est juste horriblement gênant. Surtout un patronus protecteur et méfiant comme lui. « Mais tu m’aime. » Chantonne-t-il, sûr de lui. Un rire m’échappe et je me redresse en le fixant, un sourire aux lèvres. « Evidemment, idiot. » Son apparition auprès de moi a été une des meilleurs choses de ma vie et je ne le regrette absolument pas. Je suis tellement soulagée qu’on ne soit pas atteint par cette maladie, d’ailleurs… « Et lui, tu l’aime ?  » J’entrouvre les lèvres, surprise, nos regards se croisant sans que je ne trouve la réponse. Quand on était ensemble… Oui. Oui, sans problème. Quand on était juste ami… Et maintenant… Je ne sais pas… « Ca n’a plus d’importance. » Je murmure seulement, détournant les yeux pour ne pas voir son regard dubitatif. Je ne sais pas. Je sais juste qu’il est important, et qu’il me manque. C’est le plus important, n’est-ce pas ?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Eté 1979,  plage de Belize  – 18 ans
« Pour notre protection, ils ont dit… Je ne suis honnêtement pas certain que tous nous réunirent au même endroit dans un endroit tellement à découvert soit la meilleure chose à faire pour notre protection. » Amusée par le ton dubitatif de Shawn je relève les yeux des vagues qui étaient en train de lécher le bout de mes pieds nus. Mon sourire s’agrandit quand je le vois fixer avec un air légèrement moqueur son propre patronus qui semble observer le sable avec dégout, comme s’il ne tolérait pas que les grains puissent venir se coincer dans ses poils. Easpa baille largement à mes côtés et s’étire, jetant un coup d’œil en biais légèrement méfiant à mon ami. Je lève les yeux au ciel en lui faisant les gros yeux, consciente du côté extrêmement protecteur du félin. Mais quand même, ça n’est pas comme s’il j’avais quelque chose à craindre de Shawn ! « Tu sais, tu arrives un peu tard pour sauver ma vertu de lui, mh ? » « Ce n’est franchement pas la peine de me le rappeler, merci beaucoup. » Le feulement agressif qu’il échappe me fait éclater de rire et j’agite légèrement la main vers Shawn en soufflant un C’est rien, t’inquiète qui lui fait plisser légèrement le regard alors qu’il nous fixe tous les deux en alternant. « On est protégé, il y a des aurors, des personnes chargées de s’assurer qu’il ne nous arrivera rien, je ne comprends vraiment pas pourquoi tu n’as pas l’air convaincu. » « Parce que bien entendu, les aurors nous ont prouvé à quel point ils étaient efficace contre les Mangemorts. » Je grimace légèrement, marmonnant, « Tu exagère… » et comme je vois qu’il s’apprête surement à m’énoncer tous les moments ou le ministère et ses aurors ont dû reculer devant vous-savez-qui et ses sbires, je m’exclame en écartant les bras, « Et puis regarde où on est ! C’est génial comme endroit non ? Je ne suis jamais allée dans un pays aussi chaud, on peut au moins profiter de ça. » Je tourne sur moi-même, manquant de m’étaler dans le sable et faisant voler autour de moi le paréo qui ceint mes hanches. Je rajuste distraitement la bretelle de mon maillot de bain – je veux bronzer ! – et me rapproche de l’eau avec un sourire enfantin. « Bien sûr, je suis sûr qu’on pourra proposer une séance bronzette et un cocktail ou deux aux mangemorts quand ils viendront tous nous tuer, ils vont adorer » « Shawn ! » Je râle en me tournant vers lui, les mains sur les hanches. Son sourire en coin et son air résolument moqueur m’interrompe immédiatement et je comprends qu’il s’amuse juste à se ficher de moi. « Imbécile. » Je bougonne, envoyant un coup de pied dans l’eau pour l’éclabousser. Le feulement de colère de son patronus me faire rire et vu la grimace de Shawn, il doit subir ses protestations mentales. Bien fait. Je me retourne à nouveau pour continuer notre balade sur ce coin de plage déserte, m’amusant à enfoncer mes pieds dans le sable chaud. « Et au fait, j’ai décidé de m’acheter un animal, pour fêter le succès de ma première année de médecine. Je pense que je prendrais un rat, j’en ai vu des trop mignons à l’animalerie du chemin de Traverse… » Je commence à babiller sans pouvoir empêcher la note de fierté dans ma voix quand je parle de mon année réussite. Même mon directeur de maison me l’avait déconseillé et je suis plus qu’heureuse de leur avoir prouvé que j’en étais capable. Je me suis défoncée toute l’année pour réussir, et pour en plus être dans le haut du tableau. « Tu me promets que Mehen lui fera rien, hein ? Je l’aime bien ton serpent, mais je veux pas qu’il mange mon futur rat hein ! » Il aura déjà assez à craindre de tous les chats, patronus ou non, du château pour ne pas en plus devoir craindre l’animal de compagnie de mon ami Serpentard. Devant le manque de réponse je fronce légèrement les sourcils et me retourne, perplexe. « Shawn je t’ai… » Je m’interromps brusquement en le voyant beaucoup plus proche, sourire taquin aux lèvres. « Qu’est-ce que tu… »  Ma phrase s’interrompt sur un cri de surprise quand il m’attrape et je comprends immédiatement ce qu’il veut faire, et je me débats comme je peux, hésitant entre lui crier de me lâcher ou juste rire. « Shaaawn, non fait pas ça ! T’as pas le droiiii- » Un grand bruit d’éclaboussure retentit peu après que ses bras m’aient lancé un grand coup et je bois la tasse avant de remonter, inspirant brusquement et toussant légèrement. L’eau salé, c’est franchement pas bon. Son rire me parvient aussitôt et je lui lance un regard faussement furieux entre deux mèches blondes complètement trempées. « C’est toi qui voulait profiter, je trouvais ça dommage que tu n’ait pas encore mis les pieds dans l’eau depuis qu’on est arrivé ici. » Je plisse les yeux et attrape ma baguette heureusement toujours coincée dans mon paréo et je souffle un sort en me concentrant du mieux possible pour le réussir. Ma baguette, sentant mes émotions un peu affolées, s’amusent à amplifier le sort et au lieu de quelques éclaboussures, c’est une petite vague qui se précipite vers Shawn. Je le vois reculer précipitamment pour l’éviter mais se prendre les pieds dans son chat et tomber à la renverse, se faisant tremper presqu’autant que moi. Je ne peux pas m’en empêcher et j’éclate de rire en rejoignant le sable, ne me sentant même pas coupable face à Clock, complètement trempé, ou face au regard plissé que son sorcier me lance. Je me laisse tomber à genou près de lui, toujours rieuse et réussi à souffler un, « C’est pas moi, c’est ma bagueeeette. » qui n’a pas l’air de le convaincre. Quand il s’assoit, je me penche immédiatement, sans y penser, juste guidée par l’euphorie du moment, posant juste mes lèvres rieuses contre les siennes pour un bref baiser. Un bisou d’ami, comme je le dis quand j’y pense. Quand je me redresse, il me colle une brève bourrade et je me retrouve allongé dans le sable, et on commence à se battre doucement, cherchant à prendre l’ascendant sur l’autre. Finalement, c’est moi qui gagne et je me retrouve assise sur lui, fière comme un paon malgré le sourire moqueur qu’il m’offre et qui me prouve qu’il m’a surtout laissé gagner. Au-dessus de lui, mon visage à quelques centimètres du sien, je lui souris doucement et c’est quand il pose ses mains sur mes hanches que l’ambiance change, me poussant à baisser un peu plus la tête pour entamer un baiser beaucoup plus qu’amical. Et quand on roule à nouveau, je ne proteste plus, le laissant me réchauffer d’une chaleur qui n’a plus rien à voir avec Belize et ses plages brûlantes.

Avril  1981, Bibliothèque de Poudlard
« » « » « » « » « Oui bon, ça va, j’avais oublié que tu étais là et que tu pouvais tout voir et… » « J’ai été traumatisé à vie, tu sais ? Mon petit joyau, en train de… Bwaaaaa » Mes joues flambent mais je ne peux pas m’empêcher de sourire malgré tout. « Tu sais, si la situation est amenée à durer – les patronus, je veux dire – tu seras sûrement obligé de subir ça à nouveau… » « Ah, je ne t’ai pas dit ? Je comptais t’enfermer dans un couvent, en fait. » Je me mords la lèvre pour ne pas franchement éclater de rire et caresse le grand félin entre les oreilles avec une moue d’excuse. « Désolée, j’ai d’autres projets pour moi plus tard et intégrer un couvent n’en fait clairement pas parti. »  Le ronronnement du puma me fait doucement sourire et je baisse les yeux vers les dossiers. Oui… J’ai d’autres projets. Devenir Médicomage, une bonne médicomage.  Une qui pourra changer des choses, en améliorer… Sauver des vies. Mon ventre se serre douloureusement quand je repense à la fin du séjour à Belize, à l’attaque des mangemorts. Je ne sais pas si ça a donné la vocation à certains de devenir Auror pour combattre les mangemorts, mais moi ça m’a juste donné encore plus envie de réussir mes études. Pour ne plus jamais me retrouver plongée dans un enfer pareil sans pouvoir aider personne, sans pouvoir empêcher des amis, des enfants de mourir. Pour ne plus jamais me retrouver couverte du sang d’autres gens, d’innocents, et me retrouver incapable d’apaiser leur douleur.

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Fin de l’été 1979, Belize – 18 ans
A un moment je suis en train de rire, soutenant une de mes colocataire de cabanon - un peu trop saoule pour rentrer toute seule après l’une des dernière fêtes de l’été avant de devoir rentrer dans notre Angleterre pluvieuse - et la seconde d’après, je suis au sol, le corps entier hurlant de douleur et le petit singe qui s’amusait à faire des cabrioles pour nous faire rire, désormais transformé en puma tout croc dehors, le pelage gonflé par la fureur. Mon ouïe revient lentement et, sous le choc, je comprends qu’un sort explosif a frappé le cabanon dans lequel on s’apprêtait à rentrer, l’enflammant, le détruisant en partie. « Emeraude, il faut bouger. » « Qu’est-ce que… Je sais pas, mais on peut pas rester là, dépêche-toi ! » Hagarde, j’obéis et me redresse –  trop lentement au gout d’Easpa qui feule et s’agite, angoissé –  des débris heureusement infime du cabanon tombant de sur moi. Je me tourne vers la direction approximative de ma camarade et lâche, la voix tintée d’hystérie paniquée, « Dalhia… Dahlia dépêche-toi, on est attaqué, on doit partir... » Je balbutie, sans la voir bouger pour autant. Maladroitement je me dirige vers elle et me laisse tomber à quatre pattes près de son corps, la retournant en douceur, tressaillant constamment sous les sorts hurlés, les cris qui commencent à fuser de partout. « Dahlia… » Mais tout ce que je vois c’est le sang qui coule de sa bouche, doucement, c’est l’un des débris trop profondément enfoncé dans son corps, c’est le petit faon qui s’éteint dans un souffle tremblant, au même rythme que la sorcière. Un sanglot étranglé m’échappe et je la secoue un peu plus fort. « Non, non… non.. Dalhia, réveille-toi, on doit partir… » Elle est plus jeune que moi, elle non plus elle avait jamais été dans un pays comme ça, elle est née moldue, on l’avait assignée au même cabanon que le mien, j’avais commencé à me lier d’amitié avec elle… Elle était adorable… Elle peut pas… D’un mouvement tremblant j’attrape ma baguette et tente désespérément de me souvenir d’un sort qui pourrait la sauver, en vain. Comme si mon esprit était complètement blanc. Un gémissement entrecoupé de sanglot m’échappe et je la secoue encore, un peu moins fort. « Meurs pas, je vais me rappeler d’un sort, meurs pas s’il te plait… » « Elle est morte Emeraude… On peut pas rester là, s’il te plait… » Je secoue la tête, incapable de bouger, tentant de balbutier quelques sorts, sans succès, autre que des étincelles et des grésillements, ma baguette semblant autant paralysée par ma peur que moi. « Emeraude, ne… BOUGE ! » Et j’ai à peine le temps de relever la tête que je suis percutée par le puma, le choc me faisant rouler quelques mètres plus loin dans un cri douloureux. L’éclair vert qui s’écrase à l’endroit où j’étais me renseigne tout de suite sur la raison de l’action violente du félin, et je reste figée pendant une seconde, choquée. Une brusque sensation de nausée me prend soudain et je relève les yeux, comprenant rapidement qu’il a à peine pris le temps de se rétablir pour sauter à la gorge du mangemort responsable de l’agression. « Easpa… » Les griffes plantées fermement dans le corps du sorcier noir, je sens sa fureur et sa rage m’envahir brutalement et sa colère meurtrière me coupe le souffle. « Cours Emeraude, dépêche-toi ! » L’ordre claque et je ne prends même pas le temps de réfléchir, me relevant précipitamment pour courir, trébuchant sur les obstacles et manquant de m’écraser au sol plusieurs fois. Le lien s’étire rapidement avant de redevenir normal et je le vois courir à mes côtés, m’indiquant les directions et sa gueule ensanglantée me pousse à obéir sans poser de question. « Shawn… Braonàin… » « Ils savent se battre, tu ne ferais que les gêner. » C’est dit sans pincettes mais je sais qu’il cherche pas à me blesser, juste à me faire comprendre que je risquerais me vie pour rien si je cherchais à les trouver. Je suis beaucoup trop incapable en matière de sortilèges, encore plus quand je suis envahie par la panique et la terreur. Pourtant, quand je croise la haute silhouette de Braonàin, courant derrière quelqu’un que je ne parviens pas à identifier et que je comprends qu’ils se dirigent droit vers le cœur de la bataille, j’hésite, déviant légèrement ma course. Easpa s’interpose immédiatement, feulant hargneusement et claquant des mâchoires près de mes jambes, refusant de me laisser faire, me forçant à me diriger vers la forêt, à m’éloigner du danger, m’interdisant tout détour, malgré les cris, les appels à l’aide, les pleurs que je pouvais entendre. Malgré la peur, l’horrible peur presque paralysante que je ressentais pour les deux hommes de ma vie, même si c’est contre la volonté de l’un deux. « Mourir en voulant sauver quelqu’un ne servira à rien, sauf à faire rire les mangemorts qui te verraient agiter ta baguette sans résultat. Je te laisserais faire quand tu seras capable de te défendre et de soigner, même dans les pires moments. En attendant… Cours ! »

Avril  1981, Bibliothèque de Poudlard
La fin de cet enfer a été  très flou pour moi. Je sais que je me suis enfoncée dans la forêt, retrouvant quelques élèves aussi terrifiés que moi. Je sais que quand on nous a trouvé, je pleurais presque hystériquement, demandant à toutes les personnes que je croisais s’ils avaient vu Shawn ou Braonàin. Je sais que quand j’ai vu le serpentard, je me suis jetée dans ses bras et que j’ai pleuré pendant longtemps, tellement longtemps, incapable de le lâcher, trop terrifiée pour ça. Je sais que je me suis presque écroulée de soulagement quand on m’a appris que mon frère allait bien, que ses blessures n’étaient pas graves, qu’il aurait même sauvé la vie de quelqu’un selon les rumeurs. Les premiers temps après ce drame ont été horriblement durs, les cauchemars déjà bien présent ont redoublé à cette époque, et la culpabilité d’avoir été pire qu’un poids m’a rongé pendant des semaines, et quelque part, je pense que c’est quelque chose qui me fait m’en vouloir énormément encore aujourd’hui. J’ai harcelé Shawn pour qu’il accepte de m’aider à m’améliorer dans la pratique des sortilèges, pour que je réussisse au moins à me défendre si on devait m’agresser à nouveau, et toute seule j’ai passé des heures et des heures à m’entrainer sur les sorts liés à la médicomagie. Ma volonté de réussir a été triplée et l’idée même d’échouer n’existait même plus. Je voulais être capable d’aider si une catastrophe de ce genre se produisait à nouveau. Je voulais être utile. Et je l’ai été, quelques mois plus tard, lors de l’attaque des gradins. Même si l’angoisse et la peur étaient très loin d’être la même, je me souviens que j’ai été utile, j’ai aidé à dégager des gens, j’ai réussi avec brio à donner les premiers soins aux blessés avant leur transport à l’infirmerie… Ce jour-là, j’ai vraiment été fière de moi, de mes progrès. Distraitement, j’observe le gros chat, alanguit sous les caresses que je lui donne. « Tu me laisserais faire maintenant, dans une situation similaire à Belize… ? » Il entrouvre les yeux et les plongent dans les miens, silencieux pendant quelques secondes. « Peut-être. Montre-moi déjà comment tu te débrouilleras durant le cours de duel dans lequel tu t’es inscrit, et on en reparlera. » Je souris faiblement et hoche la tête, pas vraiment sûre de savoir si je suis impatiente ou inquiète de l’arrivée imminente des duels en question. Mais il est évident que si je suis incapable de réussir un minimum à briller pendant mon combat, me laisser me battre ou même juste rester pour soigner serait dangereux, voir suicidaire. Surtout avec ma baguette qui réagit à chacune de mes émotions… « J’ai l’impression que je ne pourrais pas finir mes études sans qu’une autre horreur dans ce genre-là se produisent à nouveau… » Je souffle, et seul le lourd silence d’Easpa me répond, confirmant simplement ma pensée. Le drame du train au début de l’année en est un bel exemple. Je n’ai pas subit la peur et l’angoisse que beaucoup d’autres ont subi puisque je me suis bêtement fait assommer dans les premiers moments alors que j’essayais de rejoindre le couloir, mais il y a eu encore tellement de morts ce jour-là… Et je n’ai pu exprimer mon soulagement de les savoir en vie ni à mon frère, ni à Shawn, cette fois-ci. « Bon. C’est pas que ça commence à me déprimer de t’entendre ruminer constamment comme ça, mais si on allait manger ? Il commence à se faire tard non ? » Surprise, je jette un œil à ma montre et hausse un sourcil en voyant l’heure du diner si proche. « Très bien monsieur j’ai les pires diversions du monde, allons-y dans ce cas. » Je lui lâche en souriant, commençant à entasser soigneusement les dossiers confiés par les médicomages. Un petit couinement retentit et Lloyd sort de dessous l’un d’entre eux, s’agrippant à ma manche pour venir se blottit dans mon cou et, une fois tous réuni, je sors enfin de la bibliothèque, le puma marchant devant et bavardant doucement pour m’empêcher de replonger dans mes pensées tristes. « Et qui sait, peut-être que tu pourrais bientôt allait rendre visite à ton frère ? Peut-être qu’être enfermé la fait réfléchir, on sait jamais… » Je laisse un sourire léger effleurer mes lèvres, pas vraiment convaincue. « Qui sait… J’essaierais peut-être, oui. »


Dernière édition par Emeraude A. Stratton le Lun 20 Avr - 18:53, édité 4 fois
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par Guest, Lun 13 Avr - 11:56 (#)
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Je suis trop contente que tu la preeennes crymeariver
J'ai hâte qu'on joue tous nos liens et lskjfslkdj Sad Daengelo
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par Nam So Hyun, Lun 13 Avr - 12:02 (#)
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par Guest, Lun 13 Avr - 12:27 (#)
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par Invité, Lun 13 Avr - 12:30 (#)
Han! Chou rebienvenue à la maisooon GNOE
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par Invité, Lun 13 Avr - 12:49 (#)
Brille rebienvenue!!!
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par Invité, Lun 13 Avr - 13:22 (#)
Re bienvenuuuuue gfdjhgkdbgfd Han! on trouvera des liens. un jour. Hen !
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par Invité, Lun 13 Avr - 13:29 (#)
Braonàin N. Stratton a écrit:
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Je suis trop contente que tu la preeennes crymeariver
J'ai hâte qu'on joue tous nos liens et lskjfslkdj Sad Daengelo
Re bienvenuuue Chou

kshdgfjhfgsdhbcfsdhvfgsdjbgdhj BrilleBrille
Je suis trop contente aussi t'imagine même pas, tu vas voir, je vais te faire une petite soeur trop bien Potté
Et j'ai trop, trop, trooop hâte aussi, on va avoir pleiiin de chose à faire hihi
Jotaime Brille:hugs:SilversautesurBrao

Cythère Von Sachsenheim a écrit:
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Merci Brille

Thaddeus A. Lestrange a écrit:
REBIENVENUEEEEE Chou

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Merciii Haww

Hella Ingherneils a écrit:
Han! Chou rebienvenue à la maisooon GNOE

Merciiii HawwHug

Niamh K. Black a écrit:
Brille rebienvenue!!!

Merciii BrilleHug

Ulrich Von Sachsenheim a écrit:
Re bienvenuuuuue gfdjhgkdbgfd Han! on trouvera des liens. un jour. Hen !

dfkgjsdhf Han! Merciiii sdgdfg**
Et oui, évidemment qu'on en trouvera. Obligé.
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par Invité, Lun 13 Avr - 13:53 (#)
Re-bienvenue. Haww
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par Invité, Lun 13 Avr - 13:59 (#)
Re bienvenuuue Chou Tous les admins se font des DC aujourd'hui ou quoi RIP
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par Invité, Lun 13 Avr - 14:18 (#)
Han! Brille c'estbizarredetevoirenfille GNOE -->
rebienvenue à la maison fijefoijfoiefj Un enfant, qu'est-ce donc ? Un morceau d'amour égaré, un miroir, une victime, un signe du temps en marche - Emeraude 2895445845 Chou
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Message Re: Un enfant, qu'est-ce donc ? Un morceau d'amour égaré, un miroir, une victime, un signe du temps en marche - Emeraude
par Invité, Lun 13 Avr - 15:23 (#)
UNE FILLE wuuuuut ET EN PLUS ELLE EST BELLE wuuuuut C'EST QUOI CE TRAVAIL wuuuuut
Rebienvenue à la maison wuuuuut Bon courage pour ton fiche à toi aussi wuuuuut
C'est l'invasion wuuuuut

Ah, et lien aussi.
HOHOHOHOHOHOHOHOHHO
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Message Re: Un enfant, qu'est-ce donc ? Un morceau d'amour égaré, un miroir, une victime, un signe du temps en marche - Emeraude
par Invité, Lun 13 Avr - 15:35 (#)
UNE FILLE hihi j'suis pas la seule alors hihi
Rebienvenue a la maison wuuuuut Chou et j'veux un lien Hen ! c'est pas discutable gérardrpz :hugs:
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Message Re: Un enfant, qu'est-ce donc ? Un morceau d'amour égaré, un miroir, une victime, un signe du temps en marche - Emeraude
par Invité, Lun 13 Avr - 16:16 (#)
Re bienvenue ! Haww ♥️
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Message Re: Un enfant, qu'est-ce donc ? Un morceau d'amour égaré, un miroir, une victime, un signe du temps en marche - Emeraude
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Un enfant, qu'est-ce donc ? Un morceau d'amour égaré, un miroir, une victime, un signe du temps en marche - Emeraude

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