| Lust ♔ Et ta débauche ne leurre qu'un instant ton désespoir cachépar Invité, Mer 17 Juin - 12:24 ( #) | [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Luþðvík Blake Whitaker FEAT. Ed Westwick I am not Heathcliff, I am only Lust. I'm born from the pure madness and from the disturbing pragmatism. Lust to a friend ~ 24 ans ϟ Justice Magique ϟ Patronus Lycaon ϟ Sang mêléNom: Whitaker. Patronyme bien connu du milieu médical et mondain. Prénom: Luþðvík, prénom d'origine islandaise et dont la prononciation semble imprononçable pour tout quidam ne maîtrisant pas cette langue nordique. Par facilité et accoutumance, on le surnomma Lust. A l'instar de sa personnalité licencieuse. Âge et Date de Naissance: 14 juillet 1956, à Isafjördhur, Islande. S'il avait pu choisir son arrivée; l'arrogant jeune homme aurait volontiers préféré un 25 décembre, afin de s'improviser messie des temps modernes. Néanmoins ses goûts trop prononcés eurent raisons de son orgueil : il hait l'hiver. Nature du sang: sang-mêlé Situation familiale: La relation entre les Whitaker fut toujours aussi alambiquée que sibylline. Entre un père absent et perfectionniste, et une mère sombrant peu à peu dans la folie, les liens entre Lust et ses géniteurs furent toujours relativement précaires. Dwight Whitaker était ainsi de son vivant un illustre médicomage, amateur de la précellence, pourfendeur de la médiocrité, doté d'un charisme et d'une intelligence remarquables mais également d'un coeur de pierre. Eydis Whitaker, belle islandaise à la tignasse chrysocale, demeure une née-moldue possédant autrefois les galeries d'art Krisjan's, présente sur les sols anglais et américains. Quant au reste de la famille, on susurre que l'oncle de Lust, un baron du bitume et du pétrole, ne serait parvenu à épouser une magnifique mannequin suédoise grâce à l'attrait de sa fortune et moins de son charme. Les relations demeurent tendues et changeantes, entre l'aigreur et l'affection véritable. Patronus: Un Lycaon. Ce canidé est l'incarnation de l'impulsivité, de la fougue, de la sauvagerie et de la force mal contrôlée. En outre - et anecdote amusante - le lycaon sait s'approcher très lentement de sa proie, malgré une discrétion mitigée due à son pelage ne lui permettant guère un camouflage parfait. A l'instar de Lust dont l'instinct de prédateur demeure puissant, mais dont la renommée émousse bien souvent la naïveté de ses victimes présumées, lesquelles demeurent plus ou moins sur leurs gardes. Mais son Patronus prend également la forme d'un mamba noir dès lors que son propriétaire devient extrêmement nerveux ou agressif. Miroir du Rised: Lover une certaine Cassandra dans le creux de ses bras, quelques figures floues d'enfants indistincts autour d'eux. Composition de la baguette magique: Bois noir d'acacia, ventricule de dragon, 27,6 cm, rigide. Epouvantard: une pièce étroite refermant ses lourds murs sur sa personne, ou des chaînes entravant sa liberté. Lust est claustrophobe Etudes Suivies: 1ère année du 3è cycle, Sciences Politiques et Magiques du cursus Justice Magique, avec pour options: Arts Occultes, Légilimencie, Relations internationales Sorcières Animal de compagnie: Aucun. Encore faudrait-il qu'il sache s'occuper de lui-même avant toute chose. Caractère Lust est un joueur d'échecs, un manipulateur brillant dont les limites demeurent ténues. Amis, proches, ennemis, pauvres hères méconnus ; tous ne sont que des pions ne servant qu'à ses éventuels desseins... Lorsque desseins il y a. Car le jeune homme aime à entrevoir la vie tel un échiquier, happant dans ses funestes jeux autant de victimes innocentes comme de moins candides, parfois même pour son propre divertissement. De fait, peu de personnes peuvent se gargariser d'attiser toute son attention comme son affection : Whitaker est un jeune homme direct voire cru, insolent mais audacieux. Paradoxal jusqu'aux extrêmes nervures de ses doigts, il peut vous aimer avec passion comme vous exécrer avec virulence. Il vit avec zèle et ardeur, repoussant ainsi sans cesse ses limites et ne se souciant guère de sa santé. Live fast, die young, demeurerait sa devise la plus adéquate, qu'il épingle volontiers à sa boutonnière. Excessif, insouciant, vorace, il aime la fête et ses débauches, la consécration vicelarde de la jeunesse et de sa turpitude. Il se love par ailleurs dans la fange de la luxure, aimant à recueillir les demoiselles dans son lit tel un businessman s'adonnant à un pur trading spéculatif. Méfiez-vous néanmoins de ses jolis mots, car le venin se niche bien souvent dans l'arceau de ses tendres paroles. Rhétoricien de génie, il est ardu de ne pas se laisser manipuler par ses discours et autres soliloques : veillez-toujours à vous obturer les oreilles (ou la Médusa revisitée) en sa présence. Lust est également un jeune homme sagace, surdoué et très cultivé. Ce qui n'en fait pas, hélas, le meilleur élève de sa promotion au contraire. Il ne supporte que difficilement l'autorité et se contente de faire le nécessaire afin d'avoir la moyenne. Il ne s'agit là bien sûr que d'un tableau brossé avec autant d'exhaustivité que de concision. En bref, Lust est vil, vicieux, insouciant, honnête, taquin, salaud, têtu, pervers, tiraillé, excessif. Un artiste. a little something from you. Lust entretient un lien potentiellement affectueux avec son patronus, qu'il nomma avec amusement Belial. Une référence à son propre surnom évoquant la luxure, puisque Belial demeure, selon certains croyances, un démon lié au vice, à la révolte... et dont le culte fut notamment célébré à Sodome (pour des raisons évidentes que nous ne pointerons pas ici). Les débuts furent néanmoins ardus pour le jeune homme car ce dernier, amoureux de son indépendance, supporta difficilement d'être constamment suivi et épié. Il mit de nombreux mois à s'y faire, se refusant même d'accorder un tant soit peu d'attention à son patronus au tout début de son apparition. Mais Lust dut bien admettre que cette présence imposée pouvait panser sa solitude et, comme il toisait les événements inquiétants de Poudlard d'un œil sombre, se rapprocha de plus en plus de son petit gardien. Fort heureusement, son patronus ne fut pas touché par la peste, lui évitant ainsi une dégénérescence de l'âme trop marquée.
You're not a sad story.
1.FOOLISH GAME ;
« Là, tout de suite, je voulais surtout aller m'acheter un camion pelleteuse, creuser un trou dans le sol et m'ensevelir en attendant que le temps passe. » ~ Apocalypse Bébé.
Ma pupille mordorée vint s'abattre sur ces murs poisseux, lesquels suintaient le désinfectant et l'eau de javel. Une ignominie trop propre dans ce monde crasse, un pied de nez dégueulasse envers ces futurs macchabées errant dans les couloirs – effluves piquées d'amoxicilline et autres substances médicamenteuses – et dont la puanteur mortifère glissait à grand peine contre le récurage régulier des pauvres quidam chargés d'en nettoyer chaque contour. De la poignée de porte au ventre mou de la patiente grabataire et délirante, il n'y eut pas de souillure qui subsista, dans une volonté glauque de repousser la Faucheuse et son parfum pestilentiel de chair décomposée. Sans doute était-ce pour cela que j'exécrais les hôpitaux – et celui-ci en particulier, Ste-Mangouste n'ayant jamais été mon lieu favori malgré mes passages forcés récurrents – , cette hypocrisie vomitive de vous faire croire que tout va bien lorsque les médicomages tirent la gueule et les visiteurs pleurent un héritage qu'ils ne toucheront pas. « Luþðvík, ne traîne pas des pieds. Dépêche-toi... » La langue impatiente de mon géniteur claqua contre son palais, corroborant son injonction d'un soupir las. Il avait ces grands yeux sombres tournés vers moi, toujours inquisiteurs, un peu tendres, un peu durs. La beauté brute marquée au burin des années, une mâchoire aussi sèche que son âme, mais un charisme saisissant. Les femmes s'accrochaient à ses lippes toujours closes, y cherchant perpétuellement un sourire par prétexte ou par curiosité, prêtes à dorloter l'enfant afin de mieux séduire le mâle dominant. « Oh. Luþðvík, tu n'aurais pas grandi depuis la dernière fois ? » Une trentenaire se tenait fièrement à l'accueil, des yeux trop fardés mais un sourire éclatant. Je ne sus me défaire de ces lèvres pulpeuses dont le contour tracé au crayon laissait éclater le galbe de sa bouche comme un fruit trop mûr. Gommant à peine une moue de dégoût, je refusai de miroiter le sourire maternel qu'elle esquissa. « Je suis venu il y a deux semaines. » Je morigénai d'un timbre condescendant, une inflexion aussi lourde qu'un épais soleil en temps de canicule. Soupirant d'exaspération à voir cette adulte s'agiter et piailler quelques inepties afin de prétexter quelques interactions aimables, j'attrapai néanmoins au passage le regard courroucé de mon père. « Eydis est-elle réveillée ? » « Oui allez-y. Mais pour aujourd'hui la visite ne sera que d'une demi-heure. »
Ma mère était une conne. Ah que ces mots sont tranchants pour un môme de dix ans, et pourtant ! Ils ne reflétaient que mon chagrin, ma blessure béante à la savoir si couarde. Elle aimait le thé vert, jardiner, lire des bouquins policiers. Elles se passionnait d'art, prête à s'en injecter en intraveineuse. Elle avait presque réussi le sacro-saint calibrage de la société : bon modèle, bons standing, bons hobbies. Puis elle décréta un jour en avoir assez ; le thé vert lui paraissait fade, elle ne jardinait que les idées noires germant dans son cerveau, ne s'épanchait que sur des pages blanches. La dépression la rattrapa et la somma de se donner la mort. Mais ma pauvre mère n'avait jamais été vraiment très douée en travaux manuels (hormis lorsqu'il fallut mettre les mains dans le terreau) et ainsi était parvenue à se louper. Pas fichue de se foutre en l'air comme il fallait. En temps normal, mon père dont l'amante la plus fiable demeurait la perfection, aurait hurlé à l'échec avant de lui scander la bonne manière de s'y prendre. Et de 'réitérer jusqu'à ce que succès s'en suive.' Mais il n'en fut rien. Il l'aima d'avantage, en oublia qu'elle avait souhaité nous abandonner, était parvenu à légitimer un ersatz de son humanité qu'il n'octroya qu'à elle en l'inondant d'amour. Fait paradoxal chez les Whitaker : en dépit de nos cœurs fantômes et de notre flegmatique apparence, nous étions capables d'aimer avec ardeur lorsque nous jugions l'opération nécessaire.
Ainsi eut-elle fini amorphe, perpétuellement assise sur son fauteuil roulant, ressassant sans discontinuation des souvenirs fantoches qu'elle s'inventait au gré de ses humeurs. Son cerveau, mû par un élan cruel, avait pris soin de toujours reconnaître les visages mais jamais leurs identités. A présent et pour toujours, moins éveillée qu'une courge. Et lorsqu'elle plaqua sur moi ses grands yeux bleus, une lueur folle s'agitant dans l'arceau de sa pupille, je sus aussitôt que je ne serais pas son fils aujourd'hui. « Tu viens me vendre des cookies, petit bonhomme ? » Elle sourit avec candeur, ne parvenant plus qu'à étayer ma douleur et la rendre plus vivace. « Ouais. Je les ai mangés en chemin. » sifflais-je froidement. « Sors de la chambre. » clama dès lors mon géniteur, dont la rudesse n'eut d'égale que la brutalité que j'employai afin de claquer la porte derrière moi.
2.FREEDOM IS MY DRUG ;
« Psy, faute d'avoir pu faire curé, il était aussi rigide qu'un catho intégriste à qui on parlerait échangisme.» ~Bye Bye Blondie.
Non, je ne souhaitais rien entendre. Fronçant les sourcils avec déplaisir, je laissai une moue purement enfantine mais contrariée orner mon visage de poupin et ne daignai pas même lever mes yeux d'ambre sur l'homme me faisant face. Ce dernier ourla sa lippe d'un sourire se targuant d'être paternel lorsque je n'entrevoyais là qu'un miel hypocrite et poisseux. Le propre des grandes personnes, c'est qu'elles nous font croire, à nous les enfants, qu'ils nous aiment pour notre candeur et nos mots qui les amusent. Foutaises. Ils nous dardent avec un mépris gargarisé de tendresse exaltée, parce qu'ils savent que nous leur sommes subordonnés : à leurs yeux, nous ne savons rien, vérité crue les complaisant dans ce fantasme crasse de pseudos dominants. Ainsi et pour parfaire leurs rôles d'incommensurables supérieurs, ils s'adressent à nous d'un timbre cauteleux laissant apparaître notre probable ingénuité. Objectivement, l'homme s'adressant à moi me pensait malgré tout réceptif, subjectivement, il s'adressait à un mur.
« Allons, je te relis le sujet : " Possédant initialement un couple de lapins, combien de couples obtient-on en douze mois si chaque couple engendre tous les mois un nouveau couple à compter du second mois de son existence ? " » fit-il d'une voix chaleureuse avant de reposer son regard bienveillant sur ma silhouette frêle. De longues secondes subissèrent le poids de mon silence frondeur, attisant l'agacement certain de mon géniteur. « Tu ne veux pas me donner le résultat du problème ? » souffla-t-il de son sourire mièvre, bienheureux de rompre mon mutisme par une question aussi stupide que son faciès glabre. Serrant la mâchoire de frustration dans un tic qui ne me lâcherait jamais, je finis par soupirer d'impatience sans même daigner poser un seul regard sur la feuille qu'il me tendait alors. « Je sais que tu peux le faire... Un petit effort. » « Luþðvík, réponds. »
Ah, cette voix pleine de douceur et de compassion guillerette, une inflexion poisseuse se tordant sous le joug de la froideur, celle de mon père. Le pédopsychiatre, à l'entente du glas polaire du timbre de sa voix, leva son regard surpris sur ce dernier dont les yeux vifs se détournèrent aussitôt ; seul le regard d'un tiers pouvait ainsi le mettre mal à l'aise, car il était de ceux qui se souciaient de l'avis de ses semblables. L'Enfer, c'est les autres, avait proclamé justement un grand poète moldu. « Tu sais que tu n'es pas comme les autres enfants, tu es meilleur. Fais-le. » renchérit-il d'un timbre plus laxiste puisque se sentant jugé par le pédopsychiatre. Pas comme les autres. Il l'avait craché d'une morne indifférence, comme un mépris glané dans quelques triomphes, quand cette remarque me statufia pour les années à venir. Aussi n'eus-je aucune réponse, aucun mouvement, pas même une langue rude trahissant ma contrariété. Levant alors mes pupilles voilées d'arrogance latente vers le plafond, feignant de ne pas les écouter. Seul un rictus narquois persistait à se nicher au creux de mes lèvres tant ces adultes bornés provoquaient en moi l'hilarité puérile et la condescendance fantoche. Désireux en vérité de provoquer mon géniteur par mon imperfection ainsi exposée volontairement à son regard pugnace.
« Laissez Monsieur Whitaker, ce n'est pas parce que Luþðvík refuse d'y répondre qu'il n'a pas la réponse. » Finalement, tous les adultes n'étaient pas tant idiots : je jetai rapidement une oeillade curieuse vers mon vis-à-vis imposé, pensant naïvement qu'il ne verrait pas mon intérêt pour lui grandir alors. En vain. Car l'homme eut un sourire amusé et complice avant de reprendre . « Il a un profil qu'on retrouve souvent chez les enfants surdoués : il n'aime pas se sentir oppressé et peut réagir avec excès. Ce sera néanmoins un garçon très indépendant plus tard, vous pouvez me croire. » « Les gens aussi indépendants finissent tous artistes ou bohèmes... Sans le sou. » renchérit mon père avec aplomb, une voix inquiète étayant ses pensées anxiogènes. Son interlocuteur soupira mais ne pipa mot : il n'avait guère le droit de renchérir face aux inepties de son client, bien que je sentais qu'il en mourrait d'envie. Ou comment troquer sa franchise contre un peu d'éthique. Vous poussant dans le giron du mutisme courtois, quand bien même l'hémorragie interne est enclenchée : les insultes pleuvent intérieurement, quand les cordes vocales refusent d'ouvrir les vannes. Dépérir en dedans, c'était ça, son job. Et comment je t'analyse et je t'observe, foison de petits conseils alloués à autrui, geindre et feindre de ne pas être dépassé par la vigueur conne de tous ces mômes. Mais bien voir que ces gamins jouissent d'être des emmerdeurs, vecteurs porteurs de la conneries de leurs parents. Puis sourire et encaisser les gallions, comme en cet instant précis où le médecin décida qu'il était temps de régler la note.
Je me sentis libre de partir, quitter cette pièce exiguë, bomber le torse avec triomphe sans pour autant affirmer un sourire jovial sur le galbe de mes lèvres. Trop de bonheur nous a toujours débecté, nous les Whitaker. Ca pue le revers de la médaille. « Pourtant la réponse était facile... hmm, deux cent dix, si mes calculs sont exacts. » Il s'était acquitté d'une stupidité en guise d'au-revoir. Lui crachant tout mon mépris au visage, je me retournai avec morgue. « Cent quarante quatre. » Une main posée sur la poignée de porte, et ainsi j'achevai mon verdict en passant le seuil. « Vous êtes nul. » Plus que jamais, j'octroyai malgré moi la victoire à cet homme dont la ruse affichée lui permit de m'arracher les seuls mots qu'il eut voulu entendre.
3. COME HOME ;
« Il l'aime à bout portant, et s'en prend plein la gueule. » ~ Baise-moi.
"Mes années scolaires furent toujours jalonnées d'entraves et de rebondissements, perpétuellement en mouvement, jamais inertes. Je m'étais érigé comme charmeur invétéré, baiseur notoire, salaud certifié et dissident systématique. Curriculum Vitae impressionnant mais pas infaillible. Ainsi m'assurais-je de provoquer les réquisitoires partout où je passais, supportable pour personne et certainement pas pour moi-même. J'avais aussi aimé avec l'ardeur d'un condamné, la laissant happer mon âme jusqu'à la lie et la manipuler tel de l'argile. Dès lors qu'elle entra dans ma vie, je compris que l'excitation provoquait la fièvre du bas-ventre lorsque l'amour faisait flageoler les jambes. Hélas et après elle, mes genoux jamais ne plièrent face à aucune de mes amantes. Nous avions mis un point d'honneur à nous aimer comme à nous fustiger, condamnés à souffrir et nous complaire dans ce supplice de Tantale. C'était con, mais ça nous rendait vivant. Hélas la passion avait fini par se faire phagocyte et la nature cachée de notre idylle – ai-je oublié de préciser qu'il s'agissait là d'une enseignante et que l'éthique, en dépit de ma majorité, ne put jamais absoudre ce genre de travers amoureux – nous désavoua. Le temps, ce bourreau, fit son office. De concert avec nos cœurs cerclés par nos sentiments, il nous acheva sur l'autel de la lucidité. Du moins attrapa-t-il Cassandra qui, mue par je ne sais quelle épiphanie, décida de me quitter par seule lettre interposée. Elle m'avoua être partie comme elle me demanda de ne jamais venir la chercher. Mon esprit de contradiction appuyé par ma fougue ignorèrent cette recommandation, et je partis en France, persuadé ainsi la retrouver. Las cependant, mon expédition ne porta pas ses fruits et la vacuité de mon entreprise fit que je rentrai en Angleterre, le cœur émietté à l'instar de ma fierté..."
« Qu'est-ce que t'écris ? » Nina, le visage incliné, un sourire radieux éclatant au bord de ses lippes roses, posa une main tendre sur mon épaule comme je refermai mon carnet d'un geste brusque. « Rien. » « J'ai vu des noms là-dedans. Beaucoup de noms. Beaucoup de filles et des annotations. » Sa voix dépourvue de grief agissait comme un puissant tonique. Je tendis l'oreille pour mieux me laisser bercer par sa placide mélodie, m'efforçant de montrer par mon expression renfrognée fantoche que je n'attendais aucun geste d'affection. Nina se mit à rire légèrement sans rime, amusée par mon déni elle vint s'asseoir sur mes genoux, enroulant ses longs bras autour de ma nuque. Elle avait de longs cheveux d'un noir d'ébène, un nez aquilin et retroussé, des lèvres pulpeuses appelant à la gourmandise et des yeux bleus qu'elle cernait toujours par un trait sombre. Ma Nina suintait l'érotisme malgré sa douceur et son altruisme ; fait amusant, je l'avais rencontrée à l'hôpital lorsque mon état mental était apparu critique après mon escapade française, au bord de la dépression, me sommant de sombrer dans la dépendance de quelques drogues afin de taire ma douleur. J'avais eu la trouille. La peur de finir dépressif à l'instar de ma mère, et de suivre ainsi son chemin comme si la fatalité fut héréditaire. Elle, était mon infirmière de cinq ans mon aîné. Elle m'avait vu presque mort, elle m'avait rendu vivant. Malgré l'absence de tout sentiment amoureux battant dans mon poitrail. et une pseudo fidélité qui me rattachait à elle. « Tu es debout à trois heures du matin, il y a forcément quelque chose qui te travaille. C'est elle, pas vrai ? » Une inflexion charmante, jamais réprobatrice, toujours inquiète. Nina plaqua ses yeux opalescents sur ma mine fatiguée, me dévisagea comme elle m'envisagea, s'accorda à comprendre que cette femme dont je lui avais parlé lorsque mes spectres dépressifs avaient fait leur apparition et que je n'étais encore que son patient, hantait encore mes pensées. D'une morne langueur, elle se lova dans mon giron. « Tu vis trop dans le passé, Lust. Savoure le présent. Je suis là, moi. Regarde-moi. » Et ses doigts fins de caresser sa peau, faisant sauter les boutons d'une chemise qu'elle m'avait empruntée, révélant une poitrine laiteuse et ferme. Sa voix, en un murmure troublé, chuchota chaudement à mon oreille : « Savoure-moi. » La faculté de dire oui, ne jamais se dérober, goûter les monts sucrés de ses courbes de femme et se dire qu'au final, ce n'était pas juste un coup de queue.
Tell me who you really are. ϟ pseudo et âge: british cookie et majeure ϟ Où as-tu trouvé le forum? je connaissais déjà mais Cassandra m'a ouvert la voie (du forum, hein) ϟ Personnage: Inventé ϟ As-tu un autre compte sur BP? nope ϟ Présence: Pour l'instant je vais être peu présente mais dès que mes soucis de santé seront réglés, je serai là régulièrement ϟ Une remarque?
Dernière édition par Lust Whitaker le Ven 19 Juin - 16:04, édité 46 fois |
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