Enfance facile, aisée même. Timber est fils unique, sang-pur et baignant depuis sa plus tendre enfance dans le fait qu'il est l'enfant parfait. Petit il parle à sa mère comme à une reine. Son éducation est ferme, mais son caractère l'est encore plus, il apprends bien vite à passer outre certains ordres et certaines demandes.
Il obtient ce qu'il veut de manière déconcertante. Certains le disent trop gâté et pourtant il porte sur le dos le nom Black, sa mère lui apprends la haine des moldus et des sang-mêlés depuis très jeune. Elle refuse qu'il ne les côtoie, selon elle il faut qu'il reste à l'abri des pollutions de ces derniers. Il n'apprendras que bien plus tard que ces mensonges sur lesquels il repose sont peut-être trop durs. L'avouer est pourtant quelque chose qu'il mettra encore plus de temps à faire.

Son père, lui, est ce genre de sorcier connu et important. Il travaille quelque part au ministère, et il n'est pas toujours là. Il lui arrive de partir durant un long moment et le môme sait qu'il ne faut pas demander où il est. Son père est un homme de grande stature, une fois adulte, Timber ne lui arrivera qu'au torse. Son regard est froid et fait baisser les yeux de son fils quand il le regarde. Il inspire le respect, la réussite, l'obéissance. C'est par la peur qu'est dresser leur rejeton sans le remarquer, mais c'est ainsi dans beaucoup de familles. La peur installe la haine, la haine installe la fermeture d'esprit, et ainsi on apprends facilement au gamin ce qu'il doit croire ou non. Timber est humain, il a le même mode de fonctionnement que tout le monde lorsqu'il est enfant, il est facile de dresser les bêtes de combat quand elles sont encore jeunes.

Quand il est allé à Poudlard pour la première fois, il s'est vite instauré comme Black dans son dortoir, une façon de rester tranquille. Il est doué, il le sait et le fait valoir. Le reste, le temps servira d'érosion, en bien, ou en mal.  


"Il a obtenu d'excellentes classes cette année, n'est ce pas Timber?"
- "Même mon père en serait jaloux."
- "Respecte le, s'il te plais."
Un repas de famille comme un autre, dans son dos, une boule argentée semble flotter doucement, 16 ans, c'est un âge ingrat, vous commencez à être avancé dans le cursus, on vous demande de réfléchir à l'avenir et vous n'en savez rien, et pourtant depuis deux mois son esprit était dirigé vers cette boule dans son dos. Il ne voulait pas la montrer, mais elle était difficile à rater, il lui hurlait dessus, il ne voulait pas la voir. Elle avait gâché ses vacances de noël, à apparaître ainsi.
D'ailleurs qu'est ce que cette manière de toujours nommer le nom complet des gens? Il n'était pas idiot, il savait qu'on lui parlait, il savait qu'il était le seul encore à l'école, bon sang.
- "Même ma mère serait jalouse."
Il se reçu un regard noir, il y répondu par un sourire insolant. Et piqua sa fourchette dans le bout de viande hors de prix qui s'étalait dans son assiette, regardant un instant le jus mélangé au sang cuit qui en découla. Se dire que l'on a la puissance de tuer pour se nourrir, comme les grands canidés.
Dans sa tête, l'animal ne cessait d'entrer en contact, sa voix était douce, mais terrifiante. Il avait peur d'avoir en face de lui le fantôme de son père... On lui indiqua plus tard qu'il s'agissait d'un patronus... La bonne blague! Ce n'est pas d'un patronus qu'il avait besoin, mais de réponses, et visiblement ces dernières avaient décidé de se camoufler.


L'eau est glacée. Elle est semblable à des lames de rasoir, elle brûle les yeux, les joues, les oreilles, le haut du cuir chevelu. Elle brûle les mains qui tentent de trouver appuis par intermittence au fond de la baignoire remplie de glaçons. L'eau brûle quand vous tentez de respirer. L'eau cache les larmes de peur. Une main tenant sa nuque comme un vulgaire chiot que l'on noie parce qu'il n'est pas désiré.

Et enfin, l'air. On reprends une bouffée, les mains se tendent en avant, crispées, avant de se retourner vers la nuque pour tenter d'attraper le bras qui le tient, mais il glisse, il est trempé. Et soudain on le replonge dans l'eau. Il n'a pas entendu les paroles, mais il sait de quoi il s'agit. Il sait pourquoi on le plonge dans l'eau, il sait pourquoi ce traitement est juste pour lui.
Il a 17 ans depuis quelques jours, nous sommes en Mars, il est chez ses grands parents et Black Sand a porté un courrier ce matin. Ils n'auraient jamais dû lire ce nom, ni ces mots. Leur rejeton aux cheveux de jais est un malade, il faut le traiter, les malades sont mal vu dans les familles de sang pur.
On replongera son visage dans l'eau près de vingt fois ce jour là. Jusqu'à la fonte des glaçons, puis on le laissera réfléchir à son comportement. On lui posera la question, il refusera de répondre. Et le supplice recommence. Merci grand-père. C'est agréable de voir que même sa mère n'aura voulu appliquer elle même la leçon...

L'eau est froide, douloureuse et elle broie les poumons quand on la recrache en toussant à chaque fois que l'on sort de l'eau. Quelques fois Timber rêve d'être mort ce jour là. On peut se noyer dans un verre d'eau, pourtant il n'aura jamais réussit à se noyer dans une baignoire. Cherchez l'erreur.
À son retour de vacances, il n'adressera plus la parole au garçon qui lui avait envoyé la lettre, il sera renfermé, et peu à peu, à mesure des punitions sa peur grandira. De peur elle devint phobie, la noyade est une punition ancestrale mais efficace. Un Black doit préserver son nom, et les histoires de coeur ne doivent pas exister. Pas pour quelqu'un comme lui. Cette époque, comme ce monde, sont une torture contre laquelle Timber se battra tout les jours.


"Je suis fière de toi."
- "..."
- " Et je t'aime."
- "C'est pas la peine de mentir maman, je sais bien que t'en as rien à foutre."

Un diplôme, et le choix avait été fait de se tourner du coté des bêtes magiques. Il allait pouvoir apprendre ce qu'il faudrait sur les créatures, et faute d'être l'un de ces dragons qu'il regardait dans les livre d'enfants, il saurait les reconnaître, ainsiq ue bien d'autres, les soigner, et les approcher. Il saurait se fondre dans un monde qui n'est pas le sien, une bonne raison de laisser tout ça derrière vous. Il parait que c'est comme cela que l'on grandit, que l'on change. Il a 19 ans, et il est entré en 8ème année à Poudlard. Derrière lui le Thylacine marche d'un pas tranquille alors que son petit sorcier se faufile entre les gens en serrant un livre et en remontant sa cravate. Il savait qu'il n'était pas apprécié de beaucoup, que tout ces gens qu'il affrontait du regard connaissait son nom et sa réputation, mais il ferait comme il avait toujours fait, que ce soit les amis, les professeurs, la famille, il tiendrait tête, et il leur montrerait qui était Timber Michael Black.