Ϟ001. La vie de cette sulfureuse beauté de vingt-cinq printemps au sang des plus purs aurait pu, et aurait du être celle d'une princesse réveillée au goût du premier baiser donné par son prince charmant. Enfant douce et chérie par son père dévasté suite à la disparition de sa femme malheureusement morte en couche, elle grandit dans le faste et le raffinement cultivé par sa famille, descendants des nobles Comtes de Bretagne depuis le 11ème siècle. Si son père, Antoine de Noblecourt, Baron de Kernac, est le frère cadet de l’actuel Comte de Bretagne, Erwan de Noblecourt, il n'en est pas moins riche et s’occupe des intérêts de la famille outre-manche, la quasi totalité des Noblecourt vivant en France. Mélusine nait donc en Angleterre et y passe la première moitié de sa vie. Très jolie, sophistiquée et un peu snobe comme tous les membres de sa famille, elle se distingue très tôt pour sa passion des Métamorphoses. Une matière dans laquelle elle excelle à Poudlard, et qui lui vaut les chaudes félicitations de ses enseignants qui assez vite, la pousse vers la voie professorale. Une carrière que la jeune femme embrasse aussitôt ses brillantes ASPIC terminées. Fraichement diplômée avec mention, le monde de Mélusine s’effondre brusquement à la mort de son père Ϟ002. Alors qu’elle atteint l’âge de six ans, son Oncle Erwan et sa Tante Olympe débarquent de France pour s’installer au manoir. D’abord enchantée à l’idée de connaître les représentants de la branche principale de la famille, Mélusine apprend vite à détester son Oncle. Froid et mystérieux, elle ne supporte pas l’air supérieur avec lequel il rabaisse son père – il a beau être l’aîné, il n’a selon elle aucune raison d’être aussi détestable avec Antoine. Elle commence alors à se poser des questions : richissime, noble et jouissant d’une excellente position au Ministère de la Magie français, que Diable vient-il faire en Angleterre ? Pourquoi emmener sa femme avec lui, alors qu’elle vient à peine d’accoucher d’un petit garçon ? Un cousin qu’elle n’a jamais vu, puisqu’il est resté en Bretagne. En revanche, Mélusine noue un lien très fort avec sa Tante Olympe. Cette dernière aime beaucoup la petite, amour qui devient quasi maternel lorsqu’elle constate qu’elle n’aura pas d’autre enfant que son fils Camille, elle qui rêvait d’avoir une fille. Un an après l’arrivée du couple, ils font entrer à leur service une certaine Harmony Fawkes ; moldue, elle est chargée des tâches domestiques. Comme c’est la tradition, Olympe devenue maîtresse de maison, lie son beau-frère Antoine par serment inviolable de protéger Harmony, moyennant ses loyaux services. Un serment dont Mélusine ne comprendra que bien des années plus tard les conséquences. Car par une froide soirée de 1979, la moldue périt dans un accident – et sa mort entraîne celle d’Antoine. Ϟ003. Avec la mort de ce père qu’elle aime plus que sa propre vie, Mélusine sombre dans les Ténèbres. Littéralement. Courtisée par les représentants des Forces du Mal dû à ses dons pour la magie et son influence liée au nom prestigieux qu’elle porte, Mélusine dévorée par son chagrin et sa haine bascule. L’enfant douce et la jeune fille au cœur sur la main laissent place à une femme sadique, manipulatrice et obsédée par l’idée de faire souffrir le monde qui l’entoure. Prête à tout pour rendre au centuple la douleur qui paradoxalement, nourrit son noir pouvoir qu’elle se surprend à aimer, elle achève son apprentissage pour devenir professeur et se fait marquer par Lord Voldemort en personne. Sans révéler ses nouvelles allégeances, bien décidée à créer la surprise, Mélusine s’émancipe de sa Tante à laquelle elle déclare ouvertement la guerre, la rendant responsable de la mort de son père. Depuis le début de cette année, elle enseigne les Métamorphoses, sa passion. Mais dans l'ombre, elle met en place sa terrible vengeance. Le but ? La perte d’un être cher. Le moyen ? Son cousin Camille. Si elle n’a rien contre le jeune homme qui est à peu près le seul pour lequel elle a un tant soit peu de respect, Mélusine sait qu’il est lié par serment inviolable de protéger l’enfant d'Harmony, Elenei. Le même serment qui liait autrefois Antoine à la domestique moldue. Le plan ? Tuer Elenei. Car sa mort engendrera celle de Camille. Et Antoine sera vengé. Olympe connaitra la douleur, cette même douleur qui ronge Mélusine et qui l’a fait changer du tout au tout.

Son cousin germain. Le fils de son oncle détesté, et de sa tante haïe. Si durant leur enfance, ils étaient assez proche, les choses sont bien plus difficiles aujourd'hui. Devenue noire et abjecte, parfois folle et démesurément cruelle, Mélusine ne rate jamais une occasion pour rabaisser Camille. Et si ce dernier ne bronche pas, faisant mine de ne pas se laisser atteindre, elle le connait trop pour savoir qu'il ne supportera pas longtemps de voir sa famille ainsi déchirée. Le pauvre, il souffre assez d'avoir pour père un prétentieux beaucoup trop mystérieux pour être honnête, et pour mère une femme qui n'a pas hésité à mettre en danger la vie de son beau-frère pour la protection d'une sale moldue. La famille, c'est le point faible de Camille, la raison pour laquelle il n'a pas arrêté ses études pour s'adonner à sa passion - le Quidditch - et qu'il continue son cursus en Justice Magique. Ses parents ne supporteraient pas de le voir échouer. Pauvre choux ! Profitant de sa position en tant qu'apprentie Professeur, elle ne rate jamais une occasion de le déprécier auprès de ses collègues. Avec une subtilité doucereuse et profondément écœurante qui n'est parfois pas loin de faire exploser le jeune homme. Une chose qui l'amuse autant qu'elle la rend nostalgique, car en vérité, elle aime bien ce petit bout d'homme au charme fou. Mais pour une cause qui la dépasse et qu'elle s'obstine à mener, elle ne peut plus le voir. Et si elle veut que sa vengeance soit parfaite, il lui faut sauter le pas et mettre fin à ses jours. Alors seulement la mort de son père sera vengée, et alors seulement elle sera en paix avec elle-même. La vie est pleine de sacrifices. Et celui-là en est un. Lorsqu'ils sont au manoir, les relations sont tendues électriques, et aucun repas de famille ne se termine sans que Mélusine soit obligée de quitter la table. Non pas que Camille prenne la défense de sa mère par plaisir, mais elle reste celle qui lui a donné la vie. Alors ils s'affrontent. C'est qu'il a du répondant, le petit. Profite. Cela ne durera pas longtemps.

La Sang-mêlée à abattre. L'abomination née d'une union sâle d'un sorcier avec une moldue, domestique des Noblecourt qui plus est. Si les choses n'avaient pas tournées au cauchemar, Mélusine n'aurait prêté aucune attention à cette enfant. C'est une disgrâce, certes, mais après tout, chacun est libre de mettre ce qu'il veut dans son lit. Non, le problème ne réside pas là. Sa mère est le problème, ou du moins l'était jusqu'à ce que cette garce perde la vie dans un accident. Et comme le voulait la tradition, son pauvre père était enchaîné à sa protection par serment inviolable. Fawkes morte, Antoine ne respectait pas son serment : Antoine est condamné à mourir. Mélusine ne l'a pas supporté. Aussi, pour venger son père et punir sa tante d'avoir maudit son beau-frère, Mélusine s'est jurée de provoquer la mort de son cousin Camille, auquel Olympe tient malgré tout. Et comme le petit est enchaîné à la petite Eleonor par le même serment qui liait autrefois Antoine à la domestique, la solution est simple : tuer Elenei pour faire mourir Camille. Eleneir est son élève, ça tombe bien. Pour le moment, elle l'observe de loin, caresse sa baguette du bout des doigts et jouit presque intérieurement de savoir que ses minutes sont comptées. Un plaisir que seul un prédateur désespéré peut comprendre. Il s'agit d'abord de gagner la confiance de la gamine. Et le reste sera un jeu d'enfants !