Mai - Avril 1962 : Vous êtes en retard pour le thé ! Le terme était prévu pour le 5 Juin. Bien entendu, comme tout le monde le sait, les jumeaux n’aiment pas se faire attendre. Phyllis avait perdu les eaux à 13h 41. Elle se trouvait dans les escaliers lorsqu’elle avait senti le travail débuter. Ce fut le pire après-midi de sa vie. Elle ne voulait pas de la magie pour accoucher. Elle n’avait même pas voulu se rendre à l’hôpital. Son mari était un spécialiste de potion. Elle comptait donc sur lui pour mener à bien cet accouchement. Elle avait senti les contractions toute la journée avec des intervalles plus ou moins régulière mais ce ne fut qu’à 23h38 que les choses sérieuses commencèrent. Jon installa sa femme sur le canapé du salon. Il avait préparé des bassines d’eau et de nombreuses serviettes. Il ne fallut pas plus de 5 minutes à Phyllis pour éjecter le premier des deux petits monstres. C’était une fille. Les deux amoureux n’en revenaient pas : ils étaient parents. Jon la blotti dans la bras de cette magnifique rousse qui était mère pour la première fois. Cette dernière ne prononça que le prénom :
« Jana ». L’émotion était palpable dans le sofa au couleur cramoisie. Admirant son premier enfant, Phyllis sentie une horrible douleur au niveau de l’abdomen.
Malheureusement pour elle, il n’était pas encore temps de se reposer. Jon emballa la petite Jana, l’installa dans son landau et se remit à encourager sa femme. Vingt minutes plus tard de nouveaux cris éclatèrent dans le petit salon sombre de Glasgow. Les deux heureux parents se regardèrent amoureusement. C’était un garçon. Le papa prit le petit et vint l’installer à côté de sa sœur. Il dit tout simplement :
« Jana, je te présente ton petit frère Oskar. ». La mère but la potion revitalisante qui se trouvait sur la table de chevet puis elle se leva et vint rejoindre son mari. Ils se prirent dans les bras tout en admirant leurs enfants. Ils étaient tellement fiers de leurs deux petites merveilles.
Jon était plutôt amusé. Deux jumeaux venaient de naître mais voilà Jana et Oskar marquait déjà leur destin, l’un était du 30 mai l’autre du 1er avril…
Juin 1964 : Non! N'essaie pas ! Fais-le! Ou ne le fais pas! Mais il n'y a pas d'essai.
Comme à notre habitude, j’avais été la première. Oskar et moi étions en train de jouer avec des peluches dans le jardin. Il s’agissait du mariage de nos doudous favoris. Malheureusement au dernier instant mon doudou, dis non au sien. Mon oursette craignait trop de perdre sa liberté. Oskar devint fou de rage. Vexé, il arracha le bras de mon doudou favori. Je me mis à crier tout en fermant les yeux et en poussant les poings contre le sol. Lorsque je rouvris mes yeux mon frère était perché au sommet de la commode du salon et mon père regardait la scène les yeux et la bouche grandes ouvertes. Il appela ma mère. Lorsqu’elle arriva, je m’attendis à me faire gronder. Je ne faisais pas la fière… Je tentais de lui lancer un regard de biche dans l’espoir que cela éloigne le moment fatidique de la sanction mais cela ne fut pas le cas. Ma mère poussa un cri de joie. On m’organisa une magnifique fête. Oskar et moi ne comprenions pas tant ce qui venait de se passer. Il arrivait souvent à maman de faire apparaître ou disparaître des choses comme par magie. Je ne voyais pas très bien ce que j’avais fait de si incroyable.
Oskar était jaloux. Il souhaitait lui aussi développer des pouvoirs magiques. C’est pourquoi, on décida de faire accélérer les choses. Oskar monta en haut d’un petit arbuste dans le jardin. Je lui dis qu’il devait sauter. C’était le seul moyen. Bin oui ! Tout le monde sait que les pouvoirs magiques apparaissent surtout suite à de forte émotion.
« Non je ne veux plus sauter… Je veux être comme papa ! »
« Poule mouillé ! Cot cot codette ! »
« C’est même pas vrai d’abord. »Cela faisait dix minutes que je taquinai mon frère car il n’osait pas sauter. Il me regarda l’air furieux. Puis il se jeta dans le vide. J’entendus un cri strident qui me fit fermer les yeux. Toutefois, je n’entendis pas le point de chute. Lorsque je rouvris péniblement les yeux, je vis mon frère en lévitation à 2cm du sol. Je me mis à crier de joie et vint lui sauter dans les bras. C’était merveilleux ! Nous irions tous les deux à Poudlard. Ainsi, nous ne serions jamais séparés.
Septembre 1973 : Ainsi s’éteint la liberté. Sous des applaudissements. « Oooooh ! »… Les premières années avaient les yeux écarquillés. À l’autre bout du lac noir, au sommet de la montagne, ce trouvait leur futur demeure pour les sept ans à venir. C’était la première fois qu’ils se trouvaient face à Poudlard. Le château était magnifique avec ces tours et son aspect gotique. Rien n’aurait pu être plus parfait qu’à cet instant. Nous avions onze ans, nous nous trouvions sur une barque face au château qui avait bercé l’enfance de notre mère. C’était la première fois qu’avec Oskar, nous quittions nos parents. Je le sentais quelque peu fébrile. Il faut admettre qu’il n’était pas aussi sociable que moi. Je lui souris pour le rassurer. J’étais persuadée que les choses se passeraient bien pour nous.
Je me sentie toute petite devant cette immense porte d’entrée en chêne massif. Lorsque l’enseignante ouvrit la porte, je fus surprise de me retrouver dans une gigantesque entrée au plafond si haut que je ne parvenais même pas à en voir la fin. J’observai le magnifique sol qui menait à de somptueux escaliers de marbre. Toutefois, il n’était pas encore l’heure de les emprunter. Non, maintenant nous étions attendus pour la traditionnelle cérémonie de répartition. Je sentie le stress me gagner. Heureusement mon frère le sentie également. Il me tendit la main et me dit :
« T’inquiète pas Jana. Personne ne nous séparera. ». Je pris la main de mon frère et ensemble nous nous élancions dans cette immense salle au plafond magique. La cérémonie débuta par l’hymne de Poudlard interprété par chaque élève sur son air favori. Je choisie de chanter une berceuse que ma mère me chantait tous les soirs.
Poudlard, Poudlard, Pou du Lard du Poudlard
Apprends-nous ce qu'il faut savoir,
Que l'on soit jeune ou vieux ou chauve
Ou qu'on ait les jambes en guimauve,
On veut avoir la tête bien pleine
Jusqu'à en avoir la migraine
Car pour l'instant c'est du jus d'âne
Qui mijote dans nos crânes
Oblige-nous à étudier
Répète-nous c'qu'on a oublié
Fais de ton mieux, qu'on se surpasse
Jusqu'à c'que nos cerveaux crient grâce.
Ce grand moment de cacophonie se suivit par un discours du directeur pour nous informer des règles de l’école. Puis voilà, le moment que chacun d’entre nous attendait. Le moment de la répartition allait commencer. Je regardai Oskar. J’avais si peur que nous soyons séparés. Le temps me semblait être interminable jusqu’au moment où j’entendis
« Jana Jonsdottir ». Je m’avançai calmement et m’assis sur la chaise. Je lançai un dernier sourire rassurant à Oskar et attendit que l’on pose le choixpeau sur ma tête… Il m’annonça le nom de ma maison qui me fit un accueil sous un brouhaha d’applaudissement. Pourtant le stress ne me quittait pas. C’était le tour d’Oskar. Je le regardais inquiète. C’est à cet instant que je subis pour la première fois de ma vie une tristesse intense. Oskar ne me rejoindrait pas. Le choixpeau en avait décidé ainsi. Nos chemins s’éloignaient pour la première fois depuis notre naissance.
Décembre 1978 – Juillet 1979 : La peur mène à la colère, la colère mène à la haine... La haine mène à la souffrance ! Décembre 1978 marqua un tournant dans notre histoire. Il s’agit même du début de notre calvaire. A Poudlard, on commençait à voir apparaître de nombreux patronus. Les adultes ne comprenaient pas ce qui nous arrivait. Ils nous isolaient, ils nous étudiaient mais surtout ils avaient peur de nous. Chacun se posait mille questions. Certains d’entre nous vivaient mal la présence de leur patronus. Ce n’était pas mon cas. Je trouvai cette présence plutôt rassurante. Depuis que nous étions à Poudlard, mon frère et moi nous nous étions éloignés. De ce fait, Dude me rassurait. Grâce à lui, je me sentais à nouveau entière et forte.
La colère du à l’apparition des patronus mena à la jalousie et à la haine. Certain adulte nous voyait comme des êtres dangereux. C’est ainsi qu’en mai 1979 un élève se fit tuer à Poudlard. Je ne le connaissais pas spécialement mais cela réveilla en moi des peurs que je n’avais jamais imaginés et si cela avait été mon frère ?
J’étais alors âgée de 17ans et je me sentais en danger dans un lieu qui autrefois m’avait tant apporter. C’est à cet instant que je décidai de m’investir dans la politique. Sachant que je n’aurais aucune chance comme ministre. (Les Sang-pur ne voteraient jamais pour une fille de Cracmol.) J’optai pour les relations internationales qui me permettrait à la fois de prévenir les dangers que nous pourrions causer dans les autres pays mais également un jour de quitter l’Angleterre.
Je voyais bien que la menace grandissait en Angleterre avec une montée en force du Seigneur des Ténèbres. Les enseignants commençaient à s’inquiéter. Certains élèves quittaient l’école et de moins en moins de gens souhaitaient rentrer à la maison pour les vacances.
Pour ma part, je cherchais à convaincre mes parents de quitter l’Angleterre pour retourner dans le pays d’origine de mon père : l’Islande. Bien que mon père soit de mon côté, ma mère ne voulait rien savoir, justifiant que sa famille était de Sang-pur et que mon père n’était qu’un Cracmol et pas un Moldu que nous ne risquions rien car personne ne s’en prendrait à sa famille. Malheureusement, j’étais persuadée que personne ne nous considérait comme une famille de Sang-pur, de ce fait, cela faisait de nous des cibles pour les fanatiques.
C’est peut-être pour cela que je me rendis cet été là au camp Honduras Britannique. J’étais convaincue d’être davantage en sécurité dans ce camp que chez moi. Ce fut donc un choc pour moi lorsque les mangemorts nous attaquèrent. Oskar se fit blessé sans gravité mais cela nous permis de nous faire rapidement rapatrier. La violence qui s’était déroulée sous mes yeux m’avait fortement choquée et me fit quelque peu perdre ma joie de vivre.
Années scolaires 1979-1981 : aucune épreuve n’a jamais été surmontée en versant des larmes. Le début d’année est sous le signe de la sécurité. Les aurors nous surveillent, nous épient et la méfiance règne à l’école. Les gens sont silencieux et la joie a quitté les couloirs. De nombreuses attaquent marques ma huitième année. La prison d’Azkaban subit de nombreuses évasions. Nous autres élèves sommes mis en isolement suite à un attentat lors d’un match de quidditch. L’avantage de cet isolement réside dans le fait que les garçons et les filles n’étaient pas séparés. Cela m’avait amusé de noter comme la promiscuité pouvait rapprocher et créer de nouvelle complicité. En effet, lors de cet « quarantaine », j’avais rencontré pour la première fois l’amour. Il faisait partie des partisans de Dumbledor. Très actif auprès des groupes militants, ces parents étaient et se proclamaient anti-Voldemort. J’étais en admiration totale devant leur courage.
Le renvoi de Dumbledor en mars crée de nouvelles tensions au sein de l’école. On voyait apparaître, les pour et les contre. Les élèves commençaient petit à petit à recréer le climat d’insécurité qui règne à l’extérieur amis à l'intérieur de Poudlard. Des clubs secrets se formèrent et de plus en plus de violence voyait le jour. Je me sentais plus éloigné que jamais de mon frère car ne suivions plus du tous les mêmes idéaux. J’avais le sentiment que la folie le gagne peu à peu.
C’est en septembre 1980 que je perdis un grand nombre d’amis dont mon amoureux. Un attentat a eu lieu dans le Poudlard Express alors que nous nous retournions à l’école. Beaucoup soupçonnent les mangemorts mais moi je sais qu’il ‘agissait d’élèves. Mon frère en faisait partit. Je le sais car si je suis aujourd’hui en vie c’est grâce ou à cause de lui… Je ne pus le dénoncer et cela je le porterai jusqu’à la fin de ma vie.
Un nouvel événement vint chambouler ma vie en décembre 1980. Une épidémie vint s’attaquer aux élèves et à leur patronus. Mon frère est touché. Malgré la colère que je ressens à son encontre, je ne peux pas être indifférente à la situation. Il arriva jusqu’au stade V. Après une semaine de souffrance absolue son patronus avait disparu. Il était comme mort, airant et silencieux. Son patronus était réapparu après un mois mais ils avaient tous deux changé. Aujourd’hui, il ne s’agissait plus d’un beau panda mais d’une hyène. Mon frère n’était plus lui non plus. Il était devenu extrêmement froid et étrange. Ma mère avait été tant inquiète qu’elle avait décidé de le faire internet à St-mangouste en Psychiatrie. Mon père ne supportant plus cette situation partie. Il quitta ma mère et retourna vivre en Islande.