Je sens la chaleur des derniers rayons de soleil sur ma peau, la nuit approche et je sais que je vais devoir rentrer bientôt. Je reste là, encore un peu appuyée contre un arbre dans le jardin, savourant le doux spectacle naturel du soleil laissant place à la lune avant de me diriger d'un pas lent vert la porte. Maman a horreur qu'on soit dehors à des heures si tardives.

Je vais avoir 9 ans dans quelques semaines, et jusque-là, ma vie se passe bien. Les cours, la famille, mon chat... bref, tout va pour le mieux, mais rien ne dure jamais n'est-ce pas ? Non rien n'est éternel et la méchanceté peut parfois s’infiltrer dans nos veines. Il suffit d'apprendre une nouvelle horrible, d’entendre des mots tragiques, des mots que l'on refuse comme aujourd’hui. Oui, je me tenais ici comme mes frères et notre père resta comme momentanément figé avant de prendre la parole. Ma mère avait eu un accident.
"À l'hôpital"... "à l’hôpital". Ces paroles résonnaient dans ma tête, sonnant à chaque instant  une alarme imaginaire. Mes pensées vagabondaient dans mon esprit comme l'on avancerait sur un champ de mines. Sauf qu'on finit par placer son pied aux mauvais endroits et tout change. Franz, mon frère jumeau, me prend la main alors qu'une larme perle déjà sur ma joue. Il est surement autant choqué que moi. Je referme ma main sur la sienne et tourne mon regard vers mes grands frères, Julian, puis Amadeus.
J'avais entendu la réponse que papa avait donné à Franz lorsque ce dernier lui avait demandé qui était le responsable du mal qui avait été fait. La réponse ne fût autre que... les Moldus et les questions se mirent à exploser dans ma tête. Pourquoi elle ? Comment avaient-ils pu faire cela ? N'avaient-ils aucune honte ? Mais qui sont ces "ils" en réalité ? Tellement de questions contre lesquelles nous restons impuissants à 8 ans et à la fois si naïf. Peut-être n'était-ce qu'un malheureux accident.

Les mois passèrent et elle est revenue parmi nous pour la plus grande joie de la famille. Les discussions autour de la table s'attardaient souvent sur le sujet de la magie. Cela me met très ma à l'aise car mes pourvois, dons ou peu importe comment les autres appellent ce drôle de phénomène, ne se sont pas encore manifestés chez moi. Amadeus et Julian ont déjà de la magie eux, même Franz qui a pourtant le même âge que moi en a. Je refuse de faire l'affront d'être une Cracmol à mon père.
C'est d'ailleurs lors d'un repas qu'un premier signe de magie de ma part s'effectua de manière plus ou moins comique. La nourriture de mon jumeau prit une apparence des plus répugnantes.

Une lettre pour moi ? Le sceau de cire reteint un instant mon attention. Sauf erreur une lettre semblable était arriver pour Franz et mes deux grands frères avaient reçu cette lettre aussi il y à quelques années au part-avant. Nous serions donc élèves à Poudlard.
Vivement la rentrée, mais cependant, il nous fallait nos affaires et maman nous accompagna. Plutôt jolie la boutique à baguettes, mais ma préférence restait pour celle des plumes.

Septembre... le mois tant attendu vint enfin. Le trajet dans le Poudlard express fut aussi agréable que le voyage en barque pour rejoindre Poudlard. Le château fut aussi impressionnant que dans mon imagination. Je me demandais d'ores et déjà quelle maison allait-on choisir pour moi. J'avançais en direction de la grande salle en tenant la main de Franz. À dire vrai, je crois bien que je n'avais pas lâché mon frère jumeau depuis notre arrivée. Probablement par crainte que nous nous retrouvions séparés dans des maisons différentes. Cet seule songe chassa le sourire qui jusqu'alors avait illuminé mon visage.
L'heure fut à la répartition. Mon souhait le plus cher fut celui de ne décevoir ni mes cousins et cousines, ni mes grands frères, et encore moi mes parents. Il était temps que je prenne place à mon tour sur le tabouret et une interrogation se posa doucement dans ma tête. Où avais-je réellement ma place ?
L'obtention de mes buses puis plus tard mes aspics furent une réussite du premier coup. Pourtant, le moins que je puisse dire c'est que contrairement à mes buses, mes efforts fournis pour la réussite de mes aspics n'étaient pas maximaux.

1979 : Voilà près de trois mois que je suis, comme tous les autres élèves, en vacances dans un camp imposé. Je garde un oeil bienveillant sur Franz. Je ne supporterais pas qu'il lui arrive quoi que ce soit de mal. Aout touchait à sa fin et en dépit de la peur plus ou moins présente tout aller bien. Nous retournerons à Poudlard et tout irait pour le mieux... Sauf que ceci est absolument faux. C'est seulement le plus sublime mensonge dont je puisse tenter de me convaincre en cet instant pour empêcher mes sentiments de venir pétrifier mon être face à l’effroyable attaque qui venait d'avoir lieu au camp.
Les jours suivants n'arrangeaient rien. Cette foutue attaque avait couté la vie à l'une de mes cousines et nul mensonge ne serait embellir la détestable vérité. L'annonce de la mort d’Eurydice fut un vrai choc pour toute la famille.

Septembre 1980: Comme à notre habitude, on prend le Poudlard express pour aller à l'école, malheureusement, ce dernier est attaqué. Diantre ! Pourquoi je me suis séparé de Franz ? Ou il est ? Mon wagon est touché, je suis blessé, mais ce ne sont rien que des petites coupures, ça passera. Je veux voir mon jumeau, il le faut à tout prix. Je cherche mais, trop tard. Tout devient sombre, lointain, j’entends des bruits et distingue des cris. Mes yeux se ferment tout seul et... lorsque je me réveille c'est un changement de décor total qui s'offre à moi.
La lumière trop brutale imprègne mes yeux, la bonne nouvelle c'est que mes soins ne durent pas plus qu'une poignée de minutes. Je vois Franz non loin. Lui aussi est blessé mais nous sommes vivants tous les deux.
La même année, la peste des patronus à fait son apparition. Je n'est pas été touchée contrairement à certains des mes cousins et cousines, sans oublier mon jumeau. Je crois bien qu'à partir de là des décisions pour mon futur sont passées en revue.

J'ai choisi de poursuivre mes études en cursus de médecine magique prenant l'étude des runes et l'arithmancie en option qui soit dit en passant sont deux matières que j'affectionne. Une troisième option s'est ajouter à mes cours : l'histoire de la magie. Pas que la matière me plaise spécialement. Cependant, j'avais pour bonne connaissance que le professeur était Orpheus, l'un de mes cousins qui était parti enseigner en à l'académie de Beauxbâtons en France.

Aujourd'hui: Je marche dans le parc et fini par m’asseoir au pied d'un arbre, observant les alentours et le soleil se couchant. Ces derniers temps les questions qui m'ont toujours préoccupées se font plus sentir. J'ignore si je vais poursuivre mes études longtemps ou accepter la marque comme l'ont fait avant moi Eurydice, Aloisius, Cythère et même Julian, mais il faudra bien que je finisse par trouver ma voix.